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Hébreux 10:7-18 (Annotée Neuchâtel)

7 Alors j'ai dit : Voici, je viens (dans le rouleau du livre il est écrit de moi), pour faire, ô Dieu ! ta volonté. 8 Disant auparavant : Sacrifices et offrandes, holocaustes et oblations pour le péché (choses qui sont offertes selon la loi), tu n'en as pas voulu et n'y as point pris plaisir, 9 il a dit alors : Voici, je viens pour faire ta volonté. Il abolit le premier pour établir le second. 10 C'est par cette volonté que nous sommes sanctifiés, par l'offrande du corps de Jésus-Christ, une fois pour toutes.
   11 Et tandis que tout sacrificateur se tient chaque jour debout, faisant le service, et offrant souvent les mêmes sacrifices, qui ne peuvent jamais ôter les péchés, 12 lui, après avoir offert un seul sacrifice pour les péchés, s'est assis pour toujours à la droite de Dieu, 13 attendant désormais jusqu'à ce que ses ennemis soient mis pour marchepied de ses pieds. 14 Car par une seule offrande il a amené à la perfection pour toujours ceux qui sont sanctifiés. 15 Or l'Esprit-Saint aussi nous en rend témoignage ; car après avoir dit : 16 Voici l'Alliance que je ferai avec eux après ces jours-là, le Seigneur dit : Je mettrai mes lois dans leur cœur, et je les écrirai dans leur entendement ; 17 et je ne me souviendrai plus de leurs péchés ni de leurs iniquités. 18 Or, là où il y a rémission des péchés et des iniquités, il n'y a plus d'offrande pour le péché.

Références croisées

10:7 He 10:9-10, Pr 8:31, Jn 4:34, Jn 5:30, Jn 6:38, Gn 3:15
Réciproques : Ps 40:7, Ez 2:9, Mt 6:10, Lc 22:42, Jn 9:31, Ph 2:8, He 10:5
10:8 Réciproques : Lv 1:3, Jr 3:16, Ez 45:23, Rm 10:4, Col 2:14, He 10:4
10:9 He 9:11-14, He 7:18-19, He 8:7-13, He 12:27-28
Réciproques : Jr 3:16, Ga 1:4, Col 2:14, He 8:3, He 9:12, He 10:7
10:10 He 2:11, He 13:12, Za 13:1, Jn 17:19, Jn 19:34, 1Co 1:30, 1Co 6:11, 1Jn 5:6, He 10:5, He 10:12, He 10:14, He 10:20, He 9:12, He 9:26, He 9:28
Réciproques : Ex 40:13, Lv 4:20, Lv 9:2, Lv 15:14, Lv 16:14, Lv 23:12, Lv 23:28, Nb 28:11, Nb 29:2, Jb 42:8, Es 53:5, Za 3:9, Ac 26:18, Rm 7:4, Rm 8:34, 1Co 1:2, Ga 1:4, Ep 5:2, Ep 5:26, Col 1:22, He 9:23, He 9:25, He 10:7
10:11 He 7:27, Ex 29:38-39, Nb 28:3, Nb 28:24, Nb 29:6, Ez 45:4, Dn 8:11, Dn 9:21, Dn 9:27, Dn 11:31, Dn 12:11, Lc 1:9-10, He 10:4, Ps 50:8-13, Es 1:11
Réciproques : Ex 29:36, Lv 1:5, Lv 8:34, Ne 10:33, Ac 13:39, 1Co 15:3, Ep 5:2, He 1:14, He 5:1, He 7:26, He 9:9, He 10:1, He 11:40
10:12 He 1:3, He 8:1, He 9:12, Ac 2:33-34, Rm 8:34, Col 3:1
Réciproques : Lv 4:31, Lv 8:34, Lv 15:14, Nb 29:13, Ps 110:1, Za 6:12, Za 6:13, Mt 22:44, Mc 12:36, Mc 16:19, Rm 4:25, Rm 6:9, 1Co 15:3, 1Co 15:25, 1Co 15:27, Ep 1:20, Ep 5:2, Col 1:14, He 1:13, He 4:10, He 4:14, He 9:26, He 10:10, 1P 3:22
10:13 He 1:13, Ps 110:1, Dn 2:44, Mt 22:44, Mc 12:36, Lc 20:43, Ac 2:35, 1Co 15:25
Réciproques : Gn 49:8, Es 1:24, Za 6:13, Mc 16:19, Lc 19:27, Rm 6:9
10:14 He 10:1, He 7:19, He 7:25, He 9:10, He 9:14, He 2:11, He 6:13-14, He 13:12, Ac 20:32, Ac 26:13, Rm 15:16, 1Co 1:2, Ep 5:26, Jud 1:1
Réciproques : Ex 12:7, Lv 4:31, Lv 8:28, Lv 15:14, Lv 16:34, Lv 23:28, Es 53:5, Dn 9:24, Ac 26:18, Rm 8:3, Rm 10:4, Col 1:28, He 10:10, He 10:18, He 12:2
