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Romains 8:1-9 (Annotée Neuchâtel)

   1 Il n'y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ. 2 En effet, la loi de l'Esprit de vie en Jésus-Christ m'a affranchi de la loi du péché et de la mort. 3 Car, chose impossible à la loi, parce qu'elle était faible par le fait de la chair, Dieu, en envoyant son propre Fils dans une chair semblable à celle du péché et à cause du péché, a condamné le péché dans la chair ; 4 afin que la justice ordonnée par la loi fût accomplie en nous qui marchons, non selon la chair, mais selon l'Esprit.
   5 Car ceux qui vivent selon la chair s'affectionnent aux choses de la chair ; mais ceux qui vivent selon l'Esprit s'affectionnent aux choses de l'Esprit. 6 Car l'affection de la chair, c'est la mort ; mais l'affection de l'Esprit, c'est la vie et la paix ; 7 vu que l'affection de la chair est inimitié contre Dieu, car elle ne se soumet pas à la loi, car aussi elle ne le peut ; 8 or ceux qui sont dans la chair ne peuvent plaire à Dieu. 9 Mais vous, vous n'êtes point dans la chair, vous êtes dans l'Esprit, si vraiment l'Esprit de Dieu habite en vous ; mais si quelqu'un n'a pas l'Esprit de Christ, il n'est point à lui.

Références croisées

8:1 Rm 4:7-8, Rm 5:1, Rm 7:17, Rm 7:20, Es 54:17, Jn 3:18-19, Jn 5:24, Ga 3:13, Rm 16:7, Jn 14:20, Jn 15:4, 1Co 1:30, 1Co 15:22, 2Co 5:17, 2Co 12:2, Ga 3:28, Ph 3:9, Rm 8:4, Rm 8:14, Ga 5:16, Ga 5:25, Tt 2:11-14
Réciproques : Gn 5:22, Gn 6:3, Lv 4:34, Lv 4:35, Nb 23:21, Js 20:2, Jb 10:2, Jb 23:7, Ps 37:33, Ps 130:4, Es 45:17, Es 45:25, Ez 18:22, Os 11:10, Jn 3:6, Jn 3:36, Jn 10:28, Ac 3:15, Ac 10:43, Ac 13:39, Rm 3:22, Rm 5:2, Rm 5:9, Rm 6:7, Rm 8:13, Rm 8:30, Rm 8:33, Rm 8:34, 1Co 2:12, 2Co 5:21, 2Co 10:2, Ga 4:29, Ga 6:15, Ep 1:6, Ep 2:10, Ep 2:13, Jc 2:18, 1P 5:14, 2P 2:10, 2P 3:16, 1Jn 2:5
8:2 Rm 3:27, Jn 8:36, Rm 8:10-11, Jn 4:10, Jn 4:14, Jn 6:63, Jn 7:38-39, 1Co 15:45, 2Co 3:6, Ap 11:11, Ap 22:1, Rm 6:18, Rm 6:22, Ps 51:12, Jn 8:32, 2Co 3:17, Ga 2:19, Ga 5:1, Rm 5:21, Rm 7:21, Rm 7:24, Rm 7:25
