Lueur.org - Un éclairage sur la foi

Hébreux 9:8-14 (Annotée Neuchâtel)

8 l'Esprit-Saint montrant par là que le chemin du lieu très saint n'avait pas encore été manifesté, tant que subsistait le premier tabernacle ; 9 qui était une figure pour le temps présent selon laquelle on offre des dons et des sacrifices qui ne peuvent pas rendre parfait, quant à la conscience, celui qui célèbre ce culte, 10 qui ne sont, avec les aliments et les breuvages, et les diverses ablutions, que des ordonnances charnelles imposées jusqu'à un temps de réformation.
   11 Mais Christ, étant venu comme souverain sacrificateur des biens à venir, à travers le tabernacle plus grand et plus parfait, qui n'a point été fait de main d'homme, c'est-à-dire, qui n'est point de cette création, 12 ce n'est pas non plus avec le sang de boucs et de veaux, mais avec son propre sang, qu'il est entré une fois pour toutes dans le lieu très saint, ayant obtenu une rédemption éternelle. 13 Car si le sang de boucs et de taureaux, et la cendre d'une génisse, dont on fait aspersion sur ceux qui sont souillés, sanctifient pour la pureté de la chair, 14 combien plus le sang de Christ, qui par l'Esprit éternel s'est offert lui-même sans tache à Dieu, purifiera-t-il votre conscience des oeuvres mortes, pour servir le Dieu vivant !

Références croisées

9:8 He 3:7, He 10:15, Es 63:11, Ac 7:51-52, Ac 28:25, Ga 3:8, 2P 1:21, He 9:3, He 4:15-16, He 10:19-22, Jn 10:7, Jn 10:9, Jn 14:6, Ep 2:18
Réciproques : Ex 26:35, Ex 39:35, Lv 10:19, Lv 16:2, Ct 2:9, Es 25:7, Lc 24:44, Jn 14:2, Jn 14:26, Ga 3:24, Ga 5:1, He 3:5, He 8:2, He 11:40
9:9 He 9:24, He 11:19, Rm 5:14, 1P 3:21, He 7:11, He 11:39-40, 1P 1:11-12, He 5:1, He 9:13-14, He 7:18-19, He 10:1-4, He 10:11, Ps 40:6-7, Ga 3:21, Ps 51:16-19
Réciproques : Ex 25:9, Ex 26:1, Ex 26:35, Lv 6:28, Dt 23:11, 2Ch 3:8, Ct 2:9, Jr 3:16, Jn 3:31, Ac 6:14, Ac 10:15, Ac 13:38, Ac 13:39, Ac 15:10, Ga 3:3, Ep 2:15, Col 2:14, Col 2:17, 1Tm 4:8, He 7:16, He 8:5, He 8:13, He 9:23, He 10:4, He 13:9
9:10 He 13:9, Lv 11:2-47, Dt 14:3-21, Ez 4:14, Ac 10:13-15, Col 2:16, He 6:2, He 10:22, Ex 29:4, Ex 30:19-21, Ex 40:12, Lv 14:8-9, Lv 16:4, Lv 16:24, Lv 17:15-16, Lv 22:6, Nb 19:7-21, Dt 21:6, Dt 23:11, He 9:1, He 7:16, Ga 4:3, Ga 4:9, Ep 2:15, Col 2:20-22, He 2:5, He 6:5, Ga 4:4, Ep 1:10
Réciproques : Ex 38:8, Lv 6:28, Lv 8:6, Lv 11:8, Lv 11:25, Lv 13:6, Lv 13:58, Nb 8:7, Nb 19:2, Nb 19:21, 1R 7:38, Ps 50:5, Ez 16:9, Za 9:11, Mt 3:6, Mc 7:4, Mc 7:15, Jn 2:6, Jn 3:25, Jn 3:31, Jn 13:10, Ac 10:15, Ac 13:39, Ac 21:24, Rm 8:34, Rm 9:4, Rm 14:2, 2Co 1:20, Ga 2:14, Ga 3:3, Col 2:14, 1Tm 4:8, He 7:18, He 8:13, He 9:23, He 10:14
