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Galates 2:6-14 (Annotée Neuchâtel)

6 Et quant à ceux qui sont les plus considérés, quels qu'ils aient jamais été, il n'importe point, car Dieu n'a point égard à l'apparence de l'homme ; en effet ceux qui sont les plus considérés ne m'ont rien opposé ; 7 mais au contraire, ayant vu que l'Evangile m'avait été confié pour les incirconcis, comme à Pierre pour les circoncis, 8 (car celui qui a agi efficacement dans Pierre pour l'apostolat parmi les circoncis, a aussi agi efficacement en moi pour l'apostolat parmi les païens), 9 et ayant reconnu la grâce qui m'avait été donnée, Jacques et Céphas et Jean, qui sont considérés comme des colonnes, me donnèrent à moi et à Barnabas la main d'association ; afin que nous allassions, nous, vers les païens, et eux vers les circoncis ; 10 nous recommandant seulement de nous souvenir des pauvres ; ce qu'aussi j'ai eu soin de faire.
   11 Mais lorsque Céphas vint à Antioche, je lui résistai en face, parce qu'il méritait d'être repris. 12 Car avant l'arrivée de quelques-uns venus de la part de Jacques, il mangeait avec les païens ; mais quand ils furent arrivés, il se tenait à l'écart et s'esquivait, craignant ceux de la circoncision. 13 Et les autres Juifs aussi dissimulèrent avec lui ; de sorte que Barnabas même se laissa entraîner à leur dissimulation. 14 Mais quand je vis qu'ils ne marchaient pas de droit pied, selon la vérité de l'Evangile, je dis à Céphas, en présence de tous : Si toi qui es Juif, vis à la manière des païens, et non à la manière des Juifs, pourquoi obliges-tu les païens à judaïser ?

Références croisées

2:6 Ga 2:2, Ga 2:9, Ga 6:3, 2Co 11:5, 2Co 11:21-23, 2Co 12:11, He 13:7, He 13:17, Ga 2:11-14, Jb 32:6-7, Jb 32:17-22, Mt 22:16, Mc 6:17-20, Mc 12:14, Lc 20:21, 2Co 5:16, Jb 34:19, Ac 10:34, Rm 2:11, 1P 1:17, Ga 2:10, Ac 15:6-29, 2Co 12:11
Réciproques : Dt 10:17, 1R 15:13, 2Ch 19:7, Ps 82:2, Ml 2:9, Jn 2:4, Rm 16:7, Ga 1:16, Ga 5:10, Jc 1:26
2:7 Ga 2:9, Ac 15:12, Ac 15:25, Ac 15:26, 2P 3:15, Ga 1:16, Ac 13:46-48, Ac 18:6, Ac 28:28, Rm 1:5, Rm 11:13, 1Th 2:4, 1Tm 2:7, 2Tm 1:11
Réciproques : Gn 42:1, Mc 3:16, Ac 9:15, Ac 9:32, Ac 15:7, Ac 22:21, Rm 3:2, Rm 15:16, 1Co 1:1, 1Co 9:1, 1Co 9:17, Ph 1:17, Col 1:25, Col 4:11, 1Tm 1:11, 2Tm 1:14
2:8 Ac 1:8, Ac 2:14-41, Ac 3:12-26, Ac 4:4, Ac 5:12-16, Ac 8:17, Ga 3:5, Ac 9:15, Ac 13:2-11, Ac 14:3-11, Ac 15:12, Ac 19:11-12, Ac 19:26, Ac 21:19, Ac 22:21, Ac 26:17-18, 1Co 1:5-7, 1Co 9:2, 1Co 15:10, 2Co 11:4-5, Col 1:29
Réciproques : Ac 16:3, Rm 1:5, Rm 12:3, Rm 15:16, Rm 15:18, 1Co 1:1, 1Co 9:1, Ep 3:2, Ep 3:7, Ep 3:8, Ph 1:17, Col 1:25, Col 4:11, 1Tm 3:16, 2P 1:1
