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Introduction à la Bible
5. Coup d'oeil sur l'Ancien Testament (1)

Auteur :
Type : Dossier
Thème : La Bible
Source : FEEBF   
Publié sur Lueur le
Sommaire du dossier :
  1. Introduction à la Bible
  2. La Bible, livre de la révélation
  3. La Bible, un livre
  4. Coup d'oeil sur l'Ancien Testament (1)
  5. Le canon de l'Ancien Testament
  6. Entre les deux Testaments
  7. Le Nouveau Testament : les Evangiles
  8. Le Nouveau Testament : les apôtres
  9. Le canon du Nouveau Testament
  10. La transmission de la Bible
  11. La Bible aujourd'hui
  12. Comprendre la Bible
  13. Interprétation de la Bible hier et aujourd'hui

Les limites de cette étude ne permettent pas d'envisager une étude détaillée de tous les livres de l'Ancien Testament. Mais le coup d'oeil que nous nous efforcerons de jeter sur ces livres, en nous demandant quel est leur contenu, pourquoi ils ont été écrits et qui les a écrits, doit aider chacun à approfondir sa connaissance de l'Ancien Testament, en le relisant avec une meilleure compréhension.

La Loi et les prophètes

A plusieurs reprises, dans le Nouveau Testament, nous trouvons l'expression " La Loi et les Prophètes " employée par Jésus ou par les apôtres (Matthieu 5 :17, 7 :12, 22 :40 ; Luc 16 :16 ; Actes 13 :15, 24 :14 ; Rom. 3 :21 ). Cette expression désigne les deux parties de l'Ancien Testament qui ont d'abord été reconnues comme Ecriture Sainte par les Juifs (rappelons que les " prophètes " comprenaient non seulement nos livres prophétiques, mais aussi les livres historiques appelés " premiers prophètes " - voir étude 2). La troisième partie de la Bible juive n'a pas été reconnue comme Ecriture inspirée, immédiatement. A l'époque de Jésus, il y avait encore des discussions sur l'autorité divine de certains de ces " Ecrits ", comme le Cantique des Cantiques. Ce n'est qu'en 90 après Jésus-Christ qu'une décision officielle a été prise quant au Canon de l'Ancien Testament, au Conseil Juif de Jamnia. Mais en pratique, l'autorité de la plupart des " Ecrits " n'était pas mise en doute dès avant l'époque chrétienne. L'Ancien Testament de Jésus était le même que le nôtre. Cependant l'usage demeurait de parler de la Loi et des Prophètes pour désigner l'Ecriture Sainte dans son entier. Nous reparlerons de la question du " Canon " de l'Ancien Testament

L'autorité de la Loi (les cinq livrés de Moïse) était la plus ancienne et la plus largement reconnue. Pour les Sadducéens, la Tora (la Loi) avait une autorité plus grande que celle des autres livres. Quant aux Samaritains, ils ne reconnaissaient comme inspirés que les livres de la Loi.


Le Pentateuque

Les cinq livres désignés par ce nom sont. la Genèse, l'Exode, le Lévitique, les Nombres et le Deutéronome. Ce sont les livres de la Loi. En fait, ils contiennent aussi bien de l'histoire que les lois. La Genèse contient fort peu de lois et le Lévitique peu d'histoire. Mais, nous l'avons déjà remarqué, la Loi ne prend son sens, pour la Bible, que dans le cadre de l'Alliance. Or, c'est précisément de l'Alliance qu'il est question dans ces livres. Le mot hébreu " Tora " signifie plutôt " instruction " que loi. L'instruction que Dieu donne à son peuple comprend non seulement des lois et des commandements, mais aussi la révélation de la manière dont Dieu a conduit et instruit son peuple.

La Tora est le fondement de la vie et de la foi d'Israël. Elle est la constitution du peuple de Dieu ; elle montre comment et pourquoi ce peuple a reçu de Dieu son existence et comment il doit vivre dans le monde au milieu des autres peuples. Le mélange de récits et de lois qui est un des caractères marquants du Pentateuque rappelle à Israël que son obéissance à Dieu est la réponse qu'il doit donner au Seigneur qui l'a aimé le premier (Exode 20 :2-3).

La Genèse

La Genèse est le livre des commencements ou des origines. Les chapitres 1 à 11 racontent 1e commencement du monde et de l'humanité, comment Dieu a créé le monde et confié la terre à l'homme " créé à son image " ; comment l'homme a désobéi à Dieu en attirant sur lui la condamnation divine ; comment Dieu tout en punissant la perversité des hommes (déluge) leur donne un avenir. alliance avec Noé, comprenant la promesse de ne pas anéantir la terre (9 :11 ).

