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Esaïe 6:1-4 (Annotée Neuchâtel)

   1 L'année de la mort du roi Ozias, je vis le Seigneur assis sur un trône haut et élevé ; et les pans de sa robe remplissaient le temple. 2 Des séraphins se tenaient au-dessus de lui ; ils avaient chacun six ailes : de deux ils se couvraient la face, de deux ils se couvraient les pieds, et de deux ils volaient. 3 Et ils criaient l'un à l'autre et disaient : Saint, saint, saint est l'Eternel des armées ! toute la terre est pleine de sa gloire ! 4 Les fondements des seuils étaient ébranlés par la voix de celui qui criait, et la maison se remplit de fumée.

Références croisées

6:1 2R 15:7, 2Ch 26:22-23, Ex 24:10-11, Nb 12:8, Ez 1:1, Ez 1:25-28, Jn 1:18, Jn 12:41, 1Tm 6:16, Es 66:1, 1R 22:19, Ez 10:1, Dn 7:9, Mt 25:31, Ap 3:21, Ap 4:2, Ap 4:10, Ap 5:1, Ap 5:7, Ap 6:16, Ap 7:15-17, Es 12:4, Es 57:15, Ps 46:10, Ps 108:5, Ps 113:5, Ep 1:20-21, 1R 8:10-11, Ap 15:8
Réciproques : Ex 3:6, Ex 25:20, Ex 29:43, 2Ch 5:14, 2Ch 7:1, 2Ch 18:18, 2Ch 26:3, Jb 2:1, Jb 42:5, Ps 138:5, Es 1:1, Es 14:28, Jr 3:17, Jr 17:12, Ez 1:26, Ez 43:7, Ez 44:2, Dn 10:17, Am 9:1, Ha 2:20, Ac 7:32, Ac 7:55, 2Co 4:6, Ap 11:19
6:2 1R 22:19, Jb 1:6, Dn 7:10, Za 3:4, Lc 1:10, Ap 7:11, Ps 104:4, Ez 1:4, He 1:7, Ex 25:20, Ex 37:9, 1R 6:24, 1R 6:27, 1R 8:7, Ez 1:6, Ez 1:9, Ez 1:24, Ez 10:21, Ap 4:8, Gn 17:3, Ex 3:6, 1R 19:13, Ps 89:7, Jb 4:18, Jb 15:15, Ez 1:11, Es 6:6, Ps 18:10, Ps 103:20, Ez 10:16, Dn 9:21, Ap 8:13, Ap 14:6
Réciproques : 1R 18:42, Ne 9:6, Jb 2:1, Ps 84:1, Ps 113:6, Ps 148:2, Lc 2:13, Lc 11:2, Ep 3:10, He 1:14
6:3 Ex 15:20-21, Esd 3:11, Ps 24:7-10, Ex 15:11, Ap 4:8-9, Ap 15:3-4, Es 11:9-10, Es 24:16, Es 40:5, Nb 14:21, Ps 19:1-3, Ps 57:11, Ps 72:19, Ha 2:14, Za 14:9, Ep 1:18
Réciproques : Lv 11:44, Lv 19:2, Lv 20:26, Js 24:19, 1S 2:2, 1R 18:15, 1R 22:19, 1Ch 16:29, Ne 9:6, Jb 4:18, Ps 22:3, Ps 24:10, Ps 30:4, Ps 57:5, Ps 66:2, Ps 84:1, Ps 97:6, Ps 99:3, Ps 99:9, Ps 103:1, Ps 108:5, Ps 111:9, Ps 148:13, Pr 30:3, Es 2:10, Es 5:16, Es 35:2, Es 37:16, Es 57:15, Ez 3:12, Ez 43:2, Ez 43:5, Ez 44:4, Dn 4:17, Am 9:1, Ha 3:3, Za 3:4, Mt 6:9, Lc 1:49, Lc 2:9, Lc 2:13, Lc 11:2, Ac 7:2, Ep 3:21, He 1:14, He 12:21, 1P 1:15, Ap 3:7
6:4 Ez 1:24, Ez 10:5, Am 9:1, Ex 40:34, 1R 8:10-12, 2Ch 5:13-14, 2Ch 6:1, Ps 18:8, Ap 11:19, Ap 15:8
Réciproques : Ex 19:18, Ex 40:35, Lv 19:2, Ez 44:4, Lc 2:9

