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La pauvreté peut-elle être source de bénédiction ?

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Type : Enseignement
Thème : Les bénédictions
Source : Lueur
Réf./Date source : 21/7/2002 Angers  
Publié sur Lueur le

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Deutéronome 8 : 9-10 « Le pain ne vous y sera pas rationné et vous n'y manquerez de rien. De ses roches on peut extraire du fer et de ses montagnes du cuivre. Vous y aurez de quoi vous nourrir abondamment, et vous remercierez le Seigneur votre Dieu de vous avoir donné ce bon pays ».

Psaume 40 : 18 « Moi, je suis pauvre et malheureux, mais le Seigneur me témoigne son estime. Mon secours et ma sécurité, c'est toi. Mon Dieu ne tarde pas »

Marc 12 : 41-44 :

41 Jésus, s'étant assis vis-à-vis du tronc, regardait comment la foule y mettait de l'argent. Plusieurs riches mettaient beaucoup.
42 Il vint aussi une pauvre veuve, elle y mit deux petites pièces, faisant un quart de sou.
43 Alors Jésus, ayant appelé ses disciples, leur dit: Je vous le dis en vérité, cette pauvre veuve a donné plus qu'aucun de ceux qui ont mis dans le tronc;
44 car tous ont mis de leur superflu, mais elle a mis de son nécessaire, tout ce qu'elle possédait, tout ce qu'elle avait pour vivre.

Chaque année pendant l'été, nombreux sont ceux qui partent en vacances pour un repos bien mérité. D'autres restent volontairement parce qu'ils ont des obligations ou c'est un choix. D'autres enfin ne peuvent partir parce qu'ils n'ont pas les moyens, parce qu'ils sont pauvres. Parmi ceux là, certains n'ont même pas à manger parce que, et c'est le cas dans notre ville, les lieux de distribution alimentaire sont fermés. C'est ainsi que chaque année pendant cette période La Fraternité, notre association caritative, est confrontée à un afflux de personnes qui viennent chercher des colis alimentaires. Et chaque année leur nombre augmente : plus 20% l'année dernière par rapport à l'année 2000 et cette année c'est la même augmentation.

Cette introduction me donne l'occasion de parler des pauvres et de la pauvreté. Nous essayerons de voir aussi si la pauvreté peut être source de bénédictions.

Mais avant d'entrer dans le vif du sujet, je voudrais donner quelques définitions et souligner l'importance que Dieu accorde dans la bible aux pauvres, à la pauvreté non du point de vue matérielle, mais la pauvreté en esprit.
Qu'est-ce qu'un pauvre ?
Par définition, c'est celui qui a peu de ressources, de bien et d'argent nous dit le Larousse. C'est celui qui n'ayant rien, dépend des autres pour son existence. Aujourd'hui d'ailleurs on parle très peu de personnes pauvres, mais de personnes démunies ou en difficulté ou sans ressources. Termes beaucoup plus soft me semble-t-il.

Selon la bible, les pauvres, sont ceux qui ont besoin de Dieu et qui, finalement, ne peuvent compter que sur Lui. En Israël, au début de l'installation en Palestine, tous étaient égaux. Il n'y avait pas de pauvres comme nous venons de le lire dans Deutéronome.
« Le pain ne vous y sera pas rationné et vous n'y manquerez de rien. De ses roches on peut extraire du fer et de ses montagnes du cuivre. Vous y aurez de quoi vous nourrir abondamment, et vous remercierez le Seigneur votre Dieu de vous avoir donné ce bon pays ».

Plus tard, on voit apparaître, après l'exil, une classe de pauvres, de spoliés. Le livre des Psaumes est, par excellence, la voix de ces pauvres en Israël. Calomniés, méprisés, ils attendent la justice de Dieu comme on peut le lire dans Psaume 40 :18. « Moi, je suis pauvre et malheureux, mais le Seigneur me témoigne son estime. Mon secours et ma sécurité, c'est toi. Mon Dieu ne tarde pas ». C'est au sein de ces pauvres qu'est née l'espérance messianique vivante comme on peut le lire dans Luc 2 : 25 – 26.
« Il y avait alors à Jérusalem un certain Siméon. Cet homme était droit ; il respectait Dieu et attendait celui qui devait sauver Israël. Le Saint Esprit était avec lui et lui avait appris qu'il ne mourrait pas avant d'avoir vu le Messie envoyé par Dieu. » Siméon ici, Anne, Joseph et Marie plus loin attendaient la consolation d'Israël.

