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Romains 8:18-22 (Annotée Neuchâtel)

   18 En effet, j'estime que les souffrances du temps présent ne comptent guère auprès de la gloire à venir qui doit être révélée pour nous. 19 Car la création attend avec un ardent désir la révélation des fils de Dieu. 20 Car la création a été soumise à la vanité, non pas volontairement, mais à cause de celui qui l'y a soumise, avec espérance, 21 vu que la création elle-même sera aussi affranchie de la servitude de la corruption pour avoir part à la liberté de la gloire des enfants de Dieu.
   22 Car nous savons que toute la création soupire et souffre les douleurs de l'enfantement jusques à maintenant ;

Références croisées

8:18 Mt 5:11-12, Ac 20:24, 2Co 4:17-18, He 11:25-26, He 11:35, 1P 1:6-7, Col 3:4, 2Th 1:7-12, 2Th 2:14, 1P 1:13, 1P 4:13, 1P 5:1, 1Jn 3:2
Réciproques : Pr 3:15, Mc 10:21, Rm 2:7, Rm 5:2, Rm 6:11, Rm 8:30, 1Co 13:12, 2Co 1:7, 2Co 4:10, Ph 3:8, Ph 4:19, Col 1:27, 2Tm 1:8, Jc 1:2
8:19 Rm 8:23, Ph 1:20, Es 65:17, Ac 3:21, 2P 3:11-13, Ap 21:1-5, Ml 3:17-18, Mt 25:31-46, 1Jn 3:2
Réciproques : Gn 49:18, Es 64:4, Lc 21:28, Rm 8:21, 1Co 1:7, Ga 4:5, Col 1:27
8:20 Rm 8:22, Gn 3:17-19, Gn 5:29, Gn 6:13, Jb 12:6-10, Es 24:5-6, Jr 12:4, Jr 12:11, Jr 14:5-6, Os 4:3, Jl 1:18
Réciproques : Gn 4:12, Gn 6:17, Gn 7:21, Gn 8:1, 1S 15:3, 1R 18:5, Jb 14:12, Ps 102:26, Ps 104:29, Ec 1:2, Jon 3:7, Rm 3:5, Rm 5:14, 2P 3:10
8:21 2P 3:13, Rm 8:19, Ap 22:3-5
Réciproques : Es 24:5, Jn 8:34, Rm 3:5, 1Co 15:42, He 2:15, 1Jn 3:1
8:22 Rm 8:20, Mc 16:15, Col 1:23, Ps 48:6, Jr 12:11, Jn 16:21, Ap 12:2
Réciproques : Gn 7:21, Lv 18:25, Lv 18:28, Lv 26:35, Nb 22:28, Jb 15:20, Ps 38:9, Ec 1:8, Jr 12:4, Jl 1:18, Rm 5:14

