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Matthieu 11:7-15 (Annotée Neuchâtel)

   7 Or, comme ils s'en allaient, Jésus se mit à dire aux foules au sujet de Jean : Qu'êtes-vous allés voir au désert ? Un roseau agité par le vent ? 8 Mais qu'êtes-vous allés voir ? Un homme vêtu de vêtements délicats ? Voilà, ceux qui portent des vêtements délicats sont dans les maisons des rois. 9 Mais qu'êtes-vous allés voir ? Un prophète ? Oui, vous dis-je, et plus qu'un prophète. 10 C'est celui-ci de qui il est écrit : Voici, j'envoie mon messager devant ta face qui préparera ton chemin devant toi. 11 En vérité, je vous le dis, entre ceux qui il sont nés de femme, il n'en a point été suscité de plus grand que Jean-Baptiste ; mais celui qui est plus petit dans le royaume des cieux est plus grand que lui. 12 Or, depuis les jours de Jean-Baptiste jusqu'à maintenant, le royaume des cieux est pris par la violence, et ce sont des violents qui le ravissent. 13 Car tous les prophètes et la loi ont prophétisé jusqu'à Jean ; 14 et si vous voulez recevoir ceci, il est cet Elie qui doit venir. 15 Que celui qui a des oreilles, entende !

Références croisées

11:7 Lc 7:24-30, Mt 3:1-3, Mt 3:5, Mt 21:25, Mc 1:3-5, Lc 3:3-7, Lc 8:18, Jn 1:38, Jn 5:35, Gn 49:4, 2Co 1:17-18, Ep 4:14, Jc 1:6
Réciproques : 1R 14:15, Mc 11:31, Lc 1:80, Lc 3:2, Lc 20:4, Ac 19:32
11:8 Mt 3:4, 2R 1:8, Es 20:2, Za 13:4, 1Co 4:11, 2Co 11:27, Ap 11:3
Réciproques : 1R 18:7, 1R 22:10, 2Ch 18:9, Est 5:1, Est 8:15, Lc 7:24, Jn 4:38, 1Tm 2:9, Jc 2:2
11:9 Mt 11:13-14, Mt 14:5, Mt 17:12-13, Mt 21:24-26, Mc 9:11-13, Lc 1:15-17, Lc 1:76
Réciproques : Nb 12:7, Za 13:4, Lc 7:26, Lc 16:16, Jn 1:21, 1Tm 6:1, Jc 2:2
11:10 Mt 3:3, Es 40:3, Ml 3:1, Ml 4:5, Mc 1:2, Lc 7:26-27, Jn 1:23
Réciproques : Lc 1:76, Jn 1:6
11:11 Jb 14:1, Jb 14:4, Jb 15:14, Jb 25:4, Ps 51:5, Ep 2:3, Mt 3:11, 1S 2:30, Lc 1:15, Lc 7:28, Jn 5:35, Mt 5:19, Es 30:26, Za 12:8, Lc 9:48, Jn 1:15, Jn 1:27, Jn 3:30, 1Co 6:4, 1Co 15:9, Ep 3:8, Jn 7:39, Jn 10:41, Rm 16:25-26, Col 1:26-27, 2Tm 1:10, He 11:40, 1P 1:10
Réciproques : Nb 12:7, Ml 3:1, Mt 3:2, Mt 5:18, Mt 10:7, Mt 14:2
11:12 Mt 21:23-32, Lc 7:29-30, Lc 13:24, Lc 16:16, Jn 6:27, Ep 6:11-13, Ph 2:12
Réciproques : Ex 19:24, 1S 22:2, 2S 15:14, Ps 63:8, Mt 3:2, Mt 4:17, Mt 10:7, Lc 5:1, Jn 5:4, 1Co 9:26, He 4:11
11:13 Mt 5:17-18, Ml 4:6, Lc 24:27, Lc 24:44, Jn 5:46-47, Ac 3:22-24, Ac 13:27, Rm 3:21
Réciproques : Dn 9:24, Ml 4:5, Mt 11:9, Mt 17:3, Mc 9:4
11:14 Ez 2:5, Ez 3:10-11, Jn 16:12, 1Co 3:2, Mt 17:10-13, Ml 4:5, Mc 9:11-13, Lc 1:17, Jn 1:21-23, Ap 20:4
Réciproques : 1R 17:1, Mt 11:9, Mt 17:3, Mt 17:13, Mt 27:47, Mc 9:13
11:15 Mt 13:9, Mt 13:43, Mc 4:9, Mc 4:23, Mc 7:16, Lc 8:8, Ap 2:7, Ap 2:11, Ap 2:17, Ap 2:29, Ap 3:6, Ap 3:13, Ap 3:22
Réciproques : Ps 49:1, Pr 8:4, Jr 2:2, Jr 44:24, Ez 3:27, Lc 14:35, Ac 13:16

