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Proverbes 31:28-31 (Annotée Neuchâtel)

   28 Koph
Ses fils se lèvent et la disent heureuse ;
Son mari aussi, et il la loue :
   29 Resch
Des filles en grand nombre ont été vaillantes ;
Mais toi, tu les surpasses toutes !
   30 Schin
La grâce est trompeuse, et la beauté, vaine ;
La femme qui craint l'Eternel est celle qui sera louée !
   31 Thav
Donnez-lui du fruit de ses mains,
Et qu'aux portes, ses oeuvres la louent !

Références croisées

31:28 Pr 31:1, 1R 2:19, Ps 116:16, 2Tm 1:5, 2Tm 3:15-17, Ct 7:1-9, Es 62:4-5
Réciproques : Gn 30:13, Gn 48:12, 2S 14:22, Ps 127:4, Ct 6:9, 1Co 11:2, 1Tm 5:4
31:29 Ct 6:8-9, Ep 5:27
Réciproques : Rt 3:11, Lc 1:28, Ph 2:20, Ph 4:8, 2P 1:3
31:30 Pr 6:25, Pr 11:22, 2S 14:25, Est 1:11-12, Ez 16:15, Jc 1:11, 1P 1:24, Pr 1:7, Pr 8:13, Ex 1:17-21, Ps 147:11, Lc 1:6, Lc 1:46-50, 1P 3:4-5, Ec 7:18, Ec 12:13, Rm 2:29, 1Co 4:5, 1P 1:7, 1P 3:4
Réciproques : Gn 29:17, Dt 21:11, 1S 16:7, 1S 25:3, 1S 25:39, 2S 11:2, 2S 13:1, 1R 4:32, Pr 11:16, Ac 9:39
31:31 Pr 31:16, Pr 11:30, Ps 128:2, Mt 7:16, Mt 7:20, Rm 6:21-22, Ph 4:17, Mc 14:7-9, Ac 9:39, Rm 16:1-4, Rm 16:6, Rm 16:12, 1Tm 5:25, He 6:10, Ap 14:13
Réciproques : Jg 5:24, 1S 15:13, 1S 25:3, Pr 11:16, Mi 7:13, Ph 4:8, 1Tm 2:10

Notes de la Bible Annotée Neuchâtel

A savoir : les notes ne font PAS partie du texte biblique. Plus d'informations
Proverbes 31
  • 31.28 La ville entière sait ce qu'elle vaut (versets 23 et 31). Mais les témoignages de respect et de vive gratitude ne lui font pas défaut dans son intérieur : Son mari aussi se lève et prononce à sa louange le verset 29.
  • 31.29 Des filles. Comme dans Genèse 30.13; Cantique 6.9, cette expression a quelque chose de plus doux, de plus tendre et de plus gracieux que celle de femmes.
  • 31.30 Voici qui nous rend attentifs à un point important. D'après notre poète, la femme vaillante peut n'être pas belle, ou ne l'être plus.
    Qui sera louée : qui pourra l'être toujours. La louange qui porte sur l'extérieur est éphémère. La crainte de Dieu, voilà une beauté qui résiste à l'action du temps. Elle ne fait même que s'épanouir davantage à mesure que s'accumulent les années.
  • 31.31 Récitez, chantez ce poème comme juste récompense du bien qu'elle a fait. Ce cantique a été inspiré par ses œuvres. Ce sont elles qui la louent par nos lèvres.
    Conclusion
    Cicéron, parlant de la prédilection des Orientaux pour les maximes et les sentences, vante la finesse d'expression avec laquelle ils savent rendre le produit de leurs réflexions. Mais, ajoute-t-il, dans ces proverbes la concision et l'élégance de la forme sont plus remarquables encore que la valeur de la pensée (De Clar. Orat., 9). S'il avait connu notre livre des Proverbes, il aurait probablement établi une relation inverse entre la forme et le fond. Cependant, au sortir de notre étude, cet éloge nous revient à la mémoire. Que de fois ne nous sommes-nous pas vus forcés, pour rendre sept ou huit mots, d'en employer une vingtaine, et n'avons-nous pas éprouvé le mécompte d'un lapidaire qui verrait entre ses mains un camée se changer en un caillou. Comme œuvre littéraire, maints proverbes, lus dans l'original, sont comparables aux pensées de La Rochefoucauld les plus réussies, aux vers d'Horace les plus soignés. Quoi de plus gracieux que cet éloge de la parole dite au bon moment :
    Des pommes d'or dans un vase d'argent ciselé,
    Telles sont des paroles dites à propos.