Réciproques : Gn 2:17, Dt 33:27, Jb 33:4, Ps 119:17, Ps 119:25, Ps 143:10, Es 51:4, Jr 31:33, Ez 1:21, Ez 10:17, Ez 37:5, Ez 37:14, Ez 47:9, Mi 7:19, Lc 15:24, Jn 3:5, Jn 3:34, Jn 11:25, Ac 3:15, Rm 1:3, Rm 6:14, Rm 7:4, Rm 7:23, Rm 8:9, Rm 8:13, 2Co 5:15, Ga 2:20, Ga 5:25, Ep 2:1, Ep 2:5, Col 3:3, Tt 3:6, 1P 4:6
8:3 Rm 3:20, Rm 7:5-11, Ac 13:39, Ga 3:21, He 7:18-19, He 10:1-10, He 10:14, Rm 8:32, Jn 3:14-17, Ga 4:4-5, 1Jn 4:10-14, Rm 9:3, Mc 15:27-28, Jn 9:24, 2Co 5:21, Ga 3:13, Rm 6:6, 1P 2:24, 1P 4:1-2
Réciproques : Ex 3:2, Ex 38:1, Ex 40:12, Lv 3:12, Lv 4:3, Lv 4:23, Lv 4:25, Lv 4:28, Lv 4:30, Lv 4:34, Lv 4:35, Lv 8:14, Lv 9:3, Lv 14:19, Lv 14:30, Lv 16:5, Lv 16:23, Lv 23:19, Nb 8:8, Nb 21:9, Nb 28:15, Ps 119:25, Es 42:21, Es 53:2, Mi 7:19, Mt 1:6, Mt 26:41, Mc 1:1, Lc 20:13, Jn 9:7, Jn 10:36, Jn 11:42, Jn 16:27, Ac 3:22, Rm 1:3, Rm 2:12, Rm 3:28, Rm 4:25, Rm 6:10, Rm 7:13, Rm 7:18, Rm 8:17, Rm 10:4, 2Co 3:9, Ga 1:4, Ga 2:16, Ga 2:20, Ga 4:9, Ga 5:19, Ep 2:16, Ep 5:2, Ph 2:7, Ph 3:9, 1Tm 3:16, He 2:9, He 2:14, He 5:5, He 5:7, He 9:28, 1P 3:18, 1Jn 1:2
8:4 Ga 5:22-24, Ep 5:26-27, Col 1:22, He 12:23, 1Jn 3:2, Jud 1:24, Ap 14:5, Rm 8:1
Réciproques : Ex 38:1, Lv 4:25, Lv 4:30, Lv 4:35, Es 42:21, Mt 5:17, Jn 3:6, Rm 2:27, Rm 3:31, Rm 6:6, Rm 8:7, Rm 8:13, Rm 10:4, 1Co 9:21, 2Co 3:9, 2Co 3:18, Ga 2:20, Ga 3:13, Ga 5:16, Ga 5:25, Col 3:2, 2P 2:10
8:5 Rm 8:12-13, Jn 3:6, 1Co 15:48, 2Co 10:3, 2P 2:10, Rm 8:6-7, Mc 8:33, 1Co 2:14, Ph 3:18-19, Rm 8:9, Rm 8:14, 1Co 2:14, Ga 5:22-25, Ep 5:9, Col 3:1-3
Réciproques : Ps 84:10, Mt 6:6, Mt 16:23, Lc 16:13, Jn 4:15, 1Co 2:12, 2Co 10:2, Ga 5:16, Ga 5:17, Ga 5:19, Ga 5:25
8:6 Rm 8:7, Rm 8:13, Rm 6:21, Rm 6:23, Rm 7:5, Rm 7:11, Rm 13:14, Ga 6:8, Jc 1:14-15, Rm 5:1, Rm 5:10, Rm 14:17, Jn 14:6, Jn 14:27, Jn 17:5, Ga 5:22
Réciproques : Ps 84:10, Ps 111:2, Ps 112:1, Am 8:5, Mt 22:5, Rm 2:10, Rm 8:5, 1Co 2:12, 2Co 5:15, Ga 5:17, Ga 6:1, Ep 4:23, Ph 4:7, Col 2:18, Col 3:1, 1P 3:11
8:7 Rm 1:28, Rm 1:30, Rm 5:10, Ex 20:5, 2Ch 19:2, Ps 53:1, Jn 7:7, Jn 15:23-24, Ep 4:18-19, Col 1:21, 2Tm 3:4, Jc 4:4, 1Jn 2:15-16, Rm 8:4, Rm 3:31, Rm 7:7-14, Rm 7:22, Mt 5:19, 1Co 9:21, Ga 5:22-23, He 8:10, Jr 13:23, Mt 12:34, 1Co 2:14, 2P 2:14