A partir du chapitre 12, il est question de l'origine d'Israël : comment Dieu a appelé Abraham et a fait alliance avec lui, en lui donnant la promesse d'un pays et d'une descendance. Les vicissitudes de l'histoire des patriarches ne font que confirmer la fidélité de Dieu à ses promesses. Les récits de cette histoire qui nous sont rapportés ne sont pas choisis en fonction de leur importance politique ou de leur valeur morale, mais plutôt à cause de leur place dans le dessein de Dieu. Ce qui est mis en valeur ici, c'est la libre élection de Dieu, qui appelle qui il veut (Abraham, puis Jacob) et les promesses par lesquelles Dieu s'engage, en faisant alliance avec Abraham et sa postérité ; c'est aussi du côté humain, la foi d'Abraham qui accueille la promesse et joue toute son expérience et son existence sur la Parole de Dieu.

L'Exode

L'Exode est par excellence le livre de l'Alliance. Si Dieu appelle le peuple d'Israël à entrer dans son Alliance, c'est parce qu'il s'est révélé comme son Libérateur. Sans la délivrance miraculeuse accordée par Dieu à des esclaves, il n'y aurait jamais eu de peuple d'Israël. La rédemption d'Israël, hors de la servitude égyptienne est le grand événement qui fonde l'existence d'Israël. En célébrant la Pâque, le peuple élu s'en souviendra toujours.

A partir du chapitre 19, le thème dominant est celui de l'Alliance. Si Dieu a fait sortir son peuple d'Egypte, c'est pour que ce peuple lui appartienne, lui soit attaché et soit, au milieu des autres peuples, une nation sainte, c'est-à-dire consacrée à Dieu. Dieu fait donc alliance avec Israël sur le Mont Sinaï. La part d'Israël dans l'Alliance, c'est l'obéissance à la loi divine. La loi décrit l'existence nationale sociale, religieuse et morale du peuple saint, du peuple de Dieu. Très vite, l'épisode du veau d'or vient rompre le pacte conclu. avec Dieu, mais celui-ci pardonne et renouvelle l'Alliance.

Un autre thème de l'Exode est celui de la marche dans le désert. Il raconte comment Dieu conduit et protège un peuple récalcitrant. Le Tabernacle symbolise la présence de Dieu avec Israël. La description et la construction du Tabernacle occupent une bonne partie du livre de l'Exode.

Le Lévitique

C'est surtout un recueil de lois. Une grande partie de ces lois concerne le sacerdoce et les sacrifices. C'est le culte du peuple élu qui est ainsi réglementé. Mais le culte n'est jamais séparable de la vie pour la Bible. D'autres lois ont trait à la conduite du peuple tout entier, à la vie personnelle et sociale des Israélites. On y trouve des lois relatives à la pureté et à l'impureté (ch. 8-10). Nombre de ces lois peuvent être justifiées par des raisons d'hygiène, mais elles ont aussi une valeur symbolique : pour s'approcher de Dieu, l'homme doit veiller à ne pas être souillé. Dieu est saint : on ne doit pas le traiter à la légère. La sainteté de Dieu est fréquemment soulignée dans le Lévitique : elle commande toute la conduite du fidèle, même dans sa relation avec les autres hommes (par exemple Lévitique 19:1-18). La mise à part des prêtres (ch. 8-10) et le rituel des sacrifices (ch. 1-7 et 16) découlent aussi de la sainteté de Dieu. L'expiation par le sang du sacrifice (ch. 16 et 17 :11 ) aidera à comprendre le sens de la mort de Jésus.

Il ne faut pas s'étonner si certaines des lois et rites de la loi mosaïque ont été parallèles dans d'autres religions et législations de l'époque. Dieu n'a pas jugé utile d'inventer des rites religieux entièrement nouveaux. Il s'est servi des rites existants, susceptibles d'être compris par son peuple (comme les sacrifices) et leur a donné un sens nouveau.

Les Nombres

Ce livre contient des lois et des récits historiques. Le thème de ces récits, c'est la marche dans le désert. Après le recensement du peuple, la dédicace du Tabernacle et la célébration de la Pâque (ch. 1 à 9), le peuple quitte le Sinaï pour gagner la terre promise. Mais les révoltes, les murmures et surtout le manque de confiance en Dieu (lors de l'envoi des espions à Kadès, ch. 13 et 14) font durer la traversée du désert. L'échec n'est pas définitif, parce que Dieu, s'il châtie son peuple, continue à le guider et à le conduire, en lui donnant la victoire sur ses adversaires (ch. 20-25). Les chapitres 33 et 34 résument les étapes de la marche au désert et précisent les limites du pays.

