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Romains 10:1-11 (Annotée Neuchâtel)

   1 Frères, le bon plaisir de mon coeur et ma prière à Dieu pour eux, c'est qu'ils soient sauvés. 2 Car je leur rends le témoignage qu'ils ont du zèle pour Dieu mais non selon une juste connaissance ; 3 car ne connaissant pas la justice de Dieu, et cherchant à établir leur propre justice, ils ne se sont pas soumis à la justice de Dieu. 4 En effet, la fin de la loi, c'est Christ pour la justification de tout croyant.
   5 Moïse, en effet, écrit de la justice qui vient de la loi : L'homme qui aura fait ces choses vivra par elle. 6 Tandis que la justice qui vient de la foi parle ainsi : Ne dis pas en ton coeur : Qui montera au ciel ? c'est en faire descendre Christ ; 7 ou : Qui descendra dans l'abîme ? c'est faire remonter Christ d'entre les morts. 8 Mais que dit-elle ? La parole est près de toi, dans ta bouche et dans ton coeur. C'est la parole de la foi, que nous prêchons ; 9 vu que, si de ta bouche tu confesses Jésus comme Seigneur et si tu crois dans ton coeur que Dieu l'a ressuscité des morts, tu seras sauvé. 10 Car c'est du coeur qu'on croit pour parvenir à la justice, et c'est de la bouche qu'on confesse pour parvenir au salut. 11 En effet, l'Ecriture dit : Quiconque croit en lui ne sera point confus.

Références croisées

10:1 Rm 9:1-3, Ex 32:10, Ex 32:13, 1S 12:23, 1S 15:11, 1S 15:35, 1S 16:1, Jr 17:16, Jr 18:20, Lc 13:34, Jn 5:34, 1Co 9:20-22
Réciproques : Ex 28:29, Nb 21:7, Est 8:6, Est 10:3, Pr 29:10, Jr 4:19, Jr 42:4, Mi 6:8, Mt 20:12, Lc 13:8, Lc 18:12, Jn 1:13, Ac 26:29, Rm 7:1, Rm 9:2, Ph 3:9, 1Th 2:8, 2Th 2:10
10:2 2Co 8:3, Ga 4:15, Col 4:13, 2R 10:16, Jn 16:2, Ac 21:20, Ac 21:28, Ac 22:3, Ac 22:22, Ac 26:9-10, Ga 1:14, Ga 4:17-18, Ph 3:6, Rm 10:3, Rm 9:31-32, Ps 14:4, Pr 19:2, Es 27:1, 2Co 4:4, 2Co 4:6, Ph 1:9
Réciproques : Nb 25:13, Js 22:12, Jg 17:13, Jg 19:29, Jg 21:1, 1S 14:24, 2S 21:2, 2R 2:17, Jb 20:2, Ps 59:10, Ps 69:27, Ec 7:16, Es 55:2, Es 57:12, Mi 6:6, Mt 5:20, Mc 10:17, Lc 5:33, Lc 13:14, Lc 18:21, Jn 5:12, Jn 9:24, Ac 13:50, Ac 20:26, Ga 5:2
10:3 Rm 1:17, Rm 3:22, Rm 3:26, Rm 5:19, Rm 9:30, Ps 71:15-16, Ps 71:19, Es 51:6, Es 51:8, Es 56:1, Jr 23:5-6, Dn 9:24, Jn 16:9-10, 2Co 5:21, 2P 1:1, Rm 9:31-32, Es 57:12, Es 64:6, Lc 10:29, Lc 16:15, Lc 18:9-12, Ga 5:3-4, Ph 3:9, Ap 3:17-18, Lv 26:41, Ne 9:33, Jb 33:27, Lm 3:22, Dn 9:6-9, Lc 15:17-21
Réciproques : Gn 3:12, Dt 6:25, Jg 17:13, 1S 15:20, 2Ch 12:6, Esd 9:15, Jb 9:30, Ps 36:2, Ps 40:10, Ps 51:14, Ps 59:10, Ps 69:27, Ps 98:2, Es 43:26, Es 46:13, Es 50:11, Es 55:2, Ez 18:25, Ez 33:13, Mi 6:6, Ml 3:7, Mt 5:20, Mt 6:33, Mt 18:26, Mc 2:18, Lc 5:33, Lc 7:29, Lc 13:24, Lc 15:29, Lc 18:21, Jn 6:29, Jn 16:2, Ac 9:6, Ac 22:3, Rm 3:21, Rm 4:5, Rm 10:2, Rm 11:7, 2Co 3:9, Ga 1:6, Ga 2:21, Ga 3:21, Ga 4:21, Ga 5:2, Ep 3:18, Jc 4:7
