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Jean 17-18
(Annotée Neuchâtel)
   1 Jésus dit ces choses ; et, levant les yeux au ciel, il dit : Père, l'heure est venue, glorifie ton Fils, afin que ton Fils te glorifie, 2 selon que tu lui as donné puissance sur toute chair, afin qu'à tous ceux que tu lui as donnés il donne la vie éternelle. 3 Or c'est ici la vie éternelle, qu'ils te connaissent, toi, le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus-Christ. 4 Je t'ai glorifié sur la terre ; j'ai achevé l'oeuvre que tu m'as donnée à faire ; 5 et maintenant, glorifie-moi, toi, Père, auprès de toi-même, de la gloire que j'avais auprès de toi avant que le monde fût.
   6 J'ai manifesté ton nom aux hommes que tu m'as donnés du monde ; ils étaient à toi, et tu me les as donnés, et ils ont gardé ta parole. 7 Maintenant ils ont connu que tout ce que tu m'as donné vient de toi, 8 parce que je leur ai donné les paroles que tu m'as données, et ils les ont reçues ; et ils ont connu véritablement que je suis sorti d'auprès de toi, et ils ont cru que tu m'as envoyé. 9 Moi, je prie pour eux ; je ne prie pas pour le monde, mais pour ceux que tu m'as donnés, parce qu'ils sont à toi. 10 Et tout ce qui est à moi est à toi, et ce qui est à toi est à moi, et je suis glorifié en eux. 11 Et je ne suis plus dans le monde ; mais eux sont dans le monde ; et moi, je vais à toi. Père saint, garde-les en ton nom, eux que tu m'as donnés, afin qu'ils soient un, comme nous. 12 Quand j'étais avec eux, c'est moi qui les gardais en ton nom ; ceux que tu m'as donnés, j'ai veillé sur eux, et aucun d'eux ne s'est perdu, si ce n'est le fils de la perdition, afin que l'Ecriture fût accomplie. 13 Mais maintenant je vais à toi, et je dis ces choses étant dans le monde, afin qu'ils aient ma joie accomplie en eux. 14 Je leur ai donné ta parole, et le monde les a pris en haine, parce qu'ils ne sont pas du monde, comme moi je ne suis pas du monde. 15 Je ne demande pas que tu les retires du monde, mais que tu les préserves du mal. 16 Ils ne sont pas du monde, comme moi je ne suis pas du monde. 17 Sanctifie-les dans la vérité ; ta parole est la vérité. 18 Comme tu m'as envoyé dans le monde, je les ai moi aussi envoyés dans le monde. 19 Et pour eux je me sanctifie moi-même, afin qu'eux aussi soient sanctifiés en vérité.
   20 Or, ce n'est pas pour eux seulement que je prie, mais aussi pour ceux qui croient en moi par leur parole ; 21 afin que tous ils soient un, comme toi, Père, tu es en moi et moi en toi, qu'eux aussi soient un en nous, afin que le monde croie que c'est toi qui m'as envoyé. 22 Et la gloire que tu m'as donnée, je la leur ai donnée, afin qu'ils soient un comme nous sommes un, 23 moi en eux, et toi en moi, afin qu'ils soient parfaitement un, afin que le monde connaisse que c'est toi qui m'as envoyé et que tu les as aimés comme tu m'as aimé. 24 Père, ceux que tu m'as donnés, je veux que, là où je suis, eux aussi y soient avec moi, afin qu'ils contemplent ma gloire, celle que tu m'as donnée parce que tu m'as aimé avant la fondation du monde. 25 Père juste, le monde, il est vrai, ne t'a point connu ; mais moi, je t'ai connu, et ceux-ci ont connu que c'est toi qui m'as envoyé. 26 Et je leur ai fait connaître ton nom, et je le leur ferai connaître, afin que l'amour dont tu m'as aimé soit en eux, et que moi je sois en eux.

Jean 18

   1 Ayant dit ces choses, Jésus sortit avec ses disciples pour se rendre au delà du torrent de Cédron, où il y avait un jardin, dans lequel il entra, lui et ses disciples. 2 Or Judas, qui le livrait, connaissait aussi ce lieu, parce que Jésus s'y était souvent réuni avec ses disciples. 3 Judas ayant donc pris la cohorte et des huissiers de la part des principaux sacrificateurs et des pharisiens, vient là avec des lanternes et des flambeaux et des armes. 4 Jésus donc, sachant toutes les choses qui allaient lui arriver, s'avança et leur dit : Qui cherchez-vous ? 5 Ils lui répondirent : Jésus de Nazareth. Jésus leur dit : C'est moi. Or Judas aussi, qui le livrait, se tenait là avec eux. 6 Lors donc qu'il leur eut dit : C'est moi, ils reculèrent et tombérent par terre. 7 Il leur demanda donc encore : Qui cherchez-vous ? Eux dirent : Jésus de Nazareth. 8 Jésus répondit : Je vous-ai dit que c'est moi ; si donc c'est moi que vous cherchez, laissez aller ceux-ci ; 9 afin que fût accomplie la parole qu'il avait dite : Je n'ai perdu aucun de ceux que tu m'as donnés. 10 Alors Simon Pierre, qui avait une épée, la tira, et frappa le serviteur du souverain sacrificateur, et lui coupa l'oreille droite ; or ce serviteur s'appelait Malchus. 11 Jésus dit donc à Pierre : Mets l'épée dans le fourreau : ne boirai-je pas la coupe que le Père m'a donnée ?
   12 La cohorte donc, et le tribun, et les huissiers des Juifs se saisirent de Jésus, et le lièrent. 13 Et ils le conduisirent premièrement vers Anne ; car il était beau-père de Caïphe, qui était souverain sacrificateur de cette année-là. 14 Or Caïphe était celui qui avait donné aux Juifs ce conseil : Il est avantageux qu'un seul homme meure pour le peuple. 15 Or, Simon Pierre suivait Jésus avec un autre disciple. Or ce disciple était connu du souverain sacrificateur, et il entra avec Jésus dans la cour du souverain sacrificateur ; 16 mais Pierre se tenait dehors, près de la porte. L'autre disciple, qui était connu du souverain sacrificateur, sortit donc et parla à la portière, et fit entrer Pierre. 17 La servante donc, la portière, dit à Pierre : N'es-tu pas, toi aussi, des disciples de cet homme ? Il dit : Je n'en suis point. 18 Or les serviteurs et les huissiers se tenaient là, ayant fait un brasier, parce qu'il faisait froid, et ils se chauffaient. Or Pierre aussi se tenait avec eux, et se chauffait.
   19 Le souverain sacrificateur donc interrogea Jésus sur ses disciples et sur sa doctrine. 20 Jésus lui répondit : C'est ouvertement que j'ai parlé au monde ; j'ai toujours enseigné dans la synagogue et dans le temple, où tous les Juifs s'assemblent, et je n'ai rien dit en secret ; 21 pourquoi m'interroges-tu ? Interroge sur ce que je leur ai dit ceux qui m'ont entendu : voici, ceux-là savent ce que je leur ai dit. 22 Quand il eut dit cela, un des huissiers, qui était à côté de lui, donna un soufflet à Jésus, disant : Est-ce ainsi que tu réponds au souverain sacrificateur ? 23 Jésus lui répondit : Si j'ai mal parlé, fais voir ce que j'ai dit de mal ; mais si j'ai bien parlé, pourquoi me frappes-tu ? 24 Anne l'envoya donc lié à Caïphe le souverain sacrificateur.
   25 Et Simon Pierre se tenait là, et se chauffait. Ils lui dirent donc : N'es-tu pas, toi aussi, de ses disciples ? Il le nia et dit : Je n'en suis point. 26 L'un des serviteurs du souverain sacrificateur, parent de celui à qui Pierre avait coupé l'oreille, dit : Ne t'ai-je pas vu dans le jardin avec lui ? 27 De nouveau donc Pierre le nia ; et aussitôt le coq chanta.
   28 Ils conduisent donc Jésus de chez Caïphe au prétoire ; or, c'était le matin. Et ils n'entrèrent point eux-mêmes dans le prétoire, afin de ne pas se souiller, mais de pouvoir manger la Pâque. 29 Pilate sortit donc vers eux, et dit : Quelle accusation portez-vous contre cet homme ? 30 Ils répondirent et lui dirent : Si cet homme n'était pas un malfaiteur, nous ne te l'aurions pas livré. 31 Pilate leur dit donc : Prenez-le vous-mêmes, et jugez-le selon votre loi. Les Juifs lui dirent : Il ne nous est pas permis de faire mourir personne. 32 C'était afin que fût accomplie la parole que Jésus avait dite, indiquant de quelle mort il devait mourir. 33 Pilate rentra donc dans le prétoire, et il appela Jésus et lui dit : Es-tu le roi des Juifs ? 34 Jésus lui répondit : Est-ce de toi-même que tu dis cela, ou d'autres te l'ont-ils dit de moi ? 35 Pilate répondit : Suis-je Juif, moi ? Ta nation et les principaux sacrificateurs t'ont livré à moi ; qu'as-tu fait ? 36 Jésus répondit : Mon royaume n'est pas de ce monde ; si mon royaume était de ce monde, mes serviteurs auraient combattu, afin que je ne fusse pas livré aux Juifs ; mais maintenant, mon royaume n'est point d'ici-bas. 37 Pilate donc lui dit : Ainsi donc tu es roi ? Jésus répondit : Tu le dis, je suis roi. C'est pour cela que je suis né et c'est pour cela que je suis venu dans le monde : pour rendre témoignage à la vérité. Quiconque est de la vérité écoute ma voix. 38 Pilate lui dit : Qu'est-ce que la vérité ? Et quand il eut dit cela, il sortit de nouveau vers les Juifs, et il leur dit : Moi, je ne trouve aucun sujet de condamnation en lui. 39 Mais vous avez une coutume, que je vous relâche quelqu'un à la fête de Pâque : voulez-vous donc que je vous relâche le roi des Juifs ? 40 Ils crièrent donc de nouveau, disant : Non pas celui-là, mais Barabbas ! Or Barabbas était un brigand.

Références croisées

17:1 Jn 11:41, Ps 121:1-2, Ps 123:1, Es 38:14, Lc 18:13, Jn 7:30, Jn 8:20, Jn 12:23, Jn 12:27, Jn 12:28, Jn 13:1, Jn 16:32, Mc 14:41, Lc 22:53, Jn 17:4-5, Jn 7:39, Jn 11:4, Jn 13:31-32, Ac 3:13, Ph 2:9-11, 1P 1:21
Réciproques : Ex 40:26, Js 3:7, 1Ch 17:24, Ps 21:5, Ps 31:15, Ps 69:13, Ps 109:21, Ps 138:5, Es 26:15, Es 49:3, Es 55:5, Za 6:13, Mt 14:33, Mt 26:18, Mt 26:45, Mc 6:41, Mc 7:34, Lc 22:15, Jn 5:25, Jn 7:6, Jn 8:54, Jn 17:13, Ep 1:20, Ph 2:11, He 5:7, He 12:2
17:2 Jn 3:35, Jn 5:21-29, Ps 2:6-12, Ps 110:1, Dn 7:14, Mt 11:27, Mt 28:18, 1Co 15:25, Ep 1:20, Ph 2:10, He 1:2, He 2:8-9, 1P 3:22, Jn 17:24, Jn 4:14, Jn 6:27, Jn 6:54-57, Jn 10:28, Jn 11:25-26, Rm 6:23, Col 3:3-4, 1Tm 1:16, 1Jn 1:2, 1Jn 2:25, 1Jn 5:20, Jud 1:21, Jn 6:37, Jn 6:39, Jn 10:29
Réciproques : Gn 25:5, Gn 47:6, Gn 47:11, Js 18:10, Js 19:51, Es 40:5, Jr 32:27, Mt 9:6, Mt 10:1, Mt 19:16, Mt 20:14, Mt 20:15, Mt 21:3, Mc 10:40, Lc 5:24, Lc 10:22, Jn 3:15, Jn 4:15, Jn 5:22, Jn 5:26, Jn 6:40, Jn 11:22, Jn 13:3, Jn 14:6, Jn 16:15, Jn 17:6, Ac 2:17, Ac 3:15, 1Co 11:3, 1Co 15:45, Tt 1:2, 2P 1:3, 2P 1:16, 1Jn 5:11, Ap 5:12
17:3 Jn 17:25, Jn 8:19, Jn 8:54, Jn 8:55, 1Ch 28:9, Ps 9:10, Es 53:11, Jr 9:23-24, Jr 31:33-34, Os 6:3, 1Co 15:34, 2Co 4:6, 2Th 1:8, He 8:11-12, 1Jn 4:6, 1Jn 5:11, 1Jn 5:20, Jn 14:9-10, 2Ch 15:3, Jr 10:10, 1Co 8:4, 1Th 1:9, 1Tm 6:15-16, 1Jn 5:20, Jn 3:17, Jn 3:34, Jn 5:36-37, Jn 6:27-29, Jn 6:57, Jn 7:29, Jn 10:36, Jn 11:42, Jn 12:49-50, Jn 14:26, Es 48:16, Es 61:1, Mc 9:37, Lc 9:48, 1Jn 4:14-15, 1Jn 5:11-12
