Lueur.org - Un éclairage sur la foi
1 Jean 3:14-24
(Annotée Neuchâtel)
14 Pour nous, nous savons que nous sommes passés de la mort à la vie, parce que nous aimons les frères : celui qui n'aime pas, demeure dans la mort. 15 Quiconque hait son frère est un meurtrier, et vous savez qu'aucun meurtrier n'a la vie éternelle demeurant en lui. 16 En ceci nous avons connu l'amour, c'est que celui-là a donné sa vie pour nous ; nous aussi, nous devons donner nos vies pour les frères. 17 Or si quelqu'un possède de quoi vivre dans le monde, et voit son frère dans le besoin, et lui ferme ses entrailles, comment l'amour de Dieu demeure-t-il en lui ? 18 Petits enfants, n'aimons pas en paroles, ni avec la langue, mais en oeuvre et en vérité.
   19 Et en cela nous connaîtrons que nous sommes de la vérité, et nous persuaderons notre coeur devant lui 20 que si notre coeur nous condamne, Dieu est plus grand que notre coeur, et qu'il connaît toutes choses. 21 Bien-aimés, si notre coeur ne nous condamne point, nous avons de l'assurance pour nous adresser à Dieu ; 22 et quoi que nous demandions, nous le recevons de lui, parce que nous gardons ses commandements, et que nous faisons ce qui est agréable devant lui. 23 Et c'est ici son commandement : que nous croyions au nom de son Fils Jésus-Christ, et que nous nous aimions les uns les autres, selon qu'il nous en a donné le commandement. 24 Et celui qui garde ses commandements demeure en Dieu, et Dieu en lui ; et à ceci nous connaissons qu'il demeure en nous, à l'Esprit qu'il nous a donné.

Références croisées

3:14 1Jn 2:3, 1Jn 5:2, 1Jn 5:13, 1Jn 5:19, 1Jn 5:20, 2Co 5:1, Lc 15:24, Lc 15:32, Jn 5:24, Ep 2:1, Ep 2:5, 1Jn 2:10, 1Jn 3:23, 1Jn 4:7-8, 1Jn 4:12, 1Jn 4:21, 1Jn 5:2, Ps 16:3, Mt 25:40, Jn 13:35, Jn 15:12, Jn 15:17, Ga 5:22, Ep 1:15, Col 1:4, 1Th 4:9, He 6:10-11, He 13:1, 1P 1:22, 1P 3:8, 2P 1:7, 1Jn 2:9, 1Jn 2:11, 1Jn 4:20, Pr 21:16
Réciproques : Gn 13:8, Ps 15:4, Ps 119:63, Ps 122:6, Ps 133:1, Mt 5:22, Mt 25:42, Lc 7:5, Jn 3:36, Jn 13:34, Jn 18:37, Ac 6:3, Rm 5:13, Rm 16:8, Ga 5:6, Ph 1:7, Col 1:13, Col 3:12, Tt 1:8, 1Jn 2:8, 1Jn 3:10, 1Jn 3:19, 2Jn 1:5
3:15 Gn 27:41, Lv 19:16-18, 2S 13:22-28, Pr 26:24-26, Mt 5:21-22, Mt 5:28, Mc 6:19, Ac 23:12, Ac 23:14, Jc 1:15, Jc 4:1-2, Jn 4:14, Ga 5:21, 1P 1:23, Ap 21:8
