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Matthieu 3:1-6 (Annotée Neuchâtel)

   1 Or en ces jours-là, paraît Jean-Baptiste, prêchant dans le désert de Judée, 2 et disant : Repentez-vous, car le royaume des cieux s'est approché. 3 Car c'est ici celui dont a parlé Esaïe le prophète, en disant : Voix de celui qui crie dans le désert : Préparez le chemin du Seigneur, aplanissez ses sentiers. 4 Or Jean lui-même avait son vêtement fait de poil de chameau, et une ceinture de cuir autour de ses reins, et sa nourriture était des sauterelles et du miel sauvage. 5 Alors Jérusalem et toute la Judée et tous les environs du Jourdain sortaient vers lui. 6 Et ils étaient baptisés par lui dans le fleuve du Jourdain, en confessant leurs péchés.

Références croisées

3:1 Lc 3:1-2, Mt 11:11, Mt 14:2-14, Mt 16:14, Mt 17:12-13, Mt 21:25-27, Mt 21:32, Mc 1:4, Mc 1:15, Mc 6:16-29, Lc 1:13-17, Lc 1:76, Lc 3:2-20, Jn 1:6-8, Jn 1:15-36, Jn 3:27-36, Ac 1:22, Ac 13:24-25, Ac 19:3-4, Es 40:3-6, Mc 1:7, Lc 1:17, Mt 11:7, Js 14:10, Js 15:61-62, Lc 7:24
Réciproques : 2S 15:23, 1R 2:34, Esd 1:1, Ml 3:1, Mt 24:26, Mc 9:12, Mc 11:30, Lc 1:16, Lc 1:80, Lc 14:17, Jn 4:38, Ac 8:26, Ac 10:37, Ac 18:25
3:2 Mt 4:17, Mt 11:20, Mt 12:41, Mt 21:29-32, 1R 8:47, Jb 42:6, Ez 18:30-32, Ez 33:11, Mc 1:4, Mc 1:15, Mc 6:12, Lc 13:3, Lc 13:5, Lc 15:7, Lc 15:10, Lc 16:30, Lc 24:47, Ac 2:38, Ac 3:19, Ac 11:18, Ac 17:30, Ac 20:21, Ac 26:20, 2Co 7:10, 2Tm 2:25, He 6:1, 2P 3:9, Ap 2:5, Ap 2:21, Mt 5:3, Mt 5:10, Mt 5:19, Mt 5:20, Mt 6:10, Mt 6:33, Mt 10:7, Mt 11:11-12, Mt 13:11, Mt 13:24, Mt 13:31, Mt 13:33, Mt 13:44, Mt 13:45, Mt 13:47, Mt 13:52, Mt 18:1-4, Mt 18:23, Mt 20:1, Mt 22:2, Mt 23:13, Mt 25:1, Mt 25:14, Dn 2:44, Lc 6:20, Lc 9:2, Lc 10:9-11, Jn 3:3-5, Col 1:13
Réciproques : Jb 39:12, Ps 95:7, Ps 96:10, Es 51:5, Es 56:1, Mt 7:13, Mt 8:11, Mt 9:13, Mt 22:3, Mc 4:26, Lc 16:16, Lc 21:8, Ac 1:3, Rm 14:17
3:3 Es 40:3, Mc 1:3, Lc 3:3-6, Jn 1:23, Es 57:14-15, Ml 3:1, Lc 1:17, Lc 1:76
Réciproques : Dt 4:12, 2S 15:23, Ps 5:8, Ps 95:7, Ps 97:1, Pr 8:1, Jr 31:9, Dn 2:44, Mt 11:10, Lc 3:4, Jn 3:28, Jn 7:37, Ac 18:25
3:4 Mt 11:8, 2R 1:8, Za 13:4, Ml 4:5, Mc 1:6, Lc 1:17, Ap 11:3, Mt 11:18, Lv 11:22, Dt 32:13, 1S 14:25-27
Réciproques : 1R 18:7, Pr 24:13, Es 7:15, Es 7:22, Es 20:2, Lc 7:25, Lc 7:33, He 11:37
3:5 Mt 4:25, Mt 11:7-12, Mc 1:5, Lc 3:7, Lc 16:16, Jn 3:23, Jn 5:35
Réciproques : 1S 14:25, Mc 11:32, Lc 3:3, Lc 7:29
3:6 Mt 3:11, Mt 3:13-16, Ez 36:25, Mc 1:8-9, Lc 3:16, Jn 1:25-28, Jn 1:31-33, Jn 3:23-25, Ac 1:5, Ac 2:38-41, Ac 10:36-38, Ac 11:16, Ac 19:4-5, Ac 19:18, 1Co 10:2, Col 2:12, Tt 3:5-6, He 6:2, He 9:10, 1P 3:21, Lv 16:21, Lv 26:40, Nb 5:7, Js 7:19, Jb 33:27-28, Ps 32:5, Pr 28:13, Dn 9:4, Mc 1:5, Lc 15:18-21, Ac 2:38, Ac 19:18, Ac 22:16, Jc 5:16, 1Jn 1:9
