1 Timothée 3:14-16
(Annotée Neuchâtel)
14
Je t'écris ceci, espérant d'aller vers toi bientôt ;
15 afin que, si je tarde, tu saches comment il faut se conduire dans la maison de Dieu, qui est l'Eglise du Dieu vivant, la colonne et l'appui de la vérité.
16 et de l'aveu de tous, grand est le mystère de la piété : Dieu a été manifesté en chair, justifié en esprit, vu des anges, prêché parmi les nations, cru dans le monde, élevé dans la gloire.
15 afin que, si je tarde, tu saches comment il faut se conduire dans la maison de Dieu, qui est l'Eglise du Dieu vivant, la colonne et l'appui de la vérité.
16 et de l'aveu de tous, grand est le mystère de la piété : Dieu a été manifesté en chair, justifié en esprit, vu des anges, prêché parmi les nations, cru dans le monde, élevé dans la gloire.
Références croisées
3:14 1Tm 4:13, 1Co 11:34, 1Co 16:5-7, 2Co 1:15-17, 1Th 2:18, Phm 1:22, He 13:23, 2Jn 1:12, 3Jn 1:14Réciproques : 1Jn 2:1, Ap 1:20
3:15 1Tm 3:2, Dt 31:23, 1R 2:2, 1R 2:4, 1Ch 22:13, 1Ch 28:9-21, Ac 1:2, Ep 2:21-22, 2Tm 2:20, He 3:2-6, 1P 2:5, 1Tm 3:5, 1Tm 4:10, 1Tm 6:16, Dt 5:26, Js 3:10, 1S 17:26, 1S 17:36, 2R 19:4, Ps 42:2, Ps 84:2, Jr 10:10, Jr 23:36, Dn 6:26, Os 1:10, Mt 16:16, Jn 6:69, Ac 14:15, Rm 9:26, 2Co 3:3, 2Co 6:16, 1Th 1:9, He 3:12, He 9:14, He 12:22, Ap 7:2, Jr 1:18, Mt 16:18-19, Mt 18:18, Rm 3:2, Ga 2:9, 1Tm 3:16, Jn 1:17, Jn 14:6, Jn 18:37, 2Co 6:7, Ga 3:1, Ep 4:21, Col 1:5
Réciproques : Gn 28:17, Ex 35:35, Ex 40:18, Nb 12:7, Nb 18:5, Pr 9:1, Ct 1:17, Ct 3:10, Es 56:5, Ez 44:24, Ez 48:15, Za 14:21, Mt 13:52, Lc 12:42, Ac 20:28, 1Co 1:2, 1Co 3:9, 1Co 10:32, 1Co 11:22, Ep 1:22, 1Tm 4:13, 1Tm 6:17, He 3:6, He 10:21
3:16 He 7:7, 1Tm 3:9, Mt 13:11, Rm 16:25, 1Co 2:7, Ep 1:9, Ep 3:3-9, Ep 6:19, Col 2:2, 2Th 2:7, Ap 17:5, Ap 17:7, Es 7:14, Es 9:6, Jr 23:5-6, Mi 5:2, Mt 1:23, Jn 1:1-2, Jn 1:14, Ac 20:28, Rm 8:3, Rm 9:5, 1Co 15:47, Ga 4:4, Ph 2:6-8, Col 1:16-18, He 1:3, He 2:9-13, 1Jn 1:2, Ap 1:17-18, 1Jn 3:5, Es 50:5-7, Mt 3:16, Jn 1:32-33, Jn 15:26, Jn 16:8-9, Ac 2:32-36, Rm 1:3-4, 1P 3:18, 1Jn 5:6-8, Ps 68:17-18, Mt 4:11, Mt 28:2, Mc 1:13, Mc 16:5, Lc 2:10-14, Lc 22:43, Lc 24:4, Jn 20:12, Ac 1:10-11, Ep 3:10, 1P 1:12, Lc 2:32, Ac 10:34, Ac 13:46-48, Rm 10:12, Rm 10:18, Ga 2:8, Ep 3:5-8, Col 1:27, Ac 14:27, Col 1:6, Col 1:23, Ap 7:9, Mc 16:19, Lc 24:51, Jn 6:62, Jn 13:3, Jn 16:28, Jn 17:5, Ac 1:1-9, Ac 1:19, Ep 4:8-10, He 1:3, He 8:1, He 12:2, 1P 3:22