Réciproques : Gn 4:2, Dt 15:9, 1S 19:4, Za 7:10, Jn 3:36, Ep 4:31, 1Jn 3:10
3:16 1Jn 4:9-10, Mt 20:28, Jn 3:16, Jn 10:15, Jn 15:13, Ac 20:28, Rm 5:8, Ep 5:2, Ep 5:25, Tt 2:13, 1P 1:18, 1P 2:24, 1P 3:18, Ap 1:5, Ap 5:9, 1Jn 2:6, 1Jn 4:11, Jn 13:34, Jn 15:12-13, Rm 16:4, Ph 2:17, Ph 2:30
Réciproques : Gn 44:33, Lv 16:10, Dt 15:7, Dt 15:11, Dt 15:15, Jg 5:18, 1Ch 21:17, Ps 112:9, Pr 24:11, Ct 5:4, Ez 18:7, Mt 5:42, Mt 25:35, Mc 8:34, Mc 14:7, Lc 10:31, Lc 10:37, Lc 11:41, Lc 12:17, Jn 14:24, Jn 21:17, Ac 2:44, Ac 20:24, Rm 5:7, 1Co 13:4, 1Co 13:5, 2Co 4:12, 2Co 8:4, 2Co 13:14, Ga 1:4, Ga 4:15, Ga 5:13, Ep 6:20, 1Th 2:8, 2Th 2:16, Jc 2:16, 1P 2:21, 2P 1:7, 1Jn 4:16
3:17 Dt 15:7-11, Pr 19:17, Es 58:7-10, Lc 3:11, 2Co 8:9, 2Co 8:14, 2Co 8:15, 2Co 9:5-9, 1Tm 6:17-18, He 13:16, Pr 12:10, Pr 28:9, 1Jn 4:20, 1Jn 5:1
Réciproques : Gn 43:30, Lv 25:35, Dt 10:19, Dt 24:19, Dt 26:13, Rt 2:16, 1R 3:26, 2Ch 28:15, Jb 31:17, Ps 25:6, Ps 77:9, Ps 125:4, Pr 3:9, Pr 14:21, Pr 14:31, Pr 17:5, Pr 19:7, Pr 24:11, Ec 11:3, Ct 5:4, Es 63:15, Ez 33:31, Mt 6:2, Mt 26:11, Mc 12:31, Mc 12:44, Lc 1:78, Lc 11:41, Jn 5:42, Ac 2:45, Rm 12:13, 1Co 13:5, 1Co 16:1, 2Co 6:12, 2Co 7:15, 2Co 8:8, 2Co 9:12, Ga 2:10, Ep 1:15, Ph 1:8, Col 3:12, Phm 1:20, He 6:10, Jc 1:27, 1Jn 2:15, 1Jn 4:11
3:18 1Jn 2:1, Ex 33:21, Mt 25:41-45, Rm 12:9, 1Co 13:4-7, Ga 5:13, Ga 6:1-2, Ep 4:1-3, Ep 4:15, 1Th 1:3, Jc 2:15-16, 1P 1:22
Réciproques : Dt 10:19, Jg 19:20, Rt 2:16, 2Ch 28:15, Jb 31:19, Pr 3:9, Pr 19:7, Es 32:17, Es 58:7, Ez 33:31, Lc 7:5, Lc 7:47, Lc 10:27, Jn 14:21, Jn 19:27, Ac 9:39, Ac 16:34, Rm 15:18, 1Co 5:8, 2Co 6:6, 2Co 6:13, Ph 4:8, Col 3:17, 2Th 2:17, He 6:10, He 10:24, Jc 3:17, 1P 3:8, 1Jn 4:21, 2Jn 1:1, 3Jn 1:1
3:19 1Jn 3:14, 1Jn 1:8, Jn 13:35, Jn 18:37, 1Jn 3:21, Es 32:17, He 6:10-11, He 10:22, Rm 4:21, Rm 8:38, 2Tm 1:12, He 11:13
Réciproques : Jb 8:6, Jb 11:15, Jb 31:37, Ps 119:56, Pr 20:27, Dn 6:22, Mt 28:20, Lc 7:5, Jn 19:27, Rm 2:15, Rm 8:16, Rm 9:1, Rm 14:5, 2Co 1:12, 2Co 5:1, Ga 6:4, Col 2:2, He 10:19, 1P 3:8, 2P 1:10, 1Jn 2:3, 1Jn 4:17
3:20 Jb 27:6, Jn 8:9, Ac 5:33, Rm 2:14-15, 1Co 4:4, 1Co 14:24-25, Tt 3:11, 1Jn 4:4, Jb 33:12, Jn 10:29-30, He 6:13, Ps 44:20-21, Ps 90:8, Ps 139:1-4, Jr 17:10, Jr 23:24, Jn 2:24-25, Jn 21:17, He 4:13, Ap 2:23
