Jean 14:1-11
(Annotée Neuchâtel)
1
Que votre coeur ne se trouble point ; croyez en Dieu, croyez aussi en moi.
2
Dans la maison de mon Père, il y a plusieurs demeures ; si cela n'était pas, je vous l'aurais dit ; car je vais vous préparer une place.
3
Et quand je serai allé, et que je vous aurai préparé une place, je reviendrai, et je vous prendrai à moi, afin que là où je suis, vous y soyez aussi.
4
Et vous savez où je vais, et vous en savez le chemin.
5 Thomas lui dit : Seigneur, nous ne savons où tu vas ; comment en saurions-nous le chemin ? 6 Jésus lui dit : C'est moi qui suis le chemin et la vérité et la vie ; nul ne vient au Père que par moi. 7 Si vous m'aviez connu, vous connaîtriez aussi mon Père ; et dès à présent vous le connaissez et vous l'avez vu.
8 Philippe lui dit : Seigneur, montre-nous le Père, et cela nous suffit. 9 Jésus lui dit : Il y a si longtemps que je suis avec vous, et tu ne m'as pas connu, Philippe ? Celui qui m'a vu, a vu le Père. Comment dis-tu : Montre-nous le Père ? 10 Ne crois-tu pas que je suis dans le Père, et que le Père est en moi ? Les paroles que je vous dis, ce n'est pas de moi-même que je les prononce ; mais le Père, qui demeure en moi, c'est lui qui fait les oeuvres. 11 Croyez-moi que je suis dans le Père et que le Père est en moi ; sinon, croyez à cause des oeuvres mêmes.
5 Thomas lui dit : Seigneur, nous ne savons où tu vas ; comment en saurions-nous le chemin ? 6 Jésus lui dit : C'est moi qui suis le chemin et la vérité et la vie ; nul ne vient au Père que par moi. 7 Si vous m'aviez connu, vous connaîtriez aussi mon Père ; et dès à présent vous le connaissez et vous l'avez vu.
8 Philippe lui dit : Seigneur, montre-nous le Père, et cela nous suffit. 9 Jésus lui dit : Il y a si longtemps que je suis avec vous, et tu ne m'as pas connu, Philippe ? Celui qui m'a vu, a vu le Père. Comment dis-tu : Montre-nous le Père ? 10 Ne crois-tu pas que je suis dans le Père, et que le Père est en moi ? Les paroles que je vous dis, ce n'est pas de moi-même que je les prononce ; mais le Père, qui demeure en moi, c'est lui qui fait les oeuvres. 11 Croyez-moi que je suis dans le Père et que le Père est en moi ; sinon, croyez à cause des oeuvres mêmes.
Références croisées