Notes de la Bible Annotée Neuchâtel

A savoir : les notes ne font PAS partie du texte biblique. Plus d'informations
Matthieu 11
  • 11.7 Or, comme ils s'en allaient, Jésus se mit à dire aux foules au sujet de Jean : Qu'êtes-vous allés voir au désert ? Un roseau agité par le vent ? Dans ce discours au peuple, Jésus parait avoir eu une double intention : d'abord de justifier et de relever le précurseur, dont la délégation et la question avaient pu faire une impression défavorable sur la foule ; ensuite et surtout de tirer de ce même incident un sérieux avertissement pour le peuple qui avait si peu profité du ministère de ce grand prophète.
    Mais pour cela Jésus attend que les disciples de Jean s'en soient allés, et il les laisse, avec une grande sagesse, sous l'impression de sa réponse. (versets 4-6)
  • 11.9 Mais qu'êtes-vous allés voir ? Un prophète ? Oui, vous dis-je, et plus qu'un prophète. Des trois questions que Jésus adresse coup sur coup au peuple, les deux premières expriment des suppositions directement opposées à ce qu'était le caractère notoire de Jean. Un roseau agité du vent ? c'est-à-dire un homme faible, vacillant, pliant sous toutes les influences ? La question qu'il venait de faire adresser à Jésus aurait pu donner de lui cette idée. Mais tout le peuple savait parfaitement le contraire ; il ne l'avait trouvé que trop ferme, trop rigoureux. N'était-il pas en prison pour avoir été dire la vérité à Hérode jusque dans son palais ?
    - Mais (puisque ce n était pas cela) quoi donc ? Un homme du monde vivant dans la mollesse portant des vêtements mœlleux, efféminés ? Il aurait fallu le chercher dans un palais royal ; mais Jean ! (Voir Matthieu 3.4)
    Le Sin. a : "Pourquoi êtes-vous allés ? voir un homme ?"
    - Mais enfin, quoi donc ? Un prophète ? (Sin., B portent ici : "Pourquoi êtes-vous allés ? voir un prophète ?" Le sens est le même.)
    Et Jésus confirme solennellement cette attente du peuple. Jean était même plus qu'un des prophètes de l'ancienne alliance, parce que, sur le seuil du royaume de Christ il l'avait annoncé et montré immédiatement comme l'Agneau de Dieu, (Jean 1.29) après avoir prêché la repentante (Comparer verset 10)
    - Chacune de ces questions renfermait un reproche pour les auditeurs de Jésus. Ce que Jean n'était pas, un roseau vacillant, un homme du monde eux l'étaient, et ils le prouvaient par la légèreté avec laquelle ils avaient oublié le témoignage de ce grand prophète. (versets 16-19 ; comparez Luc 7.29,30)
  • 11.10 C'est celui-ci de qui il est écrit : Voici, j'envoie mon messager devant ta face qui préparera ton chemin devant toi. Preuve que Jean est plus qu'un prophète. Celui qui est annoncé par une prophétie est plus grand que celui qui l'annonce.
    - Ce passage, emprunté à Malachie 3.1, est cité d'une manière très remarquable.
    Dans le prophète, c'est Jéhovah qui parle et il dit : "J'envoie mon messager, et il préparera le chemin devant ma face Et aussitôt le Seigneur que vous cherchez entrera dans son temple, etc." Tandis que, dans notre citation, Jéhovah parle à son Oint, Jésus-Christ, et dit : "J'envoie mon messager devant ta face il préparera ton chemin devant toi."
    Cette appropriation évidemment voulue de la prophétie au Sauveur, se retrouve également dans Luc Luc 7.27 et dans Marc Marc 1.2 on doit en conclure qu'elle procède de Jésus lui-même, et qu'à ses yeux la venue de Jéhovah, annoncée par le prophète, avait eu lieu en sa personne.
  • 11.11 En vérité, je vous le dis, entre ceux qui il sont nés de femme, il n'en a point été suscité de plus grand que Jean-Baptiste ; mais celui qui est plus petit dans le royaume des cieux est plus grand que lui. Ceux qui sont nés de femme, ce sont tous les hommes, mais cet hébraïsme exprime l'idée de l'homme faible, mortel, pécheur. Job 14.1,15.14 ; 25.4 comparez, dans un autre sens, Galates 4.4.
    Nul donc, parmi les hommes de l'ancienne alliance, n'a été plus grand que Jean-Baptiste. (verset 9) Mais telle est la supériorité absolue de ce royaume des cieux établi sur la terre par le Fils de Dieu, que là celui-là même qui est en soi plus petit que le précurseur, est plus grand que lui.
