Lueur.org - Un éclairage sur la foi

Sauve-toi toi-même !

Auteur :
Type : Réflexion
Thème : Vie Spirituelle
Source : Lueur   
Publié sur Lueur le

La croix ça pique !

De diverses manières nous pouvons nous sentir comme Jésus agonisant sur la croix. La douleur physique d’une maladie ou d’un accident, la douleur morale de l’injustice, la douleur émotionnelle du rejet ou de la haine, la douleur des relations brisées et de l’abandon. Le sentiment d’être comme cloué dans une vie qui ne nous convient pas, où l’on ne s’y retrouve pas depuis des années sans voir les choses changer.
Les pieds cloués au bois, c’est l’impossibilité de bouger, de partir vers un endroit meilleur, vers une situation plus épanouissante, vers un avenir dont on rêve.
Les mains clouées c’est l’impossibilité de faire ce que nous aimerions, de bâtir notre vie d’une manière qui nous donne satisfaction, nous rende heureux.
La couronne d’épines c’est autant d’échardes qui nous blessent dans notre vie et sont sources de tristesse, d’insatisfaction, de frustrations, qui peuvent se cumuler pendant de longues années. Parfois des blessures de l’enfance plus ou moins inconscientes mais dont on ressent toujours la piqure. On aimerait les retirer, que les épines cessent de nous percer la peau, les os et le cœur.

Oui, par certains aspects, la vie est dure et si des périodes de grâce nous permettent de sentir qu’on profite de notre existence, nous passons tous par ces moments où nous avons l’impression d’être comme crucifiés, agonisants. La Bible est loquace sur ces aspects désagréables, voire mortifères : la vie est courte, nous souffrons, « mes jours sont comme l'ombre à son déclin, Et je me dessèche comme l'herbe » (Psaumes 102:12), « tout est vanité et poursuite du vent » (Ecclésiaste 1:14).

Sauve qui peut !

Sur la croix, Jésus a subi tous ces malheurs en même temps, il est bien placé pour nous comprendre dans toute situation. Cependant, comme lui, nous pouvons entendre des voix qui nous disent « sauve-toi toi-même » (Luc 23:17). Pour nous, ce ne sont pas des soldats moqueurs, mais le monde qui nous entoure, les personnes de mauvaise influence, les mensonges que le diable vient implanter dans nos pensées et finalement nos propres désirs charnels.

Le malheur de l’humain est de se laisser tenter par cet appel à faire soi-même. Au moins pire, on peut vouloir réaliser des choses par nous-même en refusant ou limitant l’aide que Dieu veut nous donner, en comptant seulement sur nos propres forces. Au pire, on veut faire ce que nous désirons nous-même, sans prendre en considération la volonté de Dieu ou en la rejetant ouvertement. Cette volonté divine est toujours bonne et juste, même si avec notre petite vision des choses, nous ne le percevons pas forcément ainsi.

En effet, pourquoi continuer à subir une mauvaise situation alors que nous pouvons décider de nous mettre dans une situation qui nous parait meilleure ? Si Dieu nous demande de rester dans une situation difficile, c’est parce qu’Il a prévu le bon moment et la bonne manière de nous en sortir, bien plus sage et bénissante que notre propre manière. Et également parce qu’au travers de cette situation difficile, il désir que l’on se rapproche plus de lui, lui faire confiance, recevoir sa paix malgré les circonstances et le temps qui passe.

Se sauver soi-même c’est vouloir faire ses propres choix et déterminer sa propre direction sans demander conseil à Dieu, ou pire, en refusant d’écouter la direction claire qu’Il a donnée au travers de la Bible ou de ce que le Saint-Esprit a pu transmettre. Dieu peut parler directement à notre esprit pour nous permettre d’orienter nos pensées et nos décisions en fonction de ce qu’il désire de bon pour nous. Il peut également nous parler au travers d’autres chrétiens. Mais jamais Il ne contredira la Bible ! Ceux qui pensent avoir reçu quelque chose de contraire à un principe biblique se trompent très certainement ! Et si quelqu’un vous dit une chose qui soit contraire à ce que Dieu demande dans la Bible, ce n’est très probablement pas Dieu qui parle au travers de lui ! Certaines personnes bien intentionnées peuvent venir nous encourager en nous disant : « tu vas voir, ça va marcher, Dieu va te bénir dans cette voie », mais ce n’est peut-être pas la voie que Dieu veut qu’on continue d’emprunter et nous allons écouter cette personne parce que cela nous fait du bien, mais nous poursuivrons dans la mauvaise direction.