Réciproques : Gn 8:21, Lv 26:15, Lv 26:43, Dt 1:43, Dt 32:41, Jb 15:13, Jb 21:14, Ps 81:15, Pr 28:26, Es 1:4, Es 30:11, Jr 42:6, Ez 14:5, Am 5:15, Am 8:5, Mt 15:19, Mt 22:37, Mt 25:24, Mc 7:21, Lc 16:25, Lc 19:21, Jn 5:42, Jn 5:44, Jn 6:44, Jn 8:23, Jn 8:43, Rm 3:11, Rm 7:9, Rm 8:5, Rm 8:6, 2Co 3:18, Ga 3:10, Ep 2:3, Ep 2:16, Ph 1:10, 2Th 2:12, Jc 4:1, 1Jn 3:13
8:8 Rm 8:9, Rm 7:5, Jn 3:3, Jn 3:5, Jn 3:6, Mt 3:17, Jn 8:29, 1Co 7:32, Ph 4:18, Col 1:10, Col 3:20, 1Th 4:1, He 11:5-6, He 13:16, He 13:21, 1Jn 3:22
Réciproques : Gn 8:21, Dt 1:43, Jb 14:4, Jb 15:13, Es 53:10, Mt 15:19, Mc 7:21, Jn 5:44, Jn 6:44, Jn 8:23, Jn 8:43, Jn 15:24, Rm 1:28, Rm 1:30, Ep 2:3, Ep 4:18, Col 1:21, 2Th 2:12
8:9 Rm 8:2, Ez 11:19, Ez 36:26-27, Jn 3:6, Rm 8:11, Lc 11:13, 1Co 3:16, 1Co 6:19, 2Co 6:16, Ga 4:6, Ep 1:13, Ep 1:17, Ep 1:18, Ep 2:22, 2Tm 1:14, 1Jn 3:24, 1Jn 4:4, Jud 1:19-21, Jn 3:34, Ga 4:6, Ph 1:19, 1P 1:11, Jn 17:9-10, 1Co 3:21-23, 1Co 15:23, 2Co 10:7, Ga 5:24, Ap 13:8, Ap 20:15
Réciproques : Nb 11:17, Jb 14:4, Ps 51:11, Es 59:21, Mt 25:4, Mc 9:41, Jn 1:16, Jn 5:23, Jn 7:39, Jn 14:17, Jn 14:23, Jn 15:4, Rm 7:5, Rm 8:5, Rm 8:8, Rm 8:14, 1Co 1:30, 1Co 12:13, 2Co 1:21, 2Co 1:22, 2Co 3:8, 2Co 5:17, 2Co 13:14, Ga 3:14, Ga 5:19, Ep 3:17, Ph 2:1, He 11:5, 1P 4:6, 1Jn 4:13

Notes de la Bible Annotée Neuchâtel

A savoir : les notes ne font PAS partie du texte biblique. Plus d'informations
Romains 8
  • 8.1 Il n'y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ. La vie nouvelle en Jésus-Christ, affranchie de la chair sous le régime de l'Esprit, est le signe de notre adoption et le gage de notre glorification future, de notre victoire définitive.
    Chapitre 8.
    1 à 11 La vie en Christ, soumise à l'Esprit, dans son opposition à la vie selon la chair, Christ en nous, principe de victoire sur la mort.
    Paul reprend le sujet de l'affranchissement du péché, qu'il avait commencé d'exposer à Romains 6. Les interprètes hésitent pour désigner l'idée à laquelle se rattache le donc qui introduit ce nouveau développement. Quelques-uns pensent que Paul présente ce qu'il va dire de l'affranchissement du chrétien comme la conclusion de l'exclamation (Romains 7.25) "Grâces soient rendues à Dieu !"