Réciproques : Ex 33:13, Dt 30:20, 1S 2:12, 1R 10:1, 2Ch 30:22, 2Ch 33:13, Jb 22:21, Jb 24:1, Ps 36:10, Ps 91:14, Ps 100:3, Ps 119:144, Pr 2:5, Pr 9:10, Pr 30:3, Ec 7:12, Es 19:21, Jr 9:3, Jr 22:16, Ez 20:42, Ez 39:22, Dn 11:32, Os 2:20, Mt 11:27, Mt 19:16, Lc 10:42, Jn 1:26, Jn 3:15, Jn 4:10, Jn 4:14, Jn 4:15, Jn 5:26, Jn 7:28, Jn 10:14, Jn 14:6, Jn 14:7, Jn 16:3, Ac 5:20, Ac 17:23, 1Co 2:2, 1Co 8:6, 1Co 15:45, Ga 4:9, Ep 1:17, Ep 3:19, Ep 4:13, Ph 3:8, Col 1:10, Col 2:2, Col 3:10, 1Tm 2:5, 2Tm 1:1, Jc 2:19, 2P 1:2, 2P 1:3, 2P 3:18, 1Jn 1:2, 1Jn 1:3, 1Jn 2:3, 1Jn 2:13, 1Jn 2:25, 1Jn 3:23, 1Jn 4:7
17:4 Jn 12:28, Jn 13:31-32, Jn 14:13, Jn 4:34, Jn 5:36, Jn 9:3, Jn 14:31, Jn 15:10, Jn 19:30, Ac 20:24, 2Tm 4:7
Réciproques : Ex 40:33, Nb 6:20, 1S 2:30, Ps 2:8, Es 42:4, Es 42:21, Es 49:3, Es 49:4, Mc 1:38, Mc 16:19, Lc 2:14, Lc 13:32, Jn 5:30, Jn 5:43, Jn 6:62, Jn 7:18, Jn 8:29, Jn 8:49, Jn 9:4, Jn 10:17, Jn 10:36, Jn 16:5, Jn 17:1, He 3:2, He 5:7, Ap 11:7
17:5 Jn 17:24, Jn 1:18, Jn 3:13, Jn 10:30, Jn 14:9, Pr 8:22-31, Ph 2:6, Col 1:15-17, He 1:3, He 1:10, 1Jn 1:2, Ap 5:9-14, Jn 1:1-3, Mt 25:34, 1P 1:20, Ap 13:8
Réciproques : Nb 6:20, 1S 2:30, 2R 2:5, Ps 2:8, Ps 21:5, Ps 73:24, Es 42:4, Es 42:21, Es 49:4, Mc 16:19, Lc 10:22, Lc 13:32, Jn 1:15, Jn 6:62, Jn 7:18, Jn 7:39, Jn 8:54, Jn 8:58, Jn 10:17, Jn 10:36, Jn 11:4, Jn 12:16, Jn 13:1, Jn 13:3, Jn 14:13, Jn 16:16, Jn 16:28, Jn 17:1, Jn 20:17, Ac 2:33, Rm 8:6, Ph 2:9, Col 1:17, 1Tm 3:16, He 5:7
17:6 Jn 17:26, Jn 1:18, Jn 12:28, Ex 3:13-15, Ex 9:16, Ex 34:5-7, Ps 22:22, Ps 71:17-19, Mt 11:25-27, Lc 10:21-22, 2Co 4:6, He 2:12, 1Jn 5:20, Jn 17:2, Jn 17:9, Jn 17:11, Jn 17:14, Jn 17:16, Jn 17:24, Jn 6:37, Jn 10:27-29, Jn 15:19, Jn 18:9, Ac 13:48, Jn 17:9-10, Rm 8:28-30, Rm 11:2, Ep 1:4-11, 2Th 2:13-14, 1P 1:1, Jn 8:31-32, Jn 14:21-24, Jn 15:3, Jn 15:7, Ps 119:11, Pr 2:1-5, Pr 2:10, Pr 3:1-4, Pr 23:23, Col 3:16, 2Tm 1:13, He 3:6, Ap 2:13, Ap 3:8
Réciproques : Dt 32:3, Ps 25:14, Ps 89:24, Jr 22:16, Jr 31:34, Mt 11:27, Mt 16:17, Jn 8:47, Jn 10:29, Jn 14:7, Jn 14:25, Jn 15:15, Jn 17:8, Jn 17:20, 1Co 2:16, 1Co 5:10, 2Tm 4:7, He 2:13
17:7 Jn 7:16-17, Jn 14:7-10, Jn 14:20, Jn 16:27-30, Jn 17:10, Jn 8:28, Jn 10:29-30, Jn 12:49-50, Jn 16:15
Réciproques : Mt 13:23, Jn 17:8, Ep 5:26
17:8 Jn 17:14, Jn 6:68, Jn 14:10, Pr 1:23, Mt 13:11, Ep 3:2-8, Ep 4:11-12, Jn 3:33, Pr 1:3, Pr 2:1, Pr 4:10, Pr 8:10, 1Co 11:23, 1Co 15:1, 1Th 2:13, 1Th 4:1, Jn 17:6-7, Jn 17:25, Jn 16:27, Jn 16:30, 1Jn 4:14
Réciproques : Nb 9:8, Dt 6:4, 1S 20:2, Es 51:16, Es 59:21, Mt 12:49, Mt 13:23, Mc 1:38, Jn 4:42, Jn 6:33, Jn 6:37, Jn 7:16, Jn 8:14, Jn 8:26, Jn 8:38, Jn 8:42, Jn 10:14, Jn 10:36, Jn 11:42, Jn 12:49, Jn 14:7, Ac 5:20, Ac 10:22, 1Co 1:30, Ph 3:8
17:9 Jn 14:16, Jn 16:26-27, Lc 22:32, Lc 8:34, He 7:25, He 9:24, 1Jn 2:1-2, 1Jn 5:19, Ap 12:9, Ap 13:8, Ap 20:15
Réciproques : 1R 8:59, 2R 2:9, Ml 3:17, Mt 12:49, Jn 6:37, Jn 10:29, Jn 12:23, Jn 13:1, Jn 17:6, Ac 27:23, Rm 8:9, 1Co 3:23, 1Co 5:10, 2Tm 1:9, 2Tm 2:10, 1Jn 5:16
17:10 Jn 10:30, Jn 16:14-15, 1Co 3:21-23, Col 1:15-19, Col 2:9, Jn 5:23, Jn 11:4, Jn 12:23, Ac 19:17, Ga 1:24, Ph 1:20, Ph 2:9-11, 2Th 1:10, 2Th 1:12, 1P 2:9, Ap 5:8-14
Réciproques : Es 46:13, Ml 3:17, Lc 10:22, Jn 13:1, Jn 17:6, Jn 17:7, Ac 27:23, Rm 8:9, 1Co 3:23
17:11 Jn 17:13, Jn 13:1, Jn 13:3, Jn 16:28, Ac 1:9-11, Ac 3:21, He 1:3, He 9:24, Jn 17:14-18, Jn 15:18-21, Jn 16:33, Mt 10:16, Jc 4:4, 1Jn 3:12, 1Jn 5:19, Jn 17:25, Mt 5:48, 1P 1:15-17, Ap 4:8, Ap 15:4, Jn 17:12, Jn 17:15, Jn 10:29-30, Ps 17:8-9, Es 27:3, 1P 1:5, Jud 1:1, Jud 1:24, Ps 79:9, Pr 18:10, Es 64:2, Jr 14:7, Jr 14:21, Ez 20:9, Ez 20:22, Ez 20:44, Mt 6:9, Rm 9:17, Jn 17:21-22, Jn 10:30, Jn 14:20, Rm 15:5-6, 1Co 1:10, 1Co 12:12-13, Ep 4:4
Réciproques : Nb 6:24, Dt 33:3, Ps 86:2, Ps 89:24, Ps 99:3, Mt 26:11, Mc 2:20, Mc 14:7, Lc 5:35, Lc 9:51, Lc 17:22, Lc 24:44, Jn 6:37, Jn 6:62, Jn 7:33, Jn 10:28, Jn 10:38, Jn 17:6, Jn 20:17, Ac 4:32, 2Tm 1:12, 1Jn 1:3
17:12 Jn 6:37, Jn 6:39, Jn 6:40, Jn 10:27-28, He 2:13, Jn 13:18, Jn 18:9, Lc 4:26-27, 1Jn 2:19, Jn 6:70-71, Jn 13:18, 2Th 2:3, Ps 109:6-19, Ac 1:16-20, Ac 1:25
Réciproques : Ex 39:15, 1S 22:23, Ps 89:22, Jr 23:4, Mt 1:22, Mt 18:7, Mt 18:14, Mt 26:24, Lc 22:22, Lc 22:51, Lc 22:52, Jn 12:38, Jn 13:11, Jn 15:2, Jn 16:4, Jn 17:11, Ac 1:17, Ac 9:39, 2Tm 1:12, He 10:39, 1P 1:5
17:13 Jn 17:1, Jn 13:3, He 12:2, Jn 3:29, Jn 15:11, Jn 16:22-24, Jn 16:33, Ne 8:10, Ps 43:4, Ps 126:5, Ac 13:52, Rm 14:17, Ga 5:22, 1Jn 1:4, 2Jn 1:12
Réciproques : Mt 26:29, Mc 2:20, Mc 16:19, Jn 7:33, Jn 13:1, Jn 16:4, Jn 16:5, Jn 16:16, Jn 16:28, Jn 17:11, Ac 1:2, Ph 2:1
17:14 Jn 17:8, Jn 7:7, Jn 15:18-21, Gn 3:15, Pr 29:27, Za 11:8, Mt 10:24-25, 1P 4:4-5, 1Jn 3:12, Jn 17:16, Jn 8:23, 1Jn 4:5-6, 1Jn 5:19-20
Réciproques : Gn 37:5, 1R 22:8, Ps 17:14, Mt 10:22, Mc 10:39, Mc 13:13, Lc 6:22, Lc 21:17, Jn 7:16, Jn 13:1, Jn 15:19, Jn 17:6, Jn 17:11, Rm 12:2, Ga 1:4, Col 2:20, 2Tm 3:12, Tt 2:12, Jc 1:27, Jc 4:4, 1Jn 3:13
17:15 Ps 30:9, Ec 9:10, Es 38:18-19, Es 57:1, Lc 8:38-39, Ph 1:20-26, Gn 48:16, 1Ch 4:10, Ps 121:7, Mt 6:13, Lc 11:4, Ga 1:4, 2Th 3:3, 2Tm 4:8, 1Jn 5:18
Réciproques : Lc 22:32, Jn 14:16, Jn 17:11, 1Co 5:10, 2Co 13:7, 2Tm 1:12, 2Tm 4:18, Tt 2:12, Jc 1:27, 1P 1:5, 1P 3:11
17:16 Réciproques : Mi 7:14, Jn 8:23, Jn 13:1, Jn 17:6, Jn 17:14, Rm 8:29, 1Co 5:10, 1Jn 4:5
17:17 Jn 17:19, Jn 8:32, Jn 15:3, Ps 19:7-9, Ps 119:9, Ps 119:11, Ps 119:104, Lc 8:11, Lc 8:15, Ac 15:9, 2Co 3:18, Ep 5:26, 2Th 2:13, Jc 1:21, 1P 1:22-23, Jn 8:40, 2S 7:28, Ps 12:6, Ps 19:7, Ps 119:144, Ps 119:151, Ps 119:152, Ep 4:21, 2Tm 2:25-26
Réciproques : Ex 31:13, Lv 22:32, Nb 19:18, 1Ch 15:12, Ps 17:4, Ps 119:142, Pr 8:7, Ez 20:12, Ez 37:28, Ac 20:32, Ac 26:18, 1Co 1:2, 1Co 1:30, Ep 4:24, 1Th 2:13, 1Th 4:3, 1Tm 2:4
17:18 Jn 20:21, Es 61:1-3, Mt 23:34, 2Co 5:20, Ep 3:7
Réciproques : Dt 18:18, Za 2:8, Jn 7:29, Jn 10:36, 1Co 3:23, Ph 2:25
17:19 Es 62:1, 2Co 4:15, 2Co 8:9, 1Th 4:7, 2Tm 2:10, Jn 10:36, Jr 1:5, 1Co 1:2, He 2:11, He 9:13, He 9:18, He 9:26, He 10:5-10, He 10:29, Jn 17:17, Tt 2:14
Réciproques : Ex 29:21, Ex 31:13, Ex 40:10, Ex 40:13, Lv 4:34, Lv 8:22, Lv 14:29, Lv 16:18, Lv 21:8, Nb 7:15, Nb 8:17, Nb 19:18, Js 3:5, Jn 11:15, Jn 16:26, Jn 20:21, Rm 8:29, 1Th 2:13, 1Th 5:23, He 10:10, He 13:12, 1P 1:22, 1P 2:9
17:20 Jn 17:6-11, Ep 4:11, Ac 2:41, Ac 4:4, Rm 15:18-19, Rm 16:26, 2Tm 1:2
Réciproques : 1R 8:59, 2Ch 6:19, Ps 86:11, Za 6:15, Mt 12:49, Jn 14:16, Jn 19:35, Ac 10:22, Rm 8:34, Ga 3:28, Ph 1:27, 1Jn 5:20
17:21 Jn 17:11, Jn 17:22, Jn 17:23, Jn 10:16, Jr 32:39, Ez 37:16-19, Ez 37:22-25, So 3:9, Za 14:9, Ac 2:46, Ac 4:32, Rm 12:5, 1Co 1:10, 1Co 12:12, 1Co 12:25-27, Ga 3:28, Ep 4:3-6, Ph 1:27, Ph 2:1-5, Col 3:11-14, 1P 3:8-9, Jn 5:23, Jn 10:30, Jn 10:38, Jn 14:9-11, Ph 2:6, 1Jn 5:7, Jn 13:35
Réciproques : Ex 26:3, 1S 25:29, Ps 86:11, Ps 122:6, Ps 133:1, Ez 11:19, Za 2:11, Za 4:9, Za 6:15, Za 11:7, Za 12:8, Za 13:7, Mc 3:24, Jn 6:56, Jn 6:57, Jn 10:36, Jn 11:42, Jn 12:19, Jn 13:32, Jn 13:34, Jn 14:7, Jn 14:10, Jn 14:20, Jn 19:35, Rm 12:10, 1Co 1:9, 1Co 1:30, 1Co 3:23, 1Co 6:17, 1Co 8:6, 2Co 12:2, Ga 2:20, Ep 1:3, Ep 2:6, Ep 2:22, Ep 4:13, Col 2:2, Col 2:9, Col 2:19, 2Th 1:12, He 2:11, 2P 1:17, 1Jn 1:3, 1Jn 2:13, 1Jn 2:24, 1Jn 3:24
17:22 Jn 1:16, Jn 15:18-19, Jn 20:21-23, Mc 6:7, Mc 16:17-20, Lc 22:30, Ac 5:41, Rm 15:15-20, 2Co 3:18, 2Co 5:20, 2Co 6:1, Ep 2:20, Ph 1:29, Col 1:24, 2Th 1:5-10, Ap 21:14, Jn 14:20, 1Jn 1:3, 1Jn 3:24
Réciproques : Ps 21:5, Jr 30:19, Jn 17:11, Jn 17:21, Rm 8:29, Rm 8:30, Col 1:27, 2Th 2:14
17:23 Jn 6:56, Jn 14:10, Jn 14:23, Rm 8:10-11, 1Co 1:30, 2Co 5:21, Ga 3:28, 1Jn 1:3, 1Jn 4:12-16, Ep 4:12-16, Ph 3:15, Col 1:28, Col 2:2, Col 2:9, Col 2:10, Col 3:14, 1P 5:10, Jn 13:35, Jn 17:24, Ep 1:6-14, 1Jn 3:1, 1Jn 4:19
Réciproques : 1S 25:29, Es 43:4, Za 2:11, Jn 3:35, Jn 14:7, Jn 14:21, Jn 15:4, Jn 15:9, Jn 16:27, Jn 17:21, Jn 17:26, Rm 8:29, 1Co 1:10, 1Co 8:6, 2Co 5:17, 2Co 5:19, 2Co 13:5, 2Co 13:11, Ep 3:17, Col 1:27, Col 3:11, He 13:21, Jc 1:4, 1Jn 4:4
17:24 Jn 12:26, Jn 14:3, Mt 25:21, Mt 25:23, Mt 26:29, Lc 12:37, Lc 22:28-30, Lc 23:43, 2Co 5:8, Ph 1:23, 1Th 4:17, Ap 3:21, Ap 7:14-17, Gn 45:13, 1Co 13:12, 2Co 3:18, 2Co 4:6, 1Jn 3:2, Ap 21:22, Jn 17:5, Pr 8:21-31
Réciproques : Gn 45:10, Gn 47:11, 1Ch 16:27, Ps 15:1, Ps 41:12, Ps 45:14, Ps 73:24, Ps 101:6, Ps 140:13, Pr 8:23, Ct 6:2, Ct 7:10, Es 33:17, Es 35:2, Es 66:18, Ml 3:17, Mt 13:35, Mt 17:2, Mt 17:4, Mc 10:40, Lc 9:32, Lc 10:21, Jn 6:37, Jn 7:34, Jn 8:58, Jn 10:17, Jn 14:2, Jn 16:26, Jn 17:2, Jn 17:6, Jn 17:23, Jn 18:11, Rm 8:17, Rm 8:30, Ep 1:4, Col 1:13, Col 3:4, 2Th 2:14, 2Tm 1:9, 2Tm 2:10, Tt 1:2, He 9:26, Ap 2:27, Ap 17:8, Ap 21:23, Ap 22:3, Ap 22:4
17:25 Jn 17:11, Es 45:21, Rm 3:26, Jn 8:19, Jn 8:55, Jn 15:21, Jn 16:3, Mt 11:27, Lc 10:22, Ac 17:23, Ac 26:18, Rm 1:28, Rm 3:11, 1Co 1:21, 1Co 15:34, 2Co 4:4, Ga 4:8-9, 2Th 1:8, He 8:11, 1Jn 5:19-20, Ap 13:8, Jn 1:18, Jn 5:19-20, Jn 7:29, Jn 10:15, Jn 17:8, Jn 6:19, Jn 16:27, Jn 16:30, Mt 16:16
Réciproques : Ps 79:6, Jr 10:25, Za 2:11, Jn 1:10, Jn 1:26, Jn 7:28, Jn 8:42, Jn 11:42, Jn 17:3, Jn 20:17, Ep 1:17, Ep 4:13, 1Jn 1:3, 1Jn 3:1
17:26 Jn 17:6, Jn 8:50, Jn 15:15, Ps 22:22, He 2:12, Jn 14:23, Jn 15:9, Ep 1:6, Ep 1:22, Ep 1:23, Ep 2:4-5, Ep 5:30, Ep 5:32, 2Th 2:16, Jn 17:23, Jn 6:56, Jn 14:20, Jn 15:4, Rm 8:10, 1Co 1:30, 1Co 12:12, Ga 2:20, Ep 3:17, Col 1:27, Col 2:10, Col 3:11, 1Jn 3:24, 1Jn 4:13-14
Réciproques : Dt 32:3, Ps 9:11, Ps 89:24, Es 12:4, Es 43:4, Es 60:9, Mt 11:27, Lc 10:22, Jn 1:18, Jn 3:35, Jn 5:20, Jn 7:29, Jn 8:19, Jn 11:5, Jn 13:1, Jn 14:7, Jn 16:27, Jn 18:1, Rm 8:29, Rm 8:39, Rm 9:17, 2Co 13:5, Ep 1:17, Ep 4:6, Ep 4:13
17:1 Jn 13:31-35, Jn 14:1, Jn 17:26, Jn 14:31, Mt 26:36, Mc 14:32, Lc 22:39-40, 2S 15:23, 1R 15:13, 2R 23:6, 2R 23:12, 2Ch 15:16, 2Ch 30:14, Jr 31:40, Jn 18:26, Gn 2:15, Gn 3:23
Réciproques : Lv 2:6, 1R 2:37, 2R 23:4, 2Ch 29:16, Ne 2:15, Mt 26:30, Mt 26:47, Mc 14:42, Ac 4:27
17:2 Mc 11:11-12, Lc 21:37, Lc 22:39
Réciproques : 1S 23:23, Ps 55:12, Mt 10:4, Mt 26:2, Mt 26:14, Mc 14:42, Lc 22:47, Jn 6:71, Jn 12:4, Ac 1:16
17:3 Jn 13:2, Jn 13:27-30, Mt 26:47, Mt 26:55, Mc 14:43-44, Mc 14:48, Lc 22:47-53, Ac 1:16, Jn 18:12, Ps 3:1-2, Ps 22:12
Réciproques : 1S 23:23, 2R 6:14, Ps 27:2, Ps 55:10, Ps 55:12, Mt 2:4, Mt 27:3, Mt 27:27, Jn 7:32, Jn 19:11, Ac 4:1
17:4 Jn 10:17-18, Jn 13:1, Jn 19:28, Mt 16:21, Mt 17:22-23, Mt 20:18-19, Mt 26:2, Mt 26:21, Mt 26:31, Mc 10:33-34, Lc 18:31-33, Lc 24:6-7, Lc 24:44, Ac 2:28, Ac 4:24-28, Ac 20:22-23, 1R 18:10, 1R 18:14-18, Ne 6:11, Ps 3:6, Ps 27:3, Pr 28:1, 1P 4:1
Réciproques : Gn 37:15, 2S 17:2, Jr 20:11, Jn 1:38, Jn 6:24, Jn 20:15, Jn 21:17, Ac 10:21
17:5 Jn 1:46, Jn 19:19, Mt 2:23, Mt 21:11, Es 3:9, Jr 8:12
Réciproques : 2R 1:11, Jn 1:45, Jn 6:24, Jn 7:44, Jn 10:18, Jn 18:17
17:6 2R 1:9-15, Ps 27:2, Ps 40:14, Ps 70:2-3, Ps 129:5, Lc 9:54-56, Ac 4:29-30
