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Jean 17:17-26 (Annotée Neuchâtel)

17 Sanctifie-les dans la vérité ; ta parole est la vérité. 18 Comme tu m'as envoyé dans le monde, je les ai moi aussi envoyés dans le monde. 19 Et pour eux je me sanctifie moi-même, afin qu'eux aussi soient sanctifiés en vérité.
   20 Or, ce n'est pas pour eux seulement que je prie, mais aussi pour ceux qui croient en moi par leur parole ; 21 afin que tous ils soient un, comme toi, Père, tu es en moi et moi en toi, qu'eux aussi soient un en nous, afin que le monde croie que c'est toi qui m'as envoyé. 22 Et la gloire que tu m'as donnée, je la leur ai donnée, afin qu'ils soient un comme nous sommes un, 23 moi en eux, et toi en moi, afin qu'ils soient parfaitement un, afin que le monde connaisse que c'est toi qui m'as envoyé et que tu les as aimés comme tu m'as aimé. 24 Père, ceux que tu m'as donnés, je veux que, là où je suis, eux aussi y soient avec moi, afin qu'ils contemplent ma gloire, celle que tu m'as donnée parce que tu m'as aimé avant la fondation du monde. 25 Père juste, le monde, il est vrai, ne t'a point connu ; mais moi, je t'ai connu, et ceux-ci ont connu que c'est toi qui m'as envoyé. 26 Et je leur ai fait connaître ton nom, et je le leur ferai connaître, afin que l'amour dont tu m'as aimé soit en eux, et que moi je sois en eux.

Références croisées

17:17 Jn 17:19, Jn 8:32, Jn 15:3, Ps 19:7-9, Ps 119:9, Ps 119:11, Ps 119:104, Lc 8:11, Lc 8:15, Ac 15:9, 2Co 3:18, Ep 5:26, 2Th 2:13, Jc 1:21, 1P 1:22-23, Jn 8:40, 2S 7:28, Ps 12:6, Ps 19:7, Ps 119:144, Ps 119:151, Ps 119:152, Ep 4:21, 2Tm 2:25-26
Réciproques : Ex 31:13, Lv 22:32, Nb 19:18, 1Ch 15:12, Ps 17:4, Ps 119:142, Pr 8:7, Ez 20:12, Ez 37:28, Ac 20:32, Ac 26:18, 1Co 1:2, 1Co 1:30, Ep 4:24, 1Th 2:13, 1Th 4:3, 1Tm 2:4
17:18 Jn 20:21, Es 61:1-3, Mt 23:34, 2Co 5:20, Ep 3:7
Réciproques : Dt 18:18, Za 2:8, Jn 7:29, Jn 10:36, 1Co 3:23, Ph 2:25
17:19 Es 62:1, 2Co 4:15, 2Co 8:9, 1Th 4:7, 2Tm 2:10, Jn 10:36, Jr 1:5, 1Co 1:2, He 2:11, He 9:13, He 9:18, He 9:26, He 10:5-10, He 10:29, Jn 17:17, Tt 2:14
Réciproques : Ex 29:21, Ex 31:13, Ex 40:10, Ex 40:13, Lv 4:34, Lv 8:22, Lv 14:29, Lv 16:18, Lv 21:8, Nb 7:15, Nb 8:17, Nb 19:18, Js 3:5, Jn 11:15, Jn 16:26, Jn 20:21, Rm 8:29, 1Th 2:13, 1Th 5:23, He 10:10, He 13:12, 1P 1:22, 1P 2:9
17:20 Jn 17:6-11, Ep 4:11, Ac 2:41, Ac 4:4, Rm 15:18-19, Rm 16:26, 2Tm 1:2
Réciproques : 1R 8:59, 2Ch 6:19, Ps 86:11, Za 6:15, Mt 12:49, Jn 14:16, Jn 19:35, Ac 10:22, Rm 8:34, Ga 3:28, Ph 1:27, 1Jn 5:20