Réciproques : Mc 1:4, Mc 11:32, Lc 3:3, Lc 7:29

Notes de la Bible Annotée Neuchâtel

A savoir : les notes ne font PAS partie du texte biblique. Plus d'informations
Matthieu 3
  • 3.1 Or en ces jours-là, paraît Jean-Baptiste, prêchant dans le désert de Judée, Chapitre 3. Le Précurseur. Baptème de Jean.
    1 à 12 Jean-Baptiste. Ses discours.
    Comparez Marc 1.1-8 ; Luc 3.1-18 Comme dans l'Ancien Testament Exode 2.11 cette expression n'a souvent aucune précision chronologique. (Voir sur l'époque où parut Jean-Baptiste Luc 3.1 et suivants, notes) Ici elle peut signifier : Pendant que Jésus était encore à Nazareth. (Matthieu 2.23) L'évangéliste passe sous silence les trente années écoulées depuis les premiers événements de la vie du Sauveur jusqu'au moment où il allait entrer dans son ministère public. L'étonnante sobriété de l'Ecriture, qui ne nous communique que ce qui est essentiel à notre salut, renferme pour nous une sérieuse leçon.
    Jean le Baptiste, ou, comme d'autres traduisent, le Baptiseur. Ce titre, emprunté à l'une des fonctions de son ministère, ne doit point être envisagé comme exprimant sa vocation entière. Pour saisir cette dernière dans son ensemble et dans sa signification profonde, il faut considérer Jean-Baptiste :
    1° Dans sa position entre l'ancienne alliance et la nouvelle, dont il est le lien vivant, entre la loi qu'il prêche avec puissance et l'Evangile qu'il annonce. (verset 2)
    2° Dans son action, qui était de préparer son peuple à la venue du Sauveur par la repentance dans laquelle se concentrent et sa prédication et le baptême qu'il administre à ceux qui sentent et confessent leurs péchés. (verset 3 et 6.)
    3° Dans sa relation avec Jésus-Christ, qui est celle de la plus profonde humilité d'un serviteur en présence de son Maître, dont il connaît l'origine divine et la divine mission (verset 11 ; voir surtout son témoignage dans : Jean 1.15-36 ; 3.21-31) Le ministère de Jean-Baptiste est accompli quand il a montré Jésus-Christ à son peuple comme "l'Agneau de Dieu ;" mais si, dans un sens, ce ministère est passager, dans un autre il est permanent, sous le triple rapport qu'on vient de signaler. Comme il fut le point de départ de la vie religieuse à son époque dans les apôtres et les premiers disciples, il reste le point de départ de la vie chrétienne qui ne prend naissance que par la repentance et par la foi en Jésus, "l'Agneau de Dieu qui ôte les péchés du monde."