Réciproques : Nb 22:31, 1R 13:4, Ps 35:4, Ps 56:9, Ps 65:7, Lc 4:30, Jn 2:15, Jn 7:44, Jn 10:18, Ac 9:4
17:7 Réciproques : Gn 37:15, Mt 2:23, Lc 4:30, Jn 1:38, Jn 1:45, Jn 20:15
17:8 Es 53:6, Ep 5:25, Jn 10:28, Jn 13:1, Jn 13:36, Jn 16:32, Mt 26:56, Mc 14:50-52, 1Co 10:13, 2Co 12:9, 1P 5:7
Réciproques : Za 13:7, Lc 22:51, Jn 18:17
17:9 Jn 17:12
Réciproques : Nb 31:49, 1S 22:23, 2S 17:22, Jr 23:4, Za 13:7, Mt 1:22, Mt 26:56, Lc 22:51, Jn 6:39, Jn 10:28, Jn 17:6, Ac 8:32
17:10 Jn 18:26, Mt 26:51-54, Mc 14:30, Mc 14:47, Lc 22:33, Lc 22:49-51
Réciproques : Lc 22:50, Ac 7:24
17:11 Jn 18:36, 2Co 6:7, 2Co 10:4, Ep 6:11-17, Ps 75:8, Ez 23:31, Mt 20:22, Mt 26:39, Mt 26:42, Mc 10:38-39, Mc 14:35-36, Lc 22:42, He 12:2, Jn 11:41-42, Jn 12:27-28, Jn 15:10, Jn 17:24, Jn 20:17, Lc 12:30, Rm 8:15-18, He 12:5-10
Réciproques : Gn 22:7, 2S 16:10, 1Ch 21:27, Jb 2:10, Ps 11:6, Ps 110:7, Jr 47:6, Mt 26:51, Mc 14:47, Lc 12:50, Lc 19:28, Lc 22:50, Jn 5:30, Jn 14:31, Ac 7:24
17:12 Jn 18:3, Mt 26:57, Mc 14:53, Lc 22:54, Ac 21:31, Ac 21:37, Ac 22:24-28, Ac 23:10, Ac 23:17-22, Gn 22:9, Gn 40:3, Jg 16:21, Ps 118:27, Mt 27:2, Mc 15:1
Réciproques : Mt 21:39, Mc 14:46, Ac 4:3
17:13 Mt 26:57, Lc 3:2, Ac 4:6, Jn 11:51, Jn 18:24
Réciproques : Mt 26:3, Mc 14:53, Jn 11:49
17:14 Jn 11:49-52
Réciproques : Mt 26:3, Mc 14:53, Lc 3:2, Jn 11:50, Ac 4:6, 2Co 8:10, 2Co 12:1
17:15 Mt 26:58-68, Mc 14:54, Lc 22:54
Réciproques : Mt 26:56, Mc 14:66
17:16 Réciproques : Ex 38:8, Mt 26:56, Mt 26:58, Mt 26:69, Mc 14:54, Jn 13:38, Jn 18:17, Ac 4:13
17:17 Jn 18:16, Mt 26:69-70, Mc 14:66-68, Lc 22:54, Lc 22:56, Lc 22:57, Jn 18:5, Jn 18:8, Jn 21:15, Mt 26:33
Réciproques : Gn 18:15, Mc 14:30, Mc 14:69, Lc 22:55, Jn 13:38, Jn 20:6, Jn 21:16, Ac 1:13, Ac 4:13
17:18 Jn 18:25, Mc 14:54, Lc 22:55-56, Lc 22:44, Gn 49:6, 1R 19:9, Ps 1:1, Ps 26:4-10, Pr 13:20, Ac 4:23, 1Co 15:33, 2Co 6:15-17, Ep 5:11-12
Réciproques : Ac 28:2
17:19 Lc 11:53-54, Lc 20:20
Réciproques : Mt 26:62, Mc 4:2, Ac 1:1, Ac 4:27, Ac 7:1
17:20 Jn 7:14, Jn 7:26, Jn 7:28, Jn 8:2, Jn 10:23-39, Ps 22:22, Ps 40:9, Mt 4:23, Mt 9:35, Mt 21:23-27, Mt 26:65, Lc 4:15, Lc 19:45-47, Lc 20:1-8, Lc 21:37, Jn 7:4, Es 45:19, Es 48:16, Mt 24:26, Ac 26:26
Réciproques : Pr 1:21, Pr 8:3, Pr 9:3, Jr 7:2, Jr 26:2, Mt 26:55, Mc 10:1, Mc 11:27, Mc 12:35, Mc 14:49, Lc 4:16, Lc 19:47, Jn 6:59, Jn 11:54, Ac 5:20, Ac 17:2, He 2:12
17:21 Mt 26:59-60, Mc 14:55-59, Lc 22:67, Ac 24:12-13, Ac 24:18-20
Réciproques : Mt 26:55
17:22 Jb 16:10, Jb 30:10-12, Es 50:5-7, Jr 20:2, Mi 5:1, Mt 26:67-68, Mc 14:65, Lc 22:63-64, Ac 23:2-3, Ac 23:4-5
Réciproques : 2Ch 18:23, Pr 17:26, Es 50:6, Jr 37:15, Lc 6:29, Lc 18:32, He 12:3
17:23 2Co 10:1, 1P 2:20-23
Réciproques : 1S 26:18, 2Ch 18:23
17:24 Jn 18:13, Mt 26:57, Jn 18:13
Réciproques : Mt 21:39, Mt 26:3, Mt 27:2, Mc 14:53, Lc 3:2, Lc 22:54, Ac 4:6, Ac 23:3
17:25 Jn 18:18, Mc 14:37-38, Mc 14:67, Lc 22:56, Mt 26:69, Mt 26:71, Mc 14:68-70, Lc 22:58, Gn 18:15, Pr 29:25, Ga 2:11-13
Réciproques : Mt 14:30, Mt 26:58, Mc 14:30, Mc 14:54, Mc 14:69, Lc 22:57, Jn 13:38, Jn 20:6, Jn 21:16, Ac 1:13, Ac 7:24
17:26 Jn 18:10, Pr 12:19, Mt 26:73, Mc 14:70-71, Lc 22:59-60
17:27 Jn 13:38, Mt 26:34, Mt 26:74, Mt 26:75, Mc 14:30, Mc 14:68, Mc 14:71, Mc 14:72, Lc 22:34, Lc 22:60-62
Réciproques : Mt 26:73, Mc 14:70, Lc 22:57, Lc 22:59, Jn 21:17
17:28 Mt 27:1, Mt 27:2-10, Mc 15:1-5, Lc 23:1-5, Ac 3:13, Jn 18:33, Jn 19:9, Mt 27:27, Mc 15:16, Pr 1:16, Pr 4:16, Mi 2:1, Lc 22:66, Ps 35:16, Es 1:10-15, Jr 7:8-11, Am 5:21-23, Mi 3:10-12, Mt 23:23-28, Mt 27:6, Ac 10:28, Ac 11:3, Jn 18:39, Jn 19:14, Dt 16:2, 2Ch 30:21-24, 2Ch 35:8-14, 2Ch 35:17, 2Ch 35:18, Ez 45:21
Réciproques : Nb 9:6, Dt 16:1, 1S 20:24, 1R 21:9, Jb 24:5, Ps 55:10, Ps 94:20, Pr 7:14, Es 58:4, Jr 7:10, Ez 23:39, Mt 20:19, Mt 23:24, Mt 26:5, Mc 10:33, Lc 18:32, Lc 20:20, Jn 18:35, Ac 4:27, Ac 23:35, 1Co 5:8
17:29 Mt 27:23, Ac 23:28-30, Ac 25:16
Réciproques : Ps 64:6, Mc 15:3, Ac 21:33, Ac 25:5, 1Tm 5:19
17:30 Jn 19:12, Mc 15:3, Lc 20:19-26, Lc 23:2-5, Mc 10:33, Lc 24:7, Ac 3:13
Réciproques : Ps 64:6, Jr 26:11, Lc 18:32, Jn 9:24, Ac 21:33, Ac 25:5
17:31 Jn 19:6-7, Ac 25:18-20, Jn 19:15, Gn 49:10, Ez 21:26-27, Os 3:4-5
Réciproques : Dt 28:43, Jn 8:59, Ac 18:15, Ac 24:6
17:32 Jn 3:14, Jn 10:31, Jn 10:33, Jn 12:32-33, Mt 20:19, Mt 26:2, Lc 18:32-33, Lc 24:7-8, Ac 7:59, Dt 21:23, Ps 22:16, Ga 3:13
Réciproques : Lc 23:33, Jn 19:18
17:33 Jn 18:37, Mt 27:11, Mc 15:2, Lc 23:3-4, 1Tm 6:13, Jn 1:49, Jn 12:13, Jn 12:15, Jn 19:3, Jn 19:19-22, Ps 2:6-12, Es 9:6-7, Jr 23:5, So 3:15, Za 9:9, Lc 19:38-40, Ac 2:34-36
Réciproques : Mt 27:27, Jn 18:28, Jn 18:39, Jn 19:12, Ac 7:1
17:34 Jn 18:36
17:35 Esd 4:12, Ne 4:2, Ac 18:14-16, Ac 23:29, Ac 25:19-20, Rm 3:1-2, Jn 18:28, Jn 19:11, Ac 3:13, Jn 19:6, Ac 21:38, Ac 22:22-24
Réciproques : Gn 3:13, Gn 31:26, 2S 3:24, Za 13:6, Mt 27:13, Lc 12:14, Lc 18:32, Ac 5:21
17:36 1Tm 6:13, Jn 6:15, Jn 8:15, Ps 45:3-7, Es 9:6-7, Dn 2:44, Dn 7:14, Za 9:9, Lc 12:14, Lc 17:20-21, Rm 14:17, Col 1:12-14, Jn 18:11
Réciproques : 2R 10:3, Jr 30:21, Dn 7:17, Mt 12:19, Mt 20:26, Mt 26:51, Mc 10:43, Lc 12:32, Lc 22:38, Lc 23:2, Jn 8:11, Jn 18:34, Ac 2:30, Ac 7:27, 1Co 5:12
17:37 Mt 26:64, Mt 27:11, Mc 14:62, Mc 15:2, Lc 23:3, 1Tm 6:13, Jn 8:14, Jn 14:6, Es 55:4, Ap 1:4, Ap 3:14, Jn 7:17, Jn 8:47, Jn 10:26-27, 1P 1:22, 1Jn 3:14, 1Jn 3:19, 1Jn 4:6, 1Jn 5:20
Réciproques : Pr 8:7, Jr 30:21, Dn 11:2, Dn 12:10, Os 14:9, Mt 2:2, Mt 22:16, Mt 26:25, Mt 26:63, Mc 14:61, Lc 19:12, Lc 22:70, Jn 1:49, Jn 10:4, Jn 12:27, Jn 18:33, Ac 2:30, Ac 7:27, Ac 7:37, 1Tm 3:15, Ap 1:5
17:38 Ac 17:19-20, Ac 17:32, Ac 24:25-26, Jn 19:4, Jn 19:6, Jn 19:21, Jn 19:22, Mt 27:18-19, Mt 27:24, Mc 15:14, Lc 23:4, Lc 23:14-16, 1P 1:19, 1P 2:22-23
Réciproques : 1S 12:5, Dn 11:2, Mt 13:19, Mt 27:15, Lc 23:13, Ac 13:28, Ac 25:25, 1Jn 3:12
17:39 Mt 27:15-18, Mc 15:6, Mc 15:8, Lc 23:17, Lc 23:20, Jn 18:33
Réciproques : Mc 15:9, Jn 18:28, Jn 19:10
17:40 Mt 27:16, Mt 27:26, Mc 15:7, Mc 15:15, Lc 23:18-19, Lc 23:25, Ac 3:13-14
Réciproques : Es 49:7, Es 53:2, Ez 18:10, Mi 3:2, Mt 23:24, Mt 27:20, Mc 15:6, Mc 15:11, Ac 7:35

Notes de la Bible Annotée Neuchâtel

A savoir : les notes ne font PAS partie du texte biblique. Plus d'informations
Jean 17
  • 17.1 Jésus dit ces choses ; et, levant les yeux au ciel, il dit : Père, l'heure est venue, glorifie ton Fils, afin que ton Fils te glorifie, Chapitre 17. La prière sacerdotale de Jésus-Christ.
    1 à 26 Jésus prie pour lui-même, ses apôtres, pour tous ceux qui croiront en lui.
    Jésus a achevé les discours qui devaient préparer les disciples à son départ à sa glorification, à une communion invisible et spirituelle avec lui, il les a terminés par ce mot triomphant : "J'ai vaincu le monde !" (Jean 16.33)
    Et maintenant, levant les (grec ses) yeux au ciel (texte reçu : il leva...et dit), il s'adresse à son Père et il prie.
    Il Prie à haute voix, au milieu de ses disciples, (verset 13) et quelle prière ! Prière ardente, et pourtant sereine, dans laquelle, comme le dit Luther, Jésus répand en présence de Dieu et de ses disciples le dernier fond de son âme.
    "Il n'y a, ni dans l'Ecriture, ni dans les littératures des peuples, rien qui égale la simplicité et la profondeur, la grandeur et l'intimité de cette prière." Luthardt.
    Quelle impression ne dut-elle pas laisser dans le cœur des disciples ! Il n'est point étonnant qu'elle soit restée gravée dans l'âme de Jean et qu'il ait pu nous la conserver fidèlement. Tout, en effet, dans cette inimitable prière, est en parfaite harmonie avec la situation et avec les besoins de l'âme de Jésus et de ses disciples. On l'a appelée Prière sacerdotale, parce qu'en la prononçant Jésus fait acte de souverain sacrificateur : il va s'offrir à Dieu comme une oblation sainte (verset 19) et il prélude à ce sacrifice en intercédant pour ses disciples et pour toute son Eglise.
    Père, dit Jésus, et ce nom, qui est sa consolation suprême en présence de la mort, (Marc 14.36) il le prononce six fois, avec amour, dans cette prière. Ses disciples apprirent de lui à considérer Dieu comme un Père, car, quoique Dieu fût son Père dans un sens unique et exclusif, il les a pourtant autorisés à invoquer Dieu sous ce beau et doux nom, (Matthieu 6.9) parce que, rachetés par lui, ils ont reçu l'adoption et sont devenus des enfants de Dieu. (Romains 8.15 ; Galates 4.6)
    - L'heure est venue, l'heure de la mort, qui sera bientôt suivie de la gloire. (Jean 12.23 ; 13.1) Tant que cette heure marquée par la volonté souveraine de Dieu n'était pas venue, les adversaires étaient impuissants à rien entreprendre contre Jésus ; (Jean 7.30) mais maintenant il va se livrer volontairement à eux.
    La première chose que demande le Sauveur, c'est sa glorification. Et ce qu'il entend par là, il le dit clairement, (verset 5) c'est sa réintégration dans la gloire éternelle. Mais ce n'est pas, avant tout, pour lui-même qu'il redemande cette gloire ; ici, comme toujours, son motif suprême est la gloire de Dieu, c'est pourquoi il se hâte d'ajouter : afin que ton (Sin., B, C : le) Fils te glorifie.
    Sans doute Jésus avait glorifié Dieu dans toute sa vie, (verset 4) mais ce n'est qu'après être rentré dans la plénitude de sa puissance divine qu'il pourra, en manifestant les attributs divins de la toute-puissance et de la toute présence, (Matthieu 28.18,20) achever son œuvre par l'envoi du Saint Esprit et par l'établissement de son règne dans le monde. (Jean 7.39, note ; Jean 13.31,32, note.)
  • 17.2 selon que tu lui as donné puissance sur toute chair, afin qu'à tous ceux que tu lui as donnés il donne la vie éternelle. Ce verset doit être rattaché étroitement au précédent, car il renferme la raison de ce que Jésus demande : Glorifie ton Fils, afin que ton Fils te glorifie, selon que ou en tant que tu lui as donné puissance et autorité (le mot grec a les deux sens) sur toute chair, c'est-à-dire sur toute la race déchue d'Adam.
    L'expression hébraïque toute chair, employée par Jean dans ce seul passage, a quelque chose de solennel. Le Fils de Dieu a reçu, avec sa mission divine, cette puissance, cette autorité sur tous les hommes, car c'est à lui, à lui seul que le Père a confié la tâche de sauver le monde perdu. (Comparer Jean 13.3) Mais, pour exercer cette puissance divine, il faut que le Fils de Dieu soit glorifié ; de là sa prière.
    - L'intention miséricordieuse de Dieu, en conférant au Sauveur ce pouvoir sur notre humanité, a été qu'il donne la vie éternelle, à qui ? à tous ceux que le Père lui a donnés.
