Lueur.org - Un éclairage sur la foi

La Bible Annotée Neuchâtel

La Bible Annotée de Neuchâtel est une traduction française réalisée au début du XXème siècle par une équipe sous la direction du théologien protestant suisse Frédéric Godet. Elle se base sur les textes originaux hébreux et grecs.
Elle présente un grand nombre d'annotations sur la structure, les interprétations et des informations sur les textes originaux. Elle est accompagnée également d'un commentaire sur chaque livre biblique et d'études spécifiques.
Vous pouvez retrouver tous les commentaires et études de cette Bible dans le thème Commentaires Bible Annotée Neuchâtel.
Le code de version sur Lueur est BAN.

Intro à la Bible Annotée Neuchâtel

Ancien Testament

Nouveau Testament

Les Evangiles Les Epîtres de Paul (Intro) Les autres Epîtres
Le Pentateuque (Intro) (Conclusion) Les livres historiques (Intro) Les Hagiographes (Intro) Les Prophètes (Intro)

L'auteur

Cette Traduction et les notes l'accompagnant ont été élaborées par une équipe de traducteurs, historiens, écrivains et théologiens sous la direction de Frédéric Godet.
Elle date de fin XIX - début XXe siècle.

Version présentée

Elle a été numérisée par Claude Royère (theotex.org) en 2004-2005
Les notes du Nouveau Testament ont été numérisées par Yves Petrakian.

Le Texte

Le texte est présenté avec une note sur chaque verset ou presque. Les sauts de lignes originaux à l'intérieur des versets sont conservés (en mode "paragraphe").
C'est une traduction basée sur les textes bibliques originaux et non sur la modification d'une traduction française précédente.

Plus d'infos

Vous trouverez plus d'information sur cette version sur le site theotex.org
Vous pouvez retrouver cette version pour le logiciel Bible Online sur le site www.123-bible.com

PRÉFACE  DE  LA  SECONDE  ÉDITION

J'avais pensé d'abord qu'une révision approfondie suffirait pour une seconde édition de cet ouvrage ; mais une fois à l'œuvre, et entraîné par de nouvelles études sur des travaux exégétiques récentes, j'ai vu la révision projetée se transformer en une refonte de tout le livre. Je ne regrette en cela que le retard abondamment expliqué par un long travail accompli au milieu d'occupations multipliées, car j'ai la confiance que l'ouvrage y a gagné assez pour compenser l'inconvénient d'un délai prolongé.

Il peut être utile de rendre un compte succinct de cette publication sous sa forme nouvelle, afin que le lecteur soit averti dès l'abord de ce qu'il y trouvera et de ce qui n'y est pas.

Le but de ce livre n'est point de donner sur le texte sacré des réflexions pratiques, ni les applications diverses dont il est susceptible, ni, en un mot, les éléments de ce qu'on appelle, souvent improprement, l'édification. Ce qu'il se propose, c'est purement l'explication et l'exposition de la parole apostolique, ce que, dans le langage de l'école, on appelle l'exégèse. Nous professons hautement le grand principe de la réformation que l'Ecriture est intelligible et suffisante pour tous ceux qui y cherchent d'un cœur droit une réponse à la grave question du salut de l'âme. Mais les lecteurs sérieux, pressés du besoin de l'étudier, de la comprendre dans son ensemble et ses détails, afin de s'en approprier les richesses, sont fréquemment arrêtés par des difficultés ou des obscurités inhérentes à des livres écrits dans une langue morte, en des temps, des mœurs, des circonstances historiques dont notre époque ne peut acquérir l'intelligence que par l'étude. Et que sera-ce si l'on considère que ces mêmes livres traitent des sujets les plus profonds, les plus sublimes, en un mot, des plus grands problèmes quipuissent occuper la pensée humaine ! Pour arriver à connaître, à posséder la vérité renfermée dans ces écrits si divins à la fois et si humains, il ne faut rien moins, comme dans toute la grande question du salut, que l'œuvre de Dieu et l'œuvre de l'homme. Ici, Dieu fait son œuvre pur Bon Esprit ; l'homme fait la sienne par l'étude, œuvre très secondaire, bien modeste, et pourtant nécessaire et difficile. C'est dans l'accomplissement de cette tâche que ce livre vient offrir à quelques esprits sérieux son faible secoursPour tendre à ce but, voici les moyens qui ont été mis en œuvre :