14:1 Jn 14:27-28, Jn 11:33, Jn 12:27, Jn 16:3, Jn 16:6, Jn 16:22, Jn 16:23, Jb 21:4-6, Jb 23:15-16, Ps 42:5-6, Ps 42:8-11, Ps 43:5, Ps 77:2-3, Ps 77:10, Es 43:1-2, Jr 8:18, Lm 3:17-23, 2Co 2:7, 2Co 4:8-10, 2Co 12:9-10, 1Th 3:3-4, 2Th 2:2, He 12:12-13, Jn 5:23, Jn 6:40, Jn 11:25-27, Jn 12:44, Jn 13:19, Es 12:2-3, Es 26:3, Ac 3:15-16, Ep 1:12-13, Ep 1:15, Ep 3:14-17, 1P 1:21, 1Jn 2:23-24, 1Jn 5:10-12Réciproques : 2Ch 14:11, 2Ch 20:20, Ps 112:7, Ps 131:2, Pr 3:25, Pr 15:13, Za 13:7, Mt 14:27, Mt 24:6, Mc 11:22, Mc 13:7, Jn 16:33, Jn 18:1, Rm 15:13, He 6:1, 1P 3:14, 1Jn 3:23
14:2 2Co 5:1, He 11:10, He 11:14-16, He 13:14, Ap 3:12, Ap 3:21, Ap 21:10-27, Jn 12:25-26, Jn 16:4, Lc 14:26-33, Ac 9:16, 1Th 3:3-4, 1Th 5:9, 2Th 1:4-10, Tt 1:2, Ap 1:5, Jn 13:33, Jn 13:36, Jn 17:24, He 6:20, He 9:8, He 9:23-26, He 11:16, Ap 21:2
Réciproques : Gn 45:10, Gn 47:11, Js 3:6, Js 19:51, Ps 45:8, Ps 115:16, Ps 131:2, Ct 1:4, Za 3:7, Mt 25:34, Lc 9:27, Lc 14:22, Jn 10:4, Jn 14:4, Jn 20:17, 2Th 2:14
14:3 Jn 14:18-23, Jn 14:28, Jn 12:26, Jn 17:24, Mt 25:32-34, Ac 1:11, Ac 7:59-60, Rm 8:17, 2Co 5:6-8, Ph 1:23, 1Th 4:16-17, 2Th 1:12, 2Th 2:1, 2Tm 2:12, He 9:28, 1Jn 3:2-3, Ap 3:21, Ap 21:22-23, Ap 22:3-5
Réciproques : Gn 45:10, Ex 23:20, Lv 16:16, Js 3:6, Js 19:51, Ps 15:1, Ps 45:15, Ps 49:15, Ps 73:24, Ps 84:7, Ps 101:6, Ps 140:13, Ec 3:21, Ct 1:4, Ct 6:2, Es 64:4, Mt 25:21, Mt 25:34, Lc 5:35, Lc 23:43, Jn 7:34, Jn 10:4, Jn 16:7, Ac 7:55, 1Co 11:26, 2Co 5:1, 2Co 5:8, Ep 2:6, Col 3:4, 2Th 2:14, He 6:20, He 9:23, Ap 2:25
14:4 Jn 14:2, Jn 14:28, Jn 13:3, Jn 16:28, Lc 24:26, Jn 3:16-17, Jn 3:36, Jn 6:40, Jn 6:68, Jn 6:69, Jn 10:9, Jn 12:26
Réciproques : Lc 5:35, Jn 13:33, Jn 13:36, Jn 16:5
14:5 Jn 20:25-28, Jn 15:12, Mc 8:17-18, Mc 9:19, Lc 24:25, He 5:11-12
Réciproques : Lc 9:45, Jn 13:36, Jn 16:17, Jn 16:23, Jn 20:24
14:6 Jn 10:9, Es 35:8-9, Mt 11:27, Ac 4:12, Rm 5:2, Ep 2:18, He 7:25, He 9:8, He 10:19-22, 1P 1:21, Jn 1:14, Jn 1:17, Jn 8:32, Jn 15:1, Jn 18:37, Rm 15:8-9, 2Co 1:19-20, Col 2:9, Col 2:17, 1Jn 1:8, 1Jn 5:6, 1Jn 5:20, Ap 1:5, Ap 3:7, Ap 3:14, Ap 19:11, Jn 14:19, Jn 1:4, Jn 5:21, Jn 5:25-29, Jn 6:33, Jn 6:51, Jn 6:57, Jn 6:68, Jn 8:51, Jn 10:28, Jn 11:25-26, Jn 17:2-3, Ac 3:15, Rm 5:21, 1Co 15:45, Col 3:4, 1Jn 1:1-2, 1Jn 5:11-12, Ap 22:1, Ap 22:17, Jn 10:7, Jn 10:9, Ac 4:12, Rm 15:16, 1P 2:4, 1P 3:18, 1Jn 2:23, 2Jn 1:9, Ap 5:8-9, Ap 7:9-17, Ap 13:7-8, Ap 20:15
Réciproques : Gn 3:24, Ex 26:36, Ex 40:5, Ex 40:28, Ex 40:33, Lv 17:4, Dt 30:20, Dt 32:4, 1R 6:31, Ps 2:12, Ps 25:9, Ps 26:3, Ps 33:4, Ps 45:4, Ps 85:11, Ps 117:2, Ps 139:24, Pr 2:9, Pr 8:7, Pr 8:35, Pr 15:24, Es 49:11, Es 65:16, Jr 32:39, Ez 47:9, Mt 7:13, Mt 22:16, Jn 1:9, Jn 4:21, Jn 5:26, Jn 6:27, Jn 7:34, Jn 7:37, Jn 8:12, Jn 8:18, Jn 8:19, Jn 14:13, Jn 20:17, Ac 2:28, Ac 16:17, Rm 8:6, 1Co 1:30, Ep 3:12, Ep 4:21, Col 1:12, Col 2:6, 2Th 2:13, 1Tm 2:4, 1Tm 3:15, 1Tm 6:13, 2Tm 1:10, He 7:8, He 7:19, He 10:20, He 11:6, He 13:15, 2P 1:17, 2P 2:2, 1Jn 2:1, 1Jn 4:9, Ap 22:14
