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Avortement et perte d'enfant : un enjeu spirituel
2. Perte d'un enfant : exemple de David

Auteur :
Type : Dossier
Thème : Avortement
Source : Aimer & Servir
Réf./Date source : 139  
Publié sur Lueur le
Sommaire du dossier :
  1. Perte d'un enfant : exemple de David
  2. Briser le cercle de l'avortement
  3. Le planning familial de Pharaon
  4. Libérer de l'avortement

Plus tard, alors qu'il règne sur Israël, David va commettre un péché terrible (2 Sam 11.1-12.23). Il abuse de son autorité pour coucher avec une femme mariée. Ensuite, il use d'un stratagème pour faire endosser la grossesse qui en résulte au mari. Comme il n'y parvient pas, il s'organise pour le faire tuer. David se révèle ainsi abuseur, adultère, menteur, manipulateur et meurtrier ! Il est très sévèrement repris par Dieu au travers de Nathan, le prophète. Une terrible sanction tombe. « Tu ne mourras pas, mais ton fils mourra ! » Sanction bien difficile à comprendre et à accepter. Le premier-né de David et de Bath-Schéba va mourir. Ce fils n'était alors qu'un bébé. Après que Nathan eut fini de le reprendre, David dit : « J'ai péché contre l'Eternel ». Et Nathan dit : « L'Etemel pardonne ton péché ; toi, tu ne mourras pas. Mais parce que tu as fait blasphémer les ennemis de l'Eternel en commettant cette action, le fils qui t'est né va mourir ». Et Nathan s'en alla dans sa maison.
« L'Eternel frappa l'enfant que la femme d'Urie avait enfanté à David et il tomba malade. David pria Dieu pour l'enfant, il jeûna. Quand il rentra, il passa la nuit couché par terre. Les anciens de sa maison insistèrent auprès de lui pour le faire se relever de terre. Mais il ne voulait pas. David ne mangea rien avec eux. Le septième jour, l'enfant mourut. Les serviteurs de David craignaient de le lui annoncer. » David se trouve dans un tel état, que son entourage se dit : Si on lui annonce la mort de son bébé, il ne va pas tenir le coup. David est anéanti et lutte avec Dieu.
David, l'enfant rejeté, s'accroche à Dieu pour que son enfant ne meurt pas. Car les serviteurs disaient : « Voici lorsque l'enfant vivait encore, nous lui avons parlé, il ne nous a pas écoutés. Comment oserons-nous lui dire que l'enfant est mort ? Il s'affligera bien davantage ». David s'aperçut que les serviteurs parlaient tout bas entre eux. Il comprit que l'enfant était mort. Ils répondirent : « Il est mort. Alors David se leva de terre, se lava, changea ses vêtements, puis alla dans la maison de l'Eternel et se prosterna. De retour chez lui, il demanda qu'on lui serve à manger, il mangea. Ses serviteurs lui dirent : Que signifie ce que tu fais ? Tandis que l'enfant vivait, tu jeûnais, tu pleurais et voilà maintenant que l'enfant est mort tu te lèves et tu manges ? »

Le deuil de David

L'attitude de David est à l'opposé de ce que nous ferions nous-mêmes dans une telle situation ! « Que signifie ce que tu fais ? » David répondit : « Lorsque l'enfant vivait encore, je jeûnais et je pleurais et je me disais : Qui sait si l'Eternel n'aura pas pitié de moi et si l'enfant ne vivra pas quand même ? Maintenant qu'il est mort pourquoi jeûnerais-je ? Puis-je le faire revenir ? J'irai vers lui, mais lui ne peut pas revenir vers moi ». C'est la sanction de Dieu, la séparation d'avec son fils. David mesure l'abîme infranchissable qui sépare les morts et les vivants. « J'irai vers lui ! » Samuel avait dû demander à 'saï son père : « Va chercher ton fils ». À l'inverse, David proclame devant la dépouille de son fils : « J'irai vers lui ! » Quelle espérance ! N'est-ce pas là l'une des plus grandes déclarations de foi de l'Ancien Testament ? Pour dire cela, David a reçu l'assurance du pardon de Dieu, de la résurrection de son fils et de la sienne.

« David consola sa femme Bath-Schéba ! » Devant la mort, et en particulier celle d'un enfant, la reconnaissance d'une éventuelle responsabilité causale des parents, ou de quiconque, est indispensable pour accomplir le travail de deuil. Il en est de même pour le deuil d'une perte de grossesse, volontaire ou non ! Lorsqu'il s'agit d'une perte de grossesse volontaire, la responsabilité de l'homme, du géniteur, du mari est souvent considérable. Combien y a-t-il de David, abuseurs, adultères et lâchement démissionnaires devant leurs responsabilités lors d'un avortement ? En prenant sa part de responsabilité, l'homme jouera un rôle déterminant pour consoler la femme profondément blessée par l'avortement. A noter que, dans ces situations bouleversantes où une mère, un père ou des parents entrent dans le deuil d'un enfant avorté, la question du stade de la grossesse ou de l'âge du foetus n'a aucune espèce d'importance.

Le Psaume 51 ou l'insolence de David !

