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Apocalypse 17:7-13 (Annotée Neuchâtel)

   7 Et l'ange me dit : Pourquoi t'étonnes-tu ? Je te dirai le mystère de la femme et de la bête qui la porte, et qui a les sept têtes et les dix cornes. 8 La bête que tu as vue a été et n'est plus ; et elle doit monter de l'abîme et s'en va à la perdition ; et les habitants de la terre, dont le nom n'est pas écrit dans le livre de la vie dès la fondation du monde, s'étonneront en voyant la bête, parce qu'elle était, et qu'elle n'est plus, et qu'elle reparaîtra. 9 C'est ici que doit se montrer l'intelligence qui a de la sagesse. Les sept têtes sont sept montagnes, sur lesquelles la femme est assise. 10 Ce sont aussi sept rois, les cinq premiers sont tombés, l'un est, l'autre n'est point encore venu ; et quand il sera venu, il ne doit rester que peu de temps. 11 Et la bête qui était, et qui n'est plus, est elle-même le huitième ; et elle est des sept, et elle s'en va à la perdition. 12 Et les dix cornes que tu as vues sont dix rois, qui n'ont pas encore reçu de royaume, mais ils reçoivent autorité comme des rois, pour une heure, avec la bête. 13 Ils ont un même dessein, et ils donnent leur puissance et leur autorité à la bête.

Références croisées

17:7 Ap 17:1-6, Ap 17:8
Réciproques : Ec 5:8, Dn 7:7, 1Co 4:9, 2Th 2:7, 1Tm 3:16, 1Jn 3:13, Ap 12:3, Ap 13:1, Ap 16:6, Ap 17:9
17:8 Ap 9:2, Ap 11:7, Ap 13:1-11, Ap 17:11, Ap 14:8-20, Ap 16:1, Ap 18:24, Ap 19:15-21, Ap 20:10, Dn 7:11, Dn 7:26, Dn 11:45, 2Th 2:3-8, Ap 13:3-4, Ap 13:8, Ap 20:12, Ap 20:15, Mt 25:34, Jn 17:24, Ac 15:18, Ep 1:4, Tt 1:2, 1P 1:20, Ap 13:1-4, Ap 13:11, Ap 13:12
Réciproques : Ex 32:32, Es 4:3, Dn 3:7, Mt 13:35, Mc 13:22, Ep 3:9, Ph 4:3, 2Tm 1:9, 2Tm 2:19, He 9:26, He 10:39, 2P 3:7, Ap 3:5, Ap 9:1, Ap 17:7, Ap 20:3, Ap 20:4
17:9 Ap 13:18, Dn 12:4, Dn 12:8-10, Os 14:9, Mt 13:11, Mt 24:15, Ap 17:3, Ap 17:7, Ap 17:18, Ap 13:1
Réciproques : Ac 28:16, Ap 12:3, Ap 16:10
17:10 Réciproques : Es 23:15, Ap 12:3, Ap 13:3, Ap 13:12, Ap 17:16
17:11 Ap 17:8
Réciproques : 2Th 2:3, He 10:39, 2P 3:7, Ap 13:12
17:12 Ap 12:3, Ap 13:1, Dn 2:40-43, Dn 7:7-8, Dn 7:20, Dn 7:24, Za 1:18-21
Réciproques : Jg 5:19, Ps 2:2, Ps 48:4, Ps 110:5, Ec 3:17, Es 8:9, Es 13:3, Es 19:2, Es 33:1, Jr 28:14, Jr 30:14, Ez 16:25, Ez 23:9, Dn 2:41, Dn 8:24, Dn 11:31, Ab 1:7, Za 12:3, Za 14:13, Mc 14:22, Ac 4:26, Ac 5:39, Ap 11:18, Ap 13:2, Ap 17:16, Ap 18:9, Ap 19:19, Ap 19:20
17:13 Ph 1:27, Ph 2:2, Ap 17:17, Es 10:5-7, Ez 38:10, Ac 4:28
Réciproques : Ps 83:5, Jr 4:30, Jr 28:14, Lm 1:2, Ez 16:25, Ez 23:9, Dn 3:3, Dn 7:24, Dn 8:24, Dn 11:44, Lc 23:12, Ac 19:28, Ap 13:3, Ap 17:2, Ap 17:16, Ap 18:9

Notes de la Bible Annotée Neuchâtel

A savoir : les notes ne font PAS partie du texte biblique. Plus d'informations
Apocalypse 17
  • 17.7 Et l'ange me dit : Pourquoi t'étonnes-tu ? Je te dirai le mystère de la femme et de la bête qui la porte, et qui a les sept têtes et les dix cornes. Comparer versets 3-5.
