1 Corinthiens 14:21-25
(Annotée Neuchâtel)
21
Il est écrit dans la loi : Je parlerai à ce peuple par des gens d'une autre langue, et par des lèvres étrangères, et même ainsi ils ne m'écouteront point, dit le Seigneur.
22
Ainsi donc, les langues sont un signe, non pour les croyants, mais pour les infidèles ; au lieu que la prophétie est un signe, non pour les infidèles, mais pour les croyants.
23
Si donc toute l'Eglise s'assemble en un même lieu, et que tous parlent en langues, et que des gens du commun peuple, ou des infidèles y entrent, ne diront-ils pas que vous avez perdu le sens ?
24
Mais si tous prophétisent, et qu'il entre quelque infidèle, ou quelqu'un du commun peuple, il est convaincu par tous, il est jugé par tous ;
25
les secrets de son coeur seront manifestés ; de sorte que, tombant la face en terre, il adorera Dieu, et il publiera que Dieu est véritablement parmi vous.
Références croisées
14:21 Jn 10:34, Rm 3:19, Dt 28:49, Es 28:11-12, Jr 5:15Réciproques : Ps 81:5, Es 33:19, Ac 2:4, 1Co 14:2, 1Co 14:11, 1Co 14:19, 1Co 14:34
14:22 Mc 16:17, Ac 2:6-12, Ac 2:32-36, 1Tm 1:9, 1Co 14:3
Réciproques : Ps 81:5, 1Co 12:7, 1Co 14:2, 1Co 14:19, 1Th 5:20
14:23 1Co 11:18, Os 9:7, Jn 10:20, Ac 2:13, Ac 26:24
Réciproques : Gn 11:7, Gn 11:9, Ac 11:26, Ac 14:27, Rm 1:14, 1Co 11:17, 1Co 12:10, 1Co 14:16, He 10:25
14:24 1Co 2:15, Jn 1:47-49, Jn 4:29, Ac 2:37, He 4:12-13
Réciproques : 1S 19:20, 1Ch 25:1, Mc 12:17, Lc 4:32, Jn 4:19, Jn 8:7, Jn 16:8, Ac 13:1, Ac 24:25, Rm 1:14, Rm 1:16, Rm 12:6, 1Co 12:10, 1Co 14:1, 1Co 14:16, 1Co 14:39, Tt 1:9, Jc 2:9, 1Jn 3:20
14:25 Gn 44:14, Dt 9:18, Ps 72:11, Es 60:14, Lc 5:8, Lc 8:28, Ap 5:8, Ap 19:4, Es 45:14, Za 8:23
Réciproques : Gn 21:22, Gn 26:28, Dt 7:21, Js 22:31, 1S 9:19, 1S 19:20, 2R 19:17, Mt 5:16, Mt 8:2, Mc 12:17, Lc 4:32, Jn 1:48, Jn 4:19, Jn 4:29, Jn 8:7, Ac 2:37, Ac 13:1, Ac 24:25, Rm 1:16, 1Co 14:1, 1Co 14:39, Phm 1:6, He 4:12, 1P 2:12, 1Jn 3:20
Notes de la Bible Annotée Neuchâtel
A savoir : les notes ne font PAS partie du texte biblique. Plus d'informations1 Corinthiens 14
- 14.21 II est écrit dans la loi : Je parlerai à ce peuple par des gens d'une autre langue, et par des lèvres étrangères, et même ainsi ils ne m'écouteront point, dit le Seigneur. Citation libre, mais profondément significative, de
Esaïe 28.11,12
L'exhortation que vient de faire entendre l'apôtre, de n'être pas des enfants en raison, lui rappelle une parole du prophète Esaïe, dans laquelle Dieu reproche aux Juifs de ne vouloir pas être instruits dans la vraie science, mais d'avoir besoin, comme des enfants à peine sevrés, d'être enseignés "ligne après ligne, commandement après commandement, un peu ici, un peu là." (Esaïe 28.9-10
)
Puis, immédiatement, il ajoute : "C'est pourquoi il parlera à ce peuple avec des lèvres qui bégaieront (comme les sons d'une langue qu'on ne comprend pas), et avec une langue étrangère,...mais ils n'ont point voulu écouter."
Cette langue étrangère était celle des nations ennemies qui devaient exécuter sur Israël les jugements de Dieu, après que ce peuple n'avait point voulu écouter les paroles de grâce qui lui étaient adressées dans sa propre langue. Image des dispensations de Dieu à toutes les époques de son règne.
La paix, le repos de la nouvelle alliance a été d'abord annoncé à Israël dans sa propre langue (Esaïe 28.12
; comparezMatthieu 11.29
) ; mais il n'a point voulu écouter.
