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Actes 5:35-39 (Annotée Neuchâtel)

35 Et il leur dit : Hommes israélites, prenez garde à ce que vous allez faire à l'égard de ces hommes. 36 Car avant ces jours-ci s'éleva Theudas, se disant être quelqu'un, auquel se joignit un nombre d'environ quatre cents hommes : il fut tué, et tous ceux qui lui obéissaient furent mis en déroute et réduits à rien. 37 Après celui-là s'éleva Judas le Galiéen, à l'époque du recensement, et il entraîna du peuple après lui ; lui aussi périt, et tous ceux qui lui obéissaient furent dispersés. 38 Et maintenant je vous dis : Cessez de poursuivre ces hommes et laissez-les ; car si ce dessein ou cette oeuvre est des hommes, elle sera détruite ; 39 mais si elle vient de Dieu, vous ne pourrez les détruire. Prenez garde que vous ne vous trouviez avoir aussi fait la guerre à Dieu. Et ils se rangèrent à son avis.

Références croisées

5:35 Ac 19:36, Ac 22:26, Jr 26:19, Mt 27:19
Réciproques : 2Ch 19:6, Ac 2:14, Ac 2:22, Ac 5:38
5:36 Ac 8:9, Mt 24:24, 2Th 2:3-7, 2P 2:18, Jud 1:16, Ap 17:3, Ap 17:5, Ac 21:38, 2P 2:2, Mt 24:26
Réciproques : Mt 24:5, Mc 13:6, Lc 21:8, Jn 5:43, Jn 10:8, Ac 20:30, Rm 1:30, 2Tm 3:2
5:37 Lc 2:1, Lc 13:1, Jb 20:5-9, Ps 7:14-15, Ps 9:15-16, Mt 26:52, Lc 13:1-2
Réciproques : Mt 22:17, Mt 24:5, Mt 26:69, Lc 2:2, Lc 20:22, Lc 21:8, Lc 23:6, Jn 5:43, Ac 20:30, Ac 21:38
5:38 Ac 5:35, Jn 11:48, Ne 4:15, Jb 5:12-14, Ps 33:10-11, Pr 21:30, Es 7:5-7, Es 8:9-10, Es 14:25, Lm 3:37, Mt 15:13, 1Co 1:26-28, 1Co 3:19
Réciproques : Gn 31:29, 1S 17:36, Esd 6:7, Esd 6:12, Ne 6:16, Ps 65:8, Pr 19:21, Mt 7:20, Jn 9:33
5:39 Ac 6:10, Gn 24:50, 2S 5:2, 1R 12:24, Jb 34:29, Es 43:13, Es 46:10, Dn 4:35, Mt 16:18, Lc 21:15, 1Co 1:25, Ap 17:12-14, Ac 7:51, Ac 9:5, Ac 23:9, Ex 10:3-7, 2R 19:22, Jb 15:25-27, Jb 40:9-14, Es 45:9, 1Co 10:22
Réciproques : Gn 31:29, 1S 17:36, 1S 23:17, 2Ch 13:12, Esd 6:7, Esd 6:12, Jb 33:13, Ps 35:1, Ps 65:8, Pr 19:21, Pr 21:30, Pr 22:12, Ec 3:14, Es 8:10, Es 46:11, Jr 26:19, Jr 36:29, Jn 9:33, Ac 4:17, Ac 12:24, 2Tm 2:18

