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Le serviteur fidèle

Auteur :
Type : Enseignement
Thème : Chrétien au quotidien
Source : Lueur
Réf./Date source : 23-10-2005 Angers  
Publié sur Lueur le

Le serviteur fidèle

Lc 17.7-10 Qui de vous, ayant un serviteur qui laboure ou paît les troupeaux, lui dira, quand il revient des champs: Approche vite, et mets-toi à table?
Ne lui dira-t-il pas au contraire: Prépare-moi à souper, ceins-toi, et sers-moi, jusqu'à ce que j'aie mangé et bu; après cela, toi, tu mangeras et boiras?
Doit-il de la reconnaissance à ce serviteur parce qu'il a fait ce qui lui était ordonné?
Vous de même, quand vous avez fait tout ce qui vous a été ordonné, dites: Nous sommes des serviteurs inutiles, nous avons fait ce que nous devions faire.

Comment lire ce passage de l'évangile de Luc? Si nous en faisons une lecture purement humaine et de plus, contemporaine, il peut nous apparaître dans ce passage comme une sorte d'injustice sociale: d'un côté un maître (aujourd'hui on pense: un patron) à qui tout semble dû et qui exploite son serviteur (dans notre contexte, on pense: employé ou ouvrier) de la façon la plus égoïste qui soit.
Alors que le serviteur a passé toute sa journée dans les champs à travailler (sans doute durement) c'est encore lui, qui, en rentrant doit préparer le repas de son maître et lui servir. Et c'est seulement après cela qu'il pourra, à son tour, manger et se reposer. (encore que, le texte ne le dit pas, mais il a probablement dû tout nettoyer avant de se reposer)

Une telle attitude, aujourd'hui, dans n'importe quelle entreprise, mettrait les ouvriers en grève et en rébellion contre un patron qui aurait de telles exigences.

Il faut donc prendre une autre grille de lecture pour saisir la pensée de Jésus.
Dans un premier temps replaçons les paroles de Jésus dans leur contexte historique et géographique. Dans le contexte de l'époque et dans la culture du Proche-Orient.

Lisons : Mt 20.1-7 Car le royaume des cieux est semblable à un maître de maison qui sortit dès le matin, afin de louer des ouvriers pour sa vigne.
Il convint avec eux d'un denier par jour, et il les envoya à sa vigne.
Il sortit vers la troisième heure, et il en vit d'autres qui étaient sur la place sans rien faire. Il leur dit: Allez aussi à ma vigne, et je vous donnerai ce qui sera raisonnable.
Et ils y allèrent.
Il sortit de nouveau vers la sixième heure et vers la neuvième, et il fit de même.
Étant sorti vers la onzième heure, il en trouva d'autres qui étaient sur la place, et il leur dit: Pourquoi vous tenez-vous ici toute la journée sans rien faire?
Ils lui répondirent: C'est que personne ne nous a loués. Allez aussi à ma vigne, leur dit-il.

Ici nous voyons des personnes qui attendent sur la place publique que quelqu'un veuille bien leur proposer un travail. Pour certaines d'entre, elles vont devoir attendre toute la journée avant d'avoir une seule proposition. Et ceci souvent pour un salaire dérisoire.

Pourtant, même celles qui n'auront que quelques heures de travail s'estiment satisfaites: c'est toujours mieux que pas de travail du tout.
De nos jours le chômage est une plaie qui gangrène notre société, mais à l'époque de Jésus, en Israël, la situation était bien pire. La vie était aléatoire et le jour même on ne savait pas si on aurait de quoi manger le lendemain.

Par ailleurs, dans ces cultures Orientales, les rapports entre les individus ne sont pas (encore aujourd'hui) ceux que nous vivons dans notre culture occidentale. Ils sont beaucoup plus complexes, beaucoup plus nuancés et compliqués que ceux que nous avons entre nous. Et un occidental a souvent du mal à comprendre un oriental et inversement.

Or le texte de Luc 17 parle d'un serviteur, semble-t-il embauché en "CDI" et vivant à demeure chez son maître. Condition, ô combien plus favorable que celle des ouvriers de Matthieu 20.
Il bénéficiait ainsi d'une sécurité d'emploi que beaucoup n'avait pas à l'époque et dans cette civilisation. Ce travail lui assurait de manger chaque jour, manger à sa faim. Certainement que le serviteur vivant dans ce contexte devait avoir vis à vis de son maître une certaine forme de reconnaissance et de respect.

