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Galates 3:19-29 (Annotée Neuchâtel)

19 Pourquoi donc la loi ? Elle a été ajoutée à cause des transgressions, jusqu'à ce que vînt la postérité, à qui la promesse avait été faite ; elle fut promulguée par des anges, par l'entremise d'un médiateur. 20 Or, le médiateur ne l'est pas d'un seul, mais Dieu est un seul. 21 La loi donc est-elle contraire aux promesses de Dieu ? Loin de là ! car s'il eût été donné une loi qui pût vivifier, la justice viendrait réellement de la loi ; 22 mais l'Ecriture a tout renfermé sous le péché, afin que ce qui avait été promis fût donné, par la foi en Jésus-Christ, à ceux qui croient. 23 Or avant que la foi vînt, nous étions enfermés sous la garde de la loi, en vue de la foi qui devait être révélée. 24 Ainsi la loi a été notre conducteur pour nous amener à Christ, afin que nous fussions justifiés par la foi. 25 Mais la foi étant venue, nous ne sommes plus sous ce conducteur ; 26 car vous êtes tous fils de Dieu par la foi en Jésus-Christ. 27 Car vous tous qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu Christ. 28 Il n'y a plus ni Juif ni Grec ; il n'y a plus ni esclave ni libre ; il n'y a plus ni homme ni femme ; car tous vous êtes un en Jésus-Christ. 29 Or, si vous êtes à Christ, vous êtes donc la postérité d'Abraham, héritiers selon la promesse.

Références croisées

3:19 Rm 3:1-2, Rm 7:7-13, Ga 3:21-24, Dt 4:8-9, Ps 147:19-20, Lc 16:31, Jn 5:45-47, Jn 15:22, Rm 2:13, Rm 3:19-20, Rm 4:15, Rm 5:20-21, Rm 7:7-13, 1Tm 1:8-9, Ga 3:16, Ga 3:25, Ga 4:1-4, Dt 33:2, Ac 7:53, He 2:2, He 2:5, Ex 20:19-22, Ex 24:1-12, Ex 34:27-35, Lv 15:32, Dt 5:5, Dt 5:22-33, Dt 9:13-20, Dt 9:25-29, Dt 18:15-19, Ps 106:23, Jn 1:17, Ac 7:38
Réciproques : Ex 19:24, Ex 24:3, Dt 18:18, Es 41:8, Jn 7:19, Ac 6:14, Ga 3:23, Ga 4:3, He 8:6
3:20 Jb 9:33, Ac 12:20, 1Tm 2:5, Ga 3:17, Gn 15:18, Gn 17:1-2, Dt 6:4, Rm 3:29
Réciproques : Ex 24:3, Dt 18:18, Rm 3:30, He 8:6, Jc 2:19
3:21 Mt 5:17-20, Rm 3:31, Rm 7:7-13, Ga 2:17, Rm 3:4, Rm 3:6, Ga 2:19, Ga 2:21, Rm 3:20, Rm 3:21-22, Rm 9:31, Rm 10:3-6, Ph 3:6-9, He 11:7
Réciproques : Dt 5:25, Ps 19:8, Es 42:21, Lc 10:26, Ac 13:39, Rm 7:13, Rm 8:3, 1Co 6:15, 2Co 3:6, Ga 3:17, Ga 3:19, Ga 5:17, Ph 3:9, 1Tm 1:8, He 8:7, He 9:9, He 12:14
