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Matthieu 4:12-17 (Annotée Neuchâtel)

   12 Or, ayant appris que Jean avait été livré, il se retira dans la Galilée. 13 Et ayant quitté Nazareth, il vint demeurer à Capernaüm, qui est proche de la mer, sur les confins de Zabulon et de Nephthali ; 14 afin que fût accompli ce qui a été dit par Esaïe le prophète : 15 La terre de Zabulon et la terre de Nephthali, sur le chemin de la mer, au delà du Jourdain, la Galilée des Gentils, 16 le peuple assis dans les ténèbres, a vu une grande lumière, et sur ceux qui étaient assis dans la région et l'ombre de la mort la lumière s'est levée. 17 Dès lors Jésus commença à prêcher, et à dire : Repentez-vous, car le royaume des cieux est proche.

Références croisées

4:12 Mc 1:14, Mc 6:17, Lc 3:20, Lc 4:14, Lc 4:31, Jn 4:43, Jn 4:54
Réciproques : Mt 10:23, Mt 11:2, Mt 14:3, Lc 23:5, Jn 3:24, Ac 10:37
4:13 Lc 4:30-31, Mt 11:23, Mt 17:24, Mc 1:21, Jn 4:46, Jn 6:17, Jn 6:24, Jn 6:59, Js 19:10-16, Js 19:32-39
Réciproques : Gn 30:8, Gn 30:20, Dt 33:23, Mt 8:5, Mt 9:1, Lc 4:23, Lc 10:15, Jn 2:12, Jn 4:43
4:14 Mt 1:22, Mt 2:15, Mt 2:23, Mt 8:17, Mt 12:17-21, Mt 26:54, Mt 26:56, Lc 22:37, Lc 24:44, Jn 15:25, Jn 19:28, Jn 19:36, Jn 19:37, Es 9:1-2
Réciproques : 2R 19:2, Jn 8:12
4:15 Js 20:7, Js 21:32, 1R 9:11, 2R 15:29
Réciproques : Gn 49:21, Es 9:1, Ml 4:2, Mt 2:15, Mt 10:5, Mc 1:39, Jn 7:52
4:16 Ps 107:10-14, Es 42:6-7, Es 60:1-3, Mi 7:8, Lc 1:78-79, Lc 2:32, Jb 3:5, Jb 10:22, Jb 34:22, Ps 44:19, Jr 13:16, Am 5:8
Réciproques : Gn 49:21, Ex 27:21, Lv 24:2, Dt 33:23, 2R 15:29, Jb 38:17, Ps 18:28, Es 9:2, Jr 2:6, Ml 4:2, Lc 4:18, Jn 1:4, Jn 7:52, Jn 9:5, Jn 12:46, Ac 26:18, Rm 2:19, Ep 5:8, 1P 2:9, 2P 1:19, 1Jn 2:8
4:17 Mc 1:14, Mt 3:2, Mt 9:13, Mt 10:7, Mc 1:15, Lc 5:32, Lc 9:2, Lc 10:11-14, Lc 15:7, Lc 15:10, Lc 24:47, Ac 2:38, Ac 3:19, Ac 11:18, Ac 17:30, Ac 20:21, Ac 26:20, 2Tm 2:25-26, He 6:1, Mt 11:12, Mt 13:9, Mt 13:11, Mt 13:24, Mt 13:47, Mt 25:1
Réciproques : Pr 8:1, Es 56:1, Mt 6:10, Mt 6:33, Mc 4:26, Mc 6:12, Lc 10:9, Lc 16:16, Lc 21:8, Ac 20:25, He 2:3

