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2 Corinthiens 12:1-10 (Annotée Neuchâtel)

   1 Il faut se glorifier..., cela ne convient pas ; car j'en viendrai jusqu'à des visions et à des révélations du Seigneur. 2 Je connais un homme en Christ, qui, il y a quatorze ans, fut ravi jusqu'au troisième ciel ; si ce fut en corps, je ne sais ; si ce fut hors du corps, je ne sais, Dieu le sait ; 3 et je sais que cet homme (si ce fut en corps, ou si ce fut sans corps, je ne sais, Dieu le sait ) 4 fut ravi dans le paradis, et y entendit des paroles ineffables, qu'il n'est pas permis à un homme d'exprimer. 5 Je me glorifierai d'un tel homme, mais de moi-même je ne me glorifierai point, si ce n'est en mes infirmités. 6 Si, en effet, je voulais me glorifier, je ne serais point imprudent, car je dirais la vérité ; mais je m'en abstiens, de peur que quelqu'un ne pense à mon égard au delà de ce qu'il voit en moi, ou de ce qu'il entend de moi. 7 Et afin que je ne m'élève pas, à cause de l'excellence des révélations, il m'a été donné une écharde dans la chair, un ange de Satan pour me souffleter, afin que je ne m'élève pas. 8 Trois fois, à ce sujet, j'invoquai le Seigneur, afin qu'il se retirât de moi. 9 Et il me dit : Ma grâce te suffit ; car ma puissance s'accomplit dans la faiblesse. Je me glorifierai donc très volontiers plutôt dans mes infirmités, afin que la puissance de Christ habite en moi. 10 C'est pourquoi je prends plaisir dans les infirmités, dans les opprobres, dans les nécessités, dans les persécutions, dans les angoisses pour Christ ; car lorsque je suis faible, c'est alors que je suis fort.

Références croisées

12:1 2Co 8:10, Jn 16:7, Jn 18:14, 1Co 6:12, 1Co 10:23, 2Co 12:11, 2Co 11:16-30, 2Co 12:7, Nb 12:6, Ez 1:1-28, Ez 11:24, Dn 10:5-10, Jl 2:28-29, Ac 9:10-17, Ac 18:9, Ac 22:17-21, Ac 23:11, Ac 26:13-19, Ga 1:12, Ga 2:2, 1Jn 5:20
Réciproques : Nb 24:4, Pr 25:27, Es 1:1, Ez 11:1, Ez 40:2, Dn 7:1, Os 12:10, Ac 11:5, Ac 12:9, Ac 16:9, Ac 26:16, Rm 4:2, Rm 15:17, 1Co 14:6, 1Co 15:8, 2Co 5:12, 2Co 11:30, Ep 1:17
12:2 2Co 12:3, 2Co 12:5, 2Co 5:17, 2Co 5:21, 2Co 13:5, Es 45:24-25, Jn 6:56, Jn 15:4-6, Jn 17:21-23, Rm 8:1, Rm 16:7, 1Co 1:30, Ga 1:22, Ga 5:6, Ac 14:6, Ac 22:17, 2Co 5:6-8, 1R 18:12, 2R 2:16, Ez 8:1-3, Ez 11:24, Ac 8:39-40, Ac 22:17, Ph 1:22-23, Ap 1:10, Ap 4:2, 2Co 12:3, 2Co 11:11, 2Co 12:4, Lc 24:51, 1Th 4:17, He 9:24, Ap 12:5, Gn 1:14-20, 1R 8:27, Es 57:15
Réciproques : 2Ch 6:18, Ps 148:4, Ez 8:3, Ez 43:5, Dn 10:8, Jn 14:20, Ac 7:55, Ac 10:10, 2Co 5:8, Ap 21:10
12:3 Réciproques : 1R 18:12, 2R 2:16, Ez 11:24, Dn 10:8, 2Co 5:8, 2Co 11:11, 2Co 12:2
12:4 Ez 31:9, Lc 23:43, Ap 2:7