    On appelait ainsi une contrée peu habitée, couverte de pâturages, qui embrassait la partie inférieure de la vallée du Jourdain et la région située à l'ouest de la mer Morte. Juges 1.16 comparez Luc 3.3
    - La prédication de la repentance ne pouvait retentir dans le sanctuaire officiel, dans la cité des pharisiens et des sadducéens. Les âmes avides de salut doivent sortir au désert pour avoir part à la grande rénovation religieuse qui se prépare.
  • 3.2 et disant : Repentez-vous, car le royaume des cieux s'est approché. Le terme grec (verbe et substantif), qui n'a point d'équivalent dans notre langue, et qu'on traduit par se repentir, se convertir, s'amender, est un mot composé qui désigne le changement ou la transformation morale de l'homme intérieur. La repentance, qui en est le principe, la conversion, qui est un retour à Dieu, n'en épuisent pas l'idée. A la repentance, souffrance morale qui détache l'homme du péché, doit s'ajouter l'action puissante de l'Esprit de Dieu qui crée la vie nouvelle et accomplit la transformation morale. (verset 11, note. Voir surtout Jean 3.3,5 notes.)
    -Le sentiment douloureux du péché par le réveil de la conscience est la seule vraie préparation à recevoir le Sauveur et par lui la grâce. Or ce sentiment est une obligation morale, puisqu'ici et partout dans l'écriture, il est ordonné.
    Le royaume des cieux, que Matthieu seul désigne ainsi, tandis que les autres écrivains sacrés l'appellent "royaume de Dieu, royaume de Christ," ou simplement "le royaume," désigne la domination souveraine de Dieu sur ses créatures intelligentes, domination en tout conforme à ses perfections : sa sainteté et sa justice, sa miséricorde et son amour. Le mot de royaume, image empruntée aux royaumes de la terre, se trouve déjà dans l'Ancien Testament, où la forme extérieure du règne de Dieu était la théocratie. Exode 19.6 ; Daniel 4.3
    Mais ce n'était là encore que l'image, la préparation du vrai règne dont Jésus-Christ est le Roi et que Dieu établit sur les âmes par son Esprit. Ce règne est d'abord intérieur, spirituel Luc 17.21 ; Jean 18.36 mais il s'étend aussi dans le monde, par ses manifestations diverses, et il doit grandir intensivement et extensivement, jusqu'à ce que Christ revienne l'établir dans sa perfection et dans sa gloire Apocalypse 19.6, et que Dieu soit tout en tous. 1Corinthiens 15.28 Ce sont précisément ces divers caractères du règne de Dieu que Matthieu indique par son expression royaume des cieux ; tous les éléments de ce règne viennent du ciel et y conduisent. Par là, l'évangéliste distingue nettement le nouveau règne qui s'approchait, de la théocratie israélite. Quant à ce pluriel : les cieux, dans lequel on a voulu retrouver l'idée rabbinique de cieux divers, comparez 2Corinthiens 12.2-4 il faut y voir plutôt, comme dans la prière du Seigneur Matthieu 6.9, l'idée d'une domination de Dieu, s'étendant aux diverses sphères du monde. (Voir J. Bovon, théol. du N. T., I, p. 377 et suivants)
    S'est approché, en Jésus-Christ qui allait paraître. Et Jean-Baptiste voit dans ce grand événement un motif de repentance : "Convertissez-vous, car..." Par où nous voyons qu'il savait par l'Esprit prophétique ce que Jésus enseignera bientôt, que si un homme n'est né de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu. Jean 3.3
    Cependant il ne dit pas : "Convertissez-vous pour que ce règne s'approche, mais parce qu'il s'est approché." Tout, même dans la transformation morale de l'homme, a son principe dans la miséricorde éternelle de Dieu et dans sa grâce, qui toujours nous prévient.