    Depuis Augustin plusieurs exégètes ont vu dans ces derniers mots l'idée de la prédestination divine ; cette doctrine est étrangère à notre évangile.
    Pour le sens de l'expression, voir Jean 6.37,44,45, notes.
    Dans ce qui précède, nous avons laissé indécise une question sur laquelle les exégètes diffèrent. La proposition selon que tu lui as donné se rapporte-t-elle à celle-ci : glorifie ton Fils, ou à la suivante : afin que ton Fils te glorifie ?
    Meyer, M. Weiss et d'autres sont pour la première de ces liaisons, M. Luthardt pour la seconde. Mais, comme la glorification du Fils n'a d'autre but que la gloire du Père et que c'est là en quelque sorte une seule et même gloire, ne peut-on pas rapporter à l'une et à l'autre ce don qui a été fait au Fils, et en vertu duquel il exerce la souveraineté sur l'humanité entière ? (Comparer Ephésiens 1.22)
  • 17.3 Or c'est ici la vie éternelle, qu'ils te connaissent, toi, le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus-Christ. La vie éternelle, que Jésus donne, (verset 2) nul ne doit la chercher en dehors de Dieu et de Christ ; Jésus dit, dans cette parole profonde, en quoi elle consiste. Pour comprendre ce verset, il faut, avant tout, se souvenir que, dans le style de l'Ecriture et en particulier dans celui de Jean, connaître n'est point un acte purement et froidement intellectuel, mais un rapport plein de confiance et d'amour avec l'être connu, une communion du cœur avec lui. (1Corinthiens 8.2,3 ; 13.12 ; 1Jean 2.3,4 ; 4.8)
    Dès lors, connaître le seul vrai Dieu et Celui qui l'a envoyé, JésusChrist, n'est pas seulement la condition ou le moyen de parvenir à la vie éternelle, c'est cette vie éternelle elle-même, naissant et grandissant dans l'âme dès ici-bas, pour s'épanouir un jour dans la perfection du ciel.
    Et il faut bien remarquer que nous n'avons point ici une définition de Dieu ; le qualificatif seul vrai Dieu n'oppose point Dieu aux fausses divinités (Meyer et d'autres), Jésus ne polémise pas, il prie, il adore ; et il confesse que ce Dieu est en luimême le seul vrai, le seul qui réalise en son essence l'idée même du Dieu absolu, le seul dont la connaissance soit la vie éternelle.
    - Mais comment ce Dieu peut-il être connu des hommes ? Uniquement en celui qu'il a envoyé, (Jean 16.27,28) en qui il s'est pleinement révélé, Jésus-Christ.
    - Les sociniens ont abusé de ce passage, en particulier du qualificatif : seul vrai Dieu, appliqué au Père, pour en tirer des conclusions contre la divinité de Jésus-Christ. Ils oublient que si Celui qui se nomme ici même à côté de Dieu, qui déclare que le connaître est la vie éternelle, ne participait pas à la plénitude de la divinité, son langage ressemblerait grandement à un blasphème.
    - D'autre part, quelques exégètes (Lücke, de Wette, Weiss) trouvent étrange que Jésus parle de lui-même à la troisième personne, et en énumérant tous ses titres : Celui que tu as envoyé, Jésus-Christ, et ils mettent sur le compte de l'évangéliste un langage qui leur paraît peu approprié à la situation.
    Mais d'abord, Jésus, dans l'émotion de son âme, a commencé sa prière par ces mots solennels (à la troisième personne) : glorifie ton Fils ! et ce n'est qu'au verset 4 qu'il revient à dire : Je t'ai glorifié sur la terre. Et quant à ce double nom : Jésus-Christ, solennellement prononcé à dessein, il ne faut pas oublier, comme l'observe Meyer, que Jésus, parlant hébreu, en faisait ressortir la haute signification : Jésus, Sauveur, et Christ, Messie.
    Qu'y a-t-il là qui ne soit à sa place dans la prière du Fils de Dieu ? Dieu et JésusChrist, double objet de la connaissance religieuse, sont inséparables, Jésus-Christ, c'est la divinité manifestée à l'homme et destinée à devenir en lui la vie éternelle. (Comparer Jean 1.18 ; 6.46,47 ; 14.7,9)
  • 17.4 Je t'ai glorifié sur la terre ; j'ai achevé l'œuvre que tu m'as donnée à faire ; Ces paroles motivent la demande d'être glorifié que Jésus va réitérer (verset 5 comparez verset 1)
    Il a, en effet, pleine conscience d'avoir glorifié Dieu sur la terre par ses paroles, par ses œuvres, par sa vie tout entière ; et maintenant, au moment où il va couronner par ses souffrances et le sacrifice de lui-même l'œuvre que Dieu lui a donnée à faire, il considère cette œuvre comme déjà achevée.
    C'est ainsi qu'ailleurs, dans la certitude de sa victoire, il l'anticipe comme déjà réalisée (Jean 12.23 ; 13.31 ; 16.33)
  • 17.5 et maintenant, glorifie-moi, toi, Père, auprès de toi-même, de la gloire que j'avais auprès de toi avant que le monde fût. Maintenant que mon œuvre est achevée, glorifie-moi, toi Père.
    Ces mots correspondent à ceux-ci du verset 4 : Je t'ai glorifié.
    Ce rapprochement trahit en Jésus le sentiment d'une juste rétribution qui lui est due. C'est le sens du c'est pourquoi dans Philippiens 2.9.
    - Les termes par lesquels Jésus désigne cette gloire qu'il redemande à son Père renferment toute une révélation sur sa personne, sur sa préexistence, sur l'état divin où il va rentrer. Cette gloire, il l'avait, la possédait auprès de Dieu, avant que le monde fût.
    Il participait complètement aux perfections divines et à la félicité du ciel. Paul caractérise cet état en disant : "Il était en forme de Dieu," (Philippiens 2.6) et notre évangéliste nous le révèle dès les premiers mots de son livre : "Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu et la Parole était Dieu." (Jean 1.1)
    Cette gloire qu'il possédait, Jésus s'en était dépouillé par son incarnation, en prenant la "forme de serviteur," (Philippiens 2.7) et maintenant il demande à Dieu de lui en rendre la pleine possession. Nous savons comment il fut exaucé. (Ephésiens 1.20-23 ; Philippiens 2.9-11 ; 1Timothée 3.16)
    Dieu mit ainsi sur le sacrifice de son Fils, aux yeux du monde entier, le sceau de son approbation divine. Dès lors, le Sauveur, possédant "la toutepuissance au ciel et sur la terre," poursuivra son œuvre jusqu'à son parfait achèvement ; et notre humanité, rendue en lui à sa glorieuse destination, sera assise à la droite du Père dans les lieux célestes. (Ephésiens 2.6 et suivants)
    - Quand notre évangéliste nous dit que les disciples de Jésus ont pu "contempler sa gloire" déjà ici-bas, lorsqu'il était dans son état d'humiliation, (Jean 1.14, notes) cette affirmation n'est pas contredite par les grandes paroles qu'il rapporte ici car la gloire qui se manifestait dans l'existence humaine de Jésus différait, sous plus d'un rapport, de la gloire qu'il devait recouvrer auprès du Père.
  • 17.6 J'ai manifesté ton nom aux hommes que tu m'as donnés du monde ; ils étaient à toi, et tu me les as donnés, et ils ont gardé ta parole. Les versets versets 6-8, que plusieurs exégètes considèrent comme appartenant encore à la prière de Jésus pour lui-même et pour son œuvre, (verset 1, note) sont plutôt la transition à sa prière pour les apôtres.
    Le Sauveur y exprime à leur sujet une appréciation rassurante : ils sont, par l'effet de l'enseignement qu'il leur a donné et de l'action qu'il a exercée sur eux, bien préparés à recevoir les grâces qu'il va demander en leur faveur.
    D'abord, il leur a manifesté le nom de Dieu. Ils le connaissaient sans doute, ce nom, puisqu'ils étaient de pieux Israélites ; mais comme dans le style de l'écriture le nom de Dieu représente tout l'ensemble des perfections divines, (Matthieu 6.9, 3e note) Jésus veut dire qu'il leur a révélé Dieu, sa miséricorde, sa sainteté, son amour, d'une manière beaucoup plus complète et intime.
    Ce qui lui a permis de leur accorder une telle révélation, c'est, en second lieu, que Dieu, à qui ils appartenaient par l'œuvre de sa grâce et par les dispositions de leur cœur, les a tirés du monde (Jean 15.19) et donnés au Sauveur. (Voir, sur le sens de ces paroles, Jean 6.37,44,45, notes.)
    Enfin cette double œuvre de Dieu et du Sauveur a eu, dans les disciples, ce beau résultat : Ils ont gardé ta parole dans leur cœur et leur vie. Jésus dit : ta parole, parce qu'il regarde ses enseignements comme étant ceux de Dieu même (Jean 17.8 ; 7.16 ; 12.49)
  • 17.8 parce que je leur ai donné les paroles que tu m'as données, et ils les ont reçues ; et ils ont connu véritablement que je suis sorti d'auprès de toi, et ils ont cru que tu m'as envoyé. Jésus continue à rendre témoignage aux effets de son œuvre dans les disciples.
    Maintenant déjà, ils ont connu (verbe au parfait, fait accompli et permanent) que tous les dons déployés par le Sauveur dans son enseignement (Jean 12.49) et dans ses œuvres (Jean 5.36) venaient de Dieu.
    2° Ils sont arrivés à cette connaissance parce que Jésus ne leur a donné que les paroles qu'il recevait de Dieu et qu'eux, de leur côté, ils les ont reçues dans leur cœur par la foi. (Ici comme toujours, action de Dieu et action de l'homme dans l'œuvre du salut.)
    3° De cette connaissance et de cette foi relatives à la parole divine sont nées dans le cœur des disciples la connaissance et la foi relatives à la personne de leur Maître et à son origine divine : ils ont connu et cru qu'il est sorti d'auprès de Dieu et que c'est Dieu qui l'a envoyé. (Comparer Jean 6.69)
    Les voilà donc bien préparés à recevoir les grâces nouvelles que Jésus va demander pour eux.
  • 17.9 Moi, je prie pour eux ; je ne prie pas pour le monde, mais pour ceux que tu m'as donnés, parce qu'ils sont à toi. Grec : Moi, c'est pour eux que je prie ; moi, ton bien-aimé, que tu exauces toujours, (Jean 11.42) pour eux que tu m'as donnés et qui sont à toi.
    Quel plaidoyer intime et plein d'amour ! Comment ne serait-il pas entendu ? Mais, en outre Jésus dit à Dieu que, dans ce moment suprême, eux seuls remplissent sa pensée et que c'est pour eux seuls qu'il prie, non pour le monde.
    Méconnaissant le sens si simple et si intime de cette parole, plusieurs exégètes y ont vu une exclusion absolue et une condamnation du monde.
    Cette opinion est en contradiction directe avec l'esprit et l'exemple de Jésus, qui nous ordonne de prier même pour ceux qui nous outragent et nous persécutent, (Matthieu 5.44) et qui lui-même pria pour ses bourreaux. (Luc 23.34) Dans la prière sacerdotale même, il comprend le monde parmi ceux qui, un jour, le connaîtront. (verset 21)
    Luther fait une distinction entre "les hommes qui doivent être convertis du milieu du monde et pour lesquels il faut prier, et le monde tel qu'il est, tel qu'il se montre, l'ennemi et le persécuteur de l'Evangile, or pour ce monde-là, Jésus ne nous dit pas de prier pas plus qu'il ne prie lui-même."
    Mais une telle distinction est pour nous parfaitement illusoire parce que, dans notre ignorance, nous ne pouvons pas tracer avec certitude la ligne de démarcation entre amis et ennemis du Christ. (Matthieu 13.29) Et même si nous le pouvions, la conclusion qu'en tire Luther serait fausse.
    De son côté, Calvin admet que "nous, nous devons prier pour tous les hommes créés à l'image de Dieu, mais que la prière de Jésus-Christ, ici rapportée, avait une raison spéciale que nous ne pouvons pas imiter : il ne prie pas dans le simple sens de la foi et de la charité, mais comme au sein du sanctuaire céleste, et ayant sous les yeux les jugements de son Père qui nous sont cachés aussi longtemps que nous marchons ici-bas par la foi."
    Ce serait certainement là le sens le plus naturel de cette parole de Jésus, s'il fallait y chercher une révélation des mystères du salut ; mais nous admettons, avec la plupart des commentateurs modernes, que Jésus, en s'exprimant ainsi, a voulu seulement rendre plus intense sa supplication actuelle pour ses disciples qui lui apparaissent bien différents du monde, en ce qu'ils sont à Dieu et que Dieu les lui a donnés.
    Cette dernière pensée, qui inspire sa requête, explique la restriction : non pour le monde, car remarque M. Godet, "il ne peut faire appel à Dieu pour le monde, comme pour un être précieux qui lui appartient."
  • 17.10 Et tout ce qui est à moi est à toi, et ce qui est à toi est à moi, et je suis glorifié en eux. Cette pensée que le Père lui a donné ses disciples, qui sont ainsi au Père aussi bien qu'à lui, (verset 9) conduit Jésus à une affirmation plus générale qui constitue un nouvel argument pour que sa prière en faveur des siens soit exaucée.
    Tous les trésors de puissance et d'amour, de grâce et de vérité qui sont à Dieu sont aussi au Sauveur ; qu'y a-t-il donc qu'il ne puisse obtenir pour les siens ? Ces paroles proclament l'unité absolue et essentielle du Père et du Fils. (Comparer Jean 10.28-30)
    "Ce serait peu de chose, s'il disait simplement : Tout ce qui est à moi est à toi ; car cela, chacun peut le dire, mais qu'il affirme l'inverse et dise : Tout ce qui est à toi est à moi, c'est ce qu'aucune créature ne peut prétendre devant Dieu." Luther.
    - Les disciples sont dignes des grâces demandées pour eux, non seulement parce qu'ils sont au Sauveur comme ils sont à Dieu mais parce que le Sauveur a été et est glorifié en eux (verbe au parfait). Il est glorifié déjà en ce qu'ils ont cru en lui et l'ont aimé (de là ce mot en eux) ; et il le sera dans le monde par leur témoignage et par toute leur vie.
  • 17.11 Et je ne suis plus dans le monde ; mais eux sont dans le monde ; et moi, je vais à toi. Père saint, garde-les en ton nom, eux que tu m'as donnés, afin qu'ils soient un, comme nous. Garde-les et conduis-les à l'éternelle unité du Père et du Fils !
    Tel est maintenant le grand objet de la prière que Jésus prononce pour les disciples et qui s'étend jusqu'au verset 19.
    Mais avant de demander cette grâce immense, Jésus exprime le profond besoin qu'ils en ont, parce qu'il va les quitter et les laisser sans lui dans ce monde ennemi de Dieu et de son règne, où ils rencontreront à chaque pas de nouveaux dangers.
    "Jésus n'est plus avec eux, dans le monde pour les garder, et il n'est pas encore auprès de Dieu, pour pouvoir les protéger du sein de sa gloire céleste. Il y a là un intervalle douloureux, durant lequel son Père doit se charger de ce soin." Godet.
    - Père saint, dit Jésus avec le sentiment profond que la sainteté de Dieu, son éternelle vérité, son immuable amour est l'opposé absolu du mensonge et de là corruption qui règnent dans le monde, et dont Dieu préservera les siens en les rendant participants de cette sainteté par son Esprit.
    - Garde-les en ton nom : ce nom est l'expression de toutes les perfections que Dieu déploiera en leur faveur pour les préserver du mal. Sa fidélité est engagée à les garder jusqu'à la fin.
    Eux que tu m'as donnés : (verset 9) avec quel amour Jésus les désigne ainsi, pour la seconde fois !
    - Enfin, le but suprême de cette ardente supplication est que les disciples, tous les disciples de Jésus, soient amenés à cette unité sainte de la vie divine et de l'amour, qui est celle du Père et du Fils.
    Le péché a divisé les hommes en les séparant de Dieu, leur centre et leur lien ; l'œuvre et la gloire de la rédemption opérée par Jésus-Christ c'est d'élever notre humanité jusqu'à l'unité que le Fils possède avec son Père.
    Jésus nous y introduit en nous communiquant l'Esprit d'amour qui l'unit au Père, et c'est dans ce sens profond que la connaissance du Père et du Fils est la vie éternelle. (verset 3)
    Bengel fait, entre l'unité du Père et du Fils et celle à laquelle nous sommes destinés, cette distinction très juste : "Celle-là est une unité d'essence : celle-ci une unité par la grâce ; ainsi la seconde est semblable, mais non égale à la première."
    - Le texte présente, ici et au verset 12, une variante qui a pour elle à peu près tous les majuscules et qu'adoptent la plupart des critiques et des exégètes : "Garde-les en ton nom que tu m'as donné." Et les commentateurs ajoutent : donné pour le manifester aux hommes. verset 6
    Mais il n'est dit nulle part que Dieu ait donné son nom à Jésus ; cette idée est étrange et sans analogie dans le Nouveau Testament ; il est donc permis de se demander si la leçon des majuscules ne provient pas d'une faute de copiste. Cela paraît d'autant plus probable qu'au verset 12, les majuscules cessent d'être unanimes, et que la leçon : ton nom que tu m'as donné ne se trouve plus que dans B, C.
