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La vérité vous affranchira

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Type : Enseignement
Thème : Vie Chrétienne
Source : Aimer & Servir
Réf./Date source : 138  
Publié sur Lueur le
Et il dit aux Juifs qui avaient cru en lui : Si vous demeurez dans ma parole, vous êtes vraiment mes disciples ; vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous affranchira.
Ils lui répondirent : nous sommes la postérité d'Abraham, et nous ne fûmes jamais esclaves de personne ; comment dis-tu : Vous deviendrez libres ?
En vérité, en vérité, je vous le dis, leur répliqua Jésus, quiconque se livre au péché est esclave du péché. Or, l'esclave ne demeure pas toujours dans la maison ; le fils y demeure toujours. Si donc le Fils vous affranchit, vous serez réellement libres.
(Jn 8.31-36).

De quelle dépendance, le Seigneur nous garantit-Il une délivrance ? D'une dépendance que nous avons du mal à reconnaître : la dépendance du péché. Le refus de demander pardon, le refus de repentance sont à l'origine de tant de souffrance. Jésus parle deux fois de libération, d'affranchissement de la dépendance du péché. Si vous demeurez dans ma parole...

Demeurez dans ma Parole

Si vous demeurez dans ma parole : ces propos et cette promesse ne sont pas réservés à l'évangélisation. Jésus s'adresse à ceux qui ont cru en Lui, précise Jean. Il s'adresse donc à nous. C'est nous, chrétiens confirmés, qui devons demeurer dans Sa Parole pour être vraiment Ses disciples.

Le but de Jésus n'est pas de susciter notre adhésion. Il nous appelle à être et à vivre comme des disciples. Et tant mieux si le Seigneur fait une différence entre croire en Lui et être son disciple ; tant mieux si nous sommes appelés à réfléchir sur notre christianisme pratique, sur notre attachement à Jésus !

Demeurer dans sa Parole pour être disciple : c'est d'abord s'en nourrir. Quelle importance la Parole de Dieu a-t-elle dans votre alimentation spirituelle ? Ce n'est pas à des professionnels de la santé que je vais faire l'affront de démontrer l'importance d'une nourriture saine et équilibrée, variée et suffisante ! Votre vie intérieure est-elle nourrie de la Parole de Dieu ? Quelle place a-t-elle dans votre vie, dans votre journée ? Je ne vous cache pas que c'est un combat d'avoir du temps pour la Parole de Dieu, de se discipliner pour s'en nourrir. La prière aussi demande ce genre de combat.

Nous sommes tellement éparpillés. Nous avons tant de difficultés à faire silence, tant de difficultés à nous placer devant Dieu !

Demeurer dans Sa Parole pour être disciple, c'est la mettre en pratique de tout son coeur, sans réserve, sans retard. Ailleurs, Jésus dit : Que mes paroles demeurent en vous (Jn 15.7). L'idée est la même. Jésus souligne ainsi que c'est en méditant la parole et en se conformant à elle qu'Il va agir en nous.

Demeurer implique une idée de persévérance dans cette vie d'intimité avec Christ. Nous avons des combats, des tensions, des tentations parce que nos vies ne sont pas enracinées dans Sa Parole. Dès que survient une épreuve, nous sommes si prompts à douter de Sa bonté, à tomber dans ce redoutable péché. Pourquoi ? Parce que notre vie, nos fonctionnements sont davantage basés sur nos émotions, nos sentiments que sur les affirmations claires de Sa Parole ! C'est aussi pour cela que nous recherchons des expériences émotionnelles, des révélations au résultat immédiat, facile. Pas besoin de la discipline de la Parole de Dieu. Un bon message qui vous remonte le moral, voilà ce qu'il nous faut. Résultat instantané garanti ! Mais cela ne correspond pas à ce que dit Jésus. Il parle de disciple, donc de discipline, en particulier de discipline de la Parole. Parce que c'est elle qui va agir, qui va nous reprendre, en particulier sur les questions intimes, personnelles, profondes qui concernent notre péché personnel. Sa Parole ? La vérité qui rend libre... Que faut-il entendre par là ? Dieu, par Sa Parole, la Bible, par Son Fils qui est aussi Sa Parole, nous a révélé qu'Il est parfait, moralement parfait. L'essentiel est bien que notre relation avec Lui a un caractère moral. Le but de Dieu n'est pas de nous accorder la réussite, ni le bonheur. Son but ultime n'est pas notre succès, ni même notre bonheur. Son but n'est même pas de nous libérer de ce qui nous pèse : épreuves, faiblesse, souffrances, pas plus que Jésus n'offrait aux croyants juifs de son époque une libération de l'asservissement romain. Le but de Dieu est que nous Lui ressemblions de plus en plus, que notre vie soit transformée à Son image, en particulier du point de vue moral. Voilà la vérité de la Parole. La volonté de Dieu est de nous libérer de la servitude morale du péché qui règne sur notre vie, de nous libérer du péché pour revenir à Dieu, notre véritable destination, pour que notre communion, notre intimité avec Lui ne cesse de s'approfondir.

