Lueur.org - Un éclairage sur la foi

1 Corinthiens 13:1-3 (Annotée Neuchâtel)

   1 Quand je parlerais les langues des hommes et des anges, si je n'ai point la charité, je suis un airain qui résonne, ou une cymbale qui retentit. 2 Et quand j'aurais la prophétie, et que je connaîtrais tous les mystères, et toute la science ; et quand j'aurais toute la foi, jusqu'à transporter les montagnes, si je n'ai point la charité, je ne suis rien. 3 Et quand je distribuerais tous mes biens pour la nourriture des pauvres, et que je livrerais mon corps pour être brûlé, si je n'ai point la charité, cela ne me sert de rien.

Références croisées

13:1 1Co 13:2-3, 1Co 12:8, 1Co 12:16, 1Co 12:29, 1Co 12:30, 1Co 14:6, 2Co 12:4, 2P 2:18, 1Co 8:1, Mt 25:45, Rm 14:15, Ga 5:6, Ga 5:22, 1Tm 1:5, 1P 4:8, 1Co 14:7-8
Réciproques : Mt 7:22, Mc 9:39, Mc 12:33, Lc 8:18, Jn 15:2, Ac 2:4, 1Co 9:27, 1Co 12:10, 1Co 12:31, 1Co 13:8, 1Co 13:13, 1Co 14:1, 1Co 14:37, 1Co 16:14, Ph 4:8, Col 3:14, 1Th 3:12, He 6:4, 2P 1:7, 1Jn 2:9, Ap 2:19
13:2 1Co 12:8-10, 1Co 12:28, 1Co 14:1, 1Co 14:6-9, Nb 24:15-24, Mt 7:22-23, 1Co 4:1, Mt 13:11, Rm 11:25, Rm 16:25, Ep 3:4, Ep 6:19, Col 1:26, 1Tm 3:16, 1Co 12:9, Mt 17:20, Mt 21:21, Mc 11:22-23, Lc 17:5-6, 1Co 13:1, 1Co 13:3, 1Co 16:22, Ga 5:16, Ga 5:22, 1Jn 4:8, 1Jn 4:20, 1Jn 4:21, 1Co 13:3, 1Co 7:19, 1Co 8:4, Mt 21:19, 2Co 12:11, Ga 6:3
Réciproques : Nb 24:16, 1S 19:23, 1R 13:20, Jb 9:5, Ps 18:7, Es 34:12, Mt 21:43, Mc 9:39, Lc 8:13, Lc 10:20, Jn 11:51, Ac 3:16, Ac 26:3, Rm 12:6, 1Co 1:5, 1Co 3:7, 1Co 8:1, 1Co 10:19, 1Co 12:10, 1Co 14:2, 1Co 15:51, 2Co 8:7, 1Th 5:20, Tt 3:9, He 6:4, Jc 2:14, Jc 2:18
13:3 Mt 6:1-4, Mt 23:5, Lc 18:22, Lc 18:28, Lc 19:8, Lc 21:3-4, Jn 12:43, Ga 5:26, Ph 1:15-18, Dn 3:16-28, Mt 7:22-23, Jn 13:37, Jn 15:13, Ac 21:13, Ph 1:20-21, Ph 2:3, Es 57:12, Jr 7:8, Jn 6:63, 1Tm 4:8, He 13:9, Jc 2:14-17
Réciproques : Lc 10:20, Lc 10:42, 1Co 13:1, 1Co 13:2, 1Co 14:6, He 4:2, Jc 2:17