9:11 Gn 49:10, Ps 40:7, Es 59:20, Ml 3:1, Mt 2:6, Mt 11:3, Jn 4:25, 1Jn 4:2-3, 1Jn 5:20, 2Jn 1:7, He 2:17, He 3:1, He 4:15, He 5:5-6, He 7:1, He 7:11-26, He 7:27, He 8:1, He 10:1, He 9:1-9, He 8:2, Jn 1:14, He 9:23-24, Ac 7:48, Ac 17:24-25, 2Co 5:1, Col 2:11
Réciproques : Ex 38:21, Lv 6:30, Nb 10:17, Nb 35:28, 1R 6:1, 1R 8:13, 2Ch 6:2, Jr 33:8, Dn 9:24, Mc 14:58, Jn 19:30, He 10:9, Ap 13:6
9:12 He 9:13, He 10:4, Lv 8:2, Lv 9:15, Lv 16:5-10, He 1:3, He 10:9-14, Ac 20:28, Ep 1:7, Col 1:14, Tt 2:14, 1P 1:18-19, Ap 1:5, Ap 5:9, He 9:7, He 9:24-26, He 10:12, He 10:19, He 9:26, He 9:28, He 10:10, Za 3:9, He 9:15, He 5:9, Dn 9:24, Mc 3:29, Ga 3:13-14, 1Th 1:10
Réciproques : Ex 28:30, Ex 28:35, Ex 39:1, Ex 40:29, Lv 4:16, Lv 4:31, Lv 6:30, Lv 12:7, Lv 16:3, Lv 16:15, Lv 23:28, Nb 3:50, Nb 35:25, Nb 35:28, Dt 9:26, 1R 8:13, 2Ch 6:2, Ps 111:9, Es 51:6, Es 53:5, Lc 21:23, 1Co 1:30, 1Co 6:20, Ga 4:5, 1Tm 2:6, He 4:14, He 6:20, He 7:27, He 9:14, He 9:19, He 9:23, He 9:25, Ap 13:6
9:13 Lv 16:14, Lv 16:16, Nb 19:2-21, Nb 8:7, Nb 19:12, 2Ch 30:19, Ps 51:7, Ac 15:9, 1P 1:22
Réciproques : Ex 12:5, Ex 12:7, Ex 29:12, Lv 5:16, Lv 14:7, Lv 16:30, Nb 19:4, Nb 19:9, Nb 19:21, 2Ch 35:6, Ps 51:2, Es 6:7, Es 52:15, Ez 36:25, Ez 37:23, Ez 44:26, Za 13:1, Jn 3:25, Jn 11:55, Jn 17:19, Jn 19:34, Ac 11:9, He 9:9, He 9:12, He 10:2, He 10:4, He 10:22, He 10:29, He 13:12
9:14 Dt 31:27, 2S 4:11, Jb 15:16, Mt 7:11, Lc 12:24, Lc 12:28, Rm 11:12, Rm 11:24, He 9:12, 1P 1:19, 1Jn 1:7, Ap 1:5, Es 42:1, Es 61:1, Mt 12:28, Lc 4:18, Jn 3:34, Ac 1:2, Ac 10:38, Rm 1:4, 1P 3:18, Dt 33:27, Es 57:15, Jr 10:10, Rm 1:20, 1Tm 1:17, He 9:7, He 7:27, Mt 20:28, Ep 2:5, Ep 5:2, Tt 2:14, 1P 2:24, 1P 3:18, Lv 22:20, Nb 19:2-21, Nb 28:3, Nb 28:9, Nb 28:11, Dt 15:21, Dt 17:1, Es 53:9, Dn 9:24-26, 2Co 5:21, 1P 1:19, 1P 2:22, 1Jn 3:5, He 9:9, He 1:3, He 10:2, He 10:22, He 6:1, Lc 1:74, Rm 6:13, Rm 6:22, Ga 2:19, 1Th 1:9, 1P 4:2, He 11:21, Dt 5:26, 1S 17:26, 2R 19:16, Jr 10:10, Dn 6:26, Ac 14:15, 2Co 6:16, 1Tm 3:15
Réciproques : Ex 12:5, Ex 12:7, Ex 12:22, Ex 29:12, Ex 38:1, Lv 1:3, Lv 3:7, Lv 4:19, Lv 4:20, Lv 4:31, Lv 4:32, Lv 4:35, Lv 5:16, Lv 8:27, Lv 15:5, Lv 15:27, Lv 16:12, Lv 16:30, Lv 22:19, Nb 19:4, Nb 19:9, Nb 19:11, Nb 19:18, Nb 19:21, Dt 16:1, 2Ch 4:6, 2Ch 35:6, Ps 51:2, Ps 51:7, Ps 65:3, Es 6:7, Es 40:28, Es 52:15, Es 53:10, Ez 36:25, Ez 37:23, Ez 44:26, Ez 45:18, Za 13:1, Mt 5:8, Mt 26:28, Mt 27:50, Jn 3:25, Jn 6:57, Jn 11:55, Ac 11:9, Ac 15:9, Ac 24:16, Rm 5:9, Rm 16:26, 2Co 3:3, Ga 1:4, Ep 5:26, Ep 5:27, Col 2:13, 1Tm 1:5, 1Tm 6:14, Tt 1:15, He 7:26, He 8:3, He 9:18, He 9:23, He 9:25, He 9:26, He 10:14, He 12:22, He 13:12, 1P 1:22, 1P 3:16, 2P 1:9, 1Jn 5:6, Ap 7:14

