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Genèse 14:17-20 (Annotée Neuchâtel)

   17 Et comme Abram revenait après avoir battu Kédorlaomer et les rois qui étaient avec lui, le roi de Sodome alla au-devant de lui dans la vallée de Savé ; c'est la vallée du Roi. 18 Et Melchisédek, roi de Salem, apporta du pain et du vin ; il était sacrificateur du Dieu Très-Haut ; 19 et il bénit Abram et dit : Béni soit Abram par le Dieu Très-Haut qui a fondé les cieux et la terre, 20 et béni soit le Dieu Très-Haut qui a livré tes ennemis entre tes mains ! Et Abram lui donna la dîme de tout.

Références croisées

14:17 Jg 11:34, 1S 18:6, Pr 14:20, Pr 19:4, He 7:1, 2S 18:18
Réciproques : Ex 18:7, Nb 22:36, Nb 31:13, Dt 23:4
14:18 Ps 76:2, He 7:1-2, Mt 26:26-29, Ga 6:10, Ps 110:4, He 5:6, He 5:10, He 6:20, He 7:1, He 7:3, He 7:10-22, Rt 3:10, 2S 2:5, Ps 7:17, Ps 50:14, Ps 57:2, Mi 6:6, Ac 7:48, Ac 16:17
Réciproques : Gn 41:45, Gn 47:22, Ex 2:16, Lv 9:22, Nb 18:28, Dt 23:4, Js 10:1, Jg 8:5, 2S 5:6, Pr 3:9, Dn 3:26, Za 6:13, Lc 24:44, Lc 24:50
14:19 Gn 27:4, Gn 27:25-29, Gn 47:7, Gn 47:10, Gn 48:9-16, Gn 49:28, Nb 6:23-27, Mc 10:16, He 7:6-7, Rt 3:10, 2S 2:5, Ep 1:3, Ep 1:6, Mi 6:6, Ac 16:17, Gn 14:22, Ps 24:1, Ps 50:10, Ps 115:16, Mt 11:25, Lc 10:21
Réciproques : Gn 24:60, Ex 39:43, Dt 10:14, Js 22:6, Jg 5:24, Jg 17:2, 1S 2:20, 1S 15:13, 2S 6:18, 2S 19:39, 1Ch 16:2, 1Ch 29:11, 2Ch 31:8, Ps 115:15, Dn 5:23, Lc 2:34, Ac 17:24, Ep 4:6, He 5:6
14:20 Gn 9:26, Gn 24:27, Ps 68:19, Ps 72:17-19, Ps 144:1, Ep 1:3, 1P 1:3-4, Js 10:42, Ps 44:3, Gn 28:22, Lv 27:30-32, Nb 28:26, Dt 12:17, Dt 14:23, Dt 14:28, 2Ch 31:5-6, 2Ch 31:12, Ne 10:37, Ne 13:12, Am 4:4, Ml 3:8, Ml 3:10, Lc 18:12, Rm 15:16, He 7:4-9
Réciproques : Gn 14:22, Ex 18:10, Nb 6:23, Nb 31:28, Dt 2:33, Dt 7:2, 2S 18:28, 1R 1:48, 1Ch 6:28, 2Ch 13:16, 2Ch 31:8, Dn 2:20, Lc 1:68, 2Co 1:3, He 7:6, He 7:9

