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Etre chrétien
4. Le Parfum de Christ

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Type : Livre en ligne
Thème : Vie Chrétienne
Source : Lueur   
Publié sur Lueur le
Sommaire du dossier :
  1. Etre chrétien
  2. Etre chrétien : Introduction
  3. Le Parfum de Christ
  4. L'Image de Christ
  5. Ambassadeur de Christ
  6. Le Temple de Dieu
  7. Un Homme en Christ

Etre chrétien, selon l'apôtre Paul, c'est être premièrement le parfum de Christ, partout où nous sommes.
Ecoutons-le plutôt : « Grâces soient rendues à Dieu, qui nous fait toujours triompher en Christ, et qui répand par nous en tout lieu l'odeur de sa connaissance ! Nous sommes, en effet, pour Dieu, la bonne odeur de Christ, parmi ceux qui sont sauvés et parmi ceux qui périssent : aux uns, une odeur de mort, donnant la mort ; aux autres, une odeur de vie, donnant la vie. Et qui est suffisant pour ces choses ? » (1)
Pour que ces paroles ne restent pas de beaux textes pauliniens, mais deviennent des réalités dans nos vies, il faut avoir, en réponse aux appels de la grâce, renoncé à Lui-même (2), et s'être laissé plonger dans le Saint-Esprit (3) qui, par le baptême, nous identifie au Christ dans sa mort et dans sa résurrection (4). La mort et la vie de Jésus deviennent alors, par la foi, des réalités opérantes en nous et autour de nous (5).
Nous ne sommes donc plus ici-bas pour nous-mêmes, mais pour Dieu. Nous ne vivons plus pour nous-mêmes, mais pour Celui qui est mort et ressuscité pour nous (6).

Ainsi, avec l'apôtre, les croyants peuvent rendre grâces à Dieu qui, en Christ, les fait toujours triompher, voulant répandre par eux l'odeur de sa connaissance en tout lieu. Cette odeur, c'est celle du Christ Lui-même qui, par sa présence en nous, continue son incarnation dans le monde, de telle manière que les souffrances et les joies du chrétien deviennent celles de Jésus Lui-même (7).
Parmi ceux qui sont sauvés et parmi ceux qui périssent, Christ devient en nous pour les uns, une odeur de vie qui donne la vie, et pour les autres, une odeur de mort qui donne la mort.
Dans ce monde, le chrétien ne vit donc pas seulement « parmi ceux qui sont sauvés », jouissant avec eux de tout ce que donne la vie même du Père et du Fils (8). Il est entouré également de « ceux qui périssent ».

Comment ne pas être saisis par ces paroles qui reviennent quatre fois dans le Nouveau Testament ? Oui, tout autour de nous, des âmes périssent ! Et pourtant, nous savons que « Dieu a tant aimé le monde qu'Il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en Lui ne périsse pas, mais qu'il ait la vie éternelle » (9).
« Ceux qui périssent », nous dit l'apôtre, sont ceux qui n'ont pas reçu l'amour de la vérité pour être sauvés (10).
La prédication de la Croix est une folie pour eux (11). La bonne odeur de Christ, une odeur de mort (12). Incrédules, l'Evangile leur est encore voilé parce que le dieu de ce siècle a aveuglé leur intelligence (13).
Cette vérité à aimer, c'est à nous chrétiens de la manifester. Cette prédication de la Croix, c'est à nous de la faire retentir. Cette bonne odeur de Christ, c'est à nous de la répandre. Cet Evangile voilé, c'est à nous de le vivre parmi ceux qui périssent, afin que naisse dans leur coeur l'amour de la vérité qu'ils auront reconnue, entendue, sentie et contemplée incarnée en nous.
Comment « ceux qui périssent » pourront-ils reconnaître et aimer la vérité, s'ils ne voient pas les chrétiens y marcher ?
Comment accepteront-ils la prédication de la Croix, s'ils ne voient pas qu'elle est une puissance de Dieu en ceux qui croient ?
Comment le parfum de Christ sera-t-il « odeur de vie » si ceux qui périssent ne respirent pas à notre contact l'arôme excellent d'une vie qui est une lumière, et dont le fruit consiste en toute sorte de bonté, de justice et de vérité ? (14)
Comment le voile qui les aveugle sera-t-il déchiré, si nous sommes encore soumis à l'influence du dieu de ce siècle, nous conformant à ses désirs ?