D’un point de vue global, il nous faut donc veiller à ne pas nous laisser tromper par les autres ni à nous tromper nous-mêmes, mais examiner toute choses selon les Ecritures (Actes 17:11).
D’un point de vue personnel, il nous faut également chercher à recevoir des confirmations divines pour faire nos choix. L’écueil étant de rejeter ce qui ne va pas dans notre sens et accepter ce qui nous encourage dans nos envies, pour nous sauver nous-mêmes par une décision qui ne soit pas dans la volonté de Dieu !

Mourir c’est vivre

Jésus lui-même a voulu éviter les souffrances, en priant pour que son arrestation soit retardée (Matthieu 26:39), son âme était « triste à en mourir » (Matthieu 26:38). Je résume ce qu’Il a vécu à ce moment-là : peur horrible (« saisi de frayeur » dit Marc 14:33), arrestation injuste, trahison, abandon, fuite des amis, remises en cause de son identité, dévalorisation, moqueries méchantes, coups et blessures, flagellation, couronne d’épine sur la tête, souffrances atroces de la crucifixion, tentations de renverser la situation (et il le pouvait !), sensation déchirante d’être abandonné par son Père, et finalement : mort.

Et j’en oublie certainement.

Nous pouvons passer par des situations où nous nous sentons comme cloué à la croix, à souffrir d’une manière ou d’une autre. Et cela peut durer des mois et des années. Comment passer au travers de cela ?

Dans le malheur, Jésus continue à confesser autant sa foi que son obéissance : « Abba père, tout t’est possible. Eloigne de moi cette coupe ! Toutefois, non pas ce que je veux, mais ce que tu veux » (Marc 14:36). Que lui arrive-t-il ? Il meurt ! Ce n’est pas vraiment ce que nous souhaitons pour nos vies ! On pourrait dire : « Eh ben tu parles, il aurait mieux fait de descendre vite fait de là en demandant l’aide de quelques anges », l’un d’eux était venu le fortifier un peu avant (Luc 22:43).

Mais il choisit de mourir, non seulement car « il n’y a pas plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis » (Jean 15:13) et il sait qu’il en a énormément, mais surtout parce que c’est ce que Dieu lui demande de faire. Il aurait pu se sauver lui-même, mais cela aurait été contre la volonté de Dieu. De la même manière, il aurait pu se sauver lui-même d’une vie d’errance et de rejet en cédant à la tentation de devenir roi sur terre (Matthieu 4:8-10) ou se sauver lui-même de la moquerie et la dévalorisation en prouvant qu’il était bien le Fils de Dieu (Matthieu 4:3-4)… Jésus a sauvé tant de personne et ne se sauve pas lui-même parce que la volonté de Dieu est supérieure à ses propres désirs. Il fait confiance à Dieu dans cette épreuve de la souffrance extrême et de la mort… et il a bien raison ! Dieu le ressuscite (Matthieu 28:6) et Jésus a le bonheur immense de pouvoir ainsi réaliser pleinement sa vie, il devient le sauveur du monde, bien mieux que Batman, et il enseigne ses disciples et les envoie avec la puissance d’annoncer la Bonne nouvelle sur la terre entière !

Si Jésus s’était sauvé lui-même, il serait peut-être mort de vieillesse en roi des juifs dans un palais à Jérusalem, donnant des paroles de sagesse comme Salomon. Mais comme Salomon qui a désobéit aux règles des rois d’Israël, il aurait finalement raté le but et son royaume aurait été détruit juste après lui. Et pire, nous ne serions pas sauvés par son nom aujourd’hui !

Nous n’avons pas une destiné aussi incroyable, mais Dieu a en réserve des choses pour chacune de nos vies. De bonnes choses qui vont nous amener là où nous nous sentirons vraiment à notre place, car ce sera dans l’endroit, dans l’activité et entouré des personnes qui correspondent exactement à qui nous sommes au plus profond de nous-même. C’est la leçon de très nombreux personnages bibliques, comme Joseph que Dieu prévient par des rêves, comme Moïse appelé du buisson ardent, comme Jérémie préparé dès avant sa naissance… Ce ne sont pas des promesses d’avoir une vie cool, les pieds en éventail sur le bord d’une piscine (mais ça ne l’empêche pas non plus) ! C’est la promesse qui, au-delà du confort et des attirances mondaines, rassasie notre for intérieur dans une submersion de paix et de joie surnaturelles.