Le Psaume 51 est sans doute la prière que David adressa à Dieu dans la maison de l'Eternel, probablement juste après la mort de son fils. Justement, le texte précise qu'il s'y est rendu avant de rentrer chez lui.
« O Dieu, aie pitié de moi dans ta bonté ; selon ta grande miséricorde, efface mes transgressions ; lave-moi complètement de mon iniquité, et purifie-moi de mon péché. Car je reconnais mes transgressions, et mon péché est constamment devant moi. J'ai péché contre toi seul, et j'ai fait ce qui est mal à tes yeux, en sorte que tu seras juste dans ta sentence, sans reproche dans ton jugement. Voici, je suis né dans l'iniquité, et ma mère m'a conçu dans le péché. Mais tu veux que la vérité soit au fond du coeur : fais donc pénétrer la sagesse au-dedans de moi ! Purifie-moi avec l'hysope, et je serai pur ; lave-moi, et je serai plus blanc que la neige. Annonce-moi l'allégresse et la joie, et les os que tu as brisés se réjouiront. Détourne ton regard de mes péchés, efface toutes mes iniquités. Crée en moi un coeur pur, renouvelle en moi un esprit bien disposé. Ne me rejette pas loin de ta face, ne me retire pas ton esprit saint. Rends-moi la joie de ton salut, et qu'un esprit de bonne volonté me soutienne ! »

Quelle insolence de la part de David ! Avez-vous remarqué que ce Psaume est une suite d'ordres donnés à Dieu ? Toutes ses requêtes sont à l'impératif ! « Donne-moi, rends-moi, fais toi-même ». Le pire, c'est d'oser dire à Dieu : « Mets donc en moi un esprit bien disposé, qu'un esprit de bonne volonté me soutienne ! » David, abuseur, adultère et meurtrier, renvoie la balle à Dieu. Il ose même lui dire : « Fais donc toi-même pénétrer la sagesse au-dedans de moi ! » Mais, quand donc va-t-il dire : « Je regrette beaucoup, je vais faire en sorte de ne pas recommencer ? » Ce serait la moindre des choses. Personnellement, lorsque je me sens repris pour une faute évidente, j'ai tendance à dire : « Oui, c'est vrai, mea culpa. Mais, comptez sur moi, je vais tout faire pour ne pas recommencer. Je ferai mieux la prochaine fois. » David aurait également pu tenter de se trouver des excuses en invoquant des circonstances atténuantes pour obtenir la clémence de Dieu. « Mais sais-tu la vie que j'ai menée ? Tu connais le rejet que j'ai subi de la part de mon père ! Tu sais le rejet que j'ai subi de la part de Saül et de son régime pendant des années. » C'est pourtant bien vrai, Saül, le roi précédent, ne lui avait pas fait de cadeau. La vie de David fut une suite de galères et de déserts. Rejeté par son père, rejeté par Saül, son roi, il fut même rejeté par son propre fils, Absalon. Si David a fait là une grosse bêtise, il avait un lourd arrière-plan en termes de négligences et d'abus pour tenter de se justifier ou tout au moins espérer une sentence plus modérée. Mais avons-nous bien compris la profondeur du Psaume 51 ? En réalité, il s'agit plutôt du constat de failli-te personnelle complète de David. Il a perçu qu'il n'y avait définitivement rien de bon en lui-même. Il n'avait pas d'autre recours que celui de la grâce de Dieu !

« Fais pénétrer la sagesse au-dedans de moi, car je n'ai aucune chance de l'acquérir tout seul ! Si tu ne me laves pas, si tu ne rends pas mes péchés blancs comme la neige, je n'ai aucun espoir de purification par moi-même. Qu'un esprit de bonne volonté me soutienne, car je ne suis même pas capable de faire le bien que j'ai envie de faire ! »

Cela ne nous rappelle-t-il pas un autre grand personnage du Nouveau Testament ? Le plus surprenant reste que David ne se soit pas révolté de ce que Dieu s'en prenne à son fils ? Où est donc la justice de Dieu dans cette sentence ? David a accepté d'en prendre l'entière responsabilité : « J'ai péché contre toi seul, en sorte que ta sentence est juste » signifie que David accepte d'être le seul responsable de la mort de son fils. Le Psaume 51 nous présente bel et bien le dépôt de bilan de David, sans réserve et sans excuse. David reconnaît en son coeur, qu'il ne peut même pas garantir à Dieu qu'il ne recommencera pas. Il ne saura pas faire mieux sans Son secours et Sa grâce, et cela dans tous les domaines de sa vie.

La sagesse de Salomon

« Ensuite, il alla auprès d'elle, coucha avec elle et elle lui enfanta un deuxième fils qui s'appela Salomon ». Il y a quelques mois, j'ai eu l'audace de demander à Dieu de faire pénétrer la sagesse au-dedans de moi. L'apôtre Jacques nous y invite aussi : « Que celui qui manque de sagesse la demande » (Jc 1.5). Depuis, mon attention fut fortement attirée par l'histoire de Salomon. Le fabuleux règne de Salomon fut caractérisé par la plus grande manifestation de sagesse parmi les hommes avant Jésus-Christ. Aucun roi n'a rejoint en sagesse celle de Salomon. Cette histoire du deuil de David après la mort de son fils, suivi de la naissance de Salomon, nous présente un immense sujet d'espérance pour la génération future.

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