3:22 Ga 3:8-10, Ga 3:23, Ps 143:2, Rm 3:9-20, Rm 3:23, Rm 5:12, Rm 5:20, Rm 11:32, Ga 3:14, Ga 3:17, Ga 3:29, Rm 4:11-16, Rm 5:20-21, 2Tm 1:1, He 6:13-17, He 9:15, 2P 1:4, 2P 3:13, 1Jn 2:25, 1Jn 5:11-13, Mc 16:16, Jn 3:15-18, Jn 3:36, Jn 5:24, Jn 6:40, Jn 11:25-26, Jn 12:46, Jn 20:31, Ac 16:31, Rm 10:9, 1Jn 3:23-24, 1Jn 5:13
Réciproques : Ex 19:24, Nb 35:32, Dt 5:25, 1S 26:8, 1R 8:46, Jb 15:14, Ez 18:4, Mt 3:14, Mt 7:11, Lc 10:26, Ac 10:43, Ac 20:21, Ac 24:25, Rm 2:12, Rm 3:19, Rm 3:27, Rm 4:2, Rm 4:16, Rm 9:17, 2Co 1:20, Ga 2:16, Ga 4:30, Ep 2:3, Ep 2:8, Ph 3:9, Jc 2:23, Jc 3:2
3:23 Ga 3:19, Ga 3:24, Ga 3:25, Ga 4:1-4, He 12:2, Ga 4:4-5, Ga 4:21, Ga 5:18, Rm 3:19, Rm 6:14-15, 1Co 9:20-21, Lc 10:23-24, He 11:13, He 11:39, He 11:40, 1P 1:11-12
Réciproques : 1S 26:8, Ac 6:14, Rm 7:6, 1Co 12:13, 2Co 3:13, Ga 2:4, Ga 3:22, Ga 4:3
3:24 Ga 3:25, Ga 2:19, Ga 4:2-3, Mt 5:17-18, Ac 13:38-39, Rm 3:20-22, Rm 7:7-9, Rm 7:24, Rm 7:25, Rm 10:4, Col 2:17, He 7:18-19, He 9:8-16, He 10:1-14, Ga 2:16, Ac 13:39
Réciproques : Mt 19:20, Jn 5:46, Jn 8:17, Rm 3:28, 1Co 6:11, 2Co 3:13, Ga 3:23, Ga 4:21
3:25 Ga 3:23, Ga 4:1-6, Rm 6:14, Rm 7:4, He 7:11-19, He 8:3-13, He 10:15-18
Réciproques : Rm 3:29, Rm 5:1, Ga 3:19, Ga 3:24, Ga 4:3, Ga 5:1
3:26 Ga 4:5-6, Jn 1:12-13, Jn 20:17, Rm 8:14-17, 2Co 6:18, Ep 1:5, Ep 5:1, Ph 2:15, He 2:10-15, 1Jn 3:1-2, Ap 21:7
Réciproques : Dt 14:1, Dt 32:6, Ps 22:30, Ps 87:5, Es 11:6, Es 43:6, Es 45:11, Es 60:9, Es 64:8, Jr 3:19, Ac 11:18, Ac 16:31, Rm 4:9, Rm 9:8, Rm 9:26, 1Co 10:17, Ga 3:7, Ga 3:18, Ga 4:7, Ep 2:19, Ep 3:6, Ep 4:5, Ep 4:6, Col 2:10, 1Tm 6:2
3:27 Mt 28:19-20, Mc 16:15-16, Ac 2:38, Ac 8:36-38, Ac 9:18, Ac 16:15, Ac 16:31-33, Rm 6:3-4, 1Co 12:13, Col 2:10-12, 1P 3:21, Jb 29:14, Es 61:10, Lc 15:22, Rm 3:22, Rm 13:14, Ep 4:24, Col 3:10
Réciproques : Ex 28:2, Ex 39:27, Lv 8:7, Jg 6:34, 2Ch 6:41, Ps 132:16, Es 11:6, Es 45:25, Ez 42:14, Za 3:4, Mt 3:9, Mt 3:11, Mt 3:14, Mt 22:11, Ac 10:48, Ac 11:18, Ac 22:16, 1Co 15:53, Ga 3:16, Col 2:12, Ap 12:1
3:28 Ga 5:6, Rm 1:16, Rm 2:9-10, Rm 3:29-30, Rm 4:11-12, Rm 9:24, Rm 10:12-15, 1Co 7:19, 1Co 12:13, Ep 3:5-10, Col 3:11, 1Co 7:14, Jn 10:16, Jn 11:52, Jn 17:20-21, 1Co 12:12, Ep 2:13-22, Ep 4:4, Ep 4:15, Ep 4:16