En vérité, en vérité, je vous le dis, si le grain de blé qui est tombé en terre ne meurt, il reste seul ; mais, s'il meurt, il porte beaucoup de fruit. (Jean 12:24)

Laissons Dieu nous donner une vie grande et pleine en faisant mourir nos désirs lorsqu’ils ne sont pas alignés aux siens et qui, même s’ils nous paraissent forts sur le moment (émotionnels, sentimentaux, physiques, matériels…) sont fugaces et ne construisent pas de bonnes choses !

Eprouvé mais non réprouvé

Le monde est ainsi fait, il pleut et fait soleil aussi bien sur les bons que sur les méchants (Matthieu 5:45). On peut même dire que parfois ceux que la Bible nomme méchants et qui désigne ceux qui ne suivent pas Dieu, sont « toujours heureux, ils accroissent leur richesse » (Psaumes 73:12), ce qui pourraient susciter notre jalousie : notre Dieu est si grand, pourquoi n’avons-nous pas une vie épanouie et sans problème ?

D’abord justement parce qu’il pleut aussi sur les bons. Nous sommes dans un monde déchu dont nous subissons les dérèglements.

Dieu pourrait nous éviter de vivre ces désagréments mais il ne veut pas empêcher les humains d’user de leur libre-arbitre, ce qui peut aboutir à des mauvais choix aux conséquences désastreuses pour eux et leur entourage.
Ce fameux libre-arbitre veut bien dire ce que les termes qui le composent définissent : notre liberté est un rôle d’arbitre entre ce que Dieu nous demande de faire et ce que nous voulons faire. (Je parle des choix qui ont des conséquences par rapport à la volonté de Dieu, la couleur de vos chaussettes n’entre pas en compte… quoi que s’il vous demande de mettre des vertes, je vous conseille de le faire !). Nous n’avons qu’une alternative : obéir ou désobéir. C’est-à-dire être esclave de Dieu (1 Corinthiens 7:22) ou esclave du péché (Jean 8:34).
Ce qui nous libère vraiment n’est donc pas de nous sauver nous-même d’une situation mais de connaître la vérité que Dieu communique sur cette situation. Et cette vérité nous rendra libre de faire le bon choix (Romains 6:18), lequel n’est pas forcément celui qui nous plait, mais celui qui aura les meilleures conséquences, la bénédiction pour nous et ceux qui sont impliqués.

D’autre part, Dieu ne nous laisse pas subir tragiquement les aléas du monde, seuls, démunis et sans but. Il nous accompagne, nous aide, nous donne des ressources durant la marche dans nos déserts, tant qu’on vient à Lui. En effet, si la lassitude nous gagne, ce qui arrive régulièrement, nous avons tendance à chercher à nous sauver nous-même de ce désert par des solutions qui nous semblent les meilleures. Mais nous ne connaissons jamais la fin de l’histoire et risquons de partir sur un chemin de traverse alors que la solution de Dieu est juste de l’autre côté de la dune. Ou alors, Dieu veut que l’on grimpe encore un certain nombre de dunes car c’est une manière de former en nous le caractère de Christ et de nous équiper, nous rendre plus forts et confiants, pour ce qu’il a prévu de bon pour nous à la sortie du désert. Prendre ce qui semble être un raccourci ne fait que rallonger la route et ajouter des difficultés et des conséquences néfastes ! Il veut nous accompagner et nous aider dans la marche, et pas nous délivrer d’un coup de baguette magique, ce ne serait pas forcément bon pour nous. Heureusement, la Bible et nos vies chrétiennes démontrent à quel point Dieu est maitre dans l’art d’agencer les circonstances pour que son plan formidable se réalise, parfois en très peu de temps, au moment qu’il estime le meilleur. A nous d’attendre ce moment… avec lui !

Enfin, notre Père céleste nous permet de passer par des épreuves de diverses manières. « Dieu mit Abraham à l’épreuve » (Genèse 22:1). Le but est de reconnaitre ce qu’il y a dans notre cœur et la force de notre foi et de notre obéissance (Deutéronome 8:2). Il veut voir si nous allons chercher à nous sauver nous-même ou si nous allons attendre avec confiance qu’il nous sauve.

Dieu réprouve que l’on se mette dans de mauvaises situations par de mauvais choix. Mais dès que l’on viendra à Lui pour demander pardon, prêts à suivre ses voies, il nous recevra avec bonheur pour continuer la route ensemble.

Alors on fait quoi maintenant ?