2:9 Ac 15:7, Ac 15:13, Ac 15:22-29, Ga 2:2, Ga 2:6, Ga 2:12-14, Mt 16:18, Ep 2:20, Ap 3:12, Ap 21:14-20, Rm 1:5, Rm 12:3, Rm 12:5, Rm 12:6, Rm 15:15, 1Co 15:10, Ep 3:8, Col 1:29, 1P 4:10-11, 2Co 8:4, 1Jn 1:3, Ac 15:23-30
Réciproques : Ex 24:4, 1R 7:21, 2R 10:15, Esd 10:19, Pr 9:1, Mt 10:3, Mc 3:18, Lc 6:15, Jn 1:42, Ac 1:13, Ac 3:1, Ac 4:36, Ac 8:14, Ac 9:27, Ac 12:17, Ac 13:1, Ac 13:2, Ac 15:25, Ac 21:18, Ac 26:17, 1Co 1:12, Ga 2:7, Ep 3:2, 1Tm 2:7, 1Tm 3:15, Jc 1:1, Jc 1:26
2:10 Ac 11:29-30, Ac 24:17, Rm 15:25-27, 1Co 16:1-2, 2Co 8:1-2, He 13:16, Jc 2:15-16, 1Jn 3:17
Réciproques : Lv 25:35, Est 9:22, Jb 31:16, Ps 41:1, Mt 6:2, Mt 26:11, Jn 12:6, Jn 13:29, 2Co 8:4, Ga 2:6
2:11 Ac 15:30-35, Ga 2:5, 2Co 5:16, 2Co 11:5, 2Co 11:21-28, 2Co 12:11, 1Tm 5:20, Jud 1:3, Ex 32:21-22, Nb 20:12, Jr 1:17, Jon 1:3, Jon 4:3-4, Jon 4:9, Mt 16:17-18, Mt 16:23, Ac 15:37-39, Ac 23:1-5, Jc 3:2, 1Jn 1:8-10
Réciproques : Gn 20:2, Ex 23:2, Lv 19:17, 1S 27:10, 2Ch 26:18, Ne 5:7, Jb 21:31, Jb 27:5, Jb 34:4, Ps 141:5, Pr 9:8, Pr 28:23, Pr 29:25, Ec 4:10, Ez 3:21, Mc 12:14, Lc 17:3, Jn 9:22, Jn 18:25, Ac 14:26, Ga 2:6, Ga 2:14, Ga 2:17, Ga 6:1, 1Tm 5:1
2:12 Ga 2:9, Ac 21:18-25, Ac 10:28, Ac 11:3, Ep 2:15, Ep 2:19-22, Ep 3:6, Es 65:5, Lc 15:2, 1Th 5:22, Pr 29:25, Es 57:11, Mt 26:69-75
Réciproques : Gn 12:13, Gn 20:2, 1S 21:2, 2R 10:29, Ec 10:1, Lc 5:38, Jn 7:13, Ac 10:15, Ac 11:2, Ac 12:17, Ac 15:1, Ac 15:13, Ac 21:24, Rm 14:2, 1Co 5:11, 1Co 9:21, Ga 2:14, Ga 2:18, Col 2:16, Jc 1:1
2:13 Gn 12:11-13, Gn 26:6-7, Gn 27:24, Ec 7:20, Ec 10:1, 1Co 5:6, 1Co 8:9, 1Co 15:33, Jb 15:12, 1Co 12:2, Ep 4:14, He 13:9
Réciproques : Gn 12:13, 2S 16:19, 2R 10:29, Pr 10:9, Es 57:11, Jn 7:13, Ac 4:36, Ac 9:27, Ac 10:15, Ac 13:1, Ac 15:1, Ga 2:1, Ga 2:14, Col 2:16, He 12:15
2:14 Ps 15:2, Ps 58:1, Ps 84:11, Pr 2:7, Pr 10:9, Ga 2:5, Rm 14:14, 1Tm 4:3-5, He 9:10, Ga 2:11, Lv 19:17, Ps 141:5, Pr 27:5-6, 1Tm 5:20, Ga 2:12-13, Ac 10:28, Ac 11:3-18, Ga 2:3, Ga 6:12, Ac 15:10-11, Ac 15:19-21, Ac 15:24, Ac 15:28, Ac 15:29
Réciproques : 1R 15:13, Pr 28:18, Rm 3:30, 2Co 11:29, Ga 3:1, Ga 4:12, Ga 4:16, Ph 3:18, 2Jn 1:1, 2Jn 1:4, 3Jn 1:4

Notes de la Bible Annotée Neuchâtel

A savoir : les notes ne font PAS partie du texte biblique. Plus d'informations
Galates 2
  • 2.6 Et quant à ceux qui sont les plus considérés, quels qu'ils aient jamais été, il n'importe point, car Dieu n'a point égard à l'apparence de l'homme ; en effet ceux qui sont les plus considérés ne m'ont rien opposé ; Paul vient de dire de quelle manière il maintient la vérité vis-à-vis des faux frères. "Quant aux apôtres eux-mêmes les plus considérés (Grec :"considérés comme étant quelque chose"de grand) pour quelque estimés qu'ils soient ou qu'ils méritent d'être, peu importe, je conserve toute mon indépendance à leur égard, par la simple raison que Dieu n'a pas égard à l'apparence (Grec :"au visage") de l'homme."