Réciproques : 1Co 13:1, 2Co 12:2, 1P 1:8
12:5 2Co 12:2-4, 2Co 12:9-10, 2Co 11:30
Réciproques : Rm 8:26, 1Co 2:3, 2Co 10:1, 2Co 10:10, 2Co 11:18, 2Co 13:9, He 5:2
12:6 2Co 10:8, 2Co 11:16, 1Co 3:5, 1Co 3:9, 1Co 3:10, 2Co 1:18, 2Co 11:31, Jb 24:25, Rm 9:1, 2Co 12:7, 2Co 10:9-10
Réciproques : Rm 15:18, 1Co 4:1, 1Co 4:6, 2Co 5:13, 2Co 11:18
12:7 2Co 10:5, 2Co 11:20, Dt 8:14, Dt 17:20, 2Ch 26:16, 2Ch 32:25-26, 2Ch 32:31, Dn 5:20, 1Tm 3:6, 2Co 12:1-4, Gn 32:25, Gn 32:31, Jg 2:3, Ez 28:24, Ga 4:13, Jb 2:7, Lc 13:16, 1Co 5:5, Mt 26:67, 1Co 4:11
Réciproques : Dt 33:16, Jg 15:18, 2S 24:2, 1R 19:3, 2R 5:1, 1Ch 21:2, Jb 1:12, Jb 16:11, Jb 33:17, Ps 30:6, Ps 77:2, Es 39:2, Dn 10:8, Os 12:10, Mt 6:13, Mt 14:30, Lc 11:4, Lc 22:40, Ac 16:9, Ac 20:19, Rm 7:24, Rm 12:3, 1Co 14:6, 2Co 1:9, 2Co 4:7, 2Co 10:1, 2Co 12:6, 2Co 12:21, Ph 4:12, He 2:18, Jc 5:13, Ap 12:7, Ap 12:9
12:8 Dt 3:23-27, 1S 15:11, 2S 12:16-18, Ps 77:2-11, Mt 20:21-22, Mt 26:39-44, He 5:7
Réciproques : Gn 32:26, Lv 13:58, Dt 3:26, Jg 15:18, Ne 8:10, Jb 33:29, Ps 6:9, Ps 34:4, Ps 107:6, Ps 138:3, Mt 26:44, Mc 9:29, Mc 14:39, Lc 11:4, Lc 11:8, Lc 11:9, Lc 17:5, Lc 18:39, Jn 14:13, Jn 14:21, Jn 15:4, Ac 11:10, Rm 1:7, Rm 8:26, Rm 12:12, 1Co 10:13, He 4:16, Ap 3:8
12:9 2Co 12:10, 2Co 3:5-6, Ex 3:11-12, Ex 4:10-15, Dt 33:25-27, Js 1:9, Es 43:2, Jr 1:6-9, Mt 10:19-20, Lc 21:15, 1Co 10:13, 1Co 15:10, Col 1:28-29, 1Tm 1:14, He 4:16, Ps 8:2, Es 35:3-4, Es 40:29-31, Es 41:13-16, Dn 10:16-19, Ep 3:16, Ph 4:13, Col 1:11, He 11:34, 2Co 12:10, 2Co 12:15, Mt 5:11-12, 2Co 12:5, 2Co 11:30, 2R 2:15, Es 4:5-6, Es 11:2, So 3:17, Mt 28:18, Mt 28:20, 1P 4:13-14
Réciproques : Gn 32:26, Gn 32:31, Nb 4:44, Dt 3:23, Dt 11:8, Jg 7:11, Jg 14:14, 1S 2:4, 1S 15:29, 2S 22:33, 1R 19:8, 1Ch 16:28, 1Ch 29:14, 2Ch 14:11, Ne 6:9, Ne 8:10, Jb 17:9, Jb 23:6, Ps 18:29, Ps 27:1, Ps 27:14, Ps 31:4, Ps 34:4, Ps 68:28, Ps 73:26, Ps 84:5, Ps 89:17, Ps 119:173, Pr 18:14, Ct 8:3, Ct 8:5, Es 40:31, Es 41:10, Es 41:17, Es 45:24, Dn 10:18, Dn 10:19, Ha 3:19, Za 12:5, Mt 11:30, Lc 11:9, Jn 1:14, Jn 5:19, Jn 14:1, Jn 18:8, Ac 9:22, Ac 18:10, Rm 5:3, Rm 7:25, Rm 8:37, 1Co 3:7, 1Co 4:10, 1Co 16:13, 2Co 11:18, Ep 6:10, 1Tm 1:12, 2Tm 1:8, 2Tm 2:1, 2Tm 4:17, He 5:2, He 12:5, Jc 1:2, 1P 1:6, 2P 1:3, Ap 12:10
12:10 2Co 1:4, 2Co 4:8-10, 2Co 4:17, 2Co 7:4, Ac 5:41, Rm 5:3, Rm 8:35-39, Ph 1:29, Ph 2:17-18, Col 1:24, Jc 1:2, 1P 1:6-7, 1P 4:13-14, 2Co 11:23-30, 2Co 4:5, 2Co 4:11, 2Co 10:18, Lc 6:22, Jn 15:21, 1Co 4:10, Ap 2:3, 2Co 12:9, 2Co 13:4, 2Co 13:9, Ep 6:10