Donc, plutôt que de voir dans cette relation un rapport de dominant à dominé, comme cela nous semble de prime abord, il faudrait y voir un rapport de dépendance mutuelle avec des règles bien particulières que chacun se devait de respecter pour conserver la qualité de cette relation, qui finalement reposait sur ces règles.
Le maître donne du travail au serviteur, lui offre gîte et nourriture, un salaire, une protection sociale; en contre partie, le serviteur est tout entier au service de son maître et lui obéit en toutes choses.

Si nous utilisons cette grille de lecture, nous comprenons mieux l'enseignement de Jésus concernant les rapports maître/serviteur / la nécessité impérieuse du service / les exigences du service / la qualité du service / la reconnaissance du service.

Tout vient du maître. Le maître est celui qui assure au serviteur tout ce dont il a besoin pour vivre. En quelque sorte, il est le garant de la vie du serviteur (et dans le contexte de cette histoire ce n'est pas au figuré; mais bien réel).
Le serviteur est venu vers le maître les mains vides et reçoit tout de lui.
Cela ne vous fait-il penser à votre situation?
Avec quoi êtes-vous venus vers Jésus lorsque vous l'avez rencontré? (sinon avec votre péché)
Pourtant Jésus n'est-il pas le garant de la vie, éternelle de surcroît.

Rm 11.35-36 Qui lui a donné le premier, pour qu'il ait à recevoir en retour? C'est de lui, par lui, et pour lui que sont toutes choses. A lui la gloire dans tous les siècles! Amen!

La nécessité impérieuse du service

Parlant du service Jésus nous interpellent sur plusieurs choses:
Mt 10.8 Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement.
Mt 9.37 Alors il dit à ses disciples: La moisson est grande, mais il y a peu d'ouvriers.
Mt 25.14-30 Paraboles des trois serviteurs: un qui avait reçu 5 talents, l'autre qui avait reçu 2 talents et le troisième 1 talent.

1/ vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement.

Qu'est-ce que nous avons reçu lors de notre Nouvelle Naissance?
La vie Eternelle, le salut, le pardon de nos péchés, la grâce, l'amour de Dieu communiqué par le Fils, l'assistance du St Esprit qui est venu faire sa demeure en nous.

Plus tard vient le sentiment d'adoption, la révélation de la famille chrétienne, l'autorité en Christ etc.

Nous devons savoir que notre service, quelqu'il soit, a cette finalité.

Nous servons au sein de l'église afin que celle-ci puisse remplir sa tâche de témoigner afin que des personnes naissent de nouveau et deviennent des disciples du Christ.

Avez-vous jamais pensé que, lorsque vous faites le ménage dans l'église, vous oeuvrez pour l'avancement du Royaume? Le ménage!
Peut-être avez pensé que la prédication fait avancer le Royaume, le témoignage fait avancer le Royaume, être responsable d'un groupe de maison fait avancer le Royaume. Mais faire le ménage! Ou des travaux! Ou la cuisine lors de repas fraternels! Est-ce que réellement cela fait avancer le Royaume ?

Témoignage Alexandre et Claire Thomi :
Une dame d'une église libre de Valence ne savait ( bien) faire que la cuisine. Souvent elle disait au Seigneur: mais qu'est-ce que je pourrais bien faire pour me rendre utile dans l'église. Je ne sais que faire la cuisine.

A cette époque, Alex et Claire, avec une bande de jeunes pour la plupart drogués ou alcooliques travaillaient à la construction de l'Oasis.
Ils vivaient par la foi et n'avait aucun salaire.

Or, un certain jour, le matin, Claire s'aperçoit qu'il ne reste plus aucun aliment, ni dans le frigo, ni dans les placards. Bien embêtée, elle ne dit rien à personne et continue de travailler comme si de rien n'était.
Mais un jeune, un peu simple qui avait l'habitude d'aider à la cuisine, se rend compte que Claire n'est pas à ses occupations habituelles.
En effet, d'habitude, vers 10h elle se rendait à la cuisine pour préparer le repas et là, elle est encore sur le chantier.
Ce jeune l'interpelle: Eh, Claire, tu ne prépares pas à manger aujourd'hui?
Claire ne voulant inquiéter personne lui répond: si, si plus tard!
Quelques temps après le jeune l'interpelle à nouveau: Alors Claire, et le repas! Quand est-ce qu'on s'y met?
Claire lui répond: Ecoute, on va s'y mettre un peu plus tard, mais si tu veux? tu peux mettre la table. Ce que fait ce jeune.
Claire est bien embêtée car elle ne sait vraiment pas quoi faire. Elle a beau chercher dans tous les recoins, il n'y a rien qui puisse servir à la préparation d'un repas.
Intérieurement, depuis un bon moment déjà, elle prie le Seigneur d' accomplir un miracle, d'intervenir.

