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Actes 17:22-31 (Annotée Neuchâtel)

   22 Alors Paul, se tenant au milieu de l'Aréopage, dit : Hommes Athéniens, je vois qu'à tous égards vous êtes on ne peut plus religieux. 23 Car en parcourant votre ville et en regardant les objets de votre culte, j'ai trouvé aussi un autel sur lequel était inscrit : A un dieu inconnu. Ce donc que vous honorez sans le connaître, c'est ce que je vous annonce. 24 Le Dieu qui a fait le monde et toutes les choses qui y sont, étant Seigneur du ciel et de la terre, n'habite point dans des temples faits de main d'homme ; 25 il n'est point non plus servi par des mains humaines, comme s'il avait besoin de quelque chose, lui qui donne à tous vie et respiration et toutes choses. 26 Il a fait aussi que, sorties d'un seul, toutes les nations des hommes habitassent sur toute la surface de la terre, ayant déterminé les temps ordonnés, et les bornes de leur habitation ; 27 afin qu'ils cherchent Dieu pour voir s'ils pourraient le toucher de la main et le trouver, lui qui pourtant n'est pas loin de chacun de nous ; 28 car c'est en lui que nous avons la vie, le mouvement et l'être ; comme aussi quelques-uns de vos poètes l'ont dit : Car c'est de lui que nous sommes aussi la race. 29 Etant donc la race de Dieu, nous ne devons pas croire que la divinité soit semblable à de l'or, ou à de l'argent, ou à de la pierre, sculptés par l'art et l'invention de l'homme. 30 Passant donc sur ces temps d'ignorance, Dieu ordonne maintenant aux hommes qu'ils se repentent tous, en tous lieux, 31 parce qu'il a arrêté un jour auquel il doit juger le monde avec justice, par l'homme qu'il a établi pour cela, ce dont il a fourni à tous une preuve certaine en le ressuscitant d'entre les morts.

Références croisées

17:22 Ac 17:19, Ac 17:16, Ac 19:35, Ac 25:19, Jr 10:2-3, Jr 50:38
Réciproques : Ac 19:30
17:23 Rm 1:23-25, 1Co 8:5, 2Th 2:4, Ps 147:20, Jn 17:3, Jn 17:25, Rm 1:20-22, Rm 1:28, 1Co 1:21, 2Co 4:4-6, Ga 4:8-9, Ep 2:12, 1Tm 1:17, 1Jn 5:20, Ac 17:30, Ps 50:21, Mt 15:9, Jn 4:22, Jn 8:54
Réciproques : 1Ch 28:9, 2Ch 28:24, Ps 76:1, Ps 79:6, Ps 100:3, Es 44:8, Es 45:4, Es 60:2, Jr 10:25, Os 2:8, Jon 1:9, Jn 7:28, Jn 8:55, Jn 15:21, Ac 17:16, Ac 25:19, Rm 1:19, 1Th 4:5, Ap 10:5, Ap 14:7
17:24 Ac 17:26-28, Ac 4:24, Ac 14:15, Ps 146:5, Es 40:12, Es 40:28, Es 45:18, Jr 10:11, Jr 32:17, Za 12:1, Jn 1:1, He 1:2, He 3:4, Gn 14:19, Gn 14:22, 2R 19:15, Ps 24:1, Ps 115:16, Ps 148:13, Jr 23:24, Dn 4:35, Mt 5:34, Mt 11:25, Lc 10:21, Ap 20:11, Ac 7:48, 1R 8:27, 2Ch 2:6, 2Ch 6:18, Es 66:1, Jn 4:22-23
Réciproques : Gn 1:1, Gn 1:29, Ex 6:2, Ps 100:3, Jr 27:5, Jr 51:15, Dn 4:37, Jn 1:10, Col 2:11, He 9:11, He 11:3, Ap 4:11
17:25 Jb 22:2, Jb 35:6-7, Ps 16:2, Ps 50:8-13, Jr 7:20-23, Am 5:21-23, Mt 9:13, Ac 17:28, Ac 14:17, Gn 2:7, Nb 16:22, Nb 27:16, Jb 12:10, Jb 27:3, Jb 33:4, Jb 34:14, Ps 104:27-30, Es 42:5, Es 57:16, Za 12:1, Mt 5:45, Rm 11:35, 1Tm 6:17