14:7 Jn 14:9-10, Jn 14:20, Jn 1:18, Jn 8:19, Jn 15:24, Jn 16:3, Jn 17:3, Jn 17:21, Jn 17:23, Mt 11:27, Lc 10:22, 2Co 4:6, Col 1:15-17, Col 2:2-3, He 1:3, Jn 14:16-20, Jn 16:13-16, Jn 17:6, Jn 17:8, Jn 17:26
Réciproques : Nb 12:8, Mt 7:21, Jn 17:7, Ph 3:8, 1Jn 2:13
14:8 Jn 1:43-46, Jn 6:5-7, Jn 12:21-22, Jn 16:25, Ex 33:18-23, Ex 34:5-7, Jb 33:26, Ps 17:15, Ps 63:2, Mt 5:8, Ap 22:3-5
Réciproques : Mt 17:4, Mc 3:18, Mc 9:5, Lc 6:14, Lc 9:33, Jn 1:44, Ac 1:13, 2P 1:17
14:9 Mc 9:19, Jn 14:7, Jn 14:20, Jn 12:45, Col 1:15, Ph 2:6, He 1:3, Gn 26:9, Ps 11:1, Jr 2:23, Lc 12:56, 1Co 15:12
Réciproques : Ex 23:21, Ex 24:10, Nb 14:14, Ps 24:10, Es 40:28, Mi 5:4, Za 13:7, Mt 10:3, Mt 17:4, Mt 23:39, Mc 3:18, Mc 8:21, Mc 9:5, Lc 9:41, Jn 1:14, Jn 1:18, Jn 1:44, Jn 2:11, Jn 5:13, Jn 5:18, Jn 5:37, Jn 6:46, Jn 10:30, Jn 10:38, Jn 12:21, Jn 12:41, Jn 15:24, Jn 17:3, Jn 17:5, Jn 17:21, Ac 1:13, 1Co 8:6, 2Co 4:4, 2Co 4:6, Col 2:2, Col 2:9, 1Tm 6:16, 2P 1:17, 1Jn 2:13, 1Jn 2:23, 1Jn 5:20
14:10 Jn 14:20, Jn 1:1-3, Jn 10:30, Jn 10:38, Jn 11:26, Jn 17:21-23, 1Jn 5:7, Jn 3:32-34, Jn 5:19, Jn 6:38-40, Jn 7:16, Jn 7:28, Jn 7:29, Jn 8:28, Jn 8:38, Jn 8:40, Jn 12:49, Jn 17:8, Ps 68:16-18, 2Co 5:19, Col 1:19, Col 2:9, Jn 5:17, Ac 10:38
Réciproques : Ex 23:21, Jn 5:30, Jn 5:36, Jn 6:46, Jn 8:14, Jn 8:29, Jn 8:42, Jn 10:37, Jn 11:15, Jn 12:45, Jn 14:7, Jn 14:24, Jn 16:32, Jn 17:3, Jn 17:23, Ac 2:22, 1Co 8:6, 2Co 4:4, 2Co 4:6, He 1:3, 1Jn 2:23
14:11 Jn 5:36, Jn 10:25, Jn 10:32, Jn 10:38, Jn 12:38-40, Mt 11:4-5, Lc 7:21-23, Ac 2:22, He 2:4
Réciproques : Nb 16:28, Jn 8:29, Jn 9:3, Jn 9:16, Jn 11:15, Jn 16:32, 2Co 5:19, 2P 1:17
Notes de la Bible Annotée Neuchâtel
A savoir : les notes ne font PAS partie du texte biblique. Plus d'informationsJean 14
- 14.1 Que votre cœur ne se trouble point ; croyez en Dieu, croyez aussi en moi. Chapitre 14.
1 à 11 Autre consolation : la maison du Père.
Interrompu par Pierre dans son discours d'adieux, (Jean 13.36
) Jésus le reprend ici avec la même tendresse pour ses disciples. Il leur a dit clairement qu'il va les quitter, (Jean 13.33
) ce qui déjà les a remplis de tristesse ; la prédiction du reniement de Pierre, (Jean 13.38
) qui suivait de près la déclaration que l'un d'eux le livrerait, (Jean 13.21
) les avait consternés ; tout devant eux est donc obscurité, sujet d'inquiétude et d'angoisse, leur cœur se trouble.
