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2 Corinthiens 11:1-4 (Annotée Neuchâtel)

   1 Puissiez-vous supporter quelque peu ma folie ; mais encore vous me supportez ! 2 Car je suis jaloux de vous d'une jalousie de Dieu ; parce que je vous ai fiancés à un seul mari, pour vous présenter à Christ comme une vierge pure, 3 mais je crains que, comme le serpent séduisit Eve par sa ruse, vos pensées ne se corrompent, se détournant de la simplicité à l'égard de Christ. 4 Car si celui qui vient à vous vous prêche un autre Jésus, que nous ne vous avons point prêché ; ou si vous recevez un autre Esprit, que vous n'avez point reçu, ou un autre Evangile, que vous n'avez point embrassé, vous le supporteriez fort bien.

Références croisées

11:1 Nb 11:29, Js 7:7, 2R 5:3, Ac 26:29, 1Co 4:8, 2Co 11:4, Ac 18:14, He 5:2, 2Co 11:16-17, 2Co 11:19, 2Co 11:21, 2Co 5:13, 2Co 12:11, 1Co 1:21, 1Co 3:18, 1Co 4:10
Réciproques : Gn 24:67, Ex 16:3
11:2 Ga 4:11, Ga 4:17-19, Ph 1:8, 1Th 2:11, Gn 24:2-5, Gn 24:58-67, Ps 45:10-11, Es 54:5, Es 62:4-5, Os 2:19-20, Jn 3:29, Rm 7:4, 1Co 4:15, Ep 5:27, Col 1:28, Lv 21:13-15, Ez 44:22
Réciproques : Gn 24:67, Nb 25:11, Dt 11:22, Jg 5:15, Jb 1:5, Ps 45:14, Pr 7:10, Ct 1:3, Ct 1:15, Ct 2:10, Ct 4:9, Ct 8:6, Jr 31:32, Ez 16:32, Os 2:16, Mt 12:50, Mt 22:2, Mt 25:1, Mc 2:20, Lc 5:34, 1Co 1:15, 1Co 3:11, 1Co 6:13, 2Co 2:4, 2Co 4:14, Ep 5:32, Ep 6:5, Col 1:22, 1Th 3:5, Ap 12:1, Ap 14:4, Ap 19:7, Ap 21:2
11:3 2Co 11:29, 2Co 12:20-21, Ps 119:53, Ga 1:6, Ga 3:1, Ga 4:11, Ph 3:18-19, Gn 3:4, Gn 3:13, Jn 8:44, 1Tm 2:14, Ap 12:9, Ap 20:2, 2Co 11:13-15, 2Co 2:17, 2Co 4:2, Mt 24:24, Ac 20:30-31, Ga 1:6, Ga 2:4, Ga 3:1, Ep 4:14, Ep 6:24, Col 2:4, Col 2:8, Col 2:18, 2Th 2:3-11, 1Tm 1:3, 1Tm 4:1-4, 2Tm 3:1-9, 2Tm 3:13, 2Tm 4:3-4, Tt 1:10, He 13:9, 2P 2:1-14, 2P 3:3, 2P 3:17, 1Jn 2:18, 1Jn 4:1, Jud 1:4, Ap 12:9, 2Co 1:12, Rm 12:8, Rm 16:18-19
Réciproques : Gn 3:5, Lv 11:42, Nb 25:18, Dt 11:22, Dt 22:9, Dt 32:5, Js 9:22, 1R 13:18, 2R 10:19, 2Ch 18:20, Ps 86:11, Ps 116:6, Ps 140:3, Pr 7:10, Pr 28:10, Ct 1:15, Es 54:5, Ez 16:32, Dn 11:23, Mt 6:22, Mt 10:16, Mt 13:39, Mt 23:33, Mt 26:4, Lc 11:34, Ac 2:46, Ac 13:10, Rm 8:39, 2Co 2:11, 2Co 11:14, Ga 4:17, Ep 6:5, Ep 6:11, Ph 3:11, 1Th 3:5, 2Th 2:9, Jc 3:15, Ap 2:24, Ap 20:3
11:4 Ac 4:12, 1Tm 2:5, 1Co 12:4-11, Ga 3:2, Ep 4:4-5, Ga 1:7-8
Réciproques : Jb 13:2, Pr 28:10, Ac 18:14, Rm 1:11, 1Co 1:13, 1Co 4:6, 1Co 12:3, 1Co 14:37, 2Co 3:8, 2Co 6:6, 2Co 10:7, 2Co 11:1, 2Co 12:12, Ga 1:6, Ga 2:8, Ep 4:14