Sans doute, toutes ces personnes ont-elles des revendications terrestres, mais plus que tous les autres, ils sont disposés à accueillir Christ. D'où la tendresse que Jésus leur apporte : « heureux vous les pauvres, car le royaume de Dieu est à vous ». Le Messie n'est-il pas né au milieu de ces pauvres ?

Dans son évangile Luc (6 : 20) rapporte : « heureux vous les pauvres, car le royaume de Dieu est à vous » et Matthieu (5 :3) précise : « heureux les pauvres en esprit, car le royaume des cieux est à eux ». Pourquoi Matthieu a-t-il ajouté « en esprit » ? C'est pour mettre l'accent sur le caractère spirituel de la pauvreté qui devient alors un privilège. La pauvreté devient ici synonyme de disponibilité intérieure, de détachement. C'est à cette pauvreté que sont faites les promesses messianiques. « En esprit » signifie pauvreté pleinement assumée, comme celle de Christ, qui de riche qu'Il était s'est fait pauvre, afin que par sa pauvreté nous soyons enrichis.

Dans le langage courant, lorsqu'on dit de quelqu'un qu'il est pauvre en esprit, cela signifie qu'il est bête, qu'il lui manque quelque chose, qu'il est simplet. Ici la pauvreté en esprit n'est pas la bêtise, encore moins une pénurie d'esprit, un manque. Ce n'est pas non plus un simple détachement spirituel à l'égard des richesses. La pauvreté en esprit c'est un refus intérieur des biens passagers, une attente qui demande à être comblée et ne veut être comblée que par le Seigneur. Les pauvres en esprit sont donc ceux qui ont pleine conscience de leur indigence propre et qui attendent tout de Dieu. Chez eux est créée une attente, une espérance, une attitude qui veut qu'au sein de ce qui leur manque, ils réclament Dieu seul. Il y a donc un double caractère de la pauvreté en esprit. Tout manque, mais Dieu est tout. Car la pauvreté matérielle ne servirait à rien si elle ne contribuait pas à nous tourner du côté de Dieu.

Cependant, la pauvreté en esprit n'a pas pour but d'utiliser Dieu pour qu'Il nous installe dans les richesses d'en bas. Elle reste détachée des biens terrestres. Le but de la pauvreté en esprit, c'est d'avoir Dieu pour seul bien, c'est à dire le Royaume.

Mais pourquoi la pauvreté peut-elle être une source de bénédiction ? Oui et pour illustrer mes propos, je voudrais prendre deux exemples célèbres dans la Bible. Il s'agit du don offert par une veuve pauvre et du don de Jésus. Ouvrons notre Bible dans Marc 12 :41 à 44 ( on peut voir aussi Luc 21 : 1 à 4) :

« Puis Jésus s'assit en face des troncs à offrandes du temple, et il regardait comment les gens y déposaient de l'argent. De nombreux riches donnaient beaucoup d'argent. Une veuve pauvre arriva et mit deux petites pièces de cuivre, d'une valeur de quelques centimes. Alors Jésus appela ses disciples et leur dit : je vous le déclare, c'est la vérité : cette veuve pauvre a mis dans le tronc plus que tous les autres. Car tous les autres ont donné de l'argent dont ils n'avaient pas besoin ; mais elle, dans sa pauvreté, a offert tout ce qu'elle possédait, tout ce dont elle avait besoin pour vivre. »

Que nous raconte ce passage ? Jésus observe la foule qui met de l'argent dans le tronc, à la sortie du temple. Les riches mettaient beaucoup, ostensiblement sans doute, pour être vus. Arrive une femme d'apparence plus que modeste. Elle aussi fait une offrande, vite pour qu'on ne la voie pas. Mais, Jésus, lui, l'a vue. Elle a mis une petite pièce tout d'abord, puis une seconde pièce. Or c'était une veuve, et pauvre de surcroît. Elle aurait dû mendier ; en fait elle a tout donné :
Premièrement, elle a mis beaucoup plus que son superflu.
Deuxièmement, elle a donné de son nécessaire. Tout ce qu'elle avait pour vivre.