Jésus lit sur leurs visages ce trouble, et il y compatit d'autant plus vivement que lui même l'a éprouvé. (Jean 12.27
) Pour les consoler, il les exhorte à la confiance et développe la magnifique perspective qu'il venait d'entrouvrir devant eux dans cette réponse à Pierre : "Là où je vais,...tu me suivras plus tard." (Jean 13.36
)
Pour saisir la force des paroles que Jésus oppose au trouble de ses disciples il importe de se souvenir que la foi est une pleine confiance du cœur.
On pourrait donc traduire ainsi : Confiez-vous en Dieu, confiez-vous aussi en moi.
En Dieu, le Dieu de vos pères qui, accomplissant ses promesses, a fondé son royaume dans ce monde en lui donnant un Sauveur ; en moi, sur qui repose tout l'avenir de ce royaume. Cette double confiance dissipera certainement le trouble de votre cœur.
- Comme le verbe grec n'a qu'une forme pour l'indicatif et pour l'impératif, on peut traduire ces mots de diverses manières.
1° En prenant les deux verbes pour des impératifs, comme nous le faisons avec Bengel, Lücke, de Wette, Luthardt, Gess, M. Godet et la plupart des interprètes modernes, parce que cela est plus en harmonie avec l'exhortation : Que votre cœur ne se trouble point.
2° Nos anciennes versions, imitant la vulgate, traduisent : Vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi. Le sens serait que leur foi au Dieu de leurs pères doit se revêtir d'une vie nouvelle en prenant pour objet celui en qui le Père nous devient accessible. (verset 6
)
3° On a proposé enfin (Luther) de traduire : Vous croyez en Dieu, vous croyez aussi en moi. Ce serait alors au lieu d'une exhortation, un encouragement donné aux disciples par l'affirmation de leur foi. Interprétation peu probable.
- Ce qui devait frapper vivement les disciples, c'est que Jésus leur demande d'avoir en lui la même confiance religieuse qu'ils avaient en Dieu.
"Ici, tu vois clairement que Christ parle de lui-même comme étant égal au Dieu toutpuissant, puisqu'il veut que nous croyions en lui ainsi que nous croyons en Dieu. S'il n'était pas vrai Dieu avec le Père, cette foi serait une erreur et une idolâtrie. car le cœur de l'homme ne doit placer sa foi et sa confiance qu'en Dieu seul." (ComparerMatthieu 28.19
) Luther. - 14.2 Dans la maison de mon Père, il y a plusieurs demeures ; si cela n'était pas, je vous l'aurais dit ; car je vais vous préparer une place. Après avoir exhorté ses disciples à la confiance, Jésus veut leur faire sentir qu'ils ne doivent pas s'affliger de son départ, puisque dans la maison de son Père où il va, il y a une place assurée pour eux : plusieurs demeures, non les tentes passagères du désert, mais des demeures permanentes, où l'on respire la paix et l'amour la communion du Père.
Impossible d'exprimer avec plus de simplicité, d'assurance et de bonheur l'idée de ce royaume éternel de Dieu, où habitent des milliers d'anges créés pour sa gloire et d'autres milliers de pécheurs sauvés, parvenus à la perfection. Et là, cependant, "il y a encore de la place." (Luc 14.22
)
C'était là pour les disciples une pensée pleine de consolation. Cette expression : plusieurs demeures ne désigne pas des positions diverses, des degrés différents de bonheur, comme le pensent plusieurs interprètes, mais l'immensité de la miséricorde divine, grâce à laquelle il y a place pour tous dans la maison du Père.
Si cela n'était pas, c'est-à-dire, s'il n'y avait pas plusieurs demeures dans la maison de mon Père, je vous l'aurais dit, car je vous révèle en toutes choses la vérité et rien que la vérité ; mais cela est, car (Sin., B, A, C, versions.) je vais vous préparer une place.
En effet, il n'y a pas de démonstration plus éclatante et plus douce des réalités du ciel, que le retour et la présence du Sauveur dans la maison du Père. C'est une preuve de fait irrécusable pour tous ceux oui croient en lui.
