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Jean 20:19-31 (Annotée Neuchâtel)

   19 Le soir donc étant venu, ce même jour, le premier de la semaine, les portes du lieu où se trouvaient les disciples étant fermées, à cause de la crainte qu'ils avaient des Juifs, Jésus vint et se tint au milieu d'eux, et leur dit : La paix soit avec vous ! 20 Et quand il eut dit cela, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples se réjouirent donc, en voyant le Seigneur. 21 Jésus leur dit donc de nouveau : La paix soit avec vous ! Comme le Père m'a envoyé, moi aussi je vous envoie. 22 Et quand il eut dit cela, il souffla sur eux et leur dit : Recevez l'Esprit-Saint. 23 A ceux auxquels vous remettrez les péchés, ils leur sont remis ; à ceux auxquels vous les retenez, ils leur sont retenus.
   24 Or, Thomas, l'un des douze, appelé Didyme, n'était pas avec eux lorsque Jésus vint. 25 Les autres disciples lui disaient donc : Nous avons vu le Seigneur. Mais il leur dit : Si je ne vois en ses mains la marque des clous, et si je ne mets mon doigt dans la marque des clous, et si je ne mets ma main dans son côté, je ne croirai point. 26 Huit jours après, ses disciples étaient de nouveau dans la maison, et Thomas était avec eux. Jésus vient, les portes étant fermées, et il se présenta au milieu d'eux, et dit : La paix soit avec vous ! 27 Puis il dit à Thomas : Avance ici ton doigt, et regarde mes mains ; avance aussi ta main, et mets-la dans mon côté, et ne deviens pas incrédule, mais croyant. 28 Thomas répondit et lui dit : Mon Seigneur et mon Dieu ! 29 Jésus lui dit : Parce que tu m'as vu, tu as cru. Heureux ceux qui n'ont pas vu, et qui ont cru !
   30 Jésus donc a fait encore, en présence des disciples, beaucoup d'autres miracles qui ne sont pas écrits dans ce livre ; 31 mais ces choses sont écrites, afin que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et afin qu'en croyant vous ayez la vie en son nom.

Références croisées

20:19 Mc 16:14, Lc 24:36-49, 1Co 15:5, Jn 20:26, Ne 6:10-11, Jn 14:19-23, Jn 16:22, Mt 18:20, Jn 20:21, Jn 14:27, Jn 16:33, Ps 85:8-10, Es 57:18-19, Mt 10:13, Lc 24:36, Rm 15:33, Ep 2:14, Ep 6:23, Ph 1:2, 2Th 3:16, He 7:2, Ap 1:4
Réciproques : Gn 43:23, Jg 6:23, Ps 118:24, Pr 16:24, Es 42:3, Mt 28:9, Mc 6:50, Mc 16:9, Lc 24:33, Jn 7:13, Jn 9:22, Jn 16:16, Jn 20:1, Jn 21:1, Jn 21:14, Ac 12:10, Ac 13:31, Ac 20:7, 1Co 15:44, 1Co 16:2, He 10:25, 1P 5:14, Ap 1:10
20:20 Jn 20:27, Lc 24:39-40, 1Jn 1:1, Jn 16:22, Es 25:8-9, Mt 28:8, Lc 24:41
Réciproques : Ps 69:32, Ps 118:24, Mt 27:35, Mc 2:7, Mc 6:50, Mc 16:14, Jn 20:25, Jn 21:7
