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Romains 5:12-21 (Annotée Neuchâtel)

   12 C'est pourquoi, comme par un seul homme le péché est entré dans le monde, et par le péché la mort, et qu'ainsi la mort a pénétré dans tous les hommes, sur quoi tous ont péché... 13 Car jusqu'à la loi, le péché était dans le monde ; mais le péché n'est pas imputé quand il n'y a point de loi ; 14 cependant la loi a régné depuis Adam jusqu'à Moïse, même sur ceux qui n'avaient pas péché par une transgression semblable à celle d'Adam, lequel est une figure de celui qui devait venir.
   15 Mais il n'en est pas du don de grâce comme de la faute ; car si, par la faute d'un seul, tous les autres sont morts, à bien plus forte raison la grâce de Dieu et le don en la grâce, venant d'un seul homme, Jésus-Christ, ont-ils abondé pour tous les autres. 16 Et il n'en est pas de ce don comme de ce qui est arrivé par un seul qui a péché ; car le jugement, à la suite d'une seule faute, a abouti à la condamnation, tandis que le don de grâce, à la suite d'un grand nombre de fautes, a abouti à la justification. 17 Car si, par la faute d'un seul, la mort a régné par ce seul, à bien plus forte raison ceux qui reçoivent l'abondance de la grâce et du don de la justice régneront-ils dans la vie par le seul Jésus-Christ.
   18 Ainsi donc, comme par une seule faute il y a eu condamnation pour tous les hommes, de même aussi par un seul acte de justification, il y a, pour tous les hommes, une justification qui produit la vie. 19 Car comme, par la désobéissance d'un seul homme, tous les autres ont été constitués pécheurs, de même aussi, par l'obéissance d'un seul, tous les autres seront constitués justes.
   20 Or la loi est intervenue, afin que la faute abondât ; mais là où le péché a abondé, la grâce a surabondé ; 21 afin que, comme le péché a régné dans la mort, de même aussi la grâce régnât par la justice pour la vie éternelle par Jésus-Christ notre Seigneur.

Références croisées

5:12 Rm 5:19, Gn 3:6, Rm 6:23, Gn 2:17, Gn 3:19, Gn 3:22-24, Ez 18:4, 1Co 15:21, Jc 1:15, Ap 20:14-15, Rm 3:23, Jc 3:2, 1Jn 1:8-10
Réciproques : Gn 5:3, Gn 5:5, Gn 6:17, Gn 50:24, Lv 12:2, Nb 19:11, Nb 27:3, Jb 14:4, Ps 49:10, Ps 51:5, Es 43:27, Os 13:1, Lc 8:42, Ac 17:26, Rm 5:15, Rm 5:17, Rm 5:18, Rm 8:10, 1Co 15:22, 1Co 15:45, 1Co 15:48, Ga 3:22, Ep 2:3, He 7:9, He 9:27
5:13 Gn 4:7-11, Gn 6:5-6, Gn 6:11, Gn 8:21, Gn 13:13, Gn 18:20, Gn 19:4, Gn 19:32, Gn 19:36, Gn 38:7, Gn 38:10, Rm 4:15, 1Co 15:56, 1Jn 3:4, 1Jn 3:14
Réciproques : Lv 17:4, Ps 32:2, Jn 10:10
5:14 Rm 5:17, Rm 5:21, Gn 4:8, Gn 5:5-31, Gn 7:22, Gn 19:25, Ex 1:6, He 9:27, Rm 8:20, Rm 8:22, Ex 1:22, Ex 12:29-30, Jon 4:11
Réciproques : Rm 6:9, 1Co 10:6, 1Co 15:55, He 9:9, He 11:19, 1P 3:21
5:15 Rm 5:16-17, Rm 5:20, Es 55:8-9, Jn 3:16, Jn 4:10, Rm 5:12, Rm 5:18, Dn 12:2, Mt 20:28, Mt 26:28, Ep 2:8, Rm 6:23, 2Co 9:15, He 2:9, 1Jn 4:9-10, 1Jn 5:11, Rm 5:20, Es 53:11, Es 55:7, 1Jn 2:2, Ap 7:9-10, Ap 7:14-17
Réciproques : Lv 3:13, Lv 4:35, Ps 25:11, Es 53:5, Dn 9:27, 1Co 15:56, 2Co 3:9, 2Co 5:14, Ep 1:6, Ep 1:8, 1Tm 1:14, Tt 2:11, Tt 3:7, He 9:28, 1P 1:3