1°) Tout, dans l'interprétation d'un ouvrage ancien, doit commencer par la critique du texte original. Pendant quatorze siècles (jusqu'à l'invention de l'imprimerie), nos livres saints, aussi bien que toutes les productions littéraires de l'antiquité, ont été copiés et recopiés pour l'usage de l'Eglise. Or, quelque soin qu'on pût apporter à un tel travail il en est toujours résulté un nombre infini de variantes, entre lesquelles il faut choisir par l'étude comparée des manuscrits, des versions anciennes, des écrits des Pères, le tout éclairé par l'exégèse elle-même. De là, les immenses travaux d'une science assez récente, la critique des documents anciens de l'Ecriture, science dont les efforts tendent à fixer le texte original le plus pur possible, et dont les résultats restent encore approximatifs. Il est une foule de variantes sur lesquelles les critiques les plus éminents diffèrent d'opinion, mais il y a aussi des résultats importants définitivement acquis. Or, ces résultats, il est impossible aujourd'hui, de n'en pas tenir compte dans une interprétation sérieuse de la Bible. Aussi, l'auteur de ce livre n'a-t-il point cru pouvoir se soustraire A cette partie délicate de sa tâche. Il y a procédé avec prudence, ne s'écartant du texte reçu que lorsque les autorités les plus décisives de la critique l'y obligeaient, et il a indiqué dans les notes tous les changements les plus importants adoptés dans le teste de la traduction française.

Quant à cette traduction, notre première édition était la version d'Ostervald modifiée de manière à reproduire aussi fidèlement que possible le texte original. Dans l'édition actuelle, cette version a subi un remaniement plus complet encore, de sorte que les hommes compétents y reconnaîtront à peu peu prés une traduction nouvelle. Si l'on demande pourquoi l'auteur n'a pas plutôt tenté une version tout à fait indépendante et originale, il répond que c'est parce qu'il est convaincu qu'à moins d'être un Luther, secondé par un Mélanchton, la tâche de traduire l'Ecriture dépasse les forces d'un seul homme. Aussi voyons-nous que les meilleures versions, en langues modernes, celles qui ont acquis droit de cité dans les Eglises, sont le fruit mûr des travaux réunis de plusieurs théologiens. Une étude comparée de ces versions, soit en français soit en langues étrangères, nous a été d'ailleurs d'un précieux secours.

Dans les introductions, on s'est efforcé de fournir aux lecteurs les données historiques, biographiques ou archéologiques nécessaires à l'intelligence de chaque livre ; les témoignages patriotiques propres à éclairer la question d'authenticité, et surtout les lumières qui ressortent de l'étude du livre même. Mais c'eût été dépasser les limites de ce travail, que de suivre la critique négative dans ce fouillis de combinaisons et d'hypothèses qui font de cette science, en nos jours, une sorte d'art divinatoire, au moyen duquel on peut tout affirmer ou tout nier, et dont les résultats sont plus que problématiques. Le but le plus utile qu'ait à poursuivre ]'introduction est plutôt de faire converger vers le livre qu'il s'agit d'étudier tous les rayons de lumière qu'y projettent les documents de son histoire, combinés avec ceux dont il s'éclaire lui-même : de là jaillît la vérité et se forme la conviction. Après cela, l'introduction peut contribuer encore à l'intelligence d'un écrit, en en retraçant avec clarté le but, la marche, le contenu, dans son ensemble et ses parties ; et enfin ici encore son œuvre ne s'achève que comme résultat de l'exégèse elle-même. Tels sont les principes qu'on s'est efforcé de suivre dans cette partie de la tâche à remplir.

