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Hébreux 1:1-3 (Annotée Neuchâtel)

   1 Dieu ayant autrefois parlé aux pères, à plusieurs reprises et en plusieurs manières, par les prophètes, nous a parlé en ces derniers jours par le Fils, 2 qu'il a établi héritier de toutes choses, par lequel aussi il a fait l'univers, 3 et qui, étant le rayonnement de sa gloire, et l'empreinte de son être, et soutenant toutes choses par la parole de sa puissance, après avoir fait la purification des péchés, s'est assis à la droite de la Majesté, dans les lieux élevés ;

Références croisées

1:1 Gn 3:15, Gn 6:3, Gn 6:13-22, Gn 8:15-19, Gn 9:1-17, Gn 12:1-3, Gn 26:2-5, Gn 28:12-15, Gn 32:24-30, Gn 46:2-4, Ex 3:1-22, Lc 24:27, Lc 24:44, Ac 28:23, 1P 1:10-12, 2P 1:20-21, Nb 12:6-8, Jl 2:28, Lc 1:55, Lc 1:72, Jn 7:22, Ac 13:32
Réciproques : Gn 15:1, Gn 20:7, Lv 15:1, Dt 18:15, 1S 3:21, Jb 33:15, Ct 2:3, Jr 2:1, Jr 13:1, Jr 18:2, Dn 2:28, Dn 8:2, Dn 9:10, Mt 13:35, Mt 13:37, Mt 17:5, Mt 21:37, Mc 1:1, Mc 12:2, Mc 12:6, Jn 1:34, Ac 3:22, Rm 11:2, He 2:1
1:2 Gn 49:1, Nb 24:14, Dt 4:30, Dt 18:15, Dt 31:29, Es 2:2, Jr 30:24, Jr 48:47, Ez 38:16, Dn 2:28, Dn 10:14, Os 3:5, Mi 4:1, Ac 2:17, Ga 4:4, Ep 1:10, 2P 3:3, Jud 1:18, He 1:5, He 1:8, He 2:3, He 5:8, He 7:3, Mt 3:17, Mt 17:5, Mt 26:63, Mc 1:1, Mc 12:6, Jn 1:14, Jn 1:17, Jn 1:18, Jn 3:16, Jn 15:15, Rm 1:4, He 2:8-9, Ps 2:6-9, Es 9:6-7, Es 53:10-12, Mt 21:38, Mt 28:18, Jn 3:25, Jn 13:3, Jn 16:15, Jn 17:2, Ac 10:36, Rm 8:17, 1Co 8:6, 1Co 15:25-27, Ep 1:20-23, Ph 2:9-11, Col 1:17-18, Pr 8:22-31, Es 44:24, Es 45:12, Es 45:18, Jn 1:3, 1Co 8:6, Ep 3:9, Col 1:16-17
Réciproques : Gn 1:1, Gn 25:5, Dt 16:1, Dt 16:6, Jb 38:4, Ps 8:6, Ps 93:1, Pr 8:27, Es 42:5, Es 60:2, Es 66:2, Jr 27:5, Jr 32:17, Jr 51:15, Mt 12:42, Mt 16:16, Mt 21:37, Lc 1:32, Lc 20:14, Jn 1:10, Jn 1:34, Jn 3:35, Jn 9:35, Jn 13:32, Jn 14:28, Ac 2:33, Ac 3:22, Ac 17:24, 1Co 11:12, 2Co 8:9, He 2:1, He 3:3, He 3:4, He 3:6, He 4:14, He 7:28, He 9:26, He 11:3, 1P 1:20, 1P 4:19, 1Jn 2:18, Ap 4:11
1:3 Jn 1:14, Jn 14:9-10, 2Co 4:6, 2Co 4:4, Col 1:15-16, Ps 75:3, Jn 1:4, Col 1:17, Ap 4:11, Ec 8:4, Rm 1:16, 2Co 4:7, He 7:27, He 9:12-14, He 9:16, He 9:26, Jn 1:29, 1Jn 1:7, 1Jn 3:5, He 4:14, He 8:1, He 10:12, He 12:2, Ps 110:1, Mt 22:24, Mc 16:19, Lc 20:42-43, Ac 2:33, Ac 7:56, Rm 8:34, Ep 1:20-22, Col 3:1, 1P 1:21, 1P 3:22, Ap 3:21, 1Ch 29:11, Jb 37:22, Mi 5:4, 2P 1:16, Jud 1:25
Réciproques : Gn 5:1, Ex 30:10, Ex 39:30, Lv 4:19, Lv 4:20, Lv 4:31, Lv 4:35, Lv 14:6, Lv 15:15, Lv 16:17, Nb 12:8, Dt 4:15, Dt 16:6, Jg 13:20, 1S 2:8, 1R 10:18, 1Ch 16:30, Ne 9:6, Ps 33:9, Ps 45:2, Ps 45:3, Ps 68:18, Ps 93:1, Ps 96:6, Ps 96:10, Es 40:5, Es 40:18, Es 46:5, Es 52:13, Es 60:2, Es 66:2, Jr 11:11, Jr 30:21, Jr 32:17, Jr 51:15, Ez 8:4, Mt 22:44, Mt 25:33, Mt 26:64, Mc 1:41, Mc 14:62, Lc 10:11, Lc 22:69, Lc 24:51, Jn 1:3, Jn 1:10, Jn 5:17, Jn 8:19, Jn 12:41, Jn 12:45, Jn 13:32, Jn 14:7, Jn 14:28, Jn 16:5, Jn 17:5, Jn 17:11, Ac 7:2, Ac 7:55, Ac 17:28, Rm 10:6, 1Co 8:6, 1Co 11:12, Ga 4:5, Ep 3:9, Ph 2:6, 1Tm 3:16, He 1:13, He 4:10, He 6:20, He 7:26, He 9:14, He 9:24, Jc 2:1, 1P 4:19, 2P 1:3, Ap 1:18