17:21 Jn 17:11, Jn 17:22, Jn 17:23, Jn 10:16, Jr 32:39, Ez 37:16-19, Ez 37:22-25, So 3:9, Za 14:9, Ac 2:46, Ac 4:32, Rm 12:5, 1Co 1:10, 1Co 12:12, 1Co 12:25-27, Ga 3:28, Ep 4:3-6, Ph 1:27, Ph 2:1-5, Col 3:11-14, 1P 3:8-9, Jn 5:23, Jn 10:30, Jn 10:38, Jn 14:9-11, Ph 2:6, 1Jn 5:7, Jn 13:35
Réciproques : Ex 26:3, 1S 25:29, Ps 86:11, Ps 122:6, Ps 133:1, Ez 11:19, Za 2:11, Za 4:9, Za 6:15, Za 11:7, Za 12:8, Za 13:7, Mc 3:24, Jn 6:56, Jn 6:57, Jn 10:36, Jn 11:42, Jn 12:19, Jn 13:32, Jn 13:34, Jn 14:7, Jn 14:10, Jn 14:20, Jn 19:35, Rm 12:10, 1Co 1:9, 1Co 1:30, 1Co 3:23, 1Co 6:17, 1Co 8:6, 2Co 12:2, Ga 2:20, Ep 1:3, Ep 2:6, Ep 2:22, Ep 4:13, Col 2:2, Col 2:9, Col 2:19, 2Th 1:12, He 2:11, 2P 1:17, 1Jn 1:3, 1Jn 2:13, 1Jn 2:24, 1Jn 3:24
17:22 Jn 1:16, Jn 15:18-19, Jn 20:21-23, Mc 6:7, Mc 16:17-20, Lc 22:30, Ac 5:41, Rm 15:15-20, 2Co 3:18, 2Co 5:20, 2Co 6:1, Ep 2:20, Ph 1:29, Col 1:24, 2Th 1:5-10, Ap 21:14, Jn 14:20, 1Jn 1:3, 1Jn 3:24
Réciproques : Ps 21:5, Jr 30:19, Jn 17:11, Jn 17:21, Rm 8:29, Rm 8:30, Col 1:27, 2Th 2:14
17:23 Jn 6:56, Jn 14:10, Jn 14:23, Rm 8:10-11, 1Co 1:30, 2Co 5:21, Ga 3:28, 1Jn 1:3, 1Jn 4:12-16, Ep 4:12-16, Ph 3:15, Col 1:28, Col 2:2, Col 2:9, Col 2:10, Col 3:14, 1P 5:10, Jn 13:35, Jn 17:24, Ep 1:6-14, 1Jn 3:1, 1Jn 4:19
Réciproques : 1S 25:29, Es 43:4, Za 2:11, Jn 3:35, Jn 14:7, Jn 14:21, Jn 15:4, Jn 15:9, Jn 16:27, Jn 17:21, Jn 17:26, Rm 8:29, 1Co 1:10, 1Co 8:6, 2Co 5:17, 2Co 5:19, 2Co 13:5, 2Co 13:11, Ep 3:17, Col 1:27, Col 3:11, He 13:21, Jc 1:4, 1Jn 4:4
17:24 Jn 12:26, Jn 14:3, Mt 25:21, Mt 25:23, Mt 26:29, Lc 12:37, Lc 22:28-30, Lc 23:43, 2Co 5:8, Ph 1:23, 1Th 4:17, Ap 3:21, Ap 7:14-17, Gn 45:13, 1Co 13:12, 2Co 3:18, 2Co 4:6, 1Jn 3:2, Ap 21:22, Jn 17:5, Pr 8:21-31
Réciproques : Gn 45:10, Gn 47:11, 1Ch 16:27, Ps 15:1, Ps 41:12, Ps 45:14, Ps 73:24, Ps 101:6, Ps 140:13, Pr 8:23, Ct 6:2, Ct 7:10, Es 33:17, Es 35:2, Es 66:18, Ml 3:17, Mt 13:35, Mt 17:2, Mt 17:4, Mc 10:40, Lc 9:32, Lc 10:21, Jn 6:37, Jn 7:34, Jn 8:58, Jn 10:17, Jn 14:2, Jn 16:26, Jn 17:2, Jn 17:6, Jn 17:23, Jn 18:11, Rm 8:17, Rm 8:30, Ep 1:4, Col 1:13, Col 3:4, 2Th 2:14, 2Tm 1:9, 2Tm 2:10, Tt 1:2, He 9:26, Ap 2:27, Ap 17:8, Ap 21:23, Ap 22:3, Ap 22:4
17:25 Jn 17:11, Es 45:21, Rm 3:26, Jn 8:19, Jn 8:55, Jn 15:21, Jn 16:3, Mt 11:27, Lc 10:22, Ac 17:23, Ac 26:18, Rm 1:28, Rm 3:11, 1Co 1:21, 1Co 15:34, 2Co 4:4, Ga 4:8-9, 2Th 1:8, He 8:11, 1Jn 5:19-20, Ap 13:8, Jn 1:18, Jn 5:19-20, Jn 7:29, Jn 10:15, Jn 17:8, Jn 6:19, Jn 16:27, Jn 16:30, Mt 16:16
Réciproques : Ps 79:6, Jr 10:25, Za 2:11, Jn 1:10, Jn 1:26, Jn 7:28, Jn 8:42, Jn 11:42, Jn 17:3, Jn 20:17, Ep 1:17, Ep 4:13, 1Jn 1:3, 1Jn 3:1