L'enjeu de notre vie, c'est que nous connaissions Dieu intimement pour être libres et nous développer à Son image. Libres pour Lui ressembler toujours plus. Libres pour Le connaître toujours mieux. Libres pour Le refléter autour de nous. Libres au point que Jésus a donné un ordre, presque incompréhensible : Soyez donc parfaits, comme votre Père céleste est parfait (Mt 5.48). Rien de moins ! Nous sommes de la postérité d'Abraham (Jn 8.33) ont répondu, choqués, les auditeurs de Jésus. "Nous sommes des chrétiens, et de longue date" avez-vous peut-être envie de me dire ! "Et tu nous parles de péché. Nous espérions une nourriture plus solide, quelque chose de plus costaud sur le plan théologique". En vérité, en vérité, je vous le dis, leur répliqua Jésus, quiconque se livre au péché est esclave du péché. Or, l'esclave ne demeure pas toujours dans la maison ; le fils y demeure toujours (Jn 8.34-35).

La question du péché

Jésus recadre la question du péché à sa vraie place, sur son vrai terrain, celui de la conscience morale. Le péché est, par essence, la révolte contre Dieu, la folie de vouloir être indépendant de Lui. Et cette indépendance de Dieu n'est-elle pas notre problème numéro 1 ? C'est le mien. Je suis tellement persuadé que j'arrive à vivre sans Lui ! Et chaque fois que nous tombons dans le péché, nous sommes sous sa domination

Jésus développe Sa pensée en comparant l'esclavage du péché à l'esclavage social. L'esclave n'a aucun droit dans la maison de son maître. Le péché nous sépare de Dieu. Il détourne Son regard de nous. Nous ne sommes plus au bénéfice de Sa grâce. Nous sommes coupés de la communion, coupés de la communion avec les autres. Nous pouvons faire beaucoup de choses pour la retrouver, pour retrouver la paix, la relation avec le Seigneur comme avec les autres...

En vain ! Le fils lui, au contraire a tous les droits dans la maison du maître. Au verset 36, il souligne le fond de sa pensée, avec même un aspect prophétique : Si donc le Fils vous affranchit, vous serez réellement libres (Jn 8.36). Pas libres de cette fausse liberté dont vous croyez jouir... Non, vous n'êtes libres que si Christ vous a affranchi de la dépendance du péché par Son sang. Si votre péché a été confessé à la croix, si vous avez été pardonnés, si vous vous êtes repentis, alors oui, vous êtes libres parce que celui qui a payé à la croix le salaire de votre péché vous affranchit.

Ce texte affirme finalement deux choses par rapport à la dépendance du péché : la vérité nous affranchit et le Fils nous rend réellement libres ! Ce qui revient à dire que nous n'allons être libres, dans notre vie spirituelle, libre dans nos relations, libres pour servir et témoigner que si nous avons le courage de dénoncer le péché et de nous repentir. Voilà le plus grand manque dans notre christianisme pratique, comme dans notre enseignement.