Notes de la Bible Annotée Neuchâtel

A savoir : les notes ne font PAS partie du texte biblique. Plus d'informations
2 Corinthiens 11
  • 11.1 Puissiez-vous supporter quelque peu ma folie ; mais encore vous me supportez ! Chapitre 11.
    1 à 15 Zèle et désintéressement de Paul, comparé à ses adversaires.
    D'autres, avec Calvin, traduisent cette dernière phrase par l'impératif : "mais aussi supportez-moi," en sorte que l'apôtre aurait ajouté à son vœu une prière.
    Il est plus naturel d'admettre qu'il veut adoucir, par une concession charitable, le blâme renfermé dans son vœu.
    - Ce que l'apôtre appelle sa folie (ce mot, ou l'adjectif de même racine, se retrouve : 2Corinthiens 11.16,17,19,21 ; 12.6,11), c'est d'énumérer tous les sujets qu'il avait de se glorifier, tandis qu'il a dans la pensée le vrai principe posé à 2Corinthiens 10.17,18. Il se voit contraint de le faire fortement et hautement, parce que les faux apôtres trouvaient encore des adhérents à Corinthe, et qu'un de leurs moyens était de calomnier Paul et son apostolat.
    Il fallait que ce dernier montrât à l'Eglise ce qu'était une vie apostolique. Dans tous les temps, la plupart des hommes, incapables de saisir et de retenir la vérité comme principe, n'en jugent que selon les personnes ; pourquoi donc Paul aurait-il laissé aux séducteurs, qui savaient se faire valoir, les apparences de la vérité, tandis qu'en réalité ils égaraient les âmes ? Mais il lui en coûte beaucoup de parler de lui et de ses travaux, de se glorifier en un mot.
    A ses yeux cela est une folie, (verset 17) parce qu'il sait bien que jamais l'homme n'a aucune gloire, aucun mérite devant Dieu ; et, par ce mot même, il condamnait les louanges que ses adversaires se donnaient à eux-mêmes. Néanmoins, dans ces circonstances exceptionnelles, laisser rabaisser son apostolat, taire ce que Dieu lui avait confié, c'eût été renier la vérité ! En mettant sa vie au grand jour, au contraire, il glorifiait Dieu, et sa folie devenait une sagesse toute chrétienne.
    Mais aussi, en flétrissant du nom de folie ce qu'il faisait, il en rejetait la confusion sur les disciples de Corinthe, qui l'obligeaient à sauver de cette manière les intérêts de la vérité et la gloire de Dieu. (2Corinthiens 12.11) S'ils avaient reconnu le sceau de Christ dans le ministère de son serviteur, s'ils avaient fermé la bouche aux faux docteurs, quand ils se vantaient euxmêmes dénigraient Paul, celui-ci aurait gardé un silence absolu sur lui-même. (verset 12) Mais, puisqu'il faut parler, au moins demande-t-il à ses frères de le supporter dans cette folie.
    - Quelques interprètes (Olshausen, entre autres) pensent que Paul se met ici au point de vue de ses adversaires, qui l'accusaient d'être insensé dans son zèle, et que dès lors il parle dans un sens ironique. Cette vue est tout à fait fondée ; (comparez versets 16,21) mais elle n'exclut pas le sérieux avec lequel Paul juge la nécessité où on l'a mis de vanter son apostolat pour le justifier.
  • 11.2 Car je suis jaloux de vous d'une jalousie de Dieu ; parce que je vous ai fiancés à un seul mari, pour vous présenter à Christ comme une vierge pure, C'est donc par une sainte jalousie que Paul fait ce qui, en d'autres circonstances, eût été une folie. Jéhovah est souvent représenté dans l'Ancien Testament comme l'Epoux de son peuple et jaloux de lui, voulant qu'il lui reste fidèle comme une épouse. (Esaïe 54.5 ; 62.5,Jérémie 3.1 et suivants ; Ezéchiel 16.8 et suivants ; Osée 2.19-20)