Réciproques : Gn 1:20, Gn 1:29, Ex 6:2, Dt 30:20, Jb 10:12, Ps 50:9, Ps 104:29, Ps 145:9, Ps 145:15, Dn 5:23, Dn 6:26, Ml 2:10, Mt 21:3, Mc 11:3, Jn 5:26, Ac 7:48, Rm 11:36, 1Tm 6:13, He 9:11
17:26 Gn 3:20, Gn 9:19, Ml 2:10, Rm 5:12-19, 1Co 15:22, 1Co 15:47, Ac 15:18, Dt 32:7-8, Jb 14:5, Ps 31:15, Es 14:31, Es 45:21, Dn 11:27, Dn 11:35, He 2:3
Réciproques : Gn 1:26, Gn 5:2, Gn 9:5, Gn 10:25, Gn 10:31, Gn 10:32, Gn 11:6, Gn 11:9, Gn 19:7, Gn 41:56, Nb 34:2, Dt 2:5, Dt 2:23, 1Ch 4:41, Jb 24:1, Ps 33:15, Ps 74:17, Ps 107:36, Es 34:17, Es 41:4, Es 44:7, Dn 11:29, Am 3:2, Ha 2:3, Ha 3:6, Za 14:7, Za 14:17, Lc 3:38, Lc 21:35, Ac 1:7, Ac 3:19, Ac 17:24, Rm 11:36, Tt 1:3, He 2:11
17:27 Ac 15:17, Ps 19:1-6, Rm 1:20, Rm 2:4, Ac 14:17, 1R 8:27, Ps 139:1-13, Jr 23:23-24
Réciproques : Za 14:17
17:28 1S 25:29, Jb 12:10, Ps 36:9, Ps 66:9, Lc 20:38, Jn 5:26, Jn 11:25, Col 1:17, He 1:3, Tt 1:12, Lc 3:38, He 12:9
Réciproques : Gn 1:26, Gn 1:29, Dt 30:20, Jb 10:12, Pr 20:24, Pr 24:12, Dn 5:23, Jn 5:17, Ac 14:17, Ac 17:25, Rm 11:36, 1Co 8:6
17:29 Ps 94:7-9, Ps 106:20, Ps 115:4-8, Es 40:12-18, Es 44:9-20, Ha 2:19-20, Rm 1:20-23, Ex 20:4, Ex 32:4, Es 46:5-6, Jr 10:4-10
Réciproques : Gn 1:26, Ex 32:1, Ex 34:17, Lv 26:1, Dt 4:16, 2R 19:18, Ps 135:15, Es 40:18, Es 44:13, Dn 3:1, Dn 5:4, Dn 5:23, Os 8:6, Ac 14:15, Ac 19:26, Rm 1:23, Rm 1:24, Ga 4:8, Ap 9:20
17:30 Ac 14:16, Ps 50:21, Rm 1:28, Rm 3:23, Rm 3:25, Ac 3:19, Ac 11:18, Ac 20:21, Ac 26:17-20, Mt 3:2, Mt 4:17, Mc 6:12, Lc 13:5, Lc 15:10, Lc 24:47, Rm 2:4, 2Co 7:10, Ep 4:17-32, Ep 5:6-8, Tt 2:11-12, 1P 1:14-15, 1P 4:3
Réciproques : Lv 20:4, Nb 15:27, 1Ch 28:9, Jb 36:10, Ec 11:9, Ec 12:14, Es 21:12, Es 25:7, Es 60:2, Ez 14:6, Za 12:4, Mt 9:13, Mt 12:50, Mt 20:7, Mt 21:31, Mt 25:32, Lc 5:32, Lc 12:47, Lc 12:48, Jn 4:22, Jn 15:22, Jn 16:11, Ac 2:38, Ac 8:22, Ac 14:15, Ac 17:23, Ac 26:20, Rm 1:24, Rm 2:12, Rm 2:14, Rm 4:15, Ga 4:8, Ep 2:3, Ep 4:18, Ep 5:8, 1Th 4:5, 1Tm 2:1, He 6:1, 1Jn 2:8, 1Jn 3:22, Ap 2:5, Ap 2:16, Ap 20:11
17:31 Ac 10:42, Mt 25:31-46, Jn 5:22-23, Rm 2:5, Rm 2:16, Rm 14:9-10, 1Co 4:5, 2Co 5:10, 2Tm 4:1, 2P 3:7, Jud 1:14-15, Ac 17:18, Ac 2:23-24, Ac 2:32, Ac 3:15-16, Ac 4:10, Ac 5:30-32, Ac 10:39-41, Ac 13:30-31, Lc 24:46-48, 1Co 15:3-8
Réciproques : Jb 14:13, Ps 7:8, Ps 9:8, Ps 51:4, Ps 67:4, Ps 75:2, Ps 96:10, Ps 98:9, Ec 3:17, Ec 11:9, Ec 12:14, Es 2:4, Es 10:22, Es 51:5, Es 60:2, Jr 11:20, Dn 11:27, Mi 4:3, Za 6:12, Za 14:7, Mt 9:13, Mt 20:7, Mt 25:32, Lc 19:12, Lc 24:47, Jn 5:27, Jn 8:16, Jn 11:24, Jn 16:11, Ac 3:20, Ac 4:2, Ac 10:40, Ac 25:19, Ac 26:8, Rm 1:4, Rm 2:2, Rm 2:12, Rm 3:6, Rm 4:15, Rm 9:28, 1Co 5:13, 1Co 6:14, 1Co 15:4, 1Co 15:14, Ep 2:3, 1Th 1:10, 1Th 4:5, 2Tm 3:14, He 4:13, He 6:2, He 9:27, He 13:20, 1P 2:23, 1P 4:5, 1Jn 5:9, Ap 2:5, Ap 2:16, Ap 20:11