Notes de la Bible Annotée Neuchâtel

A savoir : les notes ne font PAS partie du texte biblique. Plus d'informations
Hébreux 1
  • 1.1 Dieu ayant autrefois parlé aux pères, à plusieurs reprises et en plusieurs manières, par les prophètes, nous a parlé en ces derniers jours par le Fils,
    Notre épître s'ouvre par l'affirmation du grand fait de la révélation, sur lequel reposait la foi des fidèles de l'ancienne comme de la nouvelle Alliance.
    Dieu a parlé. Cet exorde rappelle le prologue de l'évangile de Jean ; mais au lieu de prendre son point de départ dans les profondeurs de l'éternité et de nous présenter d'emblée "la Parole qui était au commencement avec Dieu," l'auteur de l'épître aux Hébreux se place sur le terrain de l'histoire et envisage la Parole divine telle qu'elle s'est manifestée dans les prophètes et dans le Fils. C'est ce que porte littéralement le grec : la Parole divine pénètre ses organes, habite en eux, et ne les emploie pas comme des instruments passifs.
    Dieu a parlé par les prophètes à plusieurs reprises et en plusieurs manières. Ces deux termes indiquent, le premier, que la révélation de l'Ancien Testament a eu un caractère morcelé, et s'est produite en des occasions multiples, pendant des siècles ; le second qu'elle a présenté une grande variété, soit dans les modes de communication, (Nombres 12.6-8) soit dans sa teneur (loi, prophétie, promesses, menaces), soit dans son appropriation au développement d'Israël et dans son perfectionnement graduel.
    Cette variété est une richesse ; elle donne à l'Ancien Testament une grande valeur pédagogique, mais elle fait aussi son infériorité : fragmentaire et progressive, la révélation de l'ancienne Alliance est incomplète ; la révélation une et définitive n'a été donnée que dans le Fils ou dans un Fils ; l'article manque en grec, soit parce que le mot fils est assimilé à un nom propre, soit parce que l'organe de la révélation est présenté comme un être qui a la qualité de fils et qui possède les attributs énumérés dans Hébreux 1.2 et suivants
    Enfin, l'auteur fait ressortir que la parole adressée aux pères a retenti autrefois, dans une période close depuis quatre siècles par l'apparition du dernier prophète, Malachie ; tandis que la révélation dont le Fils est le porteur nous est accordée en ces derniers jours, ou plus exactement, selon le vrai texte (tous les majuscules), à la fin de ces jours : on désignait ainsi, d'après la formule usitée chez les prophètes, le temps qui devait s'écouler entre la première venue du Christ et son glorieux retour, attendu comme prochain. (Comparer 1Corinthiens 10.11) On ne pouvait ouvrir l'épître par une pensée plus propre à faire impression sur ces Hébreux dont la foi chancelante hésitait entre les deux économies, entre Moïse et le Fils de Dieu.
  • 1.2 qu'il a établi héritier de toutes choses, par lequel aussi il a fait l'univers, Le Fils est héritier (Matthieu 21.38) ce terme exprime d'une part la subordination du Fils au Père, son entière dépendance de Dieu, de qui il reçoit l'héritage ; et, d'autre part, son absolue souveraineté, puisque toutes choses lui appartiennent comme sa légitime propriété. Dieu l'a établi héritier de toutes choses, quand, après son incarnation, ses souffrances, sa mort, sa résurrection, il l'a reçu dans la gloire et mis en possession du règne qu'il venait de fonder. (Hébreux 2.7,8 ; Psaumes 2.8 ; Philippiens 2.9-11)
    Plusieurs exégètes (Lünemann, Reuss, von Soden) pensent que Dieu a établi le Fils héritier, avant de "créer par lui les siècles."
    Etablir héritier serait dit du décret éternel par lequel Dieu conféra ce droit au Fils, et non de l'investiture par laquelle le Fils entra en possession effective de l'héritage. L'héritier (Galates 4.1 ; Romains 8.17) peut ne l'être qu'en espérance, et, d'après Hébreux 2.8, Christ n'est point encore entré en possession complète de l'héritage. Cependant la première explication est préférable, puisque cette investiture suit et confirme la mission que le Fils a remplie comme organe de Dieu. (Hébreux 1.1) Pour les conséquences qu'on peut tirer de ce passage sur la marche de la pensée apostolique, voir J. Bovon, Theol. du N. T., II, p. 397. C'est en vertu de ce droit du Sauveur que s'accomplissent tous les progrès de son règne jusqu'à ce que Dieu soit "tout en tous."