10:15 He 2:3-4, He 3:7, He 9:8, 2S 23:2, Ne 9:30, Jn 15:26, Ac 28:25, 1P 1:11-12, 2P 1:21, Ap 2:7, Ap 2:11, Ap 2:17, Ap 2:29, Ap 3:6, Ap 3:13, Ap 3:22, Ap 19:10
Réciproques : Jn 14:26, Rm 3:31, Ga 3:25, Ga 4:24
10:16 He 8:8-12, Jr 31:33-34, Rm 11:27
Réciproques : Dt 27:3, Esd 7:27, Ps 25:7, Ps 119:16, Ps 119:167, Pr 3:3, Es 51:7, Es 59:21, Jr 31:31, Dn 9:27, Mt 22:37, Jn 6:45, Rm 3:31, 2Co 3:3, 1Th 4:9, He 8:10, He 8:12
10:17 He 10:17
Réciproques : Ps 119:16, Es 43:25, Jr 31:31, Jr 31:34, Jr 50:20, Ez 29:16, Mt 22:37, Ep 1:7, He 8:8, He 8:10, He 8:12, He 10:2
10:18 He 10:2, He 10:14
Réciproques : Gn 3:24, Jr 31:34, Jr 50:20, Ep 1:7

Notes de la Bible Annotée Neuchâtel

A savoir : les notes ne font PAS partie du texte biblique. Plus d'informations
Hébreux 10
  • 10.7 Alors j'ai dit : Voici, je viens (dans le rouleau du livre il est écrit de moi), pour faire, ô Dieu ! ta volonté. Christ, le vrai sacrificateur de lui même, est opposé à tous les sacrifices. Dans le Psaume cité, (Psaumes 40.7-9) parle un homme qui s'offre librement à Dieu pour faire la volonté de Dieu : Voici, je viens !
    Le psalmiste lui-même reconnaît l'insuffisance de tous les sacrifices pour le péché : Tu n'y prends point plaisir, dit-il à Dieu, lorsqu'ils ne sont qu'un acte cérémoniel ; ce que tu veux, c'est l'obéissance, et c'est pourquoi "tu m'as ouvert les oreilles," tu m'as rendu attentif et obéissant. (Comparer Esaïe 50.5, où ces mots ont le même sens.)
    D'autres traduisent : "tu m'as percé les oreilles," et voient dans ces mots une allusion à l'usage de percer l'oreille à l'esclave qui voulait, lieu d'accepter sa liberté, se consacrer pour toujours à son maître. (Exode 21 ; 5,6)
    Le psalmiste en conclut qu'il doit consacrer à Dieu sa vie dans une sainte obéissance : Alors j'ai dit, voici je viens, je viens moi-même, et non en mettant des victimes à ma place, car c'est là ce que tu requiers en ta loi ; dans le rouleau du livre, c'est-à-dire dans la loi écrite sur des bandes de parchemin enroulées sur une baguette, (le terme grec désigne proprement le bouton qui terminait cette baguette et, par extension, le rouleau entier) il est écrit pour moi "il m'est prescrit," ou, comme l'entend ici notre auteur en appliquant la parole au Messie, il est écrit de moi, il est annoncé que tels seraient mon obéissance et mon dévouement, "mon Dieu, j'ai pris plaisir à faire ta volonté, et ta loi est au dedans de mes entrailles."
    Cette vue toute spirituelle du sacrifice était celle des hommes éclairés de l'Ancien Testament. (Comparer Psaumes 50.7-15 ; Psaumes 51.18 et suivants ; Esaïe 1.11 ; Jérémie 6.20 ; 7.21-23 ; Osée 6.6 ; Amos 5.21 et suivants ; Michée 6.6-8 ; 1Samuel 15.22)
    Mais de la part du psalmiste, comme de tout pécheur, le sacrifice de soi-même à Dieu est imparfait, entaché de souillures qui le rendent inacceptable aux yeux de Dieu et font qu'il ne peut s'effectuer complètement. Il devait être parfaitement accompli par un représentant de notre humanité, qui pratiquât toute la loi de Dieu et lui offrit le sacrifice entier de sa volonté.