Mais que faut-il entendre par cette expression : vous préparer une place ? Tout d'abord, c'est le Sauveur qui, en retournant, après avoir achevé son œuvre, dans la maison du Père, en ouvre l'accès à ses rachetés. "Il y est entré pour nous comme précurseur, ayant été fait souverain sacrificateur éternellement." (Hébreux 6.20
) Il est donc le garant de notre admission auprès de Dieu. Et, en outre, c'est par l'exercice de sa souveraine sacrificature, par son intercession auprès de Dieu, qu'il assure aux siens les droits qu'il leur a acquis.
- Le texte reçu, omettant la particule car ou parce que, porte : "Si cela n'était pas, je vous l'aurais dit. Je vais vous préparer une place." La pensée reste la même.
Mais, depuis les Pères de l'Eglise jusqu'à Luther, plusieurs interprètes, comprenant mal cette particule, traduisent ainsi : "Si cela n'était pas, je vous aurais dit que je vais vous préparer une place." C'est introduire dans le texte une contradiction et un non-sens.
D'autres (Weizsäcker, Lange) font de la phrase une question : "Si cela n'était pas, vous aurais-je dit que je vais vous préparer une place ?" Mais il ne leur avait encore rien dit de pareil ! - 14.3 Et quand je serai allé, et que je vous aurai préparé une place, je reviendrai, et je vous prendrai à moi, afin que là où je suis, vous y soyez aussi. Après avoir affirmé l'existence de la maison du père où leur place sera préparée, Jésus ajoute, pour ses disciples, la précieuse promesse de revenir et de les prendre à lui, afin que là où il est, ils y soient aussi à toujours. Pour eux, qui aimaient leur Maître et qui étaient troublés à la pensée de son départ, c'était la suprême consolation. (Comparer
Jean 12.26 ; 17.24
)
- Mais que signifie ce mot : Je reviendrai (grec je viens de nouveau) ? Quand ? comment ?
Ici les interprètes se divisent à l'infini. Ebrard entend par ce retour la résurrection de Jésus-Christ, d'autres (Lücke, Olshausen, Neander, Godet), l'effusion du Saint-Esprit sur les apôtres ; (comparezverset 18
) d'autres encore pensent que cette promesse s'accomplit à la mort de chaque fidèle. (Tholuck, Lande, Reuss, Gess.) D'autres enfin (Meyer, Gneiss, Luthardt) soutiennent que ce mot ne peut s'entendre que du retour glorieux et final du Sauveur, qui alors réunira tous ses rachetés auprès de lui.
Mais le présent je reviens (grec) implique un fait prochain, et Jésus n'a jamais enseigné l'imminence de son retour glorieux ; d'ailleurs ce sens ne saurait se défendre auverset 18
.
Ne pourrait-on pas réunir et concilier toutes ces opinions diverses ? N'y est-on pas invité par ce verbe au présent, je reviens ?
"Ce mot, dit R. Stier, embrasse toute l'œuvre puissante du Sauveur, qui commence avec sa résurrection et qui s'achève par son retour au dernier jour."
Si les disciples avaient pu comprendre alors cette grande parole, comme ils la comprirent plus tard, il est sûr qu'ils y auraient puisé une consolation puissante. - 14.4 Et vous savez où je vais, et vous en savez le chemin. Jésus avait dit clairement à ses disciples où il allait ; (
Jean 14.2,6.62 ; 7.33
) et il s'était constamment présenté à eux comme le chemin, le seul médiateur entre Dieu et leur âme.
Ils pouvaient donc savoir et le but et le chemin.
Mais la question de Pierre (Jean 13.36
) et l'objection de Thomas (verset 5
) montrent que cette connaissance était encore bien obscure. Aussi Jésus veut-il, par cette dernière parole provoquer en eux la réflexion sur les grandes pensées qu'il vient d'exprimer. (versets 2,3
)
- D'après une variante de Sin., B, C admise par beaucoup de critiques et d'exégètes, il faudrait traduire ainsi ce verset : Et là où je vais, vous en savez le chemin. Mais le texte reçu qui se fonde sur A, D, la plupart des versions est plus approprié à la pensée de Jésus. - 14.5 Thomas lui dit : Seigneur, nous ne savons où tu vas ; comment en saurions-nous le chemin ? Grec : Comment savons-nous le chemin ?
Le texte reçu porte : et comment pouvons-nous savoir le chemin ?
