1 Corinthiens 7:10-16
(Annotée Neuchâtel)
10
Quant à ceux qui sont mariés, je leur commande, non pas moi, mais le Seigneur, que la femme ne se sépare point de son mari
11 (et si elle en est séparée, qu'elle demeure sans se marier, ou qu'elle se réconcilie avec son mari), et que le mari ne renvoie point sa femme.
12 Mais aux autres je leur dis, moi, et non le Seigneur : Si un frère a une femme incrédule, et qu'elle consente à habiter avec lui, qu'il ne la renvoie point ;
13 et la femme qui a un mari incrédule, s'il consent à habiter avec elle, qu'elle ne renvoie point son mari.
14 Car le mari incrédule est sanctifié par la femme, et la femme incrédule est sanctifiée par le frère ; autrement vos enfants seraient impurs, mais maintenant ils sont saints.
15 Que si l'incrédule se sépare, qu'il se sépare ; car le frère ou la soeur ne sont plus asservis en ce cas ; mais Dieu nous a appelés à la paix.
16 Car que sais-tu, femme, si tu sauveras ton mari ? Ou que sais-tu, mari, si tu sauveras ta femme ?
11 (et si elle en est séparée, qu'elle demeure sans se marier, ou qu'elle se réconcilie avec son mari), et que le mari ne renvoie point sa femme.
12 Mais aux autres je leur dis, moi, et non le Seigneur : Si un frère a une femme incrédule, et qu'elle consente à habiter avec lui, qu'il ne la renvoie point ;
13 et la femme qui a un mari incrédule, s'il consent à habiter avec elle, qu'elle ne renvoie point son mari.
14 Car le mari incrédule est sanctifié par la femme, et la femme incrédule est sanctifiée par le frère ; autrement vos enfants seraient impurs, mais maintenant ils sont saints.
15 Que si l'incrédule se sépare, qu'il se sépare ; car le frère ou la soeur ne sont plus asservis en ce cas ; mais Dieu nous a appelés à la paix.
16 Car que sais-tu, femme, si tu sauveras ton mari ? Ou que sais-tu, mari, si tu sauveras ta femme ?
Références croisées
7:10 1Co 7:12, 1Co 7:25, 1Co 7:40, 1Co 7:15, Jr 3:20, Ml 2:14-16, Mt 5:32, Mt 19:6-9, Mc 10:11-12, Lc 16:18Réciproques : Gn 2:24, Dt 24:5, Mt 19:9, Mc 10:2, Jn 4:18, 1Co 7:39, 1Co 11:11, 1Tm 5:9
7:11 Jg 19:2-3, Jr 3:1, Dt 22:19, Es 50:1, Mc 10:2
Réciproques : Gn 2:24, Dt 24:1, Mt 5:32, Mt 19:9, Mc 10:11, Jn 4:18, 1Tm 5:9
7:12 1Co 7:6, 1Co 7:25, 2Co 11:17, Esd 10:2-3, Esd 10:11-19
Réciproques : Dt 24:1, 1Co 5:11, 1Co 7:10, 1Co 7:27, 2Co 8:8
7:13 Réciproques : Esd 10:3
7:14 1Co 6:15-17, Esd 9:1-2, 1Tm 4:5, Tt 1:15, Esd 9:2, Es 52:1, Ml 2:15-16, Ac 10:23, Rm 11:16
Réciproques : Lv 12:7, Lv 21:15, Dt 29:15, Jr 32:39, Mt 19:13, Mt 19:15, Mc 10:14, Lc 18:16, Ac 2:39, Ac 11:8, Ac 16:1, Ga 3:28
7:15 Mt 12:50, Jc 2:15, 1Co 14:33, Rm 12:18, Rm 14:19, 2Co 13:11, Ga 5:22, He 12:14, Jc 3:17-18
Réciproques : Dt 24:2, 1Co 5:11, 1Co 7:10, 1Co 7:39, 1Co 9:5, Col 3:15
7:16 1Co 9:22, Pr 11:30, Lc 15:10, 1Tm 4:16, Jc 5:19-20, 1P 3:1-2
Réciproques : Mi 6:8, Rm 2:1, Rm 9:20, Rm 11:14, 1Co 9:19
Notes de la Bible Annotée Neuchâtel
A savoir : les notes ne font PAS partie du texte biblique. Plus d'informations1 Corinthiens 7
- 7.10 Quant à ceux qui sont mariés, je leur commande, non pas moi, mais le Seigneur, que la femme ne se sépare point de son mari 10 à 24 Conseils sur le divorce.