    Christ a réalisé cette obéissance sans défaut : c'est pour cela qu'il est entré dans le monde, dans sa bouche l'éternel principe moral, exprimé par le Psaume, a son entière vérité. Dès lors encore, ce principe peut devenir aussi une vérité pour tous ceux qui deviennent un avec Jésus-Christ par une foi vivante.
    - La traduction grecque des Septante dont se servait l'auteur, au lieu des mots du Psaume : "Tu m'as ouvert les oreilles," porte ceux-ci : Tu m'as formé un corps.
    Que ce soit le texte original des Septante, ou que ce soit une variante qui doive son origine à une faute de copiste (les critiques sont divisés sur cette question, parce qu'en effet quelques anciens manuscrits des Septante portent : "Tu m'as formé les oreilles"), notre auteur cite ici comme toujours la version qu'il avait sous les yeux, sans en corriger les fautes d'après l'hébreu. (Voir l'Introduction)
    Calvin remarque à ce sujet : "Les apôtres n'ont pas été si scrupuleux à réciter les propres mots, moyennant qu'ils se gardassent de faussement abuser de l'Ecriture à leur profit."
  • 10.9 il a dit alors : Voici, je viens pour faire ta volonté. Il abolit le premier pour établir le second. Les versets Hébreux 10.8,9 répètent, en l'abrégeant et en l'expliquant, la citation renfermée à Hébreux 10.5-7.
    Le grand fait que proclament les paroles divines est si important aux yeux de l'auteur, qu'il éprouve le besoin d'y insister pour arriver à cette conclusion : il abolit le premier, c'est à dire les sacrifices et les offrandes, et il établit le second, savoir son propre sacrifice, (Hébreux 10.10) auquel l'écriture donne ici, comme partout, le caractère d'une parfaite obéissance. (Comparer Philippiens 2.8, note.)
  • 10.10 C'est par cette volonté que nous sommes sanctifiés, par l'offrande du corps de Jésus-Christ, une fois pour toutes. La cause efficiente qui nous sanctifie, nous purifie du péché luimême et de toutes ses suites, c'est la volonté de Dieu (Hébreux 10.9) parfaitement accomplie par Jésus-Christ.
    Mais le point culminant de cet accomplissement, le comble de l'obéissance du Sauveur, c'est l'offrande de son corps, son sacrifice sur la croix. Ce n'est pas pour lui-même, en effet, que Jésus Christ accomplit ainsi la volonté de Dieu ; il était venu dans le monde afin de l'accomplir au sein de notre humanité rebelle, et pour notre humanité.
    Chaque individu de cette humanité qui s'unit à Christ par une foi vivante devient par là même participant des fruits de cette obéissance, comme s'il l'avait lui-même offerte à Dieu. Bien plus, il entre réellement dans cette obéissance en se consacrant à Dieu en Jésus-Christ. Membre du corps de Christ, il passe partout où a passé son Chef, pour parvenir là où il est. Aussi l'auteur dit il littéralement : "c'est dans cette volonté que nous sommes sanctifiés."
    Rien de plus remarquable que l'insistance avec laquelle notre épître revient sur ce sacrifice unique du Sauveur, afin d'en bien établir la parfaite suffisance et d'exclure à jamais tout autre sacrifice pour le péché. (Hébreux 10.12,14 ; 7.27 ; 9.12,25,26,28, note.)
  • 10.11 Et tandis que tout sacrificateur se tient chaque jour debout, faisant le service, et offrant souvent les mêmes sacrifices, qui ne peuvent jamais ôter les péchés, Comparer Hébreux 10.1-4 ; 9.9,10.
    Le verbe traduit par ôter le péché est composé d'une préposition qui lui donne le sens d'enlever complètement.
    - Au lieu de sacrificateur, A, C, portent souverain sacrificateur.
    - Se tient debout : à Hébreux 10.12, il est dit du Christ qu'il s'est assis pour toujours.
  • 10.12 lui, après avoir offert un seul sacrifice pour les péchés, s'est assis pour toujours à la droite de Dieu, Comparer Hébreux 4.14, note ; Hébreux 9.12,24 ; 1.3 ; 8.1.
  • 10.13 attendant désormais jusqu'à ce que ses ennemis soient mis pour marchepied de ses pieds. Christ a tout accompli, son œuvre de médiateur (Hébreux 10.12) est achevée ; il attend, (Jacques 5.7) laissant Dieu agir jusqu'à ce que tous ses ennemis soient mis sous ses pieds.