Thomas est l'homme positif qui n'admet rien que sur des preuves évidentes et est par là même enclin au doute, au découragement. (Jean 11.16 ; 20.25
)
Il interrompt Jésus par cette brusque déclaration qu'il ne connaît ni le lieu où il va ni par conséquent le chemin. Après les dernières paroles de Jésus, (versets 2,3
) il en savait, plus qu'il ne veut dire, mais il ne le croyait pas. - 14.6 Jésus lui dit : C'est moi qui suis le chemin et la vérité et la vie ; nul ne vient au Père que par moi. La raison humaine cherche toujours au loin ce que la parole de Dieu lui présente tout près. Ainsi Marthe reléguait dans un lointain avenir l'espérance de la résurrection de son frère et Jésus lui dit : "C'est moi qui suis la résurrection et la vie." (
Jean 11.25
)
De même ici, Thomas prétend ignorer le chemin et il l'a devant les yeux, et Jésus doit lui répondre : c'est moi qui suis le chemin.
Il ne dit pas qu'il montre le chemin qui conduit au Père, ce qui, comme l'observe de Wette, établirait un rapport tout extérieur entre lui et son disciple. Il dit : Je suis le chemin, il est lui-même le médiateur vivant qui s'unit au croyant et ainsi le conduit au but, c'est-à-dire à la communion avec Dieu. (ComparerEphésiens 3.12 ; Hébreux 10.20
)
Il l'est en tant qu'il est la vérité, c'est-à-dire la révélation complète de Dieu même, la vérité que l'homme doit s'approprier personnellement pour être sauvé. Il est par là même la vie, parce qu'il est pour le croyant la source unique de la vie de l'âme, de la vie éternelle ; (Jean 6.50 ; 11.25
) tellement que quiconque ne puise pas cette vie en lui demeure dans la mort.
De ces prémisses résulte cette sentence absolue qui se comprend d'ellemême après de telles paroles : nul ne vient au Père que par moi.
La plupart des interprètes modernes s'accordent à ne point considérer ces trois termes : chemin, vérité, vie comme coordonnés, en sorte qu'ils indiqueraient le commencement, le milieu et la fin de la foi. (Luther, Calvin.) En effet, le Sauveur est, d'une manière constante, pour le croyant, le chemin, c'est-à-dire le moyen d'arriver au Père, en étant pour lui la vérité et la vie. Il l'est, sans doute, plus ou moins complètement, selon le degré de notre communion avec lui. - 14.7 Si vous m'aviez connu, vous connaîtriez aussi mon Père ; et dès à présent vous le connaissez et vous l'avez vu. Ce verset est à la fois l'application et le commentaire de celui qui précède. Quiconque connaît Jésus tel qu'il vient de se révéler à ses disciples, connaît aussi son Père, dont il est la manifestation visible. (
Jean 8.19
)
"Par ce si, Jésus ne nie pas positivement la connaissance que ses disciples ont de lui et du Père, mais il sollicite leurs âmes au progrès." (Comparerverset 28
) Bengel.
Bien plus, Il va jusqu'à affirmer que dès à présent, après l'instruction profonde qu'il vient de leur donner, ils connaissent le Père et qu'ils l'ont vu en lui.
Les disciples n'avaient sans doute que les premiers rudiments de cette connaissance ; mais il y a une grande sagesse pédagogique à les encourager ainsi, en leur supposant plus de lumières qu'ils n'en ont ; et, du reste, la Parole divine que Jésus répandait alors dans leur âme y restera comme le principe vivifiant de la connaissance qui leur manque encore. C'est exactement ainsi qu'il leur parle auJean 15.3
.
- L'interprétation que nous venons d'exposer est celle qu'admettent Tholuck, Meyer, MM. Luthardt et Godet. D'autres exégètes (Chrysostome, Lücke) estimant que Jésus ne pouvait, dès cette époque, parler ainsi à ses disciples, pensent que c'était là une sorte d'indication anticipée de ce qui leur sera accordé par l'Esprit à la Pentecôte.
Mais ce sens ne peut s'accorder avec les plus-que-parfaits et le dès à présent. L'objection qui arrête ces interprètes a probablement donné naissance à la leçon de Sin., D : Si vous me connaissez, vous connaîtrez aussi mon Père.
