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Croire aux miracles ?
2. Les miracles, quelle approche pour une pratique saine de la Foi ?

Auteur :
Type : Dossier
Thème : La Foi
Source : Construire Ensemble
Réf./Date source : 2004-04-19 n°62  
Publié sur Lueur le
Sommaire du dossier :
  1. Les miracles, quelle approche pour une pratique saine de la Foi ?
  2. Quelques réflexions sur les miracles
Quand on entend parler de miracles, on a souvent la réaction suivante : « Oui, c'est bien beau, mais on a l'impression que ça se passe toujours ailleurs mais pas chez nous ! », sous-entendu aussi « est-ce que ça se passe vraiment ou est-ce que c'est encore un délire d'Internet… ? »
L'un des miracles qui m'a le plus marqué fut la guérison instantanée d'une paralytique dans notre Église. Le culte était terminé, tout le monde bavardait comme c'est de coutume. Quelques personnes s'étaient approchées devant pour demander la prière dont une octogénaire paralysée depuis plusieurs années, amenée par ses petits enfants. Un des anciens de l'Église, Roger Daems, connu pour son ministère, pria pour sa guérison. Il lui tendit la main pour qu'elle elle se lève de sa chaise roulante. Elle se mit tout doucement sur ses pieds et commença à marcher puis à trotter dans l'allée centrale ! Ce miracle soudain souleva une profonde émotion dans l'Église. Toute cette famille se convertit et amena depuis beaucoup de gens au Seigneur.

On voudrait bien que ça se passe toujours ainsi, n'est-ce pas ? Cela pour dire une première chose : le temps des miracles n'est pas révolu. Alors pourquoi tant de questions autour de ce thème ? Et quelle attitude avoir pour vivre sainement l'intervention de Dieu ? Ce sont les deux points que nous voulons traiter ici.

Pourquoi nos doutes ?

Pour beaucoup, c'est le scepticisme qui se manifeste. Déçus par les échecs dans la prière pour la guérison - parce que tous ne sont pas guéris -, voire les erreurs ou exagérations que certains ont pu commettre, beaucoup sont devenus prudents pour toute démarche dans cette direction. Cela se comprend. On se met à raisonner et le doute peut nous envahir.

Pour d'autres, ce peut être une sorte de sentiment mitigé : on priera, mais plus par habitude ou simple compassion pour le souffrant, sans trop penser au résultat, même si on formule l'espoir de bénédiction dans des phrases assez mélangées : « Après tout, Dieu est souverain et s'il permet l'épreuve, c'est qu'on doit apprendre quelque chose de sa part. S'il a décidé de me guérir, alors je l'accepte, sinon que Sa volonté se fasse ». Ce qui parait juste aussi selon la parole de Dieu (voir le livre de Job), mais n'exprime pas sur le moment un net élan de foi.

Quelle attitude avoir ?

Importuner Dieu de la bonne manière

De nombreux textes nous encouragent à la foi dans le Dieu des miracles : ne jugeons pas une personne comme excessive si elle insiste sans cesse pour obtenir quelque chose de Dieu. Jésus a dit : demandez et vous recevrez, cherchez et vous trouverez, frappez et l'on vous ouvrira (Mt 7.7) Dieu honore l'attitude de l'ami importun qui est d'insister (Lc 11.8). De grands ministères d'évangélistes bénis dans le domaine de la guérison ont commencé par cette relation intense avec Dieu sur ce point. Prenant au mot les promesses de Dieu, ils mènent un combat de foi pour vivre les réalités du royaume de Dieu. C'est avant tout un combat personnel dans la prière. Par contre, s'acharner à vouloir imposer aux autres cette attitude est non seulement déraisonnable mais contraire à la Parole de Dieu. Cela mène à la culpabilisation : rappelons-nous la dérive des amis de Job (Jb 19.1-4).

Ne pas systématiser

Rien n'est plus décevant qu'un discours public maximaliste sur la guérison suivi de piètres résultats. On trompe les gens sur la nature et le but du message de l'Évangile. Jésus s'est abstenu de cela au réservoir de Siloé : Il fut volontairement sélectif mais pas du tout médiatique (Jn 5).