Et voilà, que sur la route elle aperçoit une voiture qui semble chercher son chemin. Elle se dirige vers cette voiture, une femme est au volant. Claire lui dit: vous cherchez quelqu'un madame?
Oui, je cherche l'Oasis
C'est ici.

Voilà ce que témoignage cette dame: J'ai longtemps prié le Seigneur, la semaine dernière car je voulais me rendre utile Mais je ne sais pas faire grand chose, si ce n'est cuisiner. J'ai reçu cette pensée du Seigneur: prépare de quoi manger pour une 10aine de personnes et pour plusieurs jours. Tu iras porter ce que tu as préparé tel jour à Montéléger à une oeuvre qui s'appelle l'Oasis. Alors me voilà.

Imaginez dans quel état pouvait être Claire entendant cette dame et recevant de sa part plusieurs marmites pleines d'une excellente nourriture.

Cette dame a oeuvré pour le Royaume de plusieurs manières:

  1. Toute l'équipe a été nourrie et a pu continuer de travailler à l'oeuvre. Et dans les années qui ont suivi, des centaines et des centaines de personnes ont été au bénéfice de cette oeuvre. C'est là bas que moi même, j'ai reçu, pour la première fois l'appel pastoral.
  2. Alex et Claire ont, non seulement été nourris physiquement, mais leur foi a été nourrie également, et la fidélité de Dieu leur a été manifestée une fois de plus, leur apportant un réel encouragement.
  3. Les gars qui aidaient au travail, et qui n'étaient pas tous de bons chrétiens, loin s'en faut, ont été témoins de cela. Quelque chose a été semé dans leur coeur, ce jour là, et plus particulièrement pour ce jeune qui aidait Claire à la cuisine.
  4. Des 10aines et des 10aines de personnes depuis lors ont entendu ce témoignage et ont eu leur foi fortifiée.
(moi même je l'ai entendu à plusieurs reprises et à chaque fois il a été pour moi une source d'encouragement, de reconnaissance et a fortifié ma foi)

Col 3.23 Tout ce que vous faites, faites-le de bon coeur, comme pour le Seigneur et non pour des hommes

La plus petite chose que vous faites, le plus petit service (en apparence du moins) permet que le Royaume avance.
Imaginez si les gens qui viennent pour la première fois dans l'église, reviendraient si celle-ci était sale, triste et peu accueillante? (service de ménage, des fleurs, de l'accueil…)

2/ Alors il dit à ses disciples: La moisson est grande, mais il y a peu d'ouvriers.

La moisson c'est le monde. Les différentes nations, mais aussi les différentes générations.
Quel champ immense et quel travail dans ce champ!
Pourquoi y a-t-il peu d'ouvriers?

La suite du texte nous dit: Priez donc le maître de la moisson d'envoyer des ouvriers dans sa moisson (Mt 9.38).

Ce n'est donc pas la volonté de Dieu qu'il y ait peu d'ouvriers.
Pourquoi y a-t-il peu d'ouvriers?
Jésus dit: priez le maître d'envoyer des ouvriers.
Cela veut dire qu'il est nécessaire que des vocations soient suscitées, que des personnes soient formées et qu'elles entrent en service dans le champ de Dieu.
Avez-vous jamais pensé à entrer en service dans le champ de Dieu?
Le service, quelqu'il soit, est une excellente école pour oeuvrer efficacement pour l'avancement du Royaume.

Le service apprend et permet de développer l'humilité.
Fait découvrir les besoins autour de nous: aussi bien dans le corps de Christ qu'à l'extérieur du corps.
Nous amène à répondre aux besoins de nos frères et soeurs avant de satisfaire les nôtres.
Il nous révèle le coeur de Jésus serviteur par excellence et nous invite à marcher sur ses pas, à suivre son exemple.
Il est formateur, utile, efficace.

Il peut être également une aide précieuse dans le combat spirituel.
Quand on s'engage avec Dieu, Dieu s'engage envers nous et souvent j'ai expérimenté des victoires, y compris dans le domaine spirituel, parce que je m'étais engagé dans l'oeuvre du Seigneur.


