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1 Corinthiens 14:20-40 (Annotée Neuchâtel)

   20 Frères, ne soyez pas des enfants en raison ; mais à l'égard de la malice soyez des enfants, et pour ce qui est de la raison, soyez des hommes faits. 21 Il est écrit dans la loi : Je parlerai à ce peuple par des gens d'une autre langue, et par des lèvres étrangères, et même ainsi ils ne m'écouteront point, dit le Seigneur. 22 Ainsi donc, les langues sont un signe, non pour les croyants, mais pour les infidèles ; au lieu que la prophétie est un signe, non pour les infidèles, mais pour les croyants. 23 Si donc toute l'Eglise s'assemble en un même lieu, et que tous parlent en langues, et que des gens du commun peuple, ou des infidèles y entrent, ne diront-ils pas que vous avez perdu le sens ? 24 Mais si tous prophétisent, et qu'il entre quelque infidèle, ou quelqu'un du commun peuple, il est convaincu par tous, il est jugé par tous ; 25 les secrets de son coeur seront manifestés ; de sorte que, tombant la face en terre, il adorera Dieu, et il publiera que Dieu est véritablement parmi vous.
   26 Quoi donc, frères ? Lorsque vous vous assemblez, chacun de vous a-t-il un psaume, a-t-il une instruction, a-t-il une révélation, a-t-il une langue, a-t-il une interprétation ? que tout se fasse pour l'édification. 27 Si quelqu'un parle en langue, qu'il y en ait deux, ou au plus trois, et cela l'un après l'autre ; et que l'un interprète ; 28 mais s'il n'y a point d'interprète, qu'il se taise dans l'Eglise, et qu'il parle à lui-même, et à Dieu. 29 Quant aux prophètes, que deux ou trois parlent, et que les autres jugent. 30 Mais si un autre, qui est assis, reçoit une révélation, que le premier se taise. 31 Car vous pouvez tous prophétiser l'un après l'autre, afin que tous apprennent, et que tous soient exhortés ; 32 et les esprits des prophètes sont soumis aux prophètes ; 33 car Dieu n'est point un Dieu de confusion, mais de paix.
   34 Comme dans toutes les Eglises des saints, que vos femmes se taisent dans les Eglises ; car il ne leur est pas permis de parler ; mais qu'elles soient soumises, comme aussi la loi le dit. 35 Mais si elles veulent s'instruire sur quelque chose, qu'elles interrogent leurs propres maris à la maison ; car il est malséant à une femme de parler dans l'Eglise. 36 Ou bien est-ce de chez vous que la Parole de Dieu est sortie, ou n'est-elle parvenue qu'à vous seuls ? 37 Si quelqu'un pense être prophète, ou spirituel, qu'il reconnaisse que les choses que je vous écris sont un commandement du Seigneur ; 38 et si quelqu'un l'ignore, qu'il l'ignore. 39 C'est pourquoi, frères, désirez avec ardeur de prophétiser, et n'empêchez point de parler en langues. 40 Mais que toutes choses se fassent avec bienséance et avec ordre.