  • 17.12 Quand j'étais avec eux, c'est moi qui les gardais en ton nom ; ceux que tu m'as donnés, j'ai veillé sur eux, et aucun d'eux ne s'est perdu, si ce n'est le fils de la perdition, afin que l'Ecriture fût accomplie. Le texte reçu porte : quand j'étais avec eux dans le monde ; les mots soulignés sont omis dans Sin., B, C, D, Itala.
    D'après B, C, il faudrait traduire : "je les gardais en ton nom que tu m'as donné, et j'ai veillé sur eux." (Voir la note précédente.)
    - En disant : Quand j'étais...Jésus reprend la pensée du verset 11 : je ne suis plus ; il considère son départ comme déjà accompli.
    Un regard en arrière réveille en lui la conscience d'avoir fidèlement gardé les siens jusqu'à ce moment suprême où il les recommande à Dieu. Mais cette parole qu'il prononce avec bonheur : Aucun d'eux n'a péri, lui rappelle une douloureuse exception, celle de Judas, qu'il évite de nommer, mais qu'il désigne de manière à montrer que sa responsabilité à cet égard est couverte par une autorité souveraine, celle de l'Ecriture qui devait être accomplie.
    ils de la perdition est un hébraïsme dans lequel le terme abstrait (perdition) indique le principe qui détermine la vie morale d'un homme ; ainsi : Fils de la lumière, des ténèbres, etc. La même désignation : Fils de la perdition, se retrouve 2Thessaloniciens 2.3, appliquée à l'Antéchrist, dont Judas était en quelque sorte le symbole et le précurseur : ce que celui-ci fit à l'égard de la personne du Sauveur, celui-là le tentera contre son royaume.
    Si la trahison de Judas a été l'objet d'une prévision divine, cela ne veut point dire que ce crime ne fût pas l'acte libre de sa volonté et qu'il n'en dut pas porter toute la responsabilité. Le mal une fois vivant dans son cœur, Dieu en dirigea les effets de manière que, selon son insondable sagesse, il en résulta le salut du monde.
    Rien ne prouve mieux la liberté et la responsabilité de Judas que les nombreux avertissements que Jésus lui adressa jusqu'au dernier moment, afin de le ramener de son égarement et de le sauver. Si ce disciple les avait entendus, et se fût repenti, même après son crime, il en aurait obtenu le pardon.
    Ces deux vérités, la prescience de Dieu et la liberté morale de l'homme, nous paraissent être en contradiction, mais elles ne le sont nullement pour Dieu qui, aussi bien pour la réprobation que pour le salut, possède le moyen de concilier cette prescience avec cette liberté : il tient le milieu de cette chaîne dont nous ne voyons que les deux bouts.
    Et de fait, dans la vie pratique, il n'est aucun homme qui, après avoir commis un acte mauvais, ne doive se dire : J'aurais pu l'éviter, si je l'avais voulu. Judas, malgré ce qu'il l'y a de mystérieux dans son existence, n'est point une exception. (Comparer Jean 6.64,70 ; 13.11,18 ; Actes 1.16-20, notes.)
  • 17.13 Mais maintenant je vais à toi, et je dis ces choses étant dans le monde, afin qu'ils aient ma joie accomplie en eux. Il dit ces choses, il les prononce tout haut, dans le monde, pendant qu'il y est encore, afin que ses disciples, en les entendant, soient associés à sa joie.
    "C'est-à-dire qu'ayant entendu de leurs oreilles et retenu dans leur cœur ces paroles, ils en soient remplis de consolation et qu'ils puissent s'y appuyer avec une joyeuse assurance, en se disant : Voilà ce qu'a dit mon Seigneur Jésus-Christ ; voilà comment il a prié pour moi, avec fidélité et de tout son cœur !" Luther.
    Telle est la joie qui subsistera dans le cœur des disciples comme fruit de cette prière, même au milieu de leurs souffrances et de leurs dangers ; c'est là ce que Jésus appelle sa joie en eux. (Jean 15.11, note.)
  • 17.14 Je leur ai donné ta parole, et le monde les a pris en haine, parce qu'ils ne sont pas du monde, comme moi je ne suis pas du monde. La parole divine que Jésus a donnée à ses disciples (verset 8) les a séparés du monde et de la corruption qui y règne, (verset 16) c'est pourquoi le monde les a pris en haine, de là le besoin pressant qu'ils ont d'être gardés, (verset 12) préservés du mal ; (verset 15) de là aussi l'insistance de la prière de Jésus. (Voir, sur cette haine du monde et sa cause, Jean 17.15.18 et suivants)
  • 17.15 Je ne demande pas que tu les retires du monde, mais que tu les préserves du mal. Les retirer du monde, les admettre dans la gloire où Jésus va entrer lui même, serait leur épargner les combats et les souffrances qui les attendent, Jésus ne le demande pas, parce qu'ils ont leur œuvre à faire en ce monde ; mais ce qu'il demande à Dieu avec instance c'est, d'abord, qu'ils soient préservés du mal, et ensuite, qu'ils soient sanctifiés. (verset 17)
    Quand il en sera temps, il les admettra dans son repos et dans sa gloire. (verset 24)
    - Le mot grec que nous traduisons par du mal se présente, ici comme dans l'oraison dominicale, (Matthieu 6.13) sous une forme qui rend incertain s'il est du genre neutre et signifie le mal, tout mal moral, ou s'il est du genre masculin, auquel cas il désignerait le malin, le diable.
    Les interprètes se divisent entre ces deux sens. Luther, Calvin, Olshausen, Stier, Tholuck, Hengstenberg, M. Godet soutiennent le premier, et nous partageons pleinement leur opinion. De Wette, Meyer, Reuss, MM. Weiss, Luthardt et d'autres, défendent le second.
  • 17.16 Ils ne sont pas du monde, comme moi je ne suis pas du monde. Pour la seconde fois, (verset 14) Jésus présente à Dieu cette considération qu'ils ne sont pas du monde, comme motif de la grâce qu'il va demander. (verset 17)
    Avec quel amour et quelle condescendance Jésus égale ses faibles disciples à lui-même comme n'étant pas du monde ! Sa charité couvre ce qui restait encore du monde en eux ; il le voit d'avance anéanti par la parole qu'il leur a donnée (Jean 17.8 ; 15.3 ; 13.10, note.)
    Il ne regarde qu'aux dons de sa grâce et oublie ce qui, en eux, y est encore opposé.
  • 17.17 Sanctifie-les dans la vérité ; ta parole est la vérité. Beaucoup d'exégètes, pour expliquer ce mot : sanctifier, remontent à la signification qu'il a dans l'Ancien Testament : mettre à part de tout usage profane, consacrer entièrement à Dieu et à son service (comparez verset 19 et Jean 10.36) ; et ils appliquent ce mot, non à la personne des disciples, lui donnant son sens moral et intérieur, mais à leur vocation : Jésus demanderait qu'ils soient remplis de lumière, de force, de courage, de joie, d'amour dans leur activité (Meyer) ; en d'autres termes,
    "toutes leurs forces, tous leurs talents, toute leur vie doivent être marqués du sceau de la consécration à cette grande œuvre, le salut des hommes, ce qui implique le renoncement à toute satisfaction propre, quelque légitime qu'elle puisse être, l'absence de toute vue intéressée, de toute recherche de soi même. C'est l'idée sublime de la sainteté chrétienne, mais envisagée ici, où il s'agit des apôtres, comme devant être réalisée sous la forme spéciale du ministère chrétien." Godet.
    Cette interprétation est très vraie, mais pour qu'un serviteur de Dieu soit ainsi sanctifié dans sa vocation, il faut avant tout qu'il le soit lui-même intérieurement, qu'il soit purifié du péché et de toutes ses influences, car, sans cela, celles-ci souilleraient et ruineraient son activité.
    Il faut donc maintenir à cette parole : sanctifie-les, à la fois les deux significations qu'on vient d'exposer.
    - On peut traduire : par la vérité, ce qui signifie que la vérité divine est le seul moyen de la sanctification ; ou dans la vérité, (comparez verset 11) la vérité étant envisagée comme l'élément au sein duquel se respire et se réalise la sainteté.
    Nous préférons, avec Meyer et Weiss, ce dernier sens, comme plus intime et plus profond.
    - Le texte reçu porte : ta vérité. Le pronom possessif a été probablement ajouté par analogie avec l'expression qui suit : ta parole. Il manque dans Sin., B, A, C, D, Itala, Vulg.
    Il faut donc traduire : la vérité. Le sens reste le même, puisque Jésus ajoute immédiatement : ta parole est la vérité. Il entend cette parole divine qu'il a lui-même annoncée, donnée aux disciples. (verset 14)
    Mais quel est le but de cette dernière affirmation ? Ce n'est point d'expliquer ce qu'est la vérité, ni seulement de répéter que la parole divine est le moyen de la sanctification ; mais Jésus veut dire que ses disciples sont déjà dans la vérité, par cela seul qu'ils ont reçu et cru sa parole. (Jean 17.6,8,14 ; 15.3) Et c'est là encore un motif présenté à Dieu pour qu'il exauce cette prière.
  • 17.18 Comme tu m'as envoyé dans le monde, je les ai moi aussi envoyés dans le monde. Jésus allègue encore deux puissants motifs à l'appui de cette demande : sanctifie-les !
    C'est, d'une part, qu'il les envoie dans le monde, ce monde qui sera rempli pour eux de tentations et de souffrances, et d'autre part, que lui-même va accomplir pour eux la grande œuvre nécessaire à leur sanctification. (verset 19)
    - Jésus dit : Je les ai envoyés, quoique formellement cet envoi des disciples n'ait eu lieu qu'un peu plus tard ; (Jean 20.21 ; Matthieu 28.19) mais il les considère comme ayant déjà reçu cette mission, du moment qu'il les y a appelés et leur a donné le titre "d'apôtres ;" (Luc 6.13 ; Matthieu 10.2 note) et d'ailleurs il les avait déjà réellement envoyés annoncer l'Evangile du royaume. (Matthieu 10.5)
    - Il faut remarquer encore ce parallèle que Jésus établit ici entre l'autorité souveraine de Dieu, qui l'a envoyé, lui, dans le monde, et l'autorité divine avec laquelle il dispose de ses disciples : moi aussi, je les envoie.
  • 17.19 Et pour eux je me sanctifie moi-même, afin qu'eux aussi soient sanctifiés en vérité. Que signifie cette parole profonde : Pour eux je me sanctifie moimême ?
    Celui qui, dans toute sa vie, fut saint et juste, n'a plus besoin de se sanctifier, dans le sens ordinaire de ce mot. (Hébreux 7.26,27)
    Cette expression : pour eux en leur faveur, pour leur salut (Jean 15.13 ; 1Jean 3.16) montre clairement qu'il s'agit de la consécration absolue de lui même que Jésus accomplit en s'offrant à Dieu en sacrifice par sa mort, dans laquelle il est, à la fois, sacrificateur et victime.
    Ce terme de sanctifier, dans cette acception, est emprunté à l'Ancien Testament où il exprime habituellement l'idée d'offrir en sacrifice à l'Eternel. (Exode 13.2 ; Deutéronome 15.19 ; 2Samuel 8.11 ; comparez Romains 15.16 ; Hébreux 9.14)
    Ce langage de l'écriture est parfaitement vrai, car tout être entièrement consacré à Dieu est saint, parce qu'il atteint par là même sa destination suprême. C'est ce que l'épître aux Hébreux exprime par ce mot profond : être consommé dans la perfection. (Hébreux 5.9)
    Et tandis que les sacrifices de l'Ancien Testament offraient l'idée de la sainteté, en types et en symboles, le sacrifice du Sauveur la produit en réalité, non seulement dans la personne du Sauveur lui-même, mais en tous ceux qui s'unissent à lui dans une communion vivante.
    C'est pourquoi Jésus peut ajouter : afin qu'eux aussi soient sanctifiés en vérité.
    Ce mot, appliqué aux disciples, doit s'entendre dans le sens complet que nous avons indiqué au verset 17. En effet, le sacrifice de Jésus-Christ n'est pas seulement, pour le croyant, la source de sa justification devant Dieu, mais encore de sa sanctification. Lui aussi, uni à son Sauveur par une foi vivante du cœur, se consacre à Dieu en sacrifice vivant et saint. (Romains 12.1) il le suit jusqu'à la mort dans la voie du renoncement et du crucifiement du vieil homme, afin de revivre avec lui dans une vie nouvelle. (Romains 6.3-8 ; 2Corinthiens 5.14,15 ; Galates 6.14 ; Colossiens 3.1-4)
    - Sanctifiés en vérité, dit Jésus, c'est-à-dire véritablement, réellement, complètement. (Comparer 1Jean 3.18, etc.)
    Quelques interprètes traduisent : dans la vérité, comme au verset 17. Ce sens n'est pas inadmissible, mais peu probable. D'abord, parce que le mot vérité est sans article, ensuite parce qu'ici ce n'est pas la vérité en général qui est le moyen de la sanctification, mais bien le sacrifice de JésusChrist.
  • 17.20 Or, ce n'est pas pour eux seulement que je prie, mais aussi pour ceux qui croient en moi par leur parole ; D'après tous les majuscules, le futur du texte reçu (croiront) doit être remplacé par le présent. Jésus, après avoir prié pour lui-même et pour ses apôtres, embrasse maintenant dans cette supplication tous ceux qui, dans l'avenir le plus éloigné, croiront en lui et seront sauvés ; mais il parle au présent (ceux qui croient), anticipant ainsi les temps heureux du triomphe de son œuvre et de son règne.
    Le grand moyen par lequel ceux qui sont encore plongés dans les ténèbres de l'ignorance et de l'incrédulité seront amenés à la foi au Sauveur (en moi), c'est la parole des apôtres.
    Témoignage éclatant rendu par le Seigneur Jésus lui-même à la vérité et à l'autorité divines de la parole apostolique : elle a la puissance de créer dans les âmes la foi qui les régénère et les sauve. Et de fait, toute l'Eglise chrétienne n'a connu Jésus-Christ et n'a cru en lui que par ce témoignage, qui conservera sa valeur jusqu'à la fin des siècles.
  • 17.21 afin que tous ils soient un, comme toi, Père, tu es en moi et moi en toi, qu'eux aussi soient un en nous, afin que le monde croie que c'est toi qui m'as envoyé. On peut, en admettant une inversion semblable à celle de Jean 13.34, construire ce verset comme suit : "Afin que tous ils soient un ; afin qu'eux aussi soient (un) en nous, comme toi, Père, tu es en moi et moi en toi..." (de Wette, Luthardt, Godet).
    Dans ce cas le retranchement du mot un, dans la seconde proposition (B, C, D, Itala), se justifie tout à fait.
    Le grand objet de la prière de Jésus pour son Eglise, c'est l'union de tous ses membres dans la communion du Père et du Fils. (versets 21-23)
    Cette union qu'il avait déjà demandée spécialement pour ses disciples, (verset 11) il prie Dieu de la réaliser dans tous ses enfants ; ceux-ci doivent être un comme le Père et le Fils sont un, ils doivent être tous ensemble unis à Christ, et par lui à Dieu. De là, ce mot profond : un en nous, qui élève tous les rachetés jusqu'à la gloire éternelle que Jésus leur a acquise. (versets 22,24)
    - Cette partie de la prière du Sauveur nous révèle la nature de son Eglise. Il est venu pour unir, en les réconciliant avec Dieu les âmes que le péché avait divisées.
    Le lien de cette union est le même que celui qui fait l'ineffable harmonie du Père et du Fils : Comme toi, Père, tu es en moi et moi en toi.
    Mais cette union, fondée sur la communion avec Dieu par Christ, ne doit pas et ne peut pas rester invisible ; elle se manifeste nécessairement au dehors, et c'est précisément cette sainte union des âmes, dans la foi et l'amour, qui doit être pour le monde lui-même un éclatant témoignage que Jésus est l'envoyé de Dieu.
    C'est par elle surtout que les âmes sont attirées au Sauveur et croient en lui. Elle fut, en effet, dès les premiers âges de l'Eglise, le plus puissant moyen de persuasion pour le monde. (Actes 2.46,47 ; 4.32,33 ; 5.11-14, etc.)
    Aussi les exhortations à maintenir cette union des âmes dans l'amour, qui remplissent les écrits de Jean, reviennent elles également souvent sous la plume de l'apôtre Paul. (Romains 12.4-6 ; 1Corinthiens 12.12 et suivants, Ephésiens 4.1-6 ; Philippiens 2.1-5)
  • 17.23 moi en eux, et toi en moi, afin qu'ils soient parfaitement un, afin que le monde connaisse que c'est toi qui m'as envoyé et que tu les as aimés comme tu m'as aimé. Qu'ils soient parfaitement un : grec accomplis ou consommés en un.
    - Jésus, sûr d'être exaucé, rappelle ici, comme aux versets 6,14, ce que déjà il a fait pour élever ses rachetés jusqu'à l'unité parfaite qu'il demande pour eux.
    Et moi, dit il, je leur ai donné la gloire que tu m'as donnée.