5:16 Gn 3:6-19, Ga 3:10, Jc 2:10, Es 1:18, Es 43:25, Es 44:22, Lc 7:47-50, Ac 13:38-39, 1Co 6:9-11, 1Tm 1:13-16
Réciproques : Nb 7:15, 2Ch 33:19, Es 55:7, Jr 50:20, Ez 33:16, Rm 3:24, Rm 5:15
5:17 Rm 5:12, Gn 3:6, Gn 3:19, 1Co 15:21-22, 1Co 15:49, Rm 5:20, Jn 10:10, 1Tm 1:14, Rm 6:23, Es 61:10, Ph 3:9, Rm 8:39, Mt 25:34, 1Co 4:8, 2Tm 2:12, Jc 2:5, 1P 2:9, Ap 1:6, Ap 3:21, Ap 5:9-10, Ap 20:4, Ap 20:6, Ap 22:5
Réciproques : Ps 24:5, Pr 11:4, Lc 11:13, Jn 1:16, Jn 10:28, Jn 11:25, Jn 12:32, Jn 16:10, Rm 5:14, Rm 5:15, Rm 5:21, Rm 8:17, 1Co 15:45, 1Co 15:56, 2Tm 1:10
5:18 Rm 5:12, Rm 5:15, Rm 5:19, Rm 3:19-20, Rm 3:21-22, 2P 1:1, Jn 1:7, Jn 3:26, Jn 12:32, Ac 13:39, 1Co 15:22, 1Tm 2:4-6, He 2:9, 1Jn 2:20
Réciproques : Nb 16:22, Ps 24:5, Es 45:25, Es 53:11, Jn 12:34, Rm 4:6, 2Tm 1:10
5:19 Rm 5:12-14, Es 53:10-12, Dn 9:24, 2Co 5:21, Ep 1:6, Ap 7:9-17
Réciproques : Ps 22:31, Ps 33:1, Es 45:25, Es 53:11, Dn 9:27, Mt 26:28, Rm 3:21, Rm 4:6, Rm 5:18, Rm 10:3, 1Co 1:30, Jc 5:16
5:20 Rm 3:19-20, Rm 4:15, Rm 6:14, Rm 7:5-13, Jn 15:22, 2Co 3:7-9, Ga 3:19-25, Rm 6:1, 2Ch 33:9-13, Ps 25:11, Es 1:18, Es 43:24-25, Jr 3:8-14, Ez 16:52, Ez 16:60-63, Ez 36:25-32, Mi 7:18-19, Mt 9:13, Lc 7:47, Lc 23:39-43, Jn 10:10, 1Co 6:9-11, Ep 1:6-8, Ep 2:1-5, 1Tm 1:13-16, Tt 3:3-7
Réciproques : Gn 27:33, Ex 34:6, Lv 17:4, Nb 21:9, Dt 9:6, Jb 33:24, Jb 36:9, Ps 5:7, Ps 17:7, Ps 51:1, Ps 86:5, Ps 86:15, Ps 103:8, Ps 106:1, Ps 111:4, Ps 116:5, Ps 130:7, Ps 145:8, Es 30:18, Es 57:18, Es 63:7, Jr 3:12, Jr 32:36, Jl 2:13, Za 9:17, Mt 19:30, Mt 20:9, Mt 20:16, Mt 21:31, Mc 2:17, Lc 7:41, Lc 15:1, Lc 18:13, Lc 23:43, Lc 24:47, Jn 1:16, Jn 1:17, Jn 4:30, Jn 6:37, Jn 8:11, Jn 20:27, Ac 9:6, Ac 13:39, Ac 15:11, Ac 20:24, Rm 3:8, Rm 5:8, Rm 5:15, Rm 5:17, Rm 7:8, Rm 7:13, Rm 9:18, Rm 9:23, Rm 11:6, 1Co 15:56, 2Co 3:11, 2Co 7:1, 2Co 8:9, Ga 2:19, Ga 3:22, Ep 1:8, Ep 2:4, 1Tm 1:9, 1Tm 1:16, Tt 2:11, Tt 3:4, 1P 5:10, 1Jn 5:17
5:21 Rm 5:14, Rm 6:12, Rm 6:14, Rm 6:16, Jn 1:16-17, Tt 2:11, He 4:16, 1P 5:10, Rm 5:17, Rm 4:13, Rm 8:10, 2P 1:1, Rm 6:23, Jn 10:28, 1Jn 2:25, 1Jn 5:11-13
Réciproques : Gn 6:17, Gn 27:33, Ex 34:6, Nb 14:18, Nb 21:9, Nb 27:3, Dt 9:6, Jb 33:24, Ps 5:7, Ps 17:7, Ps 25:11, Ps 37:18, Ps 51:1, Ps 85:10, Ps 86:5, Ps 86:15, Ps 103:8, Ps 106:1, Ps 111:4, Ps 116:5, Ps 130:7, Ps 133:3, Ps 145:8, Pr 10:2, Pr 12:28, Es 32:1, Jr 3:12, Ez 33:16, Jl 2:13, Mt 19:16, Mt 19:30, Mt 20:9, Mt 25:46, Mc 2:17, Lc 18:13, Lc 23:43, Jn 3:15, Jn 4:14, Jn 6:40, Jn 8:11, Jn 14:6, Ac 13:43, Ac 15:11, Ac 20:24, Rm 3:21, Rm 4:15, Rm 8:2, Rm 9:18, Rm 9:23, Rm 11:6, 1Co 1:30, 1Co 15:45, 2Co 3:11, 2Co 7:1, 2Co 8:9, Ga 3:19, Ga 3:22, Ga 5:5, Ep 1:8, Ep 2:4, Ph 3:9, Col 3:3, 1Tm 1:13, 1Tm 1:16, 2Tm 1:1, Tt 1:2, Tt 3:4, 1Jn 5:17

Notes de la Bible Annotée Neuchâtel

A savoir : les notes ne font PAS partie du texte biblique. Plus d'informations
Romains 5
  • 5.12 C'est pourquoi, comme par un seul homme le péché est entré dans le monde, et par le péché la mort, et qu'ainsi la mort a pénétré dans tous les hommes, sur quoi tous ont péché... Adam et Christ. 5 :12-21
    12 à 21 La puissance de mort, exercée par la faute d'Adam, garantit l'efficacité de la grâce manifestée en Jésus-Christ.