4°) Afin de tendre à ce même but jusque dans les subdivisions de chaque livre, un élément nouveau a été ajouté à celte édition : les analyses des sections. Un commentaire composé de notes partant du texte, au moyen de renvois, peut quelquefois distraire l'attention de l'ensemble par les détails, faire perdre de vue la pensée générale par ses développements. Une analyse brève et complète de chaque section à étudier, sous un titre qui en indique le contenu, préviendra cet inconvénient et rendra toujours présente la pensée principale de l'auteur sacré. L'expression de cette pensée, ses raisons, ses preuves, ses développements, ses applications, peuvent ainsi être embrassés d'un coup d'œil, en chaque section. Ceux de nos lecteurs qui connaissant l'ouvrage biblique, tout analytique, de Lisco, comprendront immédiatement le but poursuivi par cette partie du travail.

5°)Enfin, pénétrer plus avant dans la parole apostolique toujours étudiée dans la langue originale ; en recueillir les éléments en chaque période, chaque phrase, chaque mot ; la saisir et l'exposer sans idées préconçues, tel est le but qu'on s'est efforcé d'atteindre par les notes exégétiques. Les principes qui ont ici dirigé l'auteur sont, d'une part, ceux d'une interprétation historique et grammaticale, c'est-à-dire faite à la lumière des temps apostoliques et selon les lois ordinaires du langage, à l'exclusion de tout système de spiritualisation et d'allégorie ; d'autre part, ceux des révélations divines considérées dans leur ensemble, ce qu'on a appelé, d'après un apôtre l'analogie de la foi ; en d'autres termes, l'Ecriture expliquée par elle-même. Les lecteurs entreront dans cette pensée en lisant eux-mêmes dans leur Bible les nombreuses citations indiquées par les notes.

Dans les passages si fréquents et souvent si difficiles qui sont susceptibles d'interprétations différentes, nous ne nous sommes point proposé de citer et de discuter toutes celles qui se produisent dans les commentaires ; il en est tant dont la fausseté se juge d'elle-même ! Mais toutes les fois que deux ou plusieurs opinions admissibles se présentent, elles ont été indiquées et appréciées avec déférence, mises sous les yeux du lecteur, à qui il incombe de se former sa propre conviction. En recherchant consciencieusement la pensée de l'auteur sacré, ce qu'on s'est forcé d'éviter, c'est l'influence du parti pris, la tyrannie des idées traditionnelles, à quelque école qu'elles appartiennent. Les uns jugeront ce livre trop orthodoxe, les autres trop libre dans sa marche ; jamais cette question n'a préoccupé l'auteur ; ceux qui la posent montrent par là même qu'ils se font une idée fausse de toute saine exégèse.

Il serait inutile d'indiquer ici les ouvrages qui ont le plus servi à l'auteur. Ceux qui connaissent un peu les grands travaux exégétiques dont s'enrichit chaque année la littérature théologique en Allemagne, savent quelles précieuses ressources ils offrent aux études bibliques. Le but de ce livre n'est point d'ailleurs d'en transplanter une faible partie dans les Eglises de langue française, mais simplement d'en offrir à un petit nombre de lecteurs sérieux de l'Ecriture, les résultats les plus essentiels, dépouillés de tout appareil philologique. La plupart ne se douteront même pas que telle note, qui se lit en quelques minutes, a coûté des heures ou des jours d'étude. Qu'importe, pourvu que Dieu veuille faire parvenir jusqu'à leur âme, au sein de nos obscurités, quelques rayons de sa vérité, qui les encouragent à marcher vers le but, où resplendira la pleine et pure lumière ! Tous, nous connaissons en partie et prophétisons en partie ; nous voyons comme par un miroir obscur ; alors, quand la perfection sera venue, nous verrons face à face.

Louis Bonnet
Francfort, septembre 1875.