- 7.11 (et si elle en est séparée, qu'elle demeure sans se marier, ou qu'elle se réconcilie avec son mari), et que le mari ne renvoie point sa femme. La question du divorce, même entre époux chrétiens, avait donc été posée à l'apôtre, et cela par les vues fausses mentionnées dans la note qui précède. Paul se borne à répondre ce que nous trouvons dans ces deux versets, (
versets 10,11
) puis il passe à la question plus difficile du divorce dans les mariages mixtes. Sur le premier point, il pouvait être bref en interdisant le divorce entre chrétiens ; car ici il y a un commandement du Seigneur, auquel il se contente d'en appeler. (Matthieu 5.32 ; 19.9
; comparezverset 40
, dernière note.)
Et il suit tellement à la lettre ce commandement, qu'il résulte de ses paroles les deux principes suivants :
1° Point de divorce entre chrétiens (l'apôtre n'a pas à s'occuper du cas exceptionnel posé par le Sauveur, l'adultère, qui est déjà, en soi, la dissolution du mariage) ;
2° si une séparation est déjà accomplie, il ne reste aux époux que cette alternative, ou ne pas se remarier, ou se réconcilier lorsque cela est possible. C'est le Seigneur lui-même qui interdit un second mariage à ceux qui se sont séparés. (Matthieu 5.32
) - 7.12 Mais aux autres je leur dis, moi, et non le Seigneur : Si un frère a une femme incrédule, et qu'elle consente à habiter avec lui, qu'il ne la renvoie point ; C'est-à-dire à ceux qui, mariés avant de connaître l'Evangile, se trouvaient dans la difficile position d'un mariage mixte de la pire espèce, par la conversion d'un des époux, tandis que l'autre était encore païen.
Ici l'apôtre n'a pas, comme dans le cas précédent, un commandement du Seigneur : il parle donc lui-même selon les lumières de l'Esprit de Dieu qui est en lui. (Voirverset 40
, dernière note ; comparezverset 25
) - 7.14 Car le mari incrédule est sanctifié par la femme, et la femme incrédule est sanctifiée par le frère ; autrement vos enfants seraient impurs, mais maintenant ils sont saints. Il était impossible qu'une union dans laquelle un des époux restait païen, tandis que l'autre avait été converti par l'Evangile, n'inspirât pas à ce dernier des doutes pénibles sur la conduite qu'il devait tenir.
Echappé au royaume des ténèbres, reçu par le baptême dans le royaume de Christ, il voyait en celui auquel il était associé un être encore plongé dans les abominations du paganisme ; une telle union était-elle chrétiennement légitime ? n'était-elle pas impure ? les enfants mêmes qui en naîtraient ne participeraient-ils pas de cette souillure ?
Terribles questions pour une conscience délicate ! questions que les chrétiens de Corinthe ont proposées à l'apôtre, et sur lesquelles il ne leur donnera son avis avec tant d'assurance que parce qu'il est bien sûr d'avoir l'Esprit de Dieu. (verset 40
)
Eh bien, cet avis est que la partie chrétienne ne doit pas, d'elle-même, se séparer, mais seulement ne pas s'opposer à cette séparation, si la partie païenne la veut. Le motif qu'en donne l'apôtre part d'un principe profond et très vrai aux yeux d'une foi vivante : c'est que les deux éléments opposés de la vérité et de l'erreur, de la lumière et des ténèbres, étant mis en contact dans le monde, où spécialement dans l'union dont il s'agit ici, le bien doit finalement rester victorieux du mal, le royaume de Dieu l'emporter sur le royaume de Satan.
D'après cette vue, la puissance de la vie chrétienne et de l'Esprit de Dieu dans un des époux, sanctifie l'autre, c'est-à-dire lui fait éprouver cette influence, d'abord lointaine, que l'Evangile exerce même sur les mondains incrédules, le place sous l'action des moyens de grâce, en un mot, consacre l'union, la met à part pour Dieu (tel est ici, et très fréquemment, le sens du mot sanctifier,1Timothée 4.5
).
Par la même raison, les enfants issus de cette union, placés dès leur berceau sous l'influence chrétienne de l'un des époux, consacrés au Seigneur, élevés dans les bénédictions de l'alliance de grâce, sont saints (ce mot étant pris dans le sens indiqué cidessus).