Notes de la Bible Annotée Neuchâtel

A savoir : les notes ne font PAS partie du texte biblique. Plus d'informations
Matthieu 4
  • 4.12 Or, ayant appris que Jean avait été livré, il se retira dans la Galilée. Inauguration et esquisse de l'activité du Christ
    12 à 25 Retour de Jésus. Son ministère en Galilée Comparer Marc 1.14-20 ; Luc 4.14,15 ; 5.1-11
    - Livré, c'est-à-dire mis en prison. L'évangéliste raconte plus tard en détail ce grave événement. (Matthieu 14.1 et suivants ; comparez Luc 3.19,20)
  • 4.13 Et ayant quitté Nazareth, il vint demeurer à Capernaüm, qui est proche de la mer, sur les confins de Zabulon et de Nephthali ; - Matthieu, dans ce verset, Marc Marc 1.14 et Luc Luc 4.14 placent ce retour en Galilée immédiatement après le baptême et la tentation de Jésus. Luc raconte son séjour à Nazareth, que Matthieu ne fait qu'indiquer. (verset 13)
    Ce récit, qui parait omettre diverses circonstances, est difficile à concilier chronologiquement avec celui de Jean, qui rapporte le retour de Jésus en Galilée, (Jean 1.44) les noces de Cana, (Jean 2.1 et suivants) un voyage à Jérusalem à la fête de Pâques, (Jean 2.13) l'entretien avec Nicodème, (Jean 3.1 et suivants) un séjour prolongé et un commencement de ministère dans la terre de Judée, où Jean-Baptiste lui rend un dernier témoignage. (Jean 3.22 et suivants) Et, à cette occasion, le quatrième évangile remarque expressément que "Jean n'avait pas encore été mis en prison." Son intention est évidemment de rectifier la confusion qui s'était produite dans la tradition. (Comparer Jean 3.24, note.) Il raconte ensuite un second retour en Galilée par la Samarie. Jean 4.3 et suivants. Ce retour eut lieu en décembre. (Jean 4.35)
    "Il est manifeste, dit M. Godet, que ces deux premiers retours de Judée en Galilée ont été fondus en un par nos synoptiques comme ils l'étaient probablement dans la tradition, ce qui a fait disparaître dans la narration ordinaire presque tous les faits qui les avaient séparés."
    Cette confusion a amené les synoptiques à rapprocher des événements d'époques différentes. La mention du retour de Jésus en Galilée "avec la puissance de l'Esprit" qu'il avait reçu au baptême et par lequel il avait vaincu au désert Luc 4.14, se rapporte plutôt au premier retour. Jean 1.44 ; 2.1 L'emprisonnement de Jean (verset 12) Marc 1.14 fut le motif du second retour. Celui-ci fut suivi de la prédication de Jésus à Nazareth et de la translation du domicile de Jésus à Capernaüm. Le récit de Luc Luc 4.16 et suivants donne la raison pour laquelle Jésus quitta Nazareth, où il avait d'abord demeuré avec ses parents. (Matthieu 2.23)
    Capharnaoum ainsi portent les plus anciens manuscrits, et l'on suppose ce nom formé de l'hébreu Caphar-Nachoum, qui signifie "village de consolation," ou, selon d'autres interprètes, bourg de Nahum, par allusion au prophète de ce nom.
    Ce lieu n'est pas connu dans l'Ancien Testament, mais c'était, au temps du Sauveur, une ville de commerce florissante, surtout parce que, située au nord-ouest de la mer de Tibériade, ou lac de Génézareth, elle se trouvait sur la route de Damas, à Ptolémaïs. C'est à cause du privilège qu'eut cette ville de voir Jésus habiter au milieu d'elle, qu'elle s'attira une sévère condamnation. (Matthieu 11.23)
    La prédiction de Jésus a été si bien accomplie, que les voyageurs et les archéologues discutent encore sur l'emplacement de Capernaüm. Il faut le chercher probablement en un lieu nommé Tell Houm, où l'on trouve quelques cabanes bâties par des bédouins pillards au milieu de nombreuses ruines recouvertes d'épines, à une centaine de pas du lac. (Voir F. Bovet, Voyage en Terre Sainte, 7e édit., p. 369, et Ph. Bridel, La Palestine illustrée, IV)
    L'évangéliste remarque encore que Capernaüm était situé sur les confins des deux tribus de Zabulon et de Nephthali qui occupaient, en effet, le nord-ouest de la Palestine. (Josué 19.10 et suivants, 32 et suivants) On voit que, par ses remarques géographiques, Matthieu prépare la citation qu'il va faire de la prophétie d'Esaïe.