    D'autres pensent que l'apôtre, se reportant par delà le morceau Romains 7.7-25, relie sa pensée à ce qu'il avait dit (Romains 7.1-6) de l'affranchissement de la loi. Mais la saisissante description de la lutte de l'homme sous la loi n'était pas une simple digression. Plusieurs estiment que notre proposition est plutôt la conclusion de Romains 7.25 (25b) "Moi même, moi, tel que je suis sans Christ, réduit à mes propres forces, je suis esclave, par l'entendement, de la loi de Dieu, mais, par la chair, de la loi du péché." Il en résulte que, en Jésus-Christ, je suis affranchi de cet esclavage du péché. Cette conclusion, sans doute, ne s'impose pas rigoureusement ; mais c'est ici, comme le dit Schlatter, "la logique de la foi" Et l'on peut dire, à ce point de vue, que les affirmations de l'apôtre sur l'affranchissement du chrétien en Christ sont la conclusion hardie qu'il tire de la situation désespérée où se trouve l'homme luttant par ses seules forces contre la chair. Cette relation entre Romains 8 et ce qui précède subsiste donc, même si Romains 7.25 La fin du verset doit être considéré comme une interpolation.
    Dans Romains 8, Paul décrit les conséquences magnifiques de la délivrance en Christ : le renouvellement complet de la nature humaine, et même de toute la création ; et enfin il célèbre, dans un vrai chant de triomphe, l'assurance du salut fondée sur l'éternel et immuable amour de Dieu en Christ.
    - Maintenant qu'ils ne sont plus sous la loi, à laquelle ils sont morts, (Romains 7.6) ceux qui sont en Christ, c'est-à-dire ceux qui vivent dans une communion réelle et intime avec lui, n'ont plus à redouter aucune condamnation.
    Le terme aucune condamnation embrasse tous les effets du péché qui en sont le châtiment : la culpabilité qu'il fait peser sur nous et dont nous sommes affranchis par la justification, la domination du péché en nous qui entraîne notre mort spirituelle et physique, et dont nous sommes affranchis par la sanctification.
    En Jésus Christ, notre garant en présence de la justice divine, par notre union avec lui, nous sommes délivrés graduellement de toutes ces funestes conséquences du péché.
    - Le texte reçu porte : "pour ceux qui, en Jésus-Christ, marchent non selon la chair, mais selon l'Esprit." C'est une glose de précaution contre la gratuité du salut. Ces mots ont été transportés ici du verset 4, où ils sont à leur place.
  • 8.2 En effet, la loi de l'Esprit de vie en Jésus-Christ m'a affranchi de la loi du péché et de la mort. Sin., B, etc., portent : t'a affranchi ; si c'est la leçon authentique, il faut admettre que Paul fait appel à ses lecteurs et à leur expérience de rachetés. Il oppose celle-ci aux douloureuses expériences de l'esclave du péché, dont il avait parlé à la première personne. (Romains 7.7-25)
    - Ces paroles expliquent et motivent (en effet) la consolante affirmation du verset 1. Elles renferment la réponse à la question désespérée que se posait l'homme charnel, impuissant à accomplir la loi. (Romains 7.24)
    - L'Esprit n'est pas l'élément spirituel qui élève l'homme au-dessus de la brute mais, comme l'indique le complément de vie, c'est l'Esprit de Dieu qui crée la vie et qui la communique au croyant.
    En parlant de la loi de l'Esprit de vie, qu'il oppose à la loi du péché et de la mort, l'apôtre emploie ce mot de loi dans le sens de puissance réglée, de régime qui s'impose à la volonté. (comparez Romains 7.21,23)
    On pourrait faire dépendre les mots : de la mort directement du verbe : m'a affranchi, mais il est plus naturel de les rattacher au complément de la loi, comme les mots du péché, qui précèdent immédiatement.
    Plusieurs rapportent le complément : en Jésus-Christ, au verbe : m'a affranchi ; mais, ainsi construite, la proposition ne serait qu'une répétition de l'idée exprimée à verset 1.
