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Père fouettard ? Père Saint !

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Type : Réflexion
Thème : Dieu
Source : Lueur   
Publié sur Lueur le

Alors l'Éternel envoya contre Jojakim des troupes de Chaldéens, des troupes de Syriens, des troupes de Moabites et des troupes d'Ammonites; il les envoya contre Juda pour le détruire, selon la parole que l'Éternel avait prononcée par ses serviteurs les prophètes.
Cela arriva uniquement sur l'ordre de l'Éternel, qui voulait ôter Juda de devant sa face, à cause de tous les péchés commis par Manassé, et à cause du sang innocent qu'avait répandu Manassé et dont il avait rempli Jérusalem. Aussi l'Éternel ne voulut-il point pardonner.
(2 R 24.2-4)

Depuis sa sortie d'Egypte, le peuple hébreu a montré qu'il ne pouvait rien faire sans Dieu. Seule l'intervention divine a permis de conquérir les territoires et de les conserver face aux nombreuses agressions. A cette époque s'applique la loi de l'Ancien Testament. L'Alliance était conservée par l'obéissance aux ordonnances reçues par Moïse.
Les israélites ayant largement bafoués ces règles, les difficultés de toutes sortes les atteignent, jusqu'à la déportation. A la fin des royaumes d'Israël et de Juda, Nebucadnetsar et des peuples de la région s'acharnent sur les restes du peuple de Dieu.
On pense alors souvent que Dieu a simplement permis ce que jusque là il empêchait en donnant la victoire aux israélites. Mais Dieu les punit réellement, activement pourrait-on dire.

L'avènement du Christ et la Nouvelle Alliance, qui permet de s'approcher de Dieu sans la contrainte des sacrifices animaux et autres ordonnances de ce type, a apporté ce qui nous est très cher : le confort !
L'image du Dieu fouettard est caché derrière le coeur immense du Dieu que l'on veut avoir de nos jours : un Dieu d'amour.

Exit le sang à faire couler sur l'autel, les rituels de purification ! Exit les expiations, les holocaustes, exit même la confession à un tiers : une petite prière le soir au lit nous soulage, comptant sur l'Amour rédempteur et incommensurable.

Dieu pourrait-il provoquer le malheur ?
On peut lire Dt 28.20 : L'Eternel enverra sur toi la malédiction, l'effroi, et la dissipation dans tout ce à quoi tu mettras la main et que tu feras, jusqu'à ce que tu sois détruit, et que tu périsses promptement, à cause de la méchanceté des actions par lesquelles tu m'auras abandonné.

Ce verset semble indiquer que, plus que de se garder d'empêcher le malheur, Dieu le provoque ! L'Eternel ne dit pas un mot de trop ou de travers : il applique cette sanction de manière on ne peut plus claire en 2 R 24.3 (ci-dessus).
Dieu envoie donc parfois le malheur aussi directement que l'archet sa flèche.

N'est-ce pas de la bouche du Très haut que viennent les maux et les biens ? (Lm 3.38).

Trop souvent nous oublions la Sainteté de Dieu, ou l'imaginons comme une très glorieuse et immensément belle chose, trop parfaite pour être décrite.
La Sainteté n'est pas la gloire.
Comment exprimer plus clairement la Sainteté de Dieu que par les deux premiers passages où l'on voit, si l'on peut dire, la théorie et la pratique.
Le péché ne peut pas côtoyer Dieu.

Dieu a-t-il changé entre cette époque et notre XXIe siècle ? Non, point.
Alors où est cette sainteté ? Est-ce cette vision, extase hallucinatoire, béatitude lumineuse que certain cherchent à voir et ressentir en s'approchant du Dieu vivant comme d'un sommet jubilatoire à conquérir ? Non plus.

La Sainteté de Dieu n'est pas une belle chose à contempler comme un tableau de maître. C'est ce qui fait que les hébreux ont été punis, disséminés, déportés. C'est ce qui fait que le malheur s'abat sur Israël. C'est ce qui fait que des millions de personnes subiront l'Enfer !... C'est ce qui fait qu'il nous faut absolument Christ pour être sauvés et nous approcher du Père.

Mais dans notre confort, nous oublions ce que tout cela veut dire et ne mesurons que très mal – si l'on essayait seulement – l'importance de l'affront et de la déchirure que provoquent certains de nos gestes, paroles et pensées parfois quotidiens.
Nous en oublions la valeur du sacrifice de Christ et notre petitesse. Et nous nous cachons bien, derrière le confort de la Nouvelle Alliance, du fait que nous méritons, comme des enfants agités et désobéissants, les réprimandes de notre Père Céleste.

Avançons, avec toute la lucidité et tous les efforts que cela impose, sur le chemin de la sanctification que Dieu nous propose.

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