Comprenez-moi bien! Je ne suis pas en train de dire que les oeuvres ont un quelconque pouvoir dans le cadre d'une victoire spirituelle, ce que je dis, c'est que Dieu, lorsqu'on travaille pour lui, prend soin de nous et parfois nous donne de sortir vainqueur de certaines attaques spirituelles:
Témoignage :
A une certaine époque, nous étions tout un groupe nous étant engagé à prier pour la ville et ses besoins et nous avions décidé de nous réunir un matin par semaine à 5h00 pour prier dans cet objectif. Nous avions vraiment reçu du Seigneur d'agir ainsi !
Or peu à peu, voilà que des problèmes et des difficultés très diverses apparaissent au sein de différentes familles. Difficultés et problèmes graves parfois, concernant plus particulièrement les enfants, en tout cas dans certaines situations.
Aussi nous avions pris l'habitude de partager ces difficultés entre nous et de prier dans ce sens.
Cela devait durer plusieurs mois.
Or notre intercession pour la ville semblait devenir de plus en lourde et stérile.
Jusqu'au jour ou je reçu d'une manière très claire de la part du Seigneur que nous nous étions détournés de notre mission et que si nous y revenions lui même prendrait soin de nous et de nos familles. J'ai partagé cela au groupe. Nous nous sommes repentis et nous somme restés fixés sur notre objectif qui était d'intercéder pour la ville.
Je peux vous dire qu'au bout de quelques semaines seulement, les problèmes se réglaient les uns après les autres.

L'engagement et la fidélité dans le service permet de remporter des victoires qui, à priori, n'ont rien à voir avec ce service.
Le service nous fortifie, nous voyons la main de l'Eternel et si nous restons fidèle dans le service, nous constatons qu'Il prend soin de nous dans bien des domaines de nos vies sans que nous ayons besoin de le lui demander.

3/ Parabole des trois serviteurs

Un serviteur avait reçu 5 talents, l'autre 2 et le troisième 1 talent.

C'est peut-être par cette parabole que nous est clairement exprimé d'une manière non équivoque le besoin impérieux du service.
Nous avons tous reçu qui 5, qui 2, qui 1 talent de la part du Seigneur.
Dieu oeuvre sur terre à travers les individus que nous sommes. Lui, le Tout Puissant, aurait très bien pu choisir d'agir sans se préoccuper de nous pour changer le monde. Mais ce n'est pas le cas, il se sert de nous et il oeuvre utilisant nos compétences, nos qualités etc. et ceci malgré nos défauts, faiblesses, inconstances etc.
Toutefois cette parabole montre clairement que le talent qui nous est donné d'en haut doit fructifier.
Certes, selon la parole de Lc 17.10 nous sommes de serviteurs inutiles, inutiles car Dieu n'a pas, de manière absolue, besoin de nous pour que ses plans se réalisent.
Cependant, ce sont les serviteurs qui ont fait fructifier leurs talents qui sont félicités dans la parabole de Mt 25.14 c'est bien, bon et fidèle serviteur leur est-il dit.
De plus, à travers le service, la confiance du maître envers le serviteur ayant été éprouvée, et, en ce qui concerne les deux premiers serviteurs il s'avère que cette confiance n'était pas mal placée. Les deux serviteurs sont reconnus dignes de confiance et du coup le maître affirme qu'il leur confiera des tâches bien plus grandes parce qu'ils ont été fidèles dans les petites.
A l'inverse, celui qui n'est pas reconnu digne de confiance (à noter que c'était dans une chose plus petite que celle des deux autres serviteurs: un seul talent) celui-là est sévèrement condamné et on lui enlève le si peu qu'il possède.
Autrement dit, puisque tous nous avons reçu un ou plusieurs talents de la part de notre Seigneur, il est impératif que nous le fassions fructifier et que nous le mettions au service de la communauté, de nos frères et soeurs et de notre prochain.
Nous ne pouvons nous cacher derrière le fait que nous nous sentions inférieurs, incapables, trop jeune, trop vieux, que nous prétextions que nous n'avons pas suffisamment de moyens, que nous manquions de compétence, de savoir faire etc. Si Dieu nous appelle, il nous équipe: il nous appartient de nous lever et d'obéir. Ce n'est pas une option facultative. Certes Dieu respectera notre cheminement, notre progression dans la compréhension de sa volonté et c'est pourquoi il confiera à l'un 1 talent et à un autre 5 talents. Si Dieu te confie 1 talent, il n'attend pas de toi que tu produises comme celui qui a reçu 5 talents. Il attend qu'avec ce petit peu que tu as reçu, tu produises du fruit.
Dans la parabole de Mt 25.26 le maître dit au serviteur: tu savais que je moissonne ou je n'ai pas semé.
Dieu te donne un grain, une petite poignée de grains ET C'EST A TOI DE LES SEMER POUR QU'ILS PORTENT DU FRUIT. Le Seigneur viendra moissonner ta moisson. Si un épi produit un grain, il le moissonnera, s'il en produit 10,30 ou 100, il les moissonnera.
Le nombre importe peu; ce qui importe c'est qu'il y ait une moisson.