Réciproques : Nb 4:44, Dt 3:21, Dt 11:8, Dt 33:25, Jg 7:11, Jg 14:14, 1Ch 16:28, 2Ch 14:11, Jb 17:9, Jb 23:6, Ps 8:2, Ps 18:29, Ps 27:14, Ps 68:28, Ps 73:26, Ps 89:17, Pr 18:14, Ct 8:5, Es 40:29, Es 40:31, Es 43:2, Es 45:24, Dn 10:18, Ha 3:19, Za 12:5, Mt 11:30, Mc 8:35, Lc 6:21, Lc 6:23, Lc 9:26, Lc 21:17, Jn 5:19, Jn 14:1, Ac 9:22, Ac 20:24, Rm 4:20, Rm 7:25, Rm 15:1, Rm 15:30, 1Co 16:13, 2Co 6:4, 2Co 12:5, Ga 6:14, Ph 4:13, Col 1:11, Col 1:29, 1Tm 1:12, 2Tm 1:8, 2Tm 2:1, He 5:2, He 10:33, He 11:26, He 11:34, He 11:37, He 12:5, He 13:13, 1P 3:14

Notes de la Bible Annotée Neuchâtel

A savoir : les notes ne font PAS partie du texte biblique. Plus d'informations
2 Corinthiens 12
  • 12.1 Il faut se glorifier..., cela ne convient pas ; car j'en viendrai jusqu'à des visions et à des révélations du Seigneur. Chapitre 12.
    1 à 10 Gloire du ciel et écharde en la chair.
    "Me glorifier est nécessaire (à cause de vous)...bien que cela ne me convienne pas ; j'en viendrai en effet..." Encore une confirmation de ce qui a été dit à ce sujet. (2Corinthiens 11.1, note ; 2Corinthiens 11.16, note.) Aussi l'apôtre ne veut-il se glorifier que dans ses infirmités. (verset 5)
    Toutefois, si des hommes aussi peu spirituels que les faux apôtres et les âmes qu'ils pouvaient avoir séduites, n'ont pas su reconnaître dans ce qui précède la vie d'un vrai serviteur de Jésus-Christ, s'ils exigent d'autres preuves, des révélations extraordinaires, des signes, des miracles, tout cela abonde encore dans la vie de Paul, (versets 2-4,12) et il le montre.
    - La leçon du texte reçu "certainement il ne me convient pas de me glorifier" a contre elle les meilleures autorités.
    Visions et révélations se distinguent peut-être les unes des autres en ce que les premières ont lieu dans l'esprit de l'homme par des images, (comme Actes 10.9 et suivants) tandis que les dernières sont des communications plus explicites par la parole. (Ainsi Actes 9.1 et suivants ; Actes 27.23 et suivants) Les deux sortes de manifestations se trouvent réunies dans Actes 18.9,10.
  • 12.2 Je connais un homme en Christ, qui, il y a quatorze ans, fut ravi jusqu'au troisième ciel ; si ce fut en corps, je ne sais ; si ce fut hors du corps, je ne sais, Dieu le sait ; L'apôtre se nomme ainsi pour indiquer que la vision à laquelle il fait allusion appartient exclusivement à sa vie intérieure, "cachée avec Christ en Dieu." C'est parce que cet homme était entièrement en Christ qu'il faisait de telles expériences. (Comparer Galates 2.20)
    S'il parle de lui comme d'un autre, à la troisième personne, au moment de raconter des grâces aussi signalées du Seigneur, c'est par humilité et parce que le fait qu'il va rappeler est tout à fait au-dessus de son activité personnelle.