Références croisées

14:20 1Co 3:1-2, 1Co 13:11, Ps 119:99, Es 11:3, Rm 16:19, Ep 4:14-15, Ph 1:9, He 5:12-13, He 6:1-3, 2P 3:18, Ps 131:1-2, Mt 11:25, Mt 18:3, Mt 19:4, Mc 10:15, 1P 2:2, Ps 119:99, 1Co 2:6, Ph 3:15
Réciproques : 2Ch 13:7, Esd 8:18, Ne 4:13, Est 1:22, Est 5:4, Jb 34:2, Jb 36:4, Pr 13:16, Ec 10:10, Es 46:8, Jr 4:22, Ez 1:10, Mt 10:16, Mt 19:14, Mc 10:14, Mc 13:14, Lc 9:47, Lc 18:16, Ac 10:46, 1Co 8:1, 1Co 10:7, 1Co 10:15, 1Co 16:13, Ep 4:13, Ep 4:31, Ep 5:15, Col 4:12, 1P 2:1, 2P 1:5, Ap 4:7
14:21 Jn 10:34, Rm 3:19, Dt 28:49, Es 28:11-12, Jr 5:15
Réciproques : Ps 81:5, Es 33:19, Ac 2:4, 1Co 14:2, 1Co 14:11, 1Co 14:19, 1Co 14:34
14:22 Mc 16:17, Ac 2:6-12, Ac 2:32-36, 1Tm 1:9, 1Co 14:3
Réciproques : Ps 81:5, 1Co 12:7, 1Co 14:2, 1Co 14:19, 1Th 5:20
14:23 1Co 11:18, Os 9:7, Jn 10:20, Ac 2:13, Ac 26:24
Réciproques : Gn 11:7, Gn 11:9, Ac 11:26, Ac 14:27, Rm 1:14, 1Co 11:17, 1Co 12:10, 1Co 14:16, He 10:25
14:24 1Co 2:15, Jn 1:47-49, Jn 4:29, Ac 2:37, He 4:12-13
Réciproques : 1S 19:20, 1Ch 25:1, Mc 12:17, Lc 4:32, Jn 4:19, Jn 8:7, Jn 16:8, Ac 13:1, Ac 24:25, Rm 1:14, Rm 1:16, Rm 12:6, 1Co 12:10, 1Co 14:1, 1Co 14:16, 1Co 14:39, Tt 1:9, Jc 2:9, 1Jn 3:20
14:25 Gn 44:14, Dt 9:18, Ps 72:11, Es 60:14, Lc 5:8, Lc 8:28, Ap 5:8, Ap 19:4, Es 45:14, Za 8:23
Réciproques : Gn 21:22, Gn 26:28, Dt 7:21, Js 22:31, 1S 9:19, 1S 19:20, 2R 19:17, Mt 5:16, Mt 8:2, Mc 12:17, Lc 4:32, Jn 1:48, Jn 4:19, Jn 4:29, Jn 8:7, Ac 2:37, Ac 13:1, Ac 24:25, Rm 1:16, 1Co 14:1, 1Co 14:39, Phm 1:6, He 4:12, 1P 2:12, 1Jn 3:20
14:26 1Co 14:6, 1Co 12:8-10, 1Co 14:4-5, 1Co 14:12, 1Co 14:40, 1Co 12:7, Rm 14:19, 2Co 12:19, 2Co 13:10, Ep 4:12, Ep 4:16, Ep 4:29, 1Th 5:11
Réciproques : Ac 2:4, Ac 2:17, Ac 9:31, 1Co 1:5, 1Co 10:23, 1Co 11:17, 1Co 12:10, 1Co 14:3, 1Co 14:30, Ep 5:19, Col 3:16, 1Tm 4:13, Jc 5:13
14:27 Réciproques : 1Co 12:10, 1Co 14:13
14:28 Réciproques : 1Co 14:13, 1Th 5:21
14:29 1Co 14:39, 1Co 12:10, 1Th 5:19-21, 1Jn 4:1-3
Réciproques : Ac 2:4, Ac 15:32, Rm 12:6, 1Co 14:32, 1Th 5:11, 1Th 5:20
14:30 1Co 14:6, 1Co 14:26, Jb 32:11, Jb 32:15-20, Jb 33:31-33, 1Th 5:19-20
Réciproques : Ac 15:13, 1Co 2:10, 1Co 14:32
14:31 1Co 14:3, 1Co 14:19, 1Co 14:35, Pr 1:5, Pr 9:9, Ep 4:11-12, Rm 1:12, 2Co 1:4, 2Co 7:6-7, Ep 6:22, 1Th 4:18, 1Th 5:11, 1Th 5:14
Réciproques : Rm 12:6, 1Co 12:10
14:32 1Co 14:29-30, 1S 10:10-13, 1S 19:19-24, 2R 2:3, 2R 2:5, Jb 32:8-11, Jr 20:9, Ac 4:19-20, 1Jn 4:1
Réciproques : Nb 11:25, Ez 1:20, Ac 11:27, Ac 15:32, Rm 12:6, 1Co 12:10, 1Co 14:12
14:33 1Co 7:15, Lc 2:14, Rm 15:33, Ga 5:22, 2Th 3:16, He 13:20, Jc 3:17-18, 1Co 4:17, 1Co 7:17, 1Co 11:16
Réciproques : Nb 2:2, Nb 7:11, Nb 7:17, Nb 10:28, Jg 6:26, Mc 6:39, 1Co 6:1, 1Co 13:5, Ph 4:9, 1Th 5:23, Jc 3:16