Réciproques : Gn 7:9, Gn 12:3, Gn 17:4, Gn 17:10, Gn 22:18, Ex 12:48, Ex 12:49, Ex 35:25, Lv 3:6, Lv 4:28, Lv 12:7, Nb 15:15, Nb 27:1, Nb 27:6, Nb 27:7, Nb 30:15, Nb 35:15, Dt 23:1, Dt 29:11, Js 17:4, Jg 4:4, Es 6:13, Es 49:18, Es 60:4, Ez 17:23, Ez 47:22, Jl 2:28, Jl 2:29, Za 3:4, Za 8:13, Za 9:7, Mt 3:11, Mt 8:11, Mc 7:26, Lc 3:8, Jn 12:20, Jn 17:23, Ac 2:18, Ac 5:14, Ac 8:12, Ac 10:11, Ac 10:35, Ac 14:1, Ac 15:9, Ac 16:13, Ac 19:10, Rm 3:22, Rm 8:1, 1Co 7:21, 1Co 11:11, 2Co 5:17, Ga 3:29, Ep 2:14, Ep 6:8, Col 2:2, He 7:4, Ap 13:16
3:29 Ga 5:24, 1Co 3:23, 1Co 15:23, 2Co 10:7, Ga 3:7, Ga 3:16, Ga 3:28, Ga 4:22-31, Gn 21:10-12, Rm 4:12, Rm 4:16-21, Rm 9:7-8, He 11:18, Ga 4:7, Ga 4:28, Rm 4:13-14, Rm 8:17, 1Co 3:22, Ep 3:6, Tt 3:7, He 1:14, He 6:17, He 11:7, Jc 2:5, Ap 21:7
Réciproques : Gn 17:4, Gn 17:21, Gn 22:18, Gn 25:5, Dt 5:31, Ps 47:9, Ps 115:12, Es 6:13, Es 27:6, Es 37:31, Es 49:18, Es 49:21, Es 60:4, Es 64:8, Es 65:23, Ez 47:22, Za 8:13, Mt 8:11, Mc 9:41, Lc 1:33, Lc 3:8, Lc 19:9, Jn 8:39, Ac 3:25, Rm 4:11, Rm 11:18, 1Co 10:1, Ga 3:9, Ga 3:14, Ga 3:18, Ga 3:22, Ga 6:16, Col 3:11, He 2:16, He 7:4, 1Jn 3:1

Notes de la Bible Annotée Neuchâtel

A savoir : les notes ne font PAS partie du texte biblique. Plus d'informations
Galates 3
  • 3.19 Pourquoi donc la loi ? Elle a été ajoutée à cause des transgressions, jusqu'à ce que vînt la postérité, à qui la promesse avait été faite ; elle fut promulguée par des anges, par l'entremise d'un médiateur. Les Juifs devaient nécessairement opposer à l'apôtre l'objection qu'il prévient ici : Puisque le salut est par grâce, fondé uniquement sur la promesse de Dieu et reçu par la foi sans les œuvres de la loi, pourquoi cette loi sainte donnée avec tant d'éclat, qui remplit une si immense place dans la vie du peuple d'Israël ? (Voyez la même question Romains 3.31)
    La réponse de l'apôtre est conforme à tous les enseignements de l'Ecriture sur le but de la loi : Elle a été ajoutée à cause des transgressions, c'est-à-dire, d'une part, pour donner au transgresseur la conscience humiliante de son péché, faire abonder en lui le péché, le porter par là à soupirer après la rédemption, et ainsi le ramener à la "promesse ;" (Romains 3.20 ; 5.20 ; 7.13) d'autre part, pour empêcher, ne fût-ce que par la crainte du châtiment, les plus grossières manifestations de la corruption. (versets 23,24)
    C'est-à-dire Christ, la vraie postérité. (Comparer verset 16, note.)