  • 17.8 La bête que tu as vue a été et n'est plus ; et elle doit monter de l'abîme et s'en va à la perdition ; et les habitants de la terre, dont le nom n'est pas écrit dans le livre de la vie dès la fondation du monde, s'étonneront en voyant la bête, parce qu'elle était, et qu'elle n'est plus, et qu'elle reparaîtra. Au lieu des mots : et qu'elle reparaîtra, le texte reçu porte : quoiqu'elle soit. Ces mots ne se trouvent dans aucun document et ne sont qu'une faute de l'édition d'Erasme. (15.16)
    - La plupart des interprètes identifient la bête qui a été et n'est plus, et doit monter de l'abîme, avec la "tête blessée à mort et dont la plaie mortelle fut guérie" de Apocalypse 13.3, et avec celui des "sept rois, qui n'est plus," mais reviendra comme "le huitième ;" (versets 10,11) ils voient en elle Néron ressuscité. (Comparer Apocalypse 13.3, note.)
    Mais cette interprétation met une grande confusion dans les images employées :
    1° elle méconnaît que Néron est désigné, à verset 10, comme l'une des sept têtes de la bête décrite à verset 8.
    2° Elle aboutit à cette conception invraisemblable que la bête qui porte la femme (la ville de Rome) serait un empereur.
    Ce dernier trait montre que la bête, à verset 8, ne saurait être un individu, ni Néron ou l'un des Césars contemporains de l'Apocalypse, ni l'Antéchrist, mais un être collectif, l'empire romain, comme dans Apocalypse 13.1-3. Ici cependant, il ne s'agit pas de l'empire en lui même.
    Quelque graves que fussent la crise provoquée par le suicide de Néron et les guerres civiles entre les généraux qui se disputaient le pouvoir, Jean ne pouvait dire de l'empire : il était et n'est plus. D'ailleurs, au moment où il écrivait, Vespasien avait rétabli l'ordre et raffermi le trône impérial.
    La bête, dans notre passage, c'est donc plus spécialement l'empire persécuteur de l'Eglise, tel qu'il s'était montré sous Néron, quand la ville de Rome s'était "enivrée du sang des saints et du sang des témoins de Jésus." (verset 6) Cet empire persécuteur n'est plus, car, sous les premiers successeurs de Néron, les chrétiens goûtèrent quelques années de repos ; mais il reparaîtra, la bête, qui a été et n'est plus, doit monter de l'abîme, suscitée par les puissances diaboliques. (Apocalypse 9.1 et suivants)
    Une persécution générale éclatera, (Apocalypse 13.7,15) qui sera si terrible, que les habitants de la terre s'étonneront en voyant la bête, tous ceux du moins dont le nom n'est pas écrit dans le livre de la vie. (Apocalypse 13.8)
    Ces derniers serviteurs de l'Agneau immolé, disciples d'un maître crucifié, savent qu'ils ne doivent pas s'étonner si le monde les hait (Matthieu 10.17 et suivants ; Matthieu 24.9 ; Jean 15.18 et suivants) et que c'est par beaucoup de tribulations qu'ils entreront dans la vie. (Actes 14.22 ; Jean 16.33 ; Apocalypse 7.14)
    Mais cette grande persécution sera le dernier effort de la bête : elle s'en va à la perdition. L'empire persécuteur périra des tentatives mêmes qu'il aura faites d'écraser le christianisme.
  • 17.9 C'est ici que doit se montrer l'intelligence qui a de la sagesse. Les sept têtes sont sept montagnes, sur lesquelles la femme est assise. L'auteur fait de nouveau (comparez Apocalypse 13.18) appel à l'intelligence qui a de la sagesse, en vue de l'explication qu'il va donner des sept têtes de la bête. Il en donne même deux explications.