20:21 Jn 14:27, Jn 13:20, Jn 17:18-19, Jn 21:15-17, Es 63:1-3, Mt 10:16, Mt 10:40, Mt 28:18-20, Mc 16:15-18, Lc 24:47-49, Ac 1:8, 2Tm 2:2, He 3:1
Réciproques : Gn 43:23, Nb 6:26, Es 22:24, Es 48:16, Jr 23:21, Ez 2:3, Ml 2:7, Mt 9:6, Mt 9:38, Mt 10:5, Mt 13:37, Mt 23:34, Mt 28:8, Lc 4:43, Jn 14:28, Jn 15:16, Jn 17:22, Jn 20:19, Ac 1:2, Ac 5:31, Rm 10:15, 1Co 1:1, 2Co 5:20, Ga 1:1, 2P 1:1, 1Jn 4:6
20:22 Gn 2:7, Jb 33:4, Ps 33:6, Ez 37:9, Jn 14:16, Jn 15:26, Jn 16:7, Ac 2:4, Ac 2:38, Ac 4:8, Ac 8:15, Ac 10:47, Ac 19:2, Ga 3:2
Réciproques : Es 48:16, Ez 2:3, Ez 37:5, Ml 2:15, Lc 5:24, Jn 14:26, Ac 1:4, Ap 3:1
20:23 Mt 16:19, Mt 18:18, Mc 2:5-10, Ac 2:38, Ac 10:43, Ac 13:38-39, 1Co 5:4, 2Co 2:6-10, Ep 2:20, 1Tm 1:20
Réciproques : Lv 13:3, Dt 17:12, Lc 5:24, 2Co 2:10, Ep 1:7
20:24 Jn 11:16, Jn 14:5, Jn 21:2, Mt 10:3, Jn 6:66-67, Mt 18:20, He 10:25
Réciproques : Mc 3:18, Lc 6:15, Jn 20:26
20:25 Jn 20:14-20, Jn 1:41, Jn 21:7, Mc 16:11, Lc 24:34-40, Ac 5:30-32, Ac 10:40-41, 1Co 15:5-8, Jn 20:20, Jn 6:30, Jb 9:16, Ps 78:11-22, Ps 78:32, Ps 95:8-10, Ps 106:21-24, Mt 16:1-4, Mt 27:42, Lc 24:25, Lc 24:39-41, He 3:12, He 3:18, He 3:19, He 4:1-2, He 10:38-39
Réciproques : 1R 10:7, 2Ch 9:6, Ps 22:16, Dn 11:35, Mt 27:35, Mc 15:32, Mc 16:13, Jn 14:5, Jn 20:8, Jn 20:27
20:26 Jn 20:19, Mt 17:1, Lc 9:28, Jn 20:24, Jn 20:19, Es 26:12, Es 27:5, Es 54:10
Réciproques : Gn 43:23, Nb 6:26, Jg 6:23, Ps 85:8, Mt 18:20, Lc 24:36, Jn 14:27, Jn 21:14, Ac 1:13, Ac 2:32, Ac 12:10, Ac 20:7, Rm 10:9, 1Co 15:44, 1Co 16:2, 1P 5:14, Ap 1:10
20:27 Jn 20:25, Ps 78:38, Ps 103:13-14, Rm 5:20, 1Tm 1:14-16, 1Jn 1:1-2, 1Jn 1:1, Mt 17:17, Mc 9:19, Lc 9:41, 1Tm 1:14
Réciproques : Gn 45:12, Ex 4:5, Ps 22:16, Es 42:3, Mt 6:30, Mt 27:35, Mc 16:14, Lc 24:39, Jn 20:17, Jn 20:20, Rm 4:19, Ph 4:19, He 3:1
20:28 Jn 20:16, Jn 20:31, Jn 5:23, Jn 9:35-38, Ps 45:6, Ps 45:11, Ps 102:24-28, Ps 118:24-28, Es 7:14, Es 9:6, Es 25:9, Es 40:9-11, Jr 23:5-6, Ml 3:1, Mt 14:33, Lc 24:52, Ac 7:59-60, 1Tm 3:16, Ap 5:9-14
Réciproques : Js 5:14, Ps 8:1, Ps 16:2, Ps 35:23, Ps 97:10, Dn 10:16, Os 9:17, Mt 2:2, Mt 22:42, Mt 22:44, Mt 28:9, Lc 1:43, Lc 23:42, Jn 1:1, Jn 1:34, Jn 1:49, Jn 6:69, Jn 9:38, Jn 10:36, Jn 11:27, Jn 21:2, Jn 21:7, Ac 9:20, Rm 1:3, Rm 4:19, 2Co 1:19, Ph 2:6, Ph 2:11, Ph 3:8, He 1:8, He 7:14, 1Jn 5:20
20:29 Jn 20:8, Jn 4:48, Lc 1:45, 2Co 5:7, He 11:1, He 11:27, He 11:39, 1P 1:8
Réciproques : Ps 1:1, Mt 5:3, Mt 13:16, Jn 1:49, Jn 1:50
20:30 Jn 21:25, Lc 1:3-4, Rm 15:4, 1Co 10:11, 2Tm 3:15-17, 2P 3:1-2, 1Jn 1:3-4, 1Jn 5:13
Réciproques : Jn 2:11, Jn 10:25
20:31 Jn 20:28, Jn 1:49, Jn 6:69-70, Jn 9:35-38, Ps 2:7, Ps 2:12, Mt 16:16, Mt 27:54, Lc 1:4, Ac 8:37, Ac 9:20, Rm 1:3-4, 1Jn 4:15, 1Jn 5:1, 1Jn 5:10, 1Jn 5:20, 2Jn 1:9, Ap 2:18, Jn 3:15-16, Jn 3:18, Jn 3:36, Jn 5:24, Jn 5:39, Jn 5:40, Jn 6:40, Jn 10:10, Mc 16:16, 1P 1:9, 1Jn 2:23-25, 1Jn 5:10-13, Lc 24:47, Ac 3:16, Ac 10:43, Ac 13:38-39