    Il vaut donc mieux considérer comme une seule locution les mots : la loi de l'Esprit de vie en JésusChrist. C'est en Jésus-Christ que la loi de l'Esprit de vie a été manifestée au sein de notre humanité ; c'est par lui qu'elle est devenue le moyen d'affranchir l'homme de la loi du péché et de la mort.
    La loi du péché, c'est la puissance que le péché exerce sur celui qui est son esclave. (Romains 7.21,23, notes) C'est à tort que l'on a appliqué cette expression à la loi mosaïque, en se fondant sur Romains 7.9-13.
  • 8.3 Car, chose impossible à la loi, parce qu'elle était faible par le fait de la chair, Dieu, en envoyant son propre Fils dans une chair semblable à celle du péché et à cause du péché, a condamné le péché dans la chair ; Les versets versets 3,4 prouvent et expliquent (car) l'affirmation de verset 2, en montrant comment la loi de l'Esprit de la vie en Jésus-Christ nous a affranchis de la loi du péché et de la mort.
    Chose impossible à la loi, (grec) en ce qu'elle était faible par le fait de la chair ; on a proposé aussi de traduire : tandis que (aussi longtemps que) elle était faible ; ou encore : l'œuvre impossible à la loi, en laquelle œuvre la loi était faible par le fait de la chair, et de la résistance que la chair opposait à l'action de la loi.
    - Quelle était cette œuvre que la loi était incapable d'accomplir ? L'apôtre l'indique dans la proposition principale : Dieu a condamné le péché dans la chair.
    La chair : ce terme est pris dans son acception la plus générale ; c'est la chair de l'homme, le domaine dans lequel le péché a établi son siège principal. Cette chair, corrompue par le péché, dominant sur l'esprit au lieu de lui obéir, entraîne l'homme à la mort. (verset 6)
    Condamner le péché dans la chair, c'est établir que le péché n'a aucun droit à régner dans la chair, et, par suite, l'expulser de ce domaine dont il s'est emparé, mettre fin à son empire.
    Cette œuvre, la loi n'a pu l'accomplir, parce qu'elle était faible par le fait de la chair. Elle rencontrait une résistance invincible dans cette chair qui aspire à jouir et redoute de souffrir, qui paralyse la volonté de l'homme désireux d'obéir à la loi, et l'entraîne à méconnaître même les conditions de son vrai bonheur.
    La faiblesse de la loi par le fait de la chair, l'apôtre l'a abondamment prouvée au chapitre précédent. Or, ce que la loi n'a pu faire, Dieu l'a fait : en envoyant son propre Fils dans une chair semblable à celle du péché et pour le péché, il a condamné le péché dans la chair.
    La formule par laquelle Paul exprime le fait de l'incarnation du Fils de Dieu : (grec) en ressemblance de chair de péché, est remarquable. Elle évite également de n'attribuer à Jésus que l'apparence d'une chair humaine (ce qui serait le cas si l'apôtre avait écrit : "dans une ressemblance de chair"), et de le rendre participant de la nature corrompue de l'homme pécheur (ce qui résulterait de l'expression : "dans une chair de péché").
    En disant : en ressemblance de chair de péché, l'apôtre enseigne que le Fils de Dieu a vraiment pris notre chair, avec ses besoins multiples, ses infirmités diverses, sa sensibilité, sa capacité de souffrir et de mourir. Cette sensibilité, qui est le propre de la chair, n'est pas mauvaise en soi. Jésus a constamment maintenu sa chair sous la domination de l'Esprit.
    Jamais les désirs de la chair ne l'ont entraîné hors de la voie du devoir de l'obéissance à Dieu, de la sainteté. Il n'a participé, à aucun degré, à la corruption de la nature humaine, au péché qui, depuis Adam, se transmet d'homme à homme, comme un funeste héritage.
    A ce point de vue, Paul peut affirmer que le Fils de Dieu n'a été "qu'en ressemblance de chair de péché." C'est sur le complément : chair de péché que porte proprement le terme de ressemblance : il exclut l'identification complète de la chair de Jésus-Christ et de notre chair. Que, dans la pensée de Paul, Jésus ait été exempt de tout péché, cela ressort avec évidence de 2Corinthiens 5.21.