Notes de la Bible Annotée Neuchâtel

A savoir : les notes ne font PAS partie du texte biblique. Plus d'informations
Actes 5
  • 5.36 Car avant ces jours-ci s'éleva Theudas, se disant être quelqu'un, auquel se joignit un nombre d'environ quatre cents hommes : il fut tué, et tous ceux qui lui obéissaient furent mis en déroute et réduits à rien. Gamaliel, après avoir fait entendre son prudent prenez garde, consulte d'abord les leçons de l'expérience ou l'histoire.
    Il cite le fait de deux faux prophètes qui, procédant par la révolte, périrent avec leurs entreprises ; de là il tirera sa conclusion aux versets 38,39.
    Avant ces jours-ci, c'est-à-dire précédemment déjà, s'éleva Theudas : cette première mention soulève quelques difficultés historiques. Josèphe parle (Ant. XX, 5, 1) d'un magicien ou faux prophète de ce nom, qui entraîna beaucoup de monde à sa suite jusqu'au Jourdain, prétendant que, à sa parole, le fleuve suspendrait son cours. Un détachement de cavalerie romaine, envoyé contre cette foule, la dispersa, son chef fut décapité.
    Le récit de Josèphe concorde ainsi en tous points avec l'exemple cité par Gamaliel. Mais, d'après l'historien juif ce Theudas parut vers l'an 45, sous l'empereur Claude, alors que Cuspius Fadus était procurateur de la Judée, c'est-à-dire dix ans environ après l'époque où furent prononcées les paroles de Gamaliel.
    Si donc il fallait admettre que le Theudas de Josèphe est celui dont parle Gamaliel, il y aurait là un anachronisme commis par l'auteur du livre des Actes.
    Luc aurait été informé par la tradition que Gamaliel, dans son discours avait cité des exemples de soulèvements qui étaient tombés d'eux-mêmes. En refaisant librement ce discours, suivant un procédé familier aux historiens anciens, il aurait, par erreur, mis dans la bouche de Gamaliel cette allusion à un événement postérieur.
    Mais, bien que nous n'eussions aucune peine à reconnaître une erreur de chronologie sous la plume d'un écrivain sacré (erreur que Calvin admet ici simplement), nous rappellerons que plusieurs exégètes ont produit des raisons, qui nous paraissent suffisantes, de ne pas identifier les deux Theudas en question.
    Il faudrait admettre, en effet, que Luc se fût trompé d'un demi-siècle, puisqu'il place la révolte de Theudas avant celle de Judas le Galiléen ; cela n'est guère admissible chez un historien aussi bien informé généralement et aussi rapproché des événements. (Comparer la note suivante.)
    Or Josèphe mentionne plusieurs faux prophètes dans les temps troublés qui suivirent la mort d'Hérode le Grand. Il pouvait y en avoir un parmi eux qui portait le nom de Theudas.
    D'autre part, Josèphe raconte (Ant. XVII, 6, 2-4) que dans les derniers temps d'Hérode deux docteurs de la loi, Judas et Matthias s'appliquèrent à combattre toutes les innovations du roi qui étaient contraires aux prescriptions sacrées.
    Trompés par le bruit qui courut de la mort du roi, ils avaient entrepris, avec le concours de quarante jeunes gens, d'abattre un grand aigle d'or, placé sur la façade du temple, qu'ils considéraient comme un symbole de paganisme.
    Arrêtés et conduits devant Hérode, Matthias et ses complices furent brûlés vifs. Or, quelques savants veulent voir dans ce Matthias notre Theudas, (ou Theodas, Théodore), dont le nom signifie en grec don de Dieu de même que Matthias en hébreu. Pour l'une ou l'autre de ces raisons, un grand nombre d'exégètes n'admettent pas l'identité de notre Theudas avec celui de Josèphe. (Voir l'Introduction)
  • 5.37 Après celui-là s'éleva Judas le Galiéen, à l'époque du recensement, et il entraîna du peuple après lui ; lui aussi périt, et tous ceux qui lui obéissaient furent dispersés. Les mots après celui-là nous semblent prouver jusqu'à l'évidence la non identité du Theudas de notre récit avec celui de Josèphe ; car comment supposer que Luc place après Theudas l'apparition de Judas le Galiléen qui eut lieu à l'époque du recensement ordonné par Auguste, et accompli par Quirinius, gouverneur de Syrie ?
    Notre évangéliste connaissait fort bien In date de ce recensement, puisqu'il la rapporte lui-même avec la plus grande précision. (Luc 2.2)