Suivons le conseil de Jésus « Restez vigilants et priez pour ne pas céder à la tentation. L’esprit est bien disposé, mais par nature l’homme est faible » (Marc 14:38). Le choix nous est donné sans cesse, comme Adam et Eve devant le fruit défendu, entre ce que Dieu veut de bon pour nous et nos désirs dévoyés par le péché.

Ne cherchons pas une satisfaction matérielle : « Mieux vaut de l'herbe pour nourriture, là où règne l'amour, qu'un bœuf engraissé, si la haine est là » (Proverbes 15:17). Il s'agit de cet amour אַהֲבָה (ahabah) de Dieu qui attire avec des cordages (Osée 11:4) et couvre les fautes (Proverbes 10:12).

Sachons patienter autant que nécessaire dans les circonstances que Dieu nous demande de traverser, sans vouloir les fuir par des choix qui ne sont pas dans sa volonté. Savez-vous que les petits enfants préfèrent avoir un seul bonbon tout de suite au lieu de deux bonbons en attendant juste cinq minutes ? Gagnons en maturité, nous n’avons plus 3 ans, sachons patienter et passer à côté de ce qui nous semble alléchant pour gagner dans un avenir proche quelque chose d’éminemment plus précieux !

Bien sûr, la foi en Jésus-Christ est le premier pas, car c’est un engagement à lui donner toute notre vie (c'est l'engagement du baptême d'adulte), c’est-à-dire qu’elle ne nous appartient plus mais appartient à Dieu. Cet engagement à vie doit nous amener à suivre Ses voies plutôt que les nôtres. Si nous reprenons les rennes de nos vies, il ne pourra pas nous amener dans les bénédictions qu’il a prévues.

Si Dieu demande d’aller combattre les géants en Canaan, c’est parce qu’il sait qu’il nous donnera la victoire. Si nous préférons fuir, nous finirons par tourner dans le désert et même si l’on peut s’auto-convaincre que la situation n’est pas si mal, avec la manne et les cailles, elle sera tellement mauvaise par rapport aux richesses de notre Canaan. L’épreuve est difficile ? Elle semble trop longue ? Il n’y a pas de raccourci pour obtenir les merveilleuses bénédictions que Dieu a pour nous. Tout autre chemin que le sien ne sera qu’un gâchis d’énergie, de temps perdu et de douleurs, dans un avenir que nous ne maitrisons pas. Car « le malheur poursuit ceux qui pèchent, Mais le bonheur récompense les justes » (Proverbes 13:21).

Alors Dieu te dit « j'ai mis devant toi la vie et la mort, la bénédiction et la malédiction. Choisis la vie, afin que tu vives » (Deutéronome 30:19). Il s’agit là de la vie qui passe par la mort à nous-même !
« Car je te prescris aujourd'hui d'aimer l'Éternel, ton Dieu, de marcher dans ses voies, et d'observer ses commandements, ses lois et ses ordonnances, afin que tu vives et que tu multiplies, et que l'Éternel, ton Dieu, te bénisse dans le pays dont tu vas entrer en possession. » (Deutéronome 30:16).

Choisir la vie, c’est choisir l’obéissance à Dieu. Cela oblige à faire mourir ce qui en nous veut faire le contraire de ce que Dieu demande. Cela peut paraître difficile car nous voulons notre confort et combler nos désirs charnels et émotionnels rapidement et facilement. Mais faire mourir notre mauvaise nature et ses désirs, c’est aussi faire mourir les malédictions qui y sont attachées et donc nous en débarrasser dès maintenant et pour l’avenir ! N’est-ce pas une bonne perspective ?
Mourir à soi-même n’est pas une perte d’identité, au contraire, c’est renforcer l’identité que le Père nous a donnée mais qui est ensevelie sous le péché. C’est faire ressortir Christ toujours plus, ce Jésus dont l’exemple est sous nos yeux comme l’idéal humain et spirituel.
Choisir de mourir en Christ pour le suivre c’est être sauvé et vivre ! C’est par lui seul que nous sommes sauvés, par sa grâce et en mettant notre foi en marche (Ephésiens 2:8).

 

Dans chaque circonstance, ne cherchons pas à nous sauver nous-même mais demandons le salut à notre Père, choisissons l’obéissance, qui est le seul moyen de ne pas perdre des bouts de notre vie dans l’erreur mais de les sauver et vivre, vraiment.

Commentaires (0)

Ajouter un commentaire

Merci de ne mettre que des commentaires cordiaux et constructifs. Tout commentaire abusif sera supprimé et le compte bloqué.
Pour ajouter un commentaire, connectez-vous.
Reste 2000 caractères