    - Personne, pas même Pierre, Jean, ni Jacques, ne jouit d'une faveur spéciale de Dieu, de telle sorte que Dieu soit dépendant de lui et qu'on puisse dire : ce qui ne vient pas de lui est sans valeur. Pierre n'est pas plus grand devant Dieu qu'un autre et, dans la balance divine, il ne pèse pas plus que Paul. Pierre a suivi Jésus depuis le Jourdain jusqu'en Golgotha ; il n'en résulte pas que Dieu doive tout accomplir par lui et ne puisse choisir Paul pour instrument...L'apôtre s'exprime sur ce ton tranchant, parce qu'il combat des gens qui, par leur attachement à l'homme, lui attribuent en propre l'honneur qui lui est seulement prêté par Dieu. Il demande qu'on ne fasse pas d'un apôtre, fût-ce de Pierre, plus qu'un homme.
    Luther disait : Ma personne importe peu ; Dieu saura bien créer dix docteurs Martin Paul dit de même de Pierre, Jacques et Jean : "Quels qu'ils aient été, il n'importe point." Schlatter.
    Et eux, en toute humilité partageaient son sentiment, puisqu'il peut ajouter : ils ne m'ont rien imposé ou (Grec :) "communiqué de plus, ajouté," quant à la doctrine ou à l'exercice de l'apostolat. Il faut remarquer du reste que ces paroles un peu rudes ne s'adressaient pas aux apôtres, mais aux faux docteurs qui usaient et abusaient de leur nom pour s'opposer à Paul.
  • 2.8 (car celui qui a agi efficacement dans Pierre pour l'apostolat parmi les circoncis, a aussi agi efficacement en moi pour l'apostolat parmi les païens), Et c'est en cela même, dans cette "démonstration d'esprit et de puissance" que les apôtres de Jérusalem durent nécessairement reconnaître le sceau de Dieu sur le ministère de Paul. Du reste, ces deux champs de travail assignés ici à Pierre et à Paul, n'étaient point délimités d'une manière absolue ; les premiers païens furent amenés à l'Evangile par Pierre, (Actes 10) et Paul, dans tous ses voyages missionnaires, prêchait d'abord dans les synagogues.
    Mais il reste vrai que dès sa conversion, (Actes 9.15) et plus tard encore, (Actes 22.17-21) Paul avait reçu pour mission spéciale l'évangélisation des païens, ce qui fut en effet l'œuvre de sa vie. Cette mission, venant directement du Seigneur, ne pouvait pas être méconnue de ses frères dans l'apostolat.
  • 2.9 et ayant reconnu la grâce qui m'avait été donnée, Jacques et Céphas et Jean, qui sont considérés comme des colonnes, me donnèrent à moi et à Barnabas la main d'association ; afin que nous allassions, nous, vers les païens, et eux vers les circoncis ; Pierre. (Comparer Jean 1.42 ; Matthieu 16.18)
    Grec : "Les mains droites de communion." Tous, en leur donnant la main d'association, les reconnurent solennellement comme étant leurs compagnons d'œuvre et travaillant dans la même communion fraternelle, qui procède de l'union de chaque membre avec le Sauveur. (Comparer Actes 15) Le récit de Luc se trouve ainsi complété par ces paroles de Paul.
    Si les apôtres eux-mêmes mettaient tant d'importance à être reconnus par leurs condisciples dans la communion de l'Eglise, combien plus les autres serviteurs de Dieu doivent-ils y tenir, dans l'intérêt de l'unité et de la charité ! S'isoler, se fractionner à l'infini, ne vouloir que des églises et oublier l'Eglise, n'est point un fruit de l'Esprit de Dieu.