Des tensions dans les couples ? La réponse est souvent plus de communication, de recherche de son épanouissement, de mieux s'aimer pour pouvoir aimer les autres... . Pas question, ou si peu, du péché dont nous sommes coupables, même en tant que chrétiens confirmés, et qui peut pourrir nos relations de couple. Comment dénouer des crises qui se prolongent sur des années ? Que dire à ceux qui ont été manipulés ou qui ont perdu l'amour, le respect pour leur conjoint, à ceux qui n'ont plus rien en commun ? De communiquer ? De faire des efforts ? De changer ? J'ai dit récemment à une épouse en difficulté : "Tu ne peux rien faire pour changer tes circonstances ; elles sont ce qu'elles sont. Tu ne peux rien faire pour changer ton mari : il est ce qu'il est. Mais tu peux te repentir. Te repentir d'avoir abandonné ton amour pour lui ; d'avoir mis ton épanouissement et ton bonheur avant le sien ; d'avoir toléré des pensées de mépris et de rejet. Tu vas être affranchie par la vérité. Dieu va agir et va te donner une liberté dans cette situation qu'Il va transformer".

Prenons les situations de tensions, de conflits dans les églises, dans les équipes missionnaires, dans les oeuvres chrétiennes, dans les missions. Raisons théologiques? Motifs stratégiques ? Presque toujours les conflits ont une seule et même origine : la lutte pour le pouvoir, donc le péché. Et Jésus a affirmé que nous pourrions être libérés de cette dépendance. Mais où est notre problème ?

Nous tolérons le péché

Dans différents secteurs de notre vie, nous tolérons le péché. Serons-nous parfaits comme le Père Céleste l'est, si nous tolérons le péché dans notre vie ? Serons nous affranchis de la dépendance du péché si nous le tolérons ? Au contraire, nous prenons des risques immenses en jouant avec le péché.

Nous refusons d'appeler « péché » péché

D'où viennent les luttes, et d'où viennent les querelles parmi vous ? N'est-ce pas de vos passions qui combattent dans vos membres ? Vous convoitez, et vous ne possédez pas ; vous êtes meurtriers et envieux, et vous ne pouvez pas obtenir ; vous avez des querelles et des luttes, et vous ne possédez pas, parce que vous ne demandez pas. Vous demandez, et vous ne recevez pas, parce que vous demandez mal, dans le but de satisfaire vos passions. Adultères que vous êtes ! Ne savez-vous pas que l'amour du monde est inimitié contre Dieu ? Celui donc qui veut être ami du monde se rend ennemi de Dieu (Jc 4.1-4). Croyez-vous que l'Ecriture parle en vain ?

Nous avons des tensions, des conflits parce que nous ne voulons pas admettre notre jalousie, notre convoitise... Quand et dans quelles circonstances ces quinze derniers jours, avez-vous identifié le péché dans votre vie pour lui attribuer son vrai nom et vous en êtes-vous repenti ?

Combien de situations pourraient se débloquer dans l'église, dans la famille, si on pouvait céder et reconnaître ses torts : "Oui, tu as raison, mes motivations ne sont pas pures. Dans cette situation, j'ai soupçonné le mal chez toi, ce qui est un péché pour lequel je te demande de me pardonner". Jalousie. Jugement. Soupçon. Rivalité. Envie. Désir de supprimer l'autre sur mon chemin. Tant que nous ne reconnaîtrons pas que ces attitudes sont "péché", nous en serons dépendants. C'est bien là la gravité du problème.

C'est ce que Jésus a souligné. Si nous ne confessons pas ce qui est dans notre coeur, si nous ne nous repentons pas, nous resterons dépendants de notre péché, nous allons continuer à être des gens invivables, insupportables, bourrés de réactions avec une belle façade spirituelle !

Nous refusons de renoncer à nos droits

C'est une banalité de dire que nous sommes dans une société égoïste. Plus encore, elle exacerbe l'ego. Cet égoïsme donne lieu à toutes sortes de revendications. Nous avons le droit à tant de choses ! Même les chrétiens seront bientôt plus préoccupés de leur épanouissement que de leur intimité et de leur proximité avec Christ ! Ainsi, nous perdons de vue ce que Jésus a demandé à ses disciples. Là-dessus, Jésus appela la foule ainsi que ses disciples et leur dit : Si quelqu'un veut me suivre, qu'il renon-ce à lui-même, qu'il se charge de sa croix et qu'il me suive (Mc 8.34). Renoncer à soi-même : êtes-vous d'accord pour dire que renoncer à soi-même, c'est refuser de vouloir avoir raison, de se battre pour avoir le dernier mot, de nous imposer dans nos relations avec les autres ? Et reconnaître que, quand nous le faisons, nous péchons !