  • 4.16 le peuple assis dans les ténèbres, a vu une grande lumière, et sur ceux qui étaient assis dans la région et l'ombre de la mort la lumière s'est levée. Esaïe 8.22 ; 9.1, librement cité d'après l'hébreu et les Septante. Matthieu ne fait que répéter, après le prophète, le nom de ces contrées plongées dans de profondes ténèbres et destinées à voir bientôt une grande lumière. Voici, d'après l'hébreu, la prophétie d'Esaïe : "Car il ne fera pas toujours sombre là où est maintenant l'angoisse. Comme les premiers temps ont couvert d'opprobre la terre de Zabulon et la terre de Nephthali, ainsi les derniers temps couvriront de gloire le chemin de la mer, la contrée au delà du Jourdain, le district des Gentils. Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu une grande lumière ; ceux qui étaient assis dans la région de l'ombre de la mort, la lumière a resplendi sur eux." Ainsi, toutes les contrées voisines du Jourdain à l'est, et de la mer à l'ouest, et jusqu'au district ou à la Galilée des gentils, ainsi appelée parce qu'elle confinait vers le nord aux régions païennes de la Phénicie, auront part à la grande lumière annoncée par le prophète.
    L'évangéliste voit avec raison, dans l'établissement de Jésus à Capernaüm et dans le ministère qu'il allait exercer en ces contrées à demi païennes, l'accomplissement de la prophétie d'Esaïe. Le sens historique et premier de cette prédiction concernait la délivrance de ce pays opprimé et souvent dévaste par les fréquentes guerres d'Israël avec les Syriens et plus tard avec les Assyriens. Mais aussitôt le prophète s'élève à la pensée d'une autre délivrance (Esaïe 9.1-7) par le grand Libérateur qu'il décrit, et qui apporte la lumière et la vie avec la liberté.
    Il semble que l'évangéliste ait un plaisir particulier à montrer le Sauveur consacrant ses premiers travaux aux contrées les plus obscures et les plus misérables ; ce fut le caractère de toute son œuvre de s'abaisser vers les plus humbles et de "chercher ce qui était perdu." Quelques versions françaises (celles de Rilliet, de M. Stapfer, de Pau-Vevey, d'Ostervald révisé et de Lausanne) rendent par un vocatif les premiers mots de ce passage : "Terre de Zabulon, terre de Nephthali !" L'absence de l'article ne l'exige point, et l'ensemble de la construction, aussi bien que le texte d'Esaïe, montrent que ces noms propres sont au nominatif.
    - Ces mots : sur le chemin de la mer ne doivent pas s'appliquer à la mer de Tibériade, mais ils rappellent que "la grande route des caravanes qui se rendent de Damas et de Palmyre à la côte de la Méditerranée coupe, dans son extrémité septentrionale, le bassin du lac de Génézareth. On peut s'imaginer quelle devait être la prospérité d'une contrée si privilégiée, et l'on ne s'étonnera pas trop de l'immense population qui parait y avoir été accumulée du temps de la domination des Romains. Lorsque Jésus, repoussé par ses concitoyens, quitta Nazareth et vint fixer son séjour près du lac de Tibériade, ce ne fut point, on peut le croire, le charme de cette nature, les délices de ce climat qui l'attirèrent sur ce rivage. Le Fils de l'homme venait chercher et sauver ce qui était perdu. Ce qui l'attirait sans doute, c'étaient ces grandes populations actives et industrieuses, mais absorbées dans les intérêts grossiers de la terre ; c'étaient ces foules misérables et errantes comme des brebis qui n'ont point de berger et pour lesquelles il était saisi de compassion." (F. Bovet, voyage en Terre Sainte, 7e édit., p. 353.)
    - Ce terme : l'ombre de la mort, est l'expression à la fois énergique et poétique des ténèbres les plus profondes, telles que celles qui règnent dans la mort. Psaumes 23.4 ; Job 3.5 ; 10.21
  • 4.17 Dès lors Jésus commença à prêcher, et à dire : Repentez-vous, car le royaume des cieux est proche. Mêmes paroles que celles dans lesquelles Jean-Baptiste résumait toute sa prédication. (Matthieu 3.2, notes.) Jésus lui-même ne pouvait avoir accès dans les âmes qu'en réveillant d'abord en elles le sentiment du péché et le besoin de la délivrance.