    - L'apôtre indique le motif de l'envoi du Fils de Dieu en ressemblance de chair de péché, quand il ajoute : et à cause du péché (grec pour ou touchant le péché) pour effacer le péché et réparer le mal causé par le péché dans tous les domaines.
    Cette locution pour le péché désigne quelquefois dans la version grecque de l'Ancien Testament une classe de sacrifices : "les sacrifices pour le péché" (Lévitique 7.37 ; Psaumes 40.7, cité Hébreux 10.6). Il n'est pas probable que Paul l'ait prise dans ce sens très spécial, qui n'est pas indiqué par notre contexte. En effet, l'acte par lequel Dieu a condamné le péché n'est pas, comme l'ont pensé beaucoup d'interprètes, le sacrifice de la croix.
    Pour attribuer cette pensée à l'apôtre, on est obligé de considérer le participe : en envoyant, comme désignant un fait antérieur à celui que mentionne la proposition principale : Dieu a condamné le péché. Cela serait peu conforme à la syntaxe grecque. Il faut voir plutôt, dans l'acte exprimé par le participe, le moyen par lequel s'accomplit l'acte exprimé par le verbe. D'ailleurs, s'il n'en était pas ainsi, l'apôtre ne dirait pas par quel moyen Dieu a condamné le péché, il faudrait sousentendre cette idée essentielle : en livrant son Fils pour nous à la mort de la croix.
    Sans doute, la condamnation du péché, dont parle l'apôtre, fait penser à la "démonstration" de la justice divine en celui que Dieu "a exposé comme moyen de propitiation dans son sang par la foi." (Romains 3.25) Mais il n'est pas probable que Paul revienne ici sur ce sujet de la rédemption par la mort de Christ pour nous. Il parle de la sanctification et de notre entier affranchissement du péché.
    L'expression : "Dieu a condamné le péché dans la chair," doit être prise au sens large : comme le terme de "condamnation" à verset 1, elle implique la réparation de toutes les conséquences du péché.
    Dès lors, il est plus indiqué de considérer la condamnation du péché dans la chair comme un effet de l'incarnation du Fils de Dieu. Dieu a condamné le péché, en envoyant son Fils dans une chair semblable à celle du péché, car il a ainsi mis ce Fils en mesure de réaliser la sainteté parfaite dans une vie humaine, de montrer qu'il est possible de vivre sans péché dans la chair, de triompher de toutes les tentations dont la chair est la source ou l'occasion. (Hébreux 4.15)
    En fournissant aux hommes cette démonstration, dans la vie terrestre de son Fils, Dieu a condamné le péché dans la chair, d'une manière plus éclatante et plus efficace qu'il ne l'avait fait par la loi, dont la lettre morte ne présentait qu'un idéal abstrait. Il a établi aux yeux de tous que le péché n'a pas de droit à régner dans la chair, qu'il n'est pas une nécessité inhérente à la nature de l'homme.
    Ce grand fait moral d'une vie humaine sainte s'impose dès lors, comme leur idéal, à ceux qui sont en Christ, et se réalise en eux à mesure que la loi de l'Esprit de vie en Jésus-Christ les affranchit de la loi du péché et de la mort.
  • 8.4 afin que la justice ordonnée par la loi fût accomplie en nous qui marchons, non selon la chair, mais selon l'Esprit. Le but de Dieu, en condamnant le péché dans la chair par la vie sainte de Jésus-Christ, (verset 3) est énoncé en ces termes : (grec) afin que la juste ordonnance de la loi, c'est-à-dire tout ce que la loi ordonne, avec justice, fut accomplie en nous (l'apôtre ne dit pas : "par nous"), qui marchons non selon la chair, mais selon l'Esprit.