Notes de la Bible Annotée Neuchâtel

A savoir : les notes ne font PAS partie du texte biblique. Plus d'informations
Genèse 14
  • 14.17 17-20 Rencontre avec Melchisédek
    Alla au-devant de lui : pour le remercier et le prier de lui rendre les prisonniers (verset 21).
    Vallée de Savé : vallée de la Plaine.
    C'est la vallée du Roi. Ce nom ne reparaît que dans 2Samuel 18.18, où nous lisons qu'Absalom se fit ériger un monument dans la vallée du Roi. On ne sait où est cette vallée. Josèphe rapporte sans doute que ce monument était à deux stades de Jérusalem; d'après cela, la vallée du Roi pourrait être la vallée du Cédron. Mais le nom de vallée de la Plaine ne convient pas à cet étroit vallon, et le monument dont parle Josèphe était probablement faussement désigné comme celui d'Absalom. Les propriétés de ce prince étaient en Ephraïm (2Samuel 13.23). Aucun indice ne pouvant nous éclairer sur la situation de la vallée de Savé, ce sera peut-être la position de la ville de Salem qui la déterminera (verset 18).
  • 14.18 Melchisédek : roi de justice. Ce personnage, à la fois roi et prêtre, selon l'ancienne coutume phénicienne, communiquait à son peuple les ordres de Dieu et offrait à Dieu les sacrifices et les prières du peuple. Les commentateurs juifs et les rabbins ont fait bien des suppositions sur ce personnage mystérieux que nous ne rencontrons qu'ici et dont nous ne connaissons ni l'origine ni l'histoire subséquente.
    Les uns ont vu en lui un ange du ciel; d'autres, le patriarche Sem, qui, d'après la chronologie de la Genèse, doit avoir survécu de trente-cinq ans à Abraham lui-même. D'après notre récit, nous voyons simplement en Melchisédek l'un des derniers représentants de la croyance monothéiste primitive qu'il partage encore avec Abraham. En effet le Dieu Très-Haut qu'il adore est reconnu par Abraham comme un seul et même Dieu avec celui qu'Abraham adore sous le nom de Jéhova (verset 22). C'est comme un représentant vénérable de cet ancien ordre de choses qu'Abraham, l'initiateur de la nouvelle économie, lui paie la dîme. Le sacerdoce qu'il exerçait, il le tenait de sa piété personnelle; et c'est sous ce l'apport que l'épître aux Hébreux le compare à Jésus, qui, lui aussi, n'était pas sacrificateur par droit d'hérédité, mais par la puissance de la vie indissoluble qui était en lui (Hébreux 7.16). De plus, dans Psaumes 110.1-4, il est présenté comme le type du Messie, en ce qu'il réunissait les deux charges de la royauté et de la sacrificature, qui restèrent strictement séparées par la loi durant tout le cours de l'ancienne alliance.
    Salem. Ce nom, qui dérive de schalôm, paix, signifie ville de paix. On a pensé qu'il désignait ici une ville de Salim, située sur la frontière nord de la Samarie, non loin de la vallée du Jourdain. Au temps de Jérôme (5 ième siècle après J-C), on prétendait encore montrer dans cette ville le palais de Melchisédek. Mais il est peu probable que le roi de Sodome soit allé, au-devant d'Abraham si loin au Nord, et si le Dan du verset 14 est celui des sources du Jourdain, Abraham ne peut être revenu par la vallée de ce fleuve, qui est presque impraticable en plusieurs endroits. Salem doit donc être cherchée sur le plateau, et vers le sud du pays, dans une contrée qui ne soit pas aussi éloignée de l'ancienne Sodome. Or nul endroit ne répond mieux à ces exigences que Jérusalem qui est appelée Salem dans Psaumes 76.3 et où, au temps de la conquête (Josué 10.1), régnait encore un roi dont le nom a de grands rapports de sens et de forme avec celui de Melchisédek, Adonitsédek (seigneur de justice).
    Cette ville était sur le chemin que devait suivre Abraham en revenant de Dan à Hébron; c'était là que Lot devait le quitter pour rentrer dans la plaine du Jourdain; et c'était là aussi que le roi de Sodome devait aller l'attendre s'il désirait le voir au passage. Salem est probablement le plus ancien nom de cette ville. Il signifie paix, sécurité, parce que sa position la rendait presque imprenable (2Samuel 5.6). Les Jébusiens lui donnèrent le nom de leur tribu, celui de Jébus, que David changea en celui de Jérusalem, possession de paix. La vallée du Roi était sans doute une plaine voisine de cette ville.
    Dieu Très-Haut, en hébreu : El-Eliôn. Ce nom, qui se retrouve Psaumes 57.3; 78.35, etc., est le même que Elioun, qui, d'après Eusèbe, désignait chez les Phéniciens le dieu suprême, celui qui a donné l'être à Uranus et à Gaïa (le ciel et la terre). C'est bien le dieu unique, et non pas seulement un dieu supérieur aux autres, que Melchisédek adore sous ce nom, puisque Abraham peut l'identifier avec Jéhova (verset 22).
  • 14.19 19-20 Comme toujours dans les formules de bénédiction, le langage prend la forme du parallélisme poétique. D'abord (verset 19), Melchisédek souhaite à Abraham les bénédictions divines; puis (verset 20) il remonte à la source de ces bénédictions et bénit Dieu de ce qu'il a accordé la victoire à Abraham.
    Qui a fondé les cieux et la terre. Le mot traduit par fonder est le même (kana) qui a été expliqué 4.1. On traduit quelquefois par possesseur; mais ce sens n'est que, dérivé.
    A l'ouïe de cette bénédiction, Abraham reconnaît en celui qui la prononce un prêtre du vrai Dieu; et aussitôt il lui offre, à ce titre, et par là à Dieu lui-même, la dîme de tout le butin.