Le Deutéronome

Ce mot signifie " deuxième loi ". En fait, c'est un deuxième exposé de la loi, à l'occasion du discours de Moïse au peuple avant l'entrée dans la terre promise. Moïse rappelle le chemin parcouru. l'Exode, le don de la Loi, les épreuves du désert et les victoires sur 1es ennemis. Il renouvelle la promesse de la conquête du pays. Mais il veut surtout dégager le sens de ces événements, toute la conduite d'Israël doit être fondée sur la grâce et la fidélité de Dieu (ch. 4 à 11 ). L'Alliance et les lois qu'elle contient sont une bénédiction pour Israël - si le peuple leur reste fidèle ; sinon, elles deviendront malédiction (ch. 11, 29 et 30). Chaque génération doit renouveler l'alliance. Les chapitres 12 à 26 reprennent un grand nombre de lois morales, sociales et religieuses. La fin du livre (ch. 31-34) rapporte la mort de Moïse, la mission confiée à Josué, le cantique et les bénédictions de Moïse.

La rédaction du Pentateuque

La tradition juive (largement attestée dans la Bible elle-même) et la tradition chrétienne voient en Moïse l'auteur du Pentateuque. Dans le Nouveau Testament, il est souvent question de la loi de Moïse, ou de " Moïse et les Prophètes " ce qui est synonyme de " la Loi et les prophètes " (Luc 16 :29 ; Actes 26 :22, etc...). Pour Jésus et les apôtres, comme pour les prophètes de l'Ancien Testament (Daniel 9:11 ; Malachie 4:4), il ne fait pas de doute que la loi a été rédigée par Moïse.

La critique moderne a émis des doutes sur cette tradition. On a remarqué dans le Pentateuque que certains récits se trouvent en double (la création : Genèse 1 et 2) ou que dans un même récit on trouve deux narrations parallèles et entremêlés, parfois difficiles à réconcilier (l'histoire de Noé. comparer Genèse 6:19 et 7:2). On en a déduit que le Pentateuque n'était pas l'oeuvre d'un seul auteur, mais la compilation de plusieurs sources, généralement considérées comme largement postérieures à Moïse.

Que doit-on penser ?

Le Pentateuque lui-même ne porte ni titre, ni signature. Si Dieu n'a pas jugé bon de désigner nommément l'auteur de ces livres (comme nombreux autres livres de la Bible), nous ne devons pas en faire une question décisive pour la foi.

Nous pouvons pourtant être assurés que ce n'est pas sans raison que Jésus et les apôtres reconnaissent au Pentateuque l'autorité de Moïse. Moïse a été le grand législateur d'Israël. Dans Exode 24 :4 et 7 et Deutéronome 31 :9, il nous est dit que Moïse écrivit la loi. Le rôle qu'il a joué dans l'Alliance et la formation qu'il avait reçue en Egypte confirment cette affirmation (contrairement à l'opinion parfois avancée selon laquelle Moïse ne connaissait pas l'écriture). D'autres passages nous montrent Moïse rédigeant des récits (Exode 17:8-14 ; Nombres 33:2). Rien n'empêche de croire qu'il a lui-même écrit l'histoire d'Israël. Cependant, il n'est pas impossible que certains récits de la Genèse en particulier aient longtemps circulé sous forme de traditions orales, racontant l'histoire des ancêtres. Ces récits populaires, qu'on devait se transmettre aux veillées, ont pu suivre des cheminements différents, ce qui explique que, quand ils ont été rassemblés et écrits, des répétitions et des doublets soient restés. C'est le cas des deux récits de la création : le premier (l:l à 2:3) présente un vaste panorama à l'échelle du monde entier, dont chaque partie et chaque être vivant est créé et mis en place par Dieu ; le second (2:4-25) a la forme d'un récit populaire s'intéressant aux origines de l'homme. Cette répétition n'est pas inutile : nous avons là deux formes littéraires, qui transmettent à leur manière, un message de la part de Dieu.