  • 3.3 Car c'est ici celui dont a parlé Esaïe le prophète, en disant : Voix de celui qui crie dans le désert : Préparez le chemin du Seigneur, aplanissez ses sentiers. Esaïe 40.3, cité d'après les Septante (conforme à l'hébreu) en substituant ses sentiers à ces mots de l'Ancien Testament : "les sentiers de notre Dieu." C'est encore une prophétie indirecte et typique. Dans son sens premier et historique, la parole d'Esaïe est un appel à Israël, l'exhortant à préparer les voies de Jéhova qui ramène son peuple de la captivité. L'application qu'en font tous les évangélistes Marc 1.3 ; Luc 3.4 et Jean-Baptiste lui-même Jean 1.23 à l'apparition de Jésus-Christ et au ministère de son précurseur, prouve :
    1° qu'ils voient Jéhova lui-même dans celui qu'ils appellent le Seigneur (dans la version Grecque des Septante, dont ils se servent, Le nom de Jéhova est toujours rendu par Seigneur) ;
    2° qu'ils considèrent son apparition comme la vraie délivrance de son peuple : il vient le tirer de la servitude pour le mettre en liberté.
    Du reste, le ministère du précurseur avait été aussi l'objet d'une prophétie directe Malachie 3.1 ; 4.5 comparez Luc 1.17 ; Matthieu 11.10 qui était reçue et diversement interprétée parmi le peuple, à l'origine des temps évangéliques. Matthieu 16.14,Jean 1.21
  • 3.4 Or Jean lui-même avait son vêtement fait de poil de chameau, et une ceinture de cuir autour de ses reins, et sa nourriture était des sauterelles et du miel sauvage. Il s'agit d'une étoffe grossière fabriquée avec des poils de chameau au lieu de laine. C'était le vêtement des pauvres, qui convenait au successeur d'Elie 2Rois 1.8, au prédicateur de la repentance. "Même son vêtement et sa nourriture prêchaient." Bengel.
    Une espèce de grosses sauterelles servant encore de nourriture aux classes pauvres en Orient. Lévitique 11.21
    Le miel sauvage abondait dans les montagnes de la Judée où les abeilles le déposaient dans les fentes des rochers. Mais on appelait aussi de ce nom les substances résineuses qui découlaient de certains arbres, comme le palmier, le figuier et autres. Comparer 1Samuel 14.25,26
  • 3.5 Alors Jérusalem et toute la Judée et tous les environs du Jourdain sortaient vers lui. L'évangéliste nomme les lieux pour indiquer le grand nombre de personnes attirées par la prédication du prophète.
    L'impression en fut vive et universelle ; ce fut un réveil dans le peuple, mais dont les fruits ne se montreront permanents qu'en ceux qui, pressés par le sentiment de leurs péchés, s'attachèrent à Jésus comme à leur Sauveur.
  • 3.6 Et ils étaient baptisés par lui dans le fleuve du Jourdain, en confessant leurs péchés. Baptiser signifie plonger, et cet acte avait lieu dans le fleuve du Jourdain.
    Le baptême de Jean n'était emprunté ni aux ablutions en usage parmi les Juifs de l'époque Jean 2.6 ; 3.25, ni au baptême des prosélytes, qui n'apparaît qu'après la destruction du temple c'était une institution nouvelle, prélude du baptême chrétien, et dont l'idée première était indiquée par des promesses de Dieu relatives à la nouvelle alliance, telles que Ezéchiel 36.25-27 Il constituait une déclaration symbolique du péché et de la corruption de tout le peuple, aussi bien que de la nécessité de la purification et de la régénération de l'homme tout entier. (Comparer Romains 6.3-6, notes.) Ce dernier trait était symbolisé par l'action de plonger dans l'eau ceux qui déclaraient leur repentance en confessant leurs péchés.
    La confession des péchés était faite, chez les Israélites, au jour des expiations. Lévitique 16.21 Elle était regardée comme la condition du pardon de Dieu. Psaumes 32.3-5 ; Psaumes 51.4,5
    - Le baptême de Jean était un baptême pour la repentance, auquel manquait l'élément essentiel du baptême chrétien : le pardon des péchés et la vie nouvelle. (verset 11, note.)