    Jusqu'ici, Paul a montré le péché avec ses suites funestes (Romains 1.18-3.20) et la justification avec ses conséquences réparatrices. (Romains 3.21-5.11)
    Maintenant, embrassant d'un regard ces deux grands faits qui sont comme les deux pôles de l'histoire de l'humanité, il va remonter à la source de ce double courant de mort et de vie, à Adam et à Christ, entre lesquels il établit un long parallèle. (versets 12-21)
    Il nous montre l'histoire de l'humanité qui se partage en deux grandes périodes. Adam est à la tête de la première et la domine, Christ domine la seconde. L'économie temporaire de la loi forme la transition de l'une à l'autre.
    De plus, dans sa comparaison entre Adam et Christ, l'apôtre se livre à un raisonnement par lequel il démontre la supériorité de l'œuvre rédemptrice du Christ sur l'œuvre destructrice qui a été la conséquence de la chute d'Adam. Si la faute d'Adam a entraîné tous les hommes dans le péché et la mort à plus forte raison la rédemption accomplie par Christ doit-elle être une source de salut et de vie pour tous.
    Cette conclusion est le but principal de tout ce développement par lequel l'apôtre achève de montrer la valeur de la justification opérée par Christ, et de prouver au croyant qu'il peut être assuré de son salut final.
    - L'apôtre introduit son parallèle entre Adam et Christ par : c'est pourquoi, non qu'il l'envisage comme la conclusion logique de l'affirmation du verset 11 ; mais parce qu'il le rattache à tout l'enseignement précédent depuis Romains 1.18, et le présente comme un regard en arrière, par lequel il considère les deux faits du péché et de la justification dans leur source et dans leurs effets.
    "Nous ne pouvons pas voir plus clairement ce que nous possédons en Christ que par la démonstration de ce que nous avons perdu en Adam." Calvin.
    - Il est une manière de concevoir notre humanité, contraire aux données de l'expérience comme aux affirmations de l'écriture sainte, qui ne permet pas de comprendre la pensée que Paul va développer, car elle ne tend à rien moins qu'à nier également les effets de la chute d'Adam et l'œuvre rédemptrice du Sauveur ; c'est la conception qui fait de l'humanité une agrégation d'individus indépendants les uns des autres, qui ne soit unis par aucun lien de solidarité.
    Dans cette idée, Adam et Jésus Christ n'ont exercé d'influence sur les autres hommes, l'un pour les entraîner au péché, l'autre pour les conduire à la justice, que par leur exemple et nullement par une action résultant d'un lien organique entre eux et le reste des hommes.
    L'Ecriture, au contraire, nous présente l'humanité comme une famille dont chaque membre, tout en demeurant individuellement responsable, fait partie intégrante de l'ensemble et ne peut répudier La solidarité avec tous les autres membres de la famille.
    "Diverses images sont employées dans l'écriture pour mettre en lumière cette vérité : c'est la relation entre les membres du corps humain, (1Corinthiens 12.20 et suiv) entre les sarments d'un même cep, (Jean 15.1 et suivants) entre les branches et le tronc de l'olivier. (Romains 11.17 et suivants) Or, dans un arbre, il est plus d'une branche dont l'existence n'est pas nécessaire à la plante ; elles peuvent être retranchées sans que l'arbre meure. Mais il est deux circonstances où la destruction d'une faible tige entraîne la mort de la plante : c'est d'abord quand la plante sort de son germe et est encore bien fragile ; c'est ensuite quand, par l'opération de la greffe, une branche nouvelle a été entrée sur le vieux tronc. La destruction de la tige ou de la branche greffée anéantit la plante, ou rend vaine l'opération de la greffe. Il y a eu de même dans le développement de notre humanité deux êtres dont l'existence a déterminé la vie du corps entier Adam et Christ. Adam d'abord, duquel est sorti la race, s'il était mort sans descendants, aussitôt après la chute, l'humanité aurait péri dans sa personne, tandis que la blessure que le péché lui a infligée a nui à tout le développement de la race, de même que l'arbre dont la tige a été courbée, croit de travers. En second lieu Christ. Il est à la descendance d'Adam ce que la greffe est à l'arbre sauvage. S'il avait été retranché avant que son œuvre eût été accomplie, l'humanité serait restée dans son état naturel, comme le sauvageon quand la greffe a été détruite. Mais la greffe généreuse subsiste ; elle change la nature de toute la plante." Olshausen.
    - Comme par un seul homme le péché est entré dans le monde, comparez Genèse 3.1 et suivants
    Il ne faut pas entendre par le péché le premier péché envisagé comme action isolée, ni le penchant à pécher, ni même exclusivement la corruption de l'humanité. Ce terme est pris dans sa plus grande généralité : le péché de l'homme, le fait qu'il est devenu étranger à la communion avec Dieu, et en outre toutes les conséquences de la chute, tous les péchés considérés dans leur ensemble comme un tout dont l'humanité entière est responsable.