14:34 1Co 11:5, 1Tm 2:11-12, 1Co 14:35, 1Co 11:3, 1Co 11:7-10, Ep 5:22-24, Ep 5:33, Col 3:18, Tt 2:5, 1P 3:1-6, 1Co 14:21, Gn 3:16, Nb 30:3-13, Est 1:17-20
Réciproques : Ex 15:20, Nb 30:8, 1Co 9:8, 1Co 11:16
14:35 Ep 5:25-27, 1P 3:7, 1Co 14:34, 1Co 11:6, 1Co 11:14, Ep 5:12
Réciproques : 1Co 14:31, 1Tm 2:11
14:36 Es 2:3, Mi 4:1-2, Za 14:8, Ac 13:1-3, Ac 15:35-36, Ac 16:9-10, Ac 17:1, Ac 17:10, Ac 17:11, Ac 17:15, Ac 18:1-17, 2Co 10:13-16, 1Th 1:8, 1Co 4:7
Réciproques : Ac 8:31, 1Co 7:40, 2Co 12:20
14:37 1Co 8:2, 1Co 13:1-3, Nb 24:3-4, Nb 24:16, Rm 12:3, 2Co 10:7, 2Co 10:12, 2Co 11:4, 2Co 11:12-15, Ga 6:8, 1Co 7:25, 1Co 7:40, Lc 10:16, 1Th 4:1-8, 2P 3:2, 1Jn 4:6, Jud 1:17
Réciproques : Mt 28:20, Lc 8:18, Ac 8:31, Ac 15:28, 1Co 2:15, 1Co 9:3, 1Co 12:1, 1Co 14:1, 2Co 12:20, Ga 6:1, 1Th 5:20, 2Th 3:4
14:38 Os 4:17, Mt 7:6, Mt 15:14, 1Tm 6:3-5, 2Tm 4:3-4, Ap 22:11-12
Réciproques : 1Co 10:1
14:39 1Co 14:1, 1Co 14:3, 1Co 14:5, 1Co 14:24, 1Co 14:25, 1Co 12:31, 1Th 5:20
Réciproques : 1Co 12:10, 1Co 13:8, 1Co 14:29
14:40 1Co 14:26-33, 1Co 11:34, Rm 13:13, Col 2:5, Tt 1:5
Réciproques : Lv 24:6, Nb 2:2, Nb 2:17, Nb 7:11, Nb 10:28, Jg 6:26, 1Ch 15:13, 1Ch 24:19, 2Ch 29:35, Ez 44:18, Mc 6:39, Lc 9:14

Notes de la Bible Annotée Neuchâtel

A savoir : les notes ne font PAS partie du texte biblique. Plus d'informations
1 Corinthiens 14
  • 14.20 Frères, ne soyez pas des enfants en raison ; mais à l'égard de la malice soyez des enfants, et pour ce qui est de la raison, soyez des hommes faits. Se rattachant au principe exprimé à verset 15 (quoiqu'il y emploie un autre mot qu'ici), l'apôtre combat la tendance qui régnait dans l'Eglise de Corinthe, et qui consistait à rechercher surtout ceux des dons spirituels qui, comme "les langues," mettaient l'homme, pour ainsi dire, hors de lui-même et de ses facultés naturelles, exaltant le sentiment et l'imagination, au détriment du jugement et de la raison. Ils croyaient que plus ils se perdaient eux-mêmes plus ils étaient près de Dieu.
    Puis, semblables à des enfants, ils prenaient un plaisir tout particulier à ce qu'il y avait de merveilleux dans le don des langues.
    Les prophètes eux-mêmes (verset 29) n'étaient pas restés étrangers à ces aberrations, si voisines du fanatisme païen. L'apôtre les avertit donc que renouvellement de l'homme par le Saint-Esprit doit comprendre ses facultés intellectuelles, non moins que tout le reste, et que renoncer à ces facultés pour devenir un enfant en raison, est un degré inférieur de la vie chrétienne. Nous devons grandir en connaissance jusqu'à la mesure de l'homme fait, et devenir des enfants à l'égard du mal.
    Ce principe, aussi vrai que profond, peut trouver partout aujourd'hui son application, aussi bien qu'à Corinthe aux jours de saint Paul.