17:26 Jn 17:6, Jn 8:50, Jn 15:15, Ps 22:22, He 2:12, Jn 14:23, Jn 15:9, Ep 1:6, Ep 1:22, Ep 1:23, Ep 2:4-5, Ep 5:30, Ep 5:32, 2Th 2:16, Jn 17:23, Jn 6:56, Jn 14:20, Jn 15:4, Rm 8:10, 1Co 1:30, 1Co 12:12, Ga 2:20, Ep 3:17, Col 1:27, Col 2:10, Col 3:11, 1Jn 3:24, 1Jn 4:13-14
Réciproques : Dt 32:3, Ps 9:11, Ps 89:24, Es 12:4, Es 43:4, Es 60:9, Mt 11:27, Lc 10:22, Jn 1:18, Jn 3:35, Jn 5:20, Jn 7:29, Jn 8:19, Jn 11:5, Jn 13:1, Jn 14:7, Jn 16:27, Jn 18:1, Rm 8:29, Rm 8:39, Rm 9:17, 2Co 13:5, Ep 1:17, Ep 4:6, Ep 4:13

Notes de la Bible Annotée Neuchâtel

A savoir : les notes ne font PAS partie du texte biblique. Plus d'informations
Jean 17
  • 17.17 Sanctifie-les dans la vérité ; ta parole est la vérité. Beaucoup d'exégètes, pour expliquer ce mot : sanctifier, remontent à la signification qu'il a dans l'Ancien Testament : mettre à part de tout usage profane, consacrer entièrement à Dieu et à son service (comparez verset 19 et Jean 10.36) ; et ils appliquent ce mot, non à la personne des disciples, lui donnant son sens moral et intérieur, mais à leur vocation : Jésus demanderait qu'ils soient remplis de lumière, de force, de courage, de joie, d'amour dans leur activité (Meyer) ; en d'autres termes,
    "toutes leurs forces, tous leurs talents, toute leur vie doivent être marqués du sceau de la consécration à cette grande œuvre, le salut des hommes, ce qui implique le renoncement à toute satisfaction propre, quelque légitime qu'elle puisse être, l'absence de toute vue intéressée, de toute recherche de soi même. C'est l'idée sublime de la sainteté chrétienne, mais envisagée ici, où il s'agit des apôtres, comme devant être réalisée sous la forme spéciale du ministère chrétien." Godet.
    Cette interprétation est très vraie, mais pour qu'un serviteur de Dieu soit ainsi sanctifié dans sa vocation, il faut avant tout qu'il le soit lui-même intérieurement, qu'il soit purifié du péché et de toutes ses influences, car, sans cela, celles-ci souilleraient et ruineraient son activité.
    Il faut donc maintenir à cette parole : sanctifie-les, à la fois les deux significations qu'on vient d'exposer.
    - On peut traduire : par la vérité, ce qui signifie que la vérité divine est le seul moyen de la sanctification ; ou dans la vérité, (comparez verset 11) la vérité étant envisagée comme l'élément au sein duquel se respire et se réalise la sainteté.
    Nous préférons, avec Meyer et Weiss, ce dernier sens, comme plus intime et plus profond.