    La loi est accomplie dans la vie nouvelle, victorieuse des passions de la chair et sainte, que l'Esprit crée en nous ; cette vie satisfait seule aux exigences de la loi, qui "est spirituelle ;" (Romains 7.14) en elle est reproduit le modèle parfait que nous offre la vie du Christ. (Romains 8.29 ; Jean 17.19 ; 2Corinthiens 3.18)
    L'Esprit est le Saint-Esprit, l'Esprit du Christ glorifié, et non l'esprit de l'homme. Le premier seul est la norme infaillible de notre marche ; mais l'Esprit divin est présenté par l'apôtre comme s'unissant étroitement à l'esprit de l'homme, comme habitant en lui et inspirant ses désirs et toute sa vie.
  • 8.5 Car ceux qui vivent selon la chair s'affectionnent aux choses de la chair ; mais ceux qui vivent selon l'Esprit s'affectionnent aux choses de l'Esprit. Paul vient d'affirmer que "le juste droit de la loi" (verset 4) s'accomplit en ceux qui triomphent de la chair par la puissance de l'Esprit de Christ habitant en eux.
    Il prouve (car) cette affirmation, en montrant que la prédominance de la chair ou celle de l'Esprit détermine les dispositions habituelles de l'homme, ses aspirations constantes, par là même tout son état moral et ses rapports avec Dieu.
    A cet effet, il trace, dans les versets 5-8, un parallèle entre ceux qui (grec) sont selon la chair et ceux qui sont selon l'Esprit.
    Pour bien comprendre ce parallèle et tout le développement qui suit, il faut remonter à la description que l'apôtre a faites à Romains 6, de notre affranchissement du péché dans la communion avec Christ mort et ressuscité. Comparer aussi les paroles de Jésus dans son entretien avec Nicodème. (Jean 3)
    Les termes par lesquels Paul caractérise l'état moral de l'homme naturel : "marcher selon la chair," (verset 4) "s'affectionner aux choses de la chair," (verset 5) "l'affection à la chair," (versets 6,7) "être dans la chair," (verset 9) "être redevable à la chair," (verset 12) "vivre selon la chair," (verset 13) sont synonymes de ceux qu'emploie Jésus quand il dit de l'homme irrégénéré : "ce qui est né de la chair est chair".
    Et les termes opposés du parallèle : "marcher selon l'Esprit, s'affectionner aux choses de l'Esprit," etc., correspondent à la déclaration : "ce qui est né de l'Esprit est esprit".
    Il est de la plus haute importance de bien saisir ce point de départ de la vie chrétienne et de la sanctification, qui est le même chez tous les hommes quels que soient leurs antécédents.
    "Si le chrétien cherche à améliorer ou à purifier en lui le vieil homme avant d'avoir passé par la nouvelle naissance, il n'entreprend pas seulement une œuvre vaine et irréalisable, mais il court le danger, toujours renaissant, de retomber sous le joug de la loi, comme les Galates ; son entreprise même est déjà la négation de la grâce. Le vieil homme ne peut pas être sanctifié, il faut qu'il soit crucifié, (comparez Romains 6.6) c'est à dire livré à la mort par le renoncement à soi. L'Esprit doit donc soutenir une lutte perpétuelle contre la chair et ses convoitises, et cette lutte n'est que le côté négatif de la vie du régénéré : le côté positif, l'activité qui développe en lui la vie nouvelle, consiste à entretenir une relation constante avec celui qui est l'auteur et la source de cette vie, à recevoir toujours de nouveau l'Esprit d'en haut. Régénéré par la grâce, il vit et croit dans la grâce et par elle." Olshausen.
  • 8.6 Car l'affection de la chair, c'est la mort ; mais l'affection de l'Esprit, c'est la vie et la paix ; Paul confirme et explique (car) l'opposition irréductible des deux affections mentionnées à verset 5, en montrant les buts opposés auxquels elles tendent, et les résultats contraires auxquels elles aboutissent : la mort d'un côté, la vie et la paix de l'autre. (comparez Galates 6.8)
    L'affection de la chair, l'affection de l'Esprit : nous conservons ce terme faute d'un plus exact ; on pourrait être tenté de traduire : la "pensée" de la chair, la "pensée" de l'Esprit, si ce mot n'éveillait l'idée d'une activité purement intellectuelle, tandis que le mot grec désigne aussi une faculté morale, c'est à la fois le penser et le vouloir.