Imaginez, si la femme de l'église libre de Valence n'avait pas accepter de faire la cuisine; quelles auraient été les conséquences de sa désobéissance?
Peut-être que les gars qui travaillaient seraient partis. Le travail dans l'oeuvre aurait été stoppé (au moins momentanément)
Le témoignage d'obéissance de cette femme n'aurait pas nourri la foi de nombreux croyants.
Avec deux marmites de nourriture cette femme a produit une moisson spirituelle que le Seigneur a pu moissonner.

Tu seras trouvé fidèle et digne de confiance si Dieu peut moissonner ton service (peut-être verras-tu cette moisson; peut-être pas. Cela n'est pas le plus important. Nous oeuvrons dans l'éternité)

Les exigences du service.

Col 4.17 : Et dites à Archippe: Prends garde au ministère que tu as reçu dans le Seigneur, afin de le bien remplir.
Ac 20.4 : Mais je ne fais pour moi-même aucun cas de ma vie, comme si elle m'était précieuse, pourvu que j'accomplisse ma course avec joie, et le ministère que j'ai reçu du Seigneur Jésus, d'annoncer la bonne nouvelle de la grâce de Dieu.

Bien remplir le ministère (service)
Sans faire aucun cas de ma vie.
Quelle exigence et comment y répondre.
Dieu est-il exigeant? Oui.
Il est également patient, face à nos échecs, parfois à nos échecs répétés, miséricordieux lorsque nous dévions dans la direction à suivre, fidèle dans le soutient…mais exigeant.

Les Actes des Apôtres qui relatent la vie des tout premiers chrétiens, nous montre comment ceux-ci étaient entièrement dévoués à la mission qui leur avait été confiée. Quelques–uns, d'ailleurs, en perdront la vie.
Le salut est gratuit, je ne me lasse pas de répéter cette vérité, mais la vie chrétienne ne l'est pas. Elle coûte. Elle demande de se sacrifier (Paul parle de s'offrir en sacrifice Ro 12:1-2)
Le maître ne nous laisse-t-il pas un exemple à suivre: venu du ciel, dans la chair du péché, rejeté et humilié par ceux qu'il est venu sauver, condamné et finalement mis à mort sur une croix. Celui qui nous a créé est mis à mort par ceux qu'il a créé! Et le comble est qu'à l'approche de ces évènements, il lave les pieds de ses disciples, y compris de Judas qui allait le trahir quelques instants plus tard.
La barre est placée haut; mais elle n'est pas inaccessible. IL nous est possible de répondre aux exigences de Dieu, car nous bénéficions de l'assistance du St Esprit. Le ST Esprit, c'est Christ en nous.

Ga 2.20 : C'est Christ qui vit en moi; et si je vis maintenant dans la chair, je vis dans la foi au Fils de Dieu…affirme Paul.

Répondre aux exigences de notre Seigneur est possible PAR LA FOI EN CELUI QUI VIT EN NOUS.

La qualité du service.

Charles Green, intervenant lors d'une pastorale à la Porte Ouverte de Mulhouse disait:

Quoique vous fassiez, faites le avec excellence.
Travaillez avec excellence :
Dans la louange, soyez excellents
Dans les travaux, soyez excellents
Toutes choses que l'on fait pour Dieu, et pour les autres, doivent tendre à l'excellence.

Là, il est nécessaire de préciser certaines choses. Dieu est parfait, tout ce qu'il fait est parfait, tout ce qu'il dit est parfait, tout ce qu'il pense est parfait, tout ce qu'il projette est parfait.

Nous sommes à la ressemblance de Dieu.

Sommes-nous parfaits? Non.
Notre communauté est-elle parfaite? Non.
Existe-t-il des églises qui soient parfaites? Non.
Des oeuvres qui soient parfaites? Non.
Des louange qui soient parfaites ? Non.
Des prédications qui soient parfaites? Non.
Des services qui soient parfaits? Non.
Des ministères qui soient parfaits? Non.
Nos relations fraternelles sont elles parfaites? Non.