PRÉFACE  DE  LA  TROISIÈME  ÉDITION

C'est toujours pour un auteur une satisfaction légitime quand son éditeur l'avertit qu'un de ses livres est épuisé et qu'il faut songer à en préparer une réédition nouvelle. Mais si ce livre est un gros volume rempli d'études patientes il approfondies sur toutes les épîtres du grand apôtre Paul, il en résulte un sujet de joie bien supérieur : c'est la pensée qu'il se trouve en nos jours, souvent décriés, un si grand nombre d'esprits assez sérieux pour refaire, avec l'auteur, cette étude de la Parole divine.

En offrant pour la troisième fois ce volume au public religieux, nous ne le lui présentons pas tel qu'il a pu le lire dans la seconde édition. Dès lors, en effet, ont paru sur ce même sujet des travaux très importants, que nous nous sommes fait un devoir de consulter et d'utiliser afin d'enrichir le nôtre. Pour nous en tenir ici aux publications en langue française, il en est deux surtout auxquelles nous nous reconnaissons redevables de bien des emprunts ce sont les commentaires de M. le professeur Frédéric Godet sur l'épître aux Romains et la première épître aux Corinthiens. Quiconque a lu ces beaux volumes reste tout pénétré des richesses de sciences philologiques et exégétiques qu'ils renferment. Les connaissances théologiques les plus étendues mises au service d'une brillante imagination, font de ces travaux un trésor dont nos Eglises de langue française n'ont pas été seules à bénéficier, puisque ces commentaires ont été traduits dans les principales langues de l'Europe.

Mais l'auteur se hâte d'ajouter que, vu son âge avancé et sa faiblesse, les améliorations considérables apportées à cette nouvelle édition n'auraient pu être réalisées sans le concours d'un aide jeune et capable. Ce collaborateur, il l'a trouvé en la personne de son cher petit-fils, M. Alfred Schrœder, pasteur de l'Eglise libre de Lausanne. Celui-ci a apporté à ce travail considérable une exactitude scientifique et des connaissances exégétiques et critiques, dont cette nouvelle édition a largement profité.

Voici en quoi consistent les modifications opérées dans ce travail, avec Tas-sentiment de l'auteur. D'abord, dans la traduction du texte (qui n'était à l'origine qu'une revision d'Ostervald est qui est devenue d'édition en édition un travail toujours plus original), on a adopté bon nombre d'expressions nouvelles et de tournures de phrases propres à rendre la pensée apostolique plus exactement ou plus clairement Ensuite, les introductions ont été révisées avec soin et en plusieurs parties notablement complétées.

Enfin, et surtout, les notes exégétiques ont été enrichies de diverses additions et de maintes explications nouvelles, qui rendent l'étude de cet ouvrage plus utile pour ses lecteurs actuels.

Il ne nous reste qu'à faire monter vers Dieu les vœux les plus ardents pour que sa bénédiction repose sur cette publication et surtout pour qu'il daigne accorder à tous ceux qui en feront usage le secours de son Saint-Esprit par lequel seul nous comprenons les Ecritures.

Louis Bonnet
Montpellier, novembre 1891.

(Dieu n'a pas accordé à son serviteur de voir paraître cette nouvelle édition dont l'annonce lui avait causé tant de joie. Il l'a rappelé à Lui pendant que le premier fascicule s'imprimait. M. Bonnet a pu présider encore à la révision de toutes les Introductions et des notes exégétiques de l'épître aux Romains et des deux épîtres aux Corinthiens, qui forment plus de la moitié du volume. Toutes les modifications faites dans cette partie de l'ouvrage l'ont été avec son approbation et sous sa responsabilité. Son collaborateur s'est efforcé de poursuivre ce travail dans le même esprit et en se conformant à ce qu'il savait être les intentions et la pensée de l'auteur. Celui-ci lui avait laissé quelques indications sommaires. Il avait tenu à revoir lui-même, et sans attendre que le travail général de révision fût parvenu à ce point, le passage Philippiens 2.5-11 et à en fixer la traduction et le commentaire.)