Réciproques : Gn 3:10, 1S 3:13, 1S 24:5, 2S 24:10, 1R 2:44, Jb 9:3, Jb 9:21, Jb 9:32, Jb 13:15, Jb 22:26, Ps 66:19, Ps 119:2, Ps 119:6, Ps 145:18, Jr 12:3, Mt 21:25, 1Co 11:28, 2Co 13:5, 1Th 3:13, 1Tm 2:8, He 10:22
3:21 1Jn 2:28, 1Jn 4:17, Jb 22:26, Jb 27:6, Ps 7:3-5, Ps 101:2, 1Co 4:4, 2Co 1:12, 1Tm 2:8, He 4:16, He 10:22
Réciproques : 1S 20:1, 1S 24:5, 2S 24:10, 2R 20:3, Ps 17:1, Ps 99:7, Ps 119:6, Es 38:3, Es 58:9, Jr 12:3, Mt 7:21, Lc 11:28, Jn 9:31, Jn 15:10, Rm 8:27, Rm 14:22, 1Co 11:28, 2Co 13:5, 1Th 1:3, 1Th 3:13, 1Jn 3:19, 1Jn 5:14
3:22 1Jn 5:14, Ps 10:17, Ps 34:4, Ps 34:15-17, Ps 50:15, Ps 66:18-19, Ps 145:18-19, Pr 15:29, Pr 28:9, Es 1:15, Es 55:6-7, Jr 29:12-13, Jr 33:3, Mt 7:7-8, Mt 21:22, Mc 11:24, Lc 11:9-13, Jn 9:31, Jn 14:13, Jn 15:7, Jn 16:23-24, Jc 1:5, Jc 5:16, 1Jn 3:23-24, Mt 7:24-25, Mt 17:5, Jn 15:10, Ac 17:30, Ac 20:21, Jn 6:29, Jn 8:29, Jn 9:31, Ph 4:18, Col 1:10, He 13:21
Réciproques : Lv 19:37, 2R 20:3, Ps 78:7, Ps 99:7, Pr 16:7, Pr 19:16, Es 38:3, Es 58:9, Ez 18:11, Mt 18:19, Mc 3:35, Lc 8:21, Rm 8:8, Rm 8:27, 1Co 7:19, Ph 4:9, 1Th 4:1, He 10:22, He 11:5, Jc 4:3, 1Jn 2:3, 1Jn 5:2
3:23 Dt 18:15-19, Ps 2:12, Mc 9:7, Jn 6:29, Jn 14:1, Jn 17:3, Ac 16:31, 1Tm 1:15, 1Jn 3:11, 1Jn 2:8-10, 1Jn 4:21, Mt 22:39, Jn 13:34, Jn 15:12, Ep 5:2, 1Th 4:9, 1P 1:22, 1P 4:8
Réciproques : Lv 19:37, Dt 30:15, Mt 12:50, Mc 3:35, Lc 8:21, Lc 10:37, Jn 1:12, Jn 12:50, Jn 16:14, Rm 1:3, Ga 3:22, Col 1:4, Col 3:14, 1Th 3:6, 1Tm 1:5, Phm 1:5, He 13:1, 1Jn 2:3, 1Jn 3:14, 1Jn 3:22, 1Jn 4:11, 1Jn 5:13, 2Jn 1:5, Ap 2:26, Ap 22:14
3:24 1Jn 3:22, Jn 14:21-23, Jn 15:7-10, 1Jn 4:7, 1Jn 4:12, 1Jn 4:15, 1Jn 4:16, Jn 6:54-56, Jn 17:21, 1Co 3:16, 1Co 6:19, 2Co 6:16, 2Tm 1:14, 1Jn 4:13, Rm 8:9-17, Ga 4:5-6
Réciproques : Ez 36:27, Ez 39:29, Mt 12:50, Lc 10:37, Jn 6:56, Jn 12:50, Jn 14:17, Jn 16:14, Jn 17:22, Jn 17:26, 2Co 5:5, 2Co 13:14, Ga 3:22, Ep 2:22, Ep 4:6, Ph 2:1, 1Th 4:8, 1Jn 2:5, 1Jn 2:27, 1Jn 4:4, 1Jn 5:19, Ap 22:14

Notes de la Bible Annotée Neuchâtel

A savoir : les notes ne font PAS partie du texte biblique. Plus d'informations
1 Jean 3
  • 3.15 Quiconque hait son frère est un meurtrier, et vous savez qu'aucun meurtrier n'a la vie éternelle demeurant en lui. Jean c'est si absolu dans l'énoncé des vérités qu'il exprime que parce qu'il prend ces vérités à leurs dernières profondeurs.