    Cette gloire, que les exégètes ont essayé d'expliquer de manières si diverses, n'est autre que la gloire éternelle, dont le Fils de Dieu est possesseur en sa qualité de Fils et en tant qu'il est l'objet de l'amour éternel du Père, la gloire dans laquelle il allait rentrer. (versets 1,5,24)
    Il l'a donnée, non seulement révélée ou promise, mais déjà communiquée à ses rachetés en les rendant eux aussi les objets de l'amour de Dieu et en faisant d'eux des fils du Père.
    Cette gloire est tout entière contenue en droit dans la parole de grâce qu'ils ont reçue (versets 14,17) et leur est assurée en vertu de la foi qui les unit à Jésus comme à leur Sauveur ; (Romains 8.17,29 ; Ephésiens 1.10) et Jésus va demander (verset 24) qu'à fa fin des temps, ils la possèdent pleinement en fait.
    Or, cette gloire, qui renferme en elle la vie éternelle et implique la communion avec Dieu, constitue nécessairement l'unité que Jésus décrit si magnifiquement dans ces paroles. Christ vivant, pensant, aimant, agissant dans ses disciples, comme le Père vit, pense, aime et agit en lui, telle est l'unité parfaite des âmes avec le Sauveur et avec Dieu, et par là même leur unité mutuelle.
    Et ici encore Jésus fait ressortir l'influence profonde que cette vie divine et cet amour tout nouveau exerceront nécessairement sur le monde.
    Il connaîtra et croira (verset 21) ces deux grandes vérités : d'abord, que Jésus Christ est l'Envoyé, le représentant de Dieu même sur la terre, et ensuite, qu'un tel amour répandu parmi les hommes ne peut être que l'effusion de l'amour de Dieu lui-même.
    Il y a une révélation profonde de l'amour de Dieu pour de pauvres pécheurs dans cette parole : Tu les as aimés comme tu m'as aimé. (verset 26, comp Ephésiens 1.6)
    Et cette pensée pourrait se rendre par le présent : tu les aimes comme tu m'aimes, car Jésus ne parle au passé que parce qu'il a en vue le fait particulier par lequel Dieu a manifesté cet amour, quand il a tant aimé le monde que de donner son Fils unique. (Jean 3.16 ; comparez Jean 15.9, note.)
  • 17.24 Père, ceux que tu m'as donnés, je veux que, là où je suis, eux aussi y soient avec moi, afin qu'ils contemplent ma gloire, celle que tu m'as donnée parce que tu m'as aimé avant la fondation du monde. Jésus demande ainsi pour les siens la réalisation parfaite de cette gloire que déjà il a donnée à leur foi par sa parole. (verset 22) Père, répète-t-il avec l'émotion croissante de sa prière. Et cette prière sera exaucée, car elle concerne ceux que le Père lui a donnés, tous ses rachetés, (verset 20) et non pas seulement les premiers disciples, comme aux versets 9,11.
    Ces mots si pleins d'amour pour les siens sont expressément placés en tête de la phrase comme motif à l'appui de sa prière. Et ici, le Fils de Dieu ne prie pas seulement il veut, d'une volonté qui est, comme toujours, en parfaite harmonie avec celle du Père, mais qui s'affirme ainsi d'une manière exceptionnelle, parce qu'en ce moment Jésus émet en quelque sorte une disposition testamentaire.
    Sa "dernière volonté" est que là où il est (il parle au présent, par anticipation) eux aussi y soient avec lui.
    Etre là où il est, avec lui, c'est le ciel pour ceux qui l'aiment.
    Ce doux et glorieux privilège, Jésus venait de le leur promettre comme consolation suprême, (Jean 14.3) et maintenant il le demande à Dieu pour eux. Là ils contempleront sa gloire ; la contempler, c'est y avoir part. (Jean 17.22 ; 1Jean 3.2 ; Romains 8.17)
    Ces derniers mots sont dans un rapport intime avec ceux-ci : la gloire que tu m'as donnée.
    S'agit-il ici de la gloire du Fils de Dieu avant son incarnation, ou de cette gloire dans laquelle il allait rentrer après avoir accompli son œuvre ?
    Les interprètes discutent cette question, les uns soutenant le premier sens, à cause de ce mot : tu m'as aimé avant la fondation du monde, les autres se déclarant pour la seconde signification, parce qu'il est évident que Jésus parle de la même gloire dont il vient de dire qu'il l'a donnée à ses disciples ; (verset 22) c'est elle qu'il désire leur faire contempler dans la perfection (verset 24) et dont il va reprendre possession. (Comparer Philippiens 2.9)
    Mais, au fond, cette discussion nous paraît superflue ; il ne s'agit que d'une seule et même gloire considérée sous ces deux aspects, dans le passé et dans l'avenir. C'est exactement ainsi qu'au verset 5, le Sauveur redemande la possession de sa gloire, mais d'une gloire dont il jouissait "avant que le monde fût."
    Seulement, dans notre verset, cette dernière pensée est exprimée d'une manière plus intime qui nous révèle l'amour comme le lien de l'unité éternelle du Père et du Fils. En effet, Jésus exprime dans ce mot : tu m'as aimé, en même temps qu'il manifeste un profond amour filial, la conscience qu'il a de sa préexistence éternelle en ajoutant : avant la fondation du monde.
  • 17.25 Père juste, le monde, il est vrai, ne t'a point connu ; mais moi, je t'ai connu, et ceux-ci ont connu que c'est toi qui m'as envoyé. Avec le verset 24, la prière de Jésus pour son Eglise avait atteint le plus haut degré de sublimité, il ne pouvait rien demander de plus pour elle que la participation à sa gloire éternelle.
    C'est pourquoi, jetant un regard en arrière, il revient, en finissant, à ses disciples, à leurs rapports avec Dieu, par opposition au monde, (versets 6-8) et, faisant un appel à la justice divine, il attend d'elle l'exaucement de sa prière pour les siens.
    Père juste ! dit-il avec un profond sentiment de cette perfection de Dieu, il est vrai que le monde reste volontairement dans l'ignorance et les ténèbres alors qu'il aurait pu te connaître ; (Jean 7.28 ; 16.3) mais il n'en est pas ainsi de tous ; car moi, je t'ai connu par la communion intime où je vis avec toi, (Jean 8.55) et, par moi, ceux ci t'ont connu et ils savent que je suis ton Envoyé, (verset 8) ton représentant au milieu d'eux.
    C'est donc à ta justice, à ta fidélité que j'en appelle, pour que, en exauçant ma prière, tu achèves ton œuvre en eux.
  • 17.26 Et je leur ai fait connaître ton nom, et je le leur ferai connaître, afin que l'amour dont tu m'as aimé soit en eux, et que moi je sois en eux. Si les disciples ont connu Dieu, (verset 25) c'est uniquement parce que Jésus leur a fait connaître son nom, expression de toutes ses perfections ; (versets 6-8) et cette lumière divine, il la fera plus encore resplendir dans leur âme par l'effusion du Saint-Esprit : et je le leur ferai connaître.
    Le but suprême de tant de grâces (afin que) est que les disciples soient rendus participants de ce rapport ineffable d'amour qui unit le Père et le Fils ; (Jean 15.9 ; Romains 5.5) et que, par là même, leur communion avec le Sauveur soit complète : que je sois en eux. (Comparer Jean 14.20-23 ; Galates 2.20 ; Ephésiens 3.17)
    "C'est par cette grande promesse que Jésus achève sa prière ; et elle s'est accomplie dans toute l'expérience des disciples et dans tous leurs travaux. Rien ne les a séparés de l'amour de Dieu en Christ ; Christ a vécu en eux et ils ont été plus que vainqueurs par Celui qui les a aimés." (Romains 8.37-39) Meyer.
  • Jean 18

  • 18.1 Ayant dit ces choses, Jésus sortit avec ses disciples pour se rendre au delà du torrent de Cédron, où il y avait un jardin, dans lequel il entra, lui et ses disciples. Quatrième partie. Ch. 18 à 20
    La mort et la résurrection du Fils de Dieu consommant l'incrédulité des Juifs et la foi des disciples.
    La Passion
    Chapitre 18.
    1 à 11 Jésus se livre à ses ennemis.
    Grec : Jésus sortit au delà du torrent. C'est, selon toute apparence, alors seulement qu'il quitta la salle où il avait célébré La Pâque et prononcé tous les discours qui précèdent, jusqu'à Jean 17. On peut, il est vrai, sous-entendre : (il sortit) de la ville. Le circonstanciel qui suit : au delà du torrent fait croire que l'évangéliste pensait à la sortie de la ville plutôt qu'à celle de la salle (de Wette) ; mais il n'en résulte pas que Jésus eût quitté la salle avant la fin des entretiens. (Voir Jean 14.31, note.)
    Le torrent du Cédron est un ravin sans eau, un "ouadi" suivant l'expression usitée en Palestine.
    Le mot grec, qui ne se trouve qu'ici dans le Nouveau testament, mais que les Septante appliquent au Cédron dans 2Samuel 15.23 ; 1Rois 2.37, désigne un ruisseau "qui coule en hiver," ou à la suite de pluies exceptionnelles. De nos jours on ne voit un peu d'eau dans le Cédron qu'à la suite de chutes d'eau extraordinairement abondantes, qui sont loin de se produire tous les hivers.
    Il est possible que dans les temps anciens, où la contrée était moins aride, le vallon moins comblé par les débris, et où les eaux du temple, avec le sang des victimes et les détritus de toute sorte, se déversaient dans ce ravin, on y vit couler plus souvent un ruisseau aux ondes bourbeuses. Celles-ci lui auraient valu son nom de Cédron, le "noirâtre." (Job 6.16)
    D'autres dérivent ce nom de la couleur du terrain.
    Le texte présente deux variantes qui proviennent de la confusion que les copistes ont faite du nom propre Cédron avec le substantif cèdre. Sin., D portent : le torrent du cèdre, B, C : le torrent des cèdres.
    - Le jardin où Jésus se rend est appelé, dans les synoptiques, Gethsémané. (Matthieu 26.36. Note ; Luc 22.39)
    L'enclos que la tradition désigne comme l'emplacement de ce jardin est situé au bas de la pente du mont des Oliviers, à peu de distance du lit du Cédron.
  • 18.2 Or Judas, qui le livrait, connaissait aussi ce lieu, parce que Jésus s'y était souvent réuni avec ses disciples. Cette remarque de l'évangéliste prépare le récit de la trahison de Judas. Pendant ses séjours à Jérusalem, Jésus s'était réuni souvent avec ses disciples dans ce lieu solitaire. (Comparer Luc 21.37 ; 22.39)
    - C'est à ce moment que se place le combat moral du Sauveur raconté par les synoptiques et omis par Jean. La critique négative explique cette omission en prétendant que les profondes souffrances morales de Jésus en Gethsémané ont paru à notre évangéliste incompatibles avec le caractère divin du Christ, tel qu'il nous le représente.
    Que faut-il taire alors de la scène si semblable à celle de Gethsémané qu'il nous raconte au Jean 12.20-23 de son évangile ?
    Et pourquoi omet-il l'histoire de la transfiguration, si propre à faire ressortir la gloire du Christ ? Pourquoi encore passet-il sous silence l'institution de la cène et tant d'autres traits rapportés par les premiers évangiles ? Précisément parce qu'il savait que ces traits de la vie de Jésus étaient trop connus de toute l'Eglise pour qu'il fut nécessaire de les répéter.
  • 18.3 Judas ayant donc pris la cohorte et des huissiers de la part des principaux sacrificateurs et des pharisiens, vient là avec des lanternes et des flambeaux et des armes. Il faut remarquer ces mots : de la part des principaux sacrificateurs et des pharisiens, qui nous montrent ces deux classes d'hommes comme les instigateurs de toute cette scène. Judas ne faisait que servir de guide à la troupe envoyée par eux.
    - La cohorte était probablement un détachement de la légion romaine qui occupait la citadelle Antonia et non, comme le prétendent plusieurs exégètes, la garde lévitique du temple. (Matthieu 27.27 ; Actes 21.31)
    Le sanhédrin avait obtenu du gouverneur que cette cohorte, commandée par le tribun lui-même, (verset 12) prêtait main forte à ses huissiers, non qu'il s'attendît à une résistance sérieuse de la part de Jésus et de ses disciples, mais parce qu'il redoutait que l'arrestation du prophète galiléen ne suscitât quelque tumulte parmi le peuple. (Matthieu 26.5)
    - Ces lanternes, ces flambeaux et ces armes trahissent les précautions exagérées de la peur chez les ennemis du Sauveur.
  • 18.4 Jésus donc, sachant toutes les choses qui allaient lui arriver, s'avança et leur dit : Qui cherchez-vous ? Il le savait, non seulement parce qu'il le concluait de ce qui se passait sous ses yeux, mais par sa science divine. (Jean 2.25 ; 6.64 ; 19.28)
  • 18.5 Ils lui répondirent : Jésus de Nazareth. Jésus leur dit : C'est moi. Or Judas aussi, qui le livrait, se tenait là avec eux. C'est au moment où Jésus s'avança (grec sortit) hors du cercle de ces disciples ou de l'intérieur du jardin, que Judas, qui précédait la troupe, (Matthieu 26.47) lui donna son perfide baiser.
    On a prétendu (de Wette) que puisque ce signal convenu avait déjà été donné, il devenait inutile pour Jésus de faire cette question : Qui cherchezvous ? et de se désigner lui-même par ce mot : C'est moi.
    Ainsi on met le récit de Jean en contradiction avec celui des premiers évangiles. Mais on oublie que Jésus ne pouvait pas laisser croire qu'il était la dupe et la victime d'une indigne ruse ; il voulait, au contraire, prouver, dès l'abord, qu'il se livrait volontairement, héroïquement à la mort. Il voulait, en outre, protéger ses disciples du danger présent. (versets 8,9) Voilà pourquoi il s'avance au-devant de ses ennemis et se nomme à eux.
    Pourquoi cette remarque, qui paraît superflue après le verset 3 ? Les interprètes l'expliquent de diverses manières. Les uns y voient une preuve de l'impudence du traître qui pouvait se tenir là en un tel moment (Lücke, Tholuck), d'autres (Meyer), le signe de ce qu'il y avait de tragique dans sa situation ; (Jean 17.12, note) de telles remarques sont très fréquentes dans notre évangile ; d'autres encore, parce que ces mots se trouvent entre la réponse de Jésus et l'effet redoutable qu'elle eut, (verset 6) pensent qu'ils doivent servir à expliquer cet effet, Judas aurait été, lui le tout premier, saisi de crainte, et son impression se serait communiquée aux autres. (Luthardt, Weiss, Godet.)
    Il nous semble que l'opinion de Meyer est la plus simple et la plus vraisemblable.
  • 18.6 Lors donc qu'il leur eut dit : C'est moi, ils reculèrent et tombérent par terre. Les exégètes se divisent sur la question de savoir si ce fut là un effet naturel psychologiquement explicable par la situation, en ce moment tragique, ou si ce fut un miracle par lequel Jésus prouvait qu'il avait la puissance de rester libre, et qu'il se livrait volontairement, parce que son heure était venue. (Jean 17.1)
    Sans aucun doute, ce fut la majesté divine de son regard et de sa parole qui eut cet effet. (Comparer Jean 2.13-17 ; 7.44-46)
    Mais que cet effet fût accidentel, ou voulu de celui qui le produisit, c'est ce que le texte ne dit pas et ce qu'il est vain de conjecturer.
  • 18.9 afin que fût accomplie la parole qu'il avait dite : Je n'ai perdu aucun de ceux que tu m'as donnés. On le voit, Jésus veut se livrer seul au danger et en préserver ses disciples.
    Quoi qu'en dise Meyer, ces mots : laissez aller ceux-ci, font supposer que les huissiers avaient déjà mis la main sur quelques-uns d'entre eux.
    Aussi Jean voit-il dans cette délivrance un dernier accomplissement de la parole de son Maître. (Jean 17.12) Non qu'il limite le sens de cette parole à une préservation toute corporelle, mais il sait bien que si les disciples avaient dû, alors, subir le jugement et le supplice de leur Maître, la foi de plusieurs aurait défailli et ne se serait pas relevée comme celle de Pierre.
    De leur sauvegarde matérielle dépendait donc à ce moment le salut de leur âme.
  • 18.10 Alors Simon Pierre, qui avait une épée, la tira, et frappa le serviteur du souverain sacrificateur, et lui coupa l'oreille droite ; or ce serviteur s'appelait Malchus. Voir, sur ce récit, Matthieu 26.51 ; Marc 14.47 ; Luc 22.50.
    Cette action de Pierre dénote chez lui un grand courage, beaucoup d'amour pour son Maître, la résolution de tenir la parole qu'il avait donnée peu auparavant, (Jean 13.37) mais aussi un zèle charnel, qui courait le risque de compromettre la cause de Jésus ; aussi Jésus repousse-t-il ce moyen de la défendre. (verset 11)
    - Notre évangéliste consigne ici les noms de Simon Pierre et de Malchus, que les synoptiques avaient prudemment passés sous silence.
    Un tel fait, ainsi que ce petit détail : l'oreille droite, montre le témoin oculaire et la vérité historique du récit.
    "Comment, demande M. Godet, se persuader qu'un chrétien sérieux du second siècle, écrivant loin de la Palestine, ait affiché la prétention de connaître le nom d'un domestique de la maison sacerdotale, et de plus le rôle joué par un parent de ce domestique ? (verset 26) Un si pitoyable charlatanisme est il compatible avec le caractère de l'auteur du quatrième évangile ?"
