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2 Corinthiens 12:3-4 (Annotée Neuchâtel)

3 et je sais que cet homme (si ce fut en corps, ou si ce fut sans corps, je ne sais, Dieu le sait ) 4 fut ravi dans le paradis, et y entendit des paroles ineffables, qu'il n'est pas permis à un homme d'exprimer.

Références croisées

12:3 Réciproques : 1R 18:12, 2R 2:16, Ez 11:24, Dn 10:8, 2Co 5:8, 2Co 11:11, 2Co 12:2
12:4 Ez 31:9, Lc 23:43, Ap 2:7
Réciproques : 1Co 13:1, 2Co 12:2, 1P 1:8

Notes de la Bible Annotée Neuchâtel

A savoir : les notes ne font PAS partie du texte biblique. Plus d'informations
2 Corinthiens 12
  • 12.3 et je sais que cet homme (si ce fut en corps, ou si ce fut sans corps, je ne sais, Dieu le sait ) Telle fut la grandeur, la puissance de cette révélation sur tout son être, qu'il en perdit la conscience de son existence terrestre, et qu'il serait impossible de dire si les rapports de l'âme et du corps restèrent les mêmes, ni si les sens eurent une part quelconque à ce qu'il vit et entendit.
    - Historiquement, il est impossible de déterminer l'époque précise de sa vie à laquelle l'apôtre fait ici allusion.
    Ce mot : il y a quatorze ans, (verset 2) n'indique aucun des événements de son histoire rapportés dans le livre des Actes, à moins qu'il ne s'agisse de la vision racontée à Actes 22.17 et suivants, ce qui serait possible, mais peu probable, parce que là les paroles de la vision sont simplement rapportées, tandis qu'ici elles ne peuvent l'être. (verset 4)
    En tout cas, il ne faut pas regarder ceci comme la première apparition du Seigneur à Saul sur le chemin de Damas ; (Actes 9) tout est différent, le temps, les circonstances, le but de la vision.
  • 12.4 fut ravi dans le paradis, et y entendit des paroles ineffables, qu'il n'est pas permis à un homme d'exprimer. Nouvelle désignation de ce que l'apôtre (verset 2) a appelé le troisième ciel.
    La Bible parle souvent de plusieurs cieux, et nomme même "les cieux des cieux" comme les lieux les plus élevés du monde invisible, ceux où Dieu (qui, sans doute, est présent partout) se révèle le plus immédiatement, ce que l'Ecriture appelle encore : voir, contempler Dieu.
    Telle est la pensée que Paul veut exprimer ici, pensée qu'il rend ensuite par le mot de paradis. Ces deux termes s'expliquent l'un l'autre, car ici il est de toute évidence qu'ils sont synonymes. C'est donc sans le moindre fondement que plusieurs interprètes font une distinction entre ces deux expressions et prêtent ici à l'apôtre une part des rêveries rabbiniques selon lesquelles il y aurait jusqu'à sept cieux divers.
    Pourquoi alors s'arrêterait-il au troisième, puisqu'il s'agit, dans son cas, d'une vision divine ? L'Ecriture, il est vrai, ne parle nulle part de trois cieux distincts ; mais peut-être Paul a-t-il dans la pensée :
    1° le ciel éthéré, (Luc 9.58)
    2° le ciel sidéral, (Marc 13.25) et
    3° le ciel spirituel, séjour des bienheureux. (Marc 12.25)
    Quoi qu'il en soit, ce dernier est bien ce qu'il entend par le terme de paradis. (Comparer sur ce mot Luc 23.43, note.)
    C'est donc à tort que plusieurs exégètes voient dans notre passage deux lieux différents, l'un désigné comme troisième ciel, l'autre comme paradis. Ils se fondent sur la répétition de ce que raconte l'apôtre. (versets 2,3) Mais cette raison n'est pas décisive. Par cette répétition, Paul voulait donner une impression forte et solennelle de ce qu'il y avait de grand et de mystérieux dans le fait qu'il raconte. L'action n'est pas double, mais unique, exprimée, aux versets 2,4, par le même verbe fut ravi.
    Grec : "Des paroles (et des choses, le mot grec a les deux sens) qui ne peuvent se dire," ou "n'ont pas été dites," ineffables, inexprimables, et qu'il n'est pas permis à un homme d'exprimer, soit parce que ces choses sont trop mystérieuses, trop saintes, soit parce que les langues humaines ne le comportent pas.
    S'il en est ainsi, quel profit l'apôtre lui-même retira-t-il de sa vision ? Il en conserva l'impression, le souvenir, elle lui révéla, d'une manière immédiate, les réalités et les gloires du monde invisible, sa foi put en recevoir une force infinie. Toute communication directe avec le ciel, comme la glorification momentanée du Sauveur luimême, (Matthieu 17) est une prophétie, un gage, un avant-goût de l'état qui sera un jour le partage permanent des enfants de Dieu.
    Si donc l'apôtre ne trouve maintenant ni pensées, ni paroles qui puissent contenir, et moins encore exprimer ce dont il a reçu l'impression, il aura pour cela des pensées et des paroles lorsque, purifié de tout péché, affranchi de tout esclavage, il sera glorifié corps et âme, et qu'en un mot son être tout entier sera approprié à la vie du ciel. Jusqu'alors, le souvenir qu'il rappelle ici l'élève sans cesse vers ces régions de la gloire éternelle, il combat tout ce qui la lui obscurcit, tout ce qui l'en éloigne, et ses efforts ne sont pas vains.
    Il pouvait être bien important et salutaire à un homme appelé à une activité extérieure si extraordinaire, d'avoir fait des expériences qui le ramenaient puissamment au dedans et l'élevaient au-dessus des choses visibles. Il courait moins le danger de se perdre au dehors, dans ses travaux et ses peines, quand le souvenir des moments les plus solennels de sa vie le rappelait dans la communion la plus intime avec son Dieu.