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Luc 22:14-19 (Annotée Neuchâtel)

14 Et quand l'heure fut venue, il se mit à table, et les apôtres avec lui. 15 Et il leur dit : J'ai désiré ardemment de manger cette Pâque avec vous, avant que je souffre ; 16 car je vous dis que je n'en mangerai pas, jusqu'à ce que qu'elle soit accomplie dans le royaume de Dieu. 17 Et ayant pris une coupe et rendu grâces, il dit : Prenez-la et distribuez-la entre vous ; 18 car je vous dis que je ne boirai plus désormais du produit de la vigne, jusqu'à ce que le royaume de Dieu soit venu. 19 Et ayant pris du pain, et rendu grâces, il le rompit et le leur donna, en disant : Ceci est mon corps, qui est donné pour vous ; faites ceci en mémoire de moi ;

Références croisées

22:14 Dt 16:6-7, Mt 26:20, Mc 14:17
Réciproques : Mt 10:2, Rm 2:10
22:15 Lc 12:50, Jn 4:34, Jn 13:1, Jn 17:1
Réciproques : Dt 16:2, Mt 26:2, Mt 26:29, Mt 26:46, 1Th 2:17
22:16 Lc 22:18-20, Lc 22:30, Lc 12:37, Lc 14:15, Jn 6:27, Jn 6:50-58, Ac 10:41, 1Co 5:7-8, He 10:1-10, Ap 19:9
Réciproques : Mc 14:25
22:17 Ps 23:5, Ps 116:13, Jr 16:7, Lc 22:19, Lc 9:16, Dt 8:10, 1S 9:13, Rm 14:6, 1Tm 4:4-5
Réciproques : Mc 14:23, Lc 22:42
22:18 Lc 22:16, Mt 26:29, Mc 14:23, Mc 15:23, Jg 9:13, Ps 104:15, Pr 31:6-7, Ct 5:1, Es 24:9-11, Es 25:6, Es 55:1, Za 9:15, Za 9:17, Ep 5:18-19, Lc 9:27, Lc 21:31, Dn 2:44, Mt 16:18, Mc 9:1, Ac 2:30-36, Col 1:13
Réciproques : Ps 116:13
22:19 Mt 26:26-28, Mc 14:22-24, 1Co 10:16, 1Co 11:23-29, Lc 22:17, Lc 24:30, Jn 6:23, 1Th 5:18, Lc 22:20, Gn 41:26-27, Ez 37:11, Dn 2:38, Dn 4:22-24, Za 5:7-8, 1Co 10:4, Ga 4:25, Jn 6:51, Ga 1:4, Ep 5:2, Tt 2:14, 1P 2:24, Ps 78:4-6, Ps 111:4, Ct 1:4, 1Co 11:24
Réciproques : Gn 47:7, Ex 12:14, Ex 13:3, Ex 16:32, Ex 30:16, Nb 31:54, Dt 16:3, Ps 48:9, Ps 105:5, Ez 5:5, Mt 14:19, Mt 15:36, Mt 26:28, Lc 9:16, Ac 20:7, Ga 4:24, Ep 5:25