    L'Ancien Testament ne mentionne pas la présence ou le ministère des anges dans la promulgation de la loi sur le Sinaï, à moins qu'il ne s'agisse de "l'ange de l'alliance" ou "de l'ange de la face de l'Éternel." Dieu parlait lui-même à Moïse. Mais cette idée, introduite dans la théologie juive par la traduction grecque du passage Deutéronome 33.2 (qui rend saints par anges), fut dès lors généralement reçue.
    - Paul et le Nouveau Testament l'adoptent (Actes 7.53 ; Hébreux 2.2) en conformité avec cette notion biblique que le Dieu souverain ne se communique pas directement aux hommes. (Exode 33.20-23 ; Jean 1.18)
    - Quant au médiateur de la loi, il ne peut être que Moïse, et nullement, comme le veulent Calvin et d'autres, le Fils de Dieu, ce qui serait en contradiction avec le raisonnement de l'apôtre au verset suivants
    - Mais quelle est l'intention de l'apôtre en rappelant ces circonstances de la promulgation de la loi ? Les uns pensent qu'il veut en relever la dignité ; les autres, qu'il veut en faire sentir l'infériorité relativement à la nouvelle alliance. Ce fut le peuple lui-même qui alors demanda avec instance la médiation de Moïse, ne pouvant supporter la présence ni la parole directe de l'Éternel, (Exode 20.18,19 ; Deutéronome 5.5) preuve nouvelle que ce n'est pas la loi qui réconcilie le pécheur avec le Dieu saint. (verset 21)
    "Le peuple ne pouvait pas même entendre la loi : comment eûtelle pu le rendre juste ?" Luther.
  • 3.20 Or, le médiateur ne l'est pas d'un seul, mais Dieu est un seul. Aux paroles qui précèdent (verset 19) et qui forment avec celles qui suivent (verset 21) l'ensemble le plus clair, Paul ajoute ici une remarque incidente, très obscure par sa brièveté même.
    Peu de versets de l'Ecriture ont autant occupé les commentateurs. Il serait inutile de citer leurs interprétations, infiniment diverses.
    Voici la traduction littérale, d'après laquelle chaque lecteur pourra s'efforcer de trouver à ces paroles le sens qui rentre le mieux dans l'ensemble de la pensée de l'apôtre : "Or le médiateur n'est pas d'un, mais Dieu est un."
    A propos du médiateur qu'il vient de nommer, l'apôtre pose ce principe bien connu, qu'un médiateur ne l'est jamais d'un seul homme, d'une seule partie, mais de deux, qui sont divisées, et qu'il s'agit de rapprocher, de réconcilier. Tel était Moïse, entre Dieu et le peuple ; mais seulement pour un temps ; car l'économie de la loi est transitoire puisqu'elle suppose deux volontés unies par un médiateur et qu'elle reçoit de l'une des parties contractantes, le peuple d'Israël, son caractère temporaire et limité ; tandis que Dieu, qui est un seul Dieu, absolu, indépendant, a donné la promesse de grâce à Abraham (versets 15-18) librement, sans médiateur, sans conditions, sans aucun contrat, et la promesse reçoit de ce fait un caractère permanent et universel ; elle est immuable et unique comme son auteur.
    Dieu a bien voulu ensuite admettre la médiation de Moïse ; mais quand la promesse sera accomplie, (verset 19) la médiation de Moïse pourra cesser, son ministère par la loi ayant atteint son but. Ainsi donc la loi n'est pas contraire aux promesses de Dieu. (verset 21) Le même Dieu qui a donné les promesses a donné aussi la loi qui devait y préparer son peuple, et il reste toujours un, toujours le même dans ses desseins.