Nous faisons le (triste) constat que bien que, créés la ressemblance de Dieu, nous sommes bien imparfaits.

Si notre service doit tendre vers l'excellence, c'est en se souvenant, malgré tout que les serviteurs sont loin d'être excellents. Autrement, soi nous tombons dans l'orgueil, nous aveuglant nous mêmes, soit nous mettons sur d'autres un fardeau que, selon l'expression de Jésus, nous ne portons pas nous même.

Nous devons tendre vers l'excellence parce que la tâche qui nous est confiée l'est par Dieu d'une part et que d'autre part elle a une implication dans les lieux célestes, dans l'avancement du Royaume.
Nous ne servons pas pour occuper notre temps, nous ne servons pas pour donner un sens à nos vies, nous ne servons pas pour recevoir une quelconque reconnaissance; nous servons parce que les temps sont courts et que chaque jour des hommes et des femmes se perdent pour toujours, alors que la volonté de Dieu est que le plus grand nombre ne périsse pas et soit sauvé, afin de partager, avec lui, dans une adoration sans fin, l'Eternité.

C'est pour cela que, quoique nous fassions, nous devons le faire comme pour le Seigneur , avec le plus de sérieux possible, de constance et de fidélité et de compétence.

La reconnaissance du service

J'ai déjà abordé ce domaine dans les points précédents. Je ne vais pas m'étendre beaucoup plus, sinon pour aborder un point qui me semble important.

Certaines personnes rendent de multiples services, elles sont engagées dans de nombreuses occupations. Elles sont souvent fidèles. Et très souvent également, elles attendent plus, veulent servir plus, s'engager encore d'avantage, voudraient qu'il y ait des activités nouvelles etc.(revendications)

Ces personnes souvent n'existent que par leur service. Elles cherchent dans l'engagement à compenser une forme de rejet, à combler une blessure etc. Parfois même à asseoir leur autorité.

Elles cherchent un sens à leur vie et une guérison intérieure (quand elles ont conscience d'en avoir besoin, ce qui n'est pas toujours le cas) dans ce qui, en réalité, est une fuite en avant (consciente ou pas)

Le service n'est pas facultatif et est un domaine particulièrement important de la vie du chrétien. Mais, c'est avant tout ce que je suis devant DIEU qui a de la valeur, et non pas ce que je fais. Jésus ne s'est pas offert en sacrifices pour mes bonnes oeuvres, mais pour MOI.
Si reconnaissance il doit y avoir, elle viendra de Dieu, et des frères et soeurs qui sauront reconnaître la qualité, mais aussi la motivation de nos services.

Rapport maître - serviteurs

Quel est le maître que nous servons?
Souvenons-nous que nous pouvons interpréter la parabole de Luc de différentes façon: en faire une lecture qui montre un maître absolu, dur, exigeant, injuste.
Ou y voir un maître de qui nous tenons toute chose, qui nous a tout donné, y compris sa vie, qui nous offre un salut éternel dans sa merveilleuse présence.
Un maître qui partage la tâche avec nous. Pas n'importe quelle tâche: ses plans pour l'humanité. Un maître qui nous ouvre la voie, nous équipe, nous donne les capacités nécessaires (qu'il faut aller chercher en lui très souvent)
Qui nous laisse sa parole afin que nous le connaissions et sachions marcher dans la lumière au milieu des ténèbres ambiants.
Qui nous donne le St Esprit pour nous instruire, nous reprendre si nécessaire, nous inspirer, renouveler nos forces etc.

Selon le maître que nous servons la qualité de notre service sera différente. Certaines personnes, chrétiennes, servent un Dieu qu'elles perçoivent comme décrit dans la 1ère lecture de ce texte. Leur service sera sec et ces personnes mettront une pression sur les autres.
D'autres exercent un service d'amour. Leur service est vivifiant, il n'est pas lourd, ne revendique rien. Il fait du bien tout simplement.

Il est le fruit d'une relation d'amour entre le maître et le serviteur, il est un service consenti, offert, pas imposé, obligé.

Je vous invite dans la méditation de ce passage des Ecritures à y voir ce maître aimant et bienfaisant et à réfléchir sur les motivations qui vous amènent à servir.

Et que Dieu nous aide, à être de ces serviteurs inutiles, à qui, toutefois il pourra dire:
C'est bien, bon et fidèle serviteur. Tu as été fidèle dans peu de choses, je vais t'en confier de plus grandes !...

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