Notes de la Bible Annotée Neuchâtel

A savoir : les notes ne font PAS partie du texte biblique. Plus d'informations
Hébreux 9
  • 9.8 l'Esprit-Saint montrant par là que le chemin du lieu très saint n'avait pas encore été manifesté, tant que subsistait le premier tabernacle ; Le premier tabernacle, c'est, comme à Hébreux 9.2,6, la partie antérieure du sanctuaire, le lieu saint (Hébreux 9.1, 3e note) où les sacrificateurs entraient chaque jour.
    Or tant qu'il subsistait avec ses institutions temporaires, tant que le lieu très saint était inaccessible, (Hébreux 9.7) le vrai lieu très saint, la demeure de Dieu, le ciel, restait fermé à l'homme pécheur.
    Le chemin, qui y conduit, n'a pas été manifesté (Romains 3.21) ou "n'est pas ouvert." Et quelle est la conscience éclairée qui ne confirme ce jugement ?
    Bien plus, l'auteur n'hésite pas à attribuer à l'Esprit-Saint cet enseignement, c'est-à-dire qu'il fait remonter à son action la pensée symbolisée dans cette disposition du sanctuaire, avec son lieu très saint inaccessible. Convaincre le peuple de cette humiliante et douloureuse vérité, c'était le seul moyen de préparer les âmes à l'économie nouvelle, à l'œuvre du vrai souverain Sacrificateur, que l'auteur va exposer. (Hébreux 9.11 et la suite.)
  • 9.9 qui était une figure pour le temps présent selon laquelle on offre des dons et des sacrifices qui ne peuvent pas rendre parfait, quant à la conscience, celui qui célèbre ce culte, Au lieu de rendre ainsi les premiers mots du verset : ce qui était une figure, par où il faudrait entendre le fait que le lieu très saint restait fermé, (Hébreux 9.8) nous traduisons, plus littéralement : qui était une figure, le pronom se rapportant à premier tabernacle, (Hébreux 9.8) celui-ci avec les institutions de son culte était une figure, une (grec) parabole, une leçon de choses, destinée à enseigner l'insuffisance des conditions religieuses de l'ancienne économie.
    Le temps présent, pour lequel la parabole avait été donnée, est, suivant les uns, le temps de l'économie mosaïque : l'auteur se placerait au point de vue de ceux pour qui la loi fut promulguée, et considérerait la nouvelle Alliance comme appartenant au "monde à venir ;" (Hébreux 2.5) suivant d'autres, cette expression désigne l'époque de l'économie nouvelle, ce que l'auteur va appeler (Hébreux 9.10) "le temps de la réformation." La parabole était pour ce temps-là, l'annonçait, le montrait de loin.
    - Au lieu de la leçon du texte reçu : temps pendant lequel on offre, une variante de Sin., B. A, D, admise par la plupart des critiques, porte : selon laquelle (parabole), selon que ce symbole le veut et l'ordonne.