Réciproques : Ex 4:5, Dt 29:29, Ps 102:18, Pr 22:21, Ec 12:12, Es 43:10, Mt 16:20, Mt 26:63, Mc 1:1, Mc 5:7, Mc 9:7, Lc 1:1, Lc 1:35, Lc 2:11, Lc 2:26, Lc 4:41, Lc 9:20, Jn 1:12, Jn 1:34, Jn 2:11, Jn 5:34, Jn 10:36, Jn 11:42, Jn 12:50, Jn 19:35, Jn 21:25, Ac 11:14, Ac 16:31, Ac 20:21, Rm 5:1, Rm 6:11, Rm 10:14, 2Co 1:19, Ga 2:16, Ga 3:22, Col 3:4, 1Tm 1:16, 2Tm 1:10, He 10:39, 1Jn 5:13

Notes de la Bible Annotée Neuchâtel

A savoir : les notes ne font PAS partie du texte biblique. Plus d'informations
Jean 20
  • 20.19 Le soir donc étant venu, ce même jour, le premier de la semaine, les portes du lieu où se trouvaient les disciples étant fermées, à cause de la crainte qu'ils avaient des Juifs, Jésus vint et se tint au milieu d'eux, et leur dit : La paix soit avec vous ! 19 à 23 Apparrition aux disciples réunis.
    Grec : Jésus se tint là au milieu d'eux, sans qu'ils vissent comment il était entré, les portes étant fermées.
    Il est évident que l'évangéliste voit dans cette apparition de Jésus quelque chose de mystérieux, d'autant plus qu'il mentionne la même circonstance lors de la seconde apparition de Jésus ; (verset 26) toutes les tentatives faites pour expliquer l'entrée de Jésus d'une manière naturelle font violence au texte.
    Calvin et quelques autres exégètes pensent que les portes s'ouvrirent sur un signe de la majesté divine du Sauveur. S'il en était ainsi, Jean l'aurait raconté simplement. Et d'ailleurs, cela aussi serait un miracle.
    Il est plus conforme à divers traits de la vie de Jésus ressuscité d'admettre qu'alors déjà son corps se trouvait en voie d'être glorifié, se rapprochait de l'état de "corps spirituel," (1Corinthiens 15.44) et qu'il était, dès lors, affranchi des lois de l'espace. (Comparer verset 14, note.)
    Le terme employé dans Luc 24.31 "Il disparut de devant eux," autorise la même conclusion.
    De là vient que souvent les disciples ne le reconnurent pas au premier abord et qu'il dut leur prouver que c'était bien lui qu'ils voyaient (Jean 20.14,20,27 ; Luc 24.16,37-40)
    - Cette apparition de Jésus au milieu de ses disciples, le jour même de sa résurrection, est la même dont nous trouvons le récit plus complet dans Luc 24.36-48. (Voir les notes.)
    Comparez Luc 24.36, seconde note. Cette belle salutation, en usage chez les Israélites, se revêtait dans la bouche de Jésus, surtout dans un tel moment, d'une signification et d'une puissance toutes nouvelles ; non seulement il souhaitait la paix, mais il la donnait.