    L'auteur annonce ce dernier triomphe dans les termes du Psaumes 110.1. (Comparer Hébreux 1.13)
  • 10.14 Car par une seule offrande il a amené à la perfection pour toujours ceux qui sont sanctifiés. Comparer sur cette oblation unique Hébreux 10.12, note, et les passages cités ; sur notre sanctification par le sacrifice du Sauveur, Hébreux 10.10, 1re note ; sur le mot amener à la perfection, consommer, Hébreux 5.9, note.
  • 10.17 et je ne me souviendrai plus de leurs péchés ni de leurs iniquités. L'auteur a déjà cité ces paroles de Jérémie 8.8-12 pour en montrer l'accomplissement complet dans la nouvelle Alliance.
    Mais ici, il en appelle aux paroles du prophète, comme à un témoignage du Saint-Esprit, (Hébreux 10.15) pour prouver que la rémission des péchés est assurée par le sacrifice de Jésus-Christ, et en conclure l'abolition des sacrifices. (Hébreux 10.18)
    Les mots : le Seigneur dit (Hébreux 10.16) font partie du texte cité. (Jérémie 31.33, comparez Hébreux 8.10)
    Aussi plusieurs, pour faire suite aux mots du Hébreux 10.15 : après avoir dit, sous-entendent-ils au commencement de Hébreux 10.17 : il ajoute.
    L'ensemble de la citation est dès lors comme suit : "Car après avoir dit : Voici l'alliance que je ferai avec eux après ces jours-là, dit le Seigneur ; je mettrai mes lois dans leur cœur et je les écrirai dans leur entendement," il ajoute : "et je ne me souviendrai plus de leurs péchés ni de leurs iniquités." Cette dernière proposition est ainsi mise en relief, ce qui est conforme au but de la citation. (Comparer Hébreux 10.11,14)
    Mais notre auteur écrit avec trop de soin pour avoir omis les mots : "il ajoute," qui étaient nécessaires pour répondre à l'expression de Hébreux 10.15 : après avoir dit. Il est donc plus probable qu'il a pris à son compte les termes de la citation : le Seigneur dit, et que c'est par eux qu'il achève sa phrase.
  • 10.18 Or, là où il y a rémission des péchés et des iniquités, il n'y a plus d'offrande pour le péché. Grec : Rémission de ceux-ci, c'est à dire "des péchés et des iniquités." (Hébreux 10.17)
    - Voilà où l'auteur voulait en venir en insistant sur le sacrifice unique du Sauveur. (Hébreux 10.12, note.) Ce sacrifice étant parfaitement suffisant pour l'expiation et le pardon du péché, il ne peut plus être question d'autres sacrifices.
    L'auteur voulait ainsi convaincre ses lecteurs hébreux qu'ils avaient tout en Christ et en son œuvre, et qu'ils n'avaient point à regretter les institutions mosaïques et leurs sacrifices. Sa démonstration, qui remplit Hébreux 8,Hébreux 9 et Hébreux 10, est complète, très concluante et propre à confondre l'erreur qui consiste à nier la nécessité du sacrifice de Jésus, la valeur expiatoire de sa mort.
    Enfin, il ressort de son enseignement que l'Eglise romaine est retournée au point de vue de l'Ancien Testament en instituant le sacrifice sans cesse répété de la messe. Elle s'est mise en opposition directe avec les paroles les plus claires de notre épître, elle laisse croire que le sacrifice offert une seule fois en Golgotha ne suffit pas pour assurer le salut des pécheurs ; elle nie la grande vérité que tous les péchés ne sont dans leur source qu'un seul péché, (Hébreux 10.3, note) et que ce péché a été expié et détruit par la croix de Christ.
    Et comme dans cette erreur l'homme n'acquiert aucune connaissance profonde du péché, il ne parvient point non plus à la justification par la foi, ni à une sanctification véritable de tout son être ; mais, captif, sous ce nouveau judaïsme, il se sent poussé, par l'inquiétude et le trouble où le jette chaque faute isolée, vers l'institution sacerdotale qui offre à Dieu un sacrifice imaginaire, comme si le vrai sacrifice d'expiation n'avait jamais eu lieu. Cette erreur est toute semblable à celle que l'auteur combat ici chez ses lecteurs, et il n'est aucun de ses arguments qui n'en soit la plus évidente condamnation.