On voit là, la vraie pauvreté, celle que Dieu remarque, celle qui donne plus que tous les autres réunis. La pauvreté totale, qui amène celui qui la pratique à ne pouvoir compter que sur Dieu seul. Oui, elle a donné plus que tous les autres, parce que son geste rapporté par Jésus et consigné dans l'Evangile a déclenché, après elle, dans toutes les générations, une immense libéralité parmi les enfants de Dieu, libéralité dont personne ne peut connaître les limites.

Cette veuve n'a pas calculé : une pièce pour moi, l'autre pour Dieu. Non, elle donne tout, ce tout que Jésus avait conseillé au jeune homme riche dans Marc 10 :21 « Vas vendre tout ce que tu as et donne l'argent aux pauvres, alors tu auras des richesses dans le ciel ; puis viens et suis-moi. »

Il y a-t-il dans la Bible, un exemple plus extraordinaire que celui de cette veuve ? Oui, un seul, celui de Jésus lui-même. Car cette veuve n'est qu'un reflet prophétique de Jésus, elle lui ressemble. Jésus a eu une double manière d'être, qui le place encore plus haut que cette femme. Mieux et plus qu'elle, Il nous a fait un double don : sa première et sa deuxième pièce.
Premier don – première pièce donc- : Il a quitté sa forme de Dieu pour devenir comme nous. C'est sa première offrande.
Deuxième don – deuxième pièce- : Il s'est donné pour nous sur la croix.
Il a mis sur l'autel plus que tous les autres. Il a mis tout ce qu'Il avait pour vivre, sa chair et son sang. C'est pourquoi, nous pouvons le confesser comme notre Sauveur et notre Seigneur, qui, par son don total, nous assure notre salut éternel.

Et nous, que faisons-nous ? Dans un premier élan, nous donnons une partie de notre vie. Mais après cette première part, avons-nous aussi apporté la deuxième part, c'est à dire le reste.
La première part représente notre conversion, c'est à dire une bonne partie de nous-mêmes, du temps pour le Seigneur, de l'argent, une certaine consécration, une certaine préoccupation de l'oeuvre et du plan de Dieu.

Mais Dieu cherche quelqu'un, et Jésus observe pour voir si, semblables à la veuve, Il découvrira ceux qui mettent entre ses mains non seulement une partie, mais la totalité de leur vie. Sommes-nous ce peuple qui, répondant à l'appel de l'Esprit, peut dire à Dieu « je ne garde rien pour moi, je mets tout sous ton autorité, tout est à toi, rien pour moi. »

Ce n'est pas que Dieu veuille nous dépouiller et nous laisser nu comme Job, mais ce qu'Il veut, c'est qu'après un premier don de nous-mêmes, il y ait en nous une seconde attitude, non pas de retenue, ou de réticence comme pour dire au Seigneur « assez, ne vas pas plus loin », mais au contraire, une attitude de disponibilité totale.
La deuxième pièce, la seconde offrande, est une attitude profondément spirituelle, qui consiste à dire : « Seigneur, je suis disponible pour tout ce que tu pourras me demander encore. Il n'y a pas deux parts dans ma vie, une à toi, l'autre à moi. Mais tout est à toi. Je ne retiens rien. Si tu veux plus de mes pensées, plus de mon temps, plus de mes biens, c'est d'accord. Je ne garderai pas farouchement une parcelle de moi-même où tu ne pourrais pas régner. Tout t'appartient en moi.

Si nous en arrivons là, avec l'aide du Saint –Esprit, c'est-à-dire à ne plus faire deux parts, mais en avoir une seule, tout entière pour Dieu, alors comme la veuve, nous déclencherons des miracles, nous vivrons l'extraordinaire de Dieu. En mettant comme la veuve, la seconde pièce de notre vie dans le tronc de Dieu, nous aurons cessé de limiter Dieu. Nous laisserons à son action, à sa puissance, à son amour, la liberté de se déployer.

Au lieu de dire au Seigneur, « jusqu'ici pas plus loin » nous pouvons affirmer, avec l'aide du Saint-Esprit, « jusqu'où tu voudras Seigneur, aussi loin que tu le voudras, » et c'est là que nous verrons la gloire de Dieu.

Je voudrai terminer par ces deux versets dans la lettre de Paul aux Ephésiens 3 : 20-21 : « A celui qui peut faire infiniment au-delà de ce que nous demandons et pensons, à Lui sot la gloire, dans l'église et en Jésus-Christ, dans toutes les générations aux siècles des siècles. Amen. »

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