    - Le monde, ce sont les hommes en général, l'humanité, comparez Jean 3.16 ; l'expression est équivalente à celle qui suit : tous les hommes.
    Le péché est entré dans le monde, c'est à dire le principe du mal s'est implanté dans l'humanité, où il exerce dès lors son action funeste. Le premier homme, en donnant par sa désobéissance accès dans son propre être à la puissance du mal, a infecté l'espèce entière, car c'est une nature corrompue qu'Adam a transmise à ses descendants.
    - Et par le péché la mort : telle est la constatation à laquelle l'apôtre voulait en venir, la suite montre qu'il lui importait moins de marquer l'origine du péché que celle de la mort.
    La mort peut être la mort physique, la mort spirituelle de l'être moral, ou la mort éternelle, la condamnation définitive du pécheur. Le second sens est exclu, car la mort spirituelle ne saurait se distinguer du péché. On ne saurait s'arrêter au troisième sens, car l'apôtre ne peut vouloir dire que, par la seule faute d'Adam, les autres hommes sont voués à la mort éternelle. (versets 15,17)
    Ce "règne de la mort," dont il est question dans versets 14,17, ne peut être que celui de la mort physique. L'homme, exclu de la communion de Dieu par le péché, dut reconnaître, à la mortalité de son corps débile et à toutes les souffrances qui procèdent sa dissolution, qu'il s'était séparé de la source unique de la vie.
    Que la mort physique, avec toutes les misères qui l'accompagnent, ne fut point originairement dans le dessein de Dieu qu'elle n'est pas une nécessité inhérente à la nature de l'homme, mais bien l'exécution de la sentence prononcée sur le péché (Genèse 2.17,3.19) c'est là une vérité que l'apôtre suppose admise, qu'il se contente d'affirmer, parce qu'elle est clairement enseignée dans l'Ecriture sainte.
    La rédemption par Jésus-Christ est destinée à nous délivrer de cet ennemi dont nous sommes devenus la proie. (Romains 5.17,21 ; 1Corinthiens 15.21-26,54-56 ; Hébreux 2.15)
    - Et ainsi, après qu'elle fut entrée dans le monde par le péché et parce qu'elle est le salaire du péché, la mort a pénétré dans tous les hommes, sur quoi tous ont péché.
    La plupart traduisent : parce que tous ont péché ; mais la locution employée n'est pas la conjonction qu'on rend habituellement par parce que, elle est formée du pronom relatif et d'une préposition qui signifie primitivement sur, puis par dérivation "dans" et "pendant."

  • On ne peut toutefois traduire avec la Vulgate : "dans lequel, Adam tous ont péché ;" ni : "dans laquelle mort (spirituelle) tous ont péché."
    De l'avis de la grande majorité des interprètes, le pronom relatif est au neutre, et selon qu'on le rapporte à ce qui précède ou à ce qui suit, il faut traduire : sur le fondement duquel fait (l'entrée dans le monde du péché et de la mort) tous ont péché ; ou : sur le fondement du fait que tous ont péché.
    Dans 2Corinthiens 5.4 et Philippiens 3.12, la locution présente ce dernier sens ; mais Philippiens 4.10 peut être invoqué en faveur du premier sens. La plupart cependant adoptent la seconde signification et traduisent : sur ce que, en raison de ce que, parce que.
    Beaucoup de commentateurs estiment que le but de cette proposition est de présenter la mort de tous les hommes comme la conséquence, non du péché d'Adam, mais des péchés par lesquels ils l'ont eux-mêmes méritée : elle les atteint parce qu'ils ont tous péché.
    De même que le pécheur doit s'approprier personnellement par la foi la justice que Christ lui a acquise, de même il n'encourt le châtiment de la mort que parce qu'il pèche volontairement et s'associe ainsi d'une manière consciente à la révolte d'Adam.
    Cette interprétation se heurte à de graves objections.
    1° L'apôtre contredirait dans cette dernière proposition ce qu'il vient d'enseigner dans la première partie du verset : "par un seul homme, le péché est entré dans le monde et par le péché la mort, et ainsi la mort a pénétré dans tous les hommes." Il ressortait clairement de ces paroles que le péché d'Adam est la cause de la mort universelle. Et c'est ce que confirment les déclarations qui vont suivre : "par la faute d'un seul, tous les autres sont morts :" (verset 15) "par la faute d'un seul la mort a régné par ce seul." (verset 17) Toute l'argumentation des versets versets 12-21 repose sur l'idée que Christ seul est la cause de la justification, comme Adam seul a été la cause de la condamnation. Si celle-ci était motivée par les fautes individuelles des pécheurs, la justification aussi devrait être, en partie du moins, l'œuvre du croyant.