Il faut signaler enfin que quelques passages du Pentateuque n'ont guère pu être écrits par Moïse (le récit de sa mort - Deut. 34 - mais aussi Genèse 12 :6, 13 :7, 36 :9-43 ; Nombres 12:3, 21:14 ; Deut. 3:14, où on ne peut voir des additions postérieures destinées à renseigner le lecteur. Il faut donc penser que d'autres rédacteurs ont mis la main aux livres de la Loi après la mort de Moïse. Il est possible aussi que certaines lois aient été modernisées pour répondre à des situations qui avaient évolué.

Mais il reste que, pour l'essentiel, on peut voir dans les " livres de la Loi " l'oeuvre de Moïse. Même si d'autres rédacteurs sont intervenus après lui pour compléter son oeuvre, il est naturel que les Israélites aient reconnu dans tout le Pentateuque l'autorité de Moïse, inspiré par Dieu. Le nom de " Moïse, pour désigner ces livres se justifie comme titre de l'ensemble. (Nous trouvons la même chose pour les Psaumes, où le nom de David devient le titre général, même dans le cas de Psaumes qui ne sont pas attribués à David).


Les livres historiques

Les douze livres historiques de notre Bible rapportent les événements de la vie d'Israël depuis son entrée dans le pays de Canaan (au XIIIè siècle avant Jésus-Christ) jusqu'à l'époque de 1'empire Perse (fin du Vè siècle avant Jésus Christ ). Rappelons que dans la Bible juive, six de nos livres historiques sont appelés " les premiers Prophètes " (Josué, Juges, les livres de Samuel et des Rois). Ceci montre bien que les connaissances historiques en tant que telles ne sont pas au centre de l'intérêt des auteurs sacrés. Ce qu'ils veulent surtout communiquer, c'est un message de Dieu. Les autres livres historiques (Ruth, les Chroniques, Esdras, Néhémie et Esther) font partie des Ecrits. Deux raisons expliquent cela : la première, ce sont les livres de ce deuxième groupe, rédigés plus tardivement, qui n'ont pas été reconnus comme " Ecriture Sainte " qu'après l'ensemble des Prophètes ; la seconde, est que la tradition a attribué la rédaction des livres du premier groupe à Josué pour le livre qui porte son nom, Samuel pour les Juges et les livres de Samuel et Jérémie pour les Rois. Alors que la tradition de l'origine mosaïque du Pentateuque est attestée dans la Bible elle-même, nous avons affaire ici à une tradition que rien ne nous oblige à recevoir. Aucun de ces livres n'est signé (les titres ont été donnés après coup). Aucun personnage biblique n'en revendique la rédaction. Nous ne pouvons que reconnaître notre ignorance.

Josué Le sujet du livre de Josué est la conquête de la terre promise à Abraham et à sa postérité. Cette conquête a été menée par Dieu bien plus que par la puissance des armées d'Israël : le pays de Canaan est un don de Dieu à son peuple. La répartition des tribus est ensuite décrite. Dans les deux derniers chapitres, Josué fait ses adieux au peuple en le plaçant devant un choix décisif. accepter d'entrer dans l'Alliance, avec tous les engagements que cela comporte, ou se tourner vers d'autres dieux. Israël choisit de rester fidèle à l'Eternel.

Les Juges

Ce livre rassemble un certain nombre de récits qui ont trait à la période agitée de l'histoire d'Israël qui a suivi l'installation du peuple dans la terre promise. L'introduction (ch. 1 à 3:6) résume la situation. Les tribus, agissant en ordre dispersé, ne peuvent vaincre leurs ennemis. Leur infidélité à Dieu les fait tomber sous le joug d'un peuple voisin. Dieu suscite alors un juge pour les délivrer. Le juge est moins un magistrat qui rend la justice qu'un chef, un conducteur qui mène une ou plusieurs tribus à la victoire... jusqu'à ce que de nouvelles infidélités entraînent de nouveaux malheurs. Les récits des Juges vont du chapitre 3 au chapitre 16. On trouve encore le récit de la fondation du sanctuaire de Daniel (ch. 17 :18) et de la guerre contre Benjamin en châtiment du crime de Guibéa (19 :21 ).

Ruth

L'histoire de Ruth, la Moabite, montre comment Dieu a préparé la venue de David, dont Ruth est la bisaïeule. Seule l'intervention providentielle de Dieu explique le rôle joué par cette étrangère dans l'histoire du salut. Mais le livre a aussi pour but de montrer que Dieu ne déçoit pas ceux qui se confient en lui (2:12).