Notes de la Bible Annotée Neuchâtel

A savoir : les notes ne font PAS partie du texte biblique. Plus d'informations
Romains 8
  • 8.18 En effet, j'estime que les souffrances du temps présent ne comptent guère auprès de la gloire à venir qui doit être révélée pour nous. L'apôtre montre (en effet) que les souffrances que le chrétien doit endurer avec Christ, pour être glorifié avec lui, (verset 17) ne sauraient ébranler son assurance d'avoir part à cette gloire
    J'estime, dit-il, en énoncent, pour ainsi dire, le résultat d'une évaluation qu'il a faite, que les souffrances du temps présent, c'est à dire les épreuves inséparables de la vie d'ici-bas, ne comptent guère auprès de (grec ne sont pas équivalentes, ou dignes de) la gloire (grec) devant être révélée pour nous ou en nous.
    La préposition grecque exprime le mouvement vers et l'entrée dans ; cette "révélation de la gloire" ne comprendra pas seulement notre transformation, mais celle de la nature, (verset 21) elle sera donc plus générale que ne le donne à entendre la traduction : révélée "en nous".
    - Dans 2Corinthiens 4.17,18, Paul a établi la même comparaison entre "la légèreté de l'affliction du présent" et "le poids éternel de gloire" et il motivait cette estimation par le fait que l'affliction appartient aux "choses visibles qui ne sont que pour un temps" la gloire aux "choses invisibles qui sont éternelles".
    - En décrivant la gloire comme un bien à venir, l'apôtre indique pourtant qu'elle est déjà présente, car il ne dit pas : auprès de la gloire qui doit être, mais auprès de celle qui doit être révélée, elle existe donc déjà, mais cachée. Il dit de même ailleurs (Colossiens 3.3) en termes plus clairs : "Notre vie est cachée avec Christ en Dieu." Attends-la donc avec confiance. Elle est déjà toute prête, elle attend tes souffrances.
    "Ne t'afflige pas de ce qu'elle tarde encore, mais réjouis-toi à la pensée qu'elle est si grande, si ineffable qu'elle dépasse infiniment l'économie présente et que c'est pour cela qu'elle t'est réservée là-haut." Chrysostome.
  • 8.19 Car la création attend avec un ardent désir la révélation des fils de Dieu. Grec : Car l'attente ardente (littér. l'attente à tête levée) de la création aspire à (ou : saisit de loin) la révélation des fils de Dieu.
    Paul prouve (car) par le soupir universel de la création, que nous aurons certainement part à la gloire à venir, en dépit des souffrances que nous avons à endurer dans le temps présent.
    Cette preuve comme la conclusion de verset 1 (voir la note), relève de "la logique de la foi" Si le salut est accompli virtuellement par la mort et la résurrection de Jésus-Christ, s'il se réalise spirituellement dans les croyants par leur justification et leur sanctification, il n'est point encore opéré extérieurement dans l'univers.
    Par notre corps, nous faisons partie de cette création qui souffre. C'est ce qui explique la contradiction qu'il y a dans notre situation : nous sommes sauvés et destinés à la gloire céleste, mais nous souffrons dans le temps présent et pour autant que nous appartenons à la "création soumise à la vanité." (verset 20)
    - L'apôtre ne prouve pas seulement la certitude de la gloire réservée aux enfants de Dieu ; il montre en même temps sa grandeur infinie : la délivrance de la création tout entière y est impliquée. Ce regard jeté en passant (versets 19-22) sur les effets les plus lointains du péché dans la nature sur les souffrances dont il est la source pour tous les êtres et sur les temps bienheureux où tous ces ravages seront réparés, nous ouvre une perspective glorieuse, bien propre à raffermir notre foi ébranlée par la vue de l'immensité de la souffrance dans le monde entier.
    - La création, ce sont tous les êtres, la nature entière opposée à l'humanité. Les chrétiens, en tout cas, ne sont pas compris dans ce terme, puisque c'est la révélation des fils de Dieu que la création attend, et que, à verset 23 l'apôtre distingue,nettement leur soupir du soupir de la création.
    On peut se demander si l'humanité naturelle est désignée par ce terme de création, ou du moins est impliquée dans ce que l'apôtre appelle de ce nom. On objecte à cette supposition que Paul ne dirait pas de l'humanité qu'elle "a été soumise à la vanité non volontairement mais à cause de celui qui l'y a soumise ;" (comparez Romains 5.12,1.18-25) et surtout il ne lui prêterait pas cette universelle aspiration à la rédemption. (comparez Romains 3.9, suivants)
    Si l'on oppose à cette explication, qui voit dans la création la nature entière, que l'apôtre ne saurait prêter un "soupir," un ardent désir, une attente à cette nature composée en partie d'êtres sans intelligence et sans conscience d'eux-mêmes, en partie d'objets inanimés et insensibles. on oublie que ce n'est là qu'un symbole saisissant des souffrances qu'endurent tous les êtres doués de sensibilité, des convulsions qui agitent le monde matériel, de la lente et constante destruction de l'univers.
    La révélation des fils de Dieu aura lieu au retour de Christ qui manifestera quels sont ses vrais disciples et les introduira dans la gloire de son règne. (Colossiens 3.4 ; Jean 3.2 ; Matthieu 13.43)
  • 8.20 Car la création a été soumise à la vanité, non pas volontairement, mais à cause de celui qui l'y a soumise, avec espérance, L'apôtre fait allusion à un châtiment qui a exercé ses effets sur la création tout entière. A l'origine, tout ce que Dieu avait créé était "très bon," (Genèse 1.31) conforme aux desseins de Dieu, aux fins de l'homme, roi de la création, et de tous les êtres que Dieu avait appelés à l'existence.
    Nulle part ne se voyaient des éléments de désordre et de destruction ni ne s'entendaient les cris de la douleur. Il n'en fut plus ainsi après la chute : Dieu maudit la terre souillée par le péché de l'homme, (Genèse 3.17-19) c'est là ce que l'apôtre rappelle en disant que la création a été soumise à la vanité, c'est-à-dire à l'instabilité, à la dissolution à la mort.