Cette pensée n'est point en contradiction avec les enseignements de l'Ecriture sur ce qu'on a appelé le péché originel, car il est bien évident que les enfants dont parle ici l'apôtre, nés dans le péché, auront, comme tout enfant d'Adam, besoin de la régénération et de la sanctification que les moyens de grâce mis à leur portée sont destinés à opérer.
"Le privilège spécial que l'apôtre attribue ici aux enfants des fidèles découle du bénéfice de l'alliance de grâce, par laquelle est ôtée la malédiction naturelle ; (Psaumes 51.7 ; Ephésiens 2.3
) en sorte que ceux qui étaient profanes sont consacrés par la grâce. C'est ainsi que l'apôtre argumente quand il dit (Romains 11.16
) que toute la postérité d'Abraham est sainte, parce que Dieu a conclu avec lui l'alliance de vie. Si la racine est sainte, dit-il, les branches le sont aussi. Et Dieu appelle ses fils tous ceux qui sont nés d'Israël. Or, maintenant que le mur de séparation a été renversé, la même alliance de salut que Dieu avait traitée avec Abraham, nous est communiquée." Calvin.
De là, le réformateur tire, avec raison, un puissant argument en faveur du baptême des enfants : "Que si les enfants des fidèles ont, dans le genre humain, une position exceptionnelle, afin d'être mis à part pour le Seigneur, pourquoi les exclurions-nous du signe ? Si le Seigneur les admet dans son Eglise par sa Parole, pourquoi leur refuserions-nous le signe ?" - 7.15 Que si l'incrédule se sépare, qu'il se sépare ; car le frère ou la sœur ne sont plus asservis en ce cas ; mais Dieu nous a appelés à la paix. Grec : "Dans de telles choses." Asservis à quoi ? A considérer encore comme existante et obligatoire une union rompue de fait par la séparation d'un des époux ; ou bien asservis à renouer les liens brisés ; à imposer l'union, contre sa volonté, à celui qui s'est séparé. L'un et l'autre sens sont admissibles, probablement l'un et l'autre sont dans la pensée de l'apôtre.
C'est sur cette parole que s'est appuyée l'Eglise évangélique et la législation dans les pays protestants pour autoriser le divorce dans le cas appelé malitiosa desertio, c'est-à-dire l'abandon d'un des époux par l'autre, bien que Jésus-Christ ne l'eût admis que pour cause d'adultère. L'un des cas a été assimilé à l'autre.
Grec : "Dans la paix." Par conséquent (tel est l'argument de l'apôtre) nous devons, autant qu'il dépend de nous, avoir la paix avec tous les hommes ; (Romains 12.18
) donc, que la paix soit ici votre règle : la paix ne brisera pas l'union, mais aussi elle ne l'imposera pas à celui qui s'est séparé, pour reformer un mariage dans lequel il n'y aurait certainement point de paix. - 7.16 Car que sais-tu, femme, si tu sauveras ton mari ? Ou que sais-tu, mari, si tu sauveras ta femme ? En rapportant cette question à
verset 15
seulement, elle devient un argument négatif pour celui des époux qui a été abandonné, de ne pas insister pour une réunion dans laquelle la conversion de l'autre est incertaine.
Mais la plupart des commentateurs et des traducteurs, depuis Chrysostome et Calvin, voulant appliquer ce verset comme un argument positif à la pensée générale de l'apôtre contre la séparation de la partie chrétienne dans le mariage mixte, (verset 12
) le paraphrasent plutôt qu'ils ne le traduisent ainsi : "Que sais tu, femme, si tu ne sauveras pas ton mari ? ou que sais-tu, mari, si tu ne sauveras pas ta femme ?" et ils en font un motif pour l'époux chrétien de rester uni à l'infidèle, dans l'espérance de le convertir à Christ. Cela paraît plus conforme à l'ensemble, mais cela fait violence au sens grammatical.
La vérité est que Paul dit : "Tu ne sais ni oui, ni non ; ainsi donc, si la partie païenne veut rester dans l'union, c'est bien ; (verset 12
et suivants) sinon, l'autre n'est point liée." (verset 15
)
Quoi qu'il en soit, bien imprudents sont les chrétiens qui, si souvent, ont prétendu trouver dans ce verset un argument pour s'autoriser à contracter un mariage en dehors de la foi, dans l'espoir de gagner à Christ celui ou celle à qui ils veulent s'unir ; les paroles de l'apôtre ne sont pas pour eux, mais contre eux.