    Les sept têtes figurent sept montagnes sur lesquelles la femme est assise. On ne saurait dire plus clairement que la femme, (versets 1-6) c'est Rome, la ville bâtie sur sept collines.
    Cette indication précise s'oppose à toutes les applications qu'on a tenté de faire de ce symbole à l'Eglise déchue ; elle prouve que l'auteur avait en vue l'empire et sa capitale.
    Il faut remarquer aussi que cette première explication s'écarte de la signification attribuée aux quatre bêtes de Da (7 :3-7) qui représentaient quatre rois (Daniel 7.17) ou royaumes ; (Daniel 7.23) ce sens devait naturellement passer aux sept têtes de la bête de l'Apocalypse, puisque ces sept têtes sont la somme des têtes des quatre animaux de Daniel 7.3-7. (Comparer Apocalypse 13.1, note.)
    C'est à ce sens, plus conforme à la tradition, que l'auteur revient dans sa seconde explication des sept têtes. (verset 10) S'il fait ce rapprochement entre les sept têtes de la bête et les sept collines de la ville de Rome, c'est qu'il a trouvé dans la coïncidence du nombre des têtes et de celui des collines l'indice auquel il a reconnu que les sept têtes ne représentaient pas sept rois gouvernant des royaumes différents, comme les quatre rois de Daniel, mais sept empereurs de Rome.
  • 17.11 Et la bête qui était, et qui n'est plus, est elle-même le huitième ; et elle est des sept, et elle s'en va à la perdition. On explique ces versets de deux manières.
    I Les sept rois sont, comme les quatre rois de Daniel 7.17,23, des royaumes, des empires, qui occupent successivement la scène de ce monde. On en établit la nomenclature comme suit (Kübel) : Assyrie (Nemrod), Babylone (Nébucadnetsar) Mèdes et Perses (Cyrus), Grèce (Alexandre), Syrie (Antiochus Epiphane). Voilà les cinq qui sont tombés. On remarque que ce terme s'entend mieux de l'écroulement d'un empire que de la mort d'un empereur. (Apocalypse 14.8 ; 16.19 ; 18.2)
    Le sixième, qui est, serait l'empire romain, qui était encore debout et dominait sur tout le monde connu au temps où écrivait Jean.
    Le septième roi, qui n'est point encore venu, et qui, quand il sera venu, ne doit rester que peu de temps est très diversement interprété, on se refuse même à l'interpréter. (Kübel.)
    Enfin le huitième, c'est l'Antéchrist, dont le règne, encore à venir, précédera la fin. Il reproduira les caractères du sixième empire, de l'empire romain, tel qu'il s'est montré sous Néron, dont l'Antéchrist sera la réincarnation. C'est pourquoi le huitième roi est identifié (verset 11) avec la bête qui était et qui n'est plus, et désigné comme l'un des sept.
    Cette interprétation étend le tableau prophétique de manière à lui faire embrasser tout le cours de l'histoire jusqu'à la fin des temps ; elle évite d'attribuer à Jean une erreur de perspective, d'après laquelle il aurait attendu la fin de l'empire et du monde dans un avenir prochain.
    Mais elle donne lieu à bien des objections :
    1°Le fondement qu'elle prétend trouver dans la vision de Daniel 7 est incertain. On sait combien diversement sont expliquées les quatre bêtes de Daniel. D'ailleurs l'Apocalypse se séparerait de Daniel, puisqu'elle compterait cinq monarchies avant l'empire romain.
    2° Les interprètes qui adoptent ce système restent dans un vague complet quant au septième roi. Cet empire, qui devait succéder à l'empire romain et ne durer que peu de temps, se trouverait, en fait, être celui qui a eu la plus longue durée, puisqu'il embrasse tout le temps qui s'est écoulé et s'écoulera encore depuis la chute de Rome jusqu'à l'avènement de l'Antéchrist.
    3° Cette explication est arbitraire ; le sens qu'elle donne aux sept rois est sans lien naturel avec le contexte, où il est question de Rome exclusivement. C'est l'empire romain seul que l'auteur a en vue, il l'a indiqué, comme nous l'avons vu (fin de la note précédente), en appliquant d'abord le symbole des sept têtes aux "sept montagnes sur lesquelles la femme est assise." (verset 9)
    II Nous sommes ainsi conduits à voir dans les sept rois sept empereurs romains.
