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Etre témoin : Pourquoi ? Comment ?

Auteur :
Type : Dossier
Thème : Témoigner
Source : Aimer & Servir
Réf./Date source : 126  
Publié sur Lueur le
Sommaire du dossier :
  1. Etre témoin : Pourquoi ? Comment ?

Etre témoin, c'est proclamer l'Evangile ; savoir défendre et expliquer ce que l'on croit simplement car nous sommes confrontés à des personnes qui n'ont aucune notion de ce qu'est la Bible et Christ, ou qui en ont une conception fausse. Nous avons besoin de comprendre où en sont ces personnes afin de cheminer sagement avec elles pour leur montrer que leur manière de croire est incohérente.

Nick Pollard dans L'évangélisation légèrement moins difficile, excellente approche de l'évangélisation de nos jours, divise la société en quatre grands groupes par rapport à leur arrière-plan culturel : certaines personnes ne sont pas du tout intéressées par la foi chrétienne, d'autres, au contraire sont comme des fruits mûrs, prêtes à recevoir l'Evangile ; entre ces deux extrêmes, se situent d'autres catégories de personnes qui ont besoin d'être approchées d'une manière adaptée. Quelles que soient les générations, les besoins fondamentaux restent les mêmes ; l'homme a besoin de connaître sa véritable identité, non pas seulement sur le plan social, mais aussi au niveau psychique et spirituel : identité d'une personne créée par Dieu qui a besoin d'être aimée d'une manière inconditionnelle.

Aujourd'hui les valeurs et les préoccupations changent. Il est incontestable que la manière de partager l'Evangile doit être différente de celle utilisée il y a vingt ans. Pourtant l'Evangile n'a pas changé ; nous ne devons pas le modifier en fonction du besoin des gens, ni faire des compromis mais le rendre accessible. La question est donc : comment annoncer l'Evangile dans notre société ?

La société actuelle

Aujourd'hui notre société est caractérisée par ces deux aspects : post-chrétienne et post-moderne. Chacun a sa propre réponse, sa propre approche par rapport à la vie, à la vérité : autant de personnes, autant de systèmes de valeurs. L'humanisme, les religions orientales, l'animisme, le retour au paganisme (par exemple « halloween »), tout cela coexiste : c'est là le paradoxe.

Au cours du 20e siècle, nous avons eu tendance à rationaliser, à analyser. Maintenant, on va piocher dans tous les systèmes pour se bâtir le sien propre : un peu d'islam, un peu d'hindouisme, etc. Les démarches sont individuelles, mais aussi confuses. Comment atteindre les personnes qui « fonctionnent » ainsi ? Alors qu'auparavant on pouvait poser plus ou moins tel diagnostic : cette personne est humaniste ou athée. Aujourd'hui, nous constatons des mélanges ; les gens ont des croyances contradictoires. Citons l'exemple de quelqu'un qui va travailler dans un laboratoire, puis qui, en sortant, s'implique dans des pratiques ésotériques. Incohérence majeure. Confusion dans le domaine éthique.

Pendant des siècles on pensait que la science, la médecine résoudraient de nombreux problèmes ; à la fin du 20e siècle on réalisait que c'était une utopie. Il est apparu alors un mouvement « anti-science », « anti-modernisme ». Certains pensent que nous sommes à la fin de l'époque « moderne », avec un retour vers des réalités « sombres ».

Sommes-nous à la fin d'une culture ? Quelle est le nom et la teneur de cette nouvelle « culture post-moderne » ? La pensée moderne était structurée. Le fondement en était le rationalisme. La science tenait sa place car l'on sait où l'on va avec des faits scientifiques (a + b = c par exemple ; il y a une logique à la base, à partir de laquelle on peut communiquer). Mais aujourd'hui, cette base commune est rejetée ; par exemple a + b = 1 pour l'un, 2 pour l'autre, etc. On pourra dire que chacun a raison. Exemple : ceci est un livre selon la pensée « moderne » ; tout le monde conviendra de cela ; alors que selon la pensée post-moderne, quelqu'un pourra dire : c'est « un arbre de Noël » ou « une fleur » ; je n'aurai pas le droit de le contrarier car c'est sa vérité. Si je dis « non c'est un livre » je serai accusé d'imposer ma vérité et de prendre le pouvoir sur l'autre. Nous nous engageons de plus en plus dans ce système de pensée. Il est vrai que dans le domaine médical, il n'a pas encore pris l'ampleur qu'il peut prendre dans des sciences moins exactes. Nous disposons de bases scientifiques pour savoir si quelqu'un est vivant ou mort. Mais dans des sciences non exactes, il n'y a plus de vérité absolue. Comment oser l'affirmation « Jésus-Christ est la vérité ; la Bible est la vérité ; il y a un seul Dieu ; le seul chemin pour y venir c'est Jésus-Christ » ?