    - Tel est à peu près le sens sur lequel s'accordent les meilleurs exégètes. Il peut se compléter par cette remarque de J.-F. von Meyer : "Dieu est un, c'est-à-dire qu'il ne souffre point d'opposition ; c'est pourquoi nous devons, comme enfants de Dieu, parvenir à l'unité divine par un Médiateur plus grand que Moïse, (Hébreux 8.6 ; 1Timothée 2.5 ; Romains 9.5) et alors notre séparation d'avec Dieu (qui a donné la promesse sans médiateur) disparaîtra." (Comparer versets 26-28)
    Il faut mentionner encore l'opinion de ceux qui, comme Calvin, entendent ici par le médiateur non pas Moïse, mais Jésus-Christ, et interprètent notre passage ainsi : "Ce médiateur ne l'est pas d'un seul peuple (les Juifs), il l'est aussi des païens ; mais Dieu est un seul Dieu qui réconcilie les uns et les autres avec soi, qui a donné aussi bien la promesse de grâce que la loi."
    Ce sens n'est pas du tout en harmonie avec l'ensemble du raisonnement de Paul dans ces versets.
  • 3.21 La loi donc est-elle contraire aux promesses de Dieu ? Loin de là ! car s'il eût été donné une loi qui pût vivifier, la justice viendrait réellement de la loi ; Et alors la promesse serait anéantie, (Romains 4.14) Dieu se contredirait, il ne serait plus un, (verset 20) il y aurait deux voies opposées de salut et deux postérités d'Abraham, l'une par la promesse, l'autre par la loi ; (verset 15, note) et les faux docteurs seraient fondés à s'opposer à la doctrine de Paul. Mais...(verset 22)
  • 3.22 mais l'Ecriture a tout renfermé sous le péché, afin que ce qui avait été promis fût donné, par la foi en Jésus-Christ, à ceux qui croient. Grec : "Afin que la promesse qui est de par la foi de Jésus-Christ, fût donnée aux croyants." Ainsi la loi, bien loin de pouvoir vivifier, (verset 21) n'a fait qu'enfermer tous les hommes sous le péché, (comparez Romains 11.32) leur en a fait sentir les chaînes et l'esclavage, sans leur laisser le plus léger espoir de se délivrer par eux-mêmes, (verset 12, note) afin qu'ils se sentissent pressés de recourir, par la foi, à la promesse et à celui qui l'a accomplie, Jésus-Christ. (Romains 1.17 ; 3.22)
    - L'apôtre ne dit pas ici : la loi, mais l'Ecriture, parce que tout l'Ancien Testament concourait au même but, manifester le péché, à l'exception de la promesse faite à Abraham, puis réitérée et confirmée par la parole des prophètes. Mais la promesse ouvrait aux regards de l'homme une tout autre voie de salut. (verset 8, note.)
  • 3.23 Or avant que la foi vînt, nous étions enfermés sous la garde de la loi, en vue de la foi qui devait être révélée. Grec : "Nous étions enfermés, gardés sous la loi, (verset 22) pour la foi qui devait être révélée."
    Par la foi, l'apôtre entend ici l'objet de la foi, tout l'Evangile. En effet, il ne faut pas oublier qu'avant la venue de cette foi, sous l'ancienne alliance, la foi considérée en elle-même, la foi subjective et personnelle existait déjà.
    L'apôtre nous le dit luimême d'Abraham, (Galates 3.6 ; Romains 4.1 et suivants) de David. (Romains 4.6 et suivants) L'épître aux Hébreux dit d'une multitude de croyants : "Tous ceux-là sont morts en la foi" aux promesses, et ont été justifiés par cette foi. (Hébreux 11) Mais tout le peuple, et même ces croyants, en une grande mesure, n'étaient pas moins gardés sous la loi, par laquelle Dieu faisait leur éducation pour un meilleur avenir. (verset 24) Bien plus, ce rapport de la loi et de la grâce dure encore, et durera toujours, selon le degré de développement où se trouvent les hommes.
