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William Carey

Auteur :
Type : Dossier
Thème : Personnalités protestantes
Source : Construire Ensemble
Réf./Date source : Retroviseur  
Publié sur Lueur le

1761 – 1834

William Carey, humble cordonnier qui a été appelé « le père des missions protestantes », est sans doute une des personnalités baptistes les plus célèbres - mais qui était-il ?

Carey, fils d'instituteur anglican, grandit dans une petite ville de l'est de l'Angleterre, et le jeune William passait presque tout son temps libre à lire les récits de grands voyageurs tels que le Capitaine Cook, qui explorait le Pacifique quand Carey était petit. Carey se convertit à l'âge de 18 ans sous l'influence d'un ami qui était apprenti cordonnier comme lui, et quatre ans plus tard il fut baptisé par le pasteur baptiste du coin. Bien que prédicateur médiocre il fut consacré pasteur en 1786 mais dut travailler comme cordonnier et instituteur pour vivre. Il continuait d'être passionné par la géographie et les langues, et il apprit le latin, le grec, l'hébreu, le français et le néerlandais tout en faisant son travail de cordonnier !

Carey était travaillé par la pensée que de vastes populations du monde n'avaient jamais entendu l'évangile, et lors d'une pastorale en 1787 il avait demandé un débat au sujet de l'obligation de prêcher l'évangile aux païens. « Asseyez-vous, jeune homme, vous êtes un enthousiaste (= « fanatique » dans le vocabulaire du temps), objecta un pasteur âgé. Si Dieu veut convertir les païens, il le fera sans vous et moi ! » Le jeune Carey se tut mais il n'oublia pas son projet, et cinq ans plus tard il publia son « Enquiry », livre d'une centaine de pages qui décrivait l'état de la population mondiale et l'obligation des chrétiens d'aller porter l'évangile aux peuples non-atteints. En mai 1792 il prêcha sur Ésaïe 54.2, enjoignant ses auditeurs à se lancer dans l'évangélisation du monde « en s'attendant à de grandes choses de la part de Dieu et en tentant de grandes choses pour Dieu ». En octobre de la même année, une douzaine de personnes fonda la « Mission des Baptistes Particuliers (=Calvinistes) pour la propagation de l'Évangile parmi les païens », mission qui existe toujours aujourd'hui sous le nom de la Baptist Missionary Society (BMS).

Carey était le premier missionnaire de la nouvelle société, et il partit pour l'Inde accompagné de sa femme et de ses quatre enfants ainsi que du Docteur John Thomas. Leurs amis en Angleterre avaient cotisé pour payer le voyage et les premiers mois en Inde, mais une fois établis, les missionnaires durent travailler pour subvenir à leurs propres besoins. Carey fut nommé directeur d'une usine d'indigo et plus tard enseigna des langues indiennes à des colons qui arrivaient en Inde. Sa femme, qui avait d'abord refusé d'accompagner son mari en Inde, sombra dans une dépression profonde jusqu'à sa mort 13 ans plus tard.

Carey annonça l'Évangile autour de lui, mais ce fut seulement après sept ans de travail qu'il put baptiser le premier converti. D'autres missionnaires le rejoignirent et en 1800 Carey commença des années de travail fructueux à Serampore. En douze ans, le trio Carey (traducteur), Ward (imprimeur), et Marshman (prédicateur) produisirent des traductions de portions de la Bible en 18 langues indiennes et entreprirent une oeuvre considérable d'évangélisation et de travail social qui ne fut même pas arrêtée par l'incendie qui détruisit leur bâtiment en 1813. Malheureusement, les nouveaux dirigeants de la mission en Angleterre ne comprirent pas toujours la stratégie des missionnaires en Inde, et pendant dix ans (de 1827 à 1837, après la mort de Carey) ils durent travailler seuls.

William Carey était sans doute un des linguistes les plus remarquables de son temps, enseignant des langues indiennes à l'Université de Calcutta. C'était aussi un botaniste réputé et un évangéliste infatigable malgré tous les découragements qu'il connut. Il voulait non seulement évangéliser la population de l'Inde mais aussi travailler pour améliorer sa situation matérielle. Baptiste convaincu, il ne refusait pas de travailler avec d'autres chrétiens, et en 1805 il avait même lancé l'idée d'une rencontre mondiale de chrétiens de toutes origines ecclésiastiques et géographiques au Cap en vue d'une meilleure collaboration dans l'Évangile. Ses lettres de nouvelles envoyées en Amérique ont également encouragé la fondation de la première mission baptiste américaine en 1814, même si quelques missionnaires américains avaient déjà été envoyés avant cette date. L'Inde n'a pas oublié la contribution de Carey à son histoire, et il y a quelques années le gouvernement indien a même sorti un timbre-poste en son honneur.

Le petit cordonnier anglais avait vraiment vu le Seigneur faire de grandes choses et avait aussi pu tenter de grandes choses pour son Seigneur !


Sources :
AC Underwood, « A History of the English Baptists », Baptist Union, Londres, 1961
H. Leon McBeth, « The Baptist heritage : Four centuries of Baptist Witness » Broadman Press, Nashville, 1987

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