    Grec : "Les siècles," terme que l'on peut prendre dans le sens qu'il a proprement en grec : les périodes de l'histoire. (Weiss.) Mais la plupart des interprètes, se fondant sur l'emploi de ce mot dans Hébreux 11.3, le considèrent comme un hébraïsme qui signifie l'univers, "le monde," «toutes choses.» (Hébreux 1.3 ; comparez : Jean 1.3,10, note ; Colossiens 1.15,16)
    - La domination du Fils sur toutes choses est la confirmation de droits qui lui appartiennent en vertu du rôle qu'il a joué dans la création de l'univers. C'est ce qu'implique l'expression : par lequel aussi.
  • 1.3 et qui, étant le rayonnement de sa gloire, et l'empreinte de son être, et soutenant toutes choses par la parole de sa puissance, après avoir fait la purification des péchés, s'est assis à la droite de la Majesté, dans les lieux élevés ; Ces deux images sont destinées à nous faire comprendre le rapport du Fils avec le Père, autant du moins qu'un profond mystère peut être compris. "Dieu est lumière." (Jean 1.5) Or, la lumière a son rayonnement qui nous la fait percevoir. Tel est pour nous le Fils dans sa relation avec le Père, en lui parviennent jusqu'à nous les rayons de la gloire de Dieu, c'est-à-dire, l'éclat de ses perfections, de sa majesté (Comparer Jean 1.14)
    Mais Christ, être personnel, n'est pas une simple émanation de Dieu : la seconde image précise et complète la première. Christ est l'empreinte (grec le caractère) de celui qu'il révèle : comme l'empreinte d'un sceau montre jusque dans les moindres détails le sceau lui-même, ainsi Christ porte tous les traits de la nature du Père, il les reproduit, il en est la "forme" parfaite. (Philippiens 2.6) il lui ressemble "comme la monnaie ressemble à la matrice du coin duquel elle a été frappée." Calvin.
    Christ n'est donc pas seulement le révélateur de Dieu, il en est la révélation, la manifestation réelle et complète ; celui qui l'a vu a vu le Père. L'Ecriture épuise tous les termes du langage humain pour exprimer cette vérité. (Voir, entre autres passages, les suivants : Matthieu 11.27, 1.1,18 ; 14.9 ; 16.15 ; 2Corinthiens 4.4,6 ; Colossiens 1.15)
    - Mais de quoi avons-nous en Jésus-Christ l'empreinte ou le caractère ? De l'hypostase de Dieu, porte le grec. Ce mot a pris plus tard, dans le langage théologique, le sens de personne, mais ici il est pris plutôt dans son sens ancien de substance. Il désigne l'être de Dieu, ce qu'il est en lui même.
    Grec : Portant toutes choses par la parole de sa puissance.
    Porter signifie maintenir dans l'existence après avoir créé. Pour Dieu, ces deux actes n'en font qu'un. La conservation du monde est une création continue, elle est ici attribuée au Fils de Dieu aussi bien que la première création. (Hébreux 1.2) Sa puissance est, suivant les uns, la puissance de Dieu (comme sa gloire, son être) ; suivant les autres, la puissance de Christ. La parole est l'expression de la pensée. Proférée par Dieu, elle est toujours suivie d'effet ; il dit, et la chose a son être.
    - Il faut remarquer que, d'après notre auteur, le Fils emploie la parole comme un moyen pour porter toutes choses, tandis que, dans la conception du quatrième évangile, il est lui même la Parole par laquelle toutes choses ont été faites. (Jean 1.1-3,14) Le terme traduit par parole n'est du reste pas le même dans les deux écrits.
    - Après avoir montré ce que le Fils est dans son rapport avec Dieu et dans sa relation avec l'univers créé, notre auteur mentionne l'œuvre que Jésus a accomplie sur la terre, puis il revient à son point de départ (Hébreux 1.2) en décrivant le triomphe du Christ dans les cieux.
    Un seul mot résume toute l'œuvre de notre rédemption : par le sacrifice de la croix, le Christ a fait la purification des péchés. (Hébreux 2.17) Cette pensée sera abondamment développée ci-après.
    - Le texte reçu porte : "De nos péchés," ce pronom est omis dans Sin., B. A, D, etc. Il porte encore : par lui-même, c'est-à-dire par le sacrifice de lui-même, expression qui manque dans Sin., B. A, et paraît être une très ancienne glose.
    L'élévation de Christ à la droite de la Majesté divine n'est pas seulement destinée à glorifier le Sauveur après ses humiliations et ses souffrances ; elle lui permet de continuer son œuvre de Médiateur. Participant à la gloire et à la puissance de Dieu, il protège son Eglise, lui obtient les grâces et les délivrances dont elle a besoin, et triomphe de tous ceux qui s'opposent à lui. (Comparer Psaumes 110.1 ; Matthieu 22.42-46 ; 26.64 ; Ephésiens 1.20 ; Colossiens 3.1)