    L'apôtre partage cette jalousie de Dieu pour l'Eglise de Corinthe, qu'il a fiancée à Christ, l'Epoux de l'Eglise, par la prédication de l'Evangile. Il voudrait pouvoir la lui présenter, au grand jour de sa venue, pure, fidèle. Mais à cet égard, il a des craintes fondées ; (verset 3) de là sa jalousie, de là aussi l'imprudence qu'il met à relever son ministère, par opposition à celui des faux docteurs qui mettaient l'Eglise en danger.
    C'est au point de vue de ce motif élevé et saint qu'il faut apprécier ce chapitre et le suivant, où Paul ne craint pas de se montrer si véhément et si personnel.
  • 11.3 mais je crains que, comme le serpent séduisit Eve par sa ruse, vos pensées ne se corrompent, se détournant de la simplicité à l'égard de Christ. Si même nos premiers parents, qui étaient, eux aussi, à l'égard de Dieu, dans ce rapport innocent et fidèle de l'épouse envers son époux, purent être séduits et entraînés dans la ruine, combien plus les chrétiens, l'Eglise dans laquelle, malgré le renouvellement du Saint-Esprit, le péché habite encore !
    La simplicité à l'égard de Christ, c'est-à-dire cette foi simple, cette confiance en lui comme l'unique Maître, l'unique Sauveur, ce cœur non partagé, voilà la sauvegarde du chrétien. L'amour des nouveautés, de ce qui est extraordinaire, de ce qui flatte une sagesse charnelle est toujours l'avant-coureur de la ruine.
    - On voit par ces mots que Paul admet avec toute sa réalité historique le fait de la tentation et de la chute, (Genèse 3) dans laquelle le serpent fut l'instrument du démon. (verset 14 ; comparez Apocalypse 12.9 ; 20.2)
  • 11.4 Car si celui qui vient à vous vous prêche un autre Jésus, que nous ne vous avons point prêché ; ou si vous recevez un autre Esprit, que vous n'avez point reçu, ou un autre Evangile, que vous n'avez point embrassé, vous le supporteriez fort bien. Nos versions ordinaires, en suivant Calvin, ont rendu fort imparfaitement ce verset.
    Dire : "un autre Jésus que celui que nous avons prêché, un autre Esprit que celui que vous avez reçu, un autre Evangile que celui que vous avez embrassé," ce n'était pas encore assez pour l'apôtre ; il tient à déclarer, et il déclare, en effet, que cet autre Jésus, quel qu'il soit, il ne l'a point prêché ; que cet autre Esprit, d'où qu'il vienne, les Corinthiens ne l'ont point reçu tant qu'ils sont demeurés fidèles, et de même à l'égard de l'Evangile en général.
    De plus, par ces verbes au présent : vous prêche, vous recevez, il laisse entrevoir que c'est là réellement et actuellement ce que font les faux docteurs et quelques-uns des Corinthiens ; tandis que, par la forme conditionnelle du dernier verbe : vous le supporteriez, il indique qu'au fond c'est là quelque chose d'impossible, parce qu'il n'y a point d'autre Jésus, point d'autre Esprit, point d'autre Evangile. (Galates 1.6 et suivants)
    - Dans ces mots : "vous le supporteriez fort bien" (Grec : "bellement," comme Marc 7.9), l'apôtre adresse à ses lecteurs un reproche amer sur la légèreté et l'orgueil qui leur faisaient désirer du nouveau, un christianisme extraordinaire, plus profond, plus spirituel que celui qu'ils avaient reçu de lui et dans lequel ils avaient trouvé la paix et la vie !