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Pas désiré des hommes mais voulu par Dieu !

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Type : Témoignage
Thème : Rencontrer Dieu
Source : Lueur   
Publié sur Lueur le

Une enfance pas toujours très facile

Je suis né en Alsace, de parents qui n'étaient pas de la région. Dernier de 5 enfants, je pense avoir moins subi les difficultés familiales que mes frères et soeurs.
Toutefois, ma mère m'a dit un jour : lorsque j'ai su que j'étais enceinte de toi, nous avons dit avec ton père "c'est une catastrophe". Si nous avions eu les finances, je serais partie en Allemagne me faire avorter. Bonjour la vie !

Mon père avait beaucoup de qualités mais il était aussi très violent. Je ne pourrais compter le nombre de fois où, de colère il saisissait la table en la relavant et notre repas tombait à terre.
Je me rappelle plus particulièrement qu'il frappait ma mère, elle se retrouvait par terre... et les coups ne cessaient pas ! Il me faisait peur.

A cause de cette vie difficile, ma mère est tombée en dépression. Je me souviens d'un jour où je l'ai visité après qu'elle fut hospitalisée. Elle était couchée, pieds et mains liées, des barreaux aux fenêtres, assommée par les médicaments, elle ne pouvait parler. J'ai été très blessé par ce spectacle et décidait de tuer mon père, je n'avais que 12 ans.
Je suis devenu bagarreur, traversant la rue pour me battre, je voulais apprendre à me battre afin de pouvoir lui faire face un jour. Je pensais qu'une arme à feu ou un couteau lui procurerait une mort trop rapide.
Ma scolarité fut médiocre aussi à l'âge de 14 ans, j'ai entrepris un apprentissage en pâtisserie. J'étais "nourri – logé" afin de n'être à la maison qu'un jour par semaine. Très mal nourri et logé dans une mansarde au grenier sans chauffage. D'ailleurs, en hiver il n'était pas possible d'enlever le givre qui était sur les vitres de la fenêtre... à l'intérieur de la chambre ! A 14 ans, je faisais entre 65 à 75 d'heures par semaine pour un salaire ridicule.

Ma rencontre avec... Dieu !

Sur le plan religieux, mon père avait été durant 7 ans Témoin de Jéhovah, ma mère était catholique. J'avais environ 7 ans lorsqu'avec mes frères et soeurs, nous avons tous été baptisés dans une église protestante réformée. J'étais tellement difficile que les animateurs de l'enseignement des enfants de cette église devaient souvent me mettre à la porte afin que les autres puissent suivre l'enseignement.
En sortant de cet hôpital cité plus haut, ma mère, lisant le journal local, a vu une annonce ainsi libellée : venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos tirée de l'évangile de Matthieu (Mt 11.28). C'était une invitation à des rencontres chrétiennes. Quelques temps plus tard, je l'entendais chanter des cantiques, elle vécue une conversion au Christ et obtint du même coup la guérison de sa dépression (A tel point qu'elle est partie quelques années plus tard comme missionnaire en Afrique).
Elle m'invitait souvent à ses rencontres mais vous savez, à 15-16 ans, on pense à autre chose. Je suis toutefois allé la chercher à la fin d'une de ses rencontres. Ne la voyant pas sortir, je suis entré dans cette salle qui servait d'église, ma mère parlait avec le pasteur. Ce fut un rendez-vous de Dieu pour moi ce soir-là... en effet, la fille du pasteur était superbe, magnifique, au point que durant 6 mois, deux fois par semaine, je me suis rendu à ces rencontres... pour essayer de sortit avec elle, la draguer dirait-on aujourd'hui !
En même temps, j'étais bien obligé d'entendre ce qui se passait et j'ai été impressionné par quelques témoignages. Aussi, m'adressant à Dieu je lui ai dit "si tu existes vraiment, ben manifeste-toi aussi dans ma vie". Il le fit, non comme je le pensais ou le désirais. En effet, trois jours après, je m'aperçus qu'il m'était impossible de traverser la rue pour frapper quelqu'un, mon projet de tuer mon père avait aussi disparu. J'étais perplexe au point que je ne retournais plus aux rencontres de cette église durant plusieurs mois.