Dieu veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité, et s'il n'y a qu'un seul médiateur entre Dieu et les hommes (15), il appartient cependant aux chrétiens de conduire les hommes au Sauveur (16). Mais qui est suffisant pour ces choses ? Ou qui donc est à la hauteur d'une telle tâche ?
Dieu ne nous demande pas d'improviser de nouvelles méthodes pour sauver les âmes, ni de multiplier nos efforts pour prêcher aux foules. Il attend que les chrétiens soient dans ces foules, dans leurs relations avec les impudiques, les cupides, les ravisseurs et les idolâtres de ce monde, le parfum de Christ ! (17)
Plusieurs activités dites chrétiennes ne sont, en réalité, que des oeuvres mortes (18). Semblables aux mouches mortes, elles infectent le témoignage chrétien, et corrompent l'huile du parfumeur (19).

Quelle odeur avons-nous pour Dieu ? Quel parfum respire-t-Il de nos oeuvres et de nos vies ?
Il n'y a qu'une odeur qui soit agréable à Dieu : celle qui, jadis, montait des holocaustes offerts sur l'autel par Noé (20), puis par Aaron et ses fils (21). C'est ainsi que l'apôtre nomme le sacrifice du Christ : « un parfum de bonne odeur » (22).
De même, c'est par l'offrande de notre corps, de notre être tout entier, en sacrifice vivant et saint, que nous serons agréables à Dieu, et que notre service pour Lui sera vraiment intelligent (23).
Le culte raisonnable, aux yeux de Dieu, n'est pas celui que les chrétiens célèbrent sous une forme ou sous une autre, le dimanche matin. C'est une vie livrée sur l'autel, une consécration totale, renouvelée chaque matin, et engageant notre être tout entier (24).
Quand Jésus-Christ a été réellement accepté pour Sauveur, Il ne reste pas un étranger dans notre vie. Il en devient le Maître, le Seigneur, et transforme non seulement notre manière de penser, mais aussi notre manière de vivre. C'est pourquoi la conversion ne peut pas rester purement intérieure.

Comme l'écrit très justement le docteur A. Schlemmer :

« La pensée n'existe pas, par elle-même, séparée du corps... L'esprit n'habite pas le corps, il est incarné, uni au corps par la vie. Il n'y a pas une partie de l'homme qui ne soit à la fois corps, vie et esprit. C'est pourquoi toute réalité intérieure tend à prendre corps, et se traduit d'une manière extérieure, accessible aux sens. Nos pensées, nos sentiments et nos désirs modèlent notre visage, la forme de notre corps, nos gestes, notre voix. Ils tendent sans cesse à se manifester sous forme matérielle, sous forme de paroles (qui sont des sons, donc des vibrations de l'air) et des actes. A tel point qu'on doit refuser de croire à la sincérité d'un sentiment qui ne change pas les choses autour de soi, d'un enthousiasme qui n'agit pas, ou d'une affection qui ne donne rien » (« Le renouvellement de la pensée », page 98).

Une doctrine peut être saisie intellectuellement sans qu'elle influence notre comportement extérieur, mais la vie éternelle ne peut être reçue en nous sans produire du fruit dans l'homme tout entier, esprit, âme et corps (25). Ce fruit, c'est la sainteté (26).
Pour répandre le parfum de Christ en tout lieu dans ce monde, il ne faut pas seulement avoir entendu parler de Jésus, ou avoir accepté sa Parole comme la formule du salut ; il faut être uni à Lui dans sa mort et sa résurrection. Par ce lien inaltérable, nous sommes maintenus en sa présence, et c'est elle qui imprègne notre vie de son odeur.
Nous savons tous qu'il suffit de voyager quelques heures en compagnie de fumeurs pour être, sans avoir fumé, imprégnés de l'odeur du tabac. De même, sortant d'un cabinet dentaire, nous n'avons pas besoin de révéler à nos proches d'où nous venons.
Il en est ainsi de celui qui vit près du Seigneur. Sans paroles, sa vie exhale le nard de son Bien-Aimé (27). Le monde doit respirer au contact du vrai chrétien l'atmosphère du sanctuaire céleste, quelque chose de cette paix qui surpasse toute intelligence (28), de cet amour qui surpasse toute connaissance (29), de cette douceur bienveillante du Christ ! (30)
On ne peut avoir de relation personnelle avec Jésus et demeurer les mêmes. La vraie connaissance biblique est la révélation d'une Personne qui devient le centre de nos affections, et dont la Parole réveille notre conscience, nous instruisant, nous enseignant, nous corrigeant, afin de nous rendre propres à toute bonne oeuvre (31).
La Croix qui sauve ne laisse jamais l'homme intact. Si Jésus avait simplement porté une croix sur sa poitrine, Il n'aurait pas tant souffert, et ne serait pas mort. Cette croix aurait été une décoration, et n'aurait sauvé personne. La croix qui sauve crucifie celui qu'elle sauve. Celui qui nous a sauvés a dû être crucifié. La Croix a été l'instrument de sa mort, et celui qui est sauvé aujourd'hui par la Croix est crucifié par elle (32). Il n'y a pas d'Evangile en dehors de cela. L'Evangile de la Croix, c'est celui qui mène à la mort notre vieil homme, qui condamne et met de côté la chair pour donner toute gloire, et toute vie en nous, à Jésus-Christ. « Ce n'est plus moi qui vis, dit l'apôtre Paul, mais c'est Christ qui vit en moi » (33). La Croix qui sauve, c'est celle qui nous crucifie, nous brise, nous broie, car c'est de nous-mêmes avant tout que nous avons besoin d'être sauvés. Alors, la Croix devient aussi l'autel où se consume une vie entièrement consacrée à Dieu.
Si tant de gens appelés « chrétiens » restent orgueilleux, durs, égoïstes, avares, sensuels, tout en affirmant appartenir à Jésus-Christ, c'est qu'ils ont admis la doctrine de l'expiation comme moyen de justification (34), sans avoir accepté la croix qui, seule, met fin à la vie du moi (35). Voilà pourquoi Dieu ne peut pas les conduire toujours en triomphe, ni manifester par eux l'odeur de sa connaissance, en tout lieu (36).