    De là vient que l'apôtre parlant au point de vue absolu de la régénération (voir la note précédente) ne dit pas seulement que l'affection de la chair "donne" la mort, mais qu'elle est déjà la mort, la mort spirituelle, qui devient définitive, si celui qu'elle atteint n'est pas réveillé de ce funeste sommeil, de même, l'affection de l'Esprit ne "produit" pas seulement la vie et la paix, elle est déjà la vie et la paix, la vie impérissable dans la communion de Dieu, la paix qui naît du rétablissement de nos relations normales avec Dieu et du plein épanouissement, du fonctionnement harmonique de toutes nos facultés.
  • 8.7 vu que l'affection de la chair est inimitié contre Dieu, car elle ne se soumet pas à la loi, car aussi elle ne le peut ; Comparer Romains 5.10 ; Colossiens 1.21 ; Jacques 4.4.
    L'affection de la chair est inimitié contre Dieu, dans son essence, parce que l'homme dominé par elle rapporte tout à sa propre satisfaction et ne veut rien donner à Dieu.
    Il hait Dieu, parce que Dieu est en droit de tout exiger de lui. Il ne se soumet pas à la loi de Dieu. Cette loi est spirituelle. elle est accomplie ou violée dans le cœur avant tout, elle suppose que l'homme aime la volonté de Dieu, or, comment l'homme pourrait-il se soumettre à cette loi tant que la disposition dominante de son cœur est l'inimitié contre Dieu ? L'apôtre en a montré l'impossibilité.
  • 8.8 or ceux qui sont dans la chair ne peuvent plaire à Dieu. Etre dans la chair, en son pouvoir exprime une déchéance plus grande que : "être selon la chair." (verset 6) La chair n'est plus seulement la règle de la vie elle la constitue tout entière. A l'inimitié de l'homme charnel contre Dieu, répond la désapprobation le déplaisir de Dieu, conséquence dernière de l'esclavage de la chair.
  • 8.9 Mais vous, vous n'êtes point dans la chair, vous êtes dans l'Esprit, si vraiment l'Esprit de Dieu habite en vous ; mais si quelqu'un n'a pas l'Esprit de Christ, il n'est point à lui. Paul admet sans hésiter que les frères auxquels il écrit ne sont plus dans la chair.
    Mais, afin de prévenir de dangereuses illusions, il rappelle d'abord positivement : si vraiment..., puis négativement : mais si quelqu'un n'a pas...la condition indispensable ou plutôt la cause efficiente de cet affranchissement de la chair, savoir la présence, l'habitation de l'Esprit de Dieu, de l'Esprit de Christ dans l'homme régénéré. (comparez 1Corinthiens 3.1,16)
    L'apôtre désigne le Saint-Esprit à la fois comme Esprit de Dieu et Esprit de Christ. En effet, Christ nous l'a acquis par son sacrifice, (Galates 3.13,14) aussi Paul le nomme-t-il fréquemment l'Esprit de Christ. (Galates 4.6 ; Philippiens 1.19)
    Cette identification de l'Esprit de Dieu et de l'Esprit de Christ, qui se retrouve aussi dans les discours de Jésus dans la chambre haute, (Jean 14.16-26 ; 15.1-8,26) nous instruit de la nature et des effets de notre communion avec le Christ glorifié et vivant. Parce que cette communion est la communion avec Dieu lui-même, elle est puissante pour accomplir l'œuvre de notre affranchissement et de notre sanctification, pour créer nous la vie nouvelle, qui est la vie de Christ lui-même. (comparez Matthieu 28.19 ; 2Corinthiens 13.13 ; Galates 2.20)