  • 2.10 nous recommandant seulement de nous souvenir des pauvres ; ce qu'aussi j'ai eu soin de faire. Plusieurs passages de ses lettres montrent, en effet, avec quel soin Paul remplissait cette recommandation de l'Eglise. Ce devoir lui était dicté du reste par sa charité. (Voir Actes 11.30 ; Romains 15.25 ; 1Corinthiens 16.1-4 ; 2Corinthiens 8 ; 2Corinthiens 9)
    Le soin des pauvres, des malades, de tous les êtres souffrants, fut, dès l'origine, non seulement un fruit de l'amour chrétien, mais un lien puissant entre les Eglises judéo-chrétiennes et celles qui sortaient du paganisme. Ce moyen, constamment joint à la prédication de l'Evangile, sera, de nos jours encore, le plus puissant pour ramener à Jésus-Christ une génération qui s'éloigne de lui.
  • 2.11 Mais lorsque Céphas vint à Antioche, je lui résistai en face, parce qu'il méritait d'être repris. 11 à 21 Paul résiste à Céphas.
    Antioche de Syrie, siège d'une Eglise nombreuse, composée en grande partie de païens convertis. (Comparer Actes 13.1 et suivants) Paul était retourné à Antioche après le concile de Jérusalem. (Actes 15.33-35) L'époque où Pierre y vint n'est pas indiquée, mais il est probable que ce fut plus tard, pendant un séjour que Paul fit à Antioche entre son second et son troisième voyage missionnaire (Actes 18.22,23, notes.)
    On peut traduire plus exactement : "Parce qu'il était blâmé, accusé," ou même "condamné," sans doute par des chrétiens d'Antioche que sa conduite scandalisait. Les versets suivants montrent à quel sujet. Paul raconte cet événement pour convaincre d'autant mieux les Galates de l'indépendance de son apostolat, et de l'importance qu'ils devaient attacher à la doctrine fondamentale de la justification par la foi seule. Ce récit complète celui qui précède et forme l'introduction la plus naturelle à la partie de l'épître qui va exposer de nouveau la grande doctrine en question.
  • 2.12 Car avant l'arrivée de quelques-uns venus de la part de Jacques, il mangeait avec les païens ; mais quand ils furent arrivés, il se tenait à l'écart et s'esquivait, craignant ceux de la circoncision. Mangeait avec les chrétiens convertis du paganisme, c'est-à-dire vivait en communion avec eux. (Luc 15.2) C'est cette liberté qui choquait les chrétiens judaïsants, (Actes 11.3) et cela surtout parce que, dans leurs repas et leur alimentation, les païens n'observaient pas les dispositions de la loi mosaïque et de la tradition juive. (Comparer Lévitique 11 ; Actes 15.20,28,29 ; Marc 7.1 et suivants)
    Il n'est point dit dans quel but ces quelques-uns venaient (de Jérusalem à Antioche) de la part de Jacques ; il est douteux qu'ils fussent chargés par cet apôtre d'agir dans un esprit judaïsant ; car, bien que lui-même observât la loi, il avait positivement reconnu le ministère de Paul parmi les païens. (verset 9 ; comparez Actes 15.13 et suivants)
    Quoi qu'il en soit, c'est sous l'influence de ces personnes, venues de la Judée, que Pierre s'esquivait et se tenait à l'écart momentanément et affectait un judaïsme qui, sous l'autorité et par l'exemple d'un si grand apôtre, pouvait exercer au sein de l'Eglise une influence pernicieuse sur la doctrine même. Le verset verset 13 en fournit la preuve. Le motif d'une telle conduite, indiqué verset 12, était tout à fait en harmonie avec le caractère de ce disciple : Pierre fut entraîné par cette crainte des hommes qui avait naguère causé son reniement.
  • 2.13 Et les autres Juifs aussi dissimulèrent avec lui ; de sorte que Barnabas même se laissa entraîner à leur dissimulation. Grec : "Et les autres Juifs usèrent d'hypocrisie avec lui, en sorte que Barnabas fut entraîné dans leur hypocrisie."
    Il ne faut rien retrancher de la force de ces expressions, car, tout en aggravant la faute de Pierre, elles réfutent à l'avance les conséquences erronées qu'on pourrait tirer, et qu'on a souvent essayé en effet de déduire de cette faute. "Où est, a-t-on dit, l'unité de doctrine dans les apôtres ? Où est leur autorité absolue dans les vérités du salut ? Voici deux des plus grands apôtres en flagrante contradiction sur le point le plus important de la doctrine."
    Il n'y a rien dans ce récit qui donne lieu à ces conclusions, ni qui rende nécessaires les hypothèses auxquelles on a eu recours pour l'expliquer, ni qui justifie une théorie de l'inspiration d'après laquelle les écrits seuls des auteurs sacrés auraient été inspirés et non leur personne et leur enseignement oral.