Notes de la Bible Annotée Neuchâtel

A savoir : les notes ne font PAS partie du texte biblique. Plus d'informations
Actes 17
  • 17.22 Alors Paul, se tenant au milieu de l'Aréopage, dit : Hommes Athéniens, je vois qu'à tous égards vous êtes on ne peut plus religieux. Grec : Se tenant debout au milieu de l'Aréopage, c'est-à-dire au centre de la terrasse située au sommet de la colline, et sur laquelle une centaine de personnes pouvaient trouver place.
    Le savant helléniste Curtius a émis l'idée qu'il ne s'agit pas ici de cette terrasse, mais bien du tribunal de l'Aréopage qui, à cette époque, siégeait aux abords de l'Agora, sous le Portique royal, et qui paraît avoir exercé une certaine surveillance sur l'enseignement public. Paul aurait été amené sous ce portique ceux qui désiraient l'entendre, et il aurait parlé de là à la foule réunie sur la place, tandis que les juges de l'Aréopage l'entouraient en demi-cercle.
    M. Ramsay donne plusieurs arguments à l'appui de cette opinion : la terrasse située au sommet de la colline est un endroit peu propre à une assemblée nombreuse, l'expression : au milieu de l'Aréopage, ne peut s'entendre de cette terrasse, mais seulement des juges réunis en tribunal. Les Athéniens, dans leur orgueil national et leur respect des choses religieuses, n'auraient eu garde d'amener en un lieu auquel se rattachaient les souvenirs les plus sacrés un étranger qui passait pour annoncer de nouvelles divinités, etc.
    Quoi qu'il en soit du lieu de cette assemblée, un point est incontestable, c'est que l'apôtre ne doit pas être envisagé comme un accusé traduit devant un tribunal ou soumis à une enquête judiciaire.
    La curiosité seule anime ses auditeurs. Il paraît librement devant eux et se retire de même, après avoir parlé. Jamais encore il ne s'était trouvé en présence d'un tel auditoire, composé en grande partie de philosophes et de savants. Et il ne pouvait oublier qu'il était à Athènes, au milieu des monuments célèbres de cette ville glorieuse, en face de l'Acropole !
    Or, son discours, loin de rester au-dessous de la situation, a fait de tout temps l'admiration des hommes capables de l'apprécier. De Wette le caractérise comme un "modèle d'enseignement apologétique."
    - "Le discours de Paul devant cette assemblée, dit Néander, est la preuve vivante de sa sagesse et de son éloquence apostoliques. Nous voyons ici comment il pouvait, selon sa propre expression, se faire païen avec des païens, afin de les gagner à l'Evangile."
    Meyer relève aussi "l'élégance et la finesse des expressions, ainsi que le mouvement et le progrès dont le discours est marqué."
    Grec : Plus (que d'autres) craignant les dieux.
    Paul ne flatte point les Athéniens ; il constate un fait confirmé par tous les historiens de l'antiquité.