Notes de la Bible Annotée Neuchâtel

A savoir : les notes ne font PAS partie du texte biblique. Plus d'informations
Luc 22
  • 22.14 Et quand l'heure fut venue, il se mit à table, et les apôtres avec lui. L'heure, celle que Jésus avait fixée à ses disciples et qui était l'heure ordinaire du repas pascal.
    - Le texte reçu porte : les douze apôtres ; le mot souligné est emprunté à Matthieu et Marc, qui disent simplement : avec les douze.
    Les évangélistes insistent sur le fait que Jésus célébra la Pâque et la cène avec les apôtres seuls.
  • 22.15 Et il leur dit : J'ai désiré ardemment de manger cette Pâque avec vous, avant que je souffre ; Grec : J'ai désiré avec désir : locution par laquelle les Septante rendent souvent un hébraïsme destiné à marquer l'intensité de l'action ou du sentiment. Comparer les expressions similaires : se réjouir avec joie ; (Jean 3.29) menacer avec menace. (Actes 4.17, etc.)
    Qu'est-ce qui inspirait au Sauveur cet ardent désir ? C était son amour pour les siens, pour notre humanité que ses souffrances allaient sauver, pour Dieu son Père que la rédemption du monde devait glorifier.
    Jésus s'oublie, se sacrifie entièrement lui-même. Il n'avait qu'une crainte : c'est qu'au milieu des embûches de ses ennemis, il ne pût célébrer avec les siens la Pâque et instituer la cène.
    Les mots : avant que je souffre trahissent ce sentiment délicat et profond. Luc seul nous a conservé cette parole.
  • 22.16 car je vous dis que je n'en mangerai pas, jusqu'à ce que qu'elle soit accomplie dans le royaume de Dieu. Voir, sur le sens de ces paroles et du Luc 22.18,Matthieu 26.29, note.
    D'après Matthieu et Marc, Jésus aurait exprimé cette pensée profonde, non en célébrant la Pâque, mais après avoir institué la cène, ce qui parait plus naturel.
    Mais, au fond, comme Jésus envisageait ces deux institutions dans leur sens spirituel le plus élevé, elles pouvaient se confondre dans sa pensée. N'allait-il pas substituer à l'agneau pascal "l'Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde," et qui est le vrai objet de la cène ?
  • 22.17 Et ayant pris une coupe et rendu grâces, il dit : Prenez-la et distribuez-la entre vous ; Grec : ayant reçu, accepté, une coupe (qu'on lui présentait), non la coupe, comme disent nos versions ordinaires, mais l'une des coupes qui servaient an repas de la Pâque, et qui circulaient plusieurs fois pendant ce repas. (Matthieu 26.16, 1e note.)
    Ce n'est qu'à verset 20 que Jésus donne la coupe de la cène.
  • 22.18 car je vous dis que je ne boirai plus désormais du produit de la vigne, jusqu'à ce que le royaume de Dieu soit venu. Ces deux expressions : accomplie dans le royaume de Dieu (verset 16) et le royaume de Dieu venu, sont synonymes ; elles indiquent l'état de perfection où les symboles auront fait place aux réalités éternelles.
    On peut conclure de ces paroles "je ne boirai plus désormais (grec dès maintenant) du produit de la vigne" que Jésus n'a pas bu de la coupe de la cène. (verset 20)
    Matthieu, qui place cette parole après l'institution de la cène, affirmerait au contraire la participation de Jésus à la coupe ; mais c'est peut-être presser un peu trop les termes du premier évangile.
  • 22.19 Et ayant pris du pain, et rendu grâces, il le rompit et le leur donna, en disant : Ceci est mon corps, qui est donné pour vous ; faites ceci en mémoire de moi ; Voir, sur l'institution de la cène, Matthieu 26.26-28, notes, et Marc 14.22-25, notes.
    Les deux premiers évangiles disent simplement : ceci est mon corps ; les mots : qui est donné pour vous, sont particuliers à Luc, dont la relation est conforme à celle de Paul, (1Corinthiens 11.24) sauf qu'elle substitue le mot donné à celui de rompu.
    Ce dernier terme correspondait exactement à l'action symbolique que Jésus accomplissait alors en rompant le pain ; et il annonçait que le corps du Sauveur allait être brisé dans les souffrances et la mort. L'expression de Luc revient au même : donné pour vous, signifie livré à la mort, ainsi que l'indiquent clairement le contexte et la situation. (Comparer Galates 1.4 ; 1Timothée 2.6 ; 2.14)
    Ces dernières paroles, omises par Matthieu et Marc, sont aussi rapportées par Paul, qui les répète deux fois, en ajoutant, au sujet de la coupe : toutes les fois que vous en boirez.
    Par là il devient évident que Jésus n'entendait pas seulement célébrer la cène avec ses premiers disciples, mais qu'il l'établissait dans son Eglise comme un "mémorial" de sa personne et de son œuvre pour tous les temps. Jésus, en se séparant des siens qu'il aime, veut ainsi rester et vivre au milieu d'eux.
    Pensée touchante et profonde que Paul commente en ces mots : "toutes les fois que vous mangez de ce pain et que vous buvez de cette coupe, vous annoncez la mort du Seigneur jusqu'à ce qu'il vienne." (1Corinthiens 11.26)
    Dix-neuf siècles se sont écoulés depuis lors, des empires et des royaumes ont disparu, et ce mémorial si simple est encore célébré avec amour sur toute la face de la terre ; et il le sera jusqu'à la fin des siècles.
    - La doctrine zwinglienne, selon laquelle la cène est un souvenir de Christ et de sa mort, se fonde sur une parole prononcée par Jésus au moment où il distribua les symboles de son sacrifice, mais elle n'épuise pas la signification de ce sacrement, comme le montrent les autres paroles de l'institution.