  • 18.11 Jésus dit donc à Pierre : Mets l'épée dans le fourreau : ne boirai-je pas la coupe que le Père m'a donnée ? Donc, à la vue du danger que le faux zèle de Pierre allait faire courir à sa cause, Jésus l'arrête et le désapprouve.
    Que de maux épargnés à l'Eglise et à l'humanité si l'on n'avait pas si souvent oublié ou méprisé ce saint enseignement !
    Après avoir ainsi réprouvé l'emploi des armes charnelles dans son règne, Jésus accepte humblement toute la volonté de Dieu, la coupe qu'il lui a donnée.
    Cette image douloureuse de ses souffrances et de sa mort, la coupe, est certainement ici un écho de la prière de Jésus en Gethsémané. (Comparer Matthieu 26.39,46, note.)
  • 18.12 La cohorte donc, et le tribun, et les huissiers des Juifs se saisirent de Jésus, et le lièrent. 12 à 27 Jésus devant Anne. Reniement de Pierre.
    Jean nomme avec une intention marquée tous ceux qui coopérèrent à l'arrestation de Jésus : la cohorte, le tribun, les huissiers, puis il ajoute (grec) : prirent ensemble Jésus et le lièrent.
    M. Luthardt fait observer que cette expression peint l'effet de la terreur que tous ces gens venaient d'éprouver ; (verset 6) ils croient devoir réunir toutes leurs forces pour s'assurer d'un seul homme ; et, en outre, ils le lient. Jésus lié est resté dans le souvenir de son Eglise comme l'image touchante du sacrifice complet de la volonté.
  • 18.13 Et ils le conduisirent premièrement vers Anne ; car il était beau-père de Caïphe, qui était souverain sacrificateur de cette année-là. Voir, sur Anne (en hébreu Chanan, en grec Annas ou Ananos), Luc 3.2, note.
    Jean indique ici la raison (car) de cette comparution de Jésus devant Anne, omise par les premiers évangiles : c'est qu'il était beau-père de Caïphe, le souverain sacrificateur, et qu'ayant lui-même revêtu longtemps cette charge, on crut que cette marque de déférence était due à son âge et à son influence.
    Il devait donc, pendant qu'on assemblait le sanhédrin chez Caïphe, préparer l'audience qui allait suivre et peut-être, en interrogeant Jésus, lui arracher quelque parole dont on pût profiter. (verset 19)
    - Sur cette expression : sacrificateur de cette année-là, voir Jean 11.49, note, et, quant à la différence du récit de Jean avec celui des synoptiques, comparez verset 16, note.
  • 18.14 Or Caïphe était celui qui avait donné aux Juifs ce conseil : Il est avantageux qu'un seul homme meure pour le peuple. Comparer Jean 11.49-51.
    Notre évangéliste rappelle cette parole inique de Caïphe pour montrer ce que Jésus avait à attendre d'un juge dont le parti était ainsi pris d'avance. La prophétie involontaire de Caïphe allait s'accomplir.
  • 18.15 Or, Simon Pierre suivait Jésus avec un autre disciple. Or ce disciple était connu du souverain sacrificateur, et il entra avec Jésus dans la cour du souverain sacrificateur ; Les manuscrits se partagent entre un autre (Sin., B, A) et l'autre disciple (avec l'article). Même en admettant la première leçon, Il n'y a pas lieu de penser que ce disciple soit un inconnu, citoyen de Jérusalem (Augustin, Calvin, Grotius) ou Jacques, frère de Jean (Godet).
    C'est notre évangéliste lui-même, qui, selon son habitude, évite de se nommer. (Jean 20.2,3,4,8. Voir l'introd.)
    Le verbe à l'imparfait : suivait Jésus, peint la situation.
  • 18.16 mais Pierre se tenait dehors, près de la porte. L'autre disciple, qui était connu du souverain sacrificateur, sortit donc et parla à la portière, et fit entrer Pierre. Comment Jean était connu dans la maison du souverain sacrificateur, c'est ce qu'on ignore et sur quoi il n'y a que des conjectures.
    Mais ici se pose une question plus importante. Quel est ce souverain sacrificateur dans la maison duquel les deux disciples viennent d'entrer ? Est ce Anne chez qui Jésus a d'abord été conduit (verset 13) et qui portait encore ce titre ? ou bien est-ce Caïphe, que l'évangéliste vient de désigner expressément comme le "souverain sacrificateur de cette année là ?" (versets 13,14)
    La solution de cette question nous permettra de fixer le lieu de l'interrogatoire que va subir Jésus, (versets 19-23) et celui des divers reniements de Pierre, que notre récit fait commencer ici même. (verset 17)
    Après les mots : ils l'emmenèrent à Anne, (verset 13) il ne peut être question que de ce beau-père de Caïphe et de son palais C'est là que Jésus fut interrogé par Anne lui-même et c'est là que Pierre le renia.
    Selon les synoptiques, au contraire, Jésus fut conduit directement chez Caïphe, dont le palais fut le théâtre de tous ces faits.
    Pour sauvegarder leur exactitude et faire disparaître le désaccord qu'il y a entre leur relation et le récit de Jean, on a prétendu que, dans tout ce récit, (versets 13,15,19,23,24) le titre de souverain sacrificateur n'est donné qu'à Caïphe seul, qui en avait la charge ; et que, par conséquent, nous sommes ici dans son palais et qu'il est seul acteur dans cette scène.
    Mais comment expliquer alors le fait mentionné au verset 24 à la suite de l'interrogatoire ? (versets 19-23) L'ancienne exégèse intercalait ce verset 24 immédiatement après le verset 13, ou prenait le verbe pour un plus-que-parfait, comme le traduit Ostervald : "Or Anne l'avait renvoyé à Caïphe," etc.
    C'est là ce qu'Ebrard appelle, avec raison, une exégèse de casse-cou. Il faut donc laisser toute cette scène chez Anne, où l'a placée notre évangéliste, voulant rétablir ainsi un fait omis par les synoptiques.
    Seulement, il faut bien se garder de conclure de là que Jean nie ou ignore le jugement de Jésus devant le sanhédrin, sous la présidence de Caïphe, jugement que les premiers évangiles racontent en détail.
    En effet, Jean n'attribue aucune action officielle, aucune sentence à Anne, qui n'eut, avec Jésus, qu'un entretien privé. (verset 13, note.)
    Tout, au contraire, dans notre récit, suppose et affirme le jugement officiel par Caïphe. On conduit Jésus premièrement à Anne, (verset 13) et ce mot fait attendre ce qui eut lieu ensuite. Anne renvoie Jésus à Caïphe. le souverain sacrificateur, son vrai juge. (verset 24)
    Enfin, après sa condamnation, Jésus est emmené de chez Caïphe au prétoire. (verset 28)
    Mais comment expliquer que les synoptiques aient non seulement confondu l'interrogatoire chez Anne avec la comparution devant Caïphe, mais placé le reniement de Pierre dans le palais de Caïphe, tandis qu'il avait eu lieu dans celui d'Anne ? Une telle erreur n'est elle pas invraisemblable ?
    La solution est des plus simples : ces deux dignitaires, le beau-père et le gendre, habitaient le même palais, n'ayant qu'une seule cour. Ce n'est point là une supposition, mais un fait qui ressort avec évidence du récit de Jean. En effet, au verset 18 nous voyons Pierre se chauffer près d'un feu dans la cour d'Anne où il est entré ; et au verset 25, après que Jésus a été conduit chez Caïphe, nous retrouvons ce disciple auprès du même feu dans la même cour.
    Ce fait indubitable est constaté même par de Wette, ainsi que par beaucoup d'autres interprètes. M. Godet, tout en admettant la double comparution de Jésus devant Anne d'abord, puis devant Caïphe, pense que, d'après notre récit, même en présence d'Anne, Jésus fut interrogé par Caïphe ; (versets 19-23) la mention de Caïphe, au verset 13, fixerait dès ce moment l'attention du lecteur sur lui et reléguerait Anne à l'arrière-plan.
    Mais si c'est Caïphe qui a présidé à l'interrogatoire, (versets 19-23) il serait peu naturel que l'évangéliste ajoutât, sans autre : (verset 24) "Anne donc l'envoya lié à Caïphe, le souverain sacrificateur."
    Le titre de souverain sacrificateur est donné à Anne. (Actes 4.6 ; comparez Luc 3.2, note.) Et dans notre évangile même, ce terme, au pluriel, les souverains sacrificateurs, est appliqué à toute la classe des prêtres d'ordre supérieur qui constituaient une portion notable du sanhédrin, et qui tiennent le rôle principal dans le procès de Jésus. (Jean 12.10 ; 18.35 ; 19.6,21)
    Il n'y a donc rien d'anormal à ce que dans notre passage, et notamment dans les versets 19,22, ce titre désigne Anne.
  • 18.17 La servante donc, la portière, dit à Pierre : N'es-tu pas, toi aussi, des disciples de cet homme ? Il dit : Je n'en suis point. Voir, sur le reniement de Pierre : Matthieu 26.69-75 ; Marc 14.66-72 ; Luc 22.55-62, notes.
    Cette servante, qui remplissait l'office de portière, savait sans doute que Jean était disciple de Jésus, (verset 15) et comme c'est à sa demande qu'elle laisse entrer Pierre, elle en conclut que ce dernier doit l'être aussi, de là sa question : N'es-tu pas, toi aussi ?
    Il y a du mépris dans les mots : disciple de cet homme.
    - Jean place le premier reniement pendant la comparution de Jésus devant Anne ; les deux autres eurent lieu après qu'il eut été conduit à Caïphe. (versets 25-27)
    Luc confirme indirectement le récit de Jean en rapportant "qu'environ une heure" s'écoula entre les deux premiers reniements et le dernier. (Luc 22.59)
    Cette circonstance aggrave singulièrement le péché de ce pauvre disciple, puisqu'il eut, entre la première attaque et la troisième, tout le temps de la réflexion.
  • 18.18 Or les serviteurs et les huissiers se tenaient là, ayant fait un brasier, parce qu'il faisait froid, et ils se chauffaient. Or Pierre aussi se tenait avec eux, et se chauffait. Jean, si exact en tous ces détails distingue ici les serviteurs de la maison et les huissiers du sanhédrin.
    Même cette remarque qu'il faisait froid, dénote le témoin oculaire.
    Pierre se mêlait à cette foule, moins, sans doute, pour se chauffer que pour n'être pas aperçu, et peut-être aussi pour apprendre quelque chose de ce qui se passait dans le palais à l'égard de son Maître.
  • 18.19 Le souverain sacrificateur donc interrogea Jésus sur ses disciples et sur sa doctrine. Par cette particule donc l'évangéliste reprend son récit du verset 13.
    C'est donc Anne qui interroge Jésus (verset 16, note) et, en effet, il n'y a pas le moindre rapport entre ses questions et l'interrogatoire que Caïphe fit subir au Sauveur devant le Sanhédrin. (Matthieu 26.59 et suivants ; Marc 14.55 et suivants ; comparez verset 16, notes.)
    - Les questions posées à Jésus par Anne concernent d'abord ses disciples, leur nombre, leur caractère, peut-être aussi la manière dont il se les était attachés, puis sa doctrine, c'est à dire les principes qu'il professait dans son enseignement.
    La réponse de Jésus peut jeter quelque lumière sur la nature et le but de ces questions qui avaient sûrement une intention insidieuse.
  • 18.20 Jésus lui répondit : C'est ouvertement que j'ai parlé au monde ; j'ai toujours enseigné dans la synagogue et dans le temple, où tous les Juifs s'assemblent, et je n'ai rien dit en secret ; Cette réponse de Jésus indique assez clairement qu'il remarquait, dans les questions qu'on lui adressait, l'intention de lui faire avouer qu'il formait avec ses disciples quelque société secrète, dans laquelle il enseignait des principes subversifs de l'ordre religieux social ou politique.
    De là, ces termes multipliés pour exprimer la parfaite franchise, la liberté et la publicité de son enseignement. Il a parlé ouvertement, librement, au monde, devant tout le peuple, il a toujours enseigné (grec) en synagogue, c'est-à-dire en pleine synagogue, et dans le temple, où tous les Juifs s'assemblent. (Le texte reçu porte : où les Juifs s'assemblent de toutes parts, quelques majuscules : s'assemblent toujours.)
    Il n'y a donc eu, dans tout son ministère, rien de secret qu'on pût suspecter, car même quand il parlait dans le cercle intime de ses disciples, tous pouvaient avoir accès jusqu'à lui et il enseignait alors les mêmes vérités qu'en public.
    - Il faut remarquer encore que Jésus garde le silence sur la question concernant ses disciples, soit afin de ne point les compromettre, soit parce que ce qu'il venait de dire rendait une réponse inutile.
  • 18.21 pourquoi m'interroges-tu ? Interroge sur ce que je leur ai dit ceux qui m'ont entendu : voici, ceux-là savent ce que je leur ai dit. En effet, interroger ses auditeurs, les témoins de tout son ministère, c'était le plus sûr moyen de connaître la vérité.
    Et comment Jésus aurait-il pu faire, devant ce sadducéen, une exposition de sa doctrine, qui ne se laissait point enfermer dans quelques formules ? Il y a donc, dans cette réponse, un refus tacite.
    "Bonne leçon, observe de Wette pour tous les inquisiteurs en matière de foi et d'opinion."
  • 18.22 Quand il eut dit cela, un des huissiers, qui était à côté de lui, donna un soufflet à Jésus, disant : Est-ce ainsi que tu réponds au souverain sacrificateur ? Le mot que nous traduisons par un soufflet signifie aussi un coup de bâton ou de verge ; (Marc 14.65) mais nous préférons le premier sens, qui nous paraît analogue à Matthieu 5.39 et Actes 23.2.
    Cette action et ces paroles trahissent, dans cet huissier, un vil adulateur qui pensait se rendre agréable au souverain sacrificateur.
  • 18.23 Jésus lui répondit : Si j'ai mal parlé, fais voir ce que j'ai dit de mal ; mais si j'ai bien parlé, pourquoi me frappes-tu ? Grec : Témoigne touchant le mal.
    Quelle dignité, quel calme, quelle douceur dans ces paroles, en présence d'un odieux outrage ! Elles sont le meilleur commentaire de Matthieu 5.39.
  • 18.24 Anne l'envoya donc lié à Caïphe le souverain sacrificateur. Donc (cette particule doit être maintenue, d'après B, C, Itala) Anne, n'ayant rien obtenu de Jésus qui pût le faire accuser, et n'étant pas compétent pour prononcer une sentence, l'envoya lié (verset 12) à Caïphe, qui seul avait le droit de le juger, et qui, dans l'intervalle, avait assemblé le sanhédrin durant la nuit. (Voir Luc 22.66, note.)
    En rapportant cet envoi de Jésus à Caïphe, l'évangéliste distingue nettement sa comparution devant Anne de l'audience officielle qui allait avoir lieu en présence du sanhédrin.
    Les interprètes qui confondent ces deux actions, et qui s'efforcent de déplacer notre verset, ou traduisent : Anne l'avait envoyé à Caïphe, (comparez verset 16, note) introduisent ainsi une véritable confusion dans le récit de Jean.
    Cet évangéliste ne raconte pas le jugement de Jésus devant le sanhédrin, parce qu'il le suppose connu par les récits de ses trois devanciers et qu'il en a déjà indiqué clairement le résultat. (Jean 11.50-53, comparez ci-dessus verset 14)
  • 18.25 Et Simon Pierre se tenait là, et se chauffait. Ils lui dirent donc : N'es-tu pas, toi aussi, de ses disciples ? Il le nia et dit : Je n'en suis point. Comparer verset 16, note, et verset 18, note.
  • 18.26 L'un des serviteurs du souverain sacrificateur, parent de celui à qui Pierre avait coupé l'oreille, dit : Ne t'ai-je pas vu dans le jardin avec lui ? Dans notre récit, comme dans les synoptiques, la première question fut adressée à Pierre par une servante, (verset 17) les auteurs de la seconde attaque sont ici indiqués d'une manière vague : Ils lui dirent donc ; (verset 25) l'auteur de la troisième l'est, au contraire, avec beaucoup de précision : c'est l'un des serviteurs de la maison, parent de celui que Pierre avait blessé, ce qui rendait plus dangereuse encore la situation de ce disciple, cette circonstance fait aussi mieux comprendre sa crainte et son reniement.
    Heureusement pour lui, cet homme n'était pas sûr de le reconnaître, comme l'indique sa question : Ne t'ai-je pas vu dans le jardin ? Jean a seul conservé ce détail qui dénote le témoin oculaire. (Voir, sur le reniement de Pierre, les récits et les notes indiqués au verset 17, et sur les diverses questions qui lui furent adressées, Luc 22.58, note.)
  • 18.27 De nouveau donc Pierre le nia ; et aussitôt le coq chanta. Jean ne raconte ni les imprécations de Pierre contre lui-même, qui donnent à sa chute tant de gravité, ni sa repentance par laquelle commença le relèvement.