    (24.11)
    Ici et là nous avons pu conserver quelque chose de la concision de l'hébreu, si habile à tracer, en quelques coups de crayon, toute une scène prise sur le vif :
    Mauvais, mauvais! dit l'acquéreur;
    Puis, s'en allant, il se félicite.
    (20.14) Mais comment rendre en sept mots, comme le fait le texte hébreu, la pensée du verset 25 du même chapitre :
    Il y a danger pour l'homme à prendre à la légère un engagement sacré,
    Et, après avoir fait son vœu, à réfléchir.

    Parfois aussi le texte présente des assonances et des jeux de mots qui donnent à la pensée un tour plus piquant, mais que le traducteur doit absolument renoncer à rendre. Voir 11.2, note.
    Cependant, la multiplicité des objets sur lesquels les sages israélites ont porté leur attention n'est pas moins frappante que l'art avec lequel ils savent s'exprimer. De loin et lus cursivement, par chapitres, comme on le fait ordinairement, les 541 proverbes que renferment les chapitres 10 à 29, paraissent assez monotones. Ce n'est, en apparence, qu'une perpétuelle opposition des deux pôles du monde moral, la Sagesse et la Folie. Mais quand on étudie ces maximes les unes après les autres et qu'on les examine isolément, on revient bien vite de cette impression et l'on est au contraire émerveillé de la variété des sujets qui y sont traités. Qui s'attendrait, par exemple, à trouver dans les Proverbes la condamnation de ces caractères égoïstes et personnels qui ne cherchent le bonheur que dans un froid isolement :
    Qui se tient à l'écart suit son caprice;
    A tout ce qui réussit il montre les dents.
    (18.1)
    Ou bien l'éloge du beau langage :
    La douceur du langage augmente l'instruction; (16.21; comparez 22.11.)
    D'une parole dite au bon moment :
    Des pommes d'or dans un vase d'argent ciselé,
    Telles sont des paroles dites à propos;
    (25.11)
    Ou encore celui de là vie agricole, comme d'un travail plus pénible, mais plus sûrement rémunérateur que tout autre :
    Qui cultive son champ a du pain en abondance;
    Mais qui poursuit des choses vaines n'a pas de sens.
    (12.11)
    Applique ton cœur à bien connaître l'état de ton menu bétail;
    Sois attentif à tes troupeaux,
    Car l'opulence n'est pas éternelle!
    (27.23-24)
    Ce n'est pas non plus sans surprise qu'on rencontre cette allusion au mal du pays, qui rappelle, et pour le fond et pour la forme, notre adage : Chaque oiseau trouve son nid beau :
    Tel le passereau qui erre loin de son nid,
    Tel l'homme qui erre loin de son pays.
    (27.8.)
    Ou bien enfin cette pensée stoïque, que c'est dans les heures critiques que l'homme donne sa vraie mesure :
    Si tu faiblis au jour de la détresse,
    Ta force est bien peu de chose!