    Pour les cinq qui sont tombés, les interprètes s'accordent généralement à les énumérer comme suit : Auguste, Tibère, Caligula, Claude et Néron.
    Pour le sixième, les opinions divergent. Plusieurs y voient le successeur immédiat de Néron, Galba, qui régna du 9 juin 68 au 15 janvier 69. Ce serait pendant le court règne de cet empereur que l'Apocalypse aurait été écrite.
    Le septième roi, qui ne doit rester que peu de temps, serait Othon ou Vitellius, les compétiteurs de Galba.
    Enfin Jean aurait attendu comme le huitième, Néron, reparaissant après sa retraite chez les Parthes ou ressuscité des morts, selon la forme de cette fable populaire à laquelle il se serait attaché. Ce huitième roi, c'est la bête qui était et qui n'est plus et dont on peut dire qu'elle était l'un des sept, puisqu'il avait déjà régné comme le cinquième de la série.
    Ceux qui ne peuvent admettre que l'auteur de l'Apocalypse ait cru à l'absurde fable du retour de Néron, enfantée par la superstition populaire, pensent qu'il substitue à cette fable la prophétie de l'avènement de l'Antéchrist, dont Néron aurait été le prototype. (Apocalypse 13.3, note.)
    Mais toute l'hypothèse de la composition de l'Apocalypse sous Galba, qui serait le sixième roi nous paraît extrêmement contestable.
    D'après le texte, ce sixième roi, sous lequel l'auteur écrit a eu un règne d'une durée normale. C'est son successeur qui ne doit rester que peu de temps. Le règne de Galba ne présente pas un tel contraste avec les règnes de ses deux compétiteurs, soit Othon soit Vitellius. Et surtout, il nous semble inadmissible que Jean ait annoncé que le retour de Néron, ou l'avènement de l'Antéchrist, aurait lieu immédiatement après le règne de Galba. L'événement aurait démené sa prophétie. Lui-même eût pu le constater, puisqu'il vécut encore une trentaine d'années ; et dès lors aurait-il laissé circuler un livre qui reposait en grande partie sur une erreur ? Il est beaucoup plus naturel de supposer que, dans l'énumération des empereurs, il ne tient pas compte de l'interrègne qui suivit la mort de Néron, et pendant lequel l'empire romain lui parut comme la bête qui a reçu une blessure mortelle. (Apocalypse 13.3, note.) Le sixième roi, c'est pour lui Vespasien, le restaurateur de la puissance impériale.
    Le septième, c'est Titus, qui ne devait régner que peu de temps, et le huitième ? Domitien. Le caractère sombre, cruel, ambitieux de ce second fils de Vespasien s'était affirmé dans la lutte contre Vitellius où, comme le dit Suétone (Domitien 1), "il avait déployé dans l'exercice du pouvoir tant de licence et de violence qu'il avait montré déjà ce qu'il devait être."
    Le même historien (Titus 9) rapporte que Domitien ne cessait de dresser des embûches à son frère Titus. Guidé par ces indices, éclairé aussi par l'esprit prophétique, Jean pouvait fort bien avoir eu l'intuition, dès le commencement du règne de Vespasien, que Titus, son fils aîné, n'occuperait pas longtemps le trône et que son successeur, Domitien, serait un nouveau Néron, un tyran cruel et persécuteur.
    Une circonstance confirmait à ses yeux ce pressentiment : Domitien serait un huitième empereur ; il dépasserait donc la série des sept empereurs destinés par Dieu à l'empire, preuve certaine qu'il serait une incarnation satanique de la bête elle-même, de l'empire persécuteur, tel qu'il était sous Néron, tel qu'il n'est plus pour le moment, mais tel qu'il reparaîtra. (Comparer verset 8, note.) Cet empire, Il l'identifie avec le huitième empereur qu'il désigne comme la bête au sens absolu. Il dit d'elle : elle est des sept.