10:4 Rm 3:25-31, Rm 8:3-4, Es 53:11, Mt 3:15, Mt 5:17-18, Jn 1:17, Ac 13:38-39, 1Co 1:30, Ga 3:24, Col 2:10, Col 2:17, He 9:7-14, He 10:8-12, He 10:14
Réciproques : Ex 25:21, Ex 34:33, Ex 40:20, Lv 4:25, Lv 4:30, Lv 4:34, Lv 4:35, Nb 7:15, Ps 98:2, Es 42:21, Es 54:17, Lc 10:28, Jn 5:46, Jn 6:29, Jn 16:10, Jn 19:30, Rm 3:21, Rm 3:31, Rm 4:11, 2Co 3:7, 2Co 3:13, 2Co 5:21, Ga 2:19, Ph 3:9, 1Tm 1:5
10:5 Lv 18:5, Ne 9:29, Ez 20:11, Ez 20:13, Ez 20:21, Lc 10:27-28, Ga 3:12
Réciproques : Dt 4:1, Dt 6:24, Dt 6:25, Dt 16:20, Dt 27:26, Dt 32:47, Mt 19:17, Lc 10:26, Jn 5:45, Rm 2:13, Rm 3:27, Rm 7:9, Rm 7:10, Ga 2:19, Ph 3:9, He 5:13
10:6 Rm 3:22, Rm 3:25, Rm 4:13, Rm 9:31, Ph 3:9, He 11:7, Dt 30:11-14, Pr 30:4, Jn 3:12-13, Jn 6:33, Jn 6:38, Jn 6:50, Jn 6:51, Jn 6:58, Ep 4:8-10, He 1:3
Réciproques : Dt 6:25, Dt 30:12, Dt 32:47, Jb 36:3, Es 51:5, Es 56:1, Ac 7:38, Rm 4:11, Ga 3:12, He 5:13
10:7 Rm 4:25, He 13:20, 1P 3:18, 1P 3:22, Ap 1:18
Réciproques : Dt 30:12, Ap 9:1
10:8 Dt 30:14, Rm 10:17, Rm 1:16-17, Es 57:19, Mc 16:15-16, Ac 10:43, Ac 13:38-39, Ac 16:31, Ga 3:2, Ga 3:5, 1Tm 4:6, 1P 1:23, 1P 1:25
Réciproques : Ex 13:9, Mc 2:2, Lc 10:11, Jn 6:63, Ga 4:23, Ph 1:27, Ph 2:16, Col 1:5
10:9 Rm 14:11, Mt 10:32-33, Lc 12:8, Jn 9:22, Jn 12:42-43, Ph 2:11, 1Jn 4:2-3, 2Jn 1:7, Rm 8:34, Jn 6:69-71, Jn 20:26-29, Ac 8:37, 1Co 15:14-18, 1P 1:21
Réciproques : 1R 8:35, Ps 40:10, Pr 14:3, Mc 10:26, Mc 16:16, Lc 13:35, Lc 23:42, Jn 3:15, Ac 11:14, Ac 16:31, Ac 20:21, Rm 4:5, Rm 4:24, Rm 10:10, Ga 1:1, Ga 3:14, Ga 3:22, Ep 2:8, 1Tm 6:12, He 10:39, 1P 3:21, 1Jn 4:15, 1Jn 5:1
10:10 Lc 8:15, Jn 1:12-13, Jn 3:19-21, He 3:12, He 10:22, Ga 2:16, Ph 3:9, Rm 10:9, 1Jn 4:15, Ap 2:13
Réciproques : Lv 5:5, Lv 16:21, Js 7:19, 1R 8:48, 2R 5:15, Ps 40:10, Pr 14:3, Mt 10:32, Lc 12:8, Lc 23:42, Jn 12:42, Ac 8:12, Ac 8:37, Ac 11:14, Ac 13:39, Ac 16:31, Ac 19:18, Rm 4:5, Rm 4:24, Rm 5:1, Rm 9:30, Ep 2:8, 1Tm 4:16, 1Tm 6:12, He 10:39, 1P 3:21, 1Jn 5:1
10:11 Rm 9:33, Es 28:16, Es 49:23, Jr 17:7, 1P 2:6
Réciproques : Gn 2:25, Ps 2:12, Ps 22:5, Ps 25:2, Ps 31:1, Ps 119:116, Es 19:24, Es 30:3, Es 45:17, Es 62:11, Jl 2:26, Jl 2:32, Jn 4:42, Jn 5:24, Ac 10:36, Ac 10:43, Ac 15:9, Rm 4:3, Rm 4:11, Ep 3:18, 1Tm 5:18

Notes de la Bible Annotée Neuchâtel

A savoir : les notes ne font PAS partie du texte biblique. Plus d'informations
Romains 10
  • 10.1 Frères, le bon plaisir de mon cœur et ma prière à Dieu pour eux, c'est qu'ils soient sauvés. Chapitre 10.