Au chapitre trente de l'Exode, versets vingt-deux à trente-huit, nous trouvons un enseignement remarquable au sujet de la composition de l'huile sainte et du parfum du sanctuaire.
1. Les différents éléments qui devaient entrer dans la composition du parfum devaient être pris en parties égales (v. 34). Ainsi, dans le chrétien, parfum de Christ, la vérité et la charité, la justice et la miséricorde, la douceur et la fermeté, doivent se trouver parfaitement équilibrées, comme elles le furent en Jésus de Nazareth.
2. Une fois le mélange obtenu, il devait être pilé très fin, réduit en poudre (v. 36). Jamais notre nature ne pourra exhaler le parfum de Christ. Par nature, nous sommes orgueilleux, implacables, égoïstes, souillés, impurs, menteurs, injustes. Mais tels que nous sommes, nous pouvons aller à la Croix où, devant l'amour du Christ, notre orgueil et toutes nos tendances naturelles seront brisés, broyés. Alors, de l'orgueil brisé, se dégagera le parfum de l'humilité, et de tous nos penchants naturels broyés dans le concasseur des souffrances du Christ (37) se répandra, pour Dieu, dans ce monde, le parfum doux et subtil de la douceur, de la bonté, de la pureté, de la vérité et de la justice du Christ.
3. Ce parfum devait être salé, pur et saint (v. 35). Il doit en être ainsi de nos vies qui doivent être gardées de la corruption, préservées de tout mélange étranger et de toute souillure.
4. Réservé pour l'Eternel, personne n'avait le droit d'en composer un pareil pour son usage personnel, ni d'en humer l'odeur. De même, c'est à Dieu qu'appartiennent nos vies, et nous n'avons pas le droit d'en disposer pour nous-mêmes, pas plus que nous n'avons à nous complaire en nous-mêmes, en voulant sentir l'odeur de nos oeuvres (38).
5. Enfin, ce parfum devait être brûlé devant l'Eternel « chaque matin » et « entre les deux soirs », sur le brasier de l'autel d'or (39). Pour que l'odeur se répande, il fallait chaque jour le feu de l'autel. De même, il est nécessaire que le feu de l'amour de Dieu nous consume pour que le nom de Jésus répande autour de nous son odeur. Nous pourrions avoir toutes les connaissances, toutes les qualités et toutes les vertus, les dons spirituels les plus grands, si nous ne sommes pas animés par le feu de l'amour divin, le parfum de Christ ne se dégagera pas de nos vies (40).
Chez le chrétien authentique, l'amour de Dieu a été versé dans son coeur par le Saint-Esprit qui nous a été donné (41). Ce coeur devient alors un encensoir divin par lequel Dieu répand dans ce monde le parfum du fruit de son Esprit : amour, joie, paix, patience, bonté, bénignité, fidélité, douceur et tempérance (42).