    La conclusion qui s'imposait aux lecteurs, c'est qu'en retournant au mosaïsme, ils préféraient l'ombre à la réalité, ils s'attachaient à un culte incapable de répondre aux besoins de la conscience, (Hébreux 9.10) qui ne pouvait (grec) consommer, conduire au but, à la perfection (comparez sur ce mot Hébreux 5.9, note) celui qui le célébrait ; car les sacrifices lévitiques ne pouvaient purifier que des souillures légales. (Hébreux 9.13 ; 10.1-4 comparez avec Hébreux 9.22)
  • 9.10 qui ne sont, avec les aliments et les breuvages, et les diverses ablutions, que des ordonnances charnelles imposées jusqu'à un temps de réformation. Notre version suppose admise la leçon de Sin., B. A. D autres interprètes, en adoptant le même texte, traduisent : "qui s'ajoutent seulement en tant qu'ordonnances charnelles aux aliments, aux breuvages et aux diverses ablutions."
    - Les dons et sacrifices sont appelés ordonnances (grec) de la chair, parce qu'ils conféraient a l'Israélite une justice extérieure, selon l'homme naturel, en faisant de lui un membre du peuple de l'alliance, mais qu'ils ne pouvaient le délivrer effectivement du péché qui entachait et accablait sa conscience. (Hébreux 9.9)
    - Les aliments et breuvages ne sont pas seulement les repas sacrés, (Hébreux 13.9 et suivants) et en particulier le repas pascal, mais tous les aliments et breuvages sur lesquels portaient les prescriptions de la loi. (Lévitique 11 Nombres 6.3 ; comparez Colossiens 2.16)
    Pour les diverses ablutions, voir Hébreux 6.2 ; Exode 29.4 ; Lévitique 14.8 ; 16.24,28, Lévitique 15
    Ces prescriptions ne devaient être imposées que jusqu'à un temps de réformation (grec de redressement, mot qui ne se trouve qu'ici dans le Nouveau Testament), un temps où les ordonnances imparfaites de l'ancienne Alliance seraient rendues parfaites. (Jean 4.23 et suivants)
  • 9.11 Mais Christ, étant venu comme souverain sacrificateur des biens à venir, à travers le tabernacle plus grand et plus parfait, qui n'a point été fait de main d'homme, c'est-à-dire, qui n'est point de cette création, 9 :11 à 10 :18 Le service de Christ dans le sanctuaire céleste. Son acrifice unique et efficace.
    Mais (cette particule marque le grand contraste de la réalité avec les symboles) Christ est venu, il est le vrai souverain Sacrificateur ! tel est le glorieux fait que l'auteur annonce avant d'en exposer les détails.
    - Le texte reçu, avec Sin., A, majuscules, porte : Sacrificateur des biens à venir. Ces mots signifient que les biens de la nouvelle Alliance, le pardon des péchés, la délivrance, la paix, la communion avec Dieu, quoique réalisés en Jésus-Christ, et déjà accordés en partie à ceux qui croient en lui, sont pourtant encore des biens futurs jusqu'à leur pleine possession, à moins qu'on admette que l'auteur présente ces biens comme à venir en tant qu'ils appartiennent à la nouvelle alliance. (Hébreux 2.5 ; 6.5)
    Mais une variante dans B. D, Itala, porte : "biens présents" ou "biens arrivés," ce texte serait mieux approprié au contraste qu'établit ici l'auteur entre les deux alliances, dont l'une n'avait que la promesse, l'autre la réalisation actuelle. Lachmann, Westcott et Hort, Nestle, Weiss adoptent cette leçon.
  • 9.12 ce n'est pas non plus avec le sang de boucs et de veaux, mais avec son propre sang, qu'il est entré une fois pour toutes dans le lieu très saint, ayant obtenu une rédemption éternelle. Voir, sur cette grande pensée de l'entrée de Christ dans le vrai sanctuaire céleste, à laquelle l'auteur attache une si haute importance, Hébreux 4.14, note. (Comparer Hébreux 8.2 ; 9.24 ; 10.12-14) - Le tabernacle plus grand plus parfait où Christ poursuit maintenant son œuvre comme souverain Sacrificateur, n'a point été fait par la main des hommes, ainsi que le tabernacle mosaïque, et même, il n'est point de cette création terrestre. Ce sont les cieux, (Hébreux 9.24) à travers lesquels Christ a passé pour pénétrer jusqu'au séjour de la gloire de Dieu, élevé au-dessus de toute la création.