    1 à 13 Israël a méconnu l'avènement de la justice qui vient de la foi et qui sauve gatuitement tous les hommes.
    Grec : Le bon vouloir de mon cœur et la prière (la demande) à Dieu pour eux est en salut, c'est-à-dire que bon vouloir et requête ont pour objet leur salut.
    Au moment d'exposer l'erreur et la faute de son peuple, Paul proteste de son amour pour Israël. A Romains 9.1, en abordant le douloureux problème du rejet d'Israël il avait fait entendre une protestation plus véhémente encore.
    Il interpelle ses lecteurs : frères, comme il le fait ailleurs quand il va exprimer une pensée qui lui tient à cœur, et qu'il lui importe de faire saisir à ses lecteurs. (Romains 1.13 ; 7.1,4 ; 8.12)
    Plusieurs de ceux-ci d'ailleurs étaient, en tant que Juifs de race, spécialement intéressés à l'explication que Paul va donner du rejet d'Israël. Les vérités qu'il leur fera entendre seront rendues plus émouvantes par l'affirmation préalable de son attachement à son peuple.
    Au lieu de pour eux, quelques majuscules portent : pour Israël. C'est une correction qui a été faite en vue de la lecture au culte public, où ce verset ouvrait une nouvelle péricope.
  • 10.2 Car je leur rends le témoignage qu'ils ont du zèle pour Dieu mais non selon une juste connaissance ; Voilà le motif (car) de son affection pour les Juifs : il peut leur rendre témoignage qu'ils ont du zèle pour Dieu, mais non selon une juste connaissance.
    Leur amour pour Dieu, leur empressement à pratiquer sa loi, à célébrer le culte, à observer les prescriptions rituelles n'étaient pas éclairés. Le verset suivant dira en quoi ils manquaient de connaissance.
  • 10.3 car ne connaissant pas la justice de Dieu, et cherchant à établir leur propre justice, ils ne se sont pas soumis à la justice de Dieu. Ne connaissant pas,...d'autres traduisent "méconnaissant" il ; il s'agit plutôt d'ignorance involontaire. Cette ignorance toutefois a pour cause première l'orgueil et l'incrédulité.
    Sur la justice de Dieu, voir Romains 1.17, note ; 3 : 21, note.
    Le sens spécial de ce terme est indiqué par l'antithèse : leur propre justice.
    L'idée énoncée dans ce verset sera développée dans le reste du chapitre. Elle est le second point de l'enseignement de Paul sur le rejet d'Israël. Comparez Romains 9.1, note.
  • 10.4 En effet, la fin de la loi, c'est Christ pour la justification de tout croyant. Grec : En justice à tout croyant, pour lui servir de justice, pour lui procurer gratuitement la justice.
    Ce verset indique la raison (car) pour laquelle les Juifs ne pouvaient parvenir à la justice par la pratique des œuvres légales : Christ est la fin de la loi.