    L'histoire politique d'Athènes comme son développement artistique sont marqués de ce caractère religieux. Le calendrier athénien portait deux fois autant de jours fériés qu'on en comptait dans les autres cités grecques.
    Des cultes syriens, phéniciens, phrygiens, égyptiens s'étaient introduits a Athènes, on y rencontrait de nombreux sanctuaires romains (Holtzmann).
    Mais quel est le sens exact de l'expression employée par l'apôtre ? La crainte de la divinité peut, selon sa nature, être de la piété ou de la superstition.
    Les écrivains classiques emploient ce terme dans les deux sens. Paul prononce le mot, mais, avec une admirable sagesse, il se garde bien de le définir. Aussi est-ce avec raison que Meyer blâme les traducteurs qui le rendent par "superstitieux."
    Ici et dans tout ce discours, l'apôtre, désireux de gagner des âmes, a su dominer l'indignation que lui inspirait la vue de l'idolâtrie. (verset 16)
  • 17.23 Car en parcourant votre ville et en regardant les objets de votre culte, j'ai trouvé aussi un autel sur lequel était inscrit : A un dieu inconnu. Ce donc que vous honorez sans le connaître, c'est ce que je vous annonce. Quel ingénieux exorde, et combien il était propre à éveiller l'attention des auditeurs !
    Paul montre qu'il savait observer ; car en considérant attentivement (sens du verbe grec) les objets du culte des Athéniens, c'est-à-dire les temples, les images des dieux, les autels, il avait remarqué un de ces derniers, portant l'inscription : A un Dieu inconnu.
    Le mot est sans article, il ne faut donc pas traduire au dieu inconnu, mais lui laisser son sens indéterminé.
    On sait par deux écrivains anciens, Pausanias et Philostrate, qu'il y avait à Athènes plus d'un autel pareil. On sait encore, par un récit de Diogène Laërce, que certains autels de ce genre devaient leur origine à une époque de peste, où Epiménide avait laissé courir des brebis noires et blanches, puis les avait immolées là où elles s'étaient arrêtées, les sacrifiant "au dieu que cela concernait," à celui dont il fallait apaiser la colère.
    La peste avait cessé, et depuis lors on trouvait à Athènes des autels voués à des dieux inconnus.
    L'idée qu'il y avait des dieux inconnus s'accordait avec les conceptions du polythéisme ; la philosophie grecque, de son côté, s'était élevée à la penses d'une divinité infiniment plus grande que tous les dieux connus. L'apôtre va maintenant appliquer son observation au moment actuel.
    Le texte reçu porte Celui que,...c'est celui que je vous annonce. Mais Paul ne pouvait pas, en restant vrai, supposer que les Athéniens honoraient sur cet autel le Dieu même qu'il leur annonçait.
    - Le texte authentique, qui se fonde sur Sin., B, A, D et sur le témoignage de plusieurs Pères, porte : Ce que vous honorez sans le connaître, cela, je vous l'annonce.
    Le pronom neutre montre que Paul suppose seulement chez ses auditeurs une vague aspiration vers le vrai Dieu qu'il leur annonce et dont ils ne pouvaient encore avoir qu'une idée fort indéterminée. (Comparer Jean 4.22)
    Ainsi sa parole reste dans les limites de la stricte vérité. L'inscription même dont il parlait proclamait l'insuffisance du polythéisme, puisqu'il restait toujours des dieux inconnus ; et de plus, tous les efforts des païens pour s'élever par leur culte jusqu'à la divinité, révélaient en eux un besoin inconscient, mais indestructible, du vrai Dieu, du Dieu que Paul annonçait.
    Ce besoin se trahit encore aujourd'hui dans notre humanité en ce que tout homme inconverti a son dieu inconnu qu'il cherche et adore sous toutes les formes et tous les noms qui lui promettent le bonheur.
  • 17.25 il n'est point non plus servi par des mains humaines, comme s'il avait besoin de quelque chose, lui qui donne à tous vie et respiration et toutes choses. Tel est le Dieu vivant et vrai, source de tout ce qui existe. La religion des Grecs consistait dans une déification de la nature et de ses forces, de l'homme et de ses passions.
    Proclamer que Dieu est le Créateur, c'était détruire ce polythéisme et, d'un seul mot, placer Dieu au-dessus de toutes les créatures, dans son indépendance absolue. (Comparer Actes 7.48-50 ; 14.15,16)
    Comment donc ce Dieu infini serait-il renfermé dans des temples ? Avec quoi l'homme pourrait-il le servir, lui qui n'a besoin de rien, mais qui, au contraire, donne à tous la vie, la respiration qui la conserve, et toutes choses ?