    La raison en est que le rapport tout nouveau dans lequel L'homme pécheur entre avec Dieu par sa communion avec Jésus Christ, par sa réconciliation au moyen du sacrifice de la croix par la régénération qu'opère en lui l'Esprit-Saint, est spécifiquement différent du rapport que les justes ou même les prophètes de l'Ancien Testament soutenaient avec Dieu. Cela ne signifie point que Jean-Baptiste ne dut pas avoir part à la plénitude de ce royaume de Dieu, mais Jésus marque ici d'une manière absolue le caractère divers des deux alliances sur la terre, or Jean appartenait encore à l'ancienne.
    - Il est parfaitement arbitraire, et c'est exagérer la pensée du Sauveur, de prendre, comme le font la plupart de nos versions et beaucoup de commentateurs, ce comparatif : "celui qui est plus petit." pour un superlatif : le plus petit, ou le moindre. La grammaire et une saine exégèse s'y opposent également.
  • 11.12 Or, depuis les jours de Jean-Baptiste jusqu'à maintenant, le royaume des cieux est pris par la violence, et ce sont des violents qui le ravissent. Ces paroles, jusqu'au verset 15, appartiennent encore au discours que Jésus prononce à la louange de Jean. C'est à lui, en effet, a sa puissante prédication de la repentance (depuis les jours de Jean) qu'il attribue ces besoins religieux si profonds, qui attiraient à lui les âmes et qui en amenaient un grand nombre à saisir le royaume des cieux avec une sorte de violence morale. (Grec : le royaume des cieux est violenté.)
    Qu'on se souvienne de ces foules qui se pressaient autour de Jésus, qui lui laissaient à peine le temps de prendre un repas, qui le forçaient souvent à se retirer au désert, pour y trouver quelque repos, qu'on se rappelle aussi la soif de pardon qui tourmentait les péagers et les pécheurs qui venaient à lui malgré tous les obstacles ; (Luc 7.36 et suivants) que l'on considère les dures conditions que Jésus mettait à l'entrée dans le royaume et les saintes violences qu'il exigeait de ses disciples. (Matthieu 5.29,30 ; 6.24 ; 8.18-22 ; 10.37-39)
    - C'est avec une joie intime que Jésus dut prononcer ces paroles. Ils ne l'ont donc pas compris, ceux qui entendent sa pensée comme une plainte ou un blâme contre de prétendus ennemis qui violentaient son royaume par la persécution ou contre d'autres violents qui en empêchaient les progrès par un faux zèle.
    Beaucoup plutôt pourrait-on se ranger à l'avis de ceux qui, donnant au verbe violenter un sens neutre au lieu du passif, pensent que Jésus veut dire que le royaume s'étend avec puissance, fait par sa force divine de grandes conquêtes, réveille les consciences et excite ainsi le zèle de ces violents qui le ravissent, le dérobent par leur ardeur.
    Le premier sens indiqué reste pourtant plus conforme aux termes et à l'ensemble du discours. (Comparer Luc 16.16, note)
  • 11.14 et si vous voulez recevoir ceci, il est cet Elie qui doit venir. Ces paroles expliquent historiquement (car) celles qui précèdent : Jusqu'à Jean, tous les prophètes, et même la loi, qui, dans un sens, était une prophétie, (Jean 5.46) ont prophétisé, annoncé l'avenir du règne de Dieu, et n'ont pu faire davantage.
    Mais lui, Jean, est cet Elie qui, selon le prophète Malachie 4.5. devait venir, (Matthieu 17.11-13,Luc 1.17) et voilà pourquoi son ministère a eu de si grands résultats (verset 12)
    - et pourquoi il est le plus grand des prophètes. (verset 11) Mais les auditeurs de Jésus n'avaient pas tous été atteints par la prédication de Jean ; de là cet avertissement en forme de parenthèse, destiné à leur faire sentir leur responsabilité : grec si vous voulez recevoir ma déclaration qu'il est l'Elie annoncé par Malachie ; de votre volonté dépend qu'il soit pour vous personnellement ce qu'il est en réalité dans le plan de Dieu : "celui qui prépare le chemin du Seigneur." (Comparer Matthieu 17.12)
  • 11.15 Que celui qui a des oreilles, entende ! Appel à donner une sérieuse attention à cette importante instruction au sujet de Jean-Baptiste. (Comparer Matthieu 13.9 ; Marc 4.9 ; Luc 8.8)
    - Le texte reçu porte : "des oreilles pour entendre," mot inauthentique ici.