    Les uns restreignent ce terme de loi à la loi mosaïque, d'autres l'étendent à tout le régime légal, auquel le païen lui-même était astreint par sa conscience, quand il cherchait à se sauver en obéissant à "la loi écrite dans son cœur." (Romains 2.14-16)
    Comme il est question spécialement des Juifs, (verset 3) on peut se demander si le sens du mot loi n'est pas limité à la législation donnée par Moïse. La même question se pose dans Romains 3.19-21 (voir les notes).
    La fin peut signifier le but. C'est à Christ que tend toute l'économie légale, par ses symboles, ses types, ses commandements destinés à préparer les cœurs à recevoir Christ, en faisant naître en eux le sentiment du péché et le besoin du salut. La loi est "un pédagogue pour nous conduire à Christ." (Galates 3.24)
    Mais l'ensemble de notre passage, et surtout le complément : (grec) en justice à tout croyant, font plutôt penser que l'apôtre prend le mot fin dans le sens "d'abolition :" la loi a fini son ministère elle n'a plus de rôle à jouer dans l'acquisition du salut, dès l'instant où Christ apporte un nouveau moyen de justification, qui est offert à la foi. Jésus lui-même a enseigné (Luc 16.16) que la loi était une institution préparatoire et temporaire qui devait prendre fin à l'avènement du royaume de Dieu.
    Le pouvoir de la loi et son ministère de condamnation cessent totalement pour ceux qui ont recours à la grâce. Paul oppose cette grande vérité à l'erreur Juive du salut car les œuvres, qui crée la propre justice ; (verset 3) puis il fera ressortir, dans versets 5-13, le contraste entre l'économie de la loi et le nouveau moyen du salut, la justice de la foi.
    Mais Christ n'est la fin de la loi que pour le croyant, pour celui qui, par la foi, saisit la vraie justice et réalise, par une sanctification toujours plus complète, ce que la loi ordonne, mais ne peut donner.
  • 10.5 Moïse, en effet, écrit de la justice qui vient de la loi : L'homme qui aura fait ces choses vivra par elle. Grec : Moïse écrit de la justice qui vient de la loi : l'homme qui les aura faites (les choses que prescrit la loi) vivra par elle (par la justice).
    Telle est la leçon de B, majuscules, admise par beaucoup d'exégètes.
    Les éditeurs lui préfèrent généralement le texte de Sin., A, B, : Moïse écrit que l'homme qui aura fait la justice qui vient de la loi, vivra par elle.
    - La parole citée se lit Lévitique 18.5. Comparez Galates 3.12,Luc 10.28. C'est là, en effet, une voie de salut, mais à condition de faire parfaitement toutes ces choses prescrites dans la loi.
    Quiconque essaie sérieusement de marcher dans cette voie reconnaît bientôt, avec douleur et humiliation, qu'elle est impraticable, et que, pour arriver au but : vivre, il faut prendre la voie de la grâce, que l'apôtre va opposer à la première dans les versets qui suivent.
  • 10.6 Tandis que la justice qui vient de la foi parle ainsi : Ne dis pas en ton cœur : Qui montera au ciel ? c'est en faire descendre Christ ; Dans versets 6-8, Paul emprunte plusieurs expressions à Deutéronome 30.11.14.
    Dans ce passage, Moïse, après avoir énuméré les ordonnances de la loi et exhorté les Israélites à les pratiquer, ajoute, pour repousser la pensée que la volonté de Dieu est difficile à connaître et à faire : "Ce commandement, que je te prescris aujourd'hui, n'est pas quelque chose de trop élevé pour toi ni de trop éloigné. Il n'est pas dans les cieux pour que tu dises : qui montera pour nous aux cieux et l'ira prendre pour nous le faire entendre, afin que nous l'accomplissions ? Et il n'est pas de l'autre côté de la mer pour que tu dises : qui ira pour nous de l'autre côté de la mer et l'ira prendre pour le faire entendre, afin que nous l'accomplissions ? Car la parole est tout près de toi, dans ta bouche et dans ton cœur, pour que tu l'accomplisses."
    Ce passage du Deutéronome, Paul ne le cite pas expressément, il ne dit pas comme à verset 5 "Moïse écrit de la justice de la foi." C'est la justice qui vient de la foi, qui parle ainsi et se définit elle-même ; et Paul n'ajoute pas non plus qu'elle parle "en Moïse." Les termes qu'il lui prête sont donc de simples réminiscences du passage du Deutéronome.