    Ainsi, aimer, c'est le signe certain qu'on est passé de le mort à la vie, (Jean 5.24) ou plutôt c'est la vie elle même, car celui qui aime "est né de Dieu," (1Jean 4.7) du Dieu qui est amour. (1Jean 4.8)
    Ne pas aimer, ou, ce qui est la même chose, haïr, (versets 13,15) c'est demeurer dans la mort spirituelle et morale. (verset 14)
    Et comme la haine souhaite le mal du prochain, comme elle peut conduire tout homme, aussi bien que Caïn, jusqu'au meurtre, comme Dieu regarde au cœur, siège des sentiments, et non seulement à la main qui en est l'instrument, celui qui hait son frère est réellement, aux yeux de Dieu, un meurtrier.
    Jésus-Christ a exprimé la même vérité sous une autre forme : il voit dans la haine une violation du sixième commandement. (Matthieu 5.21,22)
  • 3.16 En ceci nous avons connu l'amour, c'est que celui-là a donné sa vie pour nous ; nous aussi, nous devons donner nos vies pour les frères. Celui qui hait peut en venir à sacrifier à sa haine la vie du prochain ; (verset 15) celui qui aime est rendu capable de sacrifier sa propre vie à ses frères, car son amour n'est pas autre que celui de Jésus vivant dans le cœur de son disciple.
    Or Jésus (grec) a mis sa vie pour nous. Son dévouement nous a révélé l'amour, un amour inconnu à la terre.
    Jésus lui-même l'a affirmé et a présenté l'amour dont il faisait preuve comme la norme de celui qu'il prescrivait à ses disciples. (Jean 15.12,13)
    Mais l'exemple du Sauveur n'est pas seulement un modèle extérieurement proposé à l'imitation de ses rachetés ; par l'Esprit, Christ rétablit l'image divine en eux, de sorte que leur obligation est, à tous égards, de lui ressembler, même en ce qui paraît le plus impossible à la nature humaine (1Jean 2.6 ; 3.3)
    Nous pouvons être appelés à donner nos vies pour nos frères, dans le sens le plus absolu du mot, mais, en tout cas, nous devons dépenser notre vie à leur service, "la leur donner en détail" Vinet.
  • 3.18 Petits enfants, n'aimons pas en paroles, ni avec la langue, mais en œuvre et en vérité. Celui qui par la puissance de l'amour peut donner le plus, sa propre vie, (verset 16) ne saurait refuser le moins, ce qu'il possède pour vivre dans le monde (grec la subsistance du monde, comparez sur le sens de ce mot 1Jean 2.16, note) ; (verset 17) autrement il aurait en cela même la preuve que son prétendu amour n'est qu'en parole et avec la langue. (verset 18. Comparer Jacques 2.15,16 ; Deutéronome 15.7-11 ; Esaïe 58.10)
  • 3.20 que si notre cœur nous condamne, Dieu est plus grand que notre cœur, et qu'il connaît toutes choses. Le mot et, au commencement de verset 19, manque dans B. A ; plusieurs éditeurs le retranchent.