    (24.10)
    Moïse avait été le législateur d'Israël, Salomon en est le moraliste. Un législateur religieux, tout occupé à tracer les grandes lignes de la vie nationale, ne peut descendre dans tous les détails des obligations de la vie privée; c'est aussi ce que Moïse n'a point tenté. Salomon et les sages l'ont fait : il n'est aucune disposition de caractère, aucune condition de la société, aucune circonstance de la vie, aucune de ces difficultés qui naissent du froissement des intérêts ordinaires de chaque jour, dont on ne trouve dans ces maximes une peinture fidèle, en même temps que l'indication du parti à prendre en pareil cas. A l'époque émouvante des angoisses et des luttes ardentes qui précédèrent et accompagnèrent le règne de David, ce roi et les poètes qui l'entouraient composaient des cantiques de supplication ou de délivrance. Au temps paisible de Salomon, on avait le loisir d'observer, de critiquer, de deviser, parfois même de plaisanter et de sourire. Elevé alors au comble des progrès que pouvait atteindre l'état social de l'antiquité, devenu négociant sans cesser d'être cultivateur, comblé de luxe et d'or, le peuple juif avait besoin de cette morale détaillée qui suit l'homme, non seulement à la porte de sa ville où se rend la justice et dans le sanctuaire où il adore, mais au coin de son foyer, au bord de son lit, au berceau de ses enfants, et c'est une admirable dispensation de la Providence, que le règne qui porte au plus haut degré la civilisation d'Israël, lui donne ce qu'il n'avait pas eu, un philosophe moraliste. (Coquerel, Biographie sacrée.)
    Cette morale est si détaillée que nous avons pensé nous rendre utiles en offrant ci-après un répertoire des principaux sujets qui se trouvent touchés dans notre livre.
    A l'élégance et à la variété, s'ajoute l'autorité.
    Les Sages en Israël (Jérémie 18.18) n'avaient pas, comme les sacrificateurs, une loi rituelle qui, en réglant leur office, leur servît de base auprès du peuple; ils ne possédaient pas non plus, comme les prophètes, des révélations spéciales. Ils ne disaient ni : Telle est l'ordonnance! ni : Ainsi a dit l'Eternel! Pas une seule fois ils n'en appellent à la Loi. Ils se bornent à signaler les suites naturelles du bien et du mal. Ils auraient pu sans doute citer soit les promesses, soit les menaces théocratiques, mais ce procédé eût été pour eux trop particulariste et eût mis une borne à leur point de vue plus large et, si l'on ose dire ainsi, plus humain. En faisant abstraction de la Loi, ils anticipaient sur le temps où la religion de l'Eternel serait la religion universelle. Salomon lui-même était doué d'une grande largeur d'esprit et de cœur (1Rois 4.29). Sans doute, les Sages qui l'entouraient connaissaient la Loi et s'en nourrissaient (16.20); ils en recommandaient l'observation (3.9); ils n'en ignoraient pas même les ordonnances rituelles, relatives, par exemple, aux vœux (20.25) ou aux sacrifices de réparation (14.9). Bien loin également d'ignorer la prophétie, ils lui rendaient hommage :
    Quand il n'y a pas de vision, le peuple est sans frein. (29.18)
    Mais, avant tout, les Sages étaient des penseurs.
    Avec les ressources, (raison, cœur, conscience), qui sont le partage de toute créature humaine, et non pas de l'Israélite seulement, ils cherchaient à jeter une parfaite clarté morale sur tous les cas qui peuvent se présenter dans la vie de tout homme. Et quand on les lit, on a l'impression très nette qu'ils ont la conscience de posséder eux-mêmes cette pleine clarté. Ils ne hasardent pas des conseils timides; ils projettent sur toutes les circonstances et conditions imaginables des rayons qu'ils sentent parfaitement être lumineux.
    D'où leur vient cette assurance? Aurions-nous à faire à des libres penseurs? Non! Ils se méfient singulièrement du cœur de l'homme (voir l'Introduction) :
  • Ne sois pas sage à tes propres yeux! (3.7)
    Celui qui abandonne la répréhension s'égare. (10.17)
    Ne t'appuie pas sur ton propre sens! (3.5).
    Et pourquoi abandonne-t-on si facilement la répréhension? Parce que le commandement déplaît à l'homme naturel :
    La sottise est attachée au cœur de l'enfant. (22.15)
    Ces Sages croient au péché originel. Et c'est bien pour cela qu'ils parlent si fréquemment de la correction et de la discipline comme d'un élément indispensable dans toute éducation, divine et humaine.
    Les choses étant telles, comment se fait-il donc qu'ils parlent avec tant d'autorité?