  • 14.21 II est écrit dans la loi : Je parlerai à ce peuple par des gens d'une autre langue, et par des lèvres étrangères, et même ainsi ils ne m'écouteront point, dit le Seigneur. Citation libre, mais profondément significative, de Esaïe 28.11,12
    L'exhortation que vient de faire entendre l'apôtre, de n'être pas des enfants en raison, lui rappelle une parole du prophète Esaïe, dans laquelle Dieu reproche aux Juifs de ne vouloir pas être instruits dans la vraie science, mais d'avoir besoin, comme des enfants à peine sevrés, d'être enseignés "ligne après ligne, commandement après commandement, un peu ici, un peu là." (Esaïe 28.9-10)
    Puis, immédiatement, il ajoute : "C'est pourquoi il parlera à ce peuple avec des lèvres qui bégaieront (comme les sons d'une langue qu'on ne comprend pas), et avec une langue étrangère,...mais ils n'ont point voulu écouter."
    Cette langue étrangère était celle des nations ennemies qui devaient exécuter sur Israël les jugements de Dieu, après que ce peuple n'avait point voulu écouter les paroles de grâce qui lui étaient adressées dans sa propre langue. Image des dispensations de Dieu à toutes les époques de son règne.
    La paix, le repos de la nouvelle alliance a été d'abord annoncé à Israël dans sa propre langue (Esaïe 28.12 ; comparez Matthieu 11.29) ; mais il n'a point voulu écouter.
    Au jour de la Pentecôte les merveilles de Dieu furent encore annoncées aux Juifs dans les langues étrangères des peuples parmi lesquels ils demeuraient : signe que désormais "le royaume allait leur être ôté," et donné aux nations païennes. (Matthieu 21.43) Ainsi, ce qui, en soi, était un miracle de la grâce, fut, pour Israël, un miracle de la justice divine. Et la diversité des langues, ces barrières nombreuses qui séparent les peuples, restent, dès l'origine, (Genèse 11) un signe du jugement de Dieu sur le péché, jugement qui se renouvelle de diverses manières dans les Eglises, et sur les peuples qui n'ont pas voulu écouter la parole de l'Evangile dans leur propre langue.
    De même, dans une grande partie de la chrétienté (l'Eglise romaine, l'Eglise grecque, les Eglises d'Orient), le culte, jadis rendu en esprit et en vérité, a lieu en langues étrangères au peuple, langues aujourd'hui mortes, triste symbole de la mort de ces Eglises. Et tandis que les clergés gardent superstitieusement une langue prétendue sacrée, les peuples à leur tour, les peuples qui leur échappent, parlent "en langues," relativement à eux.
    Aussi, l'apôtre conclut-il (verset 22) que les langues sont "un signe, non pour les croyants, mais pour les incrédules," pour ceux qui, s'obstinant dans l'infidélité comme Israël, forcent le Seigneur à se retirer d'eux.
    Les langues, en effet, ne produisant chez plusieurs qu'un stérile étonnement, peut-être même un jugement faux, (verset 23) ne sauraient seules convertir l'infidèle ; tandis que la prophétie, pénétrant les consciences et les cœurs de sa lumière et de sa puissance, amène les plus rebelles à l'obéissance de Christ. Quels arguments pour les Corinthiens, si ardents à désirer le don des langues, et qui par là pouvaient s'exposer aussi à transformer ce signe de grâce en un signe de jugement !
  • 14.22 Ainsi donc, les langues sont un signe, non pour les croyants, mais pour les infidèles ; au lieu que la prophétie est un signe, non pour les infidèles, mais pour les croyants. Le don des langues était un signe ou un miracle de l'Esprit, non pour les croyants qui les écoutaient sans rien comprendre, mais pour les infidèles, dans le sens des paroles d'Esaïe exposées dans la note précédente, c'est-à-dire un signe des jugements de Dieu.
    La prophétie, au contraire, est un signe puissant pour les croyants, c'est-à-dire pour tous ceux qu'elle pouvait rendre tels. (verset 24)
  • 14.23 Si donc toute l'Eglise s'assemble en un même lieu, et que tous parlent en langues, et que des gens du commun peuple, ou des infidèles y entrent, ne diront-ils pas que vous avez perdu le sens ? Exactement comme Actes 2.13.