    - Le texte reçu porte : ta vérité. Le pronom possessif a été probablement ajouté par analogie avec l'expression qui suit : ta parole. Il manque dans Sin., B, A, C, D, Itala, Vulg.
    Il faut donc traduire : la vérité. Le sens reste le même, puisque Jésus ajoute immédiatement : ta parole est la vérité. Il entend cette parole divine qu'il a lui-même annoncée, donnée aux disciples. (verset 14)
    Mais quel est le but de cette dernière affirmation ? Ce n'est point d'expliquer ce qu'est la vérité, ni seulement de répéter que la parole divine est le moyen de la sanctification ; mais Jésus veut dire que ses disciples sont déjà dans la vérité, par cela seul qu'ils ont reçu et cru sa parole. (Jean 17.6,8,14 ; 15.3) Et c'est là encore un motif présenté à Dieu pour qu'il exauce cette prière.
  • 17.18 Comme tu m'as envoyé dans le monde, je les ai moi aussi envoyés dans le monde. Jésus allègue encore deux puissants motifs à l'appui de cette demande : sanctifie-les !
    C'est, d'une part, qu'il les envoie dans le monde, ce monde qui sera rempli pour eux de tentations et de souffrances, et d'autre part, que lui-même va accomplir pour eux la grande œuvre nécessaire à leur sanctification. (verset 19)
    - Jésus dit : Je les ai envoyés, quoique formellement cet envoi des disciples n'ait eu lieu qu'un peu plus tard ; (Jean 20.21 ; Matthieu 28.19) mais il les considère comme ayant déjà reçu cette mission, du moment qu'il les y a appelés et leur a donné le titre "d'apôtres ;" (Luc 6.13 ; Matthieu 10.2 note) et d'ailleurs il les avait déjà réellement envoyés annoncer l'Evangile du royaume. (Matthieu 10.5)
    - Il faut remarquer encore ce parallèle que Jésus établit ici entre l'autorité souveraine de Dieu, qui l'a envoyé, lui, dans le monde, et l'autorité divine avec laquelle il dispose de ses disciples : moi aussi, je les envoie.
  • 17.19 Et pour eux je me sanctifie moi-même, afin qu'eux aussi soient sanctifiés en vérité. Que signifie cette parole profonde : Pour eux je me sanctifie moimême ?
    Celui qui, dans toute sa vie, fut saint et juste, n'a plus besoin de se sanctifier, dans le sens ordinaire de ce mot. (Hébreux 7.26,27)
    Cette expression : pour eux en leur faveur, pour leur salut (Jean 15.13 ; 1Jean 3.16) montre clairement qu'il s'agit de la consécration absolue de lui même que Jésus accomplit en s'offrant à Dieu en sacrifice par sa mort, dans laquelle il est, à la fois, sacrificateur et victime.
    Ce terme de sanctifier, dans cette acception, est emprunté à l'Ancien Testament où il exprime habituellement l'idée d'offrir en sacrifice à l'Eternel. (Exode 13.2 ; Deutéronome 15.19 ; 2Samuel 8.11 ; comparez Romains 15.16 ; Hébreux 9.14)
    Ce langage de l'écriture est parfaitement vrai, car tout être entièrement consacré à Dieu est saint, parce qu'il atteint par là même sa destination suprême. C'est ce que l'épître aux Hébreux exprime par ce mot profond : être consommé dans la perfection. (Hébreux 5.9)
    Et tandis que les sacrifices de l'Ancien Testament offraient l'idée de la sainteté, en types et en symboles, le sacrifice du Sauveur la produit en réalité, non seulement dans la personne du Sauveur lui-même, mais en tous ceux qui s'unissent à lui dans une communion vivante.
    C'est pourquoi Jésus peut ajouter : afin qu'eux aussi soient sanctifiés en vérité.
    Ce mot, appliqué aux disciples, doit s'entendre dans le sens complet que nous avons indiqué au verset 17. En effet, le sacrifice de Jésus-Christ n'est pas seulement, pour le croyant, la source de sa justification devant Dieu, mais encore de sa sanctification. Lui aussi, uni à son Sauveur par une foi vivante du cœur, se consacre à Dieu en sacrifice vivant et saint. (Romains 12.1) il le suit jusqu'à la mort dans la voie du renoncement et du crucifiement du vieil homme, afin de revivre avec lui dans une vie nouvelle. (Romains 6.3-8 ; 2Corinthiens 5.14,15 ; Galates 6.14 ; Colossiens 3.1-4)
    - Sanctifiés en vérité, dit Jésus, c'est-à-dire véritablement, réellement, complètement. (Comparer 1Jean 3.18, etc.)