    2° La suite des pensées dans versets 13,14 ne peut s'établir d'une manière naturelle si l'on admet que Paul considère la mort comme une conséquence des transgressions individuelles. Il faudrait alors considérer verset 13 comme l'énoncé d'une objection : la mort a régné avant la promulgation de la loi qui seule rendait le péché imputable, et verset 14 comme la réponse à cette objection. Paul l'écarterait par une fin de non recevoir justifiée par la pensée qu'il exprime ailleurs : (Romains 1.21 ; 2.14,15) ceux qui n'ont pas de loi révélée ont cependant la loi écrite dans leur cœur.
    Cette interprétation, on le voit, nous oblige de sous-entendre des pensées importantes. Au contraire, si l'on admet que Paul voit dans la faute d'Adam la cause de la mort de tous, (verset 12) les versets versets 13,14 présentent la confirmation (car) de cette thèse dans le fait que la mort a régné d'Adam à Moïse, frappant ceux qui n'avaient pas péché par une transgression positive comme celle du premier homme, et cela en dépit du principe que le péché n'est pas imputé quand il n'y a pas de loi.
    - Les interprètes qui se rendent à ces raisons expliquent de deux manières la proposition incidente : sur quoi ou parce que tous ont péché. Ceux qui admettent la traduction : parce que tous ont péché, sous-entendent : "en Adam." Ils expliquent l'omission de ce complément : "en Adam," qui exprime pourtant l'idée essentielle, en disant que la pensée par laquelle débutait le passage : par un seul homme, etc. remplissait tellement l'esprit de l'apôtre qu'il n'a pas jugé nécessaire de la répéter.
    Cette explication, si plausible qu'elle soit, n'est pourtant pas entièrement satisfaisante. Elle revient, somme toute, à attribuer à Paul la doctrine augustinienne d'une participation effective de tous les hommes au péché de leur premier père et d'une imputation de la faute d'Adam à ses descendants ; tandis que la seule vérité clairement enseignée dans notre passage, c'est que la mort de tous les hommes remonte à la faute du premier homme. Et il semble qu'en ajoutant : sur le fondement duquel fait tous ont péché, l'apôtre veut prévenir des conclusions excessives qu'on courrait tirer de sa précédente thèse.
    Etant donnée la situation créée par la faute d'Adam, tous ont péché, dit l'apôtre, pour marquer la culpabilité personnelle de tous ceux qu'atteint la sentence de mort, qui, par conséquent, n'est pas moins justifiée pour eux que pour le premier homme.
    Nous adoptons donc, pour la locution si discutée, la première des deux significations indiquées, et nous rapportons le pronom relatif à l'ensemble des faits qui viennent d'être affirmés : par un seul homme le péché est entré dans le monde et par le péché la mort et ainsi la mort a pénétré dans tous les hommes, sur le fondement de ces faits, dans cet état de choses créé par la chute d'Adam, tous ont péché ; c'est un fait d'expérience.
    Ces paroles sont admirablement choisies pour exprimer et la chute de l'humanité en Adam et la responsabilité individuelle, en vertu de laquelle chaque pécheur n'est puni que pour les péchés qu'il a commis, le sachant et le voulant.
    - Ce verset forme une phrase inachevée. Le second terme de la comparaison serait : "de même, par un seul homme, Jésus-Christ, la grâce et la vie sont entrées dans le monde" Dès la fin de verset 14, la comparaison est reprise, elle est complètement énoncée à versets 18,19.
  • 5.13 Car jusqu'à la loi, le péché était dans le monde ; mais le péché n'est pas imputé quand il n'y a point de loi ; L'apôtre, après avoir affirmé que, par la faute du premier homme, le péché et la mort sont venus sur tous les hommes, (verset 12) aurait dû passer immédiatement au second terme de la comparaison, à Christ, source de la justice et de la vie. Mais il s'interrompt pour prouver que la mort a réellement coulé du péché d'Adam comme de sa source.
    Il raisonne ainsi : dès avant la loi, le péché était dans le monde, l'histoire l'atteste.
    Mais dans cette période antérieure à la loi, le péché pouvait-il être puni de mort ? Non, puisqu'il n'est pas imputé (au même degré) là où il n'y a point de loi, (Romains 4.15) de loi expressément formulée, qui, en faisant connaître à l'homme la volonté de Dieu, rend ses transgressions vraiment coupables.
    Et toutefois, la mort a régné depuis Adam jusqu'à Moïse, durant cette période où il n'y avait point de loi ; elle a régné même sur ceux qui, n'ayant pas un commandement exprès comme Adam, n'avaient pas péché par une transgression semblable à la sienne (grec à la ressemblance de la transgression d'Adam).
    Et la conclusion sous-entendue, c'est que la mort, qui n'était pas pour ces hommes le châtiment de leurs transgressions, devait résulter pour eux de la seule faute d'Adam.
    - La mention d'Adam évoque la pensée du second Adam, qui devait réparer le mal fait par le premier père de notre race. C'est pourquoi Paul ajoute : lequel est une figure (grec type) de celui qui doit venir (grec devenir).
    "Le mystère d'Adam est le mystère du Messie", a dit un rabbin.
  • 5.15 Mais il n'en est pas du don de grâce comme de la faute ; car si, par la faute d'un seul, tous les autres sont morts, à bien plus forte raison la grâce de Dieu et le don en la grâce, venant d'un seul homme, Jésus-Christ, ont-ils abondé pour tous les autres. Tous les autres ; grec les plusieurs, les beaucoup, avec l'article signifie : la masse, l'ensemble ici tous les autres opposés à un seul.