Les Livres de Samuel

On y trouve l'histoire du passage d'un régime tribal à une monarchie fortement centralisée. Saul apparaît comme un nouveau juge, vers la fin du XIème siècle avant Jésus Christ. Mais les tribus le reconnaissent comme roi, à un moment où la menace des Philistins pèse sur Israël. En fait c'est Samuel qui se montre le véritable conducteur du peuple, car il 1ui fait connaître la volonté de Dieu. Saul se montrant indigne de régner sur le peuple de Dieu, Samuel est conduit à oindre David, que Dieu a choisi comme roi. Le deuxième livre de Samuel couvre le règne de David, la période 1a plus glorieuse de I'histoire d'Israël : malgré ses fautes, David reconnaît que c'est Dieu qui doit régner sur son peuple. Il recherche la volonté de Dieu, et, par là, permet à Israël de connaître la prospérité et la paix.

L'espérance messianique d'Israël se fonde sur l'exemple de David et les promesses faites à sa postérité (2 Sam. 7 ).

Les Livres des Rois

L'histoire du règne de Salomon (1 Rois 1 à 11) fait suite à l'histoire de David : période encore glorieuse pour Israël dont le roi demande la sagesse. La construction du Temple est le sommet de ce règne, qui va dégénérer parce que Salomon devient un roi comme les autres, soucieux de son prestige, et qui exploite le peuple. Il en résulte un schisme et une suite de rois dont la plupart font " ce qui est mal aux yeux de l'Eternel ". Malgré les efforts des prophètes comme Elie et Elisée, le déclin des deux royaumes se poursuit. C'est d'abord le royaume du Nord, Israël, qui est détruit par les Assyriens (2 Rois 14 à 17 ), puis le royaume du Sud, Juda, qui succombe aux Babyloniens (ch. 18 à 25). Le deuxième livre des Rois décrit le cadre historique des premiers grands prophètes (Esaïe au VIIIè siècle, Jérémie un siècle et demi plus tard). L'histoire de cette longue période (quatre siècles) est très résumée. Les événements qui y occupent le plus de place sont ceux qui révèlent la volonté et l'action de Dieu. La déportation à Babylone est un châtiment divin. L'auteur ou les auteurs inconnus du livre des Rois ont utilisé plusieurs sources, en tous cas, les Actes de Salomon, les Chroniques des rois d'Israël et les Chroniques des rois de Juda (qui ne sont pas nos livres des Chroniques).

Les deux livres des Chroniques

Ces deux livres et ceux d'Esdras et Néhémie forment une unité. L'histoire d'Israël y est d'abord racontée parallèlement aux livres des Rois, mais d'un point de vue différent puis elle est prolongée par les récits d'événements postérieurs à la chute de Jérusalem. La tradition juive voit en Esdras leur auteur. Plus probablement, il s'agit de prêtres de l'école d'Esdras. Les Chroniques font une grande place aux généalogies et aux institutions religieuses, en particulier le Temple et le sacerdoce. La figure de David est mise en relief : ses fautes ne sont pas mentionnées. Après le schisme, il n'est question que du royaume de Juda.

Le message essentiel des Chroniques est que la prospérité d'Israël dépend de son obéissance à la loi divine. Dieu est le maître de l'Histoire (2 Chroniques 16 :9).

Esdras et Néhémie

Ces deux livres forment un tout, on peut donc les examiner ensemble. Ils rapportent des événements qui font suite à ceux des Chroniques : le retour des juifs de captivité - en deux moments : Esdras 1-6 décrit un premier retour à la suite d'un édit de Cyrus. La reconstruction du Temple commence, mais elle est interrompue par l'hostilité des Samaritains ; une deuxième vague d'exilés revient, sous la conduite d'Esdras, avec un mandat du roi pour imposer la loi juive (Esdras 7-10). Pour préserver la pureté du peuple, Esdras lutte contre les mariages avec des femmes étrangères.

Néhémie raconte la reconstruction des murailles de Jérusalem, sous la direction de Néhémie, nommé gouverneur de la ville. Le peuple de Dieu, protégé de ses ennemis, peut alors rendre à Dieu le culte qui lui est dû.

L'auteur utilise et cite des sources contemporaines des événements rapportés : les actes des Rois de Perse, les listes officielles de rapatriés, les mémoires d'Esdras et Néhémie (passage à la première personne).

Esther

Ce livre dépeint le triomphe des Juifs sur leurs persécuteurs dans l'empire Perse. Cette délivrance est à l'origine de la fête des Purim (9 :26-32 ). Curieusement, le nom de Dieu ne paraît pas dans Esther ; pourtant ce livre affirme que ses ennemis seront sûrement vaincus.

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