    On retrouve ici (comme Hébreux 4.14) une allusion au fait que le sacrificateur traversait le lieu saint pour parvenir jusqu'au delà du voile, jusqu'au lieu très saint, symbole de la demeure de Dieu.
    -Une autre interprétation de ces paroles, présentée par des Pères et encore par Calvin et Bengel, mais généralement abandonnée aujourd'hui, voit dans le tabernacle plus grand et plus parfait que Christ a traversé, non pas le ciel, mais son corps, sa propre humanité, par laquelle il a passé au travers des souffrances, du sacrifice et de la mort, pour parvenir ainsi jusqu'à la gloire et à la communion immédiate avec Dieu.
    Cette idée est vraie en elle-même, elle est exprimée à Hébreux 10.20 (Voir la note) Mais ici il est inadmissible que l'auteur veuille exprimer cette pensée ; ce qui le montre, c'est Hébreux 9.24, où il dit en termes simples et clairs que le sanctuaire où Christ est entré, c'est le ciel. (Comparer Hébreux 4.14, note.)
    - Il y est entré (grec) "non par le sang des boucs et des veaux, mais par son propre sang," c'est-à-dire en vertu et par l'efficace de son propre sang. Le souverain sacrificateur ne pouvait entrer dans le lieu très saint qu'en vertu du sang de l'expiation qu'il prenait sur l'autel situé dans le parvis extérieur ; (Lévitique 16.11,14) de même c'est en vertu de son propre sang "répandu pour la rémission des péchés" que Christ a comparu devant Dieu pour son peuple.
    Là était l'image, ici la réalité ; car, par ce sacrifice de son amour, Jésus Christ a réellement obtenu une rédemption éternelle.
    Obtenu, car il a dû la poursuivre par tous ses efforts et l'acquérir au prix d'indicibles souffrances ; une rédemption, c'est-à-dire un rachat, et par là une délivrance réelle (Romains 3.24, 2e note) pour ceux dont il a payé la rançon ; une rédemption éternelle, dont la valeur, l'efficace dure à toujours, et dont les bienheureuses conséquences s'étendront sur l'éternité tout entière.
    Parce que son sacrifice a cette vertu perpétuelle, le Sauveur a pu l'offrir une fois pour toutes ; c'est cette vertu perpétuelle que voudrait représenter, mais que méconnaît ou dénature le sacrifice de la messe sans cesse renouvelé.
    - Voir sur l'efficace de la mort de Jésus-Christ, comme sacrifice expiatoire, Hébreux 9.14, note, et Romains 3.25, note.
  • 9.14 combien plus le sang de Christ, qui par l'Esprit éternel s'est offert lui-même sans tache à Dieu, purifiera-t-il votre conscience des œuvres mortes, pour servir le Dieu vivant ! Ces deux versets (Hébreux 9.13,14) doivent confirmer (car), par un raisonnement a fortiori et par une application vivante à la conscience la grande vérité de l'expiation du péché par le sang de Christ, exprimée à Hébreux 9.12.
    Tout Israélite savait que le sang de boucs et de taureaux (Lévitique 16.6-11 ; 14.15, etc.) et l'aspersion faite avec l'eau où l'on avait mêlé la cendre d'une génisse (Nombres 19, voir surtout Hébreux 9.13,20), purifiaient d'une souillure légale, par exemple de l'attouchement d'un mort, et rendaient à celui qui venait d'offrir ce sacrifice la pureté de la chair, indispensable pour qu'il jouît des privilèges d'un membre du peuple.
    Mais tout cela n'était qu'un symbole, la souillure légale n'était que l'image du péché, qu'elle rappelait sans cesse ; la purification cérémonielle, l'image de la vraie purification, qu'elle faisait désirer. C'est la conscience qui devait être purifiée des œuvres mortes pour servir le Dieu vivant, deux choses qui sont également impossibles à l'homme.
    Les œuvres mortes, (comparez Hébreux 6.1) en effet, ne sont pas les cérémonies par lesquelles l'israélite cherchait la purification devant Dieu ; ce sont tous les péchés qui pèsent sur la conscience du pécheur et ne lui permettent pas de s'approcher de Dieu pour lui rendre son culte (tel est le sens du verbe : servir Dieu), ce sont, d'une manière plus générale, toutes les œuvres qui procèdent de l'homme irrégénéré, car il est lui-même mort, (Ephésiens 2.1) et la mort ne saurait produire la vie.