  • 20.20 Et quand il eut dit cela, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples se réjouirent donc, en voyant le Seigneur. Ses mains percées et son côté portant la plaie du coup de lance. (Jean 19.34) Jésus, connaissant toute la faiblesse de ses disciples et la grande difficulté qu'il y avait pour eux à croire sa résurrection condescend à leur en donner des preuves visibles et tangibles (Jean 20.27 ; Luc 24.40 ; comparez 1Jean 1.1), mais en même temps il leur dira clairement que ce n'était pas là ce qui constituait la foi, qui est un acte libre de la conscience et du cœur. (verset 29)
    En voyant le Seigneur, les disciples se réjouirent ; cette vive joie succéda dans leurs cœurs aux doutes pleins d'angoisse dont ils souffraient depuis trois Jours. C'était pour eux comme le soleil se levant au sein des ténèbres et de la tempête. Alors déjà fut accomplie en eux la promesse de Jésus. (Jean 16.22)
  • 20.21 Jésus leur dit donc de nouveau : La paix soit avec vous ! Comme le Père m'a envoyé, moi aussi je vous envoie. Sin., D, Itala omettent Jésus.
    - Il y a quelque chose de solennel dans la répétition de cette grande et douce parole : La paix soit avec vous.
    Voyant les disciples convaincus et joyeux (donc), Jésus tient à leur assurer ce bien suprême, la paix, plus précieuse encore, à ses yeux, que la joie.
    - Quelques exégètes rattachent cette parole au verset suivant : Jésus, après avoir donné à ses disciples la paix pour euxmêmes, (verset 19) voudrait la leur communiquer aussi pour la mission dont il va les charger. La distinction est peut-être un peu subtile.
    Comparer Jean 17.18 ; Matthieu 28.19. Jésus charge ainsi solennellement ses disciples de cette mission qui doit continuer la sienne dans le monde, et à laquelle il donne un caractère divin, en lui attribuant la même origine qu'à sa propre mission (comme).
    Le moment actuel était admirablement choisi ; car Jésus revêt ses disciples de leur apostolat après sa résurrection, dont ils devaient être les témoins devant le monde. (Actes 1.21,22 ; 2.32 ; 4.2, et ailleurs.)
  • 20.22 Et quand il eut dit cela, il souffla sur eux et leur dit : Recevez l'Esprit-Saint. Nous trouvons ici, à la fois le symbole et la réalité : le symbole dans cette action de Jésus : Il souffla sur eux, action d'autant plus significative que, en hébreu et en grec, le souffle, ou le vent, est désigné par le même mot que l'esprit (Ezéchiel 37.5 suivants, Jean 3.8 comparez Actes 2.2) ; la réalité est clairement indiquée par cette parole : Recevez l'Esprit Saint.
    Celle-ci n'est pas seulement un renouvellement de la promesse (versets 14-16) qui devait s'accomplir à la Pentecôte ; et d'autre part l'évangéliste ne prétend pas raconter ici l'effusion puissante de l'Esprit qui eut lieu alors, comme le pensent ceux qui prétendent que Jean place au jour même de la résurrection l'ascension (verset 17) et la descente du Saint-Esprit. (verset 22)
    Le verset verset 20 prouve que Jésus n'était pas encore pleinement glorifié. Il ne pouvait donc, d'après notre évangéliste lui même, (Jean 7.39 ; 16.7) envoyer le Saint Esprit aux siens.
    D'un autre côté, l'acte accompli par lui n'est pas purement symbolique, puisqu'il ajoute : Recevez l'Esprit-Saint.
    Il suffit, pour en comprendre le sens, de considérer que les disciples, au moment même où ils recevaient la charge de l'apostolat, (verset 22) avaient le besoin urgent d'un secours divin qui ranimât leur foi et leur espérance, et leur servit de réconfort jusqu'au jour où ils auraient la plénitude de l'Esprit.
    Ils devaient, en effet, vivre dans l'attente et dans la prière ; (Actes 1.4,14) ils devaient même prendre de solennelles décisions. (Actes 1.13-26) Ils ne pouvaient donc, dans cet important intervalle, être abandonnés à eux-mêmes et à leur ignorance. C'est à ce besoin que Jésus pourvut, avec sa sollicitude ordinaire.
  • 20.23 A ceux auxquels vous remettrez les péchés, ils leur sont remis ; à ceux auxquels vous les retenez, ils leur sont retenus. Jésus venait d'assimiler la mission de ses disciples à la sienne propre, qu'ils devaient continuer sur la terre. (verset 22)
    Or, comme il était venu afin d'ouvrir ou de fermer le ciel à tous les hommes, de prononcer leur absolution ou leur condamnation, (Matthieu 9.6,Jean 9.41 ; 15.22) il veut que ses envoyés exercent aussi cette fonction redoutable, qui était le couronnement de son œuvre. (Comparer Matthieu 16.19 ; 18.18, notes.)