    A verset 8 seulement, nous avons une citation directe de Deutéronome 30.14. Il faut avoir égard à ce fait, en la question que l'on a soulevée : Paul prétend-il donner une explication des paroles de Moïse, en révéler le vrai sens caché ? ou se sert-il seulement des termes employés par Moïse en les détournant le sachant et le voulant de leur sens primitif ?
    Dans le premier cas, il tomberait sous le reproche d'interprétation arbitraire, d'exégèse rabbinique ; car dans le Deutéronome les mots : "qui montera aux cieux...qui traversera la mer ?" s'entendent de la recherche anxieuse de la volonté de Dieu, tandis que Paul les comprend des efforts de la propre justice. Il substitue à "aller de l'autre côté de la mer," descendre dans l'abîme, parce que cette image convient mieux a sa pensée.
    Puis il oppose à ces efforts de la propre justice Christ et son œuvre rédemptrice, auxquels le Deutéronome ne fait aucune allusion.
    Enfin, à verset 8, où nous avons une citation expresse de Deutéronome 30.14, la parole, dans le Deutéronome, signifie "le commandement" que l'israélite peut accomplir, puisqu'il l'a "dans la bouche," le récite fréquemment, et "dans le cœur," c'est-à-dire l'aime et y demeure attaché.
    Pour Paul, la parole, c'est la parole de la foi que nous prêchons.
    D'autre part, si l'on suppose que Paul a employé tous ces termes en ayant conscience qu'il changeait leur sens, on ne comprend plus bien le but et l'utilité de ces emprunts ou de ces allusions. A quoi bon faire parler la justice de la foi dans les termes de Moïse, si elle leur donne un sens différent ?
    Il nous paraît donc probable que l'apôtre n'a pas eu clairement conscience de détourner le passage du Deutéronome de son sens premier, en l'appliquant, comme il le fait, à la justice qui vient de la foi.
    Cette application lui était suggérée par le fait que, dans le Deutéronome, il est question de la révélation et de la connaissance de la loi de Dieu, tout autant que de son accomplissement. Or, la révélation de la loi n'atteignait son but : créer une relation normale entre l'homme et Dieu, que par le don du salut gratuit offert à la foi.
    En outre, le verset que l'apôtre cite expressément : la parole est près de toi, dans ta bouche et dans ton cœur, rappelle l'admirable prophétie de Jérémie, (Jérémie 31.33) qui s'est accomplie sous la nouvelle alliance par l'œuvre de la régénération.
    Paul a donc pu voir, sans trop d'arbitraire, dans les paroles de Moïse, comme un pressentiment de la justice nouvelle et parfaite que l'Evangile apporterait aux hommes ; et il a trouvé ingénieux de définir la justice de la foi dans les expressions mêmes employées par le législateur d'Israël pour définir la justice de la Loi.
    - Sous l'alliance nouvelle, dire encore : qui montera au ciel ? chercher à mériter la vie éternelle par de bonnes œuvres, c'est faire descendre Christ du ciel, de ce ciel où il est monté après avoir accompli son œuvre rédemptrice, où il règne et d'où il communique par son Esprit à ceux qui croient en lui, la sainteté et la vie, tout ce qu'il leur faut pour parvenir au Père et avoir part à l'éternité bienheureuse. (Ephésiens 2.6 ; 4.8)
    D'autres, avec moins de raison, pensent que faire descendre Christ du ciel, c'est nier qu'il en soit déjà descendu lors de son incarnation et demander qu'il vienne encore une fois. (Jean 1.17,18 ; 3.13 ; 6.38 ; 1Timothée 1.15) Mais l'on peut objecter à cette explication que celui qui cherche sa justice dans les œuvres ne réclame pas la venue d'un Sauveur il croit pouvoir s'en passer ; et par là, il dépouille Christ de sa dignité de médiateur entre Dieu et les pêcheurs.