    Traduire : "la plupart" "le grand nombre," c'est affaiblir le sens.
    - Revenant à sa comparaison entre l'œuvre d'Adam et celle de Christ, et voulant prouver que la seconde est supérieure à la première, l'apôtre relève un premier contraste entre le principe et les effets de l'action exercée par l'un et par l'autre.
    Ce contraste ressort déjà des termes qu'il choisit pour caractériser cette double action : la faute et le don gratuit.
    La faute (grec le faux pas, la chute, le fait de tomber en se heurtant à un obstacle) d'un seul a produit, en vertu du principe de la justice, la mort de tous, le péché et la mort se propageant à tous par le cours naturel de la naissance selon la chair.
    Le don de grâce est fondé sur un tout autre principe, sur le principe de la pure grâce de Dieu, du décret rendu par Dieu de toute éternité et accompli par le Fils, que le Père nous a donné et qui s'est lui-même donné à nous.
    Ce don n'agit en vertu de l'hérédité naturelle, mais est accordé comme un don personnel à ceux qui croient en JésusChrist.
    Si l'action négative de la faute a causé la mort de tous, on peut à bien plus forte raison affirmer que l'action positive de la grâce de Dieu aura un effet non seulement équivalent en étendue et en puissance, mais supérieur, surabondant ; car Dieu laisse agir plus volontiers sa grâce que sa colère.
    Pour mieux faire ressortir encore la grandeur et l'efficacité du remède opposé au mal, Paul désigne ce qu'il a appelé d'abord un don de grâce ou "don gratuit" comme la grâce de Dieu et le don en la grâce d'un seul homme, Jésus-Christ.
    La grâce de Dieu est cette abondance d'amour divin qui est la source première du salut.
    L'apôtre distingue cette grâce de Dieu du don en la grâce, d'un seul homme, Jésus-Christ, c'est-à-dire du don qui consiste dans la grâce que Jésus-Christ nous fait. Il veut marquer ainsi le caractère personnel et spontané du dévouement de Jésus-Christ.
    Si Jésus est le don de Dieu, il se donne à son tour. (2Corinthiens 8.9)
    Le complément : d'un seul homme, Jésus Christ, indique le sujet qui fait le don, et non l'objet qui est donné, il ne faut donc pas traduire : "le don que Dieu nous a fait, dans sa grâce, d'un seul homme, Jésus-Christ."
    La grâce de Dieu en Christ se répand incessamment comme une force divine et poursuit son action salutaire au sein de toutes les générations humaines.
  • 5.16 Et il n'en est pas de ce don comme de ce qui est arrivé par un seul qui a péché ; car le jugement, à la suite d'une seule faute, a abouti à la condamnation, tandis que le don de grâce, à la suite d'un grand nombre de fautes, a abouti à la justification. Après avoir comparé (verset 15) l'œuvre d'Adam et l'œuvre de Christ quant à la cause agissante dans l'une et dans l'autre (la faute, le don en la grâce), Paul les oppose dans leur point de départ et dans le double résultat auquel elles aboutissent.
    Grec : Et le don n'est pas comme ce qui est arrivé par un seul qui a péché (D, majusc, Itala, Syr. portent : d'un seul péché), car le jugement vient d'un seul péché (ou pécheur) en condamnation, mais le don de grâce vient de beaucoup de fautes en justification.
    L'œuvre de Christ, à la suite d'un grand nombre de fautes a abouti à la justification ; tandis que, dans l'œuvre d'Adam, le jugement, à la suite d'une seule faute a abouti à la condamnation.
    D'un côté, une faute unique entraînant la condamnation de tous ; de l'autre, le don gratuit de la justification s'étendant à toute la multitude des péchés commis par Adam et ses descendants.
    La rédemption accomplie par Jésus-Christ s'applique à tous les péchés particuliers que nous avons ajoutés au péché d'Adam ; elle les répare si parfaitement qu'elle substitue à la condamnation une entière justification.
  • 5.17 Car si, par la faute d'un seul, la mort a régné par ce seul, à bien plus forte raison ceux qui reçoivent l'abondance de la grâce et du don de la justice régneront-ils dans la vie par le seul Jésus-Christ. Aussi vrai que la sentence de condamnation de tous a été provoquée par une seule faute, le don de la grâce est suffisant pour justifier de toute la multitude des fautes : cette hardie assertion du verset 16, l'apôtre la prouve (car) en opposant, au règne de la mort universelle qui s'est établi par la faute d'un seul, le règne de la vie fondé par le seul Jésus-Christ, en faveur de tous ceux qui reçoivent l'abondance de la grâce et du don de la justice, c'est-à-dire qui s'approprient individuellement l'œuvre rédemptrice.
    Si, par la faute du seul Adam, le règne de la mort s'est étendu sur tous les hommes, sans qu'ils eussent conscience d'avoir participé à la faute de leur premier père, à bien plus forte raison le don de la justice que Jésus-Christ nous procure assure-t-il à ceux qui le reçoivent et s'en emparent par un acte de foi et de volonté, qu'ils régneront dans la vie.