    Ainsi ceux que Paul suppose entrant dans une assemblée où tous (les uns après les autres) parlent en langue, soit des gens sans culture (Grec : "idiotai"), soit des infidèles (Juifs ou païens), recevront de ce qu'ils entendront cette impression fâcheuse, tandis que si tous prophétisent...(verset 24)
  • 14.24 Mais si tous prophétisent, et qu'il entre quelque infidèle, ou quelqu'un du commun peuple, il est convaincu par tous, il est jugé par tous ; Convaincu ne signifie pas seulement ici une action exercée sur l'intelligence, mais sur la conscience, convaincu du péché, comme Jean 16.8-11, note.
    Jugé doit être traduit par discerné, c'est-à-dire que la prophétie exerce en même temps sur cette âme le "discernement des esprits" (1Corinthiens 12.10 et verset 2, note), et lui révélera les choses cachées au dedans d'elle, (verset 25) d'où pourra résulter son humiliation et sa conversion.
    Tous veut dire : tous ceux qui ont le don de prophétie, et quand l'apôtre s'exprime ainsi : "Si tous prophétisent," c'est une simple supposition destinée a rendre plus frappant son raisonnement : "lors même que tous prophétiseraient, il n'en résulterait pas l'inconvénient du don des langues, (verset 23) mais au contraire..." (Comparer aussi, pour ce qu'il y aurait à faire, même dans ce cas, versets 29,30)
  • 14.25 les secrets de son cœur seront manifestés ; de sorte que, tombant la face en terre, il adorera Dieu, et il publiera que Dieu est véritablement parmi vous. Ou en vous.
    Lorsque la vérité divine révèle à un pécheur les secrets de son cœur, elle lui fournit la preuve la plus immédiate et la plus intime de la présence et de l'action de Dieu, et, à moins qu'il ne se réfugie dans l'impénitence et dans l'inimitié, il est vaincu et comme forcé de se rendre au souverain Maître. (Apocalypse 3.9)
  • 14.26 Quoi donc, frères ? Lorsque vous vous assemblez, chacun de vous a-t-il un psaume, a-t-il une instruction, a-t-il une révélation, a-t-il une langue, a-t-il une interprétation ? que tout se fasse pour l'édification. 26 à 40 Conséquences : Instructions sur l'usage des dons dans les assemblées.
    Qu'y a-t-il donc à faire ? Par cette question, l'apôtre passe à l'application pratique des principes qu'il vient de poser. Telle était à Corinthe la surabondante richesse des dons de l'Esprit, qu'il fallait des directions claires et positives pour que l'Eglise sût les exercer sans en abuser ; leur plénitude même en rendait l'usage difficile. C'est tout l'opposé, hélas ! de la pauvreté et de la sécheresse de l'Eglise de nos jours.
    Dans un tel état de choses, où l'Esprit de Dieu agissait en plusieurs avec tant de puissance, la tentation était bien prochaine pour la faiblesse de l'homme, de vouloir se produire et briller dans les assemblées en se recherchant soi-même !
    Que chacun donc se demande avant tout s'il a en vue l'édification de ses frères, et voie de quelle manière il y contribuera le plus. Paul cite ici quelques-uns de ces moyens qui devaient être employés, selon que Dieu les donnait.
    Un psaume était un chant, une psalmodie, (verset 15) forme poétique et musicale que revêtait facilement le don des langues ou la prophétie sous l'impulsion joyeuse de l'Esprit de Dieu ; c'est ainsi que déjà les écrits prophètiques de l'Ancien Testment sont, pour le fond et la forme, remplis de la plus sublime poésie, et que le chant est resté dans le culte chrétien comme la plus haute expression du sentiment religieux.
    Une instruction, ou plutôt une doctrine, était quelque vérité nouvelle, quelque application spéciale du principe chrétien, qu'un membre de l'Eglise se sentait pressé de communiquer à ses frères, et qui lui était inspirée à lui-même par le "don de connaissance." (1Corinthiens 12.8)
    Une révélation n'est qu'un autre nom pour désigner le don de prophétie ; elle le précédait et en provoquait l'exercice. (verset 2, note.)
    Une langue est l'expression abrégée du don de "parler en langues," don qui se manifestait subitement en quelqu'un au sein de l'assemblée.
    Une interprétation, enfin, avait lieu lorsqu'un membre présent, élevé par l'Esprit à la hauteur de celui qui venait de "parler en langues," avait compris le sens de ses paroles, et se sentait appelé à en faire part à l'assemblée.