Sur le conseil de ma mère, je suis allé voir le pasteur. Celui-ci me disait que Dieu avait simplement répondu à ma prière, même si je n'appréciais pas sa manière de l'exaucer, et que c'est lui qui décide de la manière de répondre ! Maintenant j'avais deux chemins devant moi, soit je continuais sur mon chemin avec un avenir bien incertain et sombre, soit j'acceptais le chemin que Jésus m'invitait à prendre pour un avenir aussi incertain mais où la promesse que Dieu serait à mes cotés ferait la différence.
Je suis donc retourné à l'église et quelques mois plus tard, suite à l'appel d'un prédicateur, j'acceptais que Jésus prenne demeure en moi, lui demandant de conduire mes pas, de prendre le contrôle de mon coeur, de ma vie, c'était en avril 1969. Je scellais cette décision par le baptême par immersion, ce qui fut fait en novembre de la même année.

Zélé... mais quel chemin à faire

Ma conversion a changé ma vie, ma perspective de voir la société. Elle m'a aussi permis de me connaître moi-même. Jamais je ne m'étais posé la question de savoir qui j'étais, quels étaient mes défauts et mes valeurs.
J'avais beaucoup de zèle pour témoigner de ma foi et en même temps toujours mon poignard calé dans ma chaussette... avec lequel je menaçais les homosexuels – je prenais le train sans payer – les questions d'autorités m'étaient très difficiles – 15 ans après, j'avais toujours des réflexes de défense,... !
Mais j'avais envie de servir ce Dieu qui m'avait changé et ceux que je côtoyais.
Ainsi, après mon service militaire, j'ai fréquenté une école biblique, puis je suis allé aider un pasteur qui s'occupait des marginaux et des toxicomanes.

Pour l'anecdote, j'ai eu mes vingt ans là. C'était en plein été et je n'avais dit à personne que c'était mon anniversaire.
Nous avions un accord avec un supermarché, nous enlevions leurs déchets et en échange nous recevions les invendus.
Le premier travail en arrivant, était de monter dans la remorque afin de la ranger, puis de mettre ce qui avait débordé.
En rentrant dans celle-ci, mon pied s'est coincé dans un carton, j'ai eu du mal à le retirer et lorsque ce fut fait, je m'aperçus que j'étais tombé dans un carton de viande avariée. Je ne voyais plus mon pied tant il était recouvert d'asticots !
Le temps de remonter sur la remorque et d'en redescendre de l'autre coté, ces petites bêtes si vigoureuses avaient eu le temps de rentrer dans ma chaussure évasée, à tel point que tombant de l'autre coté sur la terre ferme, c'est un ssccrouuiiittt qui m'attendait et des asticots écrasés entre les doigts de pied que j'avais... et je ne vous parle pas de l'odeur !
Levant les yeux au ciel, j'ai fait cette prière "Seigneur, pour mes vingt ans, tu exagères !"
Et de sa voix douce et pleine de compassion j'ai compris qu'il me répondait "Bernard, si tu n'es pas capable d'accepter cela pour un de ces marginaux, alors tu n'es pas non plus capable de me servir !" Je n'ai jamais oublié cette leçon et lorsque, avec mon épouse, nous accueillions chez nous des alcooliques qui vomissaient dans le salon, je ramassais - avec des hauts le coeur - mais en repensant à ce jour mémorable... vous le savez bien, on n'oublie pas le jour de ses vingt ans !!

Actuellement, je suis l'un des pasteurs d'une église que le Seigneur m'a appelé à fonder à Angers. Je suis dans cette même ville, aumônier de prison, des hôpitaux et aux armées.
Le Seigneur fait de grandes choses... il tient mon avenir incertain dans sa main et il est à mes cotés chaque jour selon sa promesse.

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