  • 12.3 et je sais que cet homme (si ce fut en corps, ou si ce fut sans corps, je ne sais, Dieu le sait ) Telle fut la grandeur, la puissance de cette révélation sur tout son être, qu'il en perdit la conscience de son existence terrestre, et qu'il serait impossible de dire si les rapports de l'âme et du corps restèrent les mêmes, ni si les sens eurent une part quelconque à ce qu'il vit et entendit.
    - Historiquement, il est impossible de déterminer l'époque précise de sa vie à laquelle l'apôtre fait ici allusion.
    Ce mot : il y a quatorze ans, (verset 2) n'indique aucun des événements de son histoire rapportés dans le livre des Actes, à moins qu'il ne s'agisse de la vision racontée à Actes 22.17 et suivants, ce qui serait possible, mais peu probable, parce que là les paroles de la vision sont simplement rapportées, tandis qu'ici elles ne peuvent l'être. (verset 4)
    En tout cas, il ne faut pas regarder ceci comme la première apparition du Seigneur à Saul sur le chemin de Damas ; (Actes 9) tout est différent, le temps, les circonstances, le but de la vision.
  • 12.4 fut ravi dans le paradis, et y entendit des paroles ineffables, qu'il n'est pas permis à un homme d'exprimer. Nouvelle désignation de ce que l'apôtre (verset 2) a appelé le troisième ciel.
    La Bible parle souvent de plusieurs cieux, et nomme même "les cieux des cieux" comme les lieux les plus élevés du monde invisible, ceux où Dieu (qui, sans doute, est présent partout) se révèle le plus immédiatement, ce que l'Ecriture appelle encore : voir, contempler Dieu.
    Telle est la pensée que Paul veut exprimer ici, pensée qu'il rend ensuite par le mot de paradis. Ces deux termes s'expliquent l'un l'autre, car ici il est de toute évidence qu'ils sont synonymes. C'est donc sans le moindre fondement que plusieurs interprètes font une distinction entre ces deux expressions et prêtent ici à l'apôtre une part des rêveries rabbiniques selon lesquelles il y aurait jusqu'à sept cieux divers.
    Pourquoi alors s'arrêterait-il au troisième, puisqu'il s'agit, dans son cas, d'une vision divine ? L'Ecriture, il est vrai, ne parle nulle part de trois cieux distincts ; mais peut-être Paul a-t-il dans la pensée :
    1° le ciel éthéré, (Luc 9.58)
    2° le ciel sidéral, (Marc 13.25) et
    3° le ciel spirituel, séjour des bienheureux. (Marc 12.25)
    Quoi qu'il en soit, ce dernier est bien ce qu'il entend par le terme de paradis. (Comparer sur ce mot Luc 23.43, note.)
    C'est donc à tort que plusieurs exégètes voient dans notre passage deux lieux différents, l'un désigné comme troisième ciel, l'autre comme paradis. Ils se fondent sur la répétition de ce que raconte l'apôtre. (versets 2,3) Mais cette raison n'est pas décisive. Par cette répétition, Paul voulait donner une impression forte et solennelle de ce qu'il y avait de grand et de mystérieux dans le fait qu'il raconte. L'action n'est pas double, mais unique, exprimée, aux versets 2,4, par le même verbe fut ravi.
    Grec : "Des paroles (et des choses, le mot grec a les deux sens) qui ne peuvent se dire," ou "n'ont pas été dites," ineffables, inexprimables, et qu'il n'est pas permis à un homme d'exprimer, soit parce que ces choses sont trop mystérieuses, trop saintes, soit parce que les langues humaines ne le comportent pas.
    S'il en est ainsi, quel profit l'apôtre lui-même retira-t-il de sa vision ? Il en conserva l'impression, le souvenir, elle lui révéla, d'une manière immédiate, les réalités et les gloires du monde invisible, sa foi put en recevoir une force infinie. Toute communication directe avec le ciel, comme la glorification momentanée du Sauveur luimême, (Matthieu 17) est une prophétie, un gage, un avant-goût de l'état qui sera un jour le partage permanent des enfants de Dieu.
    Si donc l'apôtre ne trouve maintenant ni pensées, ni paroles qui puissent contenir, et moins encore exprimer ce dont il a reçu l'impression, il aura pour cela des pensées et des paroles lorsque, purifié de tout péché, affranchi de tout esclavage, il sera glorifié corps et âme, et qu'en un mot son être tout entier sera approprié à la vie du ciel. Jusqu'alors, le souvenir qu'il rappelle ici l'élève sans cesse vers ces régions de la gloire éternelle, il combat tout ce qui la lui obscurcit, tout ce qui l'en éloigne, et ses efforts ne sont pas vains.