    Ils ont des yeux qui voient. Et ces yeux ont perçu dans l'ensemble de l'univers et dans la marche de la vie humaine certaines lois physiques et morales qui dirigent imperceptiblement le cours des choses et en vertu desquelles tout, depuis ce qu'il y a de plus humble jusqu'à ce qui ressort avec le plus d'éclat, est à la fois but et moyen; et, par dessus tout, cette loi suprême en vertu de laquelle le bien régulièrement produit le bien, le bonheur, la prospérité, la vie, et le mal le mal, la misère, la ruine, la maladie, la mort. Et au sommet de ce grand système de lois, ils ont contemplé, trônant dans sa divine sévérité, cette Sagesse, décrite au chapitre 8, source cachée de toutes ces lois, qui se communique à celui qui l'aime, qui devient la sagesse de celui qui l'adopte en renonçant à son propre sens pour suivre ses conseils et l'adapter à tous les détails de sa vie. Voilà le principe, unique au fond, qui est à la base de tous ces proverbes si variés. Le chapitre 8 est la clef de tout le livre. Voilà la source d'où provient l'autorité des Sages. Eux qui promettent à leurs adeptes un esprit d'intelligence :
    La Sagesse crie bien haut dans les rues,
    Sur les places elle fait entendre sa voix :
    Revenez à mes remontrances!
    Voici, je vais faire jaillir sur vous mon esprit!
    (1.20,23)
    Ils connaissent, par une heureuse expérience, cet esprit de sagesse; ils l'ont reçu eux-mêmes les premiers, et ils contemplent partout ici-bas de si évidentes traces de la divine Sagesse, qu'elle est devenue pour eux une personne. Ils répètent en faveur de chacun de leurs disciples la prière d'Elisée : Eternel! ouvre ses yeux, et qu'il voie! Ils sont assurés que quiconque arrive à contempler dans toute sa beauté cette Sagesse, qu'ils aiment à désigner par un pluriel de richesse et d'admiration (1.20, note), sera gagné à sa cause et la laissera régner dans son cœur. Car la sagesse de l'homme n'est autre chose que de se conformer à la loi tracée par Dieu dans l'univers. Renoncer à sa volonté pour acquiescer pratiquement à celle de Dieu dans tous les détails de la vie, voilà le principe qui est au fond de chaque proverbe particulier. Ce n'est pas, comme on pourrait le croire, de la morale indépendante; c'est bien la sagesse qui crie dans les rues, mais elle vient d'En-haut. La folie, au contraire, consiste à marcher à sa guise, sans tenir compte des lumières dues à la sagesse d'En-haut.
    Celui qui seul a été plus sage que Salomon disait : Je juge selon ce que jentends, et mon jugement est juste. (Jean 5.30). Les Sages déjà avaient le sentiment que leurs sentences étaient valables, parce qu'elles n'étaient autre chose que la sagesse éternelle monnayée pour l'usage courant de la vie.
    Mais l'assurance avec laquelle s'expriment les auteurs de notre livre est-elle de bon aloi? Cette allure est-elle justifiée par la valeur intrinsèque de toutes leurs affirmations? Pouvons-nous les suivre, par exemple, quand ils promettent une vie longue et heureuse aux adeptes de la Sagesse :
    Ecoute, mon fils, et reçois mes paroles,
    Et les années de ta vie en seront multipliées.
    (4.10)
    Quand ils prétendent que la crainte de l'Eternel ajoute des jours et que le juste ne sera jamais ébranlé (10.27-30); qu'aucun mal n'arrive au juste (12.21) que l'homme de bien laisse un héritage aux enfants de ses enfants (13.22). Voilà toute une série de déclarations contre lesquelles s'inscrit en faux l'expérience de tous les jours et qui rappellent d'une manière frappante les prétentions des amis de Job. Le problème des souffrances du juste ne s'est-il donc jamais dressé devant l'esprit des Sages? Ou bien l'auraient-ils volontairement ignoré?