    Il faut donc laisser aux mots : remettre les péchés, toute leur signification. Ils n'emportent pas seulement le pouvoir d'annoncer le pardon des péchés, mais celui de le prononcer.
    Mais à quelle condition ?
    Jésus vient de communiquer aux disciples le Saint-Esprit dont bientôt ils seront remplis. Or, c'est uniquement par l'Esprit qu'ils pourront accomplir cette partie essentielle de leur mission.
    L'Esprit en sera le principe, la force qui s'y manifestera. Cette activité ne sera donc pas le privilège des seuls apôtres ou de leurs prétendus successeurs.
    Tous les croyants étant des agents du Saint-Esprit, tous seront aptes à remettre et à retenir les péchés. Revêtus de la puissance de l'Esprit, ils rempliront cet office, non de leur propre autorité, mais uniquement au nom de Dieu et du Sauveur.
    Cet Esprit de lumière et de vie leur donnera le discernement nécessaire pour s'assurer que ceux auxquels ils remettront ainsi les péchés, sont des âmes pénétrées de repentance et de confiance en la grâce qui leur est offerte.
    Dans ces conditions, l'expérience a prouvé que ce peut être, pour une âme découragée et angoissée un immense bienfait que de recevoir directement et personnellement, par la voix d'un serviteur de Dieu, l'assurance du pardon de ses péchés. Il n'y a rien là qui ressemble à l'absolution sacerdotale pratiquée dans quelques Eglises.
    - Suivant le texte le plus autorisé il faut lire le présent pour le premier verbe : ils sont remis. Ce présent indique un effet immédiat, Dieu ratifie au moment même. Le second verbe, par contre : ils sont retenus est au parfait, indiquant l'effet persistant un état d'endurcissement ou d'incrédulité. On peut donc traduire : ils demeurent retenus, non pardonnés.
  • 20.24 Or, Thomas, l'un des douze, appelé Didyme, n'était pas avec eux lorsque Jésus vint. 24 à 29 Seconde apparition de Jésus, en présence de Thomas.
    Par deux traits déjà notre évangéliste nous a dépeint ce disciple avec son caractère sombre, enclin au doute, à la critique, au découragement. (Jean 11.16 ; 14.5)
    Mais c'est surtout dans ce récit que Thomas se montre à nous tel qu'il était.
    Et tout d'abord, nous le voyons absent du cercle de ses condisciples, quand Jésus leur apparut. Sans doute, n'ayant plus aucune espérance, il avait cherché la solitude pour se livrer à ses tristes pensées et il s'était privé ainsi d'une grâce immense.
  • 20.25 Les autres disciples lui disaient donc : Nous avons vu le Seigneur. Mais il leur dit : Si je ne vois en ses mains la marque des clous, et si je ne mets mon doigt dans la marque des clous, et si je ne mets ma main dans son côté, je ne croirai point. Ce fut, sans doute, dans une réunion subséquente que les disciples dirent à Thomas, avec la joie qui rayonnait sur leurs visages : Nous avons vu le Seigneur !
    Il faut remarquer dans sa réponse l'obstination de son doute qui s'exprime par des termes énergiques et répétés (cette répétition intentionnelle est effacée quand, avec Tischendorf et M. Weiss, on lit, la seconde fois, place au lieu de marque. Cette variante ne se trouve que dans A, Itala).
    Thomas aboutit à cette conclusion : je ne croirai point.
    Il y a, dans le grec, une double négation qui signifie : je ne croirai certainement pas.
    En parlant ainsi, ce disciple pensait n'obéir qu'à sa raison, et pourtant il était très déraisonnable. (verset 29, note.)
  • 20.26 Huit jours après, ses disciples étaient de nouveau dans la maison, et Thomas était avec eux. Jésus vient, les portes étant fermées, et il se présenta au milieu d'eux, et dit : La paix soit avec vous ! Il paraît que, durant ces huit jours, il n'y eut point de nouvelle apparition de Jésus, bien que, sans doute, les disciples se fussent réunis souvent, comme pour l'attendre.
    Enfin, il vient. Il faut remarquer ce verbe au présent, qui fait sentir la solennité du moment. Le Sauveur se présenta au milieu d'eux de la même manière et dans la même maison. (verset 19) Cette fois, Thomas était là.