    - Le mot chacun de vous ne signifie pas que tous eussent quelque don de l'Esprit, mais que, parmi ceux qui les avaient reçus, ces dons si divers se manifestaient, chez l'un d'une manière, chez l'autre d'une autre.
  • 14.28 mais s'il n'y a point d'interprète, qu'il se taise dans l'Eglise, et qu'il parle à lui-même, et à Dieu. Voir verset 2, seconde note, et verset 4, note.
  • 14.29 Quant aux prophètes, que deux ou trois parlent, et que les autres jugent. Grec : "Que les autres discernent."
    Le discernement comme don était à la prophétie ce que l'interprétation était aux langues ; (1Corinthiens 12.10) il avait pour but, non seulement de déterminer si celui qui parlait était un vrai prophète, mais encore de retenir soigneusement ce qu'il avait dit de la part de Dieu.
    L'apôtre peut avoir ici en vue ce don spécial du "discernement des esprits," et alors, par les autres, il entend ceux qui en étaient doués (comme à verset 37) ; ou bien, il veut parler de cette lumière générale que l'Ecriture suppose en tout chrétien, et dans ce cas les autres, c'est toute l'assemblée. (Ainsi 1Jean 4.1 ; Philippiens 1.10 ; 1Thessaloniciens 5.19-21)
    Ici, la pierre de touche du discernement, c'est la Parole de Dieu et l'analogie de la foi. (Romains 12.6, note.)
  • 14.30 Mais si un autre, qui est assis, reçoit une révélation, que le premier se taise. Après avoir dit ce qu'il avait à dire. De cette manière, en observant le bon ordre, tous ceux qui s'y sentaient poussés pouvaient avoir la parole à leur tour, pour l'utilité de tous. (verset 31)
  • 14.31 Car vous pouvez tous prophétiser l'un après l'autre, afin que tous apprennent, et que tous soient exhortés ; Par les esprits des prophètes, les uns entendent les esprits divins ou les forces spirituelles dont ils sont inspirés, comme verset 12, note.
    D'autres admettent qu'il s'agit de leurs propres esprits, inspirés par l'Esprit de Dieu, comme s'il y avait leur esprit, au singulier, terme qui se trouve réellement dans une variante assez autorisée.
    Quoi qu'il en soit, l'apôtre répond par ces mots à ceux qui auraient objecté aux recommandations précédentes, qu'il ne leur était pas possible de résister aux mouvements de l'Esprit.
    Il pose par là un principe profond en lui-même et d'une immense portée pratique, sur lequel il fonde toutes les directions qu'il donne ici, et sans lequel elles n'auraient point de sens possible ; car les chrétiens de Corinthe auraient pu objecter, comme le font tous les fanatiques, que l'Esprit les poussait ainsi, et qu'ils ne pouvaient lui résister.
    Or, l'apôtre enseigne que jamais Dieu ne veut, par son Esprit, détruire en l'homme ni la liberté, ni la responsabilité, ni, par conséquent, la claire conscience de sa raison, pour le mettre, en quelque sorte, hors de lui-même ; car alors, il pourrait facilement être le jouet de son imagination, de ses passions, ou même de la puissance des ténèbres, tout en se disant inspiré de Dieu, et peut-être en le croyant de bonne foi.
    Lorsque, pour ne citer qu'un exemple saillant, les prophètes des Cévennes commettaient des crimes qu'ils prétendaient leur être commandés par l'Esprit, c'est qu'ils méconnaissaient ce principe. Appliquée à la prédication de l'Evangile, cette vérité apprendra au prédicateur le plus abondant combien il lui importe de rester toujours en pleine possession de lui-même et de sa parole.
    L'apôtre prouve son principe par une raison souveraine, tirée de la nature de Dieu même : Dieu ne peut jamais se contredire ; or, il n'est pas un Dieu de confusion, mais de paix, c'est-à-dire d'ordre et d'harmonie. (verset 33 ; comparez verset 40)
  • 14.34 Comme dans toutes les Eglises des saints, que vos femmes se taisent dans les Eglises ; car il ne leur est pas permis de parler ; mais qu'elles soient soumises, comme aussi la loi le dit. Grec : "pas permis de parler, mais d'être soumises."