    Evidemment pas! Le livre de Job, qui est peut-être de l'un d'eux, prouve le contraire. Les proverbes des Sages énoncent la loi qui se réalise régulièrement dans la nature et dans la vie, ce qui n'empêche pas qu'il y ait dans l'une des jours d'orage exceptionnels, et dans l'autre des perturbations dispensées extraordinairement en vertu d'une loi appartenant à un ordre de choses supérieur. La régularité de la loi persiste néanmoins à travers ces cas exceptionnels, qui ne font que de la rendre plus sensible. Mais, et ceci nous amène à une nouvelle remarque, par un long travail de réflexion, en pesant les vérités révélées, en cherchant à les accorder avec l'expérience de tous les jours et à en tirer toutes les conclusions légitimes, en prolongeant les lignes dont le commencement seul était fourni, ils sont arrivés à se faire de la vie (nous ne disons pas de cette vie) une notion bien plus complète que celle qu'avaient eue les générations précédentes. Sans doute, Christ seul a mis en évidence la vie et l'immortalité. Mais pendant les siècles mêmes d'attente et d'obscurité, il y a eu une révélation successive. L'Eternel a toujours été celui qui est et qui vient. Une aube a précédé l'aurore. Les croyants et les sages ont souffert dans les ténèbres, ils ont aspiré, cherché, reçu. Et nous pensons que, tout particulièrement, les mots de mort et de vie, de malheur et de félicité, en sont venus à prendre pour eux une signification bien plus absolue que ce n'avait été le cas pour leurs devanciers.
    Le sentier de la vie, celui du sage, mène en haut,
    Afin qu'il se détourne du sépulcre en bas.
    (15.21)
    Le sentier que suit le sage monte régulièrement dans la vie et vers la vie. La mort peut survenir; c'est un accident qui n'a rien de définitif et qui même est la condition de l'accès à la vraie vie. Le sépulcre est vaincu par la foi et n'existe plus que pour les méchants.
    Sur le chemin de la justice est la vie;
    En le suivant, pas de mort!
    (12.28)
    Tandis que David arrivait par un élan de foi à postuler la résurrection, du nom de la communion qui l'unissait à son Dieu (Psaumes 17.15), les Sages, par un long effort, faisaient la même découverte et parvenaient à l'intuition de la vie, de la vie parfaite et immortelle que Dieu possède et qu'il donne à ceux qui le craignent. Ils ont en quelque sorte retrouvé l'arbre de vie, que la chute avait rendu inaccessible à l'humanité (3.18; 11.30; 13.12; 15.4) :
    Saisis l'instruction... elle est ta vie (4.13).
    Mes paroles sont la vie de ceux qui les trouvent. (4.22)
    Garde mes préceptes, et tu auras la vie. (7.2)
    Celui qui trouve la sagesse a trouvé la vie. (8.35).
    Voilà qui leur permet de dire que le juste ne sera jamais ébranlé et qu'aucun mal digne de ce nom ne lui arrivera jamais. Le moment viendra où l'on verra que toutes choses concouraient réellement au vrai bien du disciple docile de la Sagesse.
    Quand la tempête a passé, le méchant n'est plus,
    Mais le juste possède un fondement éternel.
    (10.25)
    Les branches du sage peuvent être agitées; ses racines ne sont jamais ébranlées (12.5).
    Il est vrai que parfois Salomon est plus précis. Le juste, dit-il, est rétribué sur la terre (11.31). Mais, malgré les cas dont nous parlions, ce fait reste bien celui que constate l'observation quotidienne. Saint Paul lui-même n'affirme-t-il pas que la piété est utile à toutes choses, ayant les promesses de la vie présente, aussi bien que de celle q ui est à venir? (1Timothée 4.8)
    Au reste, la doctrine de la vie n'est pas le seul point par lequel notre livre confine au Nouveau Testament. Comme dans Job (Job 31.1,13-15,31), on y trouve bien des traits pleins de délicatesse et dignes du sermon sur la montagne :
    Ne dis pas : Comme il m'a fait je lui ferai;
    Je rendrai à cet homme selon son cœur.
    (24.29)
    Si ton ennemi a faim, donne-lui à manger;
    S'il a soif, donne-lui à boire.
    (25.21)
    Ne dis pas : Je rendrai le mal!
    Attends-toi à l'Eternel, et il te délivrera.