B, C omettent le et devant dès à présent ; M. Weiss adopte cette variante et traduit par l'impératif : Connaissez-le dès à présent, tel qu'il vous est révélé en moi, et vous l'aurez vu. - 14.8 Philippe lui dit : Seigneur, montre-nous le Père, et cela nous suffit. La parole de Jésus : Vous l'avez vu, comprise par Philippe comme si Dieu pouvait exister pour lui à côté ou en dehors du Sauveur, lui inspire le désir de voir une théophanie ou révélation extraordinaire de Dieu, comme la demandait Moïse ; (
Exode 33.18
) et il exprime naïvement ce désir à son Maître.
Cela nous suffit, ajoute-t-il nous n'aurons plus aucun doute que le Père ne se révèle pleinement par toi. - 14.9 Jésus lui dit : Il y a si longtemps que je suis avec vous, et tu ne m'as pas connu, Philippe ? Celui qui m'a vu, a vu le Père. Comment dis-tu : Montre-nous le Père ? C'est avec tristesse que Jésus reproche à son disciple de ne l'avoir pas connu, malgré toutes les expériences que, depuis si longtemps, il avait pu faire auprès de lui.
Il l'appelle affectueusement par son nom : Philippe, afin de l'inviter à réfléchir sur la demande qu'il venait de lui adresser.
Cette interpellation : Philippe, peut aussi être rattachée à la phrase suivante. Ainsi font la plupart de nos versions. Mais il est plus naturel de joindre Philippe à la phrase qui précède. C'est son reproche que Jésus adresse à ce disciple nommément.
Celui qui a vu Jésus a vu le Père, le Dieu qui est sainteté et amour, et dont le Sauveur était sur la terre la parfaite manifestation Cette grande révélation est expliquée au verset suivant ; elle est conforme à tous les enseignements du Nouveau Testament. (Jean 1.18 ; 12.45 ; Colossiens 1.15 ; Hébreux 1.3
) - 14.10 Ne crois-tu pas que je suis dans le Père, et que le Père est en moi ? Les paroles que je vous dis, ce n'est pas de moi-même que je les prononce ; mais le Père, qui demeure en moi, c'est lui qui fait les œuvres. Philippe demandait à voir, Jésus l'exhorte à croire.
C'est uniquement par la foi qu'il pouvait pénétrer dans ce mystère de l'unité absolue du Père et du Fils qui lui permettrait de voir le Père dans le Fils. (verset 9
)
En effet, ces paroles de Jésus expriment, tout ensemble, l'intime unité d'essence et le rapport mutuel vivant, actif, qu'il y a entre le Père et le Fils, Jésus va le prouver en déclarant que c'est le Père qui parle et agit en lui.
Les paroles et les œuvres du Sauveur, ces paroles qui sont esprit et vie, (Jean 6.63
) ces œuvres de puissance divine et d'amour divin, telle est la démonstration irrécusable que le Père était en lui, parlait et agissait par lui.
"Pas une de ses paroles qu'il tire de lui-même. Pas une de ses œuvres que Dieu lui-même n'opère par lui. De sa propre sagesse, rien. Par la force de Dieu, tout !" Godet.
Au lieu de c'est lui qui fait les œuvres, Sin., B, D portent : il fait ses œuvres. (Jean 5.19-21 ; 10.25,37,38 ; 12.49
) - 14.11 Croyez-moi que je suis dans le Père et que le Père est en moi ; sinon, croyez à cause des œuvres mêmes. Après avoir donné à Philippe cette instruction profonde, Jésus se tourne vers tous ses disciples et il les exhorte à le croire quand il leur déclare qu'il est dans le Père et que le Père est en lui, à le croire sur la seule autorité de sa parole.
Mais il ajoute, sans doute avec tristesse que si leur foi est encore trop obscure et trop faible pour se fonder uniquement sur sa parole, ils doivent au moins le croire à cause de ses œuvres mêmes, considérées en elles-mêmes. Il entend par là ses miracles. (Jean 10.37,38
)
La foi, fondée sur ces œuvres, n'est pas encore la vraie foi, (Jean 2.23 ; 3.2
) mais elle peut conduire à la foi immédiate.
- Au lieu de traduire : Croyez-moi que je suis,...c'est-àdire : quand je vous dis que je suis,...on peut traduire aussi : Croyez-moi, parce que je suis dans le Père, et que non seulement mes paroles, mais toute ma manière d'être, ma sainteté parfaite et mes œuvres (verset 10
) attestent que le Père est en moi ; sinon, si vous n'avez pas assez de discernement spirituel pour le reconnaître en moi, croyez du moins à cause des œuvres mêmes.