    Il y a de l'ironie dans la tournure dont l'apôtre se sert.
    - La loi qu'invoque ici l'apôtre n'est pas autre chose que l'ordre établi par Dieu après la chute, et selon lequel la femme est placée sous la domination de son mari. (Genèse 3.16 ; comparez 1Timothée 2.12 ; Ephésiens 5.22)
    Or, il y a, dans la parole en public, une domination morale contraire à cet ordre, aussi bien qu'à la nature de la femme. D'autant plus qu'ici l'apôtre parle de l'exercice des dons spirituels, qui supposent cette domination au plus haut degré, et qui requièrent des facultés (verset 32, note) dont les femmes ne sont, en général, pas douées.
    Tout s'unit ici pour motiver cette défense absolue, (verset 35) même l'expérience de quelques sectes qui, comme celles des Amis (quakers), ont cru pouvoir n'en tenir aucun compte, en se fondant sur le silence de l'apôtre au 1Corinthiens 11.5.
    Toutefois, Paul restreint positivement sa défense par ces mots : dans les Eglises (assemblées) ; car l'action chrétienne, missionnaire, de la femme, dans la vie privée, auprès des personnes de son sexe, n'est pas seulement un droit, mais un devoir aussi sacré que celui des hommes. Paul lui-même en jugeait ainsi. (Romains 16.1-6)
    Ce champ est assez vaste, même pour l'application des dons extraordinaires de l'Esprit, qui, dans la primitive Eglise, étaient parfois accordés aux femmes ; (Actes 21.9) en sorte qu'il n'y a pas contradiction entre ce fait et la défense de l'apôtre.
  • 14.36 Ou bien est-ce de chez vous que la Parole de Dieu est sortie, ou n'est-elle parvenue qu'à vous seuls ? "Etes-vous les auteurs et le dernier but de la Parole évangélique ? Ne pouvez-vous pas, aussi bien que tous les autres qui en sont participants comme vous, vous soumettre à ses prescriptions ?"
    L'apôtre, sans en appeler ici à son autorité apostolique, la laisse pourtant sentir et l'assimile aux commandements du Seigneur. (verset 37)
    L'insistance qu'il met sur ce point ferait penser qu'il ne s'attendait pas à une soumission très prompte de la part des chrétiennes de Corinthe, ni de la part des chrétiens qui s'enorgueillissaient de tous les dons de leur Eglise.
  • 14.37 Si quelqu'un pense être prophète, ou spirituel, qu'il reconnaisse que les choses que je vous écris sont un commandement du Seigneur ; On a vu à 1Corinthiens 7 que Paul distingue soigneusement ce qu'il ordonne ou conseille, de ce qu'il a reçu comme un commandement du Seigneur, soit par l'Ecriture, soit par révélation.
    Or, ici on s'est demandé dans quel sens il entendait ce mot, et la difficulté de l'expliquer a fait naître dans les divers manuscrits diverses variantes.
    Ainsi, on lit dans le texte reçu : des commandements du Seigneur ; ailleurs : de Dieu ; ailleurs : un commandement du Seigneur ; ailleurs enfin : les choses que je vous dis sont du Seigneur.
    En tout cas, il en appelle à l'autorité divine, et la trouve, soit dans la loi qu'il vient de rappeler concernant la femme, (verset 34) soit dans sa propre inspiration, bien supérieure à celle de ceux qui prétendaient être prophètes ou spirituels.
  • 14.38 et si quelqu'un l'ignore, qu'il l'ignore. Plus un homme était prophète ou spirituel, plus il devait reconnaître clairement que les préceptes de l'apôtre étaient conformes à la volonté expresse du Seigneur ; (verset 37) mais si quelqu'un l'ignore, s'il est ou veut être dans l'incertitude sur ce point, qu'il ignore à ses périls et risques !
    - Ou bien, s'il est de bonne foi, qu'il se contente d'ignorer, et garde au moins le silence.
  • 14.40 Mais que toutes choses se fassent avec bienséance et avec ordre. Tel est le résumé de tout ce sujet : il faut désirer de prophétiser, parce que la prophétie est de beaucoup supérieure au don des langues ; (versets 1-5) mais il ne faut pas, pour cela, supprimer ce dernier, pourvu que tout se fasse d'une manière digne de Dieu. (verset 33)