    Le texte reçu porte : nous connaissons, le futur se lit dans Sin., B. A, C, etc.
    - Les mots en cela de verset 19, indiquant le signe auquel nous connaîtrons que nous sommes de la vérité (voir sur cette expression Jean 18.37, 3e note), ne sauraient se rapporter qu'à ce qui précède ; (versets 10-18) ce qui prouve que nous sommes "nés de Dieu," c'est l'amour.
    L'amour seul nous permet de persuader notre cœur (notre conscience) devant Dieu (en nous examinant sous son regard et en nous soumettant à son jugement) que si notre cœur nous condamne, Dieu est plus grand que notre cœur.
    D'autres interprètes traduisent : Nous rassurerons notre cœur devant Dieu. Bien que le verbe grec puisse avoir le sens "d'apaiser," (Matthieu 28.14) il est plus naturel de lui laisser ici sa signification habituelle. L'auteur suppose une sorte de dialogue que nous avons avec notre cœur (Sin., C portent nos cœurs), et dans lequel nous cherchons à le persuader.
    Ceux qui traduisent, à verset 19 "nous rassurerons notre cœur," prennent la conjonction laquelle s'ouvre le verset 20 dans son sens causal : "parce que, car, si notre cœur nous condamne, Dieu est plus grand que notre cœur."
    Mais, dans le texte grec, cette conjonction est répétée devant les mots : Dieu est plus grand ; or il est vraisemblable que l'auteur l'a employée les deux fois dans le même sens, et une reprise du que s'explique mieux qu'une reprise du parce que : "Nous persuaderons notre cœur que, - si notre cœur nous condamne, - que Dieu est plus grand que notre cœur."
    Pour éviter cette répétition de la conjonction, beaucoup d'interprètes, depuis Bengel, ont proposé de traduire, en distribuant autrement les lettres grecques du commencement de la phrase (dans les manuscrits majuscules les mots ne sont pas séparés par un intervalle) : en quelque chose que notre cœur nous condamne, "nous le persuaderons que Dieu est plus grand," ou "nous le rassurerons, parce que Dieu est plus grand." Cette traduction, qui ne se justifie pas entièrement au point de vue de la syntaxe grecque, doit être rejetée, parce que la proposition parallèle de verset 21 porte : "Si notre cœur ne nous condamne pas," et n'établit aucune distinction entre les sujets de condamnation.
    - Avec la traduction que nous avons adoptée, comment interpréterons-nous la pensée de Jean ? Quelle est son intention en nous invitant à nous persuader que Dieu est plus grand que notre cœur et qu'il sait toutes choses ?
    Veut-il aggraver la condamnation prononcée par notre cœur, et nous inspirer un effroi salutaire en invoquant la plus grande sévérité de ce Dieu qui sonde nos cœurs et nos reins et connaît nos fautes cachées ? (Psaumes 19.13 ; 90.8)
    Veut-il dire : Si notre cœur nous condamne, en nous convainquant que nous n'avons point encore le vrai amour, (versets 18,19) que nous ne sommes point réellement nés de Dieu ; si notre cœur, malgré ses illusions et son aveuglement naturel, ne peut pas se rassurer devant Dieu, que sera ce du jugement de Dieu, de ce Dieu plus grand, plus saint, plus Juste que notre cœur, et dont les yeux sont trop purs pour voir le mal ? (Comparer 1Corinthiens 4.4)
    D'éminents interprètes, de saint Augustin et Calvin jusqu'à Lücke, de Wette et Neander, ont expliqué ainsi la pensée de l'apôtre. Mais avec cette explication, admise dans nos précédentes éditions, il est difficile de comprendre l'enchaînement des idées.
    Jean nous a montré dans l'amour fraternel un signe auquel nous reconnaîtrons que nous sommes de la vérité (verset 19) début du verset, qui nous permettra d'acquérir, en consultant notre cœur, l'assurance de notre salut ; et il viendrait aussitôt après détruire cette assurance en évoquant la pensée d'un Dieu plus sévère que notre cœur ?
