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Jean 9:1-2 (Annotée Neuchâtel)

   1 Et comme Jésus passait, il vit un homme aveugle de naissance. 2 Et ses disciples l'interrogèrent, disant : Rabbi, qui a péché, celui- ci ou ses parents, pour qu'il soit né aveugle ?

Références croisées

9:1 Jn 9:32
Réciproques : Es 35:5, Mt 9:27, Mt 20:30, Mc 9:21, Lc 8:43, Jn 5:5, Ac 4:22, Ac 9:33, Ac 14:8, Ac 28:4
9:2 Jn 9:34, Mt 16:14
Réciproques : Jb 19:5, Lc 13:2, Ac 14:8, Ac 28:4

Notes de la Bible Annotée Neuchâtel

A savoir : les notes ne font PAS partie du texte biblique. Plus d'informations
Jean 9
  • 9.1 Et comme Jésus passait, il vit un homme aveugle de naissance. La guérison de l'aveugle-né. Dernière phase du conflit. Ch. 9 et 10
    Chapitre 9.
    1 à 41 L'aveugle-né guéri.
    Si les mots qui, dans le texte reçu, terminent le Jean 8 Et ainsi il s'en alla (grec il passa), étaient authentiques, le commencement de Jean 9 Et comme il passait, ou en passant, se rattacherait immédiatement à la scène violente qui marqua la sortie de Jésus du temple. (Jean 8.59)
    Mais dans ce cas il serait invraisemblable que les disciples eussent si tôt recouvré le calme que suppose leur question. (verset 2) Rien n'oblige, dans le texte authentique, à rapprocher autant les deux faits.
    C'est plus loin, dans les rues de Jérusalem, peut-être au soir de cette journée, (verset 4) ou d'une journée qui suivit que s'offrit aux regards de Jésus cet objet digne de toute sa compassion : un homme aveugle de naissance, qui avait toujours vécu dans les ténèbres et n'avait jamais vu ni les beautés de cet univers, ni les traits de ceux qu'il aimait. En outre, il était indigent et réduit à mendier son pain. (verset 8) Aussi excita-t-il la pitié du Sauveur.
    Jésus le vit, et ce malheureux lui fournit l'occasion de l'un de ses plus grands miracles, en même temps que d'une instruction profonde pour ses disciples.
  • 9.2 Et ses disciples l'interrogèrent, disant : Rabbi, qui a péché, celui- ci ou ses parents, pour qu'il soit né aveugle ? Les disciples, voyant que Jésus arrêtait ses regards sur ce malheureux, lui adressent une question qui suppose dans leur esprit, à la fois une vérité profonde et une dangereuse erreur.
    La vérité, c'est que tout mal dans ce monde, toute souffrance de notre humanité provient du péché, et ne saurait, sans blasphème, être attribuée à Dieu. (Genèse 3.1 ; Romains 5.12)
    L'erreur, qui était générale parmi les Juifs, consistait à penser que toute souffrance personnelle est le châtiment de péchés personnels. Cette idée rendait injustes les amis de Job : les terribles épreuves de cet homme intègre leur paraissaient le signe irrécusable de graves transgressions, dont il s'était rendu coupable à l'insu de tous. (Comp Luc 13.1, 2e note.)
    Avec une semblable pensée dans l'esprit, les disciples ne conçoivent d'autre alternative que celle-ci : ou l'épreuve de l'aveugle avait pour cause les péchés de ses parents, par une solidarité qu'ils pouvaient fonder sur Exode 20.5 et sur l'expérience, qui nous montre bien souvent des enfants héritant des auteurs de leurs jours des maux divers, ou bien cet homme souffrait la peine de ses propres péchés.
    Mais comment cela était-il possible, puisqu'il était né aveugle ?
    Ici bien des exégètes prêtent aux disciples diverses spéculations dont ils étaient, pensonsnous, innocents.
    Les uns leur attribuent l'idée qu'il est possible à un enfant de pécher dès le sein de sa mère (selon l'explication que les rabbins donnaient de Genèse 25.22, mais contrairement à l'affirmation de Paul, Romains 9.11) ; d'autres pensent que leur question est inspirée par la croyance à la métempsycose, ou par l'idée platonicienne de la préexistence des âmes, qui pourraient souffrir dans cette vie la peine de péchés commis dans une existence précédente ; d'autres encore s'arrêtent à l'idée d'une participation de l'enfant au péché originel dès avant sa naissance. (Psaumes 51.7)
    Tout cela est sans fondement dans le texte. Les disciples se trouvent en présence d'une alternative dont le premier terme est une simple impossibilité, tandis que le second terme suppose un fait possible, mais qui froisse leur sentiment de la justice. Ils demandent à leur Maître de leur expliquer cette difficulté. Ils ne seront pas déçus dans leur attente.