    Luther traduit comme étant masculin le pronom que nous rendons par quelque chose : comme s'il avait besoin de quelqu'un.
    Mais le neutre : quelque chose, donne à la pensée un tour plus absolu. (Psaumes 50.7-15)
    Les auditeurs de Paul pensaient qu'il leur raconterait quelque fable mythologique, (verset 18) et il leur entrouvre les profondeurs de Dieu !
  • 17.26 Il a fait aussi que, sorties d'un seul, toutes les nations des hommes habitassent sur toute la surface de la terre, ayant déterminé les temps ordonnés, et les bornes de leur habitation ; Grec : Il a fait d'un seul toute nation des hommes habiter sur toute la face de la terre, ayant déterminé, etc.
    On peut aussi traduire : Il a fait d'un seul (homme) toutes les nations des hommes, pour qu'ils habitent,...pour qu'ils cherchent.
    Après avoir révélé à ces philosophes païens le Dieu créateur de toutes choses, il les renseigne sur son œuvre principale, notre humanité, son origine, son histoire, sa destination, sous le Gouvernement de Dieu.
    C'est une vraie philosophie de l'histoire et ce qu'on a pu appeler une "géographie divine."
    L'origine commune de l'humanité, née d'un seul homme (c'est le mot sous-entendu, bien que D et les majuscules récents portent sang ; Paul pense à Adam), son unité, sa solidarité en toutes choses, telles sont les importantes vérités que l'apôtre proclame.
    Dans le polythéisme, chaque peuple, ayant ses dieux nationaux, s'isolait avec eux du reste de l'humanité. Quiconque n'était pas Grec ou Romain, n'était, aux yeux de ceux ci, qu'un barbare, un ennemi.
    Mais, outre cette unité d'origine, les peuples, issus de la main du même Dieu, en ont une autre encore : c'est que tous vivent sous le même gouvernement divin.
    Leur existence sur la terre est déterminée selon des lois pleines de sagesse et de justice qui président à leur développement.
    Celles-ci leur assignent :
    1° des temps ordonnés avec précision (texte reçu, D : ordonnés d'avance), par où il faut entendre soit les périodes d'accroissement et de décadence, (Job 12.23) soit les grandes phases de l'histoire universelle,
    les bornes de leur habitation, c'est-à-dire les limites des contrées où ils s'établissent. (Deutéronome 32.8)
    Si les peuples reconnaissaient cette vérité, ceux qui, par les bornes de leur habitation, se trouvent voisins, y verraient autre chose qu'une raison de se haïr et de se faire des guerres sanglantes.
  • 17.27 afin qu'ils cherchent Dieu pour voir s'ils pourraient le toucher de la main et le trouver, lui qui pourtant n'est pas loin de chacun de nous ; Tel est le but assigné aux hommes : qu'ils cherchent et trouvent Dieu (texte reçu : le Seigneur).
    Ce but, Dieu le leur avait fixé pour voir si peut-être ils pourraient le trouver en tâtonnant, comme fait un aveugle. Dieu savait que le péché a plongé l'homme dans les ténèbres.
  • 17.28 car c'est en lui que nous avons la vie, le mouvement et l'être ; comme aussi quelques-uns de vos poètes l'ont dit : Car c'est de lui que nous sommes aussi la race. Grec : Il n'est pas loin de nous, car, en lui, nous vivons, nous nous mouvons et nous sommes.
    En lui et non pas seulement par lui, comme traduisait Ostervald.
    Dieu présent partout, pénétrant toutes choses, est l'élément en dehors duquel nous n'existerions non plus qu'en dehors de l'air que nous respirons. (Jérémie 23.23,24 ; Psaumes 104.29-30 ; 139.5,7-10)
    En proclamant ainsi l'immanence de Dieu dans le monde, l'apôtre ne tombe pas dans le panthéisme, parce qu'il maintient non moins énergiquement la personnalité de Dieu et la personnalité de l'homme. L'homme ne se perd pas en Dieu, au contraire, il s'y retrouve.