  • 20.27 Puis il dit à Thomas : Avance ici ton doigt, et regarde mes mains ; avance aussi ta main, et mets-la dans mon côté, et ne deviens pas incrédule, mais croyant. Dès que le Seigneur à prononcé sur les disciples sa douce parole de paix, il s'adresse directement à Thomas.
    Il connaissait son état, car "il savait par lui même ce qui est dans l'homme." (Jean 2.25) Il condescend à donner à ce disciple toutes les preuves qu'il avait demandées.
    "Si un pharisien avait posé ces conditions comme Thomas, il n'aurait rien obtenu ; mais à un disciple, jusqu'ici éprouvé, rien n'est refusé." Bengel.
    Toutefois, en répétant à dessein les paroles de Thomas, Jésus lui fait sentir son tort et le couvre de confusion. Il conclut par ce sérieux avertissement : ne deviens pas incrédule, mais croyant.
    Il ne faut donc pas traduire avec toutes nos versions : ne sois pas.
    "Par l'expression : ne deviens pas, Jésus lui fait sentir dans quelle position critique il se trouve actuellement, à ce point où se séparent les deux routes : celle de l'incrédulité décidée et celle de la foi parfaite." Godet.
  • 20.28 Thomas répondit et lui dit : Mon Seigneur et mon Dieu ! Plus Thomas avait opposé de résistance à la foi en Jésus ressuscité et glorifié, plus il est pénétré de la lumière divine qui inonde son âme.
    La toute science, la charité du Sauveur le saisissent, l'humilient. Dans cet instant, toutes les déclarations de Jésus sur sa divinité Qui n'avaient pu vaincre les doutes de Thomas, lui deviennent autant de traits de lumière et, après avoir été le dernier à croire la résurrection du Sauveur, il est le premier à l'appeler d'un nom qu'aucun autre peut-être n'avait encore prononcé : Mon Seigneur et mon Dieu !
    Dans l'original, l'article précède chacun de ces deux noms et les distingue l'un de l'autre ; puis ce mot : mon, deux fois répété, donne encore plus d'intimité et d'amour à ce cri de la foi et de l'adoration, qui s'élève du fond de l'âme de Thomas.
    - Toutes les tentatives de l'exégèse rationaliste pour expliquer ces paroles comme si elles étaient une exclamation de surprise ou d'action de grâce adressée à Dieu, à cause du miracle de la résurrection, tombent en présence de ces mots : Thomas répondit et LUI dit.
    C'est donc bien Jésus en qui ce disciple, devenu croyant, reconnaît son Seigneur et son Dieu.
    Et Jésus, loin de repousser cet hommage comme un acte d'idolâtrie l'approuve. (verset 29)
    Ainsi, le récit de Jean nous montre les disciples arrivant graduellement à la foi en cette grande vérité que son évangile était destiné à prouver : la Parole était Dieu. (Jean 1.1)
  • 20.29 Jésus lui dit : Parce que tu m'as vu, tu as cru. Heureux ceux qui n'ont pas vu, et qui ont cru ! Tu as cru ! (Le texte reçu insère ici le nom de Thomas qui manque dans tous les majuscules)
    Malgré le reproche affectueux que Jésus exprime dans ces paroles, nous ne croyons pas qu'il faille les prendre dans un sens interrogatif, comme si Jésus mettait en question la foi de ce disciple.
    Non, cette foi, il la reconnaît, l'approuve et la confirme telle que Thomas vient de l'exprimer avec effusion de cœur.
    Jésus emploie même le verbe au parfait, exprimant un acte de l'âme accompli et permanent. Et, malgré cela, il y a un léger blâme dans ces mots : Parce que tu m'as vu, ainsi que dans la seconde partie du verset.
    Pourquoi ? est-ce que tous les autres disciples n'ont pas cru la résurrection de Jésus parce qu'ils l'ont vu ? Ou bien, en déclarant heureux ceux qui ont cru sans voir, Jésus entend-il que la foi puisse naître sans raison de croire ?
    Non, mais Thomas s'était trouvé dans une situation particulière qui lui donnait toutes les raisons de croire. Dix de ses condisciples, dont il ne pouvait suspecter ni l'intelligence ni la bonne foi, lui avaient dit avec joie : Nous avons vu le Seigneur, (verset 25) et lui, récusant ce témoignage, avait exige une démonstration matérielle des sens.