    Dès lors, en effet, tous les êtres vivants ne parviennent péniblement à la plénitude de leur existence que pour déchoir et périr ; la conservation momentanée d'un seul coûte la vie à des milliers d'autres ; partout règnent le travail, la lutte, la souffrance, la mort.
    L'apôtre voit dans tous ces maux une conséquence du péché de l'homme ; sa chute a causé une perturbation profonde dans l'œuvre parfaite du Créateur.
    Si la création a été soumise à la vanité, ce n'est pas volontairement mais à cause de celui qui l'y a soumise. Qui est-ce ? Les uns répondent : Adam, par sa chute, ou, d'une manière plus générale, l'homme, en se livrant au péché. D'autres : Satan, en provoquant par la tentation la chute de l'homme. D'autres encore : Dieu, par le jugement qu'il prononça sur la création. (Genèse 3.17-19)
    Cette dernière explication est conforme au récit de la Genèse ; elle laisse intacte la puissance de Dieu, souverain maître de la nature ; elle semble confirmée par le complément : la création a été soumise avec espérance (grec sur l'espérance, restant fondée sur elle).
    La principale objection qu'on peut lui faire, c'est l'expression à cause de : Dieu n'est pas la cause de la malédiction de la nature. Si l'on insiste sur cette tournure, on sera plutôt conduit à admettre la première explication proposée, qui est conforme à la parole adressée à Adam : "La terre sera maudite à cause de toi." (Genèse 3.17)
  • 8.21 vu que la création elle-même sera aussi affranchie de la servitude de la corruption pour avoir part à la liberté de la gloire des enfants de Dieu. La conjonction qui se lit en tête de ce verset, dans la majorité des manuscrits, peut se traduire par que ou par parce que.
    Avec la première traduction, notre verset indiquerait ce que la création espère, avec la seconde le motif qu'elle a d'espérer.
    Mais le texte adopté par la plupart des critiques, suivant Sin, D, etc., porte une autre conjonction : vu que ou en raison de ce que.
    - La création elle même, bien que composée d'êtres privés d'intelligence et de conscience, sera délivrée aussi, tout comme l'humanité, de la servitude de la corruption, c'est-à-dire qui vient de la corruption et consiste en un asservissement à cette corruption.
    L'accent porte sur la servitude, car l'apôtre lui oppose la liberté de la gloire des enfants de Dieu, il entend par là l'affranchissement de la nature et son association à la gloire des enfants de Dieu, le plein épanouissement de toutes les puissances de vie qui sont en elle.
    Quand ces puissances se déploieront complètement, la nature servira de théâtre à l'activité des enfants de Dieu parvenus à la gloire, à la splendeur de la vie bienheureuse et éternelle.
    "Ce n'est pas toi seulement, mais ce qui t'est inférieur, ce qui est privé de raison et de conscience, qui aura part avec toi aux biens à venir. La création sera délivrée de la servitude de la corruption, cela veut dire qu'elle cessera d'être corruptible, qu'elle participera à la même glorification que ton corps. Elle est devenue corruptible quand tu as été livré à la corruption ; elle suivra de même ta destinée quand tu seras glorifié.. Il en est d'elle comme de la nourrice d'un prince royal qui est associée à sa fortune, lorsqu'il monte sur le trône. Vois comment l'homme marche toujours en tête de tous les êtres, et comment tout arrive à cause de lui ! Vois comment l'apôtre console celui qui est engagé dans la lutte, en lui montrant l'amour infini de Dieu ! Si la créature qui a été appelée à l'existence à cause de toi a le droit d'espérer, combien plus toi, puisque c'est pour toi qu'elle aura part à cette gloire". Chrysostome.
    - Comparer, sur ce renouvellement de toutes choses, Matthieu 19.28 ; Actes 3.21 ; 2Pierre 3.13 ; Apocalypse 21.1 et suivants, ainsi que les déclarations qui se lisent déjà chez les prophètes : Esaïe 11.6-9 ; 55.12,13 ; 65.17,25 ; Ezéchiel 34.25.
  • 8.22 Car nous savons que toute la création soupire et souffre les douleurs de l'enfantement jusques à maintenant ; Paul trouve une confirmation (car) de l'espérance qu'il vient d'exprimer à verset 21, dans le soupir universel de la création ; sa logique est ici, comme au verset 1 et au verset 19 "la logique de la foi".
    Ce que l'apôtre appelle le soupir de toute la création, c'est, au fond, l'instinct de tout être vivant, qui repousse la souffrance et la mort, son ardente aspiration à en être délivré, à vivre toujours et pleinement.
    Cette aspiration n'est pas vaine, ce désir sera un jour accompli. C'est pourquoi l'apôtre appelle ces souffrances de la nature les douleurs de l'enfantement. Comme la mère en travail d'enfantement souffre pour mettre au monde l'enfant qu'elle porte dans son sein, ainsi la nature lutte sous les étreintes de la mort, afin de produire la création nouvelle et glorieuse qui doit sortir d'elle au jour marqué pour "la révélation des enfants de Dieu".
    Si Paul semble prêter à la création un désir conscient d'être délivrée de ses souffrances et même une "volonté," (verset 20) il faut peut-être voir dans son langage plus qu'une personnification poétique de la nature. Toute la création est liée par un rapport intime et mystérieux à l'humanité, qui en est le but et l'âme, c'est en elle que la création trouve sa conscience et l'organe par lequel elle fait entendre sa plainte.
    Cette idée parait exprimée dans le texte au moyen de verbes composés : soupirs avec, souffre les douleurs de l'enfantement avec, c'est-à-dire avec l'humanité qui endure consciemment les mêmes souffrances. Ceux qui n'admettent pas cette explication pensent que la préposition avec exprime simplement le concours de tous les êtres à ce commun soupir.