Etes-vous d'accord pour dire que renoncer à soi-même, c'est :

  • être prêt à reconnaître son péché, avoir le courage de présenter des excuses!
  • accepter ce que Dieu dit de mes attitudes et que, dans Sa perfection et Sa sainteté, Il juge le péché !
  • prendre la place qui est la nôtre au pied de la croix de Jésus.

Si c'est ce que Christ attend de nous, nous devons changer d'attitude vis-à-vis du péché, nous repentir pour être libérés de sa dépendance.

Esaïe compare le Christ au jubilé. Le peuple d'Israël avait contracté des dettes, fait des efforts pour se racheter en vendant ses biens, ses champs. Au fil des années, il était de plus en plus sous un joug, dans une servitude de plus en plus lourde. L'arrivée du jubilé était pour Israël le signe de l'affranchissement, de la libération de la servitude, de la dépendance...

Christ est notre jubilé. C'est Lui qui nous délivre de nous-mêmes, de notre moi, de notre égoïsme, de nos réactions. Il nous délivre de la fascination et du pouvoir de pécher. Il nous délivre de ces relations difficiles, de ces situations relationnelles sans issue. Christ reconstruit. Il est le spécialiste des situations brisées. Rappelons-nous la prophétie d'Ezéchiel dans la vallée des ossements : les crânes loin des vertèbres, les tibias mélangés avec les humérus... Mais, quand l'Esprit de Dieu souffle, les os se rapprochent les uns des autres, les nerfs, les muscles se reconstituent autour des os. Et, pour finir, la peau... Un défi pour des médicaux, cette scène ! La mort régnait, la vie revient. C'est une promesse pour nos vies. Une promesse pour nos couples, nos familles, nos églises, nos missions, nos oeuvres... Partout où des relations sont mortes, à cause du péché, la vie peut revenir.

Vous allez me dire : "Mais alors, prions pour un Réveil. Prions pour que l'Esprit de Dieu souffle. Prions que Dieu prenne ces situations en mains et les change". Dieu va-t-Il changer des hommes et des femmes qui ne sont pas d'accord pour reconnaître leurs torts, leur péché, leur sale caractère, leur égoïsme ? La règle biblique est : Repentez-vous. Reconnaissez votre péché, revenez à moi... et je reviendrai à vous. Le Réveil commence par moi, commence par ma repentance. Je serai affranchi de la dépendance du péché si j'accepte de me repentir.

Dans toute l'Ecriture, le sang précède le feu. Pas d'action de Dieu sans passer d'abord par la croix, sans accepter d'abord ma place, notre place de pécheur... Jésus a dit : La vérité vous affranchira. Puis Il a ajouté, pour conclure son explication : Le Fils vous rendra réellement libres (Jn 8.36). Finalement, c'est de Lui dont nous avons avant tout besoin. C'est une rencontre personnelle à la croix, avec Lui, qui va nous libérer de la servitude du péché. Et c'est aussi un combat quotidien. Chaque fois que c'est nécessaire, je dois venir à la croix et me repentir. C'est ainsi que je suis affranchi ! Je suis libéré du péché. Il n'exerce plus son pouvoir sur moi. Le Fils me rend réellement libre.

Débarrassez-vous donc de tout ce qui souille et de tout ce qui reste en vous de méchanceté, pour recevoir, avec humilité, la parole qui a été plantée dans votre coeur, car elle a le pouvoir de vous sauver. Seulement, ne vous contentez pas de l'écouter, traduisez-la en actes, sans quoi vous vous tromperiez vous-mêmes (Jc 2.21-22). Une autre façon de dire : La vérité vous affranchira.

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