    Quelques interprètes traduisent : dans la vérité, comme au verset 17. Ce sens n'est pas inadmissible, mais peu probable. D'abord, parce que le mot vérité est sans article, ensuite parce qu'ici ce n'est pas la vérité en général qui est le moyen de la sanctification, mais bien le sacrifice de JésusChrist.
  • 17.20 Or, ce n'est pas pour eux seulement que je prie, mais aussi pour ceux qui croient en moi par leur parole ; D'après tous les majuscules, le futur du texte reçu (croiront) doit être remplacé par le présent. Jésus, après avoir prié pour lui-même et pour ses apôtres, embrasse maintenant dans cette supplication tous ceux qui, dans l'avenir le plus éloigné, croiront en lui et seront sauvés ; mais il parle au présent (ceux qui croient), anticipant ainsi les temps heureux du triomphe de son œuvre et de son règne.
    Le grand moyen par lequel ceux qui sont encore plongés dans les ténèbres de l'ignorance et de l'incrédulité seront amenés à la foi au Sauveur (en moi), c'est la parole des apôtres.
    Témoignage éclatant rendu par le Seigneur Jésus lui-même à la vérité et à l'autorité divines de la parole apostolique : elle a la puissance de créer dans les âmes la foi qui les régénère et les sauve. Et de fait, toute l'Eglise chrétienne n'a connu Jésus-Christ et n'a cru en lui que par ce témoignage, qui conservera sa valeur jusqu'à la fin des siècles.
  • 17.21 afin que tous ils soient un, comme toi, Père, tu es en moi et moi en toi, qu'eux aussi soient un en nous, afin que le monde croie que c'est toi qui m'as envoyé. On peut, en admettant une inversion semblable à celle de Jean 13.34, construire ce verset comme suit : "Afin que tous ils soient un ; afin qu'eux aussi soient (un) en nous, comme toi, Père, tu es en moi et moi en toi..." (de Wette, Luthardt, Godet).
    Dans ce cas le retranchement du mot un, dans la seconde proposition (B, C, D, Itala), se justifie tout à fait.
    Le grand objet de la prière de Jésus pour son Eglise, c'est l'union de tous ses membres dans la communion du Père et du Fils. (versets 21-23)
    Cette union qu'il avait déjà demandée spécialement pour ses disciples, (verset 11) il prie Dieu de la réaliser dans tous ses enfants ; ceux-ci doivent être un comme le Père et le Fils sont un, ils doivent être tous ensemble unis à Christ, et par lui à Dieu. De là, ce mot profond : un en nous, qui élève tous les rachetés jusqu'à la gloire éternelle que Jésus leur a acquise. (versets 22,24)
    - Cette partie de la prière du Sauveur nous révèle la nature de son Eglise. Il est venu pour unir, en les réconciliant avec Dieu les âmes que le péché avait divisées.
    Le lien de cette union est le même que celui qui fait l'ineffable harmonie du Père et du Fils : Comme toi, Père, tu es en moi et moi en toi.
    Mais cette union, fondée sur la communion avec Dieu par Christ, ne doit pas et ne peut pas rester invisible ; elle se manifeste nécessairement au dehors, et c'est précisément cette sainte union des âmes, dans la foi et l'amour, qui doit être pour le monde lui-même un éclatant témoignage que Jésus est l'envoyé de Dieu.
    C'est par elle surtout que les âmes sont attirées au Sauveur et croient en lui. Elle fut, en effet, dès les premiers âges de l'Eglise, le plus puissant moyen de persuasion pour le monde. (Actes 2.46,47 ; 4.32,33 ; 5.11-14, etc.)