Ayons de bonnes motivations

La vraie motivation reste la compassion pour le souffrant et non la manifestation de la puissance de Dieu (Mt 20.34). Souvent les jeunes serviteurs sont désireux de voir la manifestation spectaculaire de Dieu, ce qui peut les entraîner dans des actes de bravoure néfastes. (Kathryn Kuhlman passait plus de temps avec les personnes non guéries qu'avec celles qui étaient miraculées, parce qu'elles avaient besoin de compassion). Souvenons-nous toujours que le but final de Dieu n'est pas la guérison en soi mais le Salut (Mc 2.10-11).

Ne pas anticiper

« Si mon père est guéri du cancer, alors nos collègues de travail se convertiront » : voilà ce que me dit un chrétien qui priait intensément pour la guérison de son père. J'ai tout essayé pour le dissuader de continuer dans cette voie parce que faisant ainsi, il n'était plus sur le terrain de la foi mais il cherchait à manipuler Dieu. Son père profondément converti bien avant sa maladie, partit dans la paix du Seigneur, mais le fils se rebella contre Dieu. Dieu reste souverain, et cela ne nous permet pas d'utiliser les textes de la Bible pour lui dicter ses actes.

Utiliser la prophétie avec sagesse

S'appuyer sur une prophétie pour être convaincu de la guérison d'une personne peut être léger, sinon dangereux dans la plupart des cas. Par contre, la foi du croyant joue un rôle essentiel dans la guérison (Jc 5.15). Il nous faut une attitude juste à l'égard de la souffrance comme chrétien.

Avoir une attitude juste à l'égard du problème de la souffrance pour le chrétien

La souffrance suscite souvent la rébellion et le désespoir. Dieu veut, avant tout, nous amener à réaliser que c'est dans le calme et la confiance que sera notre force (Es 30.15). Tout un programme !

Notre bonne théologie peut masquer notre incrédulité dans la prière !

« Seigneur, tu peux intervenir pour me soulager dans ma souffrance, mais tu sais que j'ai toujours accepté les épreuves… » En entendant cette prière, un pasteur connu en France pour son don de guérison me dit : « On ne va pas prier pour sa guérison, puisqu'elle est d'accord de souffrir !... ». Quelques mois après, lors du passage d'un évangéliste, elle fut totalement guérie, suite à un enseignement sur la foi. Elle avait compris comment elle devait prier.

On n'a pas besoin de faire de leçon de théologie à Dieu quand on lui parle, Il sait tout. Il s'attend au moins à une chose de notre part : lui faire confiance (He 11.6).

Croyons aux paroles de l'Écriture comme valables pour aujourd'hui

Certains affirment que les miracles appartenaient seulement à l'ère inaugurale de l'Église au 1er siècle. Il est sûr que le ministère de Jésus reste unique, de même, aussi, les premiers temps de l'Église. Par contre, lire cette conception dans le Nouveau Testament, c'est faire violence au texte. Dieu ne change pas... donc, lisons la Bible sans idée préconçue, tout en observant une attitude de sagesse et de foi.

L'évangélisation : lieu privilégié pour les signes miraculeux de Dieu

La proclamation du message de l'Évangile était accompagnée de signes dans l'Église primitive (Mc 16.15-18 ; Ac 5.12-16, Ac 19.11-12). L'expérience nous montre à quel point l'annonce de l'Évangile place l'Église dans une situation plus claire pour démontrer la force de son message. Inutile d'anticiper le miracle en l'annonçant d'avance (sic), Dieu honore simplement notre obéissance et nous étonne par ses interventions. J'ai vécu les plus beaux miracles de Dieu sous chapiteau, justement lorsqu'on n'en faisait pas la pub d'avance !

C'est là qu'Il nous attend.

En conclusion

Paul disait : nous connaissons en partie. Nous avons un Dieu infini et puissant, mais nous restons bien limités dans notre perception de sa grandeur. Donnons un espace à son action miraculeuse dans nos Églises, même si nous ne comprenons pas toujours les chemins par lesquels nous passons. Il reste souverain, et cela suffit pour nous rassurer.

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