    Il pouvait être bien important et salutaire à un homme appelé à une activité extérieure si extraordinaire, d'avoir fait des expériences qui le ramenaient puissamment au dedans et l'élevaient au-dessus des choses visibles. Il courait moins le danger de se perdre au dehors, dans ses travaux et ses peines, quand le souvenir des moments les plus solennels de sa vie le rappelait dans la communion la plus intime avec son Dieu.
  • 12.5 Je me glorifierai d'un tel homme, mais de moi-même je ne me glorifierai point, si ce n'est en mes infirmités. Paul distingue ici clairement cette grâce merveilleuse du Seigneur, de tout ce qui lui est propre. S'il se glorifie de la vision, ce n'est évidemment pas qu'il puisse s'en attribuer le moindre mérite ; et quant à lui, il ne veut voir que ses infirmités. (2Corinthiens 11.30 ; 12.9,10)
    Cette distinction sert à expliquer le verset suivant.
  • 12.6 Si, en effet, je voulais me glorifier, je ne serais point imprudent, car je dirais la vérité ; mais je m'en abstiens, de peur que quelqu'un ne pense à mon égard au delà de ce qu'il voit en moi, ou de ce qu'il entend de moi. Il n'y aurait pas de folie (2Corinthiens 11.1, note ; versets 16-18, notes) à se glorifier d'une dispensation dont évidemment il ne saurait rien revenir à l'homme et dont toute la gloire remonte à Dieu ; Paul, en cela, ne dirait que la vérité, tandis que, dans toute glorification de la créature, comme l'était celle des adversaires de l'apôtre, il y a du mensonge. Toutefois, il s'en abstient, ajoute-t-il, et il en indique immédiatement la raison. (Note suivante.)
    Ce qu'on voyait en lui et entendait de lui, toute sa personnalité, toute son action, avait les apparences de la faiblesse, de l'infirmité extérieure. (2Corinthiens 10.10 ; 11.6,29 ; 1Corinthiens 2.1 et suivants ; Galates 4.13) Or, c'est d'après cette mesure que l'apôtre veut être estimé et jugé par les hommes, afin que toutes les grâces exceptionnelles qu'il avait reçues, toute la force réelle de son action, tous les succès de son ministère, soient attribués au Seigneur.
    Profonde humilité ! Cette humilité, les paroles suivantes nous apprennent comment Dieu l'avait produite et entretenue dans son serviteur.
  • 12.7 Et afin que je ne m'élève pas, à cause de l'excellence des révélations, il m'a été donné une écharde dans la chair, un ange de Satan pour me souffleter, afin que je ne m'élève pas. Ces derniers mots, deux fois répétés, indiquent clairement et d'une manière solennelle le but de cette épreuve, qui durait encore quand l'apôtre écrivait, comme le prouvent les verbes au présent : afin qu'il me soufflète, afin que je ne m élève pas. En quoi consistait cette terrible affliction ? On écrirait un livre sur toutes les suppositions imaginaires, souvent extravagantes, qui ont été faites pour répondre à cette question.
    On peut les réduire à trois espèces :
    1° des tentations purement spirituelles et morales ;
    2° les souffrances qu'occasionnaient à l'apôtre l'inimitié de ses adversaires, ou, en général, les épreuves de son apostolat ;
    3° des infirmités corporelles. Ceci est ce qu'il y a de plus probable.
    Les termes dont se sert l'apôtre expriment l'indicible douleur de son épreuve, mais n'en indiquent pas clairement la nature. Le mot que nous traduisons par une écharde désigne tout corps muni d'une pointe propre à percer, à déchirer, comme un pieu, une lance, les clous d'une croix, la croix elle-même. Cette cause de souffrance étant dans la chair, il est probable que c'était quelque infirmité corporelle très douloureuse, très humiliante. (Comparer Galates 4.14)
    Enfin, cette épreuve était pour l'apôtre une source de tentation spirituelle (comme le sont toutes les épreuves), puisqu'il la désigne encore par ces mots : un ange de Satan, (comparez Matthieu 25.41) un envoyé, un serviteur du démon, par où il faut entendre l'épreuve elle-même, devenant, dans la main de l'ennemi, un instrument de tentation. Souffleter est pris figurément pour maltraiter, humilier, insulter.