    (20.22)
    Dans les derniers siècles de l'ancienne alliance, il ne manqua pas en Israël de docteurs qui, abusant de la loi du talion, laquelle n'était édictée que pour l'usage des juges, se crurent autorisés à l'appliquer aux relations mutuelles des particuliers. C'est à ces faux sages que fait allusion le Seigneur quand il dit : Vous avez appris qu'il a été dit : Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi (Matthieu 5.43). Or, cette dernière parole ne se trouve nulle part dans l'Ancien Testament, et les auteurs de notre livre ne sont point de ces sages-là. Ils ont trop bien remarqué dans la Loi tant de paroles recommandant la bienveillance, même pour les ennemis, ainsi Exode 23.4-5. C'est là qu'ils ont pressenti la vraie et permanente pensée de Dieu, et ils ne se sont pas trompés, puisque les apôtres eux-mêmes, en plein Evangile, n'ont pas cru déroger en appuyant leurs exhortations sur des passages des Proverbes (Romains 12.20; 1Pierre 5.5-6). On voit combien les sages des Proverbes sont plus fidèles au sens de la Loi et plus dans la direction de l'Evangile que les docteurs postérieurs, cités par Jésus dans le sermon sur la montagne.
    Peut-être trouvera-t-on, par places, la sagesse des Proverbes un peu terre à terre :
    Soigne tes affaires au dehors,
    Mets en bon état tes champs;
    Après, tu bâtiras ta maison.
    (24.27)
    C'est par la sagesse que la maison se bâtit
    Et par l'intelligence qu'elle s'affermit.
    C'est par la science que les chambres se remplissent
    De toutes sortes de biens précieux et agréables.
    (24.4)
    Mais, pour être d'application toute pratique, cette sagesse n'en est pas moins animée du souffle le plus élevé : chaque homme, réalisant dans sa modeste sphère la même sagesse que Dieu lui-même exerce dans son immense domaine, marche sur les traces de Celui qui a dit qu'il ne faisait que ce qu'il voyait faire à son Père (Jean 5.19).
    Principaux sujets touchés dans le livre des proverbes :
    • Acception des personnes : 18.15; 24.23; 28.21
    • Amis : 17.9,17; 18.24; 19.4,6; 25.16-17; 25.10,17
    • Assurance du fidèle : 3.23-26; 28.1
    • Avarice, usure, gain déshonnête : 1.19; 11.26; 15.27; 17.8; 23.6-8; 28.8,16,20,22; 29.13
    • Avenir : 27.1
    • Bienfaisance : 3.9-10,27-29; 11.17,25,27; 14.21,31; 16.6; 19.7; 21.13,21,26; 22.9; 25.21; 28.27
    • Bornes : 15.25; 22.28; 23.10,11
    • Cautionner (ne pas) : 6.1-5; 11.15; 17.18; 20.16; 22.26; 27.13
    • Colère de l'homme : 12.16; 14.17,29; 15.18; 16.32; 17.27; 19.11; 22.24; 25.28; 27.3; 29.22; 30.33
    • Conseil (prendre) : 12.15; 13.10; 15.22; 19.20; 20.5; 24.6; 27.9
    • Correction des enfants : 13.24; 19.18; 20.11; 22.6; 23.13; 29.15
    • Compagnie des méchants : 1.10,15-16; 4.14-17; 11.9; 13.20; 14.7; 24.1
    • Cœur scruté par l'Eternel : 15.11; 16.2; 17.3; 21.2; 24.12
    • Confiance en Dieu : 3.5-7,25-26; 16.3,20; 18.10; 19.21; 21.31; 28.25; 29.25; 30.5