Réciproques : Gn 22:14, Ex 37:9, Ps 45:6, Ps 47:5, Ct 1:17, Ct 3:10, Ct 5:15, Ct 8:1, Es 12:2, Es 32:2, Es 40:9, Es 44:6, Es 50:8, Es 64:4, Ag 2:9, Za 12:8, Mt 13:52, Mt 22:45, Mc 12:11, Mc 12:37, Lc 1:1, Lc 2:9, Lc 8:10, Lc 9:51, Lc 18:19, Lc 20:44, Jn 1:51, Jn 3:12, Jn 10:30, Jn 16:10, Jn 20:28, Ac 1:2, 1Co 4:1, 1Co 13:2, 1Co 14:2, 2Co 5:19, Ep 3:4, Ep 3:9, Ep 3:18, Ep 4:10, Ep 5:32, Ph 1:15, Col 1:28, Col 2:9, 1Tm 1:4, 1Tm 3:15, 1Tm 4:7, 2Tm 3:12, Tt 1:1, He 1:8, He 2:14, He 5:7, He 6:1, He 10:5, He 10:20, 2P 1:6, 2P 3:11, 1Jn 4:2, 1Jn 5:20, 2Jn 1:7
Notes de la Bible Annotée Neuchâtel
A savoir : les notes ne font PAS partie du texte biblique. Plus d'informations1 Timothée 3
- 3.14 Je t'écris ceci, espérant d'aller vers toi bientôt ; 14 à 16 L'Eglise de Dieu. Le grand mystère de piété.
- 3.15 afin que, si je tarde, tu saches comment il faut se conduire dans la maison de Dieu, qui est l'Eglise du Dieu vivant, la colonne et l'appui de la vérité. Cette lettre devait servir à Timothée à la fois d'instruction pour lui-même et de légitimation auprès des Eglises, afin que, de toutes manières, il pût réformer les abus, s'opposer à l'erreur, confirmer la vérité, jusqu'à l'arrivée de Paul, qui exprime l'espoir de revenir bientôt en Asie. Il est douteux, toutefois, qu'il ait pu le faire. (voir l'Introduction)
- L'Eglise est appelée la maison de Dieu, (Ephésiens 2.19-22 ; 1Pierre 2.5
) parce que Dieu y fait sa demeure, réalisant en elle ce dont le temple de Jérusalem offrait le symbole. (2Corinthiens 6.16
) Le peuple de Dieu est son temple vivant sur la terre. (Hébreux 3.6 ; 1Pierre 4.17 ; 1Corinthiens 3.16
)
Si nous admettons comme la vraie construction celle d'après laquelle ces glorieuses épithètes de colonne et d'appui de la vérité s'appliquent à l'Eglise du Dieu vivant, il est évident que Paul s'en sert pour inspirer à Timothée et à tous les serviteurs de cette Eglise le plus profond sentiment de l'importance de leurs fonctions et de la terrible responsabilité qui pèse sur eux.
Si la Parole de Dieu est seule la source de la vérité, l'Eglise du Dieu vivant, la société et la communion de ses enfants sur la terre en est la colonne et l'appui, non seulement parce que l'Eglise est dépositaire de ce trésor divin, mais parce que la vérité, rendue vivante dans l'Eglise par le Saint-Esprit, se propage au moyen de ce témoignage perpétuel, qui correspond à celui de la parole révélée, l'explique et le confirme.
Ainsi, par le ministère que Dieu a établi dans son sein, et par le vivant témoignage qu'elle rend au milieu du monde, "la vraie Eglise de Jésus-Christ est la mère de tous les hommes pieux, puisqu'elle les régénère par le moyen de la parole de Dieu, les éduque toute leur vie, les affermit et les conduit jusqu'à la perfection." Calvin.