Notes de la Bible Annotée Neuchâtel

A savoir : les notes ne font PAS partie du texte biblique. Plus d'informations
Esaïe 6
  • 6.1 1 à 13 La vocation du prophète.
    Esaïe contemple la gloire de Dieu (versets 1 à 4); ce spectacle le remplit d'effroi à cause de son état de péché (verset 5); mais après avoir été purifié par l'intervention d'un séraphin (versets 6 et 7), il se présente lui-même pour recevoir le redoutable mandat de prophète de l'Eternel auprès du peuple d'Israël (versets 8 à 13).
    Sur la place qu'occupe ce morceau dans le livre d'Esaïe, voir l'introduction.
    La vision racontée dans ce chapitre est la seule qui soit mentionnée dans le livre d'Esaïe. On ne saurait douter que cette scène ne soit l'occasion solennelle où Esaïe fut appelé au ministère prophétique. Ce fait eut lieu l'année de la mort d'Ozias (758 avant J-C), c'est-à-dire dans les mois qui précédèrent la mort du roi. Sinon le prophète eût dit : la première année de Jotham. Cette date concorde avec la notice 1.1.
    Le Seigneur (Adonaï). Ce nom exprime mieux que tout autre la majesté du Créateur et Maître de toutes choses (le Roi, verset 5).
    Dieu apparaît à Esaïe sous une forme humaine, siégeant sur un trône élevé, comme un monarque oriental entouré de sa cour. C'est ainsi qu'il apparaît également dans la vision de Michée (1Rois 22.19). Le trône est dressé dans le palais divin, le temple; il occupe le Lieu très saint. Les pans du vêtement royal du Seigneur remplissent tout l'espace du Lieu saint, à l'entrée duquel se tient le prophète. Esaïe ne décrit pas la face de Dieu, qui sans doute lui demeure invisible. Le temple, où il se voit transporté, est ou celui de Jérusalem, ou plus probablement le sanctuaire céleste, dans lequel la gloire de Dieu est l'objet de l'adoration des créatures les plus élevées (Psaumes 11.1; Esaïe 57.15).
    Saint Jean (Jean 12.41) rapporte à Christ l'apparition ici décrite, de même que Paul lui attribue les miracles du désert (1Corinthiens 10.4), et Pierre l'inspiration des prophètes (1Pierre 1.11).
  • 6.2 Ce passage est le seul où la Bible parle des séraphins. Il faut, sans doute, les distinguer des chérubins, mentionnés Genèse 3.21; Ezéchiel 1.1-28, et ailleurs. Ceux-ci sont des êtres à quatre faces, qui ont pour fonction de porter le trône de Dieu, tandis que les séraphins entourent le trône et proclament la gloire du Souverain. Comparez les quatre vivants, Apocalypse 4.6 et suivants, dans la description desquels sont combinés les traits que l'Ancien Testament répartit entre les chérubins et les séraphins. D'après l'étymologie la plus probable, le nom de ces derniers vient d'un verbe hébreu qui signifie consumer et peut se traduire par : les brûlants. C'est le même mot qui est employé Nombres 21.6 et ailleurs pour désigner une espèce de serpents venimeux. Plusieurs interprètes en concluent que les séraphins sont des figures symboliques à têtes de serpent. Mais il est inadmissible que la figure de cet animal qui apparaît toujours dans l'Ancien Testament comme un être malfaisant, et auquel on rendait un culte dans les religions païennes, se trouve ici dans le voisinage immédiat de Jéhova. Rien d'ailleurs, dans la description ne rappelle la forme du serpent. Les séraphins ont des mains et des pieds, ce qui suppose la forme humaine (versets 2 et 6). Ils sont probablement appelés les brûlants parce qu'ils sont les représentants de la sainteté divine, et que leur office est de consumer le péché, afin que grâce puisse être faite au pécheur (verset 7). Les chérubins sont aussi les représentants de la sainteté, mais plutôt sous l'aspect de la colère qui consume le pécheur lui-même (Genèse 3.24; Ezéchiel 10.2,6). Du reste, le feu accompagne habituellement dans l'Ecriture l'apparition de Dieu ou des êtres célestes (Exode 3.2; 19.18; 2Rois 6.17; Ezéchiel 1.4; Apocalypse 1.14-16, etc.).
    Six ailes : deux pour voiler leur visage; car, pas plus que l'homme, ils ne pourraient soutenir l'éclat de la face de Dieu (Exode 3.6; 33.20; 1Rois 19.13); deux pour couvrir leurs pieds : cette expression désigne toute la partie inférieure de leur corps, qu'ils voilent, par respect, devant Dieu; deux enfin pour voler : car ils se soutiennent en l'air, des deux côtés du trône, ce qui explique pourquoi ils se trouvent au-dessus de celui qui est assis, bien que le trône soit très élevé (verset 1).
  • 6.3 Les séraphins sont divisés en deux chœurs qui s'entre-répondent. Esaïe conserva toute sa vie une impression ineffaçable de la sainteté divine, proclamée dans leur cantique; et cette expérience explique pourquoi cette sainteté forme l'idée centrale de sa prophétie (1.4, note, et introduction). Le mot saint signifie proprement séparé, mis à part. Appliqué à Dieu, il exprime son absolue majesté qui le sépare de toute créature, sa dignité souveraine, sa perfection inaltérable. Appliqué aux créatures, il désigne les êtres ou les objets mis à part pour un but religieux, c'est-à-dire consacrés; saint est opposé à ordinaire ou profane plutôt encore qu'à souillé. Mais l'idée de la bonté morale, de la parfaite pureté, de l'éloignement de toute souillure, que nous exprimons par le mot saint, découle naturellement du sens primitif : séparé. Dans le cantique des séraphins, l'idée qui domine est, sans doute, celle de la grandeur souveraine de Dieu. La triple répétition du mot saint, dans laquelle on a vu, à tort, une allusion au mystère de la Trinité, est destinée à exprimer, mieux que ne le ferait la simple affirmation, le caractère absolu de cet attribut divin; trois est le symbole de la plénitude, de la perfection.
    La gloire de Dieu est le rayonnement extérieur et visible de ses perfections; elle remplit toute la terre, parce que tout ici-bas, même l'être le plus infime, la manifeste (Romains 1.20-21).
  • 6.4 La fumée qui remplit la maison est celle du parfum offert sur l'autel (verset 6). Dans le temple de Jérusalem on brûlait journellement l'encens sur l'autel d'or du Lieu saint. Cet encens symbolisait l'adoration et la prière (Psaumes 141.2; Luc 1.10). C'est pourquoi la fumée s'élève avec la voix des séraphins.