    "Saint Paul entend, par la venue de la foi, le temps où Christ devait venir ; mais toi, tu dois l'appliquer tout aussi bien à l'œuvre que la loi et la grâce opèrent en chaque croyant. Car ce qui est arrivé dans l'histoire lorsque Christ est venu, arrive encore journellement en chaque chrétien qui se convertit : la loi tombe avec ses terreurs ; la liberté, la vie éternelle sont mises en lumière." Luther.
  • 3.25 Mais la foi étant venue, nous ne sommes plus sous ce conducteur ; Le mot rendu ici par conducteur, et que l'on pourrait traduire plus complètement par conducteur d'enfants (Grec : "pédagogue"), désignait, chez les anciens, des esclaves chargés de surveiller les enfants, de les conduire chez les maîtres, etc. Image très juste de la loi, selon le but que lui assigne l'apôtre. (versets 23-25)
    Ce ministère de la loi, pour amener les hommes à Christ, n'a jamais cessé ; car si Paul ajoute : nous ne sommes plus sous ce pédagogue, c'est en parlant de ceux pour qui véritablement la foi est venue.
    Il est toujours, même sous l'Evangile, des multitudes qui n'en sont point encore là, pour qui la foi n'est pas venue, qui, au contraire, se trouvent, comme les Israélites de l'ancienne alliance, à l'état d'enfants, (Galates 4.1,2) en qui doit s'accomplir encore le ministère de la loi pour les amener à Christ. Toutes les phases successives de l'histoire du règne de Dieu se reproduisent simultanément, à chaque époque, dans les divers états d'âme.
    "Sous cette image d'un pédagogue, dit Luther, l'apôtre nous montre clairement comment nous devons employer la loi ; car, de même que le pédagogue conduit les enfants, les punit, les attriste, non dans l'intention que cette discipline dure toujours, mais afin que plus tard ils jouissent des biens de leur père d'autant plus librement et avec joie, ainsi nous devons savoir que si la loi effraie et contriste les âmes c'est afin de les préparer à Christ et à la liberté spirituelle qui doit suivre."
  • 3.26 car vous êtes tous fils de Dieu par la foi en Jésus-Christ. Grec : "Car tous, vous êtes fils de Dieu, en Christ Jésus, par la foi."
    Tous, tant Juifs que païens, en sorte que ni les uns ni les autres ne sont plus sous le pédagogue : pourquoi donc vous, Juifs, voudriezvous y ramener vos frères convertis du paganisme ? En s'adressant de nouveau directement à ses lecteurs, tandis que jusqu'ici il n'avait parlé que des Juifs, il leur applique tout ce qu'il vient de dire et en tire les conclusions. (versets 26-29)
    Si l'apôtre appelle encore fils de Dieu des chrétiens auxquels il vient de faire de tels reproches, (verset 1 et suivants) c'est dans la supposition exprimée au verset suivant, et pour autant qu'ils ne sont point déchus de la foi en Jésus-Christ, malgré leurs erreurs.
  • 3.27 Car vous tous qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu Christ. Paul affectionne cette image si juste et si frappante : revêtir. (Voir 1Corinthiens 15.53,54 ; Ephésiens 4.24 ; Colossiens 3.10 ; comparez 2Corinthiens 5.2-4)
    Revêtir Christ, c'est devenir tellement un avec lui, que sa justice nous enveloppe tout entiers, et que sa vie soit notre vie : en sorte que Dieu ne nous voie plus, nous, pécheurs, mais son Fils en nous et nous en lui. Cela seul donne à l'âme l'assurance et la paix pour paraître un jour devant le Saint et le Juste.