- Tel est le sens de ce passage dans sa construction ordinaire, qui attribue à l'Eglise cette grande mission d'être "la colonne et l'appui de la vérité ;" mais il en est une autre, soutenue par d'excellents interprètes, et d'après laquelle ces derniers mots s'appliqueraient non à l'Eglise, mais au mystère de piété. (1Timothée 3.16
)
Voici, dans cette pensée, comment il faudrait construire les versets1Timothée 3.15,16
"Afin que, si je tarde, tu saches comment il faut se conduire dans la maison de Dieu, qui est l'Eglise du Dieu vivant. Colonne et appui de la vérité, et, de l'aveu de tous, grand est le mystère de piété : Dieu manifesté en chair, justifié en Esprit, etc."
Que la manifestation de Dieu en chair soit la colonne et le fondement de la vérité, c'est ce qui est évident et partout confirmé dans les Ecritures. (1Jean 4.2
) Cette image est plus rigoureusement vraie et d'un sens plus profond appliquée au mystère de piété que si elle est appliquée à l'Eglise.
On reproche à cette construction de rendre la phrase moins coulante ; mais le style de Paul offre bien d'autres exemples de cette rudesse. On objecte encore que cette construction détache la pensée de ce qui précède ; cela est vrai, mais c'est ici le commencement d'un nouvel enseignement, qui se poursuit dans le chapitre suivant, où il est destiné à combattre des erreurs tendant à nier ou à fausser le grand mystère de piété, colonne et appui de la vérité. L'une et l'autre interprétation peuvent se défendre et renferment une grande pensée à méditer. - 3.16 et de l'aveu de tous, grand est le mystère de la piété : Dieu a été manifesté en chair, justifié en esprit, vu des anges, prêché parmi les nations, cru dans le monde, élevé dans la gloire. Avant d'expliquer ce passage important (voir la note suivante), il faut remarquer qu'il présente trois variantes qui ont beaucoup occupé la critique : la première, celle du texte reçu, porte : "Dieu manifesté en chair ;" la seconde s'exprime ainsi : "Celui qui a été manifesté en chair..." Le sens reste exactement le même, à l'exception du nom de Dieu donné à Jésus-Christ ; car lui seul a été manifesté en chair ; (
Jean 1.14 ; Romains 8.3 ; 1Jean 4.2
) l'homme n'apparaît pas en chair, il est né de la chair. (Jean 3.6
) Aussi tout le reste du passage ne peut s'appliquer qu'à Jésus-Christ.
Enfin, la troisième variante donnerait cette construction à la phrase entière : "Grand est le mystère de piété qui a été manifesté en chair." Cette dernière leçon, bien qu'elle soit adoptée par la Vulgate, n'a pas pour elle les témoignages des manuscrits et des Pères. Elle ne facilite pas l'explication du passage ; elle l'obscurcit au contraire.
Les deux premières variantes, qui seules méritent considération, se partagent les témoignages d'une manière à peu près égale. Les critiques les plus célèbres, Wettstein, Griesbach, Lachmann, Tischendorf se déclarent pour la seconde.
Après tous les travaux de la critique sur ce passage, la question reste forcément indécise.
Pour comprendre comment ces deux leçons, Dieu et Celui, ont pu surgir, il suffit de rappeler qu'en grec Dieu (Theos) s'écrit ainsi "0ç" en abrégé et que le pronom Celui s'écrit "Oç," deux signes extrêmement sembalbles.
L'apôtre n'hésite pas à convenir, et même à proclamer bien haut que la manifestation de Dieu dans notre humanité est un mystère, (1Corinthiens 2.7
, note) mystère insondable, mais mystère de piété.
Le fait de l'incarnation, avec ses suites pour le salut du monde, est la source de toute vérité divine, de toute vie religieuse, en un mot de toute piété. En y regardant de près, on se convaincra facilement, qu'en dehors de la foi à ce mystère, il n'y a point de piété véritable. Ce mystère, de l'aveu de tous, d'un aveu unanime (tel est le sens du mot grec), est grand, profond, immense, d'une importance infinie.