    Ses œuvres sont mortes, tant qu'elles ne sont pas en lui le produit d'une vie nouvelle, créée par l'Esprit de Dieu et par laquelle seulement nous sommes capables de servir le Dieu vivant. Quel contraste entre un tel service et cette mort morale de l'homme naturel, qui frappe de stérilité toute son activité.
    Servir, dans l'original, c'est remplir une fonction sacerdotale célébrer un culte. (Hébreux 9.9 ; 12.28) Le chrétien doit être dans toute sa vie un sacrificateur du Dieu vivant, (Hébreux 3.12) s'offrir lui-même en sacrifice, et faire de chaque acte de sa vie un culte en esprit et en vérité.
    Comment s'élever des œuvres mortes, qui souillent la conscience, à cet idéal de sainteté ? L'auteur en indique le moyen : le sang de Christ. Il montre en quoi a consisté le sacrifice du Sauveur, dans quelles conditions celui-ci l'a accompli : Qui, par l'Esprit éternel, s'est offert lui-même sans tache à Dieu.
    Toutes les expressions employées font ressortir la pensée que le sacrifice de Christ est un acte moral, dans le sens le plus élevé, le plus absolu de ce mot. C'est ce qui le distingue profondément des sacrifices symboliques rappelés à Hébreux 9.13, dans lesquels les victimes étaient passives. Il s'offre lui-même, donc c'est le sacrifice volontaire du dévouement et de l'amour sans tache. (Lévitique 22.21 ; 1Pierre 1.19)
    Ainsi c'est un sacrifice digne du Dieu saint et juste (car c'est à Dieu qu'il s'offre). Mais surtout il s'offre par l'Esprit éternel, c'est-à-dire animé, porté, consacré pour cet acte par l'Esprit de Dieu qui était en lui sans mesure dans une harmonie ineffable avec Dieu, qui s'associe à son œuvre par son Esprit, qui l'approuve, qui reçoit le sacrifice de sa volonté, de sa vie humaine, solidaire de notre humanité tout entière. Mais l'auteur dit plus encore.
    Il aurait pu employer le terme ordinaire de "Saint-Esprit," que lui prête, en effet, une variante peu autorisée ; mais non, il se sert de ce terme inusité : "l'Esprit éternel." Son intention est de marquer que cet Esprit, qui communiquait à la personne du Christ "une puissance de vie impérissable," (Hébreux 7.16) confère à son sacrifice une valeur éternelle : c'est l'œuvre de Dieu accomplie pour l'éternité.
    La plupart des commentateurs modernes, il est vrai, se fondant sur le fait que l'article manque en grec et qu'il y a proprement : par un esprit éternel, se refusent à voir dans cette expression l'Esprit de Dieu ; elle caractériserait soit la nature divine, soit la constitution morale du Christ, et serait destinée à expliquer comment il peut encore remplir son office de souverain sacrificateur céleste après s'être livré lui-même à la mort.
    - Telle est la source intarissable "ouverte pour la purification du péché et de la souillure." Mais comment la conscience en estelle purifiée de ses œuvres mortes ?
    Dès l'Ancien Testament, le symbole devait indiquer la réalité. Il y avait en tout sacrifice deux choses distinctes : l'immolation de la victime et l'aspersion de son sang sur le pécheur qui l'offrait. (Hébreux 9.13) Par ce dernier acte qu'il subissait, l'Israélite confessait solennellement que c'était de lui qu'il s'agissait, lui qui avait péché, qui était souillé, qui avait mérité la mort, qui devait, après avoir obtenu son pardon, s'offrir en sacrifice vivant et saint, mourir réellement au péché, en un mot, s'approprier personnellement tout le sens de son sacrifice.
    De même et à plus forte raison sous la nouvelle Alliance, c'est en devenant un avec Christ par une foi réelle que le pécheur est justifié ; c'est en Christ que sa conscience reprend vie, se détache de la souillure par la puissance divine de la croix ; c'est en Christ, et avec lui, qu'il meurt par degrés au péché, au monde, à lui-même, c'est en lui qu'il ressuscite pour une vie nouvelle et sainte.
    (Voir, sur ce côté si profond de la mort de Christ appliquée à l'homme pécheur, Romains 6.1-11, notes.)