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Pourquoi Dieu permet-il la souffrance ?
5. La souffrance : réponse de l'auteur de Job

Auteur :
Type : Livre en ligne
Thème : La souffrance
Source : Carnets Croire & Servir
Réf./Date source : 35  
Publié sur Lueur le
Sommaire du dossier :
  1. Pourquoi Dieu permet-il la souffrance ?
  2. La souffrance : réponse des amis de Job
  3. La souffrance : réponse d'Elihu
  4. La souffrance : réponse de l'auteur de Job
  5. La souffrance : l'Eternel parle
  6. La souffrance : la Révélation de Dieu
  7. La souffrance : La Croix
  8. La souffrance : appendice sur la souffrance éternelle

Guidé par l'esprit de Dieu, l'auteur nous donne dans les deux premiers chapitres la réponse véritable en ce qui concerne le sens de la souffrance de Job. Elle a la valeur d'un témoignage. Par la manière dont il supporte son malheur, le patriarche donne la preuve qu'il est vraiment attaché à Dieu, qu'il le sert d'une manière désintéressée.

Il est à noter que c'est Dieu le premier qui a lancé un défi à Satan : As-tu remarqué mon serviteur Job ? Il n'y a personne comme lui sur la terre, c'est un homme intègre et droit, craignant Dieu et se détournant du mal (Jb 1.8). Souvent, hélas, Dieu n'a pas lieu d'être fier de ceux qui se réclament de lui, et l'adversaire, au contraire, peut se vanter de leurs inconséquences. Job, au moins, était un homme fidèle.

Satan relève le défi. Il laisse entendre que les vertus de Job sont dues à la protection dont le Seigneur l'a fait bénéficier. Mais, ajoute-t-il, touche à ce qui lui appartient, et je suis sûr qu'il te maudit en face (Jb 1.11).

Lorsque Job tient bon malgré ses pertes matérielles et ses deuils familiaux, l'adversaire revient à la charge : Touche à ses os et à sa chair, et je suis sûr qu'il te maudit en face (Jb 2.5.). Il accuse donc Job d'être pieux uniquement par intérêt, sans dévouement véritable à la cause de Dieu. Mais par-dessus tout il accuse Dieu de ne pas être honnête, de se vanter de Job par devant et de le soutenir insidieusement par derrière. Il l'accuse, de plus, d'être incapable de se faire aimer vraiment, d'être uniquement servi pour ce qu'il donne. On ne saurait imaginer d'attaques plus blessantes envers un Dieu de vérité et d'amour, que ces deux accusations.

Pour relever le contre-défi de Satan, un seul moyen s'offrait : il fallait que Job soit privé de ses biens, de sa famille, de sa santé et donne ainsi la preuve de la réalité de son attachement. En passant, remarquons que Dieu fait la part belle à Satan. Celui-ci avait souhaité que Dieu frappe le patriarche. Dieu lui répond : Frappe-le toi-même (Jb 2.6). De la sorte l'adversaire pouvait être sûr que les coups étaient donnés avec la vigueur voulue. Si Job tenait bon, l'épreuve était concluante, la gloire de Dieu éclatait.

Les malheurs que Satan fait pleuvoir nous montrent l'étendue de sa puissance ; il met en branle les forces de la nature, inspire aux hommes des desseins pernicieux, provoque la maladie. D'autres textes de l'Ecriture soulignent ce fait (Lc 13.16, Ac 10.38). Nous ne devons cependant pas en conclure que toutes les catastrophes et toutes les maladies proviennent de lui. C'est Dieu, et non le Diable, qui a déclenché le déluge et détruit Sodome. C'est lui qui rend muet ou sourd, voyant ou aveugle (Ex 4.11). C'est la main du Seigneur qui a frappé de cécité le magicien Elymnas (Ac 13.11). C'est lui qui a châtié par la maladie et même la mort les membres indignes de l'église de Corinthe (1 Co 11.30-32).

D'ailleurs, même quand le Diable intervient pour ôter aux hommes leurs biens, leur famille, leur santé et même leur vie (He 2.14), il rie peut le faire que dans la mesure où Dieu lui en laisse la latitude. Combien cela est réconfortant ! Satan ne se déchaîne jamais tout-à-fait. Dieu lui laisse une longueur de chaîne qui parfois nous déconcerte, mais il ne le laisse jamais tout-à-fait libre.

Dans ces conditions, Job n'avait pas entièrement tort de dire : Dieu me poursuit et m'enveloppe de son filet... La main de Dieu m'a frappé (Jb 19.6, Jb 19.21). Le Seigneur ne le faisait pas directement, mais indirectement il était à l'origine des maux du patriarche, puisque dans sa souveraineté il les avait explicitement permis.