    - Dire encore : qui descendra dans l'abîme ? demander avec une conscience troublée par le sentiment du péché : qui nous retirera du séjour des morts ? c'est ramener Christ d'entre les morts, c'est nier que déjà il est "mort pour nos offenses et ressuscité pour notre justification," qu'il a vaincu, par sa mort et sa résurrection glorieuse, le péché et la mort, qu'il a accompli, par son sacrifice, toute l'œuvre de notre rédemption. C'est là précisément l'incrédulité que l'apôtre reproche aux Juifs.
    - Ainsi, ce qui a été impossible à l'homme tant qu'il n'avait que la justice de la loi, lui est offert en Christ. Par la foi, il entre en possession de tous les droits de son Sauveur, de sa justice, de sa vie. Il n'a plus, pour être justifié et sauvé, qu'a "croire du cœur et à confesser de la bouche." (verset 9)
  • 10.9 vu que, si de ta bouche tu confesses Jésus comme Seigneur et si tu crois dans ton cœur que Dieu l'a ressuscité des morts, tu seras sauvé. Vu que la parole du salut par la foi est près de toi, dans ta bouche et dans ton cœur, tu seras sauvé, si tu confesses de ta bouche, etc.
    D'autres traduisent : à savoir que, et voient dans verset 9 le contenu de la parole de la foi que nous prêchons.
    L'apôtre place la confession avant la foi, parce que dans la parole du Deutéronome "la bouche" est nommée avant "le cœur." Il remonte ainsi de l'effet à la cause, de la manifestation extérieure à la conviction qui la produit.
    Confesser Jésus comme Seigneur, tel est le sens de l'original, plutôt que : "confesser le Seigneur Jésus." Cette confession implique toute l'obéissance de la foi.
    Croire que Dieu l'a ressuscité des morts, c'est embrasser toute l'œuvre rédemptrice du Christ, dont sa résurrection a été le couronnement. (Romains 4.25, note) Ceux qui nient la résurrection de Jésus-Christ, ou la déclarent indifférente, n'ont pas compris que ce fait, générateur de l'expérience chrétienne, est l'objet suprême de la foi qui sauve. (1Corinthiens 15.17)
  • 10.10 Car c'est du cœur qu'on croit pour parvenir à la justice, et c'est de la bouche qu'on confesse pour parvenir au salut. Grec : Car du cœur on croit pour la justice et de la bouche on confesse pour le salut.
    L'apôtre transforme la déclaration du verset précèdent en un principe général. Il revient à l'ordre dans lequel les deux actes se succèdent : la foi du cœur d'abord, puis la confession de la bouche.
    Justice et salut ne sont pas deux termes synonymes, qui seraient employés seulement pour imprimer à la phrase le parallélisme poétique.
    Le salut est le but ; la justice, ou justification, est la condition du salut et le gage donné au croyant qu'il y parviendra. (Romains 5.9,10) Car la justification qui ne produirait pas le salut c'est-à-dire la délivrance finale du péché et de la mort, ne serait pas la vraie justification.
    De même, il y a corrélation entre croire et confesser : toute foi qui ne s'affirmerait pas par la confession ne serait pas une foi authentique. "J'ai cru c'est pourquoi j'ai parlé."
    L'apôtre montre de quelle importance la confession de la foi est pour l'Eglise et pour chaque chrétien, en nous la présentant ici comme une partie intégrante de l'œuvre du salut et en faisant de la fidélité à confesser une condition, la seule qu'il énonce, pour parvenir au salut.
    C'est bien ainsi que l'entendait l'Eglise des premiers siècles, puisque, même dans les temps où la confession emportait le sacrifice de la vie, elle excluait de son sein ceux qui n'avaient pas le courage de rendre ce témoignage (comparez 1Timothée 6.12 et suivants ; Hébreux 4.14 ; 10.23).
  • 10.11 En effet, l'Ecriture dit : Quiconque croit en lui ne sera point confus. Grec : Tout croyant en lui ne sera point confus.
    Paul ajoute tout au texte d'Esaïe, (Esaïe 28.16) qu'il cite pour le reste exactement d'après les Septante.
    Ce mot tout a une grande importance : la gratuité du salut (versets 6-10) le rend accessible à tous les hommes. Pour l'orgueil des Juifs, ce second fait était plus difficile à accepter que le premier. L'apôtre énonce, à verset 12, le fait que le salut est offert sans distinction à tous et il montre, à verset 13 qu'il était annoncé par les prophètes.