    - On s'est évertué à établir des distinctions subtiles entre ces trois verbes : vivre, se mouvoir, être. Nous dirons plutôt avec de Wette que, par ces trois termes, l'apôtre a voulu épuiser l'idée que nous n'existons qu'en Dieu, et que, par conséquent, il ne devrait pas être impossible pour nous de le chercher et de le trouver. (Comparer Actes 14.17)
    Paul disait très exactement : quelques-uns de vos poètes ; cette parole se trouve d'abord dans Aratus, poète grec, originaire de Cilicie, de même que l'apôtre, mais qui vivait trois siècles avant l'ère chrétienne ; et ensuite dans une hymne du poète stoïcien Cléanthe.
    Paul cite réellement ces deux poètes, et ne répète pas une maxime courante, c'est ce que prouve le car, qui introduit la citation, et qui se lit dans le texte des deux auteurs.
    L'apôtre s'approprie cette pensée, (verset 29) mais dans quel sens plus élevé et plus vrai il pouvait l'entendre, lui qui savait que l'homme, créé à l'image de Dieu, capable de le connaître et de l'aimer, a véritablement un degré intime de parenté avec lui !
    Et combien plus encore cette parole est-elle vraie pour le chrétien "né de Dieu" (Jean 1.12,13) et "participant de la nature divine !" (2Pierre 1.4)
  • 17.29 Etant donc la race de Dieu, nous ne devons pas croire que la divinité soit semblable à de l'or, ou à de l'argent, ou à de la pierre, sculptés par l'art et l'invention de l'homme. Conclusion irréfutable. Se prosterner devant des images matérielles de la divinité, c'est abaisser Dieu et dégrader l'homme lui-même.
    "Critique fine et profonde du culte païen." (Meyer.)
    Et en même temps quel ménagement il y a dans ce mot : nous ne devons pas croire (grec nous ne sommes pas obligés de croire).
    "Locution clémente, surtout à la première personne du pluriel." (Bengel.)
    "L'or, l'argent et la pierre servent de matériaux à l'artiste pour exprimer sa fantaisie. La divinité ne saurait dépendre de l'invention d'un homme" (Meyer.)
    On sait avec quelle ironie le prophète dénonçait ces aberrations. (Esaïe 44.13-20 ; 46.4-7)
  • 17.30 Passant donc sur ces temps d'ignorance, Dieu ordonne maintenant aux hommes qu'ils se repentent tous, en tous lieux, Grec : Ainsi donc, puisqu'il ressort de tout ce qui précède que le paganisme a été un temps d'ignorance, Dieu, dans sa miséricorde, ne veut pas punir, en considération de cette ignorance, mais il regarde par-dessus. (Actes 3.17)
    Paul avait déjà exprimé dans une autre occasion ce miséricordieux dessein de Dieu. (Actes 14.16 ; comparez Romains 3.24,25)
    Mais l'état d'ignorance ne doit pas se prolonger, maintenant, par la prédication de l'Evangile, Dieu ordonne aux hommes qu'ils aient à se repentir (voir, sur le sens de ce mot, Matthieu 3.2, 1re note, tous, en tous lieux).
    Malgré ce qu'a de sévère cet ordre, il renferme pourtant l'offre du salut.
    Les mots : tous les hommes, en tous lieux, expriment l'universelle destination de ce salut offert par la miséricorde de Dieu.
  • 17.31 parce qu'il a arrêté un jour auquel il doit juger le monde avec justice, par l'homme qu'il a établi pour cela, ce dont il a fourni à tous une preuve certaine en le ressuscitant d'entre les morts. Quel motif de se repentir, le jugement du monde qui sera exercé avec justice !
    Le juge établi pour cela (grec déterminé par Dieu), c'est l'homme, Jésus, élevé dans la gloire. (Actes 10.42 ; Jean 5.27 ; Romains 14.10 ; 2Corinthiens 5.10)
    Grec : ayant fourni à tous (un motif de) foi, en le ressuscitant d'entre les morts. Par cette foi (sans article) quelques exégètes entendent la foi au Sauveur, par laquelle tous peuvent être reçus en grâce au jour du jugement.
    Selon d'autres, Dieu a donné ainsi la preuve, la certitude de ce jugement : il sera exercé par Celui qu'il a ressuscité des morts.
    La résurrection de Jésus-Christ est la lettre de créance par laquelle Dieu l'a accrédité devant le monde entier, à la fois comme Sauveur et comme Juge. Tel est le sens le plus généralement admis de ces solennelles paroles.