    Il suffit à son but d'avoir remis ces trois reniements à leur vraie place par le récit de la comparution devant Anne, et surtout d'avoir montré l'accomplissement de la triste prédiction de Jésus à son disciple. (Jean 13.38)
  • 18.28 Ils conduisent donc Jésus de chez Caïphe au prétoire ; or, c'était le matin. Et ils n'entrèrent point eux-mêmes dans le prétoire, afin de ne pas se souiller, mais de pouvoir manger la Pâque. 18 :28 à 19 :16 Jésus devant Pilate.
    Israël a rejeté et condamné à mort son Messie, son Sauveur, et, comme depuis que ce peuple est sous la domination romaine, il a perdu le droit d'exécuter des sentences capitales, (verset 31) il a la honte de le livrer à l'autorité païenne alors représentée par Pilate.
    Le prétoire (Matthieu 27.27) était à Rome le lieu où le prêteur rendait la justice. Dans les provinces, on appelait de ce nom le palais du gouverneur. A Jérusalem, c'était, selon les uns, l'ancien palais d'Hérode dans la partie occidentale de la ville haute ; selon d'autres, un édifice attenant à la citadelle Antonia, où logeait la garnison romaine, à l'angle nord-ouest du temple. Bien que le Gouverneur résidât à Césarée, il venait à Jérusalem durant les grandes fêtes, afin de prévenir les troubles qui s'y produisaient souvent.
    - C'était le matin, car la nuit s'était écoulée d'abord chez Anne, puis devant le sanhédrin, où Jésus venait d'être condamné à mort. Pilate, sans doute prévenu dès la veille, consentit à donner cette audience matinale. (Comparer sur ce procès devant Pilate Matthieu 27.11-30,Marc 15.1-20 ; Luc 23.1-25, notes.)
    Dans le récit qu'il fait de celle-ci, Jean est plus complet que les synoptiques, et il a seul conservé plusieurs traits d'une grande importance.
    M. Godet résume ces transactions dans les termes suivants : "Les Juifs demandent à Pilate de confirmer sans examen leur sentence. (verset 30) Celui-ci s'y refuse : c'est la première phase des négociations : versets 38-32. Alors ils articulent une accusation politique : il s'est fait roi. Pilate juge cette accusation non fondée ; puis il fait deux tentatives infructueuses pour délivrer Jésus avec l'appui du peuple, c'est la seconde phase : verset 33 à 19 : 6. Les Juifs avancent alors un grief religieux : Il s'est fait Fils de Dieu. A l'ouïe de cette accusation, Pilate s'efforce de plus en plus de délivrer Jésus, c'est la troisième phase : versets 7-12. A ce moment, les Juifs voyant leur proie prête à leur échapper, mettent de côté toute pudeur et emploient le moyen odieux de l'intimidation personnelle pour faire plier la conscience du juge. Sur cette voie, ils se laissent entraîner jusqu'au reniement de leur plus chère espérance, celle du Messie : ils s'inféodent à César ; c'est la quatrième phase : versets 12-16."
    Les chefs du peuple, qui venaient livrer Jésus à Pilate, refusent d'entrer dans le prétoire, afin de ne pas se souiller. Effrayante hypocrisie dans ces ministres de la religion, qui, la haine au cœur, vont commettre le plus odieux des crimes et se font scrupule d'entrer dans une maison païenne où il y avait du levain !
    - C'est ici le passage principal de notre évangile sur lequel se fondent les interprètes qui admettent que Jean, contrairement aux synoptiques, place la mort de Jésus au 14 Nisan. (Voir Jean 13.1, note.)
    Nous voyons, en effet, les Juifs craindre de se souiller et de ne pouvoir manger la Pâque.
    Cette expression manger la Pâque signifie ordinairement manger l'agneau pascal.
    Ceux qui pensent que nous sommes au 15 Nisan s'efforcent d'étendre cette expression à la célébration de la fête tout entière. Mais les passages cités (Deutéronome 16.2,3 ; 2Chroniques 30.22 ; 35.7-9) sont peu concluants.
  • 18.29 Pilate sortit donc vers eux, et dit : Quelle accusation portez-vous contre cet homme ? Donc, en conséquence de ce que les chefs du peuple ne voulaient pas entrer dans le prétoire.
    Cette condescendance pour des scrupules qui devaient lui paraître absurdes et peu respectueux pour lui, montre, dès l'abord, chez ce gouverneur, une certaine crainte qu'il avait des Juifs, à cause des accusations qu'ils pouvaient porter à Rome contre lui ; et c'est cette crainte qui finit par triompher de sa conscience. (Jean 19.12-16)
    Voir, sur Pilate, Matthieu 27.2, note.
  • 18.30 Ils répondirent et lui dirent : Si cet homme n'était pas un malfaiteur, nous ne te l'aurions pas livré. Rien n'était plus naturel que la question de Pilate, (verset 29) mais les membres du sanhédrin le trouvent encore trop exigeant, ils entendent que le gouverneur les croie sur parole et ratifie leur sentence sans examiner leur cause.
  • 18.31 Pilate leur dit donc : Prenez-le vous-mêmes, et jugez-le selon votre loi. Les Juifs lui dirent : Il ne nous est pas permis de faire mourir personne. Puisque vous ne voulez pas produire vos raisons, chargez-vous seuls de la cause et juger vous-mêmes l'accusé selon votre loi, bien entendu dans les limites de votre compétence.
    Le sanhédrin n'avait plus le droit de mettre à mort, mais il pouvait excommunier, condamner à la peine du fouet, à la prison.
    Pilate saisit avec empressement l'occasion de se débarrasser de l'affaire, mais il n'autorise nullement les Juifs à mettre à mort Jésus sous leur responsabilité. La situation est autre Jean 19.6.
    La concession de Pilate ne fait pas le compte des Juifs. Ils ont condamné Jésus à mort ils ont dans l'esprit le dessein arrêté de l'exécuter sans délai, ils sont donc forcés de se récuser, quelque pénible qu'il leur soit d'avouer tout haut et de reconnaître devant Pilate leur dépendance. (Comp verset 19 : I5.)
  • 18.32 C'était afin que fût accomplie la parole que Jésus avait dite, indiquant de quelle mort il devait mourir. Jésus avait prédit, à diverses reprises, qu'il serait élevé sur la croix, crucifié, et cela par la main des païens. (Jean 3.14 ; 8.28 ; 12.32 ; Matthieu 20.19)
    S'il avait été condamné par le sanhédrin, jouissant encore du droit de vie ou de mort, ou s'il avait été exécuté comme Etienne, contre l'ordre établi et à la faveur d'un mouvement séditieux, il aurait été lapidé, car c'était, d'après le Talmud le supplice réservé aux faux prophètes.
    Le supplice de la croix, au contraire était d'institution romaine. Or, l'évangéliste voit, avec raison, dans ce fait que les Juifs doivent se reconnaître incompétents, une direction divine par laquelle la parole de Jésus était accomplie.
  • 18.33 Pilate rentra donc dans le prétoire, et il appela Jésus et lui dit : Es-tu le roi des Juifs ? Grec : Toi, tu es le roi Les Juifs ?
    Le ton de ces paroles était sans doute celui de l'étonnement et de l'ironie.
    Mais cette question de Pilate que rien ne motive dans ce qui précède ne se comprend qu'en admettant que les Juifs, malgré leur prétention du verset 30, ont fini par articuler leur accusation (comparez Matthieu 27.11, 1e note) qui, en effet, est tout entière rapportée par Luc 23.2.
    Le chef principal de cette accusation était que Jésus se disait être Messie, Roi.
    L'iniquité du procédé des Juifs consistait à transformer le grief religieux pour lequel ils avaient condamné Jésus, (Matthieu 26.63-65, notes) en une accusation politique, qu'ils renforçaient encore de cette calomnie. "Il défend de payer le tribut à César." (Luc 23.2)
  • 18.34 Jésus lui répondit : Est-ce de toi-même que tu dis cela, ou d'autres te l'ont-ils dit de moi ? La question de Jésus a été diversement interprétée.
    Meyer pense que Jésus faisait simplement usage du droit qu'a tout accusé de connaître ses accusateurs, car il ne pouvait supposer que Pilate prit le titre de roi dans un autre sens que son sens politique. Mais quel eut été le but d'une telle question ? demanderons-nous avec M. Godet. D'ailleurs, si Jésus voulait simplement se renseigner sur ses accusateurs, pourquoi demande-t-il à Pilate : Est-ce de toi-même que tu dis cela ?.
    D'autres pensent que Jésus voulait rendre suspecte, aux yeux de Pilate, une accusation qui venait de ses ennemis.
    Mais tout cela ne rend pas bien compte de la double question du Sauveur. Jésus fait évidemment ici une distinction importante : dans le sens politique qu'un Romain devait donner à ce titre de roi, il pouvait simplement le nier, mais, dans la signification théocratique et religieuse que les Juifs donnaient au nom de Messie, Roi, il se serait bien gardé de le refuser, car il se serait mis en contradiction avec ses propres paroles. (Matthieu 26.64, note, comparez versets 36,37)
    C'est pourquoi il demande à Pilate s'il est arrivé par lui-même à le soupçonner d'aspirer à la royauté ; en ce cas, il aurait répondu par une simple dénégation, certain que ce titre de roi ne pouvait impliquer que des visées politiques. Mais si cette question a été suggérée à Pilate par le sanhédrin, la franchise fait à Jésus un devoir de s'expliquer sur ce titre de Messie, qu'il a réellement revendiqué, et sur le sens dans lequel il l'a pris.
    Tel est, pensons-nous avec MM. Weiss et Godet, le vrai sens de la double question, qui prend ainsi une grande importance et paraît pleine de sagesse.
  • 18.35 Pilate répondit : Suis-je Juif, moi ? Ta nation et les principaux sacrificateurs t'ont livré à moi ; qu'as-tu fait ? Cette réponse du fonctionnaire romain trahit quelque mépris pour le nom de Juif et signifie : Est-ce que je puis entendre la moindre chose à vos subtiles distinctions judaïques ?
    Laissons cela, et puisque c'est ta nation et ses prêtres qui t'accusent, réponds nettement : qu'as-tu fait ? quel est ton crime ?
  • 18.36 Jésus répondit : Mon royaume n'est pas de ce monde ; si mon royaume était de ce monde, mes serviteurs auraient combattu, afin que je ne fusse pas livré aux Juifs ; mais maintenant, mon royaume n'est point d'ici-bas. Trois fois Jésus prononce avec solennité ce mot mon royaume, (comparez Matthieu 3.2, 2e note) ou mieux encore, ici, ma royauté ; et c'est pour déclarer trois fois que cette royauté n'est pas de ce monde, pas d'icibas.
    Par son origine, par sa nature, par son esprit, par son but, elle n'a rien de commun avec les royautés de ce monde ; elle n'émane point de l'humanité déchue et corrompue, ni d'aucune force qui soit en elle ; mais elle vient d'en haut, du ciel.
    La preuve que Jésus en donne, c'est qu'il répudie, pour établir cette royauté, toutes les armes charnelles et terrestres ; ses serviteurs n'ont point combattu pour sa cause ; il n'agira que sur les cœurs, par la puissance de la vérité divine. (verset 37)
    - Mais quels sont ces serviteurs ?
    Ceux qu'il aurait eus, dont il n'aurait pas manqué de se pourvoir, si son règne était de ce monde ; ainsi répondent quelques exégètes (Lücke, de Wette, Tholuck) ; mais, selon d'autres (Meyer, Weiss, Godet), Jésus entend par là les serviteurs qu'il a réellement, ses adhérents, ces multitudes qui l'acclamaient quelques jours auparavant, lors de son entrée à Jérusalem, et qui, en effet, avaient voulu le proclamer roi. (Jean 6.15)
    Qui dira ce que Jésus, avec son pouvoir sur les masses, aurait pu faire d'elles, s'il avait voulu exciter leur enthousiasme et leurs passions nationales ? L'une et l'autre de ces interprétations sont admissibles.
    Mais ce qui ne l'est pas, c'est d'entendre par ces serviteurs les anges, comme le font Bengel et Stier, sans doute d'après Matthieu 26.63. Jésus aurait-il exprimé une telle pensée en présence de Pilate ?
  • 18.37 Pilate donc lui dit : Ainsi donc tu es roi ? Jésus répondit : Tu le dis, je suis roi. C'est pour cela que je suis né et c'est pour cela que je suis venu dans le monde : pour rendre témoignage à la vérité. Quiconque est de la vérité écoute ma voix. Pilate conclut des paroles qui précèdent que Jésus s'attribue réellement une royauté quelconque, dont il ne comprend pas la nature et il s'écrie avec étonnement : Tu es donc roi ?
    Parle-t-il encore avec ironie, ou avec mépris ? ou bien, impressionné par les paroles et la dignité du Sauveur, est-il devenu plus sérieux, comme semble l'indiquer la suite de ces transactions ? Les interprètes sont partagés sur ce point, difficile à décider.
    Tu le dis est une affirmation directe qui signifie : oui, comme tu le dis. (Matthieu 26.25,64)
    Jésus ajoute avec solennité : Je suis roi, et il explique dans quel sens il l'est, en rendant témoignage à la vérité.
    C'est à cette grande vocation que se rapporte dans l'original le mot deux fois répété : c'est pour cela. Jésus affirme donc avec solennité que c'est pour rendre témoignage à la vérité divine, que lui-même a révélée, qu'il est et qu'il est venu dans le monde.
    Le premier de ces termes indique sa naissance humaine, le second sa venue d'en haut, du ciel, où il existait avant sa naissance.
    Telle est, dans notre évangile, la signification de cette expression : venir dans le monde. (Jean 9.39 ; 11.27 ; 16.28) Il est donc contraire au langage de cet évangile d'entendre ces mots de l'entrée de Jésus dans son ministère, comme le veulent quelques interprètes. C'est précisément parce que le Sauveur est venu du ciel, où il a contemplé la vérité en Dieu même, qu'il peut en rendre témoignage. (Jean 3.11,32 ; 1.7)
    Etre roi par la vérité, c'est la seule royauté véritable ; on le comprend si l'on entend ce mot de vérité dans son sens le plus profond, le plus absolu ; qui renferme la réalité éternelle des choses, l'harmonie avec Dieu, la sainteté. Les disciples de Jésus sont appelés à la haute destination de prendre part, avec lui, à cette royauté.
    Etre de la vérité, c'est en dépendre, se sentir en harmonie avec elle (Jean 3.21) se soumettre avec joie à son influence, (Jean 7.17) comme être de Dieu, (Jean 8.47) c'est lui appartenir par le cœur. Jésus désigne ainsi ceux que le Père attire à lui ; (Jean 6.44,65) et ceux-là écoutent sa voix (Jean 10.4,16) et la reconnaissent avec bonheur.
    "Par ces paroles, Jésus s'est expliqué clairement sur sa royauté ; il a déclaré, d'une part, qu'il est roi, et avec quelle destination il l'est ; d'autre part, quels sont les sujets de son royaume ; et ainsi il a pleinement résolu la question posée par Pilate." Meyer.
  • 18.38 Pilate lui dit : Qu'est-ce que la vérité ? Et quand il eut dit cela, il sortit de nouveau vers les Juifs, et il leur dit : Moi, je ne trouve aucun sujet de condamnation en lui. Pilate, dans cette question qu'il jette avec une superbe indifférence, sans attendre de réponse, manifeste toute la présomptueuse légèreté de l'homme du monde, en même temps que la sagesse à courte vue de l'homme d'Etat, qui ne croit qu'au règne de la violence et de la ruse.
    - Après cela, Pilate, ne voyant plus en Jésus qu'un exalté fort peu dangereux, le déclare innocent quant à l'accusation politique formulée contre lui.
    Mais au lieu de le renvoyer libre, par crainte des Juifs, qu'il ne veut pas s'aliéner davantage, il recourt à divers expédients pour le délivrer. Le premier fut de renvoyer Jésus à Hérode ; (Luc 23.6 et suivants) le second fut d'offrir aux Juifs de leur relâcher Jésus, en prenant occasion du privilège qu'ils avaient de demander, à la fête de Pâque, la libération d'un prisonnier. (versets 39,40)
  • 18.40 Ils crièrent donc de nouveau, disant : Non pas celui-là, mais Barabbas ! Or Barabbas était un brigand. Voir, sur cet incident relatif à Barabbas, Matthieu 27.15-21 ; Marc 15.6-15 ; Luc 23.17-19, notes ; comparez Actes 3.14.
    Marc est celui qui le raconte avec le plus de détails. Selon lui c'est le peuple qui prit l'initiative, en réclamant le prisonnier que le gouverneur relâchait à la fête, et qui excité par ses chefs demanda la liberté de Barabbas.
    Mais Pilate, désireux de libérer un accusé dont il reconnaissait l'innocence, saisit avec empressement l'occasion qu'on lui offrait ainsi.
    - Sur le titre roi des Juifs, que Pilate donne à Jésus, voir Marc 15.10, note.
    Les Juifs manifestent, encore ici, les mauvaises passions qui les animent en réclamant, par leurs cris, Barabbas, qu'ils préfèrent à Jésus. L'évangéliste juge leur attitude par cette simple remarque, que la situation rend tragique : Or Barabbas était un brigand.
    - Le mot : crièrent de nouveau, étonne dans le récit de Jean où les chefs du peuple n'ont point encore fait entendre ces cris passionnés. Jean suppose connues les relations de ses devanciers. (Voir Marc 15.8 ; Luc 23.5,10)