    Mais si la possession de ce règne dans la vie est garantie, c'est que l'acte de justification a porté sur leurs fautes individuelles, autrement ils ne sauraient être associés à ce règne. Cette justification des fautes individuelles était affirmée à verset 16 ; ici, elle est démontrée ; et en la démontrant, l'apôtre découvre les effets admirables de cette abondance de la grâce et de ce don de la justice, qu'il avait déjà mentionnés à verset 15.
    La rédemption pas seulement l'homme de la domination du péché et de la mort elle le met en possession de la vraie et pleine liberté, en sorte qu'il règne et régnera éternellement dans la vie, dans cette vie qu'il possède par Jésus-Christ, dont il partage la gloire.
    - L'apôtre dit de la mort : elle a régné, parce que déjà sa puissance était virtuellement brisée mais il dit des héritiers de la vie : ils régneront, parce que la vie n'exerce point encore sur eux tout son empire, et surtout parce qu'elle n'est point parvenue encore à tous ceux qui doivent en éprouver l'influence.
    - "Reste un dernier mot qui, placé au terme de cette période si riche et si puissamment construite, a une solennité toute particulière : par le seul Jésus-Christ. Le seul, l'unique, opposé à l'autre unique dans la première proposition.. Cette parole finale rappelle qu'il a été l'unique agent du don de la justice divine et que, si les croyants ont une justice à s'approprier, au moyen de laquelle ils peuvent régner, c'est celle que lui seul leur a acquise." Godet.
  • 5.18 Ainsi donc, comme par une seule faute il y a eu condamnation pour tous les hommes, de même aussi par un seul acte de justification, il y a, pour tous les hommes, une justification qui produit la vie. Dans l'original, il n'y a pas de verbe : comme par une seule faute pour tous les hommes en condamnation, de même aussi par un seul acte de justification pour tous les hommes en justification de vie.
    Nous avons ici, plus nettement énoncée que dans les versets précédents l'antithèse dont le premier terme seul avait été exprimé à verset 12 : une seule faute entraînant la condamnation de tous d'une part ; de l'autre, un seul acte de justification rendant possible à tous une justification qui produit la vie.
    Paul nomme la condamnation, ce que jusqu'ici il a appelé "la mort".
    L'acte de justification, c'est l'œuvre de la grâce divine déclarant juste (sens du verbe grec dont dérive ce substantif) celui qui croit en Jésus.
    La justification individuelle, qui en résulte pour tous ceux qui croient en lui, est appelée (grec) justification de vie, parce qu'elle met le croyant en possession de la vie éternelle, dans laquelle "il régnera." (verset 17)
    A prendre à la lettre cette déclaration de l'apôtre : "il y a pour tous les hommes justification de vie," on pourrait conclure que tous seront justifiés aussi nécessairement qu'ils ont encouru la condamnation. Isolé de l'ensemble, ce passage fournirait un argument sans réplique à ceux qui admettent le salut universel.
    Mais l'apôtre a déjà indiqué (versets 15-17) la différence profonde qu'il y a entre la communication du péché et de la mort dans la race d'Adam et celle du "don de la grâce" que Christ nous a acquis.
    Dans le premier cas, il y a transmission fatale en vertu de la descendance charnelle ; dans le second, c'est un "don" de la libre "grâce de Dieu," qui sauve "ceux qui le reçoivent." (verset 17)
    L'apôtre enseigne (comme 1Jean 2.2) que le sacrifice et les mérites du Sauveur sont parfaitement suffisants pour la justification de tous ; que Dieu a donné son Fils pour le salut de tous les pécheurs et qu'il veut que tous les hommes soient sauvés. (1Timothée 2.4) Si tous ne le sont pas, c'est par suite de l'incrédulité et de l'endurcissement des pécheurs.
  • 5.19 Car comme, par la désobéissance d'un seul homme, tous les autres ont été constitués pécheurs, de même aussi, par l'obéissance d'un seul, tous les autres seront constitués justes. Tous les autres, grec les plusieurs, Comparer verset 15, note.
    - Ce dernier trait du parallèle est d'une grande importance pour établir (car) l'affirmation du verset précédent : il montre la cause morale du double fait historique sur lequel porte cette affirmation.
    La faute d'Adam, qui a entraîné la condamnation de tous, n'a pas été un accident ; elle a été causée par sa désobéissance, de même c'est l'obéissance d'un seul, de Christ, qui a été la cause de la justification de tous ceux qui croient en lui.
    - L'apôtre dit que, par la désobéissance d'Adam, tous les autres ont été constitués pécheurs, et que, par l'obéissance de Christ, tous les autres seront constitués justes.
    La plupart traduisent : "rendus" pécheurs, "rendus" justes. Mais le verbe signifie "être mis dans la position de..." L'idée est qu'ils ont été placés devant Dieu dans la position de pécheurs ou de justes.
    Le terme dont se sert l'apôtre ne tranche pas la question soulevée par les théologiens : faute d'Adam a-t-elle été imputée à ses descendants de telle sorte qu'ils en soient coupables aux yeux de Dieu, ou les descendants d'Adam ont-ils été constitués pécheurs seulement par le fait qu'ils ont hérité de leur père la disposition à désobéir ?