    • Confiance (fausse) : 10.15; 11.28; 18.11; 25.19; 28.26
    • Diligente (la main) : 10.4; 12.11,24; 13.4; 16.26; 21.5; 22.29; 28.19
    • Dissimulation : 12.9; 13.7
    • Enfants, sujets de joie ou d'ennui : 10.1; 15.20; 17.21; 19.13,26; 23.24; 27.11; 29.3
    • Envie. Ne pas porter... aux méchants : 3.31; 23.17; 24.1,19
    • Faux témoins : 6.16-19; 12.17; 14.5,25; 19.5,9,28; 21.28; 25.18
    • Femme (la) : 11.16; 12.4; 14.1; 18.22; 19.13; 21.9,19; 25.24; 27.15-16; 30.23; 31.10,31
    • Femme adultère : 2.16 19; 5.3-14,20; 6.24-35; 7.6-27; 9.13-18; 22.14; 23.27-28
    • Flatterie : 26.8; 27.14; 28.23; 29.5
    • Gourmandise et ivrognerie : 20.1; 21.17; 23.1-3,20-21,29-35; 28.7; 31.4-5
    • Haine : 10.12,18; 15.17; 26.24-26; 27.6
    • Jalousie : 6.34-35; 14.30; 27.4
    • Joie : 14.10; 15.13; 17.22
    • Médisance : 4.24; 10.18; 11.13; 12.18; 20.19; 25.23; 26.28
    • Mensonge : 6.17; 8.13; 12.19,22; 13.5; 14.25; 17.4,7; 19.5; 21.6; 29.12; 30.8
    • Mépris : 11.12; 14.21
    • Moqueurs : 14.6; 15.12; 19.29; 22.10; 24.9
    • Orgueil : 6.16-17; 8.13; 11.2; 12.9; 13.10; 14.3; 15.25; 16.5,18-19; 17.19; 18.12; 21.4,24; 25.27; 28.25; 29.23
    • Paresse : 6.6-11; 10.4,26; 12.11,24,27; 13.4; 15.19; 18.9; 19.15,24; 20.4,13; 21.25-26; 22.13; 23.21; 24.30-34; 26.13-16; 28.19
    • Pardon : 19.11; 20.22; 24.29; 25.21-21
    • Parole de Dieu : 8.8-9; 16.20; 29.18; 30.5-6
    • Parole de l'homme : 10.11,14,20-21,31-32; 12.14,25; 13.2-3; 14.3,7,23; 15.1,2,4,7,14,23,28,30; 16.21,23,24; 17.7,20; 18.4,6,7,8,20,21; 20.15; 21.23; 22.11; 23.9; 24.26; 25.11; 26.9
    • Paroles (multitude des) : 10.19; 14.23; 17.27
    • Pauvres et pauvreté : 10.15; 13.8; 14.20,21,31; 15.16; 16.8; 17.5; 18.23; 19.1,4,7,22; 21.13; 22.2,7,16,22,23; 28.3,6,11; 29.13; 30.7-9
    • Précipitation (contre la) : 19.2; 20.21; 29.20
    • Présomption (contre la) : 3.7; 12.15; 26.12; 28.26
    • Providence : 15.3; 16.1,3,7,9; 20.24; 21.1,30,31; 29.26
    • Prudence : 10.5; 11.14,29; 12.8,15,16,23; 13.10,16,23; 14.1,8,18,35; 15.21-28; 17.2,24; 18.15; 20.5; 22.3; 24.3-7; 27.12; 28.11
    • Querelles, procès, discussions : 3.30; 6.19; 16.28; 17.14,19; 18.19; 20.3; 22.10; 25.8-10; 26.17,20-21; 29.9; 30.33
    • Rapporteur : 16.28; 18.8; 26.20,22
    • Respect dû aux parents : 20.20; 23.22; 18.24; 30.17
    • Rétributions : 1.33; 2.7-8; 3.32-35; 4.18-19; 5.22-23&nb
    • sp;; 6.15; 8.20-21; 10.2,3,7,9,16,24,25,27,28,30; 11.3-8,18-21,28; 12.2,3,7,12,14,21,26,28; 13.6,9,21,22,25; 14.11,14,19,32,34; 15.6,8,9,26,29; 16.7,31; 17.20; 19.16,23; 20.7,30; 21.7,18,21; 22.5,8,12; 24.16,20; 28.1,2,18,20; 29.6
    • Richesses (vanité, avantage, danger des) : 10.2,15; 11.4,28; 13.8,11,22; 14.20; 15.16; 16.8; 18.11,23; 19.4; 21.6; 22.1,2,7; 23.4-5; 27.24; 28.6,11; 30.7-9
    • Sacrifices : 15.8; 21.3,27
    • Souhaits : 11.23; 13.12,19; 21.25-26
    • Tristesse : 12.25; 14.10; 15.13,15; 17.22; 18.14; 25.20