Les familles ne transmettent plus l'enseignement par rapport au christianisme (qu'elles soient catholiques, protestantes ou évangéliques). Toute une partie de la population est ignorante. Cette culture post-moderne et post-chrétienne va entraîner des difficultés pour évangéliser. Ces personnes ont une vision du monde faite d'un puzzle ou patchwork de différents éléments qui les arrangent. Dans notre société ce n'est plus notre système de valeurs qui régit notre style de vie mais c'est le choix de notre style de vie qui génère notre système de valeurs. Alors que le christianisme, suppose l'inverse. Notre génération actuelle vit comme elle l'entend, sans être accusée par sa conscience. Ces deux tendances conduisent au relativisme qui est une conviction, celle que rien n'est absolu ; il n'y a pas de bien ni de mal. Ces notions de bien et de mal seront définies en fonction de l'endroit et de l'époque où l'on se trouve, de la culture où l'on vit etc. « Votre conviction est juste pour vous, mais elle peut être fausse pour moi. » Nous n'avons aucune base commune ; il est habituel de nos jours, lorsqu'on cherche à s'accorder, de chercher des compromis.

La personne issue du post-modernisme dit : « il n'y a pas de réponse. » Elle est influencée par cette idée. Qui sommes-nous pour dire « voici la réponse, voici la vérité » ? Nous nous heurtons à un mur.

On assiste aussi à un rejet des exigences absolues, dans la mesure où l'on relativise Jésus, en cherchant un compromis acceptable. Lorsqu'on parlera du Jésus de la Bible, mort et ressuscité, assis à la droite de Dieu, nous serons traités d'intolérants et il se produira un rejet en bloc.

Voilà l'arrière-plan de la société dans laquelle nous vivons. Il est donc nécessaire de revenir à la Parole de Dieu qui est l'autorité, la vérité. Elle est écrite. Nous avons aussi Jésus-Christ révélé dans une personne et le témoignage de l'Esprit de Dieu. Il est important de revenir à ces bases bibliques. Il est vrai que l'Eglise même est influencée par les pressions de la société ; lorsque le courant dominant était l'humanisme, il influençait déjà l'église.

Le standard de Dieu ne change pas. Or, on baigne dans le relativisme sur le plan politique, médical. On ne sait plus très bien où est le bien ou le mal, simplement parce que nous n'avons pas de code extérieur à nous-mêmes. En tant que chrétiens, nous devons faire attention : nous pouvons nous « comprendre » avec nos contemporains, mais quelle est notre base commune ? Des étudiants en médecine ont assisté à une conférence sur le post-modernisme aux USA et ont reconnu qu'ils étaient influencés par le relativisme.

Comment atteindre ces personnes ? Il n'y a pas de recette ! La première chose, c'est de les écouter et d'être un maillon à un moment donné pour les aider à faire un pas de plus vers Jésus-Christ, vers la lecture de la Bible. Ensuite arriver à comprendre ce qu'ils croient ; à clarifier et à verbaliser leur propres croyances, à les amener à prendre conscience des incohérences qui s'y trouvent. Cela demande du temps, mais il peut aussi arriver que notre rôle se limite ponctuellement à celui d'un maillon.

Il existe des questions-clés pour analyser les systèmes de valeurs, pour sonder si une théorie est vraie ou fausse. Cette théorie est-elle cohérente ou non ? La théorie correspond-elle à la réalité ? C'est pour cela que l'humanisme, philosophie qui n'est pas obligatoirement bonne, a cependant cet aspect positif : deux humanistes pouvaient parler de la même réalité ! Même un humaniste et un chrétien pouvaient trouver un terrain d'entente par rapport à la réalité. Mais actuellement ce n'est plus possible avec les adeptes du Nouvel Age (en raison du relativisme dans le rapport avec la réalité). Nous pouvons nous demander : « cette théorie fonctionne-t-elle ? » Certaines théories sont bien construites, mais ne fonctionnent pas vraiment. Quel est l'impact des convictions de la personne sur son comportement ; se sent-elle adoptée ? Qu'est ce que cette théorie lui apporte (esclavage ou libération) ?

Toutes ces questions, en fait, nous devons nous les appliquer pour analyser notre propre système de valeurs. Il y a des choses dont nous étions convaincus il y a dix ans ; au cours de notre croissance, de l'acquisition d'une maturité, certaines convictions et points de vue changent ; dans certains domaines, j'étais « pure et dure », intransigeante. Dieu me dit : « Regarde chez ton frère ou ta soeur ; ils croient à une vérité qui est complémentaire de la tienne. » La différence apparaît ici entre le relativisme et la vérité complémentaire. Nous avons des expériences différentes, un passé différent, et donc une vision différente sur un même problème, tout en ayant comme référence la Parole de Dieu. Pourquoi Dieu a t-il créé un homme et une femme si différents et qui doivent vivre ensemble dans le cadre du mariage ? Simplement parce qu'ils sont tous les deux complémentaires ; regardant les mêmes choses sous un angle différent ; mais cela ne signifie pas contradiction.

Commentaires (1)

par lagetita

Bonjour, un très bon site sur l'évangélisation: www.ministere-des-affaires-eternelles.org

Bonne lecture

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