    Et comment pourrait-il continuer, à verset 21, en disant : "Si notre cœur ne nous condamne pas, nous avons de l'assurance devant Dieu ?" L'absolution que nous donne notre cœur ne signifierait rien, si le jugement de Dieu est plus rigoureux que le sien.
    - Le contexte nous oblige ainsi à reconnaître, avec Luther, Bengel et la plupart des interprètes contemporains, que l'apôtre en appelle à la miséricorde de Dieu, qui est infiniment plus grande que celle des hommes, (2Samuel 24.14) et qui surpasse même les pensées de notre cœur. (Esaïe 55.7-9)
    Ou plus exactement encore, ce que Jean invoque, c'est la toute science de ce Dieu devant lequel nous avons à nous examiner. Il la désigne expressément, quand il dit : "Dieu est plus grand que notre cœur et il connaît toutes choses."
    Ces derniers mots précisent la pensée de l'auteur ; ils montrent en quoi consiste la grandeur de Dieu, qu'il vient de rappeler. (Weiss.) Dieu est plus grand que notre cœur en ce qu'il connaît toutes choses.
    Notre regard est borné : le moment présent existe seul pour nous. Quand nous venons de commettre une faute, nous ne voyons qu'elle ; le remords qu'elle nous cause nous fait douter de notre relèvement et de notre salut final, nous oublions les délivrances dont nous avons été l'objet, les grâces reçues.
    Dieu connaît toutes choses, notre vie entière est découverte devant lui. Il sait les origines de notre foi, de notre amour, puisqu'il les a créés dans notre cœur. Il voit comment nous sortirons des difficultés, des tentations dans lesquelles nous nous débattons et qui nous désespèrent, puisque c'est "en lui, qui nous a aimés, que nous sommes plus que vainqueurs." (Romains 8.37)
    En vertu de sa toute science, il nous a attirés à lui, (Jean 6.44) aimés le premier, (1Jean 4.10) "prédestinés à être semblables à l'image de son Fils ;" (Romains 8.29) il nous a élus parce qu'il savait que nous persévérerions jusqu'à la fin.
    Cette pensée de la toute science de Dieu est un sérieux avertissement pour ceux qui ne sont pas nés de Dieu et n'aiment pas "en vérité ;" (verset 18) ils peuvent, en feignant la charité, en copiant ses manifestations extérieures, (1Corinthiens 13.2,3) tromper les hommes et se faire illusion à eux-mêmes ; (Matthieu 7.22) ils ne sauraient échapper au jugement de Celui qui connaît toutes choses.
    Mais pour ceux qui possèdent réellement en Dieu la vie de l'amour, la certitude que Dieu connaît toutes choses les rassure : quand le souvenir de leurs chutes les accable, quand ils sont assaillis de tentations ou d'épreuves et que leur foi chancelle, ils peuvent en appeler avec confiance à Celui qui sait quel est leur amour. (Jean 21.17)
    Ainsi comprise, la pensée de Jean s'accorde avec celle de Paul. Paul fonde l'assurance de notre salut sur la foi en JésusChrist, par laquelle nous sommes justifiés (Romains 5.1 et suivants ; Romains 8.31-39) ; mais il n'a garde d'oublier que cette foi doit être "agissante par la charité." (Galates 5.6) Jean indique cette dernière comme le signe incontestable d'une foi authentique, d'une vie vraiment créée et entretenue par l'Esprit de Dieu. (versets 23,24)
  • 3.22 et quoi que nous demandions, nous le recevons de lui, parce que nous gardons ses commandements, et que nous faisons ce qui est agréable devant lui. Jean présente à ses bien-aimés, avec une tendre affection, le cas opposé à celui qu'il vient d'indiquer. (verset 20) Il suppose que leur cœur, examine devant Dieu ne les accuse pas de manquer de charité il leur déclare qu'ils ont alors une grande assurance (grec) envers Dieu, et il ajoute cette consolante pensée que l'assurance (grec la liberté de tout dire) avec laquelle ils s'adressent à Dieu dans la prière, comme des enfants à leur Père, n'est pas une vaine illusion et ne reste pas stérile mais leur obtient de son amour toutes les grâces nouvelles qu'ils lui demandent ; car ils sont avec lui dans un rapport filial de parfaite obéissance, qui les rend agréables à ses yeux. (Comparer Jean 5.19,20,30 ; 11.42)
    - Dans quel sens profond et vivant Jean entend ce mot garder ses commandements, c'est ce qu'il nous apprend à versets 23,24, et ainsi il revient au vrai fondement de notre assurance devant Dieu, d'où il était parti. (Comparer fin de la note précédente.)