Au jour de la Pentecôte les merveilles de Dieu furent encore annoncées aux Juifs dans les langues étrangères des peuples parmi lesquels ils demeuraient : signe que désormais "le royaume allait leur être ôté," et donné aux nations païennes. (Matthieu 21.43
) Ainsi, ce qui, en soi, était un miracle de la grâce, fut, pour Israël, un miracle de la justice divine. Et la diversité des langues, ces barrières nombreuses qui séparent les peuples, restent, dès l'origine, (Genèse 11
) un signe du jugement de Dieu sur le péché, jugement qui se renouvelle de diverses manières dans les Eglises, et sur les peuples qui n'ont pas voulu écouter la parole de l'Evangile dans leur propre langue.
De même, dans une grande partie de la chrétienté (l'Eglise romaine, l'Eglise grecque, les Eglises d'Orient), le culte, jadis rendu en esprit et en vérité, a lieu en langues étrangères au peuple, langues aujourd'hui mortes, triste symbole de la mort de ces Eglises. Et tandis que les clergés gardent superstitieusement une langue prétendue sacrée, les peuples à leur tour, les peuples qui leur échappent, parlent "en langues," relativement à eux.
Aussi, l'apôtre conclut-il (verset 22
) que les langues sont "un signe, non pour les croyants, mais pour les incrédules," pour ceux qui, s'obstinant dans l'infidélité comme Israël, forcent le Seigneur à se retirer d'eux.
Les langues, en effet, ne produisant chez plusieurs qu'un stérile étonnement, peut-être même un jugement faux, (verset 23
) ne sauraient seules convertir l'infidèle ; tandis que la prophétie, pénétrant les consciences et les cœurs de sa lumière et de sa puissance, amène les plus rebelles à l'obéissance de Christ. Quels arguments pour les Corinthiens, si ardents à désirer le don des langues, et qui par là pouvaient s'exposer aussi à transformer ce signe de grâce en un signe de jugement ! - 14.22 Ainsi donc, les langues sont un signe, non pour les croyants, mais pour les infidèles ; au lieu que la prophétie est un signe, non pour les infidèles, mais pour les croyants. Le don des langues était un signe ou un miracle de l'Esprit, non pour les croyants qui les écoutaient sans rien comprendre, mais pour les infidèles, dans le sens des paroles d'Esaïe exposées dans la note précédente, c'est-à-dire un signe des jugements de Dieu.
La prophétie, au contraire, est un signe puissant pour les croyants, c'est-à-dire pour tous ceux qu'elle pouvait rendre tels. (verset 24
) - 14.23 Si donc toute l'Eglise s'assemble en un même lieu, et que tous parlent en langues, et que des gens du commun peuple, ou des infidèles y entrent, ne diront-ils pas que vous avez perdu le sens ? Exactement comme
Actes 2.13
.
Ainsi ceux que Paul suppose entrant dans une assemblée où tous (les uns après les autres) parlent en langue, soit des gens sans culture (Grec : "idiotai"), soit des infidèles (Juifs ou païens), recevront de ce qu'ils entendront cette impression fâcheuse, tandis que si tous prophétisent...(verset 24
) - 14.24 Mais si tous prophétisent, et qu'il entre quelque infidèle, ou quelqu'un du commun peuple, il est convaincu par tous, il est jugé par tous ; Convaincu ne signifie pas seulement ici une action exercée sur l'intelligence, mais sur la conscience, convaincu du péché, comme
Jean 16.8-11
, note.
Jugé doit être traduit par discerné, c'est-à-dire que la prophétie exerce en même temps sur cette âme le "discernement des esprits" (1Corinthiens 12.10
etverset 2
, note), et lui révélera les choses cachées au dedans d'elle, (verset 25
) d'où pourra résulter son humiliation et sa conversion.
Tous veut dire : tous ceux qui ont le don de prophétie, et quand l'apôtre s'exprime ainsi : "Si tous prophétisent," c'est une simple supposition destinée a rendre plus frappant son raisonnement : "lors même que tous prophétiseraient, il n'en résulterait pas l'inconvénient du don des langues, (verset 23
) mais au contraire..." (Comparer aussi, pour ce qu'il y aurait à faire, même dans ce cas,versets 29,30
) - 14.25 les secrets de son cœur seront manifestés ; de sorte que, tombant la face en terre, il adorera Dieu, et il publiera que Dieu est véritablement parmi vous. Ou en vous.
Lorsque la vérité divine révèle à un pécheur les secrets de son cœur, elle lui fournit la preuve la plus immédiate et la plus intime de la présence et de l'action de Dieu, et, à moins qu'il ne se réfugie dans l'impénitence et dans l'inimitié, il est vaincu et comme forcé de se rendre au souverain Maître. (Apocalypse 3.9
)