    De l'ensemble du passage, (verset 12, note) il ressort que cette dernière idée est plutôt celle de Paul. La maladie morale, l'infection du péché, s'est propagée d'Adam à tous ses descendants par l'hérédité naturelle. "Ce qui est né de la chair est chair ;" (Jean 3.6) or, "l'affection de la chair est inimitié contre Dieu ;" elle est "la mort" même. (Romains 8.6,7)
    De là, l'universelle sentence, rappelée au verset 12 ; de là la condamnation venue sur tous les hommes. (verset 18) En ce sens, le péché d'Adam a donc été réellement le péché de toute sa race, comme la source d'un fleuve est déjà ce fleuve Cela ne paraît faux qu'au pélagianisme qui voit le péché dans les actes extérieurs seulement, dans le faire et non dans l'être.
    - A la désobéissance, source du péché et de la mort, l'apôtre oppose l'obéissance du Sauveur, source de la justice et de la vie. Il s'agit de sa parfaite obéissance à Dieu son Père dans sa vie entière, et surtout de cette "obéissance jusqu'à la mort de la croix," (Philippiens 2.8) dans laquelle Paul nous montre, en maint passage, le grand sacrifice qui a opéré notre rédemption et a permis à Dieu de justifier ceux qui croient en Jésus. (Romains 3.24-26)
    - Si l'apôtre met le verbe au futur : seront constitués justes, ce n'est pas qu'il se reporte en pensée au jugement suprême, quand Dieu prononcera la sentence définitive ; il veut plutôt indiquer que la justification de chaque pécheur sera déclarée au moment où il arrivera à la foi ; que l'humanité nouvelle, qui reçoit de Christ sa justice, est encore en voie de formation.
    - La conclusion de toute cette comparaison entre l'œuvre d'Adam et celle de Christ est que les croyants retrouveront en Christ plus encore qu'ils n'avaient perdu en Adam. Leur justification implique la sanctification, la possession impérissable du ciel, à laquelle ils parviennent par leur union vivante avec Christ. Paul passera dès le chapitre suivant à cette autre face de l'œuvre de Christ.
  • 5.20 Or la loi est intervenue, afin que la faute abondât ; mais là où le péché a abondé, la grâce a surabondé ; En esquissant les destinées de l'humanité, de la chute à la rédemption, l'apôtre n'avait mentionné qu'incidemment (verset 13) la loi, qui avait joué cependant un rôle important dans la préparation du salut. (comparez Galates 3.19 et suivants)
    Voici comment il caractérise ce rôle.
    La loi (la loi que Dieu avait donnée à Israël par l'entremise de Moïse et non la loi de la conscience), est intervenue (grec entrée en passant à côté) dans ce règne de la mort, qui avait pour cause le péché, et qui s'étendait sur toute l'humanité, d'Adam à Christ. Elle est intervenue, afin que la faute abondât que la faute d'Adam, dont les effets ont été exposés, portât encore plus de fruits de mort, et que l'homme, prenant conscience de toute sa misère, aspirât d'autant plus ardemment au salut. (Romains 3.20 ; 1Corinthiens 15.56)
    L'apôtre reviendra plus tard à cette pensée, (Romains 7.7 et suivants) mais pour montrer que la loi fait abonder le péché en tout pécheur, parce qu'elle excite la convoitise et pousse à la désobéissance.
    - Où le péché a abondé.
    La plupart voient dans l'humanité en général ce domaine où le péché a abondé. Quelques-uns pensent qu'il s'agit uniquement du peuple d'Israël, au sein duquel, par l'effet de la loi, le péché a pris le caractère de révolte et a abouti au rejet du Messie envoyé de Dieu.
    Toutefois la grâce n'a pas surabondé seulement en Israël, mais dans l'humanité entière. C'est ce qui ne permet pas de limiter à Israël la sphère où le péché a abondé. Il a abondé partout où la loi a fait sentir directement ou indirectement son effet, en premier lieu sans doute dans le peuple à qui la loi avait été donnée.
    - La grâce a surabondé en exerçant une action supérieure en puissance à celle du péché. (comparez versets 15,17, notes)
  • 5.21 afin que, comme le péché a régné dans la mort, de même aussi la grâce régnât par la justice pour la vie éternelle par Jésus-Christ notre Seigneur. Ce afin que indique la raison pour laquelle il a fallu que la grâce surabondât sur le péché.
    La domination du péché était universelle, produisant partout la mort : il a régné dans la mort, selon l'énergique expression du texte ; c'est à dire que la mort est le fait dans lequel s'est manifesté, de la manière la plus frappante, ce règne du péché.
    Maintenant la grâce règne par la justice, par la justification qu'elle confère aux croyants comme un don. (Romains 1.17 ; 3.21-23) Et le but suprême de cette dispensation de la grâce est de leur communiquer la vie éternelle. Ils la possèdent dès ici-bas ; elle se développe en eux jusqu'à ce qu'elle atteigne sa plénitude dans le ciel.
    Tout cela, l'apôtre ne se lasse pas de le répéter, leur vient par Jésus-Christ notre Seigneur.