    - "Mais comment peut-il dire que tous ceux qui ont été baptisés ont revêtu Christ, puisqu'il s'en faut tant que le baptême soit efficace en tous ? Ne parait-il pas absurde d'unir ainsi la grâce du Saint-Esprit à un signe extérieur ? Je réponds : Paul parle des sacrements de deux manières différentes : s'il a affaire à des hypocrites qui se glorifient de vaines cérémonies, il prêche le vide et le néant de ces choses extérieures, et il attaque vigoureusement cette fausse confiance. Pourquoi ? parce qu'alors il regarde, non à l'institution divine, mais à l'abus des impies qui la corrompent. Tandis que lorsqu'il s'adresse à des croyants qui usent des symboles comme ils le doivent, il joint aux signes la vérité qu'ils représentent. Pourquoi ? Parce que Dieu ne nous montre pas dans les sacrements une pompe trompeuse, mais il nous communique en même temps la chose même que le symbole représente. Dès lors, selon l'institution de Dieu, la réalité est unie aux signes. Si quelqu'un objecte que, par le péché des hommes, le sacrement peut n'être plus en réalité ce qu'il représente, la réponse est facile : les impies ne sauraient ôter aux sacrements leur nature, ni leur efficace, quoique eux-mêmes n'en retirent aucun fruit. Les sacrements offrent aux bons comme aux méchants la grâce de Dieu, et ce n'est pas pour tromper qu'ils promettent la grâce du SaintEsprit : les fidèles reçoivent ce qui est offert ; les impies, en le repoussant, le rendent inutile quant à eux, mais ils ne peuvent empêcher ni Dieu d'être fidèle, ni la signification des sacrements d'être vraie et réelle. Ainsi l'apôtre ne transporte pas au signe ce qui n'est propre qu'à Dieu, et cependant il constate la force des sacrements, afin que nul ne les prenne pour de vains et froids spectacles." Calvin.
    (Comparer sur la doctrine du baptême Romains 6.3-11)
    En insistant sur la réalité et l'efficace de cette institution du baptême (et de la cène) pour n'en pas faire "un vain et froid spectacle," il faut se souvenir que Paul ne lui attribue cette profonde signification que pour des hommes qui, avant de recevoir le baptême, avaient été amenés, par la prédication de l'Evangile, à la connaissance du Sauveur, à la foi en lui ; sans cela on tombe dans l'erreur opposée, on fait du baptême et de la puissance de régénération qui lui est attribuée une œuvre magique, un opus operatum, transférant à l'acte en lui-même ce qui ne peut être qu'une œuvre de la puissance et de la grâce de Dieu, et que la foi seule peut s'approprier.
  • 3.28 II n'y a plus ni Juif ni Grec ; il n'y a plus ni esclave ni libre ; il n'y a plus ni homme ni femme ; car tous vous êtes un en Jésus-Christ. Toutes ces différences de nationalité (juive ou païenne), de rang social, de sexe, sont effacées pour ceux qui, par la foi et la régénération, sont devenus un avec Jésus-Christ, et sont transformés par lui à sa ressemblance. (verset 27)
  • 3.29 Or, si vous êtes à Christ, vous êtes donc la postérité d'Abraham, héritiers selon la promesse. C'est là la conclusion de tout ce que l'apôtre a prouvé, (versets 15-28) c'est un regard qu'il jette en arrière sur sa démonstration : les faux docteurs prétendaient que ceux-là seuls étaient la postérité d'Abraham, qui, entrant par la circoncision dans l'alliance ancienne, observaient toutes les prescriptions temporaires de la loi.
    Paul a montré que, dans ce cas, il y aurait plus d'une postérité d'Abraham, puisque la promesse, qui certainement en a créé une, a été donnée longtemps avant la loi. (Vers 15-18.) Il a prouvé ensuite par le but de la loi, qu'elle ne changeait rien aux dispositions que Dieu avait prises par la promesse, puisque la loi n'était qu'un moyen préparatoire, éducateur, pour amener à Christ, en qui n'existent plus de différences. (versets 19-28)
    Il n'y a donc qu'une seule postérité d'Abraham, celle de la promesse, parfaitement accomplie en JésusChrist. (verset 29)