Après avoir ainsi caractérisé l'incarnation, l'apôtre en déroule à grands traits les principales phases en six propositions consécutives, sans s'astreindre à suivre l'ordre dans lequel les faits se sont succédé. (Ainsi l'élévation de Christ dans la gloire, qui termine ce tableau, a précédé, dans le temps, la prédication de son nom parmi les nations.)
- L'apôtre voulait décrire d'abord toutes les suites de l'incarnation sur la terre avant de montrer la glorification de Christ dans le ciel, glorification qui renferme déjà virtuellement celle de toute son Eglise. Chacune de ces propositions, ou de ces grandes phases de la rédemption, forme, avec celle qui la suit, une antithèse destinée à relever la grandeur de cette œuvre, malgré ses apparences de petitesse et d'humilité.
Ainsi : "Dieu a été manifesté en chair," mais "justifié en èEsprit." Le contraste de ces deux mots doit être entendu dans le même sens que celui développéRomains 1.3,4
, note. Le premier indique la nature humaine de Christ, soumise à toutes les infirmités qui sont la suite du péché ; le second désigne sa nature divine, par laquelle il a été de toutes manières justifié "comme Fils de Dieu en puissance, selon l'Esprit de sanctification, par sa résurrection d'entre les morts." (Romains 1.4
)
Sans doute, toutes les marques de divinité que Christ a fait éclater dans sa personne et dans sa vie entière appartiennent à cette "justification en Esprit ;" mais sa résurrection en a été le couronnement, parce que ce fait glorieux a, pour ainsi dire, anéanti toutes les apparences qui étaient contre lui, aux yeux de la chair. (Comparer1Pierre 3.18
, note.)
Dans son état d'humiliation, puis de gloire, le Fils de Dieu a été vu des anges (Grec : "est apparu aux anges") : ce qui doit rappeler, non seulement la part que les anges de Dieu ont prise à tous les grands moments de sa vie terrestre, à sa naissance, à sa tentation, à son agonie en Gethsémané, à sa résurrection ; mais surtout la manifestation de sa gloire aux anges du ciel, après l'achèvement de son œuvre ici-bas.
En sorte que la rédemption du monde a été pour les anges une révélation nouvelle des perfections divines. (VoirEphésiens 1.10 ; 3.9,10
, notes ;Colossiens 1.20
, et surtout1Pierre 1.12
)
Christ n'est apparu durant sa vie terrestre qu'au peuple d'Israël ; mais, son œuvre accomplie, le conseil de la miséricorde divine a été manifesté à d'autres peuples, prêché aux nations, pour accomplir la parole du Sauveur lui-même. (Matthieu 24.14
)
Et ce n'a pas été en vain ; partout où est parvenue la bonne nouvelle du salut en Christ crucifié, les élus de Dieu l'on reçue par la foi ; il a été cru dans le monde, malgré l'opposition du cœur de l'homme et de toutes les puissances du siècle.
Enfin, l'homme Jésus, le représentant et le chef de notre humanité, a été élevé dans la gloire que le Fils de Dieu possédait auprès du Père "avant que le monde fût fait," (Jean 17 ; 5
) et par lui, en lui, qui est la tête, comme même gloire est acquise et assurée à tous ceux qui sont ses membres.
Ainsi l'apôtre déroule en peu de mots l'œuvre immense de notre rédemption, dont chaque fait particulier élève nos pensées vers un monde nouveau de sagesse et d'amour divins. L'Eglise de Jésus-Christ retient d'une main ferme cette profession de sa foi par laquelle elle surmonte le monde et repousse toutes les falsifications de la parole du salut.
- Quelques interprètes admettent même que ces sentences détachées, qui glorifient Christ et son œuvre, sont empruntées par l'apôtre à quelque antique confession de foi ou à un hymne de l'Eglise primitive. Quoi qu'il en soit, il a ainsi opposé la grande vérité de l'Evangile aux erreurs qu'il va combattre au chapitre suivant.