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Comparer Job 3

La versification des traductions pouvant varier, l'alignement ne correspond parfois pas à la même phrase.

Jb 3 (Segond 1910)

   1 Après cela, Job ouvrit la bouche et maudit le jour de sa naissance. 2 Il prit la parole et dit: 3 Périsse le jour où je suis né, Et la nuit qui dit: Un enfant mâle est conçu ! 4 Ce jour ! qu'il se change en ténèbres, Que Dieu n'en ait point souci dans le ciel, Et que la lumière ne rayonne plus sur lui ! 5 Que l'obscurité et l'ombre de la mort s'en emparent, Que des nuées établissent leur demeure au-dessus de lui, Et que de noirs phénomènes l'épouvantent ! 6 Cette nuit ! que les ténèbres en fassent leur proie, Qu'elle disparaisse de l'année, Qu'elle ne soit plus comptée parmi les mois ! 7 Que cette nuit devienne stérile, Que l'allégresse en soit bannie ! 8 Qu'elle soit maudite par ceux qui maudissent les jours, Par ceux qui savent exciter le léviathan ! 9 Que les étoiles de son crépuscule s'obscurcissent, Qu'elle attende en vain la lumière, Et qu'elle ne voie point les paupières de l'aurore ! 10 Car elle n'a pas fermé le sein qui me conçut, Ni dérobé la souffrance à mes regards.
   11 Pourquoi ne suis-je pas mort dans le ventre de ma mère ? Pourquoi n'ai-je pas expiré au sortir de ses entrailles ? 12 Pourquoi ai-je trouvé des genoux pour me recevoir, Et des mamelles pour m'allaiter ? 13 Je serais couché maintenant, je serais tranquille, Je dormirais, je reposerais, 14 Avec les rois et les grands de la terre, Qui se bâtirent des mausolées, 15 Avec les princes qui avaient de l'or, Et qui remplirent d'argent leurs demeures. 16 Ou je n'existerais pas, je serais comme un avorton caché, Comme des enfants qui n'ont pas vu la lumière. 17 Là ne s'agitent plus les méchants, Et là se reposent ceux qui sont fatigués et sans force ; 18 Les captifs sont tous en paix, Ils n'entendent pas la voix de l'oppresseur ; 19 Le petit et le grand sont là, Et l'esclave n'est plus soumis à son maître.
   20 Pourquoi donne-t-il la lumière à celui qui souffre, Et la vie à ceux qui ont l'amertume dans l'âme, 21 Qui espèrent en vain la mort, Et qui la convoitent plus qu'un trésor, 22 Qui seraient transportés de joie Et saisis d'allégresse, s'ils trouvaient le tombeau ? 23 A l'homme qui ne sait où aller, Et que Dieu cerne de toutes parts ? 24 Mes soupirs sont ma nourriture, Et mes cris se répandent comme l'eau. 25 Ce que je crains, c'est ce qui m'arrive ; Ce que je redoute, c'est ce qui m'atteint. 26 Je n'ai ni tranquillité, ni paix, ni repos, Et le trouble s'est emparé de moi.

Jb 3 (Annotée Neuchâtel)

   1 Après cela Job ouvrit la bouche et maudit le jour de sa naissance. 2 Et Job prit la parole et dit :
   3 Périsse le jour où je suis né,
Et la nuit qui a dit : Un homme est conçu !
   4 Ce jour-là, qu'il soit ténèbres,
Que Dieu, d'en-haut, ne s'en informe pas,
Que la lumière ne resplendisse pas sur lui !
   5 Que les ténèbres et l'obscurité le réclament,
Qu'une nuée repose sur lui,
Que des éclipses l'épouvantent !
   6 Cette nuit-là, qu'une sombre brume s'en empare,
Qu'elle ne compte pas dans les jours de l'année,
Qu'elle n'entre pas au nombre des mois !
   7 Voici, que cette nuit-là soit stérile,
Que l'allégresse en soit bannie !
   8 Qu'ils la marquent d'un signe, ceux qui maudissent les jours,
Ceux qui sont experts à exciter le Léviathan !
   9 Que les astres de son matin s'obscurcissent,
Qu'elle s'attende à la lumière et qu'il n'en vienne pas,
Et qu'elle ne voie pas les paupières de l'aurore,
   10 Puisqu'elle n'a pas fermé les portes du sein qui m'a porté,
Et qu'elle n'a pas dérobé le malheur à mes yeux.
   11 Pourquoi ne suis-je pas mort dès les entrailles de ma mère ?
Pourquoi n'ai-je pas expiré en sortant de son sein ?
   12 Pourquoi des genoux m'ont-ils reçu ?
Pourquoi des mamelles, pour m'allaiter ?
   13 Car maintenant, je serais couché et je serais tranquille ;
Je dormirais, et alors j'aurais du repos,
   14 Avec les rois et les arbitres du monde,
Qui se sont bâti des ruines ;
   15 Ou avec les princes à qui l'or appartenait,
Qui remplissaient leurs maisons d'argent ;
   16 Ou bien, comme l'avorton caché, je n'aurais pas vécu,
Comme les petits enfants qui n'ont pas vu la lumière.
   17 Là, les méchants cessent de tourmenter,
Là se reposent ceux qui sont privés de force ;
   18 Les captifs sont réunis en sécurité ;
Ils n'entendent pas la voix de l'exacteur.
   19 Petits et grands s'y confondent,
L'esclave y est libre de son maître.
   20 Pourquoi donner la lumière aux malheureux,
Et la vie à ceux qui ont l'amertume dans l'âme ;
   21 Qui souhaitent la mort, et elle ne vient pas,
Et qui la recherchent plus ardemment que des trésors ;
   22 Qui se réjouiraient jusqu'à l'allégresse,
Tressailleraient de joie, s'ils trouvaient le tombeau ;
   23 A l'homme dont la route est obscure,
Et que Dieu enferme de toutes parts ?
   24 Car mes gémissements me tiennent lieu de pain,
Mes rugissements se répandent comme les eaux ;
   25 Car, dès que je crains un mal, il m'atteint,
Et ce que je redoute m'arrive.
   26 Avant que j'aie pu trouver trêve, paix et repos,
Viennent de nouveaux tourments !