Notes de la Bible Annotée Neuchâtel

A savoir : les notes ne font PAS partie du texte biblique. Plus d'informations
1 Corinthiens 13
  • 13.1 Quand je parlerais les langues des hommes et des anges, si je n'ai point la charité, je suis un airain qui résonne, ou une cymbale qui retentit. Chapitre 13.
    1 à 3 Les dons les plus brillants n'ont aucune valeur sans la charité.
    Charité signifie amour. On pourrait donc, suivant l'exemple donné par la plus littérale des versions modernes, employer constamment ce dernier mot qui présente à l'esprit une idée si précise et si belle, tandis que le premier a été si souvent défiguré par l'usage qu'on en fait. Luther et la version anglaise appuient de leur vénérable autorité l'emploi de ce terme, sans craindre le rapprochement qu'il provoque entre l'amour divin et l'amour humain.
    Malgré cela, et bien qu'en maints passages nous ayons suivi cet exemple pour plus de clarté, un motif bien grave nous paraît militer ailleurs en faveur du mot charité, qui, en un certain sens, répond seul complètement au terme original (agapè) : ce motif, c'est l'autorité du Nouveau Testament tout entier.
    En effet, les auteurs sacrés avaient sous la main le mot usuel d'amour. Pourquoi ne l'ont-il jamais employé ? Pourquoi aussi les traducteurs latins, tant anciens que du siècle de la réforme, ont-ils constamment préféré le mot de charité à celui d'amour ? C'est qu'ici la pensée religieuse se meut dans un tout autre domaines.
    "Le paganisme ne s'est jamais élevé au-dessus de l'amour (erôs) ; Il n'a pas connu la charité (agapè). Pour lui, l'amour, même sous sa plus noble forme (et on sait qu'un Platon l'élevait jusqu'à l'amour divin), n'est encore qu'une aspiration vers l'amour, née du sentiment que l'on ne possède pas ce qui est souverainement aimable. La charité chrétienne, au contraire, c'est Dieu lui-même habitant dans le croyant, en sorte que des sources d'eau vive jaillissent de lui en vie éternelle. (Jean 4.14) Ce chant de triomphe, sur le pur amour, est doublement beau dans la bouche de Paul. Jean, l'évangéliste, est l'apôtre de la charité ; Paul est le prédicateur de la foi. Ce chapitre est le témoignage de sa nature nouvelle ; son vieil homme ne connaissait pas l'effusion d'un tel amour. Aussi son style même se transforme ici ; il perd sa forme dialectique pour revêtir la simplicité, la limpide profondeur qui distingue saint Jean. La charité, dont il retrace ici le caractère, n'est pas un simple sentiment du cœur, mais la direction la plus intime de l'homme tout entier vers Dieu et vers sa volonté. Les plus nobles manifestations de l'amour naturel, l'amour de la mère pour son enfant, de l'enfant pour sa mère, ne sont que de faibles images de cet amour céleste, engendré dans le chrétien par le sentiment de sa rédemption. L'expérience qu'en a fait l'apôtre a allumé en lui une flamme qui ne s'éteint jamais. Cet amour fait cesser l'isolement où l'homme vit dans son état de péché, et consomme son unité avec Dieu, et de Dieu avec lui. L'amour de Dieu devient son amour, car ce n'est plus lui qui vit, mais c'est Christ qui vit en lui." (Galates 2.20) Olshausen.
    - Parmi les dons que l'apôtre oppose à la charité, il commence précisément par celui que les Corinthiens élevaient au-dessus de tout, le don des langues. (Comparer 1Corinthiens 12.10, note, et 1Corinthiens 14) Il ne faut pas voir dans les langues des anges une simple hyperbole ; il y a une réalité dans le langage du ciel, quel qu'il soit, puisque Paul y avait entendu des choses ineffables. (2Corinthiens 12.4)
    - L'airain qui résonne (instrument de musique), comme la cymbale retentissante, sans l'esprit qui leur donne le sens et l'harmonie, ne sont qu'un vain bruit : tels sont les dons les plus brillants sans la charité.
  • 13.2 Et quand j'aurais la prophétie, et que je connaîtrais tous les mystères, et toute la science ; et quand j'aurais toute la foi, jusqu'à transporter les montagnes, si je n'ai point la charité, je ne suis rien. Les dons de prophétie, de science et de foi, (1Corinthiens 12.8-10, note) sans la charité, ne trouvent pas grâce aux veux de l'apôtre, non plus que le don des langues.
    "Il paraît impossible de posséder ces dons, et cela au plus haut degré (toute la connaissance, toute la foi), sans la charité. Dirons-nous que l'apôtre a précisément voulu supposer l'impossible, afin de relever d'autant plus la valeur de la charité ? Les termes de l'original sont contraires à cette interprétation (Tous les verbes sont à un temps positif avec quand ou si, et non au conditionnel, comme nos versions sont forcées de les rendre.) Nous devons plutôt avouer que, bien que contre nature, une telle séparation de ce qui paraît inséparable n'est que trop possible. Le péché a jeté dans l'homme un tel désaccord, qu'il peut s'établir un complet divorce entre la tête et le cœur, de sorte qu'alors la force divine se maintient et se manifeste dans l'intelligence et même dans la volonté, tandis que l'inclination la plus intime du cœur s'est déjà détournée de lui, et ne puise plus l'amour à sa vraie source. C'est cette triste expérience que l'apôtre dépeint avec de vives couleurs, afin de mettre au jour la nature de la charité, qui donne seule à tous les faits religieux la vérité, la vie, l'harmonie." Olshausen.
    Balaam est un exemple frappant de la prophétie sans la charité. (Nombres 22) Quant à la connaissance sans la charité, voir les remarquables paroles de l'apôtre, 1Corinthiens 8.1,3. La foi ici (comme 1Corinthiens 12.9) n'est pas celle qui est imputée à justice, (Romains 4.5 et suivants) qui nous unit au Sauveur, et nous rend participants de Christ tout entier ; car une telle foi est inséparable de la charité.
    Il s'agit ici d'un don (charisme), comme celui des langues ou des miracles, et cette foi, quoiqu'elle ne soit pas absolument différente de l'autre, du moins dans son principe, ne saisit guère comme son objet que la toute-puissance de Dieu, dont elle s'empare, et, par elle, se rend possible l'impossible, jusqu'à transporter les montagnes. (Comparer Matthieu 17.20)
    Ceci trouvait surtout son application dans l'état de l'Eglise de Corinthe, au milieu de la fermentation des dons extraordinaires, où l'humain se mêlait d'une manière étrange au divin. Mais de tout temps une foi très forte peut exister sans la charité, témoin le fanatique qui persécute avec sincérité, ou qui devient lui-même martyr de son erreur.
  • 13.3 Et quand je distribuerais tous mes biens pour la nourriture des pauvres, et que je livrerais mon corps pour être brûlé, si je n'ai point la charité, cela ne me sert de rien. Quel que puisse être le motif de tels sacrifices des biens (Grec : "distribués en morceaux") ou même de la vie, ils ne servent de rien aux yeux de Dieu s'ils ne découlent de l'amour pour lui et pour les hommes.
    Ce que Dieu veut, c'est le cœur, il refuse sans cela tout le reste. Quel jugement absolu sur toutes les œuvres de propre justice, sur toutes celles où l'homme se recherche luimême !