    Aussi les exhortations à maintenir cette union des âmes dans l'amour, qui remplissent les écrits de Jean, reviennent elles également souvent sous la plume de l'apôtre Paul. (Romains 12.4-6 ; 1Corinthiens 12.12 et suivants, Ephésiens 4.1-6 ; Philippiens 2.1-5)
  • 17.23 moi en eux, et toi en moi, afin qu'ils soient parfaitement un, afin que le monde connaisse que c'est toi qui m'as envoyé et que tu les as aimés comme tu m'as aimé. Qu'ils soient parfaitement un : grec accomplis ou consommés en un.
    - Jésus, sûr d'être exaucé, rappelle ici, comme aux versets 6,14, ce que déjà il a fait pour élever ses rachetés jusqu'à l'unité parfaite qu'il demande pour eux.
    Et moi, dit il, je leur ai donné la gloire que tu m'as donnée.
    Cette gloire, que les exégètes ont essayé d'expliquer de manières si diverses, n'est autre que la gloire éternelle, dont le Fils de Dieu est possesseur en sa qualité de Fils et en tant qu'il est l'objet de l'amour éternel du Père, la gloire dans laquelle il allait rentrer. (versets 1,5,24)
    Il l'a donnée, non seulement révélée ou promise, mais déjà communiquée à ses rachetés en les rendant eux aussi les objets de l'amour de Dieu et en faisant d'eux des fils du Père.
    Cette gloire est tout entière contenue en droit dans la parole de grâce qu'ils ont reçue (versets 14,17) et leur est assurée en vertu de la foi qui les unit à Jésus comme à leur Sauveur ; (Romains 8.17,29 ; Ephésiens 1.10) et Jésus va demander (verset 24) qu'à fa fin des temps, ils la possèdent pleinement en fait.
    Or, cette gloire, qui renferme en elle la vie éternelle et implique la communion avec Dieu, constitue nécessairement l'unité que Jésus décrit si magnifiquement dans ces paroles. Christ vivant, pensant, aimant, agissant dans ses disciples, comme le Père vit, pense, aime et agit en lui, telle est l'unité parfaite des âmes avec le Sauveur et avec Dieu, et par là même leur unité mutuelle.
    Et ici encore Jésus fait ressortir l'influence profonde que cette vie divine et cet amour tout nouveau exerceront nécessairement sur le monde.
    Il connaîtra et croira (verset 21) ces deux grandes vérités : d'abord, que Jésus Christ est l'Envoyé, le représentant de Dieu même sur la terre, et ensuite, qu'un tel amour répandu parmi les hommes ne peut être que l'effusion de l'amour de Dieu lui-même.
    Il y a une révélation profonde de l'amour de Dieu pour de pauvres pécheurs dans cette parole : Tu les as aimés comme tu m'as aimé. (verset 26, comp Ephésiens 1.6)
    Et cette pensée pourrait se rendre par le présent : tu les aimes comme tu m'aimes, car Jésus ne parle au passé que parce qu'il a en vue le fait particulier par lequel Dieu a manifesté cet amour, quand il a tant aimé le monde que de donner son Fils unique. (Jean 3.16 ; comparez Jean 15.9, note.)
  • 17.24 Père, ceux que tu m'as donnés, je veux que, là où je suis, eux aussi y soient avec moi, afin qu'ils contemplent ma gloire, celle que tu m'as donnée parce que tu m'as aimé avant la fondation du monde. Jésus demande ainsi pour les siens la réalisation parfaite de cette gloire que déjà il a donnée à leur foi par sa parole. (verset 22) Père, répète-t-il avec l'émotion croissante de sa prière. Et cette prière sera exaucée, car elle concerne ceux que le Père lui a donnés, tous ses rachetés, (verset 20) et non pas seulement les premiers disciples, comme aux versets 9,11.
    Ces mots si pleins d'amour pour les siens sont expressément placés en tête de la phrase comme motif à l'appui de sa prière. Et ici, le Fils de Dieu ne prie pas seulement il veut, d'une volonté qui est, comme toujours, en parfaite harmonie avec celle du Père, mais qui s'affirme ainsi d'une manière exceptionnelle, parce qu'en ce moment Jésus émet en quelque sorte une disposition testamentaire.
    Sa "dernière volonté" est que là où il est (il parle au présent, par anticipation) eux aussi y soient avec lui.
    Etre là où il est, avec lui, c'est le ciel pour ceux qui l'aiment.