    En effet, c'est à Pierre lui-même que fut révélée d'abord la grande vérité du salut des païens par la foi sans les œuvres de la loi. (Actes 10) Devenu le premier héraut de cette vérité, et, à cause de cela, accusé par les chrétiens judaïsants de Jérusalem, il se justifie devant tous, s'appuyant de la révélation expresse de Dieu et du don du Saint-Esprit accordé aux païens convertis. (Actes 11) Enfin la question est solennellement portée par Paul et Barnabas devant les apôtres et l'Eglise de Jérusalem, (Actes 15) et c'est Pierre qui, le premier, prend la parole et défend avec énergie la liberté chrétienne de ceux que Dieu a appelés à la foi du sein du paganisme. "Maintenaient donc, conclut-il, pourquoi tentezvous Dieu en voulant imposer aux disciples un joug que ni nos pères ni nous n'avons pu porter ? Mais nous croyons que nous serons sauvés par la grâce du Seigneur Jésus-Christ, de même qu'eux." (Actes 15.10,11)
    Bientôt après, Pierre vient à Antioche...A-t-il changé de conviction ? Non, puisque sa conduite judaïsante est déclarée une hypocrisie. Enseigne-t-il une doctrine contraire à celle de Paul sur la loi et sur la grâce ? Nullement, pas plus qu'il ne professait une théorie de la trahison lorsqu'il renia son Maître dans la cour de Caïphe. Ici, comme alors, il commet une faute, un péché, et par la même faiblesse de son cœur : la crainte des hommes, ainsi que Paul le déclare positivement. (Actes 15.12)
    En principe, les deux apôtres sont parfaitement d'accord, ils professent la même vérité ; mais dans la conduite, Pierre est un moment inconséquent à cette doctrine. Il succombe à une tentation vers laquelle inclinait son caractère naturel, et Paul l'en reprend : voilà tout le sens de cet événement. Or, nul dans l'Eglise, même en admettant complètement l'autorité apostolique, n'a jamais songé à revendiquer pour les apôtres l'impeccabilité. (Comparer Actes 15.39 ; 23.3 et suivants)
    UN SEUL a eu le droit de dire : "Qui de vous me convaincra de péché ?" Au reste, Pierre pouvait d'autant plus facilement se faire illusion sur la portée et les conséquences de sa faiblesse en cette occasion, que les observances de la loi étaient alors encore religieusement gardées par tous les chrétiens de la Palestine, et que Paul lui-même ne se faisait pas le moindre scrupule de s'y soumettre lorsque les circonstances lui garantissaient que la doctrine du salut par grâce n'en recevrait aucun dommage. (Comparer versets 3-5, note, et surtout Actes 21.20 et suivants, note.)
    Enfin, tout porte à croire que Pierre reconnut son erreur, et ainsi il ne fut pas moins admirable dans son humilité, que Paul dans son zèle énergique pour la vérité : souffrir la répréhension est plus difficile encore que de la faire. Et voilà l'homme dont on a voulu faire le prince des apôtres et le premier des papes ! Ce pape aurait donc été moins infaillible que ses successeurs. Il est vrai que pour se mettre à l'aise on a commencé par accréditer l'invention qu'il ne s'agit point, dans ce chapitre, de l'apôtre Pierre, mais de quelque disciple portant le même nom !
  • 2.14 Mais quand je vis qu'ils ne marchaient pas de droit pied, selon la vérité de l'Evangile, je dis à Céphas, en présence de tous : Si toi qui es Juif, vis à la manière des païens, et non à la manière des Juifs, pourquoi obliges-tu les païens à judaïser ? Avant l'arrivée des judaïsants, Pierre, bien que Juif de naissance, vivait à la manière des païens convertis, c'est-à-dire, qu'il mangeait avec eux (verset 12) et ne s'astreignait plus aux prescriptions de la loi. Dieu lui-même l'avait conduit dans cette voie (Actes 10) et telle avait été dès lors, on peut le supposer, sa pratique habituelle.
    Mais, depuis que les envoyés de Jacques sont à Antioche, il se met à observer rigoureusement la loi : c'était proclamer que cette observation était nécessaire au salut, et obliger, moralement, par l'autorité de son exemple, les chrétiens d'Antioche, sortis du paganisme, à judaïser. Tel est le reproche de Paul. Après l'avoir exprimé, il le motive, dans les versets suivants, par l'exposition de la doctrine qu'il s'agissait de préserver intacte.