Amis, nous arrivons à la fin d'un âge, à l'heure où Dieu va opérer un grand triage dans la chrétienté (43). Comme au sein d'Israël dans le désert (44), il y a aujourd'hui beaucoup de gens de renom dans le monde religieux. Tout en se réclamant de l'Eternel, comme le faisaient Koré, Dathan et Abiram, ces hommes mettent en doute l'autorité des Ecritures et contestent leur enseignement (45). Pourtant, ils prétendent apporter encore un parfum à l'Eternel dans leurs « encensoirs de péché » (46).
Qui donc est dans la vérité ? Comme aux jours de Moïse, « Dieu connaît ceux qui sont siens » (47), ceux qui n'ont d'autre ambition ici-bas que sa gloire, et qui ne veulent répandre autre chose que le parfum de Christ, l'odeur de sa connaissance parmi ceux qui sont sauvés et parmi ceux qui périssent. Oui, Dieu s'apprête à manifester les siens par la révélation de ses terribles jugements. « Qu'il se retire de l'iniquité, quiconque prononce le nom du Seigneur ! » (48)
Mais depuis longtemps l'homme n'appelle plus le péché une iniquité (49). Habitué au mal, il a perdu tout sens moral et va jusqu'à nier le péché. La prédication de la Croix peut bien lui paraître une folie, et l'expiation, une absurdité, car le sage de ce siècle est juste à ses propres yeux.
Aucun argument, aucune discussion ne sauraient le convaincre. Seule la vie sainte des chrétiens pourrait, par contraste, lui révéler sa misère, lui faire comprendre la vérité et l'amener peut-être à saisir la vie! Mais, aujourd'hui, les chrétiens vivent tellement comme le monde, et se sont tellement conformés au présent siècle, que le Saint-Esprit ne peut plus convaincre le monde de péché par la vie sainte des chrétiens.
Cependant, on ne se moque pas de Dieu, et comme aux jours des grands révoltés du désert, «déjà la plaie a commencé », et des multitudes périssent dans leur péché (50).

Que ferons-nous, chrétiens, pour sauver ceux qui périssent ?
Comme Moïse et Aaron, n'acceptons pas un salut pour nous-mêmes ! Humilions-nous, et courons nous placer entre les morts et les vivants avec un coeur semblable à l'encensoir d'Aaron, avec une vie dont l'encens salé, pur et saint, fera propitiation pour le péché du peuple (51).
Que là où Dieu nous fait la grâce de vivre, nous puissions, sans nous occuper du « rideau de fer » ou du « rideau de bambou », nous tenir « entre les morts et les vivants » et établir pour le salut de plusieurs « un rideau de parfum », le témoignage silencieux d'un amour qui supporte tout, croit tout, espère tout et endure tout (52).
Seul cet amour, qui ne périt jamais, peut sauver une âme de la mort et couvrir une multitude de péchés ! (53)
C'est le parfum de Christ, la vie chrétienne véritable !


1. 2 Cor. 2:14-16
2. Matt. 16:24
3. 1 Cor. 12:13
4. Rom. 6:3-7
5. 2 Cor. 4:10-12
6. 2 Cor. 5:15
7. 1 Pi. 4:12-16
8. 1 Jn 1:3-4
9. Jn. 3:16
10. 2 Thess. 2:10
11. 1 Cor. 1:18
12. 2 Cor. 2:15-16
13. 2 Cor. 4:3-4
14. Ephés. 5:8-9
15. 1 Tim. 2:3-7
16. Jn 1:42
17. 1 Cor. 5:9-10
18. Heb. 9:14
19. Ecclés. 10:1
20. Gen. 8:20-21
21. Lév. 1:1-17
22. Ephés. 5:2
23. Rom. 12:1-2
24. Héb. 13:15 ; Ps. 103:1
25. 1 Thess. 5:23
26. Rom. 6:22
27. Cant. 1:12
28. Phil. 4:7
29. Ephés. 3:19
30. 2 Cor. 10:1
31. 2 Tim. 3:16-17
32. Gal. 6:14
33. Gal. 2:20
34. Rom. 3:21-26
35. Col. 2:11-12
36. Luc 14:33-35
37. Gal. 5:24
38. Luc 17:10
39. Ex. 30:6-8
40. 1 Cor. 13
41. Rom. 5:5
42. Gal. 5:22
43. Apoc. 22:11
44. Nomb. 16
45. 2 Pi. 2:1
46. Nomb. 16:38
47. 2 Tim. 2:19
48. 2 Tim. 2:19
49. 1 Jn 3:4
50. Nomb. 16:46 ; 1 Pi. 4:17-18
51. Nomb. 16:47-50
52. 1 Cor. 13:7
53. Jacq. 5:20

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