    - Que les voies de Dieu sont merveilleuses et pleines de contradictions aux yeux de la sagesse humaine ! D'une part, il élève son fidèle serviteur jusqu'au troisième ciel, et d'un autre côté, il l'abaisse jusqu'à un opprobre sans nom, afin de le préserver d'un mal plus grand encore, l'orgueil ! Si Paul avait besoin d'un tel remède pour être préservé de ce danger, qui se croira en sûreté ?
  • 12.8 Trois fois, à ce sujet, j'invoquai le Seigneur, afin qu'il se retirât de moi. Qui ? le Seigneur, ou l'ange de Satan, ou l'épreuve ? Le sens est le même ; si Paul demande que le Seigneur se retire, cela veut dire qu'il cesse de l'affliger. (Psaumes 39.11-13) Quoi qu'il en soit, l'objet de sa prière, c'est la délivrance.
    Comparer la triple prière de Jésus en Gethsémané. (Matthieu 26.36 et suivants)
  • 12.9 Et il me dit : Ma grâce te suffit ; car ma puissance s'accomplit dans la faiblesse. Je me glorifierai donc très volontiers plutôt dans mes infirmités, afin que la puissance de Christ habite en moi. Le Seigneur ne le délivre pas, mais il exauce sa prière. Il lui répond : "Ma grâce te suffit !"
    - "Que cette parole de Jésus-Christ ressuscité et glorieux est consolante ! Elle nous apprend que nous ne pouvons trop nous confier en Dieu, quand nous savons bien nous défier de nous-mêmes...Dieu veut nous guérir, mais en sa manière. Pour s'y accommoder, il faut beaucoup prier..." Quesnel.
    Pour que la grâce du Seigneur se déploie dans sa plénitude, il faut que la force naturelle de l'homme soit brisée, que son moi soit crucifié, et que, dans cette infirmité, il consente à ne subsister que par grâce, à ne vivre que de cette grâce. Mais elle suffit, car la puissance divine alors s'accomplit (Grec : "devient parfaite") dans la faiblesse même de son enfant. Paul lui-même en juge ainsi par son expérience. (versets 9,10)
    L'apôtre accepte cette dispensation de Dieu, avec la promesse que le Seigneur y a attachée ; et non seulement il l'accepte, mais, puisque telle est la volonté de Dieu pour son bien, il s'en glorifie.
    - La puissance de Christ, dit-il ; donc, le Seigneur que Paul a invoqué par trois fois et qui lui a promis sa grâce et sa puissance, c'est Christ. La divinité de Jésus-Christ remplit la vie entière de ses disciples, aussi bien que toutes les pages des saintes Ecritures. (Comparer Actes 7.59,60 ; 9.14 ; 1Corinthiens 1.2)
  • 12.10 C'est pourquoi je prends plaisir dans les infirmités, dans les opprobres, dans les nécessités, dans les persécutions, dans les angoisses pour Christ ; car lorsque je suis faible, c'est alors que je suis fort. Comparer verset 9, note. Paul généralise dans ce verset l'idée des épreuves, afin que l'on ne pense pas que ce soit l'affliction spéciale dont il parle au verset 7 qui seule puisse produire l'effet désirable que Dieu a en vue : déprendre l'homme de toute force propre, pour que la grâce et la force de Christ s'accomplissent en son infirmité.
    "Si quelqu'un objecte qu'ici Paul parle, non de son manque de force, mais de ses diverses afflictions, je réponds que toutes ces souffrances sont des exercices par lesquels Dieu nous manifeste notre faiblesse. Car si le Seigneur n'avait pas exercé son serviteur par tant d'épreuves, jamais ce dernier n'aurait eu un sentiment si vif de son infirmité. Ainsi, il n'a point seulement égard à ses souffrances, mais aussi aux effets qu'elles produisent : la connaissance de notre faiblesse, la défiance de nous-mêmes, l'humilité." Calvin.
    Le dernier mot de ce verset, cet admirable paradoxe n'est autre que la parole du Seigneur, (verset 9) confirmée par l'expérience même de son serviteur.