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Un semeur insensé

Auteur :
Type : Réflexion
Thème : Témoigner
Source : Croire & Servir   
Publié sur Lueur le
Une grande foule s'étant assemblée, et des gens étant venus de diverses villes auprès de lui, il dit cette parabole:
Un semeur sortit pour semer sa semence. Comme il semait, une partie de la semence tomba le long du chemin: elle fut foulée aux pieds, et les oiseaux du ciel la mangèrent.
Une autre partie tomba sur le roc: quand elle fut levée, elle sécha, parce qu'elle n'avait point d'humidité.
Une autre partie tomba au milieu des épines: les épines crûrent avec elle, et l'étouffèrent.
Une autre partie tomba dans la bonne terre: quand elle fut levée, elle donna du fruit au centuple. Après avoir ainsi parlé, Jésus dit à haute voix: Que celui qui a des oreilles pour entendre entende!
Ses disciples lui demandèrent ce que signifiait cette parabole.
Il répondit: Il vous a été donné de connaître les mystères du royaume de Dieu; mais pour les autres, cela leur est dit en paraboles, afin qu'en voyant ils ne voient point, et qu'en entendant ils ne comprennent point.
Voici ce que signifie cette parabole: La semence, c'est la parole de Dieu.
Ceux qui sont le long du chemin, ce sont ceux qui entendent; puis le diable vient, et enlève de leur coeur la parole, de peur qu'ils ne croient et soient sauvés.
Ceux qui sont sur le roc, ce sont ceux qui, lorsqu'ils entendent la parole, la reçoivent avec joie; mais ils n'ont point de racine, ils croient pour un temps, et ils succombent au moment de la tentation.
Ce qui est tombé parmi les épines, ce sont ceux qui, ayant entendu la parole, s'en vont, et la laissent étouffer par les soucis, les richesses et les plaisirs de la vie, et ils ne portent point de fruit qui vienne à maturité.
Ce qui est tombé dans la bonne terre, ce sont ceux qui, ayant entendu la parole avec un coeur honnête et bon, la retiennent, et portent du fruit avec persévérance.

(Lc 8.4-15)

Voilà une parabole qui, a première vue, ne nous coûtera pas de peine pour la décrypter. Jésus lui-même en donne aussitôt l'interprétation à ses disciples. Il respecte la liberté des uns et des autres. "Une grande foule s'était rassemblée"; mais est-ce par simple curiosité pour entendre et pour voir une sorte de gourou qui commençait à devenir célèbre? Ou bien y a-t-il là, aussi, des gens qui ont soif d'entendre parler de l'amour de Dieu, et qui sont prêts à s'engager? Tous doivent rester libres de leur choix , alors que les disciple, eux, ont déjà choisi.

Malgré l'interprétation donnée, il reste bien des questions qui se posent. Étrange semeur qui sort de sa maison et au lieu d'attendre d'être arrivé à son champ pour semer, commence tout de suite, dès qu'il a franchi le seuil. Il n'est pas dit que le sac de grain était troué au fond, ou était décousu sur les côtés, ou débordait par le dessus. Non, c'est EXPRÈS. Comme conduite humaine, c'est la précipitation, du gaspillage, et une sérieuse faute professionnelle. On douterait même de la raison d'un tel semeur. C'était bien la peine, de posséder un champ, de l'avoir labouré, peut-être de l'avoir irrigué et d'y avoir mis de l'engrais, pour ensuite semer n'importe où, ou plutôt partout, même là où il n'y a aucune chance que le blé pousse.

Mais en même temps, nous reconnaissons bien là notre DIEU. Il ne calcule pas ses chances, il ne lésine pas sur ce qu'il sème, il ne juge personne hors d'atteinte. Il s'était longuement préparé un peuple élu, et un petit nombre est devenu chrétien, depuis les apôtres et leurs compagnons missionnaires jusqu'aux Juifs messianiques d'aujourd'hui. Inversement, la plupart des chrétiens, en pensant au moment où le message de l'Évangile les a atteins, peuvent-ils se dire:"Il y avait pourtant bien peu de chances...". Heureusement que Dieu est un semeur insensé, qui a posé sur nous son regard d'espérance indéfectible. Était-ce "le long du chemin, ou "Sur un sol pierreux" ou "parmi les épines"? En tout cas, il a semé et il a réussi.

Lorsqu'à notre tour, nous avons à évangéliser, nous aimerions bien semer dans la bonne terre, là où un grain en rapporte cent. Cela serait bien agréable, bien pratique, et fort raisonnable. Mais nous ne pouvons pas juger de la qualité du terrain: Dieu lui-même ne l'a pas fait. Jésus parlait aux gens différemment, selon leur situation humaine et spirituelle, mais il parlait à tous: chacun était pour lui un lieu d'espérance. Chacun l'est encore aujourd'hui.

J'aimerais terminer sur une anecdote: il y a quelques années, il y avait en Bretagne un pasteur Pentecôtiste retraité qui restait très actif, et, en particulier, distribuait des tracts, bien convaincu qu'il faut semer. Un jour, il en avait placé sous les essuie-glaces des voitures, dans un quartier de HLM, et il s'était assis sur un banc. Un automobiliste est arrivé, a voulu enlever le tract pour le jeter, mais le papier s'était coincé. Il s'est assis au volant, a mis le moteur en marche, et a fait fonctionner les essuie-glaces: peine perdue, le papier tenait bon. Sur son banc, le pasteur suivait la scène, sans paraître s'y intéresser particulièrement. Finalement, l'automobiliste est sorti de sa voiture, et a réussi à arracher le tract. A-t-il alors hésité à jeter un papier sur le sol du parking? ou a-t-il pensé qu'un tract aussi acharné valait la peine d'être lu? Toujours est-il qu'il l'a posé sur le siège à côté de lui, puis il a démarré en trombe. On ne sait pas la suite, mais son histoire avait bien commencé. Pourtant, qu'y a-t-il de plus aride que le sol d'un parking?

Commentaires (2)

par David BERNARD

En lisant cette parabole, je constate que Jésus veut nous montrer à ceux qu'il appelle ses enfants que non seulement nous devons observer les commandements mais que nous devons devenir des disciples à notre tour car il précise que le fruit tombé dans la bonne terre s'est multiplié quand il dit que lorsque la semence fut levée sur la bonne terre, donna du fruit au centuple. En prêchant la bonne parole que les chrétiens puissent non pas la garder pour eux mais la répandre tout autour d'eux afin que le jour du jugement dernier, que sur toute la surface de la terre qu'il n'y ait pas d'endroit où elle ne soit pas arrivée.

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par fleurare

Les quatre cas, illustrent aussi bien quatre types de personnes. Le Dieu que nous servons est le Dieu de l'impossible! capable de transformer, le bord du chemin, le sol rocailleux, le sol de ronces et d'épines en bonne terre! Qu'il est incroyable ce Dieu là!!!!

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