On peut se demander de quel droit Dieu, pour sauvegarder sa gloire, permettait que l'un de ses serviteurs souffre des tourments aussi horribles. Certes nous pourrions être choqués si le Seigneur restait un spectateur impassible de ce qui se déroule sur la terre. Mais à la lumière de la Croix, nous savons qu'il a part à nos souffrances, qu'il les a prises sur lui. Les épreuves de Job, si énormes qu'elles aient été, n'atteignaient pas, même de loin, les souffrances que le Seigneur a voulu endurer par amour pour nous. En raison de ce sacrifice sanglant et total, allant jusqu'à la mort, y compris la mort spirituelle, l'abandon du Père, nous pouvons bien nous incliner lorsque le Seigneur nous demande, à notre tour, de nous sacrifier pour lui. Il a fait bien plus qu'il ne nous demandera jamais. Tout ce que nous endurerons pour la gloire de Dieu ne sera toujours qu'un faible écho de ce qu'il a subi pour nous. Quand nous aimons quelqu'un, nous aimons partager ses douleurs afin de les atténuer. Vous ne voudriez pas que votre femme, votre mari, vos enfants aient un grand chagrin et ne vous en disent rien, même pour vous ménager. Vous voulez vous solidariser avec eux.

Malgré la distance infinie entre la mort de Jésus et les souffrances imméritées que les hommes peuvent être appelés à subir, elles ont certains traits communs, entre autres précisément la loi de solidarité. Ceux qui sont relativement innocents sur la terre (ils ne le sont jamais tout-à-fait) subissent le contre-coup du malheur des coupables. Cela nous déconcerte, mais c'est en vertu de ce principe que le seul vraiment Innocent a pu mourir pour les pécheurs. Si par la faute d'un seul, les hommes en grand nombre sont morts, à plus forte raison la grâce de Dieu et le don qui vient de la grâce d'un seul homme, Jésus-Christ, ont-ils été abondamment répandus sur le grand nombre (Rm 5.15). Si, dans la communion avec le Christ nous souffrons comme Job, pour la justice, nous avons lieu non seulement d'accepter cette destinée, mais d'en être heureux (1 Pi 3.14). Combien sont allés au supplice en chantant et en triomphant ! La lignée de ceux qui ont rendu témoignage par les peines qu'ils ont patiemment subies a été si marquée, que le mot même de témoin a fini par signifier martyr.

Pourquoi Dieu permet-il la souffrance ? L'auteur du livre de Job nous répond : Parfois cela est nécessaire en vue d'un témoignage face aux hommes et aux anges.

Quel contraste extraordinaire dans le livre de Job entre la scène terrestre et la réalité invisible ! Sur terre, voilà un pauvre homme dépouillé de tous ses biens, privé de ses enfants, atteint d'une maladie répugnante, en train de se gratter misérablement, méprisé par ses amis, incompris par sa femme, c'est le comble de l'abjection.

Dans le monde invisible, les esprits infernaux et les esprits célestes se penchent avec un intérêt passionné sur cet homme. Car de sa réaction résultera, ou bien le triomphe de Satan, ou bien la gloire de Dieu. Le Seigneur a confié, en quelque sorte, son honneur aux mains fragiles de cet homme. Il savait ce qu'il faisait, mais cela n'enlève rien à l'écrasante responsabilité qui pesait sur les épaules du patriarche. Il devait être le champion de Dieu en face de Satan.

Nous sommes en spectacle au monde, aux anges et aux hommes, disait Paul (1 Co 4.9).

Et cela précisément quand nous sommes les derniers des hommes, faibles, méprisés, dénués de tour, maltraités, injuriés, persécutés, quand nous devenons les balayures du monde.

La race de ceux qui souffrent en vue d'un témoignage n'est pas éteinte. Personnellement, parmi tous ceux dont l'attitude m'a édifié au cours de ma carrière, je mettrais en tête de liste certains croyants atteints de dépression nerveuse. Voir des gens qui ont tout perdu, leur équilibre psychique, et même leur joie chrétienne, qui sont au comble de l'affliction et du délabrement de la personnalité, et qui pourtant gardent intact leur désir d'être agréables à Jésus-Christ, combien cela est touchant ! Béni soit le Seigneur qui permet la souffrance, parfois comme un châtiment de nos fautes, parfois comme un avertissement pour nous guider sur la bonne voie, parfois aussi comme un moyen de lui rendre un témoignage qui ne pourrait jamais, autrement, avoir une telle valeur !

Peut-être, parmi ceux qui lisent ces lignes, y en a-t-il qui appartiennent à la lignée de Job et qui en ce moment glorifient Dieu plus que tous les chrétiens triomphants du monde. Y a-t-il rien de plus consolant que cette pensée ?

Oui, il y a mieux encore. Après toutes les réponses humaines que nous trouvons dans le livre de Job, il y a la réponse de Dieu. Ce sera la seconde partie de notre étude.

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