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Juges 11:30-31 (Annotée Neuchâtel)

30 Et Jephthé fit un voeu à l'Eternel et dit : Si tu livres en ma main les fils d'Ammon, 31 celui qui sortira des portes de ma maison, venant à ma rencontre, quand je reviendrai en paix de chez les fils d'Ammon, sera à l'Eternel, et je l'offrirai en holocauste.

Références croisées

11:30 Gn 28:20, Nb 30:2-16, 1S 1:11, Ec 5:1-2, Ec 5:4, Ec 5:5
Réciproques : Lv 27:2, Lv 27:28, Nb 21:2, Nb 21:34, Dt 23:23, Jg 21:1, 1S 14:24, Mt 14:9
11:31 Lv 27:2-3, Lv 27:28, Lv 27:29, 1S 1:11, 1S 1:28, 1S 2:18, 1S 14:24, 1S 14:44, Ps 66:13-14, Lv 27:11-12, Dt 23:18, Ps 66:13, Es 66:3
Réciproques : Gn 22:2, Gn 28:20, Gn 28:21, Lv 5:4, Nb 30:2, Dt 23:23, Jg 11:39, Jg 21:1, 2R 3:27, Mi 6:7, Mt 14:9

Notes de la Bible Annotée Neuchâtel

A savoir : les notes ne font PAS partie du texte biblique. Plus d'informations
Juges 11
  • 11.30 Et Jephthé fit un vœu. Les vœux étaient expressément autorisés par la foi (Lévitique 27.2).
  • 11.31 Celui qui sortira, littéralement : le sortant, expression qui ne peut guère se rapporter qu'à un être humain; les animaux ne sortent pas de la maison. Ce vœu que l'on peut appeler inconsidéré, s'explique néanmoins, si l'on réfléchit que la vocation de Jephthé avait été purement humaine, sans aucun signe divin, comme ceux qui avaient accompagné l'appel de Gédéon. Il cherche donc à intéresser Dieu à sa victoire à quelque prix que ce soit.
    Sera à l'Eternel. Cette expression n'implique pas nécessairement le sacrifice de la vie, mais peut désigner une consécration, comme celle des Gabaonites, au service de la maison de l'Eternel. Ce sont les termes suivants : et je l'offrirai en holocauste, qui ne peuvent s'entendre que d'un sacrifice proprement dit; seulement avec une réserve possible, celle du rachat stipulé par la loi (Lévitique 27.2 et suivants) et qui consistait dans le paiement d'une somme d'argent pour le sanctuaire et dans l'offrande d'une victime. La question est de savoir si Jephthé en faisant son vœu pensait uniquement au sacrifice proprement dit ou bien aussi à cette possibilité du rachat. Dans le premier cas, il faut admettre que les passages qui, dans la loi, interdisent les sacrifices humains (Deutéronome 12.31; 18.10) ne lui étaient pas connus, ce qui n'a rien d'étonnant (même si la loi existait déjà comme loi écrite ou comme tradition orale) si l'on se rappelle le genre de vie qu'il avait mené. D'autre part, les sacrifices humains ont toujours été étrangers à la religion israélite, soit en vertu de son caractère moral, soit par suite de l'enseignement renfermé dans l'histoire du sacrifice d'Isaac. Il est frappant que dans le récit suivant la fille de Jephthé ne pleure point sur le sacrifice de sa vie, mais seulement sur celui de sa virginité; car une fois consacrée au service de l'Eternel. elle ne pouvait plus appartenir à aucun homme. Comment d'ailleurs le sacrifice matériel se serait-il accompli? Jephthé aurait-il conduit sa fille au sanctuaire? Mais le souverain sacrificateur n'aurait jamais consenti à l'immoler. L'aurait-il sacrifiée en Galaad? Mais il n'y avait là ni sanctuaire, ni autel dressé à l'Eternel, et Jephthé se montre dans tout le récit franchement adorateur de Jéhova (versets 9, 11, 21, 23, 29, 30, 35, 36). Le deuil de Jephthé et de la jeune fille s'explique suffisamment dans la supposition que dès ce moment elle fut pour toujours séparée de son père et vouée dans le Tabernacle à l'un des services pour lesquels le travail des femmes était nécessaire (Exode 38.8; 1Samuel 2.22). Et pourtant il est impossible de nier que les expressions : Je l'offrirai en holocauste (verset 31), et : Il accomplit à son égard le vœu qu'il avait fait (verset 39), ne soient bien difficiles à entendre dans un autre sens que celui d'un sacrifice proprement dit. Cette dernière interprétation a été généralement reçue jusqu'au moyen-âge, où les interprètes juifs ont commencé à proposer l'autre sens. Nous ne nous sentons pas en état de nous prononcer et laissons le lecteur décider lui-même en tenant compte des raisons pour et contre que nous venons de présenter.