    Et maintenant, se contredisant lui même, et commettant un second anachronisme, pire que le premier, l'historien des Actes placerait ce fait après la révolte du Theudas de Josèphe, qui eut lieu quarante-huit ans plus tard !
    Il faut remarquer, au sujet de ce Judas le Galiléen, que Josèphe met aussi sa révolte en rapport avec le recensement de Quirinius. Il le dit originaire de Gamala dans la Gaulanitide, au nord-est du lac de Génézareth d'où le nom qu'il lui donne aussi de "Judas le Gaulanite." (Ant. XVIII 1, 1 ; XX, 5, 2.)
    Le faux prophète se souleva contre ce recensement, qui avait pour but la répartition des impôts, prétendant que le peuple juif ne devait payer le tribut qu'à Dieu seul. (Comparer Matthieu 22.17) Il entraîna (grec) un peuple après lui, mais lui-même, après avoir occasionné de grands troubles, périt et ses adhérents furent dispersés.
    Cependant les fils de Judas reprirent la lutte et ce parti subsista sous le nom de zélotes jusqu'à la guerre des Romains contre les Juifs. (Josèphe, Guerre, II, 17, 8.)
  • 5.39 mais si elle vient de Dieu, vous ne pourrez les détruire. Prenez garde que vous ne vous trouviez avoir aussi fait la guerre à Dieu. Et ils se rangèrent à son avis. Vous ne pourrez les (Sin., B, A, D) détruire : pronom au masculin pluriel se rapportant à ces hommes, (verset 38) le texte reçu porte : la détruire, l'œuvre.
    D présente des variantes notables : (verset 38) laissez-les, ne souillant pas vos mains, et, (verset 39) vous ne pourrez les détruire, ni vous ni les rois ni les tyrans : abstenez vous donc de ces hommes.
    - Le célèbre conseil de Gamaliel a été vanté par les uns comme un oracle de la sagesse et condamné par les autres avec injustice.
    Pour le comprendre, il faut se replacer dans la situation.
    Gamaliel, pharisien sincère et tolérant, avait devant lui le sanhédrin dont les membres fanatisés et pleins de fureur, délibéraient de faire périr les disciples (verset 33) comme ils avaient crucifié le Maître. Gamaliel veut les sauver ; et son discours contient l'argumentation la plus propre à atteindre ce but.
    Après avoir rappelé les leçons de l'histoire, il invoque la provid ence divine qui ne permet pas que de faux prophètes puissent subsister longtemps en Israël, mais qui donnera plein succès, envers et contre tous, à une œuvre qui sera de Dieu.
    S'opposer à une telle œuvre serait commettre l'impiété de faire la guerre à Dieu !
    Cette confiance en Dieu, cette foi en sa vérité, cette crainte de s'opposer à sa volonté, étaient d'autant plus respectables et louables qu'elles étaient plus rares aux jours de Gamaliel.
    Il faut reconnaître aussi que comme magistrat, il n'avait rien de mieux à dire et à faire. Calvin blâme son attitude, mais le jugement du Réformateur est inspiré par le faux principe que l'erreur doit être combattue par le glaive.
    - Quand, d'autre part, le chrétien, individuellement est appelé à juger de l'erreur ou de la vérité d'une cause, L'attitude de Gamaliel ne peut lui servir de modèle.
    En effet,
    1° Gamaliel applique à un cas particulier ce qui n'est vrai qu'en général. Si, en dernière fin, il est certain que la vérité triomphera de L'erreur et que le règne et la gloire appartiendront à Dieu et à son Christ, il n'en est pas toujours ainsi dans les phases diverses de la lutte. Le succès, dans ce monde, n'est point une preuve infaillible qu'une œuvre est de Dieu, ou l'insuccès qu'elle est des hommes.
    2° C'est une vue fausse et contraire à la conscience que de prendre, en présence d'un mouvement religieux, une position neutre, passive, et de dire : attendons la fin.
    Puisque Dieu a confié à ses serviteurs le dépôt sacré de la vérité, ils doivent examiner toute entreprise religieuse à la lumière de la parole divine, s'assurer si elle est de Dieu ou des hommes, puis la rejeter et la combattre vigoureusement ou l'embrasser et la défendre au péril de leur vie. C'est ce que faisaient les apôtres.
    Gr ils furent persuadés, ou ils lui obéirent, c'est-à-dire qu'ils se désistèrent de leur dessein de faire périr les apôtres. (verset 33) Ainsi le discours de Gamaliel atteignit son but.