  • 3.23 Et c'est ici son commandement : que nous croyions au nom de son Fils Jésus-Christ, et que nous nous aimions les uns les autres, selon qu'il nous en a donné le commandement. L'âme de toute la vie chrétienne, c'est croire et aimer.
    Telle est la volonté souveraine de Dieu envers l'homme, (Jean 6.40) ce que Jean appelle le commandement qu'il nous a donné, ces mots se rapportent probablement au commandement de l'amour fraternel, que Jésus a répété avec insistance à ses disciples dans les entretiens de la chambre haute. (Jean 13.34 ; 15.12,13)
    En un sens, il faut convenir que ni la foi ni l'amour ne se commandent, mais quand on considère que l'objet de la foi c'est le nom du Fils de Dieu, Jésus-Christ, le Sauveur dont notre âme a un si profond besoin et que Dieu "marqué de son sceau," pour que tout homme le reconnaisse et mette en lui sa confiance ; que l'incrédulité à son égard est une révolte intérieure contre le Saint de l'Eternel et une méconnaissance aveugle de ce qu'il faut à un pauvre pécheur, (Jean 16.9) on conçoit que la foi soit aux yeux de Dieu un acte moral qu'il peut commander, et Jean ne fait guère que répéter ici une parole profonde de son Maître. (Jean 6.29)
    Quant à l'amour, fruit nécessaire de la foi, l'amour dont l'objet est "Celui qui nous a aimés le premier" et, en lui, nos frères, qui sont nés de lui, un tel amour peut d'autant plus être commandé à l'homme, que l'absence de cet amour n'est en lui qu'une coupable ingratitude ajoutée à tous ses péchés.
    - Ces deux commandements sont placés ici dans leur ordre naturel : ce n'est qu'en croyant véritablement en Jésus-Christ que nous parvenons à nous aimer les uns les autres.
  • 3.24 Et celui qui garde ses commandements demeure en Dieu, et Dieu en lui ; et à ceci nous connaissons qu'il demeure en nous, à l'Esprit qu'il nous a donné. Grec : Et celui qui garde ses commandements demeure en Lui et Lui en lui.
    Jean ne craint pas de multiplier ces pronoms pour exprimer la communion la plus vivante, la plus intime de l'homme avec Dieu. Pour la première fois dans l'épître, il affirme que Dieu, à son tour, demeure dans l'homme quand l'homme, en gardant ses commandements, demeure en Dieu.
    L'homme est avec Dieu dans le même rapport que Jésus-Christ avec son Père. (Jean 10.38 ; 14.10 ; 1Jean 4.16 ; 2.3-6, note.)
    A ceci se rapporte, non à ce qui précède, mais à ce qui suit.
    Nous connaissons que nous demeurons en lui, à quoi ? à l'Esprit qu'il nous a donné. Et par là, l'apôtre déclare qu'il n'y a de communion avec Dieu qu'en ce même Esprit, par lequel Dieu fait naître de nouveau ses enfants, met en eux le sceau de leur adoption, et répand son amour dans leur cœur. (1Jean 2.20,27 ; Romains 8.14-16 ; 5.5)