    C'est là ce qui était déraisonnable ; (verset 25, note) car c'était méconnaître et nier la valeur du témoignage, sur lequel pourtant reposent la plupart de nos connaissances et de nos convictions, même dans les choses de ce monde ; et combien plus dans les vérités religieuses qui doivent rattacher notre âme au Dieu invisible !
    Voilà pourquoi Jésus pose ici pour son royaume ce grand principe : Heureux ceux qui n'ont pas vu et qui ont cru !
    La foi est, en effet, un acte moral de la conscience et du cœur, indépendant des sens, tous les objets de la foi appartiennent au monde invisible, l'Eglise chrétienne, depuis dix-neuf siècles, croit en Jésus-Christ et en sa résurrection sur ce même témoignage apostolique que Thomas récusait. (Comparer 1Pierre 1.8)
    Quiconque fait dépendre sa foi de la vue, des sens, ou du raisonnement, l'expose à une désolante instabilité, puisque "les choses visibles ne sont que pour un temps et que les invisibles seules sont éternelles." (2Corinthiens 4.18)
    C'est pourquoi Jésus déclare heureux ceux qui croient en lui ; car la foi, en nous unissant à lui, nous met en possession des trésors de grâce, de paix, d'amour, de vie qui sont en lui et qui seuls constituent le vrai bonheur de l'âme humaine.
  • 20.30 Jésus donc a fait encore, en présence des disciples, beaucoup d'autres miracles qui ne sont pas écrits dans ce livre ; Conclusion de l'évangile.
    30, 31 Caractère et but de ce livre.
    Grec : Il est vrai que Jésus donc a fait beaucoup d'autres signes...mais...
    Par cette tournure Jean fait ressortir qu'il n'a pas eu l'intention de présenter le récit complet d'une vie aussi remplie que celle de Jésus. Il va dire pourquoi il n'a rapporté qu'un nombre de faits comparativement restreint.
    A cette occasion, il nous apprend ce qu'il a voulu et ce qu'il a fait en écrivant ce livre ; il nous dit clairement quel a été son but.
    Jésus a fait encore beaucoup d'autres signes c'està-dire un très grand nombre de miracles qui ont été des manifestations de sa puissance divine, (comparez Jean 12.37) que notre évangéliste n'a ni voulu ni pu écrire dans ce livre.
    Le terme signes s'applique en premier lieu aux œuvres de Jésus mais n'exclut pas ses discours, car "le témoignage que Jésus se rend à lui même, dit M. Weiss, est en quelque sorte le commentaire de ses miracles."
    La vie du Sauveur fut si riche en signes que Jean a dû choisir ; et ce qui a dirigé son choix, c'est le but qu'il s'était proposé. (verset 31)
    M. Godet ajoute : "Il me paraît difficile de ne pas voir dans la position du pronom ce, après le substantif livre : ce livre-ci, une opposition tacite à d'autres écrits renfermant les choses omises dans celui-ci. Cette expression ainsi comprise concorde avec toutes les preuves que nous avons rencontrées de la connaissance que Jean avait de nos synoptiques. L'apôtre confirme donc par ces mots le contenu de ces évangiles antérieurs au sien et fait entendre qu'il a travaillé à les compléter."
    - Les mots : en présence des disciples (Sin., C, D : de ses), ne signifient point que les œuvres du Sauveur n'aient pas été faites devant tout le peuple, mais bien qu'il avait surtout en vue ses disciples, qu'il s'agissait d'instruire et de persuader, afin qu'ils pussent devenir ses témoins pour le monde entier.
  • 20.31 mais ces choses sont écrites, afin que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et afin qu'en croyant vous ayez la vie en son nom. Tel est donc le but élevé et saint que s'est proposé le disciple que Jésus aimait, c'est à la lumière de cette déclaration qu'il faut lire son évangile tout entier.
    Afin que vous croyiez, dit-il à ses lecteurs, que Jésus est le Christ, le Messie, (Jean 1.42,46) l'Oint de l'Eternel, le Sauveur du monde, promis à son peuple.
    Mais Jésus ne peut être tout cela que s'il est le Fils de Dieu, dans le sens exclusif que tout notre évangile donne à ce nom.
    Une telle foi n'est point une froide opinion de l'intelligence ; ceux qui la possèdent ont en même temps la vie, la vie de l'âme, la vie éternelle, ainsi que portent Sin., C, D, versions.
    Enfin, la source unique de cette vie est en son nom, ce nom, qui est l'expression de tout son être.