    Ce doux et glorieux privilège, Jésus venait de le leur promettre comme consolation suprême, (Jean 14.3) et maintenant il le demande à Dieu pour eux. Là ils contempleront sa gloire ; la contempler, c'est y avoir part. (Jean 17.22 ; 1Jean 3.2 ; Romains 8.17)
    Ces derniers mots sont dans un rapport intime avec ceux-ci : la gloire que tu m'as donnée.
    S'agit-il ici de la gloire du Fils de Dieu avant son incarnation, ou de cette gloire dans laquelle il allait rentrer après avoir accompli son œuvre ?
    Les interprètes discutent cette question, les uns soutenant le premier sens, à cause de ce mot : tu m'as aimé avant la fondation du monde, les autres se déclarant pour la seconde signification, parce qu'il est évident que Jésus parle de la même gloire dont il vient de dire qu'il l'a donnée à ses disciples ; (verset 22) c'est elle qu'il désire leur faire contempler dans la perfection (verset 24) et dont il va reprendre possession. (Comparer Philippiens 2.9)
    Mais, au fond, cette discussion nous paraît superflue ; il ne s'agit que d'une seule et même gloire considérée sous ces deux aspects, dans le passé et dans l'avenir. C'est exactement ainsi qu'au verset 5, le Sauveur redemande la possession de sa gloire, mais d'une gloire dont il jouissait "avant que le monde fût."
    Seulement, dans notre verset, cette dernière pensée est exprimée d'une manière plus intime qui nous révèle l'amour comme le lien de l'unité éternelle du Père et du Fils. En effet, Jésus exprime dans ce mot : tu m'as aimé, en même temps qu'il manifeste un profond amour filial, la conscience qu'il a de sa préexistence éternelle en ajoutant : avant la fondation du monde.
  • 17.25 Père juste, le monde, il est vrai, ne t'a point connu ; mais moi, je t'ai connu, et ceux-ci ont connu que c'est toi qui m'as envoyé. Avec le verset 24, la prière de Jésus pour son Eglise avait atteint le plus haut degré de sublimité, il ne pouvait rien demander de plus pour elle que la participation à sa gloire éternelle.
    C'est pourquoi, jetant un regard en arrière, il revient, en finissant, à ses disciples, à leurs rapports avec Dieu, par opposition au monde, (versets 6-8) et, faisant un appel à la justice divine, il attend d'elle l'exaucement de sa prière pour les siens.
    Père juste ! dit-il avec un profond sentiment de cette perfection de Dieu, il est vrai que le monde reste volontairement dans l'ignorance et les ténèbres alors qu'il aurait pu te connaître ; (Jean 7.28 ; 16.3) mais il n'en est pas ainsi de tous ; car moi, je t'ai connu par la communion intime où je vis avec toi, (Jean 8.55) et, par moi, ceux ci t'ont connu et ils savent que je suis ton Envoyé, (verset 8) ton représentant au milieu d'eux.
    C'est donc à ta justice, à ta fidélité que j'en appelle, pour que, en exauçant ma prière, tu achèves ton œuvre en eux.
  • 17.26 Et je leur ai fait connaître ton nom, et je le leur ferai connaître, afin que l'amour dont tu m'as aimé soit en eux, et que moi je sois en eux. Si les disciples ont connu Dieu, (verset 25) c'est uniquement parce que Jésus leur a fait connaître son nom, expression de toutes ses perfections ; (versets 6-8) et cette lumière divine, il la fera plus encore resplendir dans leur âme par l'effusion du Saint-Esprit : et je le leur ferai connaître.
    Le but suprême de tant de grâces (afin que) est que les disciples soient rendus participants de ce rapport ineffable d'amour qui unit le Père et le Fils ; (Jean 15.9 ; Romains 5.5) et que, par là même, leur communion avec le Sauveur soit complète : que je sois en eux. (Comparer Jean 14.20-23 ; Galates 2.20 ; Ephésiens 3.17)
    "C'est par cette grande promesse que Jésus achève sa prière ; et elle s'est accomplie dans toute l'expérience des disciples et dans tous leurs travaux. Rien ne les a séparés de l'amour de Dieu en Christ ; Christ a vécu en eux et ils ont été plus que vainqueurs par Celui qui les a aimés." (Romains 8.37-39) Meyer.