    On invoque surtout cette parole pour prouver qu'il croyait au retour de Néron. Elle peut signifier : "elle est du nombre des sept." Comparer Actes 21.8. Mais si Jean avait voulu rapporter un fait aussi inouï que la réapparition de l'un des empereurs défunts, n'aurait-il pas dû dire plus explicitement : elle est l'un des sept ; tandis que l'expression employée, dans laquelle se trouve une préposition marquant la provenance, signifie plutôt que l'empereur en qui la bête est incarnée est de la lignée des sept, qu'il procède d'eux, qu'il possède leur caractère leur dignité.
    Enfin Jean ajoute : Elle s'en va à la perdition, voulant indiquer par là que Domitien serait le dernier des empereurs et que l'empire finirait avec lui, parce que le Seigneur reviendrait pour anéantir toute puissance opposée à la sienne et assurer le triomphe de son Eglise.
    Dans cette dernière prédiction, nous trouvons le même défaut de perspective qu'on constate dans la plupart des prophéties de l'Ancien et du Nouveau Testament. Les voyants confondaient les diverses phases du tableau dans lequel l'avenir leur était révélé ; ils apercevaient, comme se succédant immédiatement des faits qu'un intervalle de plusieurs siècles devait séparer. C'est par une erreur semblable que les deux premiers évangélistes, omettant "les temps des nations," (Luc 21.24) font dire à Jésus que son retour glorieux aurait lieu "aussitôt après" la ruine de Jérusalem par les Romains. (Matthieu 24.29 et suivants ; Marc 13.24 et suivants)
    Jean, qui, avec toute l'Eglise primitive, croyait à l'imminence du retour de Christ, pouvait fort bien l'attendre sous le règne de Domitien. L'espérance qu'il nourrissait, et par laquelle il releva le courage des Eglises persécutées, renfermait une part de vérité. L'événement l'a confirmée, en ce sens que la victoire finale est demeurée à l'Église, que les puissances hostiles, si formidables qu'elles fussent, ont été anéanties, et que l'empire romain s'en est allé à la perdition par l'action même des empereurs qui ont tenté d'extirper le christianisme en le persécutant. (Comparer verset 8, note.)
  • 17.12 Et les dix cornes que tu as vues sont dix rois, qui n'ont pas encore reçu de royaume, mais ils reçoivent autorité comme des rois, pour une heure, avec la bête. Les dix cornes de la bête (Apocalypse 13.1 ; 17.3) avaient besoin d'être expliquées, comme les sept têtes.
    L'explication que l'auteur en donne est obscure. Ce sont dix rois, dit-il. S'ils sont représentés par des cornes, et non par des têtes, c'est qu'ils n'ont pas encore reçu de royaume, mais seulement un pouvoir royal, une autorité comme des rois, pour une heure, avec la bête.
    Les interprètes qui ont vu dans les sept rois une succession de royaumes considèrent de même les dix cornes, d'après Daniel 7.24, comme dix royaumes qui s'élèveront successivement.
    Mais dans la suite du tableau de l'apocalypse les dix rois paraissent être contemporains de la bête, à laquelle ils confèrent le pouvoir, (verset 13) et avec laquelle ils s'allient pour faire la guerre à l'Agneau et enfin pour détruire Rome.
    Il paraît donc plus conforme aux données du texte d'admettre que Jean a vu en eux dix lieutenants impériaux, ou les proconsuls qui étaient à la tète des dix provinces sénatoriales et qui étaient renouvelés d'année en année.
    C'est pour cela qu'il dit d'eux : ils reçoivent autorité comme des rois, avec la bête, pour une heure. S'il les appelle des rois qui n'ont pas encore reçu de royaumes, il ne veut pas dire qu'ils sont tous destinés à en recevoir. Mais il avait vu trois de ces lieutenants impériaux revêtir la pourpre ; il pouvait donc les considérer tous comme des candidats éventuels au trône.
  • 17.13 Ils ont un même dessein, et ils donnent leur puissance et leur autorité à la bête. Les gouverneurs de province (note précédente), au lieu de chercher à conquérir le pouvoir suprême chacun pour son compte, ont, par une dispensation de Dieu, (verset 17) un même dessein ; ils s'accordent entre eux pour élever sur le trône Domitien ; ils donnent leur puissance et leur autorité à la bête.